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Où en sont les Haïtiens après le séisme ?

vendredi 9 juillet 2010

Devant l’ampleur de la catastrophe qui a frappé les Haïtiens, le monde a cru que le système avait été pour une fois capable de solidarité et des sommes colossales promises pour sauver les Haïtiens et ensuite reconstruire le pays.

Les Haïtiens n’ont pas été sauvés autrement que par la population elle-même à mains nues et la reconstruction n’a pas commencé … à être prévue !!!

Le peuple vit dans la précarité quand ce n’est pas dans la totale misère.
La plupart n’ont rien, une petite partie a des camps de tente, cinq mille ont un abri précaire et provisoire. Le reste, c’est des mots, des réunions, des conférences. Du bla-bla !

L’argent n’a toujours pas été distribué. L’organisme de distribution dirigé par Clinton ne s’est pas encore mis d’accord pour se distribuer … les fonctions !!!

La reconstruction ne risque pas de commencer puisqu’on en est encore à la destruction des anciens bâtiments à quasiment mains nues !!!

Pas de tracteur, pas d’engin de démolition, rien…

Les contrats cash contre travail signifient que des Haïtiens travaillent sous le soleil à quasiment mains nues pour cinq dollars par jour…

RFI expliquait que le quotidien va de plus en plus devenir manifestations et répression !!!

« Il y a un terrible fossé entre l’enthousiasme et les promesses d’aide faites aux victimes dans les premières semaines qui ont suivi le tremblement de terre et la désastreuse réalité sur le terrain six mois après », dit le chef de mission Stefano Zannini dans un communiqué.
MSF est présent à Haïti depuis 19 ans. Ses activités s’y sont intensifiées depuis le séisme. L’ONG a reçu environ 120,5 millions de dollars en dons depuis la catastrophe. La somme devrait être presque complètement dépensée à la fin de l’année.
Depuis le 12 janvier, l’organisme a distribué 2700 tentes et 35 000 trousses d’aide matérielle. Mais les besoins restent colossaux. Port-au-Prince compte encore près de 1 million de sans-abri. La reconstruction progresse très lentement, selon le rapport. « La pluie, qui représentait une menace de plus pour les rescapés, est tombée pendant des semaines, installant définitivement les centaines de milliers de sans-abri dans une précarité critique. Et tandis qu’une dangereuse saison des ouragans pointe à l’horizon, la situation n’est pas prête de s’améliorer », y lit-on.
Craignant de nouvelles répliques sismiques, plusieurs Haïtiens choisissent aussi de dormir dehors dans des abris de fortune.
Le séisme a détruit 60% des infrastructures de santé. De plus, selon MSF, 10% des travailleurs de la santé sont morts ou ont quitté le pays. Le rapport indique néanmoins que « l’accès aux soins médicaux en Haïti s’est amélioré, il est sans aucun doute plus important qu’avant le tremblement de terre. (...) Certaines populations pauvres, exclues du système de santé public et privé, peuvent maintenant bénéficier de soins. »
En date du 31 mai, 173 000 patients avaient été traités dans les 19 centres de santé de l’ONG, qui fait de plus en plus appel à du personnel local. Plus de 90% de son personnel est aujourd’hui haïtien.
Mais malgré cette amélioration de l’offre de soins, la population haïtienne reste vulnérable. Et les plus pauvres sont « totalement tributaires » de l’aide internationale. « Le problème principal est que le maintien d’un tel système dépend d’un engagement international dans la durée, et de réelles questions se posent sur sa viabilité », dit MSF.
La violence reste aussi « une préoccupation » pour l’ONG. Elle a traité 2147 patients victimes d’actes de violence, et 264 de blessures par balles. Malgré tout, « le nombre de victimes d’actes de violence n’a pas augmenté », estime MSF.
Lors d’une conférence au National Press Club à Washington, mercredi dernier, Rajiv Shah directeur de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a déclaré « Le redressement d’Haïti vient de commencer et prendra de nombreuses années.

Le développement est un effort difficile à long terme et nous ferons face à des défis majeurs, surtout avec l’approche de la saison des ouragans », a-t-il dit. La saison qui s’annonce « extrêmement active dans le bassin de l’Atlantique est une préoccupation majeure des organisations internationales et du Gouvernement haïtien »

Près de six mois après la Janvier le séisme qui a détruit une grande partie de la capitale, aucun contrat de travaux majeurs de reconstruction n’a été attribué. Très peu de l’aide étrangère promise a été libéré, pour de multiples raisons : problèmes logistiques et juridiques, permission de démolir des bâtiments dont les propriétaires ont péri dans le tremblement de terre, terres défrichées occupées immédiatement par des squatters, délai législatifs, lourdeur des règlements bureaucratiques, insécurité et instabilité de la situation socio-politique en Haïti.

Cela n’a pas empêché ces entreprises de se préparer pour le jour où l’aide promise (10 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années) sera disponible afin d’être en mesure de faire partie des candidats.

Certaines entreprises, telles que Cérès Environmental Services Inc de Brooklyn Park, Minnesota, sont des vétérans (ouragan Katrina). Cérès est actuellement dans la construction de maisons temporaires pour les victimes du séisme tout en se préparant a des offres plus importante dans la reconstruction.

RDC groupe a formé un partenariat avec le V & F Construction Haïti et embauché 300 travailleurs locaux pour démolir des immeubles, enlever les débris et mettre en place des toilettes portables dans la zone du séisme. Selon un communiqué de l’entreprise elle a déjà été engagé pour démolir des bâtiments et des rues à Port-au-Prince et devrait être un concurrent sérieux pour les gros contrats à venir.

AshBritt a formé une co-entreprise avec le Groupe Go, un conglomérat dirigé par l’un des hommes les plus riches d’Haïti et établi des partenariats avec plusieurs petites entreprises de construction haïtiennes.

Bien que ces compagnies ne connaissent pas encore l’ampleur des contrats, les perspectives de travaux pour les années à venir son alléchantes. « Il y a énormément de de travail à faire ici [...] et les parts du gâteau sont nombreuses »] déclare Perkins d’Haïti. Le Premier ministre Jean-Max Bellerive, qui supervisera la reconstruction avec l’ancien président américain Bill Clinton, a déclaré que le financement et les contrats de construction commenceraient à être délivrés dans quelques mois.

Jusqu’à présent, l’aide internationale et des groupes privés ont généré des centaines de millions de dollars dans des opérations de sauvetages, des fournitures d’urgence et de déblayage. La plupart de ces travaux ont été fait sans appel d’offre et ne représentent qu’une infime fraction de ce que sera finalement la reconstruction d’Haïti. Il y a beaucoup de travail à faire : logements, écoles, hôpitaux, administration publique, port, enlèvement des décombres, constructions de routes, de canaux de drainage, rétablissement du réseau électrique etc...

La plupart des entreprises en quête de contrats en Haïti évitent d’en parler, en partie pour éviter d’être pointé du doigt comme des compagnies qui vivent des catastrophes, mais l’autre raison est la féroce compétition qui se prépare pour les contrats et qui s’annonce sans pitié.

L’avenir d’Haïti semble radieux pour ces entreprises, il ne reste qu’à espérer que nos entrepreneurs (petits ou grands) sauront à leur tour se montrer à la hauteur de la tâche et qu’ils seront assez intelligent pour faire des alliances lorsque nécessaire afin de s’assurer d’avoir, eux aussi, une part substantiel du gâteau.

Toutes les entreprises devront faire face aux problèmes de corruption, mais la plupart des groupes étrangers estiment que la situation n’est pas pire dans les Caraïbes que dans n’importe quels autres pays en voie de développement.

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