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Vers un nouvel effondrement des bourses, des banques, des assurances, des économies, des Etats et des monnaies ?

lundi 6 juin 2011, par Robert Paris

La Bourse de New York devrait ouvrir en baisse ce lundi, toujours douchée par les chiffres de l’emploi américain publiés vendredi. Les doutes sur la croissance américaine et les problèmes de dettes dans la zone euro devraient peser sur les marchés.

Les marchés d’actions américains devraient ouvrir en baisse ce lundi. Les futures sur Standard & Poor’s 500 et sur Nasdaq 100 reculent respectivement de 1,30 % à 1295,40 points et de 1,63 % à 2288 points. L’Asie boursière a donné des signaux négatifs ce matin etvendredi, les marchés américains ont terminé en baisse, douchés par les mauvais chiffres sur le front de l’emploi. Les États-Unis n’ont crée que 54.000 emplois en mai, soit trois fois moins que prévu, et pas assez pour empêcher une remontée du taux de chômage à 9,1 %, contre 8,9 % attendu.

Ces nouvelles ont été d’autant plus mal accueillies qu’elles font suite à une série d’indicateurs décevants publiés tout au long de la semaine. Cette tendance a toutefois été contrebalancée par la publication d’un indice d’activité dans les services, légèrement meilleur que prévu.

Par ailleurs, la fin programmée du deuxième programme d’assouplissement quantitatif (QE2) de la Réserve fédérale devrait peser sur la tendance à Wall Street. Démarré en août dernier, ce programme d’assouplissement monétaire avait permis à l’indice S & P-500 de gagner 30 % sur une période de huit mois à fin avril. Le S & P-500 a depuis perdu 5 % par rapport à son pic du mois dernier.

L’absence d’indicateurs économiques majeurs ou de résultats de sociétés dans le courant de la semaine risque aussi de rendre les investisseurs fébriles et les inciter à vendre.
Le Portugal appelle au calme

Concernant les problèmes de dettes souveraines en Europe, le nouveau gouvernement portugais a lancé un appel au calme sur les marchés. Le président du Parti social-démocrate, Pedro Passos Coelho, qui succède à José Socrates, a assuré aux créanciers dimanche soir que son pays ne serait pas « un fardeau » pour eux, promettant de « tout faire » pour « honorer les engagements » de l’État portugais.

Sur le marché des changes, l’euro se stabilisait face au dollar ce lundi, après être monté à son niveau le plus élevé depuis un mois après le déblocage de nouveaux financements pour la Grèce, alors que le billet vert souffrait des inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique américaine. Vers 11 heures à Paris, la monnaie unique européenne valait 1,4639 dollar contre 1,4637 dollar vendredi soir. L’euro est monté à 1,4658 dollar en début de matinée, son niveau le plus élevé depuis le 5 mai.

Wall Street se prépare peut-être à des jours et des semaines difficiles, pour autant les investisseurs n’en sont pas encore à tirer la sonnette d’alarme.

Une statistique de l’emploi de mai décevante vendredi et la fin en vue du deuxième programme d’assouplissement quantitatif (QE2) de la Réserve fédérale sont deux facteurs de la déprime boursière du moment.

Le QE2, démarré en août dernier, avait permis à l’indice S&P-500 de gagner 30% sur une période de huit mois à fin avril. Le S&P-500 a depuis perdu 5% par rapport à son pic du mois dernier. Le marché définit comme correction une baisse de 10% par rapport à un sommet récent.

Cette indice a réalisé sa plus mauvaise semaine depuis la mi-août. C’est aussi sa cinquième semaine de baisse d’affilée.
Pour autant, les gérants de fonds sont plus prudents qu’anxieux. Certains, pourtant, n’excluent pas une rechute dans la récession.
"Les marchés vont être heurtés ; il voudront la confirmation que nous nous contentons de traverser un creux et non pas que l’économie dérape", dit Mike Ryan (UBS Financial Services).

L’absence d’indicateurs économiques majeurs ou de résultats de sociétés la semaine prochaine risque aussi de rendre les investisseurs fébriles et dans ce cas-là, ils sont plutôt enclins à vendre.
"Est-ce qu’on peut encore perdre 5% ? Je ne vois aucune raison de penser que ce n’est pas possible compte tenu du risque de contagion (de la crise de la dette souveraine) en Europe", dit Natalie Trunow (Calvert Investment Management).

Toutefois, racheter à chaque fois que le marché baisse, attitude qui a prévalu depuis le début du QE2, pourrait encore se vérifier.
"Le marché passe son temps à se faire à l’idée que la reprise est lente. Nous avons eu un krach et une crise douloureux et c’est avec peine que nous en sortons peu à peu. Ce rétrogradage, et tout nouveau rétrogradage en puissance dans les mois qui viennent, constituent de mon point de vue des occasions attrayantes pour des investisseurs sur le long terme", ajoute Natalie Trunow.
Depuis le début de l’année, la tendance boursière globale reste positive : le Dow affiche un gain de 5%, le S&P et le Nasdaq de 3% environ chacun.

Les données sur les flux de capitaux boursiers confirment peut-être que les investisseurs n’ont pas renoncé aux actions. Les fonds actions suivis par EPFR Global ont enregistré un flux entrant de 1,7 milliard de dollars dans la semaine close mercredi dernier, réparti également entre marchés matures et émergents.

Les trois semaines précédents avaient comptabilisé un flux sortant total de 18 milliards de dollars. Les fonds obligataires ont eux enregistré une entrée nette de quelque 3,5 milliards de dollars, soit la 16e d’affilée de flux entrants.

D’un point de vue technique, Wall Street se montre résistante malgré la vive déception causée par la statistique de l’emploi. L’indice S&P-500 est parvenu à clôturer juste au-dessus de 1.300 vendredi et le plus bas d’avril (un peu moins de 1.295) demeure un soutien fort à court terme.

Néanmoins, si l’on prend en compte la disparition d’une importante source de liquidité pour le marché avec la fin du QE2, c’est bien vers le marché obligataire que l’argent ira sur le court terme, fait valoir Charles Biderman (TrimTabs Investment Research).
"Je ne vois pas d’où viendrait l’argent pour tirer la Bourse à la hausse si l’Etat ne mettait pas la main au portefeuille", dit-il.

Messages

  • Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke a reconnu mardi un certain ralentissement de l’économie américaine mais n’a pas révélé si la banque centrale envisageait de nouvelles mesures de soutien à l’économie pour relancer la croissance.

    Une série d’indicateurs américains peu encourageants publiés ces dernières semaines, notamment sur le front de l’emploi, ont ravivé l’hypothèse de nouvelles mesures de soutien de la Fed.

    "Jusqu’ici, la croissance de l’économie américaine semble plus faible qu’attendu cette année", constate Ben Bernanke dans un discours.

    "Plusieurs indicateurs révèlent également un ralentissement sur le marché de l’emploi ces dernières semaines."

    Toutefois, il prévoit que l’économie américaine devrait rebondir au second semestre 2011 et que la menace inflationniste ne devrait pas perdurer.

    Il a enfin souligné qu’il était urgent de mettre en place un plan crédible de réduction du déficit à long terme, tout en mettant en garde contre des politiques d’austérité drastiques qui pourraient se révéler néfastes pour l’économie.

    Selon lui, une consolidation budgétaire brutale à très court terme pourrait être contre-productive en menaçant une reprise déjà fragile.

  • L’avertissement lancé hier par l’agence Moody’s sur les conséquences d’une éventuelle défaillance d’Athènes à honorer sa dette est de nature à confondre les irréductibles optimistes.

    Depuis avril, Moody’s note B1 la dette grecque, avec perspective négative. Cette note de crédit est de qualité spéculative (junk).

    « Depuis l’annonce du plan de sauvetage de la Grèce en mai 2010, son risque de défaillance a continué d’augmenter à cause d’une croissance plus faible que prévu, de la non-atteinte des cibles de consolidation de dette, de manifestations politiques grandissantes contre les mesures d’austérité prévues, de la baisse de confiance des marchés et de leur accessibilité et des messages de plus en plus équivoques des appuis de la Grèce », explique l’agence.

    Ce dernier élément est particulièrement inquiétant.

    Réunis la semaine dernière à Bruxelles pour tenter encore de dénouer l’impasse fiscale du pays du bouzouki, les membres de la zone euro ont évoqué la possibilité d’un rééchelonnement de sa dette ou d’une diminution des intérêts à payer sur les emprunts contractés.

    Si la Grèce devait emprunter sur les marchés ces jours-ci, il lui faudrait consentir des taux quasi usuraires de 17% pour une échéance de 10 ans et de plus de 22% pour deux ans.

    L’avantage d’une restructuration légère est de gagner du temps pour permettre à Athènes de réaliser un ambitieux programme susceptible de réduire sa dette qui équivaut à plus de 150% de la taille de son économie. Cela permettrait aussi aux banques grecques et européennes, qui détiennent une bonne partie de sa dette, de chercher à se recapitaliser. Enfin, d’autres pays fragilisés comme l’Irlande, le Portugal, voire l’Espagne profiteraient d’un délai dans la mise en place de leur propre plan d’austérité pour éviter le sort de la Grèce.

    La réaction des marchés financiers sera en revanche imprévisible et incontrôlable, objectent les opposants de cette voie non balisée.

    L’Union européenne, de concert avec le Fonds monétaire international, a avancé 110 milliards d’euros (un euro égale 1,38$) à la République hellène. La somme est assortie de conditions draconiennes pour qu’Athènes réduise considérablement son déficit, mais le gouvernement n’a pas atteint ses cibles jusqu’ici.

    Les nouvelles mesures annoncées lundi par le premier ministre, Georges Papandréou, représentent des coupes budgétaires égales à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) grec. Elles ramèneraient le déficit à l’équivalent de 7,5% du PIB cette année. Le plafond réglementaire de la zone euro est de 3%.

    Les mesures prévoient aussi la vente des participations importantes de l’État dans des entreprises de services publics. Elles ont été accueillies par un appel à une grève générale de 24 heures en juin.

    La réaction peut-être la plus sombre est venue cependant du gouverneur de la Banque de France et membre du conseil de la BCE. « Le rééchelonnement pose des questions très difficiles. Il y a de fortes chances que cela équivaille à une défaillance », a déclaré Christian Noyer hier à Paris.

    À ses yeux, outre d’importantes privatisations, la Grèce doit diminuer ses coûts de production, ce qui revient à une dévaluation interne.

    D’autres ténors de la BCE suggèrent qu’un rééchelonnement pourrait conduire la BCE à refuser en nantissement les obligations grecques. Or, les banques grecques ne parviennent toujours pas à se financer sur les marchés. Elles doivent frapper à la BCE pour obtenir du crédit.

    Seulement en mars, elles ont emprunté pour un maximum de trois mois 87,9 milliards d’euros à la BCE en cédant en pension des obligations souveraines grecques.

    Les banques allemandes, belges, françaises et néerlandaises détiennent aussi de gros paquets d’obligations grecques, mais elles parviennent à se financer sur les marchés. Tout rééchelonnement ou, pire, dépréciation de la valeur nominale des titres grecs affecterait leur capitalisation.

    C’est sans compter qu’elle fragiliserait aussi la BCE qui a acheté pour 76 milliards d’obligations de ses pays membres en difficulté depuis un an.

    Et les nouvelles ne sont pas bonnes ailleurs avec la récente mise sous surveillance de la note de crédit de l’Italie, dont la dette est plus élevée que la taille de son économie, et de la Belgique, sans gouvernement depuis 11 mois.

    L’austérité n’est pas non plus garante de succès. L’économie britannique stagne depuis six mois, alors que la réduction de son déficit va moins vite que prévu, faute de rentrées fiscales suffisantes et de difficultés à réaliser les coupes annoncées.

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