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Soulèvement de masse ou journées d’action intitulées grèves générales ?

jeudi 14 juillet 2011, par Robert Paris

Les mots ont une importance et ils servent souvent plus à enchaîner qu’à libérer. On a souvent trompé les travailleurs en enrobant les travailleurs de fausses perspectives et on trouve encore aujourd’hui dans de fausses grèves générales le moyen de duper les travailleurs et les peuples en leur donnant de fausses perspectives. Il y a un abime entre le soulèvement des travailleurs qui est à la fois économique, social et politique et se manifeste par une remise en cause de la société bourgeoise et l’organisation des travailleurs et des journées d’action comme celles organisées en France, Grèce ou Angleterre qui ne sont qu’un moyen commode de cacher la capitulation des appareils réformistes. Il arrive malheureusement que l’extrême gauche participe de la tromperie....

"Une grève générale à laquelle on forge à l’avance les chaînes de la légalité ressemble à une manifestation guerrière avec des canons dont la charge a auparavant été jetée à l’eau sous les yeux de l’ennemi. Une menace "les poings dans les poches" comme le Peuple la conseillait sérieusement aux grévistes, ne fait même pas peur à un enfant, et donc encore moins à une classe qui lutte à mort pour sa domination politique. C’est pourquoi il a suffi en 1891 et 1893 que le prolétariat belge cesse simplement et calmement de travailler pour briser la résistance des cléricaux, parce qu’ils pouvaient craindre que le calme se transforme en agitation, les grèves en révolution. C’est pourquoi, cette fois aussi, il n’y aurait sans aucun doute pas eu besoin de violence si les dirigeants n’avaient à l’avance retiré la charge des armes et transformé la marche de guerre en parade du dimanche, le tonnerre de la grève générale en coup de semonce. (...) La grève de masse telle que nous la montre la révolution russe est un phénomène si mouvant qu’il reflète en lui toutes les phases de la lutte politique et économique, tous les stades et tous les moments de la révolution. Son champ d’application, sa force d’action, les facteurs de son déclenchement, se transforment continuellement. Elle ouvre soudain à la révolution de vastes perspectives nouvelles au moment où celle-ci semblait engagée dans une impasse. Et elle refuse de fonctionner au moment où l’on croit pouvoir compter sur elle en toute sécurité. Tantôt la vague du mouvement envahit tout l’Empire, tantôt elle se divise en un réseau infini de minces ruisseaux ; tantôt elle jaillit du sol comme une source vive, tantôt elle se perd dans la terre. Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l’une sur l’autre c’est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution. La grève de masse est simplement la forme prise par la lutte révolutionnaire et tout décalage dans le rapport des forces aux prises, dans le développement du Parti et la division des classes, dans la position de la contre-révolution, tout cela influe immédiatement sur l’action de la grève par mille chemins invisibles et incontrôlables. Cependant l’action de la grève elle-même ne s’arrête pratiquement pas un seul instant. Elle ne fait que revêtir d’autres formes, que modifier son extension, ses effets. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son moteur le plus puissant. En un mot la grève de masse, comme la révolution russe nous en offre le modèle, n’est pas un moyen ingénieux inventé pour renforcer l’effet de la lutte prolétarienne, mais elle est le mouvement même de la masse prolétarienne, la force de manifestation de la lutte prolétarienne au cours de la révolution. A partir de là on peut déduire quelques points de vue généraux qui permettront de juger le problème de la grève de masse..."

Rosa Luxemburg dans "grève de masse, partis et syndicats"

La grève générale en Suède en 1909

Nielsen (Alfred)

Personne n’aurait cru, lorsque commença, il y a huit semaines, la gigantesque grève de Suède, qu’elle se prolongerait aussi longtemps. Mais cette longue durée nous fait voir clairement qu’il ne s’est pas agi ici d’une véritable grève générale, mais tout simplement de ce que les Allemands appellent massenstreik (grève en masse), quoique ç’ait été, il est vrai, un massenstreik d’un caractère sortant un peu de l’ordinaire. Cette grève a présenté dans sa longue durée, et dans la ténacité obstinée avec laquelle elle a été conduite de part et d’autre, plusieurs particularités intéressantes, dont on peut tirer des leçons utiles pour une future grève générale.

La grève nous a montré, tout d’abord, que les capitalistes, malgré la différence de leurs opinions politiques, ne forment qu’une seule et même classe parfaitement homogène et unie lorsqu’il s’agit de lutter contre la classe ouvrière. Quoiqu’une vérité aussi simple eût dû depuis longtemps avoir pénétré dans la conscience de tous les ouvriers organisés, néanmoins le grand intérêt que beaucoup d’ouvriers socialistes portent encore au parlementarisme, qui ne peut, comme on sait, réaliser aucune « réforme » sans alliance avec les partis libéraux bourgeois, — cet intérêt montre que chez les ouvriers la conscience de classe laisse encore beaucoup à désirer. Mais la dernière grève a pourtant fait comprendre à beaucoup de travailleurs qu’ils ne peuvent, en cas de conflit, compter que sur eux-mêmes et sur leurs camarades. À ce point de vue, la grève a donné un enseignement des plus profitables.

Quelle a été la cause déterminante de la grève, et quelles sont les exigences qui avaient été formulées de part et d’autre ? Ces questions, qui auraient dû, semble-t-il, être mises au premier plan, ont été laissées un peu de côté, parce qu’une question a tout de suite primé toutes les autres : laquelle des deux parties en lutte remportera la victoire ? Et c’est chose assez naturelle, car une grève est toujours une épreuve dans laquelle il s’agit avant tout, pour chacun des deux lutteurs, de s’efforcer de se montrer le plus fort. Les causes originelles du conflit étaient d’ordre assez secondaire : quelques réductions de salaire chez les ouvriers du bois et les ouvriers de la cellulose, d’où une grève dans ces deux industries. En réponse à la grève, les patrons décidèrent un lock-out dans l’industrie textile et dans quelques autres branches, ce à quoi les organisations ouvrières répliquèrent à leur tour par la grève générale, laquelle, il faut le reconnaître, s’est terminée par un fiasco lamentable.
Et il est hors de doute que le résultat définitif de la petite grève qui se prolonge encore à l’heure qu’il est, sera une défaite complète pour les salariés. On ne peut pas dire encore, d’une manière positive, quelles seront, dans le détail, les conditions que devront accepter les travailleurs, mais il est dès maintenant absolument certain que les patrons imposeront aux ouvriers des contrats qui rendront plus étroite leur servitude et les forceront à les signer et à s’y conformer.
Les raisons de la défaite doivent être cherchées dans deux causes principales. La première, c’est le fait que les employés de l’État jouissent du privilège d’avoir des pensions de retraites : ces employés ont eu peur de perdre leurs droits à la pension, et cette crainte leur a fait trahir la grève. La seconde, c’est l’attitude hésitante et inconséquente des chefs social-démocrates, lorsque la grève ― dont ils ne voulaient pas — eut été déclarée malgré eux. On n’a vu que trop clairement, en effet, que ces messieurs, en leur qualité de parlementaires, sont obligés de se préoccuper du maintien de l’ordre social établi ; en conséquence, ils se sont opposés de toutes leurs forces à ce que ceux des ouvriers dont le travail est particulièrement indispensable à la société capitaliste, et dont la cessation de travail aurait eu, par suite, la plus grande importance pour le succès de la grève (les ouvriers du gaz, le service des eaux, de l’électricité, etc.), — à ce que ces ouvriers se joignissent aux grévistes ; c’est ainsi qu’ils ont formellement interdit aux ouvriers de l’éclairage de se déclarer solidaires des travailleurs en grève (à Stockholm, leur interdiction est restée d’ailleurs sans résultat). Dans ces conditions, il est facile de comprendre que la grande masse ouvrière, neutre et indifférente, n’a pu se former de la grève générale et de la situation créée par elle, qu’une idée très confuse et très peu exacte.

Le parti de la social-démocratie a tout mis en oeuvre pour persuader aux ouvriers en grève que « les actes de violence anarchiste de la grève générale espagnole » seraient déplacés en Suède, parce que les grévistes perdraient par là la sympathie des partis libéraux ! Si, au contraire, les grévistes conservaient une attitude calme et acceptaient l’appui des parlementaires, ils pouvaient, leur affirmait-on, compter sur la victoire finale. Et le résultat de cette intervention des social-démocrates a été que, pendant cinq longues semaines de famine et de patience résignée, les ouvriers, fidèles à la voix de leurs chefs, ont cru à cette promesse illusoire. Hjalmar Branting ne l’a-t-il pas dit lui-même ?

C’est là la plus grande honte dans l’histoire de cette lutte, que les chefs social-démocrates aient pu réussir à faire croire aux naïfs ouvriers qu’une grève conduite de cette façon serait victorieuse ! Ils leur promettaient que les secours pécuniaires venus de l’étranger seraient assez considérables pour permettre aux grévistes de tenir aussi longtemps qu’il le faudrait. Or, la totalité des secours reçus du dehors pendant ces cinq semaines n’a pas dépassé la somme de 1.200.000 couronnes [1], ce qui faisait pour chaque. gréviste un secours de quatre couronnes pour vivre cinq semaines ! L’absurdité d’une pareille tactique — essayer de réduire les capitalistes en leur opposant l’argent dont peuvent disposer les salariés — a été ainsi démontrée d’une manière irréfragable.

Quant aux conseils donnés aux ouvriers de façon si pressante pour les détourner de l’action révolutionnaire, c’est un thème à d’éloquents discours, et cela a pu mériter aux orateurs la sympathie de la bourgeoisie libérale et de tous les arrivistes qui font de la politique « progressiste », et qui, pour ne perdre aucun de leurs électeurs, désiraient qu’on pût éviter l’emploi de la troupe contre les ouvriers. Mais lorsque ces derniers durent constater que, malgré la grande grève, toutes les communications fonctionnaient comme à l’ordinaire, que les chemins de fer, la poste et le télégraphe continuaient à marcher, que dans les villes les services du gaz, de l’eau, de l’électricité n’étaient nullement interrompus, que les tramways circulaient dans les rues, etc., — ils comprirent sans doute qu’il eût été tout de même plus important pour eux de trouver un moyen d’arrêter tout cela, dussent- ils perdre la sympathie de leurs adversaires masqués.

Mais non ! on ne fait pas ces choses-là. On se conte de chanter :
Tous les rouages s’arrêtent,

Quand le veut ton bras puissant,
et puis on laisse tranquillement continuer à tourner ces rouages qu’on n’a pas osé arrêter, — car ainsi l’exige le mot d’ordre des chefs social-démocrates, et le mot d’ordre doit être obéi.

Les seuls qui aient critiqué cette tactique de trahison sont les Jeunes Socialistes. Ils ont démontré clairement le néant d’une semblable méthode de lutte, et dans leurs journaux — les deux grands hebdomadaires, Nya Folkviljan et Brand, — ils ont invité les grévistes à employer des armes plus efficaces. Naturellement, les deux journaux ont été saisis et les principaux militants des Jeunes Socialistes arrêtés, — sans que le parti de la social-démocratie ait fait mine d’élever seulement une protestation contre ces mesures.
On commence à dire tout haut que, dès le début, la grève a été à dessein dirigée par les chefs politiques d’une façon qui devait amener pour les ouvriers une défaite complète, afin de les dégoûter de la lutte sur le terrain syndical et d’éveiller leurs sympathies pour l’action parlementaire. Il est à remarquer en effet que, ces jours derniers, les attaques de la social-démocratie ont été dirigées bien moins contre les patrons que contre le gouvernement : on voudrait insinuer au peuple ouvrier cette idée, que le prolétariat suédois ne possède pas, en politique, l’influence qui devrait lui appartenir, et que, par conséquent, il devrait apprendre à faire un meilleur usage de l’urne électorale.

Mais il est très probable que les politiciens seront déçus dans leur calcul. Le mouvement des Jeunes Socialistes, qui est anti-parlementaire et complètement syndicaliste, a justement fait dans ces derniers temps de grands progrès et a pénétré jusque dans les petites localités. On a donc de bonnes raisons de croire que les Jeunes Socialistes seront en état de faire aux meneurs qui ont trahi les ouvriers, une opposition assez forte pour déterminer dans le mouvement suédois une orientation nouvelle : à l’action parlementaire, substituer l’action économique révolutionnaire ; à la centralisation qui étouffe les initiatives, à la mise en tutelle des forces ouvrières, substituer la décentralisation et le fédéralisme avec le jeu des responsabilités conscientes et le développement de l’intelligence de tous les syndiqués. Si un pareil résultat peut être obtenu, cette grève, malgré son insuccès, aura marqué dans le mouvement ouvrier de la Suède une étape importante.

Alfred Nielsen, Copenhague, 28 septembre. (Traduction de James Guillaume)

La Vie Ouvrière n°3 (5 novembre 1909)

Notes

[1] Une couronne vaut 1 fr 35


1968 : la mobilisation trahie

En mai 1968, tout en organisant de fait la grève générale afin d’empêcher de se laisser déborder par le mouvement spontané, la CGT a dans le même temps démobilisé en s’opposant à l’occupation massive et effective des usines comme en juin 1936. Du coup, il ne lui a pas été trop difficile de faire reprendre le travail malgré la minceur des concessions patronales et gouvernementales, malgré aussi l’échec politique puisque le ras-le-bol du régime gaulliste qui était pour une bonne part dans le déclenchement de la révolte n’eut aucun débouché immédiat. Qui a donné un coup d’arrêt à la grève générale ouvrière de mai-juin 1968 ? Les syndicats et, en premier, la CGT.

En 1967 et pendant les premiers mois de 1968, une série de grèves, d’occupations et de confrontations avec les forces de l’ordre" montra que la classe ouvrière devenait de plus en plus combative.

En février 1967, à l’usine Rhodiaceta de Besançon, 3200 travailleurs firent grève contre les menaces de chômage ; le mouvement s’étendit rapidement aux autres usines Rhodia, notamment à Lyon, et aux filiales Cellophane et Nordsyntex. La majorité des grévistes refusa un accord avec le patronat et maintint la grève. 300 gardes mobiles occupèrent alors l’usine.

A la rentrée de la même année, des grèves éclatèrent au Mans et à Mulhouse en protestation contre les ordonnances et le chômage. Au Mans les CRS encerclèrent la ville. A Mulhouse, la préfecture fut attaquée par les manifestants.

En janvier 1968 à Caen, les 4800 travailleurs de l’usine SAVIEM se mirent en grève pour une hausse de salaires, passant rapidement à l’occupation de l’usine. Armés de frondes et de matraques, les jeunes travailleurs (la moyenne d’âge était de 25 ans) participèrent à plusieurs affrontements avec les CRS. Liée au soutien massif venu d’autres travailleurs de la ville, cette volonté de lutte montra clairement que des sections de la jeunesse ouvrière étaient prêtes à en découdre avec le patronat.

En 1966, les salaires des travailleurs français étaient les plus bas de la CEE, les semaines de travail les plus longues (jusqu’à 52 heures dans certaines branches !), et les impôts les plus élevés.

Pour mieux faire face à la fin des "trente glorieuses" qui s’annonçait à l’échelle mondiale, notamment lors de la crise de l’étalon-or, de la dévaluation de la livre britannique en 1967, et de la levée des contrôles douaniers au sein de la CEE prévue pour juillet 1968, le gouvernement Pompidou prépara de nouvelles attaques.

A partir de mars 1967, il commença à rédiger des ordonnances pour faire passer les pires attaques, notamment contre la Sécurité Sociale et l’emploi.

Les syndicats montrèrent à plusieurs reprises leur capacité à mobiliser les travailleurs, notamment autour de la Sécurité Sociale. Ainsi, le 13 décembre 1967, des millions de travailleurs participèrent à une journée d’action organisée par toutes les centrales syndicales pour protester contre le chômage et les attaques.

Malgré le succès de cette journée, la quatrième protestation du genre, les syndicats ne proposèrent rien, sinon une nouvelle journée d’action... en mai 1968.

C’est la lutte des étudiants qui allait démontrer que le pouvoir fort dont parlaient les syndicats pour refuser d’entrer en lutte était un mythe. Le 11 mai, le général De Gaulle cédait au mouvement étudiant.

Le 13 mai entre 600.000 et 1 million de manifestants défilèrent dans une énorme manifestation de solidarité entre syndicats et étudiants. Partout dans le pays, des millions de travailleurs firent grève, suivant les mots d’ordres des centrales syndicales. Le mouvement, d’abord limité aux seuls étudiants, devint un mouvement de classe et un mouvement national.

Cela aurait pu être la fin de l’histoire. Les dirigeants syndicaux espéraient utiliser l’élan des étudiants pour renforcer leur campagne contre les ordonnances sur la Sécurité Sociale, mais sans chercher à se servir des moyens politiques d’occupation et de manifestation employés par les jeunes. Loin de là. C’est sous la forme d’une pétition que les syndicats lancèrent leur campagne, le 15 mai !

Pourtant, à Sud-Aviation (Nantes), où un conflit salarial qui devrait duré plusieurs mois, les travailleurs, encouragés par la victoire étudiante décidèrent d’en découdre. Le 14 mai, ils lancèrent une occupation et enfermèrent le directeur et ses sbires dans leurs bureaux.

Le lendemain la grève éclatait à Renault Cléon. Le 16 mai, c’était le tour de Renault Billancourt, à l’époque le symbole de la classe ouvrière autant que celui de sa direction stalinienne. Encore une fois, ce furent les jeunes travailleurs qui lancèrent le mouvement, contre la pression des dirigeants syndicaux.

Très rapidement, la classe ouvrière presque toute entière se mit en grève. Parmi 15 millions de travailleurs, près des deux-tiers firent grève. Plus de 4 millions pendant trois semaines, plus de 2 millions pendant un mois.

Les revendications étaient diverses : hausses de salaires, contre l’autoritarisme des patrons, pour la défense de la Sécurité Sociale. La grève toucha toutes les couches de la société.

Puis, Michelin, Peugeot, Citroën, les ports et les mines déclarèrent la grève totale. Les journaux, puis l’ORTF, l’Opéra, l’Odéon, les chauffeurs de taxi et même les laboratoires du Commissariat à l’Energie Atomique de Saclay où des conseils ouvriers furent organisés, se mirent de la partie. De même, certains secteurs paysans soutinrent la grève.

Pompidou entama les négociations de Grenelle. Les dirigeants syndicaux se sentaient à l’aise. Ils comprenaient bien le sens de la négociation, et, eux aussi, voulaient qu’elle aboutisse, pour mieux retrouver leur emprise sur les travailleurs et leur rôle d’interlocuteur auprès du gouvernement.

A partir du 27 mai, la tâche des dirigeants syndicaux fut de vendre l’accord. A Billancourt, Séguy, dirigeant de la CGT, fut hué par les jeunes travailleurs qui rejetèrent la pauvre augmentation de 7% et le retrait de certaines attaques contre la Sécurité Sociale ou l’âge de la retraite, fruits pourris des compromissions des directions syndicales.

Partout ce fut la même histoire : la reprise ne se faisait pas. Craignant le débordement, le 29 mai, le PCF et la CGT appelèrent une nouvelle fois à manifester. 600.000 personnes descendirent dans la rue, scandant "gouvernement populaire".

Cela signifiait que la gauche et les syndicats indiquaient que la voie n’était pas dans la grève générale ouvrière mais dans les élections... C’était surtout la voix de salut pour le pouvoir !

La première urgence était d’assurer le contrôle des travailleurs sur leur propre mouvement, pour faire barrage à toute tentative de la bureaucratie ouvrière de vendre la grève. Il fallait lutter pour des assemblées générales dans les entreprises et pour l’élection de comités de grève, élus et révocables. (extrait de P.O.)

Grève générale anglaise de 1926

Grève générale en France en 1936

Grève générale en France en mai 1968

Le blocage de la production est-il l’objectif de la lutte générale du prolétariat ?

Grève de masse et grève générale

Grève belge de 1902

La grève de masse

la suite

Grève générale russe de 1905

Grève belge de 1913

Gréve générale anglaise en 1926

Grève générale en France en 1936

Grève belge de 1960

Grève générale, panacée universelle

Grève générale et question du pouvoir

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