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Editorial fin août 2011 - Ils nous parlent d’austérité et jettent des milliards par les fenêtres !

samedi 27 août 2011, par Robert Paris

Ils nous parlent d’austérité et jettent des milliards par les fenêtres !

Le mois d’août n’a pas été aussi calme que d’habitude. Le capitalisme s’est créé une nouvelle frayeur : les places financières mondiales, qui ont perdu quelque 2.500 milliards de dollars en une semaine en août. Pour les sauver, ce sont les Etats qui ont mis à la main au porte-monnaie de nos impôts ! Et cette fois-ci, il ne s’agissait plus seulement de la Grèce ou de l’euro mais de toute l’Europe, y compris la France et les banques françaises, et aussi d’une défiance sur les USA. Une fois encore, depuis la crise de 2007-2008, par un chantage à la chute vertigineuse de l’économie, l’Etat a été amené à sortir de ses coffres des sommes colossales pour sauver les capitalistes. Ce gouvernement qui ne peut pas aider les salariés des entreprises qui licencient, les chômeurs, la santé, a trouvé des milliards pour récompenser les spéculations de Société Générale, BNP, Natixis ou La Poste sur la dette grecque ! Eh oui ! Même La Poste a spéculé, au point de se ruiner, sur la faillite grecque ! Et maintenant, Christine Lagarde propose comme objectif aux finances publiques… de recapitaliser les banques européennes !!!

A nous de payer la note de ces cadeaux aux capitalistes ! Alors que la hausse des prix nous frappe déjà, l’Etat augmente les prix de l’alcool, du tabac et des sodas. En même temps, le gouvernement va doubler la taxe sur les complémentaires santé. La SNCF va augmenter ses prix pendant que l’hôpital public va encore supprimer des postes d’infirmières, fermer des services et des hôpitaux. Au même moment, le même Etat nous annonçait qu’il n’avait plus assez d’argent pour le SAMU social, l’hébergement d’urgence des plus démunis, le remboursement de nouvelles catégories de médicaments, etc, etc… et mille autres budgets d’aide sociale aux plus pauvres. Mais ce n’est pas tout : il n’aurait plus assez d’argent pour tous les services publics comme l’enseignement, la santé, les transports, l’énergie… Sauf pour les interventions militaires à l’étranger dont le poste a bondi et s’est multiplié avec l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire, le Kosovo, la Libye, pour ne citer que les principaux.

Et, au moment même où l’argent coule à flots pour aider la Société Générale et BNP Paribas, ou Natixis, le gouvernement annonce qu’il met en place une « règle d’or » selon laquelle on ne doit pas dépasser les limites d’endettement. On prête des milliards à taux zéro aux financiers, aux banquiers, aux capitalistes qui s’en servent pour spéculer contre l’euro et contre les sociétés et ensuite les mêmes n’ont rien de plus pressé que de prétendre qu’il va falloir accepter des mesures d’austérité !

Les aides aux capitalistes n’ont même pas été conditionnées par des embauches ou, au moins, le remplacement des salariés partant. Si bien que Renault et PSA massivement aidés sur l’argent de nos impôts continuent de supprimer massivement des emplois. L’Etat en fait de même avec les emplois publics d’infirmière, de cheminot ou de postier et prétend s’étonner quand les chiffres de l’emploi sont en berne....

Au milieu du mois d’août, il parlait de faire payer les riches, dans ces conditions de déficit croissant de l’Etat. Les riches eux-mêmes se sont dit favorables. Pensez donc : le trust pétrolier Total qui n’a jamais payé d’impôts (eh oui !) sous prétexte qu’il investit ses profits à l’étranger a accepté de ne plus bénéficier de ce régime de faveur. Il accepte de payer dorénavant des impôts sur ses revenus déclarés. Bien ! En même temps, il annonce que ses revenus déclarés cette année seront de … zéro euro ! Faire payer les riches, donc, disait Sarkozy, tout en réformant l’impôt sur la fortune pour permettre à nombre de millionnaires ou milliardaires de ne pas en payer…

Par contre, les campagnes de dénigrement des milieux populaires battent leur plein. Il s’agit d’une campagne de propagande. Le gouvernement annonce qu’il va créer un fichier de surveillance des fraudes fiscales alors que ce fichier existe déjà. Pour mieux tromper les travailleurs, il désigne ainsi à la vindicte publique les plus démunis, par exemple ceux qui touchent le RSA comme étant des profiteurs. Comme si on vivait comme des rois avec un RSA… Comme si les sommes en question (deux millions d’euros) allaient combler les trous des régimes sociaux : par exemple les quinze milliards de cotisations patronales impayées. Celles-là ne sont pas illégales puisqu’elles ont été autorisées par le même gouvernement !

C’est donc celui qui creuse les trous qui les dénonce. C’est le voleur qui crie « au voleur ! ». Et c’est celui qui casse la société qui prétend combattre « les voleurs », « les casseurs », « les voyous »…

Et ensuite, le gouvernement qui se disait confiant, tranquille, refusant un plan d’austérité annonce maintenant la catastrophe pour faire passer la pilule des sacrifices : le chômage augmente, le budget de l’Etat est en faillite, les bourses et spéculateurs nous attaquent. Il faudrait nous serrer la ceinture. La rigueur budgétaire est incontournable et indiscutable, disent-ils.

Pendant que la droite distribuait des milliards, que disait l’opposition ? Le parti socialiste a toujours considéré qu’il était normal d’aider les banques, les bourses, les sociétés capitalistes et il se contente de critiquer le plan d’austérité sans dénoncer les cadeaux de milliards qui sont à la source de la situation. Le FN dénonce les aides à la Grèce, à l’Espagne et à l’Italie mais ne dit rien des aides à la Société Générale et à Natixis. Le Pen, famille millionnaire, ne risque pas de dénoncer les riches français. Elle se contente des riches étrangers par démagogie nationaliste. Son programme évite la question des capitalistes du CAC 4O pour se contenter d’aider la plupart des patrons : des entreprises dites moyennes de l’industrie comme de l’agriculture. Elle est en fait contre les travailleurs et du côté des riches et pas seulement contre les travailleurs étrangers. Sa prise de position sur l’assassin d’extrême droite d’Oslo en dit long sur sa soi-disant modération par rapport aux positions fascistes hitlériennes du père. Le parti communiste dénonce, comme d’habitude, les capitalistes, mais il refuse de dire aux travailleurs qu’un gouvernement de gauche ne ferait rien de différent de Sarkozy. Il refuse même de dire que le système capitaliste est à l’agonie. Il se réfère au terme communiste mais n’en propose pas la perspective. Et l’extrême gauche a les mêmes limites que le PCF.

Il ne suffit pas de crier qu’on ne veut pas payer la crise. Il ne suffit même pas de dire qu’on préfèrerait la faire payer aux capitalistes. Il faut prendre conscience que nous, travailleurs, devons nous organiser sur des bases de classe pour prendre en mains les rênes d’une société qui va dans le mur. Et c’est très différent. Ce n’est pas les élections, ce n’est pas les journées d’action qui feront avancer cette conscience-là. Elle dépend de chacun de nous, travailleurs, et l’avenir de nos enfants est à ce prix.

Messages

  • C’est donc celui qui creuse les trous qui les dénonce. C’est le voleur qui crie « au voleur ! ». Et c’est celui qui casse la société qui prétend combattre « les voleurs », « les casseurs », « les voyoux »…

  • Il faut prendre conscience que nous, travailleurs, devons nous organiser sur des bases de classe pour prendre en mains les rênes d’une société qui va dans le mur.


    Ce n’est pas les élections, ce n’est pas les journées d’action qui feront avancer cette conscience-là.


    Elle dépend de chacun de nous, travailleurs, et l’avenir de nos enfants est à ce prix.}

  • Restructurer les banques européennes

    Elle a souligné la nécessité de restructurer les banques européennes. Pour elle, le moyen le plus efficace serait d’opérer une recapitalisation "substantielle", si possible par des canaux privés ou par l’intermédiaire d’une forme de financement public européen.

    Elle a exhorté les pays européens à mettre en place des programmes de réduction "crédibles" de leurs déficits publics, en s’appuyant notamment sur la Banque centrale européenne.

    http://www.lepoint.fr/economie/christine-lagarde-demande-une-recapitalisation-des-banques-europeennes-28-08-2011-1367326_28.php

    Lagarde a le mérite d’être clair. Pour financer la restructuration des banques, ces dernières peuvent compter sur les états et leurs finances publiques... mais pour cela il faudra continuer pour financer à fond perdu les capitalistes d’abord réduire les déficits publics, autrement dit continuer de casser ce qui restent des conditions de vie de des travailleurs... c’est la mort assurée pour l’hôpital, la sécu, l’éducation....
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  • Conséquence de la crise, une étude de l’Insee note une augmentation de la pauvreté en 2009.

    1 Français sur 7 vivait avec moins de 954 euros par mois en 2009. C’est ce qui ressort d’une étude de l’ Insee publiée mardi, d’après laquelle l’impact de la crise économique sur l’économie et le marché du travail en France s’est traduit en 2009 par le ralentissement de la progression du niveau de vie et par la remontée du taux de pauvreté. D’après l’Institut de la statistique, la France métropolitaine comptait 8,2 millions de pauvres en 2009, soit 13,5% de la population. C’est 400.000 pauvres de plus qu’en 2008.
    Les plus modestes trinquent

    Une augmentation de la pauvreté directement liée à la crise. 2009 est "vraiment la première année pleine où se ressentent les effets de la crise" amorcée en 2008, commente Jean-Louis Lhéritier, chef du département "Ressources et conditions de vie des ménages" à l’Insee. Pourtant, "malgré la crise, l’évolution du niveau de vie médian est restée positive", a-t-il souligné. La moitié des Français vivait avec moins de 19.080 euros par an (1.590 euros par mois), en hausse de 0,4% par rapport à 2008.

    Toutefois, si la crise a "touché tous les ménages, elle a davantage affecté les plus modestes", constate Jean-Louis Lhéritier.

    Enfin, autre fait notable : le taux de pauvreté au sein des chômeurs a diminué de 1,1 point par rapport à 2008, ce qui s’explique par l’entrée dans le chômage de salariés plus qualifiés et mieux rémunérés, et qui touchent donc des allocations plus élevées.
    Les inégalités progressent

    L’enquête "Revenus fiscaux et sociaux" de l’Insee confirme aussi le creusement des inégalités, déjà perceptible dans plusieurs études publiées ces derniers mois. Ainsi, alors que le niveau de vie des 10% des Français les plus modestes, inférieur à 10.410 euros, recule de 1,1%, celui des 10% les plus aisés, supérieur à 35.840 euros, augmente de 0,7%.

    Enfin la crise a relativement épargné les retraités, dont niveau de vie médian a augmenté de 1,3% en 2009 et dont le taux de pauvreté est resté stable, à 9,9%.

  • Nous sommes tous des gens du voyage potentiels...a Disney Marne la Vallée, à Noirmoutier, à Renault, dans les hopitaux, partout ou les licenciements et fermeture d’entreprises, de collectivités, d’exploitations agricoles, de faillites de commerçants, artisans, poussent les travailleurs à s’exiler vers des régions ou ils pensent trouver meilleure fortune ;
    Partout ou les patrons et l’Etat nous jettent à la rue, quand ils prèfèrent tirer profit des logements populaires et bon marché,en les vendants au plus offrants des banquiers, promoteurs immobiliers etc...

    Lire l’article de M&R ici.

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