Editorial - Les vraies niches, c’est pas fait pour les chiens…

Les vraies niches, c’est pas fait pour les chiens…

On amuse la galerie avec les niches fiscales : préférez-vous qu’on ponctionne ceci ou cela ? Les hôtels de luxe ou les complémentaires de santé, Les parcs de loisirs ou les boissons et tabac ? On nous présente cela comme les grandes causes de déficit dans les comptes, en rajoutant au passage la santé et la retraite présentés comme des trous dans le gruyère. Mais cela est totalement faux ! Il s’agit seulement de détourner l’attention des vrais problèmes et des vrais responsables des trous dans les caisses. On ne nous dit pas combien d’argent l’Etat a englouti pour aider les banques. Et la prétendue aide à la Grèce n’est rien d’autre qu’une aide à la Société Générale et à la BNP Paribas qui y sont lourdement investis. Si la Grèce plonge, ces banques boivent la tasse. On ne nous dit pas combien d’argent l’Etat a dépensé pour remonter la bourse de Paris. Combien pour aider les capitalistes ? On apprend ainsi que l’on va aider Renault pour les batteries de véhicule, bien que l’Etat n’approuve pas la stratégie du PDG Ghosn en la matière…

L’Etat a dépensé des sommes colossales pour aider les capitalistes du Bâtiment en ordonnant à tous les hôpitaux de faire des travaux lourds, quitte à s’endetter durablement. Dans la même veine, il n’y pas d’argent assez d’argent pour payer des enseignants et des chercheurs, mais l’Etat se dépense pour construire des bâtiments d’école et de recherche. Et on nous dit qu’on n’a pas le choix : on lâche les salariés, les chômeurs, les personnes âgées ou malades, mais on ne lâche pas les banquiers et les capitalistes. Le reste du monde fait exactement pareil. Obama appelle son aide de 447 milliards de dollars aux capitalistes « plan de relance de l’emploi », mais cela n’a rien des différent des plans de Bush. C’est encore des centaines de millions de dollars qui sont distribués aux capitalistes pendant que la population américaine est paupérisée. Sept millions d’Américains n’ont plus, selon les statistiques officielles, les moyens de manger suffisamment. On nous parle d’une Grèce qui vivrait soi-disant au dessus de ses moyens. Mais ce n’est pas le peuple grec, car lui a vu son niveau de vie baisser de 10% en un an et le nombre de Grecs au chômage est passé de 7 à 16% !

Quant aux vraies sources de trous dans les comptes des Etats, il faut également signaler les guerres d’Irak et d’Afghanistan qui représentent plus de deux mille milliards de dollars. Inutile de dire que, si les Etats y ont englouti tout cet argent sans parvenir aucunement à supprimer le terrorisme, c’est que tel n’était pas leur vrai but. Au contraire, il s’agissait, après avoir dû renoncer à la soi-disant lutte Est-Ouest, à la remplacer par la prétendue « guerre contre le terrorisme » pour mieux tromper les peuples. Déjà la crise était la cause de ces actes guerriers, la guerre permettant de distribuer des sommes colossales pour relancer l’industrie de guerre… Quant au 11 septembre 2001, il a eu le « mérite » d’éviter un krach du World trade center que les analystes prévoyaient pour deux semaines plus tard…

On a reculé pour mieux sauter. Et, aujourd’hui encore, on retarde la catastrophe sans résoudre aucun problème. Mais les gouvernants ont besoin de retarder pour mieux préparer les esprits aux horreurs qu’ils nous préparent.

Mais si les USA doivent à nouveau « relancer » l’économie, c’est que depuis 2007-2008, le moteur est à l’arrêt. Seul l’argent des impôts crée une illusion d’activité, mais le capitalisme est en panne. Et on nous trompe en prétendant qu’il va être relancé. Si un malade a le cerveau bloqué depuis 2007, vous pouvez le nourrir artificiellement, vous pouvez actionner artificiellement son cœur, mais c’est en pure perte. Les gouvernants nous mentent sur ce point et leurs opposants aussi.

La droite, la gauche, l’extrême droite et même parfois l’extrême gauche refusent de dire crûment la vérité : le capitalisme a atteint ses limites et ce système n’est encore présent que parce qu’il s’est mis en roue libre. Il ne repartira pas. La politique actuelle n’est faite que d’expédients consistant à déplacer des dettes d’un endroit à l’autre, les faillites d’un point à un autre, de retarder la perte générale de confiance qui ne manquera pas de noyer tout le système bancaire, boursier, spéculatif, les monnaies, les assurances et tous les trusts, en somme tout le système…

Nous ne disons pas cela parce que nous sommes adversaires résolus de ce système d’exploitation. Nous n’avons pas dit cela lors des crises précédentes. La crise n’est même pas un terme justifié pour ce qui est en train d’arriver et qu’il faut appeler par son nom : la fin du système. Aucun système de l’Histoire n’a été éternel. Ils sont tous tombés en atteignant leurs limites. Aucun arbre ne monte au ciel...

Tous les partis visent à cacher cette vérité en prétendant qu’ils ont des solutions et qu’il suffit de voter pour eux. C’est de la blague. Les syndicats prétendent qu’il suffit de gentilles journées d’action pour ne pas payer la crise. Balivernes ! La vérité, c’est ce que les peuples montrent depuis peu, du monde arabe à Israël : seule la révolte des peuples a un avenir.

Car, si une chose positive a eu lieu ces derniers mois, c’est de montrer que, du monde arabe à Israël, du Maghreb aux USA et de l’Afrique noire à l’Europe, le langage de la révolution est un point commun de tous les peuples. Voilà une vraie alternative à ce monde en faillite !