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Après la mort d’un manifestant dont le peuple de Mayotte accuse les forces de l’ordre, la révolte gronde

vendredi 21 octobre 2011, par Robert Paris

Après la mort d’un manifestant dont le peuple de Mayotte accuse les forces de l’ordre, la révolte gronde

Voilà aujourd’hui 23 jours que Mayotte est en grève contre la vie chère.
Alors qu’en France, c’est le silence radio et TV sur la révolte des mahorais contre la vie chère, un manifestant est mort et les autorités prétendent qu’il a eu un arrêt du cœur... Mais comme on meurt toujours d’un arrêt du cœur...

La mise en examen lundi soir d’un gendarme soupçonné d’être l’auteur d’un tir de flash-ball ayant occasionné la perte d’un œil d’un garçon de 9 ans, a été révélée mardi, de source judiciaire.

Le militaire, placé en garde à vue lundi, a été mis en examen pour « violences avec arme, sur mineur de 15 ans, par personne dépositaire de l’autorité publique, dans l’exercice de ses fonctions », a précisé la même source, ajoutant qu’il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

L’enfant, transféré au CHR de La Réunion, « a perdu l’usage d’un œil », avait précisé lundi le procureur de Mamoudzou, Philippe Faisandier.

Le mouvement contre la vie chère à Mayotte, qui a commencé il y a trois semaines, est accompagné de manifestations plus ou moins violentes. De nombreux barrages routiers paralysent la circulation.

Jeudi, pour la première fois, la population des quartiers les plus pauvres – les jeunes et les femmes en particulier – s’en est pris directement à un convoi de gendarmes mobiles, symbole de l’État colonial, de la répression et de la chasse aux réfugiés.
Vendredi, l’accord signé par le préfet, les chefs d’entreprise et l’intersyndicale a été rejeté massivement par les manifestants réunis sur la place principale de Mamoudzou.

Mayotte, 101e département français depuis le 31 mars dernier, connaît un mouvement social de grande ampleur depuis le 27 septembre. Les Mahorais protestent contre la vie chère par des manifestations et des barrages routiers, bloquant notamment l’accès à l’aéroport de Mamoudzou, chef-lieu du département.

Symbole de l’indignation, le prix des ailes de poulet - les "mabawas". Avec le riz, la farine, le sucre ou encore le gaz, elles font partie des produits de consommation courante. À Mamoudzou, les 10 kg de volaille coûtent par exemple 24,21 euros - contre 15,90 à la Réunion. Quant à la bouteille de gaz, elle est jusqu’à trois fois plus chère que dans l’Hexagone.

"On importe tout et on ne produit rien, les prix sont donc élevés", résume Mustapha Abdou-Raouf, porte-parole du Collectif des associations et des amis des Comores (CAAC). Lui qui avait rencontré Élie Domota en Guadeloupe, peu après la révolte de février 2009, reprend la rhétorique du leader du LKP - Collectif contre l’exploitation outrancière, à l’origine de la révolte sur l’île des Antilles - et le concept de "profitation" pour décrire la situation : "L’économie mahoraise est aux mains de quelques groupes qui sont en charge de l’acheminement des marchandises, c’est un fonctionnement typique des colonies."

La tension à Mayotte, qui a abouti à un quasi-blocage des deux îles (Petite-Terre et Grande-Terre) composant le 101e département français, dure depuis deux semaines déjà. Sans signe annonciateur d’une sortie de crise. Les barrages érigés sur les principaux axes ont été levés, la circulation est de nouveau possible, mais les forces de l’ordre doivent faire la chasse aux blocages ponctuels qui réapparaissent çà et là ; et surtout, les commerces restent pour la plupart fermés.

Tous les témoignages recueillis par TF1 News soulignent leur solidarité au mouvement car la vie, disent-ils est "extrêmement chère" à Mayotte. Le prix du paquet de pâtes ? 3 euros. Celui du pot de Nutella ? 6 euros. Le camembert ? 7 euros. Nombreux sont ceux également à exprimer leur vive inquiétude autour de la dégradation de la situation sur l’île. Cette angoisse provient essentiellement des métropolitains. "Mayotte est en état de guerre civile", juge Emmanuelle. "Des bandes de jeunes âgés de 6 à 25 ans et qui n’ont rien à voir avec le mouvement installent des barrages et nous demandent de l’argent pour passer, caillassent la police, brûlent les voitures, relate Monique. Du coup, on sort uniquement pour se rendre au travail".

Sentant monter la révolte, l’Etat français a fait partir des Français et amène des centaines de membres des forces de l’ordre pour réprimer !!!

La révolte gronde !

Vingt-trois jours de confrontation sociale dans le département français de Mayotte, dans l’indifférence de la « métropole », et mercredi le premier mort dans les affrontements. « Un désintérêt inacceptable et meurtrier de la part de l’Etat », nous écrit une riveraine de Mayotte.

(De Mamoudzou) Voilà aujourd’hui 23 jours que Mayotte est en grève contre la vie chère. Ce que je vous soumet comme témoignage ne peut être qu’un point de vue, quoique le plus objectif possible, ainsi que de nombreux ressentis. Ce n’est par ailleurs qu’un résumé, tant les faits ont été nombreux ces dernières semaines.

Le mouvement a commencé à l’initiative de plusieurs syndicats et avec le soutien d’une partie de la population. Il était principalement concentré sur la capitale, Mamoudzou, et consistait à fermer les commerces.

La population demandait la baisse des prix sur des produits de première nécessité (riz, sardines, poulet, gaz par exemple). Le pouvoir d’achat est en effet plus bas que celui de la métropole, et les produits sont à des prix bien plus élevés.

Très rapidement, la tension est montée, accompagnée de violences, et des barages ont été érigés un peu partout dans l’île afin de bloquer les axes principaux. Il faut dire que Mayotte est très facilement « bloquable », et que cette action est souvent utilisée pour se faire entendre des élus et obtenir ce que l’on revendique.
Tensions sous-jacentes

Seulement, à côté de la « vie chère », d’autres tensions sous-jacentes à l’île sont ressorties, notamment celle du statut de département qui n’est pas appliqué à part entière, ou encore celle des inégalités entre différentes catégories de la population (avec l’amalgame de considérer tous les « Blancs » riches, ayant le pouvoir, et avec un comportement colonialiste).

Les médias se sont vite faits sensationnels selon moi, et la peur a commencé à envahir beaucoup de monde.

Progressivement, toutes les catégories de la population ont rejoint le mouvement. Une marche le jeudi 13 octobre a rassemblé des milliers de personnes, toutes unies et solidaires dans la lutte.

A côté de cela, l’Etat a fait le choix de renforcer les forces de l’ordre, ce qui n’a pas été perçu d’un très bon œil par les manifestants, le vivant comme une provocation. Ces forces de l’ordre avaient l’objectif de débloquer les axes de circulation, alors que c’était là même ce que voulaient faire les manifestants.

Très vite, des confrontations ont eu lieu, jet de bombes lacrymogènes, de grenades, et riposte des manifestants avec des cailloux. Après plusieurs jours de confrontations de ce genre, les forces de l’ordre ont laissé faire les manifestants qui ont fait des marches pacifistes, sans violence, et les routes n’étaient pas bloquées.

La ministre chargée de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard, a aussi fait plusieurs discours, dont un à Mayotte même, mais toujours très décevants selon la population, et orientés à des fins politiques.

Les négociations sans fins perdurent tous les jours, générant un climat plein d’attentes, les gens sont tendus, et ces négociations n’aboutissent jamais.

Nouvelle poussée de tensions

Le lundi 17, beaucoup croyaient sortir enfin de la « crise », et espéraient obtenir des propositions satisfaisantes de la part des grandes distributions et de l’Etat. Seulement, ces propositions ne l’ont pas été selon l’intersyndicale et une partie de la population, qui a appelé à continuer le mouvement. Les syndicats se divisent, et les revendications perdent parfois leur clarté.

Mardi, les tensions montaient, les feux se rallumaient dans l’île. Ce mercredi, de nouvelles forces de l’ordre sont arrivées, à nouveau. Les barrages ont été paralysés l’île dès le matin, un jeune homme est décédé ce mercredi après-midi.

La situation économique et sociale est désastreuse, de nombreuses petites
et moyennes entreprises sont proches de la faillite et de nombreux salariés
sont sur le point d’être licenciés.

Le climat est oppressant, les passions sont déchaînées et le peuple est en colère. Où va-t-on ?

L’Etat colonial est-il prêt à tuer à grande échelle pour conserver ses territoires coloniaux ?

Pourquoi la population en France métropolitaine n’est-elle pas au courant de l’ampleur du conflit que l’on vit ici ? Il s’agit d’une guerre civile ! Mayotte, qui est depuis trois semaines en feu, est aujourd’hui en sang. Ici, on le vit comme un désintérêt inacceptable et meurtrier de la part de l’Etat.

Les événements tragiques vécus par la population de Mayotte illustrent une nouvelle fois que l’abolition officielle du statut de colonie et la transformation du pays en "département français" peut être utilisée par la bourgeoisie de France et "locale" pour profiter au maximum du système au détriment du peuple et notamment des plus pauvres. Voilà pourquoi nous voulons être solidaires de la lutte de libération du peuple mahorais, toujours dominé par les néo-colonalistes.

Les quatre îles principales de l’archipel des Comores (Mayotte, Grande Comore, Mohéli et Anjouan) sont progressivement et successivement devenues des protectorats, puis des colonies françaises, entre 1841 et 1912.

Longtemps rattachées administrativement à la « Grande île » voisine (Madagascar), elles ne faisaient pas partie des « joyaux de l’empire » et firent l’objet de peu d’attentions administratives et politiques. L’exploitation économique de l’archipel était mineure au regard de son importance maritime et stratégique.

Quand la France dut abandonner sa dernière base militaire à Madagascar (Diego-Suarez, 1973), les Comores devinrent un des enjeux cruciaux d’une « Françafrique » se constituant sur les décombres de l’ancien empire colonial.

C’est alors, au cours d’une tardive « décolonisation », que la « volonté » des populations fut instrumentalisée au service d’intérêts stratégiques.
L’ONU finit par mettre ses critiques en sourdine, la France en profite

En 1974, à l’inverse de ceux des autres îles des Comores, les habitants de Mayotte votèrent contre l’indépendance.

En dépit de liens étroits et de communes racines historiques et culturelles, les rapports politiques entre les quatre îles étaient ponctués de rivalités diverses, accentuées au début des années 70 par les enjeux de prééminence liés au tardif processus de « décolonisation ».

Le décompte par île n’aurait cependant pas dû avoir d’incidences : en droit international, les référendums d’autodétermination devaient en effet s’effectuer dans le cadre des frontières coloniales.

De ce fait, entre 1975 et 1995, l’Assemblée générale des Nations unies adopta une vingtaine de résolutions réaffirmant la « souveraineté de la République fédérale islamique des Comores sur l’île de Mayotte ».

A partir du milieu des années 90, face à la désagrégation de l’Union des Comores, dans laquelle les services français ont joué un rôle décisif -que l’on se rappelle les coups d’État successifs fomentés par Bob Denard et ses sbires-, l’ONU a mis ses critiques en sourdine.

La souveraineté française sur Mayotte n’a pourtant jamais été explicitement reconnue au plan international mais la partition de l’archipel était devenue possible. Le gouvernement français ne manqua pas de saisir cette occasion : alors que pendant vingt ans la circulation entre les îles de l’archipel était restée libre, la France chercha, à partir de 1995, à « boucler » les entrées à Mayotte.
Entre Anjouan et Mayotte, l’un des plus grands cimetières marins

Elle le fit d’abord par l’instauration du « visa Balladur », quasiment impossible à obtenir ces dix dernières années depuis l’une des îles des Comores indépendantes, puis par la militarisation des côtes mahoraises.

Il s’agit d’empêcher la circulation des habitants des autres îles, interdits de séjour sur un sol qu’ils considèrent comme le leur et sur lequel ils ont, bien souvent, des attaches nombreuses. Au cours des cinq dernières années, les effectifs de la police et de la gendarmerie, épaulés par trois radars et quatre vedettes, ont presque triplé.

La force des liens familiaux et économiques multiséculaires est cependant telle que ni les refus de visa, ni les poursuites en mer ne peuvent empêcher les échanges. Les soixante-dix kilomètres qui séparent l’île d’Anjouan de celle de Mayotte sont ainsi devenus un des principaux cimetières marins de la planète : entre 3 000 et 6 000 personnes y auraient perdu la vie depuis 1995.

Pour les Comoriens présents sur le sol mahorais, l’accès à un droit au séjour est extrêmement rare même lorsqu’ils vivent sur place depuis bien longtemps. Leur vie s’apparente à celle de « sans-papiers » souvent exploités, victimes de graves discriminations, notamment pour l’accès à l’éducation et aux soins.

Chaque année depuis 2006, au mépris de toutes les règles de droit, ce sont plus de 16 000 personnes (comoriennes pour la plupart) dont plus de 2 000 mineurs, qui ont été expulsées après avoir été traquées et enfermées dans des conditions qualifiées « d’indignes de la République » tant par la Commission nationale de déontologie de la sécurité que par la Défenseure des enfants.
Une égalité des droits avec la France métropolitaine en trompe-l’oeil

Le processus de départementalisation est souvent perçu comme la possibilité d’introduire l’égalité des droits et de mettre fin à la législation et aux pratiques d’exception.

Les adaptations locales vont pourtant vider la départementalisation d’une grande partie de sa substance en matière de droits nouveaux. Le « Pacte pour la départementalisation de Mayotte » est explicite à ce sujet : l’introduction de droits nouveaux et de prestations sociales sera progressive.

Les minima sociaux seront plafonnés à un niveau qui ne pourra pas, dans un premier temps, dépasser 25 % de celui en vigueur dans l’Hexagone. Cette période de transition est justifiée par l’argument selon lequel la « départementalisation ne doit pas conduire à une déstabilisation de l’économie et de la société mahoraises ».

Les étapes vers le nouveau statut de l’île, conduites à marche forcée depuis 2000, ont pourtant déjà profondément déstabilisé la société mahoraise.

La départementalisation risque d’aggraver ce processus, en particulier auprès des résidents qui continuent de se référer à la seule justice des cadis (juges coutumiers de droit musulman) et se défient des administrations dirigées par des expatriés symboles d’un pouvoir lointain et étranger.

La « déstabilisation » de l’île est aussi le fruit d’une situation coloniale vieille de 160 ans et dont il est permis de se demander si la départementalisation vient la parachever ou l’infléchir.
Le sort des « non-Mahorais » ne va pas s’améliorer avec la réforme

Au sujet de la guerre menée à Mayotte contre les « non-Mahorais », le « Pacte pour la départementalisation » est à nouveau très clair :

« Les règles de droit de l’entrée, de l’éloignement et du séjour sur le territoire national, spécifiques à Mayotte, ne sauraient être affectées par la départementalisation. »

Yves Jego, secrétaire d’État à l’Outre-mer, répète depuis plusieurs mois que la départementalisation de Mayotte devra avoir pour contrepartie « davantage de fermeté dans la lutte contre l’immigration clandestine ».

De son côté, le préfet de l’île, Denis Robin, en appelle au « civisme » des Mahorais, en affirmant :

« L’efficacité de [la politique actuelle] ne peut reposer uniquement sur l’État. Les Mahorais doivent apporter leur concours à cette politique par une attitude civique et responsable. »

De tels propos risquent d’apparaître comme des encouragements à la chasse aux « non-Mahorais » et ne peuvent qu’aggraver les tendances xénophobes et les crispations identitaires.

Le Pacte pour la départementalisation parle « d’inventer un nouvel avenir qui inscrira pleinement Mayotte dans sa géographie » et rappelle que le « développement passe en partie par des échanges avec les îles de l’océan Indien ».

Or, le processus de départementalisation, dénoncé par l’Union des Comores, entrave et complique les évolutions et les coopérations institutionnelles.

Comment envisager un avenir harmonieux sans l’abolition du si meurtrier « visa Balladur », sans le respect du droit à la circulation au sein de l’archipel des Comores et des droits fondamentaux de tous ?

A défaut, la départementalisation sera avant tout une nouvelle étape dans le harcèlement policier et militaire d’une partie de la population de Mayotte, indûment considérée comme « étrangère ».

Messages

  • Après Mayotte, c’est au tour de la Réunion de se révolter contre la vie chère, le chomage, la misère, le colonialisme.
    L’insurrection contre les forces de l’ordre de métropole : voir ici

    des affrontements ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à la Réunion dans les rues du Port et dans le quartier populaire du Chaudron, à Saint-Denis, en marge d’une manifestation des routiers contre le prix du carburant et la vie chère.

    Carcasses de voitures incendiées, odeur acre des gaz lacrymogènes, commerces éventrés, poubelles incendiées, barrages de ferrailles en travers de la chaussée : mercredi matin, les traces laissées par une nuit d’affrontements et de violences étaient visibles un peu partout dans le quartier du Chaudron, à la périphérie est deSaint-Denis de la Réunion. De 20 heures à environ 2h30 du matin, environ 200 jeunes, pour la plupart cagoulés, ont affronté avec des pierres les policiers de la Compagnie départementale d’intervention et du GIPN (Groupement d’intervention de la police nationale) qui ont répliqué à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes, selon la préfecture. Les casseurs ont concentré leurs attaques sur une grande surface située en plein coeur du quartier, “ardemment défendue” par les gendarmes qui ont “réussi à la préserver”, selon Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet. Mais après cette nuit d’affrontements, le bilan est lourd : “Dix commerces ont été saccagés ou pillés à des degrés divers, dont une pharmacie, une bijouterie, une agence bancaire, un restaurant Quick”, a-t-il détaillé.

    Le facteur déclencheur de cette bouffée de violence : la hausse des prix des carburants, qui atteint de nouveaux records, et qui est particulièrement mal vécue à la Réunion, où les manifestations de mécontentement se succèdent. En pointe de la contestation : les chauffeurs de poids lourds, responsables notamment de blocages lancés à l’appel de la FNTR (Fédération nationale du transport routier). Les affrontements de la nuit de mardi à mercredi ont éclaté en marge de leur mouvement. Ils ont été particulièrement violents dans le quartier populaire du Chaudron, à Saint-Denis, mais aussi dans les rues du Port, dans l’Ouest de l’île, et ont donné lieu à des heurts qualifiés par la préfecture “d’incidents sporadiques” à Saint-André et à Saint-Pierre

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