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HONGRIE ! La « révolution arabe » commence dans les pays de l’Est ?

mercredi 4 janvier 2012, par Robert Paris

HONGRIE ! La « révolution arabe » commence dans les pays de l’Est ?

Faillite, effondrement économique, social, moral, austérité, politique d’extrême droite, réactions populaires, manifestations, voilà les dernières nouvelles de la Hongrie...

On peut lire sur le net :

Des dizaines de milliers de personnes — 100.000 selon les organisateurs, 70.000 selon les observateurs — ont manifesté lundi soir à Budapest contre le Premier ministre conservateur, Viktor Orban, une mobilisation sans précédent à l’appel des partis de gauche et écologiques, ainsi que des mouvements de la société civile.
Des dizaines de milliers de personnes — 100.000 selon les organisateurs, 70.000 selon les observateurs — ont manifesté lundi soir à Budapest contre le Premier ministre conservateur, Viktor Orban, une mobilisation sans précédent à l’appel des partis de gauche et écologiques, ainsi que des mouvements de la société civile.
Alors que, jusqu’à présent, les appels à manifester contre le gouvernement attiraient tout au plus quelques milliers de personnes, cette fois des dizaines de milliers de citoyens se sont mobilisés pour protester contre la nouvelle constitution hongroise, jugeant qu’elle portait atteinte à la démocratie.

Au moment même où Viktor Orban et ses fidèles célébraient la nouvelle constitution à l’Opéra de Budapest, les manifestants étaient rassemblés à proximité avec comme slogan "Il y aura de nouveau une République", allusion directe à la disparition, dans la nouvelle constitution, de l’appellation "République de Hongrie" au profit de la simple "Hongrie".

Le parti socialiste MSZP, le parti écologiste de gauche LMP et le nouveau parti DK de l’ancien Premier ministre socialiste, Ferenc Gyurcsany, ont participé au rassemblement, aux côtés de nombreux mouvements de la société civile.

Les manifestants ont scandé des slogans contre Viktor Orban, brandissant des pancartes avec les inscriptions : "Assez !", "Dictature d’Orban", "Orbanistan". "Viktor Orban et ses serviteurs ont fait passer la Hongrie d’un pays prometteur au lieu le plus sombre d’Europe", a commenté avant le début de la manifestation le député socialiste Tibor Szanyi.

La nouvelle constitution, adoptée en avril grâce à la majorité des deux-tiers dont jouit au Parlement le parti Fidesz de Viktor Orban, a suscité les critiques de l’Union européenne, du chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, du Fonds monétaire international (FMI) et de nombreuses organisations non-gouvernementales (ONG).
Ses détracteurs reprochent à Viktor Orban d’avoir ainsi limité les pouvoirs de la Cour constitutionnelle, de menacer le pluralisme des médias et de mettre fin à l’indépendance de la justice.

Les lois constitutionnelles qui l’accompagnent sont elles jugées comme une atteinte à l’indépendance de la Banque centrale, une aide en faveur du Fidesz pour les prochaines élections législatives et une manière d’imposer la politique fiscale du régime conservateur aux gouvernements futurs.

Entrée en vigueur le 1er janvier 2012, la nouvelle Constitution hongroise porte la marque des dérives autoritaires du Premier ministre conservateur, Viktor Orban. Et suscite l’inquiétude de la communauté internationale.

Le 1er septembre en Hongrie, la durée maximum du versement des allocations chômage est passée de 270 à 90 jours et leur montant qui était de 120 % du salaire minimum est passé à 100 % de ce salaire minimum, dont le montant est d’environ 300 euros.

Seule la moitié des salariés hongrois a un contrat à durée indéterminée. L’autre moitié, soit plus de 3,5 millions de personnes, n’a pas accès à un emploi stable. Plus d’un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et la majorité des Hongrois ne survit qu’en cumulant plusieurs emplois.

Les chômeurs en fin de droits basculent dans une extrême pauvreté, bénéficiant seulement d’une maigre aide sociale. Ils représentent un tiers de la population, dont la moitié vit avec moins de 170 euros par mois.

Le nouveau dispositif permet désormais de lier le versement des aides à une obligation de travailler gratuitement, dans des services publics, dans l’agriculture, mais aussi pour les associations religieuses et dans certains cas pour des entreprises privées ! La MAV, société de chemin de fer, fait désormais nettoyer gratuitement ses gares dans la région touristique du lac Balaton. À terme, ce dispositif est censé toucher 300 000 personnes.

Ce travail obligatoire, qui figurait dans le programme du parti d’extrême droite Jobbik, a été repris par la droite nationaliste. Dans certains cas, les chômeurs doivent accepter de se déplacer à plusieurs heures de chez eux. Hébergements de fortune et activités se font sous la garde de policiers à la retraite. En réalité, ce sont les Roms qui sont majoritairement visés par ces mesures insupportables. Pour l’instant, un millier de bénéficiaires d’allocations chômage travaillent sur ces chantiers.

Après s’être rendu sur le site de Gyönggyöspata, village où récemment encore l’extrême droite paradait contre les Roms, un responsable du « Mouvement des droits civiques hongrois » a décrit les conditions de travail indignes et l’absurdité de ces chantiers : « Avant d’arriver sur le lieu de travail, les personnes doivent parcourir environ 7,5 km. Elles enchaînent dix heures de travail sur la journée. Elles nettoient un terrain boisé en vue de la construction de résidences pour la classe aisée. Les outils semblent tout droit sortis du XIXe siècle : on travaille à la faucille ! Il n’y a rien à disposition : pas d’eau, pas de toilettes, pas d’abri contre le soleil, pas de protection contre les guêpes... C’est humiliant. Le dirigeant du chantier, du parti d’extrême droite Jobbik, n’a pas hésité à brusquer une dame de 58 ans à demi paralysée pour qu’elle aille plus vite. La paye est de 180 euros bruts mensuels, pour un travail qui aurait pu être fini en une après-midi par des tracteurs. »

L’ouverture à l’Occident et l’entrée dans l’Union européenne ont été présentées aux Hongrois comme le début d’une ère nouvelle. Mais le capitalisme réhabilité en Hongrie verse dans la barbarie.

Depuis plusieurs semaines, l’extrême droite hongroise Jobbik (Mouvement pour une Hongrie meilleure) a lancé une série de manouvres d’intimidation brutales à l’encontre de la communauté rom, nombreuse au nord-est de Budapest.

À Gyöngyöspata, un village de 2 900 habitants à seulement une heure de route de la capitale hongroise, le Jobbik a déployé une milice paramilitaire en uniforme noir, baptisée Szebb Jövoert (Pour un plus bel avenir). Ces brutes au crâne rasé, armés de haches ou de fouets, flanqués de pitbulls, patrouillent jour et nuit dans les rues du village. Ils encerclent les maisons des habitants Roms sans que la police locale bouge le petit doigt. Des villageois partisans du Jobbik logent et nourrissent à tour de rôle ces miliciens.

Les Roms, environ 450, se terrent dans les maisons, n’osent plus envoyer les enfants à l’école. Lors du week-end de Pâques, les paramilitaires ont voulu organiser un camp d’entraînement au centre du village, qui fut finalement interdit. Mardi 26 avril, à la suite d’une énième provocation, une bagarre a éclaté, faisant plusieurs blessés parmi les habitants roms. Depuis, certaines familles roms quittent le village.

Le 6 mars dernier, le dirigeant national du Jobbik, le député Gabor Vona, est venu à Gyöngyöspata tenir un discours devant 1 500 paramilitaires, dans lequel il a fustigé la prétendue « criminalité tsigane ». Après quoi l’extrême droite a organisé de nouveaux groupes paramilitaires, comme à Hajduhadhaza, une petite ville de l’est du pays, et dans les bourgs voisins de Bocskaikert ou Teglas.

La communauté rom est non seulement la plus pauvre parmi les pauvres en Hongrie, mais elle subit de surcroît bien des vexations et des agressions à caractère raciste. Il y a un an, un père et son fils ont été abattus à coups de fusil alors qu’ils fuyaient leur maison incendiée par des criminels. À la même époque, quatre membres d’une famille rom ont été tués avec des lames de rasoir pendant leur sommeil.

Près des deux tiers des 700 000 Roms hongrois sont au chômage. Dans 30 % des écoles, les enfants roms sont isolés dans des classes non mixtes, seulement 1,2 % des Roms font des études supérieures. Selon la Banque alimentaire hongroise, 200 000 Roms « font face à la faim au quotidien ». Et depuis la reprivatisation des forêts, en 1992, ils n’ont même plus le droit d’y ramasser le bois pour se chauffer.

La récente hausse de l’agressivité de l’extrême droite s’explique sans doute par sa baisse dans les sondages. Le Jobbik, qui a trois députés européens, avait fait une percée aux législatives d’avril 2010, où il avait obtenu 17 % des voix et 47 sièges, après avoir fait une campagne anticommuniste, nationaliste, ouvertement anti-Roms et antisémite. Ces élections, qui avaient vu le Parti social-démocrate s’effondrer, ont été un triomphe pour le parti conservateur Fidesz (Union civique hongroise), dont le leader est Viktor Orbán. Ayant obtenu 52 % des voix, le Fidesz parvint au pouvoir, pour y mener une politique de baisse brutale du nombre des emplois publics, des salaires ou encore des prestations sociales et des pensions, en accord avec le FMI. Sur cette lancée, Viktor Orbán s’est également mis à courtiser l’électorat d’extrême droite en reprenant à son compte les idées les plus réactionnaires et les plus démagogiques. Cette politique s’est récemment illustrée dans l’adoption de la nouvelle Constitution hongroise introduisant de nouvelles références à la religion et à la famille traditionnelle, rappelant « le rôle du christianisme » dans « l’histoire millénaire » de la Hongrie, revenant sur le droit à l’avortement, etc.

Cette politique ultraconservatrice a eu pour résultat de faire baisser dans les sondages le Jobbik, qui s’inquiète déjà pour les prochaines élections de 2014, rendant plus enragée encore cette extrême droite hongroise qui fait maintenant parader ses troupes.

Certes, le Jobbik et ses crânes rasés réservent pour l’instant leurs démonstrations musclées à des villages de campagne et n’en sont pas à défiler dans les villes ou dans les quartiers ouvriers. Mais l’agressivité de ces nervis souligne, si besoin était, que quand des politiciens réactionnaires comme Viktor Orbán en sont à aller chasser sur les terres de l’extrême droite, ils s’engagent dans une spirale infernale qui n’a que l’horreur pour conclusion. Et cela ne vaut pas seulement pour la Hongrie.

Pays à l’avant-garde de la lutte contre le joug communiste à la fin des années 1980, la Hongrie est aujourd’hui l’objet des regards soucieux de la communauté internationale, qui s’inquiète des dérives autoritaires de son Premier ministre, Viktor Orban. Après 18 mois passés au pouvoir marqués par de nombreuses réformes, dont une loi liberticide sur la presse en janvier 2011, Viktor Orban assiste aujourd’hui à l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution qu’il a fait voter en avril 2011.

Un texte qui grave dans le marbre un certain nombre de mesures politiques, économiques, judiciaires et sociales majeures qui ne pourront être modifiés qu’avec l’aval des deux tiers du Parlement, une majorité que détient aujourd’hui Fidesz, le parti au pouvoir, et que l’opposition risque d’avoir bien du mal à atteindre à l’avenir. Dans la nouvelle Loi fondamentale, Viktor Orban a en effet également imposé un nouveau découpage électoral si favorable à son parti qu’il rend hypothétique, selon l’opposition et nombre d’observateurs, toute alternance politique.

Mainmise du parti au pouvoir sur l’appareil étatique

Si d’aventure l’opposition parvenait à revenir au pouvoir dans les prochaines années, elle se heurterait par ailleurs à la farouche hostilité de l’appareil étatique. Après s’être assuré l’allégeance des secteurs-clés du pays en distribuant à ses proches les principaux postes à responsabilité dans la justice, l’économie, l’armée et la police, pour des mandats allant de 9 à 12 ans, Viktor Orban a fait inscrire dans la nouvelle Constitution la nomination par le Premier ministre des trois adjoints du directeur de la Banque centrale. L’actuel titulaire du poste, Andras Simor, virulent critique de la politique menée par Orban, a d’ailleurs vu ses attributions fondre comme neige au soleil. Cette disposition a provoqué l’ire de Bruxelles et du Fonds monétaire international (FMI), qui ont gelé les négociations visant à débloquer une aide pour la Hongrie plongée dans le marasme économique.

La nouvelle Constitution modifie également la règle du débat parlementaire. Le parti majoritaire au Parlement peut désormais modifier l’ordre du jour comme il l’entend et faire passer des lois sans que les textes n’aient véritablement fait l’objet de débats. Le nouveau texte instaure également un taux unique de 16 % de l’impôt sur le revenu dans le cadre d’une loi constitutionnelle de stabilité financière. Il s’insère en outre dans la sphère privée en considérant les embryons comme des êtres humains dès le début de la grossesse, laissant planer une remise en question du droit à l’avortement. Excluant de facto l’idée même des unions homosexuelles, elle considère par ailleurs qu’un mariage ne peut avoir lieu qu’entre un homme et une femme. Elle réduit en outre les communautés religieuses reconnues de 300 à 14, renforçant l’Église chrétienne au détriment des minorités religieuses.

Le pays, membre de l’Union européenne depuis mai 2004, vient d’adopter une constitution liberticide, antidémocratique et a priori contraire au droit européen. Une manifestation a réuni hier des opposants par milliers.

sans précédent pour un pays de l’Union européenne : le 1 er janvier, la nouvelle Constitution hongroise est entrée en vigueur, sous l’impulsion déterminée du Premier ministre Victor Orbán.

Et c’est un texte gravé dans le marbre : son statut constitutionnel empêche tout retour en arrière sans le vote des deux tiers du Parlement… soit la majorité dont dispose aujourd’hui Orbán.

Parlement limité

Mais le Parlement, justement, composé jusque-là de 386 députés, n’en comptera plus que 199, élus en un seul tour, à la proportionnelle. De quoi diluer l’influence des petits partis qui ne peuvent plus négocier leur désistement au 2 e tour.

Pouvoir

C’est sans doute le point le plus chaud : les postes clés de l’État seront désormais occupés pour une durée de 9 ou 12 ans. Si bien que n’importe quelle future majorité élue, si elle est d’un autre bord politique, devra travailler avec un appareil d’État hostile… ou faire face à son obstruction. D’autant qu’Orbán y a déjà casé ses fidèles.

Médias verrouillés

Un proche du Premier ministre prend la tête d’un Conseil des médias, qui supervise l’ensemble des médias publics. La seule radio jugée « d’opposition » a perdu sa fréquence.

Famille traditionnelle

Toujours selon la Constitution, l’embryon humain est considéré comme un être humain à part entière « dès les premiers jours de la grossesse », et le mariage ne peut avoir lieu « qu’entre un homme et une femme ». Les sans-abri sont considérés comme des délinquants, et passibles de peines de prison.

Économie

Plusieurs mesures mettent l’économie et les finances du pays sous la coupe du gouvernement. Mais le pire signal envoyé aux voisins de la Hongrie est l’inscription du forint, la monnaie nationale, dans la Constitution, alors même que le pays doit intégrer l’euro en 2020. Par ailleurs, un conseil budgétaire dirigé par trois proches d’Orbán pourra opposer son veto au budget de l’État.

L’Europe réagit

L’Union européenne et les États-Unis ont critiqué cette remise en cause de l’équilibre des pouvoirs. La France a souligné hier la nécessité pour la Hongrie de respecter le droit européen protégeant les libertés.

Dans le même sens, le texte constitutionnel fait explicitement référence à Dieu. "Que Dieu bénisse les Hongrois", indique désormais la Constitution, qui supprime l’appellation "République de Hongrie" au profit de la seule "Hongrie". Citée par le New York Times, l’opposante Timea Szabo résume : "[Le parti au pouvoir] prépare les funérailles de la République hongroise". En 2002, au lendemain de la défaite de son parti aux législatives, Viktor Orban avait prévenu : "la République n’est qu’un vêtement". Il l’a apparemment ôté.

L’Union européenne, l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), l’ONU et les États-Unis s’en sont émus. Hillary Clinton, secrétaire d’État américaine, s’est fendue d’une lettre au Premier ministre hongrois dans laquelle elle s’interroge sur l’état de la démocratie en Hongrie. José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, a quant à lui "recommandé instamment" à Viktor Orban d’oublier sa réforme de la Banque centrale qui nuit, selon lui, à l’indépendance de l’institution, et qui est incompatible avec la législation européenne.

Ce à quoi le Premier ministre a opposé un "non" sans appel. "Il n’y a personne au monde qui puisse intervenir dans le processus législatif hongrois, qui puisse dire aux députés élus par le peuple hongrois quelles lois ils peuvent ou ne peuvent pas voter ", a déclaré Viktor Orban à la radio nationale, avant d’ajouter : "Si quelqu’un nous aide avec de bons conseils, nous le remercions, s’il désire nous dévier de notre trajectoire, nous l’écartons poliment ".

L’Union européenne a jusqu’alors réagi assez mollement aux dérives autoritaires de Viktor Orban et de son parti. Pourtant, elle peut suspendre de ses droits tout pays membre portant atteinte aux valeurs fondamentales européennes. Une mesure dont Bruxelles n’a encore jamais usé à ce jour.

La dette publique de la Hongrie a atteint 82,6% du Produit intérieur brut (PIB), un plus haut depuis 1995 et une hausse par rapport aux 76,7% enregistrés fin juin, à cause de la chute du forint, a indiqué lundi la banque centrale hongroise (MNB) dans un rapport.
Ce chiffre de la dette consolidée est aussi appelé "dette de Maastricht" car son niveau ne devrait pas dépasser les 60% du PIB pour les pays membres de la zone euro, ou pour ceux qui, comme la Hongrie, souhaitent l’intégrer.

La baisse de la dette publique est le cheval de bataille du Premier ministre conservateur Viktor Orban, qui est allé jusqu’à étatiser les caisses de retraites privées en 2011 pour réduire le niveau de la dette.
Fin juin, M. Orban avait annoncé personnellement la baisse de la dette hongroise de 81% à 77% du PIB. Il envisageait une deuxième baisse de 77% à 74% en novembre et veut ramener le déficit à 60% pour 2014 et à 50% pour 2016. Ce dernier chiffre est par ailleurs inscrit dans la nouvelle constitution entrée en vigueur le 1er janvier.
La hausse actuelle est liée à la forte baisse du taux de change du forint (HUF) par rapport à l’euro. La devise hongroise a perdu plus de 20% lors des derniers mois de 2011, passant de quelques 270 HUF/EUR en octobre à 315 HUF/EUR fin décembre.

Le gouvernement hongrois a aussitôt réagi : "Le rapport de la MNB n’est pas fondé sur des bases professionnelles, le gouvernement hongrois a atteint des résultats sérieux l’année dernière et continue le travail", a indiqué Gabriella Selmeczi, députée du parti Fidesz de Viktor Orban.

En 2011, en plus des oppositions générées en Europe et aux Etats-Unis par ses actions politiques, le gouvernement hongrois a dû faire face au niveau économique — au-delà de la chute du forint — à la flambée des taux obligataires et à la dégradation de la note souveraine hongroise dans la catégorie spéculative par les agences de notation S&P et Moody’s. Budapest s’est également rendu compte de la nécessité de demander une nouvelle ligne de crédit auprès du Fonds monétaire international et de l’Union européenne.

La Hongrie, dont la note souveraine est dorénavant taxée de "spéculative" par deux agences de notation, subit la pression des marchés, accentuée par la méfiance du Fonds monétaire international et de la Commission européenne envers son Premier ministre Viktor Orban.

Face à la dégradation de la situation économique du pays, notamment la forte dévaluation de sa devise, le forint, qui a perdu près de 20% de sa valeur par rapport à l’euro au cours des trois derniers mois, le chef du gouvernement a été contraint de lancer un appel au secours au FMI qu’il boudait depuis deux ans.

Lors de la crise de 2008-2009, la Hongrie n’avait été sauvée de la banqueroute que grâce à un prêt de vingt milliards d’euros du FMI, de la Banque mondiale et de l’Union européenne (UE).
Mais cette fois, les négociations avec le FMI et Bruxelles pour une nouvelle bouée de sauvetage sont dans l’impasse : la volonté du conservateur Viktor Orban de réformer la Banque centrale, dont le président Andras Simor lui déplaît notoirement, menace, selon le FMI, l’UE et la Banque centrale européenne (BCE), la sacro-sainte indépendance de cette institution.

En signe de protestation, une première visite exploratoire d’une mission du FMI et de l’UE a été interrompue la semaine dernière. Le président de la Commission européenne, le Portugais Manuel Jose Barroso, a ensuite demandé par courrier à Viktor Orban de renoncer à sa réforme, lettre restée jusqu’à présent sans réponse.

Malgré le départ des délégations du FMI et de l’UE, le gouvernement s’en tient à l’affirmation que des négociations "formelles" sur les nouvelles aides doivent débuter en janvier 2012.

Or, le temps presse. L’abaissement de la Hongrie en catégorie "spéculative" a affecté jeudi une vente d’obligations d’Etat : les taux d’intérêt des bons d’Etat à douze mois ont grimpé de 7,29% il y a deux semaines à 7,91%. De plus, Budapest n’a trouvé acquéreur que pour 30 milliards de forints (98 millions d’euros) par rapport à l’objectif de 40 milliards (131 millions d’euros).

Les analystes financiers considèrent qu’un taux d’intérêt de plus de 7% pour les obligations d’Etat est insoutenable sur le long terme, rendant aléatoire le remboursement.

Après l’agence de notation Moody’s, Standard & Poors a fustigé le plan de réforme de la Banque centrale hongroise, invoquant "des politiques publiques imprévisibles qui soulèvent des questions sur l’indépendance des institutions de régulation et compliquent l’environnement dans lequel évoluent les investisseurs".
La dégradation est due à "une pression des acteurs des marchés, dont le but est de renforcer la zone dollar au détriment de la zone euro", a rétorqué le ministère de l’Economie.

A l’appui de sa thèse, le ministère a souligné "les solides bases de l’économie" hongroise : le budget 2011 est excédentaire et, contrairement à de nombreux pays de l’UE, le déficit public en 2012 sera en-dessous de la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) fixée par l’UE.

Mais pour Gyorgy Barta, analyste à la banque CIB, filiale de la banque italienne Intensa Sanpaolo, "la politique économique non-orthodoxe du gouvernement va à l’encontre des lois du marché et le manque de flexibilité envers les organisations internationales est extrêmement nuisible à l’image du pays à l’étranger".

Au nom d’un concept de son cru, "la souveraineté économique", Viktor Orban a aussi nationalisé les caisses de retraite privées et imposé des taxes élevées aux banques, au secteur énergétique et à celui des télécommunications.

Le gouvernement Orban est également sous le feu des critiques pour une loi controversée sur les médias, qualifiée de "liberticide" par ses détracteurs, une nouvelle Constitution aux accents très nationalistes, une nouvelle loi électorale sur mesure pour le parti au pouvoir, le Fidesz, et des réformes dans le domaine de la justice.

La Hongrie, dont la note souveraine est dorénavant taxée de "spéculative" par deux agences de notation, subit la pression des marchés, accentuée par la méfiance du Fonds monétaire international et de la Commission européenne envers son Premier ministre Viktor Orban.

Face à la dégradation de la situation économique du pays, notamment la forte dévaluation de sa devise, le forint, qui a perdu près de 20% de sa valeur par rapport à l’euro au cours des trois derniers mois, le chef du gouvernement a été contraint de lancer un appel au secours au FMI qu’il boudait depuis deux ans.

Lors de la crise de 2008-2009, la Hongrie n’avait été sauvée de la banqueroute que grâce à un prêt de vingt milliards d’euros du FMI, de la Banque mondiale et de l’Union européenne (UE).

Mais cette fois, les négociations avec le FMI et Bruxelles pour une nouvelle bouée de sauvetage sont dans l’impasse : la volonté du conservateur Viktor Orban de réformer la Banque centrale, dont le président Andras Simor lui déplaît notoirement, menace, selon le FMI, l’UE et la Banque centrale européenne (BCE), la sacro-sainte indépendance de cette institution.

En signe de protestation, une première visite exploratoire d’une mission du FMI et de l’UE a été interrompue la semaine dernière. Le président de la Commission européenne, le Portugais Manuel Jose Barroso, a ensuite demandé par courrier à Viktor Orban de renoncer à sa réforme, lettre restée jusqu’à présent sans réponse.

Malgré le départ des délégations du FMI et de l’UE, le gouvernement s’en tient à l’affirmation que des négociations "formelles" sur les nouvelles aides doivent débuter en janvier 2012.

Or, le temps presse. L’abaissement de la Hongrie en catégorie "spéculative" a affecté jeudi une vente d’obligations d’Etat : les taux d’intérêt des bons d’Etat à douze mois ont grimpé de 7,29% il y a deux semaines à 7,91%. De plus, Budapest n’a trouvé acquéreur que pour 30 milliards de forints (98 millions d’euros) par rapport à l’objectif de 40 milliards (131 millions d’euros).

Les analystes financiers considèrent qu’un taux d’intérêt de plus de 7% pour les obligations d’Etat est insoutenable sur le long terme, rendant aléatoire le remboursement.

Après l’agence de notation Moody’s, Standard & Poors a fustigé le plan de réforme de la Banque centrale hongroise, invoquant "des politiques publiques imprévisibles qui soulèvent des questions sur l’indépendance des institutions de régulation et compliquent l’environnement dans lequel évoluent les investisseurs".
La dégradation est due à "une pression des acteurs des marchés, dont le but est de renforcer la zone dollar au détriment de la zone euro", a rétorqué le ministère de l’Economie.

A l’appui de sa thèse, le ministère a souligné "les solides bases de l’économie" hongroise : le budget 2011 est excédentaire et, contrairement à de nombreux pays de l’UE, le déficit public en 2012 sera en-dessous de la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) fixée par l’UE.

Mais pour Gyorgy Barta, analyste à la banque CIB, filiale de la banque italienne Intensa Sanpaolo, "la politique économique non-orthodoxe du gouvernement va à l’encontre des lois du marché et le manque de flexibilité envers les organisations internationales est extrêmement nuisible à l’image du pays à l’étranger".

Au nom d’un concept de son cru, "la souveraineté économique", Viktor Orban a aussi nationalisé les caisses de retraite privées et imposé des taxes élevées aux banques, au secteur énergétique et à celui des télécommunications.

Le gouvernement Orban est également sous le feu des critiques pour une loi controversée sur les médias, qualifiée de "liberticide" par ses détracteurs, une nouvelle Constitution aux accents très nationalistes, une nouvelle loi électorale sur mesure pour le parti au pouvoir, le Fidesz, et des réformes dans le domaine de la justice.

Avis de tempête sociale à l’Est

Il y a peu encore, l’Europe de l’Est, mis à part la Roumanie, la Bulgarie et les pays de l’ex Yougoslavie, faisait figure de petit miracle capitaliste. Les économistes qualifiaient les pays baltes de « Tigres », parce que leur croissance rappelait celle des pays émergents d’Asie des années 1990. En fait, un « petit miracle » avec son lot de croissance des inégalités et de casse sociale. La Hongrie, la Pologne ou la Slovaquie suivaient le train. Plus dure est la chute.

Entretemps, la crise est passée par là. Les PIB de tous les pays de l’Est plongent en 2009 de 3 à 10 %, et même, sur la période 2008-2010, de 20 % pour l’Estonie et 25 % pour la Lettonie. Seule la Pologne, moins dépendante des exportations, maintient un taux de croissance positif.

Dès l’automne 2008, les marchés financiers augmentent en effet les taux d’intérêt pour les États situés hors de la zone euro. Ceux-ci, juste pour boucler leurs budgets, doivent emprunter au FMI. Les États membres de la zone euro ne sont pas plus protégés. L’Estonie, dont la couronne était indexée sur l’euro dès avant la crise en vue de son intégration à la monnaie unique, a dû par exemple appliquer une politique de coupes sombres dans les budgets sociaux.
La crise devient sociale

Le chômage explose dans les pays baltes, grimpant de 4 ou 5 % de la population active à 15 %. En Pologne, les plans de licenciements se sont multipliés dans les chantiers navals de Gdynia et Szczecin, chez les sous-traitants auxquels Ikea fait fabriquer ses meubles ou Chantelle sa lingerie, dans les transports, l’industrie automobile ou la téléphonie. Le taux de chômage a bondi de 8,5 à 13 % depuis septembre 2009. Ces chiffres ne tiennent pas compte du développement des petits boulots : 3 millions de Polonais seraient « auto-entrepreneurs », poussés dans cette voie par la faiblesse des indemnités de chômage.

Baisse des salaires de 10 à 40 % en Pologne, suppression du 13e mois et gel des salaires pour les fonctionnaires hongrois, 30 à 50 % de la paye des fonctionnaires lettons amputée. Les retraités sont partout attaqués. En Hongrie, ils doivent abandonner soit leur complémentaire privée soit leur retraite de base par répartition. En Lettonie, le montant de la pension baisse de 10 %. « En nous affamant, le FMI doit penser qu’on mourra plus tôt », commente un retraité letton.

Les coupes sombres affectent aussi les services publics. En Lettonie, 10 % des écoles vont fermer et le nombre d’élèves par classe doubler, tandis que les hôpitaux voient leur budget diminuer de 30 %. Le choc est partout plus violent dans les campagnes que dans les villes.
L’émigration ou la lutte

Avant la crise, la jeunesse de nombre de pays de l’Est trouvait dans l’émigration les perspectives d’avenir que leur pays, trop pauvre ou trop petit, ne pouvait leur offrir. Pour combler les vides laissés par les 450 000 Lituaniens – un habitant sur 9 – partis depuis 1991, le patronat local faisait appel à des Chinois. La crise en Grande-Bretagne ou en Irlande a provoqué non pas tant des retours qu’une réorientation de l’immigration vers les Pays-Bas ou le Danemark, moins touchés par le marasme économique. Par exemple, seuls 60 000 des 2 170 000 Polonais expatriés sont revenus en Pologne. Et les gouvernements encouragent, jusque sur les posters des agences pour l’emploi, cette émigration vue comme une soupape de sécurité à la fois économique, grâce à l’argent envoyé par les migrants à leurs familles, et politique, puisqu’elle contribue à limiter les risques d’embrasement social.

Sauf que n’émigre pas qui veut. Les diplômés sont sur-représentés parmi les migrants, quand bien même ils occupent en Europe Occidentale des emplois de baby-sitter ou de plombier. Aussi les travailleurs n’ont-ils d’autre choix que de lutter. En janvier 2009, des manifestations contre l’austérité ont dégénéré en émeutes successivement à Riga, Vilnius et Sofia (capitales de Lettonie, Lituanie et Bulgarie). En août, l’annonce de la fermeture d’un hôpital a conduit les habitants à bloquer les ponts de la ville. Ces événements marquent une rupture dans des pays baltes traditionnellement peu grévistes. En Hongrie et en Pologne, la fin de l’année 2008 a été marquée par des grèves respectivement dans les transports (chemins de fer, aéroports) et les mines. Des réactions pour l’instant pas de taille à faire reculer les gouvernements, mais qui, comme dans le reste de l’Europe, annoncent peut-être des turbulences sociales d’une toute autre ampleur. Convergences révolutionnaires

L’Europe de l’Est

Est-ce déjà l’explosion ?

Selon de récentes prévisions, les pays d’Europe de l’Est étaient mieux placés que ceux d’Europe occidentale pour faire face à la crise économique mondiale. Mais la réalité montre qu’ils en sont, au contraire, lourdement affectés et que l’impact y est beaucoup plus grand. Dans ces pays, les Etats ouvriers se sont effondrés au début des années 90 et le capitalisme y a été restauré. Aujourd’hui, certains, comme la Slovaquie ou la Slovénie, font partie de la zone euro ; certains encore, comme la République tchèque, la Hongrie ou la Lettonie, font seulement partie de l’Union Européenne sans faire partie de la zone euro ; d’autres enfin, comme l’Ukraine ou la Russie, sont restés hors de l’Union. Au-delà de ces différences, la restauration a été menée à coup de grands investissements des pays d’Europe occidentale (selon la revue britannique The Economist, "les banques d’Europe Occidentale ont investi jusqu’à 1 500 milliards d’euros en Europe Centrale et Orientale").

La majorité de ces pays sont aujourd’hui des semi-colonies des puissances européennes. Leurs systèmes financiers et leurs principales entreprises industrielles sont des filiales ou des sous-traitants des entreprises occidentales, lesquelles profitent sur place d’un bas coût salarial et d’une main d’œuvre hautement qualifiée. Il était absolument impossible que ces pays sortent indemnes de l’actuelle crise (ou bien qu’ils subissent des conséquences mineures). Au contraire, ils en sont touchés encore plus lourdement, les gouvernements et entreprises occidentaux aidant avant tout les maisons mères et ce, au détriment de leurs filiales en Europe de l’Est. « Les gouvernements d’Europe de l’Est accusent le centralisme de l’UE "d’exporter" la crise de ses entreprises et banques sur les économies de la région, et de pratiquer un protectionnisme hermétique. Par exemple, la France a accordé des prêts et des subventions à ses fabricants d’automobiles (6 milliards d’euros), mais à condition que les entreprises maintiennent l’emploi dans le pays lui-même et qu’elles ne délocalisent, sous aucun prétexte, une partie de leur production en République tchèque, en Slovaquie ou en Roumanie, pays où Peugeot-Citroën et Renault possèdent des usines d’assemblage. » (Agence EFE, 24/2/2009). "Argentine sur Danube" Les systèmes financiers des pays d’Europe de l’Est sont en passe de s’effondrer de façon accélérée, sans que les gouvernements aient les ressources ni la capacité de les soutenir, comme cela se fait en Europe occidentale. Des pays comme la Lettonie sont déjà en situation de faillite. En Ukraine, la production industrielle est en chute libre, l’inflation s’est élevée à 22,3% (la plus haute d’Europe) en 2008, et les investissements étrangers ont disparu. La Russie, qui briguait une place en tant que puissance régionale, a vu sa production tomber de 6% en novembre et de 8% en décembre, le recul cumulé des six derniers mois arrivant à 35,5%.

The Economist utilise le titre d’"Argentine sur Danube" (référence à la crise aiguë qu’a vécue ce pays fin 2001) pour analyser la situation qu’il prévoit : « La crise montre que, 20 années après la chute du Mur de Berlin et 5 années après l’élargissement de l’UE à l’Est, le seul recours de ces pays est d’invoquer la solidarité des puissances européennes et d’en appeler au FMI [...] Ces pays n’ont pas de moyens pour soutenir leurs géants économiques, bancaires et automobiles comme le font les grandes puissances européennes [...] Les monnaies d’Europe de l’Est se dévalorisent, et alors que beaucoup de citoyens et d’entreprises s’étaient endettés en euros ou en francs suisses, ils se voient maintenant dans l’impossibilité de rembourser les prêts. Depuis l’été, et vis-à-vis de l’euro, le zloty polonais est tombé de 48%, le forint hongrois de 30% et la couronne tchèque 21%. [...] Le problème, pour l’UE, c’est que la chute des banques de l’Est entraînerait aussi les banques de l’Ouest, ces dernières étant très exposées sur les marchés polonais, hongrois, tchèque, roumain et des pays baltes. Au total, les banques d’Europe Occidentale ont investi jusqu’à 1,5 billion (NdT : 1 500 milliards) d’euros en Europe Centrale et Orientale. Le plus exposé, l’Autriche, a investi à elle seule quelque 220 milliards d’euros, l’équivalant des trois quarts de son PIB. ». Les réponses des travailleurs Cette situation a déjà plusieurs effets. D’une part, elle affaiblit les gouvernements pro-occidentaux - nous avons déjà évoqué la chute de celui de la Lettonie -, en même temps qu’elle les oblige à lancer de dures attaques contre les travailleurs : inflation résultant des dévaluations, réduction des conquêtes, augmentation accélérée du chômage. D’autre part, cette situation a produit ce que la presse décrit comme "certaines des plus grandes mobilisations et grèves des 20 dernières années" (Agence Reuter, 3/2/2009). Voyons certains de ces mouvements : Hongrie Une grève des travailleurs des entreprises d’Etat, lancée par le Syndicat Libre des Travailleurs Ferroviaires (VDSZSZ), a paralysé le transport ferroviaire le 15 février, pour réclamer une augmentation salariale de 10% et une prime de 1 000 euros par employé. Les syndicats de la Compagnie de Transport Urbain de Budapest (BKV) ont effectué, le 17 février, une grève d’une demi-journée pour exiger la stabilité financière de l’entreprise ; ensuite, les travailleurs ferroviaires et les principaux syndicats du pays ont adhéré à cette échéance, la transformant en une grève générale contre le plan de privatisation de la sécurité sociale et de baisse des pensions proposé par le gouvernement du Parti Socialiste Hongrois (Agences EP/AP, 17/2/09). Lettonie

Une série de mobilisations d’agriculteurs protestant contre la diminution de leurs revenus a entraîné la démission du ministre de l’Agriculture (Agence Reuters, 3/2/09). Cette année il y a eu d’importantes mobilisations de chômeurs. Pologne Au cours de la seconde moitié de 2008, il s’est développé une vague de grèves et protestations dans tout le pays, comme réponse à la montée des prix et à la perte du pouvoir d’achat des travailleurs, avec des manifestations qui ont réuni des milliers de personnes dans diverses villes. Il y a eu aussi des protestations et des mobilisations en juillet, avec des dizaines de milliers de travailleurs des chantiers naval de la Mer du Nord contre la privatisation de leur entreprise, des mineurs (un autre important secteur de la classe ouvrière polonaise), des travailleurs d’entreprises étrangères comme Michelin ou Fagor, et aussi d’autres secteurs comme l’électricité et l’automobile. Ces manifestations ont été les plus importantes depuis celles des années 80 et 90.

République Tchèque

En milieu d’année 2008, une importante grève générale est intervenue, convoquée par la Confédération Tchèque/Morave d’Unions Syndicales et par l’Association de Syndicats Indépendants, contre les réformes économiques et sociales du gouvernement du premier ministre Mirek Topolánek. On estime qu’il y a eu un million de grévistes, le mouvement ayant eu un fort impact sur les transports (czech.titio.cz/es), 24/6/08). Ukraine En février dernier, devant la paralysie de la production, les travailleurs de l’entreprise de machines agricoles XMZ en ont occupé les locaux et exigé du gouvernement une nationalisation sous le contrôle des travailleurs. Il y a quelques jours, le président du Forum National de Syndicats d’Ukraine (FNSU), Miroslav Yakibchuk, a prévenu les autorités sur la possibilité d’une grève générale incontrôlée dans le pays : "La société ukrainienne est au bord d’un mouvement de grève incontrôlable et qui pourrait entraîner des conséquences imprévisibles pour l’État [...] De telles actions risquent de déboucher sur une rébellion collective et violente contre l’autorité [...] les personnels de plus de mille entreprises sont disposés à entreprendre des actions radicales". Yakibchuk a reconnu que, malgré leurs intentions d’être "un instrument de dialogue" avec le gouvernement, les syndicats "pourraient se voir impuissants devant l’agressivité massive des personnes déçues, des milliers d’entre elles restant chaque jour sans emploi ni moyens de subsistance" (Agence Novosti, 24/2/09). Comme l’indique The Economist, la situation en Europe de l’Est est explosive. La comparaison avec l’Argentine de 2001 prend tout son sens quand nous voyons qu’en Lettonie, Lituanie et Bulgarie il y a eu des manifestations de chômeurs, massives et violentes. Dans les années 90, en Argentine, une chanson a fait un tube, et nous la paraphrasons ici : est-ce déjà l’explosion ?

Article de la LIT-CI

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