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Suite du débat dans l’extrême gauche à propos de l’organisation Lutte Ouvrière

samedi 21 janvier 2012, par Robert Paris

On peut lire sur le Forum Marxiste Révolutionnaire :

Pour lire le début de ce débat

Robert Paris

Vals écrit sur le mouvement des retraites que "même quand les syndicats ont fait le boulot", il ne s’est pas passé grand chose....

C’est oublier quel boulot font actuellement les syndicats, comment ils ont promené la lutte des raffineries, promené une par une les grèves d’hôpitaux du public, promené les grévistes des boites qui licencient...

Vérié écrit : En ce qui concerne les syndicats à l’époque impérialiste. Cette intégration n’a pas empêché les syndicats d’avoir une certaine marge de manoeuvre, donc de mener une politique réformiste, depuis la seconde guerre mondiale, grâce à la nouvelle période d’expansion capitaliste... que Trotsky ne pouvait évidemment pas prévoir. Avec la crise et les attaques successives de la bourgeoisie contre les acquis accumulés pendant cette période de prospérité, les appareils syndicaux vont perdre toute marge de manoeuvre et nous allons nous retrouver dans la situation précédente.

Justement, cela fait un bon moment que le syndicalisme d’accompagnement a frappé et toutes les centrales unies ne voulaient pas dire en lutte, mais voulait dire encadrant la lutte pour empêcher qu’elle ne déborde.

Nous sommes tout à fait dans le type de période dont parlait Trotsky où les syndicats peuvent sembler à la tête de grandes grèves et, en même temps, être les meilleurs défenseurs de l’ordre.

Et tous ceux qui se contenteront d’accompagner, sur l’aile gauche, ces centrales, seront dans le même rôle...

Ottokar

On peut se répéter 15 fois de suite ses propres fantasmes, cela n’en fait pas des vérités. Ni LO ni le NPA n’ont eu la moindre prise sur le mouvement national des retraites, et les militants de LO n’ont pas fait moins que les autres pour en assurer le succès. Faire plus dépassait leurs possibilités et sans doute celles du mouvement.
Demandons nous sincèrement : l’attitude du NPA a-t-elle changé quelque chose, à part les titres de ses tracts ? Une autre attitude de LO (et laquelle, plus que d’entraîner partout où cela a été possible les camarades aux manifs, de faire débrayer le plus massivement possible, de faire de la propagande pour la généralisation, etc.) aurait-elle changé quelque chose ?
On peut toujours faire de la phrase. Le journal du NPA a titré sur la grève des agents de sûreté. Mais la militante qui dirigeait cette grève et qu’on a vue à la télé avait le badge LO... No comment.

Vérié2

A Ottokar

On ne refait pas l’histoire, tu le sais aussi bien que moi. Une campagne unitaire de l’extrême-gauche et une coordination du travail de leurs militants pour essayer de proposer des comités de grèves, des coordinations n’aurait peut-être eu que peu d’effets, on n’en sait rien, mais il fallait au moins essayer à mon avis.
PS. Je ne sais pas pourquoi tu compares LO au NPA, je n’ai pas prétendu que la politique du NPA avait été plus dynamique... Quant à la grève des agents de sûreté, il y avait une militante de LO. Bravo pour son intervention ! Mais il y a aussi des secteurs où des militants du NPA, voire... de L’Etincelle sont présents et pas LO. Ton exemple n’a guère de sens.

A Robert Paris

Non, je ne crois pas que nous soyons aujourd’hui dans la période dont parlait Trotsky, c’est à dire une période où existaient de grands partis ouvriers réunissant des centaines de milliers de travailleurs militants dont une grande partie avait des aspirations révolutionnaires. Une période marquée par la terrible crise des années trente, mais où l’influence de la révolution russe, qui ne remontait qu’à une quinzaine d’années était encore vivante.

Nous sortons à peine d’une des périodes les plus importantes de développement et de prospérité du capitalisme, qui a permis à la bourgeoisie de laisser un peu plus que des miettes aux travailleurs, d’entretenir des bureaucraties syndicales, de tolérer des mouvements sociaux. Cette période est aussi marquée par l’effondrement des partis ouvriers, le passage très à droite de leurs appareils ou de ce qu’il en reste, sans que ces partis soient remplacés par des partis révolutionnaires. La psychologie des travailleurs est nécessairement liée à leur expérience : au moins deux générations ont vu leur sort s’améliorer depuis les années cinquante. Tous ne sont pas encore touchés ou durement frappés par les mesures d’austérité - mesures bien light par rapport à ce qui nous attend ! Toute une partie des salariés a conservé grosso modo son niveau de vie et n’est touchée qu’indirectement par les difficultés de leurs enfants ou de membres de leurs familles.

Dans ces conditions, beaucoup espèrent passer entre les gouttes ou que le capitalisme redémarrera. Ils ne mettent pas leurs espoirs dans une transformation radicale de la société, ni même dans des luttes très dures qui pourraient aussi leur faire perdre ce qu’ils ont. Seuls ceux qui sont acculés par les licenciements collectifs sont prêts à se battre plus durement, mais leurs luttes ne dépassent pas un niveau local avec des objectifs qui tournent le plus souvent autour des indemnisations, comme on l’a vu chez Continental.

Dans ces conditions, l’extrême-gauche a un rôle à jouer, par sa propagande, ses explications sur la crise, qui doivent être claires et non démagogiques. C’est à dire qu’on ne doit pas se contenter en effet de dire que "la crise est un prétexte" car "de l’argent il y en a". Mais il ne faut pas non plus s’illusionner sur le niveau de révolte et de combativité - actuel - des travailleurs. Cela-dit, ça peut évidemment changer assez vite, plus vite que nous ne y attendons, mais les effets de décennies de prospérité et de relatif calme social ne vont pas disparaître du jour au lendemain.

Vals

A Vérié2

Tout ça me parait très juste, dommage que tu n’aies pas pu en convaincre tes camarades pour leur éviter le plantage NPA....

gérard menvussa

Je ne vois pas en quoi dire ce qu’a dit vérié est contradictoire avec un engagement au npa, bien au contraire ! La question posée, c’est celle de "la période" Et c’est une justification de la création du npa : il y avait une "nouvelle période" qui s’ouvrait D’ou nouveau programme, nouveau parti. Le npa s’est sans doute planté sur pas mal de chose, mais il ne s’est au moins pas planté sur ça ; il y a bien une nouvelle période qui s’ouvre.

Il faut y réfléchir de façon stratégique : d’abord considérer les rapports de force. C’est une évidence : on ne se bat pas de la même maniére a cinquante contre cinquante, qu’a dix contre quatre vingt dix... Les rapports de force ont ils changés ? Pas vraiment.... Mais on sait qu’ils sont "fondamentalement assymétrique" (en clair qu’on est une poignée, face a une bande de bandits surarmés et unis) Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire comme le prétend LO. Autre chose, le terrain Et là les choses ont considérablement bougé : nous sommes entré dans une crise systémique du capitalisme. De ces crises dont il ne se sort en général que par une guerre mondiale. Avec inflation exponentielle des morts.

Par contre, je trouve Vérié par trop "mécaniste". Ce n’est pas parce que le capitalisme est rentré dans une phase d’accumulation et de développement des forces productive qu’il n’y a pas de possibiité de mouvement à visée révolutionnaire C’est dans une phase de développement formidable du capitalisme qu’est intervenu mai 68, c’est a dire quand même la gréve générale ouvriére la plus puissante du XX° siécle. C’est au contraire dans une phase de crise aigue qu’est intervenu juin 36 Bref, la révolution est par nature "imprévisible" Ou alors ce n’est pas une révolution. Par contre, ce que nous savons, c’est que de tels mouvements, il y en a pas tous les 10 du mois. Alors, il ne faut surtout pas gacher quand il surviennent....

Robert Paris

Vérié, tu écris : "Non, je ne crois pas que nous soyons aujourd’hui dans la période dont parlait Trotsky, c’est à dire une période où existaient de grands partis ouvriers réunissant des centaines de milliers de travailleurs militants dont une grande partie avait des aspirations révolutionnaires. Une période marquée par la terrible crise des années trente, mais où l’influence de la révolution russe, qui ne remontait qu’à une quinzaine d’années était encore vivante."

Quand Trotsky écrivait dans « Les syndicats à l’époque impérialiste » :

« Ils ne peuvent pas être plus longtemps réformistes, parce que les conditions objectives rie permettent plus de réformes sérieuses et durables. Les syndicats de notre époque peuvent ou bien servir comme instruments secondaires du capitalisme impérialiste pour subordonner et discipliner les travailleurs et empêcher la révolution, ou bien au contraire devenir les instruments du mouvement révolutionnaire du prolétariat.
La neutralité des syndicats est complètement et irrémédiablement chose passée et morte avec la libre "démocratie" bourgeoise. »

ce n’est pas à cette situation là que Trotsky, mais au fait que la bourgeoisie n’avait plus d’autre perspective que d’écraser les travailleurs car son système prenait l’eau.

Gérard, tu écris : "Ce n’est pas parce que le capitalisme est rentré dans une phase d’accumulation et de développement des forces productive qu’il n’y a pas de possibilité de mouvement à visée révolutionnaire "

Je suis étonné de lire cela. Pour ma part, il me semble que le capitalisme a atteint ses limites et s’effondre sur ses propres bases, n’étant plus capable d’investir d’avantage dans la production et le commerce : une crise de suraccumulation du capital en somme...

gérard menvussa

Je pense que tu m’as mal compris (ou que je me suis mal exprimé) Vérié à mon avis est un peu trop "mécanique" et déduit le degré de combativité et de radicalité du prolétariat de l’état du capitalisme Je le cite : "une des périodes les plus importantes de développement et de prospérité du capitalisme, qui a permis à la bourgeoisie de laisser un peu plus que des miettes aux travailleurs, d’entretenir des bureaucraties syndicales, de tolérer des mouvements sociaux" Tout ce que je rappelais, c’est qu’un des mouvement de contestation le plus fort de l’ordre établi avait eu lieu précisément pendant cette période de prospérité...

Roseau

A gérard

Plus précisément :

 ils sont en train de changer, le traumatisme du stalinisme s’éloignant.
Pas au rythme prévu, et il est toujours là.
 comme le signale plus loin Gérard, la crise, qui ne fait que commencer, clôt la période de relative stabilité.
Elle ne garantit rien quant à l’issue, mais polarise les classes, ce qui peut aboutir au meilleur comme au pire.

Quant à l’assymétrie, elle est permanente. C’est une raison de l’Etat.
Elle ne peut s’inverser que dans une crise révolutionnaire, avec un parti du même nom.

PS Robert interpréte mal Gégé : sa mention à la phase d’accumulation et croissance concerne la période précédente, pas actuelle.

Vérié2

A Robert Paris

Justement, il y a eu des réformes sérieuses et durables, de la fin de la seconde guerre mondiale à une période encore très récente, parce que les conditions objectives - le développement du capitalisme à un rythme sans précédent - l’ont permis !

A Gérard

Je n’ai pas dit que la crise déclenche mécaniquement des mouvements révolutionnaires, ni que l’expansion capitaliste fait disparaître la lutte de classes !
Mais, pour qu’une situation révolutionnaire se présente (et c’est tout de même relativement rare dans l’histoire !), il faut que des millions de personnes préfèrent crever que de continuer de la même façon, comme cela s’est produit récemment en Tunisie et en Egypte - et encore dans certaines limites. Et ça n’a jamais été le cas dans des périodes de prospérité du capitalisme. Mai 68 a certes été une très grande grève, mais certainement pas une situation révolutionnaire. Et même le caractère de situation révolutionnaire de juin 36 est tout à fait contestable - même si Trotsky, dans son optimisme révolutionnaire, a écrit "la révolution française a commencé".

Si tu examines les différents mouvements révolutionnaires, ils se sont toujours produits lorsque la population était à bout, quand l’oppression nationale et/ou politique se conjuguait avec des conditions de vie très dures ou à l’occasion de guerre et surtout de défaites militaires : 1848, 1871, 1917 et la vague révolutionnaire qui a suivi, Bolivie 1952, Hongrie 1956. Et aussi quand les mouvements paysans se sont joints au mouvement ouvrier pour liquider des régimes féodaux ou semi féodaux : Russie, Espagne.

Alors, une crise économique et politique très profonde n’est certes pas une condition suffisante, mais elle est nécessaire. Mais bien sûr, ce n’est pas mécanique. Puisque tu cites 36, le mouvement ne s’est pas produit pendant la crise mais au moment d’une reprise quand les ouvriers se sont sentis plus forts.

Sinon, on retombe dans la thèse selon laquelle "seule manque la bonne direction" - ce qui était peut-être vrai en 1938, et encore ça se discute car le prolétariat était battu un peu partout (URSS, Espagne, Allemagne, Italie), mais certainement pas de 1945 à nos jours !

Robert Paris

Ottokar a écrit : "On peut toujours faire de la phrase. Le journal du NPA a titré sur la grève des agents de sûreté. Mais la militante qui dirigeait cette grève et qu’on a vue à la télé avait le badge LO... No comment."

Mais si ! Il y a de quoi commenter. Non pas sur la concurrence LO/NPA : sur leur politique !

Tout d’abord, remercions Ottokar de nous démontrer que LO a joué un rôle dans la grève des aéroports par le fait qu’une dirigeante de la grève portait le badge LO. Merci en effet de montrer qu’il a fallu le badge pour s’apercevoir que LO avait influencé cette grève. Parce que la politique de la grève ne montrait pas la moindre différence avec une grève dirigée par de simples syndicalistes qui ne discutent même pas avec l’extrême gauche... Ce n’est pas la politique menée qui pouvait en effet nous faire savoir que LO était là-dedans !

Le mouvement des aéroports a été canalisé, limité, isolé puis battu, enfin trahi par les directions syndicales et l’extrême gauche crie victoire alors que les revendications des salariés n’ont nullement été satisfaites et que les travailleurs n’ont pas pu s’organiser de manière indépendante des centrales traitres. A aucun moment, cette extrême gauche n’a cherché à les prévenir de la politique des centrales, de montrer qu’elle ne faisait que les isoler, qu’elle les abandonnait, qu’elle ne les soutenait même pas publiquement. Cherchez l’erreur ! Ce n’est pas une erreur : c’est une politique, celle de la gauche des appareils syndicaux...

Les leçons de la grève des aéroports

Le mouvement de grève a débuté le 16 décembre pour réclamer une revalorisation salariale. Le salaire mensuel d’un agent de sûreté est situé en moyenne entre 1 100 et 1 600 €. Le 16 décembre, les syndicats des entreprises de sûreté travaillant comme prestataires pour les aéroports ont lancé un préavis de grève national reconductible dans leurs différentes entreprises (ICTS France, Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, etc.), qui emploient 10 000 salariés, pour exiger une revalorisation des salaires de 200 euros (qui s’échelonnent entre 1 100 et 1 400 euros selon les syndicats, 1 600 selon le patronat), et de meilleures conditions de travail.

Un récent rapport parlementaire souligne que « les personnels de sûreté sont les victimes de conditions de vie et de travail difficiles, parfois peu compatibles avec la vigilance et la concentration qu’exige leur activité de contrôle ». Le président du Sesa, Patrick Thouverez, a reconnu mercredi 21 décembre que « cette profession est un peu en mal de reconnaissance ». Il s’est dit favorable à des discussions sur les conditions de travail, mais pas sur les salaires, qui restent pourtant la principale requête des agents de sûreté.

Les patrons de Sécuritas, Brinks, ICTS imposent, avec la complicité d’ADP et des compagnies aériennes, des conditions d’un autre âge : des payes au niveau du Smic, des horaires impossibles, des temps partiels imposés, le travail sept jours sur sept, levés avant 5 h ou terminant à minuit passé, avec des plannings qui changent tout le temps, et en plus, pas de salle de repos ou de cantine, le mépris des chefs, et un statut précaire… Il y en a plus qu’assez !

A Roissy, c’est 180 policiers et 80 gendarmes qui, sans être formés pour cela, assurent une partie des contrôles de sécurité avant l’embarquement. Les « bleus », réduits à leur rôle de suppôts de l’ordre en place, deviennent ainsi des jaunes des temps modernes. Martiaux, Sarko et le délicieux Guéant viennent de déclarer qu’il n’était pas acceptable de prendre ainsi les Français en otage ! L’UMP annonce vouloir déposer une proposition de loi le 24 janvier prochain pour instaurer un service minimum dans les transports aériens. Des classiques, resservis sur tous les tons lors de chaque grève ! Le patronat du secteur joue le pourrissement pariant sur la division, l’épuisement et la lassitude.

Les salariés ont trouvé une revendication claire, unifiante et populaire : deux cents euros pour tous ! C’était le même mot d’ordre qui avait enflammé les Dom-Tom en février- mars 2009 et qui pourrait, dès aujourd’hui, servir de drapeau de ralliement à l’ensemble des salariés, rpivé comme public, précaires comme CDI !

Nathalie Artaud (LO), Olivier Besancenot (NPA), Jean-Luc Mélenchon et Marie-Georges Buffet (Front de gauche) se sont déjà rendus sur place pour affirmer leur solidarité et protester contre toute atteinte directe ou indirecte au droit de grève. Cela n’a rien de très étonnant. Par contre, aucun d’entre eux ne s’est étonné de l’absence des dirigeants nationaux des centrales qui, théoriquement, soutiendraient tous la grève... Aucune dénonciation donc de l’isolement voulu contre cette grève par les centrales !!!

Tous ont affirmé qu’il n’était pas normal que l’Etat intervienne contre les salariés et pour les patrons. Au lieu d’affirmer que tous les travailleurs doivent en tirer la leçon : l’Etat est bel et bien bourgeois et pas démocratique, ce qui signifie qu’à l’avenir, qui que ce soit qui gouverne, il ne faut pas s’attendre à ce que l’Etat, sa police, son armée, sa justice, soient impartiales ni soient aux côtés des victimes de l’exploitation...

Quelques leçons du mouvement des aéroports

La première, c’est que nous sommes dans une période où la classe capitaliste nous déclare collectivement la guerre et est prête à affronter des grèves radicales du moment qu’elles sont isolées. Donc, on ne peut pas nécessairement refuser de se battre dans certaines circonstances, mais il ne faut surtout pas se laisser isoler.

Les service de sécurité des aéroports ne sont pas les seules personnels qui pourraient se mettre en grève pour 200€ dans les aéroports. Tous ceux qui se refusent à appeler les autres secteurs des aéroports à se mettre eux aussi en grève sont des responsables de l’isolement de la grève...

La deuxième leçon, c’est que l’Etat est prêt à réprimer. Cela fait longtemps que l’on ne l’a ps vu à l’oeuvre contre les grèves de manière physique et violente, mais cela va revenir avec la crise. Il faut le savoir, le dire, en prévenir les travailleurs. Il ne faut semer aucune illusion sur le rôle de classe de l’Etat. Dire : l’Etat devrait intervenir pour faire reculer les patrons de la sécurité aéroportuaire, c’est semer des illusions...

Quant à LO voici son commentaire :

"Aéroport de Roissy

Onze jours de grève et le moral pour l’année !

Désormais tout le monde connaît dans le pays la situation de ces sous-traitants des aéroports, travaillant sept jours sur sept, même le dimanche, pour un salaire proche du smic, et encore à condition d’être à temps plein. Leur révolte s’est fait entendre et c’est là un succès de leur grève.

Oui, les travailleurs se sont fait respecter. Les directions ne voulaient pas parler argent ou salaire, et ils ont dû faire des concessions. Les patrons de la branche ont fini par proposer une augmentation des primes. Un doublement de la prime de performance individuelle, ce qui la porterait à un mois de salaire, mais avec seulement 500 euros garantis, et le restant soumis à des critères aléatoires et arbitraires. À la toute fin, les patrons ont rajouté une augmentation de 1,60 euro par jour de la prime panier, l’équivalent de 370 euros d’augmentation sur l’année. Ils ont enfin accepté la reprise à 100 % du personnel en cas de changement de société titulaire du contrat.

La grève a continué mais lundi 26, à part la CGT, les directions syndicales ont signé le protocole, souvent contre l’avis de leurs propres élus de Roissy et contre celui de l’assemblée des grévistes.

Si les grévistes n’ont pas pu obtenir tout ce qu’ils demandaient, ils ont obtenu un accord qui concerne l’ensemble des 10 000 salariés des sociétés de sûreté opérant sur l’ensemble des aéroports du pays. Ils ont fait reculer les patrons et ils sont fiers de leur lutte et de s’être fait entendre de tous les travailleurs du pays.

Lutte Ouvrière n°2264 du 22 décembre 2011

Editorial

Contre les mensonges des ministres, solidarité avec les grévistes des aéroports

Le mouvement de grève des agents de sûreté, chargés du contrôle des bagages des passagers dans les aéroports, se poursuit. Et voilà que le gouvernement reparle d’un service minimum et menace de remplacer les grévistes par des policiers. La ministre de l’Écologie et des Transports, Kosciusko-Morizet, s’est déclarée quant à elle « choquée » des inconvénients que la continuation de cette grève implique pour les voyageurs : vols perturbés, avions retardés.

Eh oui, lorsqu’une catégorie de travailleurs arrête le travail, cela a des conséquences ! Preuve que, sans les travailleurs, rien ne fonctionne.

Pour que les avions volent, pour que des millions de personnes puissent se déplacer par ce moyen, il faut la collaboration d’une multitude de catégories de travailleurs : pilotes, hôtesses de l’air, bien sûr, mais aussi mécaniciens, bagagistes, agents de piste ou de sûreté, agents d’accueil ou d’entretien. Leurs qualifications sont différentes, leurs salaires aussi. Les uns dépendent des aéroports, les autres des compagnies aériennes, d’autres encore de multiples sociétés sous-traitantes. Ils ont tous en commun que, sans eux, les entreprises ne peuvent pas fonctionner, ne peuvent pas remplir leur rôle social, et qu’elles ne peuvent pas non plus produire du profit. La seule catégorie sociale liée au secteur qui est totalement inutile est celle des actionnaires, des propriétaires des compagnies aériennes.

Il en va ainsi pour toutes les entreprises. Leur fonctionnement résulte du travail d’une multitude de salariés pour le seul profit d’une poignée d’exploiteurs.

Les agents de sûreté protestent contre les salaires bas, mais aussi contre les conditions de travail déplorables : horaires de galère, travail parfois sept jours sur sept, absence de salles de repos et de cantine. Ils revendiquent une augmentation de salaire de 200 euros.

Les grévistes se heurtent non seulement à leurs directions, les entreprises du secteur, Brinks, Securitas et autres ICTS France, mais aussi aux donneurs d’ordres, les aéroports et les compagnies aériennes : à tous ceux qui ont intérêt à ce que les avions volent, que les profits rentrent et que les salariés se laissent exploiter en silence. Et tout ce beau monde peut compter sur les dirigeants politiques qui, pour faire taire ceux qui osent revendiquer, brandissent les intérêts des usagers.

La solidarité de tous les travailleurs doit aller aux grévistes. D’autant plus que les revendications qu’ils avancent sont largement partagées par l’ensemble du monde du travail ! La dégradation du pouvoir d’achat est, avec le chômage, un des fléaux qui frappent le monde du travail.

Le blocage des salaires, officiellement déclaré il y a presque trente ans par un gouvernement socialiste, survit aux changements de gouvernement. Les prix augmentent pourtant, et à un rythme de plus en plus rapide avec l’aggravation de la crise financière. Ils augmentent en particulier pour les produits et les services les plus indispensables : loyer, gaz, électricité, fioul, transport, sans parler des produits alimentaires de base. Aux hausses de prix s’ajoutent les prélèvements croissants de l’État lui-même.

L’augmentation générale des salaires est une nécessité pour l’ensemble des salariés, rien que pour annuler la perte du pouvoir d’achat accumulée au fil des ans. Et une fois la hausse des salaires obtenue, il est nécessaire de la garantir par l’indexation automatique et immédiate des salaires sur les hausses de prix constatées par les salariés eux-mêmes, et non pas par des officines gouvernementales.

Cet objectif doit être dans le programme des futures luttes des travailleurs, à côté de ceux, indispensables, contre le chômage : l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire.

Alors, solidarité avec ceux qui se battent pour une augmentation de salaire, oui ! Mais, bien au-delà de la simple solidarité, il faut être conscient que tous les travailleurs, de quelque catégorie et de quelque secteur qu’ils soient, ont les mêmes intérêts face à la classe capitaliste et à son État. Ils doivent unir leurs forces pour obtenir satisfaction par le seul moyen possible : la lutte collective.

Au cours de la lutte collective que le patronat et l’État finiront par provoquer, le monde du travail se rendra compte que, pour obtenir satisfaction à ses revendications vitales, il faudra s’en prendre à la dictature du grand capital sur les entreprises et la société. Dans la guerre sociale aggravée par la crise, c’est eux ou nous : leur profit ou notre droit à la vie !

Éditorial des bulletins d’entreprise Lutte Ouvrière du 19 décembre

Lutte Ouvrière n°2265 du 30 décembre 2011

Aéroport de Lyon Saint-Exupéry : une grève arrêtée mais qui a permis de relever la tête

Lundi matin 26 décembre, après onze jours de grève dont le week-end de Noël, l’assemblée des grévistes de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry avait massivement voté la reconduction de la grève. Les représentants locaux des syndicats présents dans la grève, ceux de la CGT mais aussi ceux de l’UNSA, appelaient à la poursuite du mouvement.

Malgré les jours de grève accumulés, malgré l’arrogance des patrons d’Aéroport de Lyon (ADL) qui ont payé au prix fort des sociétés extérieures — dont une venue d’Allemagne — pour remplacer les grévistes, la détermination de ces derniers restait très forte.

C’est dire si l’annonce, en début d’après-midi, que plusieurs syndicats nationaux avaient signé le protocole d’accord proposé par les patrons de la sûreté aéroportuaire (le Sesa) fut une surprise. Les propositions du Sesa sont bien sûr un premier recul, imposé par la grève, mais restent loin des 200 euros d’augmentation mensuelle réclamés par les grévistes.

Les grévistes sont bien convaincus que leur employeur, la Brink’s, et son donneur d’ordre, ADL, contrôlé à 40 % par la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon et à 60 % par l’État, ont largement les moyens d’augmenter leurs salaires. Ils rappellent que la taxe aéroportuaire, répercutée sur les usagers, ne cesse d’augmenter et qu’elle devrait précisément servir à payer le travail de tous ceux qui font fonctionner l’aéroport au quotidien.

Pour autant, malgré cette conviction que leurs revendications étaient plus que légitimes, la majorité des grévistes ne s’est pas sentie capable de poursuivre la grève après l’annonce de la signature, sans concertation, de l’accord par certains syndicats. Avec de l’amertume pour certains, mais craignant de briser la cohésion de leur mouvement, ils ont décidé de reprendre le travail, considérant que c’est leur lutte qui a permis ce premier recul des patrons.

Et la grève a d’ores et déjà changé bien des choses pour les quelque 350 agents de sûreté qui l’ont faite. Ils ont relevé la tête, affirmé leur dignité et comme le disait l’un d’eux, « cela n’a pas de prix ». Même si d’autres travailleurs, aussi mal payés et aussi corvéables que les agents de sûreté mais autant indispensables au fonctionnement de l’aéroport, ne les ont pas rejoints dans la grève, ce qui aurait changé le rapport de force, beaucoup ont marqué leur soutien aux grévistes.

Face à la cohésion de classe des patrons, des entreprises de sûreté aux aéroports en passant par les compagnies aériennes, il est indispensable que les travailleurs se battent tous ensemble et se donnent les moyens de diriger eux-mêmes leur grève jusqu’au bout sans se laisser dicter le moment de la reprise par qui que ce soit."

L’extrême gauche suiviste vis-à-vis des appareils syndicaux applaudit la trahison de la grève aéroportuaire française présentée comme une victoire !!!!

Vérié2

Bon, je te trouve tout de même très, très sévère vis à vis de LO à propos de cette lutte des personnels de sûreté :

Robert Paris
L’extrême gauche suiviste vis-à-vis des appareils syndicaux applaudit la trahison de la grève aéroportuaire française présentée comme une victoire !!!!

Les articles que tu as mis en ligne soulignent tout de même que la CGT nationale a décidé de la reprise contre l’avis de ses responsables (ou de certains de ses responsables ?) locaux.

Je ne prétend pas que la politique de LO est à l’abri de toute critique. Mais, franchement, un militant expérimenté comme toi sait bien que les choix, dans la mesure où nous avons la possibilité d’influer sur eux, dépendent de toutes sortes de facteurs qu’on ne connait bien que quand on est sur place, parmi les travailleurs en grève : leur état d’esprit, l’état d’esprit des autres corporations présentes dans les aéroports (qui ne sont guère manifestées...), notre influence parmi elles etc.

Ta critique est centrée sur le fait que LO n’aurait pas clairement dénoncé les centrales syndicales. Peut-être, mais les aurait-elle dénoncées que ça n’aurait sans doute pas changé l’issue de la lutte. Présenter une défaite comme une victoire ? Bon, LO a essayé de dégager les aspects positifs du mouvement. Et ce n’est pas une défaite comme celle des mineurs anglais contre Thatcher ! C’est une catégorie qui n’est pas souvent entrée en lutte, ce mouvement est tout de même déjà positif en lui-même.

Le mouvement n’a pas dépassé, ni par sa forme d’organisation, ni par ses méthodes de lutte, celui qui aurait été menée par un syndicat "ordinaire" combatif, cela c’est tout à fait vrai, mais cela correspond aussi bien souvent tout simplement à des limites objectives.

Reste que LO aurait peut-être pu, dans ses écrits, davantage expliquer aux travailleurs la politique des centrales syndicales en s’appuyant sur leur attitude concrète, qu’ils ont constaté, et en tirer les leçons pour préconiser l’auto-organisation dans les prochaines luttes. A défaut de bien connaître - en direct, pas seulement par les médias - les péripéties de cette lutte, c’est la seule critique que je partage avec toi. Encore qu’il faudrait savoir ce que les camarades de LO ont dit et fait dans ce milieu avec précision, pas se contenter de quelques textes d’éditos...

Robert Paris

Vérié écrit :

Les articles que tu as mis en ligne soulignent tout de même que la CGT nationale a décidé de la reprise contre l’avis de ses responsables (ou de certains de ses responsables ?) locaux.

Même si cela est vrai, cela nécessiterait que LO le dénonce publiquement.

Le fait de ne pas chercher sur une revendication unifiante à entraîner d’autres personnels des aéroports nous rappelle trop les grèves isolées des hôpitaux comme Saint-Antoine et Tenon où LO a eu, en suivant les syndicalistes locaux CGT, de se cantonner dans l’hôpital et de refuser d’élargir le mouvement.

Vérié, tu es gentil de te faire l’avocat de LO et de verser du miel, mais certain révolutionnaire a écrit que même u peu de godron dans un baril de miel et tout le miel est gâté !

LO n’informe pas les travailleurs des manigances syndicales. Il cherche ainsi à s’accommoder avec des "syndicalistes radicaux". Cela peut lui permettre de gagner en nombre. Cela ne nous permet pas d’avancer vers le parti révolutionnaire qui, lui, nécssite une politique claire et le développement d’une conscience prolétarienne.

Léon Trotsky dans "Leur morale et la nôtre" :

« L’émancipation des ouvriers ne peut être l’oeuvre que des ouvriers eux-mêmes. Il n’y a donc pas de plus grand crime que de tromper les masses, de faire passer des défaites pour des victoires, des amis pour des ennemis, d’acheter des chefs, de fabriquer des légendes, de monter des procès d’imposture… »

Alexi

On peut toujours faire de la phrase. Le journal du NPA a titré sur la grève des agents de sûreté. Mais la militante qui dirigeait cette grève et qu’on a vue à la télé avait le badge LO... No comment
Cette militante de LO a dirigé la grève sans proposer de comité de grève ?

Vérié2

Réponse à Robert Paris
qui écrivait : Le fait de ne pas chercher sur une revendication unifiante à entraîner d’autres personnels des aéroports nous rappelle trop les grèves isolées des hôpitaux comme Saint-Antoine et Tenon où LO a eu, en suivant les syndicalistes locaux CGT, de se cantonner dans l’hôpital et de refuser d’élargir le mouvement.

Vérié, tu es gentil de te faire l’avocat de LO

Je ne suis pas l’avocat inconditionnel de LO et tu le sais très bien. Mais il me semble que des critiques aussi graves doivent être étayées par des faits précis. Que certains textes, éditos de LO consacrés aux syndicats et à la crise soient parfois flous et équivoques est une chose que je critique fréquemment, que LO "refuse d’élargir un mouvement" en est une autre.

"Refuser d’élargir un mouvement", cela signifierait, non seulement qu’il existe des possibilités que LO n’a pas mises à profit, mais que LO aurait eu la volonté délibérée d’isoler ce mouvement. C’est tout de même ce que tu laisses entendre, non ? Or, sincèrement, je n’ai pas eu l’occasion de constater ce genre de chose et aucun camarade d’entreprise ne m’a rapporté des faits de ce genre. Je ne dis pas que c’est impossible, car les syndicalistes, qu’ils appartiennent à LO ou à d’autres groupes, sont soumis à toutes sortes de pressions. Mais il faut que tu rapportes la preuve qu’il s’agit d’une politique délibérée de LO.

L’expérience récente de la grève contre les retraites montre que ce n’est pas facile de relier les luttes entre elles. Je peux te dire que, par exemple à la SNCF, même en avançant des revendications unifiantes, en faisant de la propagande pour les comités de grève, ce n’est déjà pas facile de relier les divers secteurs, vu les traditions corporatistes. Il faut convaincre les travailleurs les plus actifs, les sympathisants et même parfois les militants que c’est indispensable et réalisable !

Autre exemple. Récemment, il y a eu pas mal de petits mouvements contre la mise en place des horaires de services 2012 qui entraînent le plus souvent une dégradation significative des conditions de travail. Eh bien il ne suffit pas d’écrire dans les tracts que nous devrions nous y mettre tous ensemble sur des revendications communes pour faire reculer la direction pour y parvenir. La tradition est de négocier établissement par établissement et, quand les gens ont obtenu une amélioration locale, ils s’en contentent généralement.

Alors, je le répète, il me semble que LO, comme le NPA, au niveau central, ont manqué d’initiative en ne menant pas une campagne unitaire à diverses occasions. De là à dire que LO a isolé volontairement voire saboté des luttes locales, j’attends qu’on me le prouve de façon précise.
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D’une façon plus générale, la possibilité de dépasser le cadre de luttes syndicales traditionnelles combatives mais strictement corporatistes ne dépend pas que des militants d’extrême gauche présents dans ces mouvements, même quand ils y jouent un rôle. Mais je t’accorde qu’il faut tenir un langage clair et honnête.
Robert Paris
Vérié m’explique doucement et gentiment - chacun ses qualités - que l’extrême gauche fait peut-être ce qu’elle peut. Peut-être qu’elle a fait tout ce qu’elle pouvait nous dit-il en somme. Désolé mais ce n’est pas seulement que cela ne me convainc nullement. Ce n’est pas mon problème. Je ne discute pas du point de vue réaliste de LO et du NPA. Je discute du point de vue de la politique nécessaire pour construire une conscience révolutionnaire prolétarienne et LO comme NPA actuels ne font rien pour faire avancer le problème que je me pose.

Encore excessif mon cher Robert Paris dirait bien entendu notre ami et camarade Vérié.

C’est très excessif, mon camarade, de vouloir renverser la bourgeoisie et l’impérialisme mondial. Et ce n’est pas de tes expressions modérées et consolantes que j’ai besoin pour accéder au niveau politique qui consisterait à se mettre à la hauteur de telles ambitions.

Tu es, toi aussi, dans la satisfaction des petites choses qui caractérise l’extrême gauche.

J’accuse d’autre part de manière exagérée ou sans donner les preuves.

Faux. Archi faux. Preuve à l’appui, sur mon site, car il faut de la place pur prouver, j’explique en quoi Lo a choisi consciemment et volontairement un tournant réformiste et de caution des centrales syndicales qui n’était pas autrefois dans son genre de beauté. Tant pis pour ceux qui croient encore que ce qui caractérise LO c’est de ne pas changer.

Je prétend que LO a changé. Vérié, tu crois commanître LO mais tu n’y étais plus depuis longtemps quand ce changement c’est opéré et u n’as pas discuté contre pour en connaître la signification.

Quant aux exemples qui prouvent que, dans des grèves, LO a agit dans un sens contraire à l’auto-organisation ou à une politique d’extension par les travailleurs, même si je te donne ceux que je connais personnellement en détails, comme par exemple le cas des hôpitaux Tenon et Saint-Antoine, cela ne convaincrait pas. Il faut vérifier les faits et quasiment les avoir vécus pour savoir que durant la grève de Tenon par exemple LO militait pour rester dans l’hôpital alors que des travailleurs en grève voulaient élargir.

C’est pour cela qu’il faut raisonner à partir des textes politiques des organisations.

Je suis à ta disposition pour te montrer que nos deux groupes LO et NPA font des choix inverses de celui qui nous mettraient à la hauteur d’un prolétariat qui pourrait devenir révolutionnaire du fait de l’effondrement capitaliste.

Vérosa2

Sinon, comme gars, tu fais quoi à part de la critique en apesanteur ? Désolé mon propos n’est pas très "noble". Bah... bon, au fond tout ceci, avec des discussions sans fin, n’est qu’un lieu où on se peinturlure de rouge carmin quand l’autre est déclaré de facto vermillon ou ocre... Allez bon vent Robert, et bonne peinture (abstraite).
Te rends tu compte de l’idiotie de ce que tu racontes là ? " L’effondrement capitaliste "... Hé bé...

Robert Paris

Selon toi, on perd son temps à débattre sur la manière de mener les luttes, sur la caractérisation de l’Etat, sur la propagande à mener en direction des travailleurs pour développer les idées du communisme révolutionnaire. N’as-tu pas remarqué qu’un site comme celui-ci ne sert qu’à cela ?

Eh bien, moi, je ne pense pas que cela ne serve à rien de discuter publiquement des politiques d’extrême gauche. Cela permet à chacun de ne pas avoir seulement les vues internes du groupe, mais aussi celles de l’extérieur. Et cela peut changer bien des choses...

Quant à la propagande selon laquelle ceux qui discutent ainsi n’ont rien d’autre à faire, j’ai entendu cela pendant des années de la part des staliniens et cela ne m’a jamais impressionné.

Vérosa2

Non, on ne perd pas de temps à discuter de la façon dont les luttes sont menées. C’est une critique indispensable. On perd par contre son temps à mettre au centre du débat des organisations qui n’ont aucune influence, ou si peu, dans la classe ouvrière. Et à ce sujet, en dépit de maigres forces, et d’une stratégie à la hauteur/faiblesse de ces forces là, LO est un groupe militant qui tente peu ou prou de s’implanter dans la classe. Avec des mots d’ordre de classe, mais pas dix pas en avant selon des considérations littéraires qui ne font pas sens à l’oreille des travailleurs. LO c’est pas parfait, loin de là, et je n’y militerai jamais (pour de de multiples raisons que je pourrais donner au besoin), mais là n’est pas le débat.

Si tu es un déçu de LO, c’est ton problème , mais tente de l’exprimer sur des bases qui ne soient pas absconses ni caricaturales au regard des rapports de forces en présence depuis pas mal d’années. Je ne défends pas LO particulièrement, loin de là, mais je n’aime pas le purisme. Et le fil de la discussion c’est "Lutte ouvrière" pas la lutte de classes telle qu’on la rêve.

Robert Paris

Merci de m’expliquer que tu ne militerais certainement pas à LO sans dire pourquoi. Tu estimes pourtant que LO s’implante dans la classe avec des discours de classe. Je ne le pense pas. Discutons en. Eh bien non. Pour toi, c’est parler de groupes qui n’ont pas d’influence. Pour moi, cela consiste à parler des idées politiques, des perspectives politiques. LO, NPA ou autres groupes comme le POI n’ont pas une influence négligeable, mais ont une politique qui n’est pas la politique révolutionnaire dont le prolétariat a besoin. Désolé si tu penses que ce n’est pas cela qui est en discussion. Pour ma part, c’est pour cela que j’ai fait de la politique à Lo puis en dehors de LO. Tu appelles cela être un déçu de LO comme autrefois on taxait les trotskystes d’être des déçus du communisme en prétendant que le stalinisme c’était le communisme.

Je prétend que LO n’a plus la même orientation politique et j’en discute. Cela ne me paraît pas abscons. Qu’y a-t-il d’incompréhensible, par exemple, à demander pourquoi LO blanchit les directions syndicales dans le dernier mouvement des retraites ? A moins, bien sûr, que toi aussi tu souhaites en faire autant ?

Je demande pourquoi LO ne développe pas dans sa propagande publique les deux thèmes fondamentaux aux révolutionnaires :

 l’auto-organisation des travailleurs

 la destruction de l’Etat bourgeois

C’est abscons. C’est un discours de déçu de je ne sais quoi ?

On ne peut être déçu que si on n’a rien à proposer. Ce n’est pas mon cas : je propose de combattre politiquement les organisations qui se disent d’extrême gauche et se refusent à combattre les appareils syndicaux, qui contribuent à faire croire que l’Etat bourgeois devrait défendre les intérêts populaires.

Vérié2

A Ropa sur la politique de LO dans les grèves

Encore une fois, la discussion sur ce genre de faits est très difficile ! Après la grève d’un secteur de PSA Aulnay, dirigée comme tu le sais par un comité de grève mis en place grâce à LO, avec la participation de militants de L’Etincelle (ex fraction de LO), Daniel Bénard (ex de LO et de la Fraction), faisait exactement le reproche inverse à LO. Bénard reprochait à LO d’avoir "baladé" les grévistes en dehors de l’usine, comme le fait souvent la CGT, au lieu de se concentrer sur Aulnay pour étendre la grève aux autres secteurs, voire d’envahir ces secteurs pour bloquer complètement la production...

On voit donc que, s’il est possible de critiquer une orientation, une politique générale (par exemple celle choisie par LO lors des dernières élections municipales), il est vraiment difficile de discuter d’une tactique choisie localement dans une grève ! Ce qui ne veut pas dire évidemment que LO ne peut pas commettre d’erreurs dans un mouvement.

Alexi s’étonnait par exemple qu’une militante de LO ait joué un rôle dirigeant dans la grève des agents de sûreté mais n’ait pas mis en place un comité de grève. J’ignore pour ma part si cette camarade l’a proposé à ses collègues. Mais il ne suffit pas de le proposer pour ce que ce soit fait. A la SNCF, dans certains secteurs, des camarades assez écoutés ont par exemple proposé des comités de grève sans que cela soit repris par les cheminots locaux... De plus, le fait que cette camarade prenait la parole devant les médias ne nous donne pas d’indication sur son influence réelle dans la lutte, sinon qu’elle avait l’assentiment de ses collègues pour s’exprimer ainsi.

Il est évident que LO a changé en plusieurs dizaines d’années. Sinon, ce serait une véritable secte vivant hors du temps et de tout milieu social ! Tout groupe social d’une certaine importance numérique subit nécessairement l’influence de son environnement social, de sa composition sociale, y compris de l’idéologie dominante sous certaines formes, quelles que soient les mesures organisationnelles qu’il puisse adopter. C’est une loi sociologique absolue. Par exemple, il me semble, mais je peux me tromper, que le poids des enseignants au sein de LO (comme de l’ensemble de l’extrême gauche d’ailleurs), a modifié sensiblement leur statut au fil du temps. La candidature de Nathalie Arthaud, l’intervention dans les grèves enseignantes, les dérives "ultra laïques" de LO sur la question de l’islam en sont des indices.

Le changement de situation des militants de boîte par rapport aux syndicats, passés de la situation d’opposants semi clandestins et persécutés par les appareils à celle de responsables sur qui repose parfois l’existence même de sections syndicales CGT a nécessairement une influence. D’autant que les militants ouvriers dirigeants syndicaux sont souvent de fortes personnalités qui ne se laissent pas dicter leur conduite sur le terrain comme de jeunes lycéens recrutés à 15/16 ans devant leur bahut...

Je t’accorde que je n’ai pas vécu directement et personnellement l’évolution de LO. Mais, le problème est de savoir si cette évolution a fait passer LO de l’"autre côté". Pour ma part je ne le pense pas, pour diverses raisons, dont les principales sont que :

1) LO ne s’est pas institutionnalisée et intégrée matériellement dans le système (comme par exemple les syndicats, le PCF, les Verts etc), dans la mesure où ses militants de boîte ne dépassent pas un certain niveau de responsabilité, ne cherchent pas à "monter" dans les appareils, ce qui ne leur apporte aucun autre privilège que celui de "jouer un rôle". De même, les autres militants ne tirent aucun privilège matériel de leur situation, bien au contraire, puisqu’elle empêche ou limite beaucoup toute carrière dans la petite bourgeoisie. (Alors que dans nombre de partis, le réseau politique sert généralement de tremplin.) Je n’ai pas connaissance non plus que les élus municipaux de LO, en dépit de la compromission qui a permis l’élection de certains d’entre eux, tirent le moindre avantage personnel de leur situation - contrairement à la majorité ou une grande partie des autres élus.

2) LO, en dépit de ses lacunes politiques et théoriques, dont certaines sont très inquiétantes (par exemple sur la question de la sécurité et de la police ou sur celle de l’attitude face à la montée de l’islamophobie) est restée globalement sur des positions de classe. LO continue à transmettre une formation marxiste révolutionnaire, avec sans doute certaines lacunes liées à une certaine sclérose théorique, néanmoins LO reste la seule organisation relativement importante à accomplir cette tâche systématiquement.

Robert Paris

D’où vient et où va Lutte Ouvrière ?

Vérié fait remarquer à juste titre qu’on ne vit pas en vase clos et qu’une organisation d’une certaine importance subit des pressions très importantes aussi. Certes ! Et c’est d’autant plus vrai si sa stratégie de construction consiste à se laisser porter par le courant dominant au sein des travailleurs dans une situation qui n’est pas celle d’une radicalisation massive dans le pays où elle milite. L’exemple que je choisirait est celui des banlieues où il est inutile de rappeler que la position de LO très hostile aux jeunes de banlieue épousait celle d’un certain milieu de la classe ouvrière des grandes entreprises.

L’attitude vis-à-vis des centrales syndicales, je l’ai déjà soulignée, va vers une forme d’alignement sur la frontière gauche sur ces centrales.

je ne donne qu’un exemple. Quand les syndicats appellent à une journée d’action complètement bidon, un alibi pour faire semblant, est-il nécessaire que les militants révolutionnaires (sous couleur syndicale) aillent partout dans leur boite appeler massivement à cette journée en faisant croire ainsi que le syndicat s’est mobilisé dans tout le pays. Alors qu’en fait, dans la plupart de secteurs les salariés n’avaient même pas reçu un tract d’appel !

Tu continue à penser que la formation et le recrutement de LO n’ont pas tellement changé. Tu te trompes. Quand nous avons cherché à discuter avec des camarades sur la dérive consistant à ne faire de la politique que dans les campagnes électorales, les nouveaux militants "jeunes" de LO nous disaient : "moi, j’ai été recruté sur ces bases, j’ai toujours connu cela. Je ne connais pas la LO dont tu parles..."

Je ne te donnerai qu’un exemple récent : l’intervention des militants de LO au moment de la dernière annonce des suppressions d’emplois à PSA.

C’est sous l’étiquette CGT (syndicat qu’ils dirigent) que les militants de LO sont intervenus. Ils ont laissé entendre que ces licenciements étaient dus à des délocalisations en affirmant que les travailleurs brésiliens et chinois ne devaient pas nous prendre nos emplois.

les citations exactes et la discussion sur les positions défendues sont sur le site Matière et révolution dans deux articles :

à l’adresse matierevolution.org/spip.php ?article2026 : Comment les travailleurs de PSA-Peugeot-Citroën peuvent se défendre ? Comment les militants ouvriers peuvent organiser la lutte ? Comment apprécier les buts du patron ? Comment construire le rapport de forces ? Quel mode d’action ? Quelle stratégie ?

à l’adresse matierevolution.org/spip.php ?article2044 : Quel est le but de la propagande sur les délocalisations

Je pense que ce qui t’empêche de voir cette évolution de LO est qu’il y a eu une évolution générale de tout le paysage politique en France, sur la droite. La droite classique a un discours et des actes très extrême droite, la gauche est de droite et l’extrême gauche est de "de gauche", qu’elle s’en revendique ou le cache par un cache radical en paroles...

ulm

Parce que tu as rencontré des militants de LO qui ne font de la politique que dans les campagnes electorales ? Arrete la rhubarbe. Tu ne fais pas tres serieux quand meme malgre tes propos pretentieux.

Tu es decidement de plus en plus credible, Paris. Deja tes propos sur les comités de greve ou LO est aujourd’hui la seule avec les petits groupes detachés de LO à populariser le principe avec des exemples recents sont faux et truqués. Les entreprise qui ont creer ou tenté de creer un comité de greve l’ont fait souvent grace au soutien des militants de LO

LO se sert des elections pour populariser ses idées communistes revolutionnaires. Hors elections , si tu es un tantinet honnete ce dont je doute fortement, tu auras remarqué que nous avons des activités toute l’année en dehors de notre travail en direction des entreprises.

Les propos sur les jeunes de banlieues sont fantasmés, moi je vis, je travaille et je milite dans les milieux populaires. Tes propos me font vomir !

Je suis moi meme un social traitre de la pire espece puisque lorsque nous faisons des débrayages je ne propose pas systematiquement le comité de greve. A 10 ou meme à 50 sur une boite de 1500 c’ est leger,non ? Par contre nous travaillons dans la boite pour creer un appareil qui defendent et popularisent le fait que les grevistes doivent diriger leurs greves et que les travailleurs doivent diriger la societé.

Robert Paris

Désolé, camarade ulm, que tu ne veuilles pas discuter politique, mais place tout cela sur le terrain de l’indignation morale, comme si quelqu’un mettait en cause que tu milites dans la classe ouvrière. Au contraire, c’est justement parce les camarades de LO militent dans la classe ouvrière qu’on doit discuter de la politique qu’ils y défendent. Bien sûr, ce que je dis sur les comités ouvriers, tu peux le prendre là aussi sur le terrain de l’indignation morale si cela te chante. J’ai milité depuis 1970 à LO et je n’ai pas honte de le dire ni de l’avoir fait. Ce n’est pas la question. Je discute d’une politique et des idées politiques même si ce n’est pas sur ce terrain que tu te sens à l’aise. Est-ce que Lutte Ouvrière devait se masquer la vue devant les trahisons des centrales syndicales dans le mouvement des retraites. Est-ce que LO devrait développer des axes différents dans ses éditos. Je ne dit pas à LO ce qu’elle doit faire. Je discute de ce qui est nécessaire au prolétariat. Tant pis si cela te défrise, il faudra t’y faire si tu prétend débattre autrement qu’en interne !

J’ai milité dans une organisation Lutte Ouvrière capable d’écrire aux travailleurs :

"quelque chose ne changera réellement dans ce monde que lorsque les fusils changeront de camp"

Et ce n’était pas dans une période révolutionnaire !

Et je fais aussi une différence entre aller se promener à la fête de l’Huma sans rien dire sur cette organisation en public et la LO qui était capable d’écrire dans un édito des boites que Marchais aimait le peuple comme son bifteck : bien saignant ! Parce que Marchais s’était permis d’aller soutenir la guerre de la Russie en Afghanistan. Le courage politique LO a pu l’avoir. Autrefois...

Tant pis si certains y voient de la déception.

Mais ce qui m’aurait déçu, c’est plutôt de ne plus être révolté par les mêmes choses après tant d’années...

Oui, j’ai été secrétaire de la vieille cellule Renault de Pierre Bois et je ne me considère pas moins bien placé que les dirigeants actuels pour discuter de ce que pourraient défendre les militants de Lutte Ouvrière s’ils n’avaient une aussi piètre direction...

Nico 37

SeaFrance : il faut maintenir l’emploi et les salaires !

Après la décision du tribunal de commerce de Paris de prononcer la liquidation de SeaFrance, les prétendus guérisseurs et des croque-morts se pressent au chevet des salariés de l’entreprise...

Il y a d’abord Sarkozy assurant « qu’il y aura une solution crédible pour tous les salariés de SeaFrance ». Dommage qu’il n’ait pas eu autant de sollicitude envers les 1 600 salariés, marins et employés de SeaFrance quand le nouveau PDG, Pierre Fa, nommé en 2008, n’a eu de cesse de mettre en cause les salaires, les primes et les emplois pour réduire les coûts sur le dos du personnel... et sans doute préparer la cession de cette entreprise au privé, alors qu’elle est 100 % filiale de la SNCF.

Il y a bien sûr la SNCF qui « va mettre à disposition, dès mercredi, par l’intermédiaire d’un site internet, 500 propositions d’emplois intégrées à la SNCF »... Mais il y a 880 salariés en CDI à Calais plus 130 en Grande-Bretagne, plus 1 200 emplois induits, les propositions de la SNCF ne font déjà pas le compte ! Et que valent les promesses de reclassement de la SNCF, alors que dans ces dernières années, « sur 750 licenciés, il y a eu 11 reclassés et, en plus, ils ont dû passer un concours ».

Il y a bien sûr les habituels vautours comme LDA (Louis Dreyfus Armateurs) qui propose d’assurer les liaisons transmanche à la place de SeaFrance, avec ses propres bateaux, en disant reprendre 300 marins... Mais ces bateaux ont déjà leur personnel ! Il y a aussi l’armateur danois DFDS qui attend son heure, peut-être en consortium avec LDA qui promettait la reprise de 460 salariés et des trois navires de SeaFrance pour l’euro symbolique ! La proposition avait quand même été repoussée par le tribunal de commerce.

Même Eurotunnel propose de soutenir la SCOP mise en avant par la CFDT SeaFrance en rachetant les navires et en les lui louant... Mais ce ne serait que pour contrer l’arrivée des concurrents plus agressifs. Et il semblerait que Brittany Ferries aurait été aussi sur les rangs pour reprendre SeaFrance...

Quant à la SCOP proposée par les dirigeants de la CFDT SeaFrance, les salariés ne peuvent guère en espérer une solution. Dans la concurrence féroce que se mènent les entreprises capitalistes pour s’emparer du marché du transport transmanche, une coopérative ouvrière ne ferait pas long feu, même en s’imposant des sacrifices sur les salaires et les conditions de travail.

Alors, entre les rapaces dans l’attente d’une bonne affaire et un gouvernement qui veut faire croire qu’il se préoccupe du sort des futurs licenciés, les travailleurs n’ont d’autre choix que de mener la lutte, d’abord pour imposer que leur soient réellement versées les « indemnités supralégales » évoquées par la direction de la SNCF, d’un montant global de 36 millions d’euros, soit moins de 36 000 euros en moyenne pour les 1 010 salariés concernés qui viendraient s’ajouter aux autres indemnités. Et c’est aussi par leur lutte, comme ils ont su le faire dans la période précédente pour obtenir de meilleurs salaires, puis pour le maintien des effectifs, que les marins et employés licenciés pourront imposer leur reclassement à la SNCF ou dans d’autres entreprises.

Mais surtout, dans ces années de crise où les menaces de licenciements massifs et de fermetures d’entreprises ne peuvent que se multiplier, il serait vital pour les travailleurs d’empêcher ensemble les licenciements et d’imposer le partage du travail entre tous les bras, en prenant sur les profits accumulés par les capitalistes.

Claude THIÉRAM

Eugene Duhring

Cet article concentre les critiques faites par Robert Paris et moi-même sur LO. Du parasyndicalisme s’interdisant de dépasser le cadre capitaliste dans la répartition des richesses alors que LO est une force constituée politiquement.
Que des syndicalistes soient amenés à s’exprimer de la sorte ne peut évidemment choquer mais que LO entonne le refrain de la répartition du surproduit social détourné par la classe capitaliste sur le dos de la classe ouvrière est autre chose ...

Alexi

A Vérié2 qui disait :
Alexi s’étonnait par exemple qu’une militante de LO ait joué un rôle dirigeant dans la grève des agents de sûreté mais n’ait pas mis en place un comité de grève. J’ignore pour ma part si cette camarade l’a proposé à ses collègues.

Je ne m’étonnais pas !
Je posais simplement la question de savoir si cette militante de LO, dirigeante de la grève selon LO, avait proposé un Comité de grève puisqu’il semble, d’après les forumeurs LO, que cette politique soit toujours la leur.
Pour ma part je suis comme toi, je n’ai pas cette impression. Lors de la longue grève des postiers du 92 et de leur comité de grève, LO n’a rien tenté pour les aider et étendre le mouvement sur Paris.

ulm

Il me semble que lorsque tu pretends que les militants de LO ne militent qu’au moment des elections . Tu mens et pour reprendre tes propres termes tu es dans la morale et dans l’ interpretation. Alors me reprocher tes propres tares, c’ est gonflé ! Reste au niveau politique et tu n’auras pas "d’indignation morale" ! Tu as le droit de critiquer pas de mentir.

Le probleme aujourd’hui est que LO est la seule organisation qui se reclame du communisme revolutionnaire. Tu parles d’ une epoque ou le PCF avait un vrai poid et etre communiste ou changer de societé etait discuter sans cesse et par tout le monde. Tu peux toujours dire que c’etait mieux avant mais si tu pretends que l’ on peux militer sur les memes bases que les années 70 ou 80, ouvre les yeux !

Ceci n’empeche pas que nous defendons partout ou nous le pouvons y compris sur ce forum la prise de pouvoir du proletariat. C’est meme notre raison d’ exister !

Mais la periode a changé et le probleme de LO est de populariser ses axes. Tu peux toujours dire que la politique de LO est trop salée trop poivrée mais LO est la seule à defendre et à populariser la dictature du proletariat, les comité de greve, l’expropriation du capital et la societé communiste dans une periode de montée reactionnaire et d’offensive patronale (relis les axes de campagne de Nathalie et au passage merci merci Nico 37) et ceci en 2012 à un niveau national.

Alors effectivement LO ni le NPA ni personne d’autre d’ailleurs n’apellent pas à l’insurection armée et heuresement. Ce sont des mots d’ ordre décalés par rapport au niveau de conscience actuel. J’espere que tu t’en rends compte. Je dois avouer que si tu n’ as que cela à nous reprocher j’assume parfaitement la politique de mon orga.

LO ne peut pas tout faire et on ne peut tout lui reprocher

Remarque bien dans ce fil le nombre de boite en conflit ou les militants de LO ont joué un role. Ceci est simplement la preuve d’ une organisation vivante qui se developpe certe lentement mais dans la periode c’ est mieux que d’ etre reduit à un site internet.

Eugene Duhring

C’est bien là le problème : personne ne consteste l’implantation des camarades de LO dans les boites en particulier dans les syndicats. Mais LO ce n’est pas la somme des camarades syndicalistes, LO c’est une force constituée politiquement et de ce côté les choses ne sont pas très brillantes.
On tourne en rond dans cette discussion avec les camarades de LO. Vous nous parlez syndicats alors que les reproches portent sur l’organisation politique.

ulm

Bien sur que l’on tourne en rond, d’un coté tu nous dis que LO ne fait rien ou tres peu "politiquement", de l’autre nous te disons que nous avons des activités regulieres politiques dans une centaines de villes aucune orga ne fait cela.

J’ignore dans quelle ville tu habite, mais je te conseille de venir voir les activités que nous faisons.

J’ ai bien compris que pour toi une campagne et un meeting specifique serait plus adequat mais viens au moins voir sur place si tu en as la possibilité ;

Robert Paris

A vérié2 qui disait :

Ben non ! Si je pensais que LO a changé sa politique nationale de fonds vis à vis des syndicats, comme elle a changé, par exemple, sa politique par rapport aux alliances aux élections municipales, je le dirais !

Tu penses que cela se marquerait par le fait de grimper dans les appareils.

Pas nécessairement. Cela peut être une stratégie pour grimper à la base, mais sans développer la conscience ouvrière ni l’organisation des travailleurs par eux-mêmes.

Pierre Bois affirmait que ces deux point étaient l’essentiel pour les militants et pas de pousser les travailleurs à participer aux actions syndicales.

Dans le temps, LO avait gagné la direction de la CGT de Renault Flins par une lutte au grand jour, pas en rentrant secrétement dans la CGT pour devenir majoritaire par un coup d’état sans les travailleurs comme à PSA Aulnay...

Ottokar

je signale pour ne pas laisser de lecteurs mal informés que Jean Pierre Mercier ou Philippe Julien, responsables élus du syndicat CGT de PSA Aulnay sont aussi candidats ou porte-paroles de LO sur leurs villes ou régions respectives. Si les syndiqués avaient été gênés de leur appartenance politique (car la CGT ce n’est pas LO, à PSA Aulnay comme à Renault Flins comme n’importe où) ils avaient toute possibilité de changer de secrétaire, de responsable. D’ailleurs un syndicat choisit ses attitudes et ses postions en fonction de l’opinion de ses syndiqués (ce n’est pas la cellule locale d’un parti) et pas seulement de son secrétaire.

La politique de sous-marins, le noyautage clandestin, cela fait très chic dans les romans d’espionnage à 4 sous, mais ce n’est pas LO dont la très grande majorité des militants, en particulier militants d’entreprise ou militants locaux sont connus, affichés, ouverts, publics (parfois élus) et donnent généralement leur téléphone portable et leur mail sur les tracts locaux qu’ils diffusent.

Pour le reste, je ne me mêle pas de la conversation...

Vérié2

Le problème, c’est que la réduction de l’essentiel de l’activité militante d’entreprise à une activité syndicale est bien souvent liée au niveau de conscience des travailleurs. Rares sont ceux qui veulent s’engager syndicalement, et encore plus rares sont ceux qui veulent s’engager politiquement.

L’intervention politique se limite alors aux bulletins (dont le contenu bien sûr est parfois critiquable, trop suiviste notamment au moment des journées d’action ces derniers temps, je te l’accorde), à la vente du journal (en nombre limité...) et à l’accroche individuelle de collègues qu’on essaie de gagner aux idées communistes. Pour la majeure partie des travailleurs, y compris des travailleurs combatifs, l’intervention d’un militant de LO, de l’Etincelle ou du NPA peut en effet ne pas apparaître très différente dans certaines situations de celles de militants syndicalistes honnêtes "ordinaires". Il y a tout de même une différence avec la pratique des bureaucrates, même mini bureaucrates, c’est que nous essayons toujours de favoriser la démocratie ouvrière sous toutes ses formes possibles - et ce n’est pas toujours facile quand il n’y a pas ou très peu de volontaires pour participer activement à un comité de grève voire peu de participants en AG !

Mais, sur le fond, l’activité reste en effet syndicale, les préoccupations des militants... parasyndicales, de même que les discussions sur l’intervention quotidienne, les échos des bulletins etc. Tout cela prend la majeure partie du temps des militants, au détriment de la politique, même si c’est d’une certaine façon de la politique. Ca correspond fondamentalement à mon avis à un certain niveau de conscience et de lutte.

Il ne suffit pas d’en être conscient pour faire mieux, car le problème est de faire mieux, et pas seulement sur le papier dans les éditos ! Après avoir été viré de LO, au sein du groupe Combat Communiste, nous avons justement essayé de faire mieux. Même si, à mon avis, nous avons tenu un langage plus radical, diffusé des éditos et tracts expliquant le rôle des bureaucraties syndicales sans ambiguité, concrètement, dans les luttes auxquelles nous avons participé, nous n’avons pas fait vraiment mieux que LO, il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître, à savoir que nous n’avons ni réussi à mettre sur pied des comités de grève permettant à davantage de travailleurs de participer à la direction de leur mouvement, ni recruté davantage de militants (localement évidemment) sur des bases communistes.

Alors, tout en partageant une partie de tes critiques sur les éditos de LO, leur suivisme vis à vis des appareils syndicaux dans certains cas, il faut arriver à faire mieux... sur le terrain. Ce serait une excellente surprise que Matière et révolution y parvienne - et ce n’est pas de l’ironie !

Cela-dit, nous entrons dans une nouvelle période, avec la crise qui s’approfondit, et nous avons besoin d’organisations audacieuses, capables d’initiatives, faisant passer l’intérêt général de la classe avant leur intérêt de boutique, et il est clair que des groupes formés par des dizaines d’années d’action parasyndicale, d’élections et de fêtes, risquent de ne pas être à la hauteur...

ulm

Et tu penses à qui ?

Vérié2

Je pense à l’ensemble des organisations d’extrême-gauche qui, toutes, sous des formes variées, ont subi la pression de cette longue période de relative paix sociale et de prospérité du capitalisme et de l’évolution générale vers la droite - sur ce point, je suis d’accord avec Robert Paris. Un glissement à droite qui voit la droite tenir le langage de l’extrême droite, le PS tenir le langage de la droite, et qui ferait presque passer Marchais pour gauchiste s’il intervenait aujourd’hui de la même façon qu’à l’époque où il se revendiquait encore de la classe ouvrière...

Le problème, pendant ces longues années, était d’essayer de s’implanter dans une classe ouvrière fort peu révolutionnaire en conservant son âme communiste. Cela supposait inévitablement toutes sortes de compromis dont la frontière avec les compromissions n’est jamais évidente.

Il n’y a jamais eu depuis des dizaines d’années, sauf peut-être brièvement dans la période qui a suivi mai 68 dans une minorité de la jeunesse ouvrière, de fraction ouvrière révolutionnaire susceptible de nourrir un parti, même petit. Ce n’est évidemment pas de la faute des militants trotskistes. Mais l’adaptation à une nouvelle période ne sera pas forcément facile, même si les principes théoriques ont été plus ou moins conservés.
J’imagine que les dirigeants des diverses organisations le savent, que tu le sais aussi, mais il ne suffit pas de le savoir... intellectuellement pour que cela soit facile.

ulm

Pour ma part c’est pour cela que j’ ai choisi cette organisation là

Si LO a survecu pendant autant d’année malgre un reflux des idees communistes, je lui fait confiance pour justement mener une politique en faveur des interets de la classe ouvriere dans une periode qui sera de toute maniere difficile.

Robert Paris

Mercier est un porte parole public de LO tout en étant représentant central CGT sur PSA.

Oui, maintenant.

Mais pas quand LO a pris la direction du syndicat...

Quant aux déclarations de Mercier en tant que représentant CGT ce sont celles d’un représentant CGT !!! Voir les déclarations que j’ai citées sur les délocalisations...

A Vérié2 qui avait écrit
Cela-dit, nous entrons dans une nouvelle période, avec la crise qui s’approfondit, et nous avons besoin d’organisations audacieuses, capables d’initiatives, faisant passer l’intérêt général de la classe avant leur intérêt de boutique

Non, mon camarade. Dans une période où le monde change rapidement, on a besoin de camarades dedans et dehors des entreprises qui sachent raisonner sur les situations, pas qui se contentent de prendre des initiatives d’action.

Le parti, ce n’est pas d’abord un appareil de militants ni une masse d’adhérents, ce n’est pas d’abord des structures organisationnelles. Ce n’est pas seulement une direction mais surtout une orientation, des analyses, des perspectives et une politique. Ces dernières ne doivent pas avoir comme critère la sauvegarde du groupe, mais d’abord les intérêts de classe. Les communistes n’ont pas d’intérêts particuliers de leur groupe à défendre, disait Marx dans « Le Manifeste Communiste ». Etre communiste, ce n’est s’isoler du reste du mouvement ouvrier mais ce n’est pas non plus mettre son drapeau dans sa poche dès qu’il y a des affrontements entre perspectives opposées. La perspective communiste est celle qui n’oublie jamais la perspective du renversement total, mondial et définitif du capitalisme, même dans une période où ce changement pourrait sembler très éloigné, même si les travailleurs eux-mêmes semblent loin d’être sensibles à cette perspective. Les communistes révolutionnaires ne se servent pas de leur particularité pour se détourner du mouvement ouvrier réel et se mettre en retrait. Mais ils ne pratiquent pas non plus l’opportunisme consistant à s’adapter pour avoir plus de succès. En somme, ni sectarisme, ni opportunisme : le chemin est étroit. La confiance en l’avenir communiste ne résulte pas de la confiance dans des leaders suprêmes mais dans les capacités que les prolétaires ont déjà montré dans l’Histoire et dans la connaissance des lois de la lutte des classes. Dans le passé, ce sont les groupes et partis révolutionnaires qui se sont souvent fait bien plus de mal que la bourgeoisie ne leur en a fait. Ce n’est pas dans les prisons, dans les tortures, face aux pelotons d’exécutions que des groupes révolutionnaires ont théorisé leurs reculs, leurs capitulations, leurs dérives ou leurs renoncements. Au contraire, c’est au plus haut sommet de leurs succès qu’ils ont cédé à la pression de la réussite. Même le parti bolchevique. C’est lorsqu’ils étaient en situation de jouer un rôle important et même décisif que les groupes communistes révolutionnaires (en tout cas qui se revendiquaient de cette perspective) ont reculé politiquement. Il ne suffit pas de dénoncer ces renonciations. Il faut aussi les analyser. Elles ne concernent pas que leurs auteurs mais tous les militants révolutionnaires. Sur ce terrain aussi, qui ne tire pas des leçons du passé sera rattrapé par lui. La première des leçons est que le sectarisme et l’opportunisme sont des frères jumeaux. La deuxième est que ceux qui placent l’organisation (ou sa direction) au dessus des perspectives, ceux qui renoncent à l’analyse théorique, se préparent des lendemains difficiles. Il ne suffit pas de prétendre faire d’un groupe un corps homogène, prétendument imperméable aux influences extérieures (surtout celle des autres groupes révolutionnaires) pour bâtir une cohésion politique. Il faut étudier, d’abord étudier et encore étudier… Etudier les luttes passées, les conditions des révolutions, les modes de fonctionnement de la société et de la nature. Celui qui continue à apprendre du monde en changement permanent n’est pas sujet à la maladie de l’auto-centrage. Le monde ne tourne pas autour de notre nombril. Le fixer avec admiration ou avec fascination ne peut pas être une politique. Se gargariser du mot de construction du parti n’est en rien une recette pour le construire. S’approprier la conscience des fonctionnements du monde y rapproche bien plus et permet bien plus aussi de rejoindre un jour un autre mouvement de la conscience : celui d’un prolétariat qui tirera les leçons de ses propres expériences. Les autres raccourcis ou prétendus tels mènent dans le mur…

"Lénine expliquait aux amateurs de "problèmes politiques concrets" que notre politique n’est pas de caractère conjoncturel mais principiel ; que la tactique est subordonnée à la stratégie ; que, pour nous, le sens fondamental de chaque campagne politique est de mener les travailleurs des questions particulières aux problèmes généraux, c’est-à-dire de les amener à la compréhension de la société moderne et du caractère de ses forces fondamentales."

Léon Trotsky dans "Défense du marxisme" dans le paragraphe "contre le pseudo "réalisme" politique"
Mercier en tant que représentant CGT sur PSA :

Parmi les réactions syndicales aux suppressions d’emploi annoncées par PSA :

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT central de PSA : : "si ces chiffres sont vrais, ce serait considérable, une véritable déclaration de guerre contre l’emploi". "Cela sous-entendrait forcément des arrêts entiers d’équipe de production [...] alors qu’il n’y a aucune justification à ce que ces postes soient supprimés", a-t-il poursuivi.

Le groupe a d’"autres solutions que de supprimer des emplois pour faire face à des possibles baisses de ventes". "C’est répartir le travail entre tous les salariés, ce qui est techniquement possible", a-t-il dit, estimant qu’il fallait aussi "demander aux actionnaires de faire des économies".

Comme si c’était un problème technique concernant seulement PSA...

Mais il ne dit pas que cela. Il souligne que les emplois sont délocalisés..

Pourquoi choisir alors de souligner les délocalisations comme le fait Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière, quand elle déclare : " je veux me faire connaître, partager mes idées dans la lutte contre les licenciements, contre les délocalisations, faire partager aux travailleurs les richesses du pays."

On partage au sein du pays ? Et si "le pays" vole les richesses du monde, parce que c’est un pays impérialiste ?

« S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France », s’est indigné Jean-Pierre Mercier, de la CGT. Sous-entendu : c’est pour délocaliser que le patron supprime des emplois : pour investir "à l’étranger". Et c’est faux. Les patrons suppriment des emplois parce qu’ils ne veulent pas investir dans la production et qu’ils ne veulent plus que spéculer. Le capitalisme est en phase de destruction...

Or Jean-Pierre Mercier est de Lutte Ouvrière, une organisation d’extrême gauche....

Et il rajouté :

"Aujourd’hui nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois".

"Nous" sommes donc en compétition avec les "travailleurs étrangers" !!!

"Nous" sommes des Français et pas des prolétaires du monde !!!

Jean-Pierre Mercier a assuré que le groupe avait d’"autres solutions que de supprimer des emplois pour faire face à des possibles baisses de ventes".

Comme si c’était les baisses des ventes qui nécessitaient des suppressions d’emplois...

L’extrême gauche a des solutions pour les patrons...

Comme si c’était une bonne idée d’entrer dans la logique des "solutions" qui est celle des syndicalistes réformistes !

La CGT PSA se donne des objectifs industriels : " Des garanties sur Aulnay :

C’est-à-dire l’application de la motion signée par 2200 salariés d’Aulnay en juin demandant un engagement par écrit de la Direction dans un accord tripartite (Syndicats, PSA , gouvernement) pour le maintien de la fabrication de la C3 à Aulnay jusqu’à son terme (au minimum décembre 2016) en deux équipes, avec un plan de charge permettant de garantir tous les emplois existant actuellement sur l’usine, intérimaire compris ; et l’attribution à Aulnay d’un futur modèle après la C3." (tract CGT du 8 novembre 2011 - la CGT PSA est tenue par Lutte Ouvrière)

Mais peut-on mener une lutte qui s’élargisse au delà de PSA Aulnay sur de tels objectifs ? Non !

On a pu entendre des militants syndicalistes d’extrême gauche déclarer au rassemblement des salariés de PSA contre les suppressions d’emplois : "Nous n’avons rien contre le fait que PSA embauche des travailleurs chinois ou brésiliens. Ils ont besoin comme nous de travailler et ce sont des frères de classe, mais cela ne doit pas se faire en supprimant des emplois de travailleurs en France." C’est une manière hypocrite de sous-entendre que ce sont les emplois en Chine ou au Brésil qui cassent les emplois en France. C’est faux ! Les emplois baissent partout dans le monde en ce moment, y compris en Chine : la mondialisation n’en est pas la cause, pas plus que les délocalisations. Si le patron veut le faire croire, ce n’est pas un hasard...

Le patronat n’est plus en train de mondialiser l’économie, il est en train de mondialiser la chute irrévocable de son système....

Le raisonnement précédent sous-entend qu’il s’agit simplement de délocalisations en vue d’augmenter les profits et que la racine de cette politique n’a rien à voir avec la crise que connait le système mondial. C’est faux.

Cette manière de raisonner laisse entendre que les suppressions d’emplois ne sont pas liées aux désordres financiers, boursiers, monétaires et économiques du système mondial. Et c’est faux.

C’est une manière de dire que le patron de PSA mène une politique particulière qui est particulièrement hostile aux travailleurs et qu’il suffirait que les travailleurs de PSA se mobilisent contre ce plan pour le faire reculer. Et c’est faux.

C’est faux parce que l’offensive contre les travailleurs n’est nullement cantonnée à PSA. La première des choses à faire pour élever le niveau de conscience et le rapport des forces serait de montrer aux travailleurs de PSA qui veulent se mobiliser que la lutte doit être générale et qu’il est vital de se mobiliser à des niveaux plus important qu’un site comme Citroën Aulnay et même qu’un groupe comme PSA. Il va falloir entraîner toute l’Automobile et même toute la classe ouvrière.

Les licenciements à PSA sont un ballon d’essai qui suit les licenciements et fermetures d’usines chez les sous-traitants de l’Automobile.

Les suppressions d’emplois à PSA ont le même motif que celles à la BNP Paribas, la Société générale et le Crédit agricole, Philips, Areva et Air France, notamment... Au lieu de particulariser PSA, des travailleurs conscients devraient lier les luttes des travailleurs entre elles, dans l’Automobile et au delà.

Les luttes des travailleurs des sous-traitants de Peugeot et Renault ayant été isolées et battues, il devient possible de s’attaquer à PSA d’abord puis, un peu plus tard, à Renault.

Est-ce que ces syndicalistes mènent une propagande active permettant aux salariés du reste de l’Automobile de comprendre et combattre cette manœuvre de division ? Nullement !

Les syndicalistes expliquent au contraire la situation site par site (défendre Aulnay), entreprise par entreprise, pays par pays.

Pour quelle raison, les travailleurs de PSA seraient-ils suivis par ceux de Renault sur l’objectif unique de "sauver l’emploi à PSA" ?

Vérié2

Extrait du dernier édito de LO :

Il faut que le combat contre le chômage, qui commence par la lutte contre les licenciements et les suppressions d’emplois, soit un des premiers objectifs d’une lutte de l’ensemble du monde du travail.

Le seul objectif qui offre une issue et autour duquel tous les salariés ont intérêt à se retrouver est l’interdiction des licenciements, quitte à répartir le travail entre tous sans diminuer les salaires. Les fonds pour financer tout cela existent, à condition de puiser dans les sommes extravagantes que les États ont livrées au monde de la finance sous prétexte de sauver les banques et qui ne servent qu’à financer la spéculation. L’écrasante majorité de la société, et pas seulement les travailleurs, aurait intérêt à ce que ces sommes soient consacrées au maintien et même au développement de l’emploi.
Il faudra aussi imposer que l’État arrête de supprimer des emplois dans les services publics indispensables à la population. Il n’y a pas trop de personnel hospitalier, pas trop de cheminots, pas trop de postiers, pas trop d’enseignants ! Il faudrait également contraindre l’État à créer des services publics dans les secteurs où le capitalisme privé est totalement défaillant, à commencer par la construction de logements corrects accessibles aux travailleurs.

Ce langage est en effet très équivoque. Il y aurait "de l’argent" - ce qui ne veut strictement rien dire dans la société actuelle -, et il suffirait de l’utiliser autrement - dans le cadre du système capitaliste ? Or, ce n’est pas une question d’"argent" mais de réorganisation des moyens de production en fonction des intérêts de la population, ce qui ne peut se faire que sous le pouvoir des travailleurs.

(On peut noter que certains éditos de l’Etincelle récents étaient du même tonneau mais que les derniers, notamment LE dernier, sont meilleurs.)

Ceci pour dire à Robert Paris que je suis d’accord avec ceci :

Robert Paris :

ceux qui placent l’organisation (ou sa direction) au dessus des perspectives, ceux qui renoncent à l’analyse théorique, se préparent des lendemains difficiles. Il ne suffit pas de prétendre faire d’un groupe un corps homogène, prétendument imperméable aux influences extérieures (surtout celle des autres groupes révolutionnaires) pour bâtir une cohésion politique. Il faut étudier, d’abord étudier et encore étudier… Etudier les luttes passées, les conditions des révolutions, les modes de fonctionnement de la société et de la nature.

Donc, d’accord sur le caractère indispensable de ce travail de réflexion théorique. Il n’en reste pas moins que, pour que la théorie féconde une pratique, on ne peut pas se contenter de réfléchir dans son coin, il faut intervenir au sein de la classe ouvrière, recruter des militants ouvriers et les aider à acquérir ces connaissances théorique. C’était d’ailleurs ce que Trotsky demandait de faire aux militants qui le rejoignaient. Je suppose que tu es toujours d’accord avec cela ? Et, sur ce plan, il faut convenir que LO est l’organisation qui a accompli ce travail avec la plus grande opiniâtreté, même si ses résultats sont limités. Ce fut indispensable, même si ce n’est pas suffisant et... si la sclérose théorique peut engendrer des lendemains difficiles.

Ce travail ouvrier ne s’oppose pas au travail théorique, on ne doit pas balancer les principes dans l’espoir d’obtenir des succès plus rapides, mais ce travail est incontournable.
Sur la politique de la CGT PSA Aulnay dirigée par LO.
Je viens de consulter le site http://www.cgt-psa-aulnay.fr/ où sont reproduits tous les communiqués, tracts, articles de presse concernant cette usine.

Si certains passages de tract que tu cites évoquent en effet un peu "un plan industriel", comme en proposent régulièrement les syndicats corporatistes, ce n’est pas la tonalité générale des tracts, même si on s’étonne d’y trouver des précisions sur tel ou tel modèle de véhicule qui devrait continuer à être fabriqué à Aulnay ou non...

L’axe général, c’est "le partage du travail entre tous les sites sans diminution de salaire", en soulignant que PSA a fait des profits et que les ventes ont augmenté. (Même si ce n’était pas le cas, on devrait tout de même revendiquer le maintien de l’emploi, mais on peut toujours le souligner, non ?) Ca me parait juste, même s’il serait nécessaire de replacer cette politique de PSA dans le cadre de la politique patronale générale et de la crise, en insistant sur la nécessité d’une lutte générale de toutes les corporations etc.

La "lettre ouverte à Sarkozy" me semble une démarche un peu bizarre, alors que Sarko démontre tous les jours que ses promesses de maintenir l’emploi ici ou là n’étaient que du vent. Quelle "garantie" peut-on attendre d’un Etat qui réduit lui même les effectifs de ses propres fonctionnaires ?

D’une façon générale, il est clair que plus on prend de responsabilités dans les luttes, plus on risque de faire et dire des conneries. C’est plus facile de distribuer des tracts radicaux quand on n’a qu’un ou deux contacts isolés dans une boîte que quand nos camarades dirigent le principal syndicat, bien évidemment. Est-ce pour autant qu’il faut renoncer à accepter ces responsabilités quand l’occasion s’en présente, je ne le crois pas. (Tu évoques un "coup d’Etat" interne à propos de la nomination de JP Mercier à la tête de la CGT PSA Aulnay, je trouve ce terme bizarre. Bien souvent, c’est plutôt faute de concurrence et de volontaires que les militants d’EG prennent la tête de sections syndicales...)
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PS Où as-tu trouvé la phrase "nous sommes compétitifs" ?
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A propos du du fait que Nathalie Arthaud ait avancé "le partage des richesses du pays" sans préciser qu’une partie de ces richesses proviennent du pillage impérialiste, il me semble qu’on peut améliorer les conditions de vie des peuples des Etats dits "pauvres" sans diminuer le niveau de vie des travailleurs des Etats impérialistes. Mais cela suppose une modification radicale du mode de consommation. Par exemple l’arrêt de la production massive de gadgets plus ou moins inutiles et du renouvellement constant des modèles à des fins purement publicitaires et commerciales. On ne va pas obliger les ouvriers chinois à continuer à travailler dans les conditions actuelles pour que les ados se pavanent avec des E phone. Et encore il ne s’agit que d’un "détail", c’est toute la production qu’il faudra reconvertir en fonction des besoins humains et non de besoins de ce genre artificiellement créés. Le socialisme, ce ne sera pas la société actuelle avec la consommation actuelle multipliée par 3 ou 4...
Mais c’est un vaste débat. Pas facile à expliquer dans la propagande quotidienne...

Robert Paris

A ulm qui a écrit :

Si LO a survecu pendant autant d’année malgre un reflux des idees communistes, je lui fait confiance pour justement mener une politique en faveur des interets de la classe ouvriere dans une periode qui sera de toute maniere difficile.

Apprendre d’abord à raisonner de manière marxiste révolutionnaire plutôt que faire confiance simplement en une direction, telle est la voie...

Peut-on faire confiance en une direction politique :

 qui s’est fait peur de s’isoler sous le prétexte qu’elle n’avait pas appelé à voter Chirac face à le Pen aux deuxième tour des présidentielles et ensuite n’a cessé de craindre de s’isoler ?

 qui s’est crue tenue d’appeler à voter "non" au référendum sur la constitution à propos de l’Europe alors que ses propres textes affirmaient impérativement devoir ne JAMAIS participer à un référendum sur une constitution ?

 qui s’est crue obligée de donner une consigne interne à ses militants de ne jamais critiquer Thibaut en 1995 quand celui-ci, sortant du ministère, a imposé la reprise du travail à la SNCF laissant sur le carreau les AG et tous ceux qui avaient suivi les cheminots ?

 qui s’est permis d’appeler à voter pour des mairies de gauche pour la première fois dans son histoire à des municipales en prétendant que les maires de gauche étaient mieux...

 qui a refusé de critiquer l’intersyndicale au moment de la mobilisation contre la réforme des retraites alors que cette "direction" ne proposait que des journées décousues dont une journée le premier mai !

 qui peut croire qu’une telle direction, qui s’est débarrassée au fur et à mesure de ses éléments et dirigeants les plus dynamiques (de Popol à Granier et de L.S, hier en Angleterre et aujourd’hui à Bayonne, en passant par ... Barta), qui a reculé sur ses propres déclarations et convictions, saura résister aux énormes pressions d’une responsabilité à la tête des travailleurs dans une période de crise révolutionnaire ?

A Vérié 2 qui a écrit :

Où as-tu trouvé la phrase "nous sommes compétitifs" ?

"C’est écoeurant et révoltant car il n’y a aucune raison aujourd’hui de supprimer des emplois chez PSA qui a 11 milliards d’euros de liquidités" a commenté Jean-Pierre Mercier, délégué CGT à l’usine d’Aulnay-sous-Bois. "S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse. Cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France", a-t-il dit, ajoutant : "aujourd’hui nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois". Pour Ricardo Madeira, délégué CFDT, "ce plan est déplorable quand on voit les rémunérations de nos dirigeants et les dividendes de 200 millions d’euros qui ont été versés".

dans l’Huma du 15 novembre 2011 :

humanite.fr/social-eco/peugeot-plus-de-4-000-postes-supprimes-en-france-483673

Spartacre
Il me semble que la lettre ouverte , c’est une façon de l ’interpeller sur ses contradictions et dans la mesure où les camarades de LO insistent sur la nécessité de mener des luttes , c ’est là la démarche essentielle pas la "lettre ouverte " qui nr’ a qu’une valeur propagandistique .. je ne connais as l ’affaire dans ces détails , je suppose que nos camarades ondû en discuter avec les travailleurs au préalable .. peut-être ce sont eux qui étaient désireux de cette démarche ( je ne sais pas ) en tous cas il n’est guère question d e réclamer un "sommet social" même un mini sommet . Certains qui ne font pa s grand’ chose aiment bien chercher la petite bête comme on dit ...

Vérié2

A Spartacre :

Des accusations gratuites de ce genre n’ont pas leur place sur un forum où, sauf quand nous nous connaissons par hasard personnellement, nous sommes tous anonymes, y compris toi, Spartacre.

A Robert Paris :

Euh... Tu devrais éviter, si tu tiens à donner des exemples, de mettre ces deux là sur le même plan. Le premier s’est investi dans sa carrière professionnelle depuis plusieurs dizaines d’années, le second est resté fidèle à sa classe jusqu’à la fin de ses jours.
Mais, ce qui est vrai, c’est que LO est organisation monolithique, qui défend son monolithisme, et n’accepte pas les voix discordantes, du moins quand elles essaient de se faire entendre trop longtemps et trop bruyamment...

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Sur l’interview de J.P. Mercier par L’Huma, si le journaliste n’a pas déformé ses propos, ce "nous sommes compétitifs en France" est pour le moins très malheureux en effet. Mais, encore une fois, ce n’est pas la tonalité générale des diverses interventions de la CGT PSA Aulnay.

Robert Paris

Je ne suis pas d’accord avec l’argument. Qu’un ex militant déçu et cassé s’investisse dans sa carrière professionnelle, est-ce que cela prouve autre chose qu’il avait de l’énergie à dépenser qu’un parti révolutionnaire n’a pas su utiliser pour la cause ?

Bien entendu Arnout n’est pas Granier, Rodier n’est pas Popol, Lory n’est pas Nemours, Déris n’est pas Florès, et Mody n’est Vérié, etc...

Mais cette liste loin d’être exhaustive signifie que LO n’aimait pas trop ceux qui dépassaient...

Au passage, puisque je parle d’Arnoux, exclus de l’organisation parce qu’il voulait avoir un gosse, j’aimerai citer Hardy dans son fameux ouvrage :

"Nous n’interdisons pas à nos militants d’avoir des enfants" (page 224 de la véritable" histoire de Lutte Ouvrière - les guillemets sont de moi).
Vérié2 sous entend que les autres prises de position de la CGT PSA Aulnay tenue par LO sont bien.

OK ! Et celle là, qu’en penses-tu ? Elle cautionne l’expulsion manu militari des sans papiers de la bourse du travail...

Ci-joint le tract CGT de PSA Aulnay écrit par les militants de LO !

Syndicat de site CGT Aulnay PCA, ISS, Géodis

PCA AULNAY Le 30 / 06 / 09

Depuis quelques jours une campagne anti CGT s’est développée dans les médias sur l’évacuation de la Coordination des Sans Papiers 75 (CSP 75) qui occupait depuis 14 mois la Bourse du travail de Paris. Cette organisation, la CSP 75, toute seule et contre l’avis de toutes les organisations qui luttent sur les terrains des papiers, avait décidé de s’attaquer aux syndicats en, occupant la Bourse du travail au lieu de s’en prendre au gouvernement. Pour le syndicat CGT de Citroën Aulnay, le seul ennemi c’est le gouvernement. Il n’y a que les préfectures qui délivrent les papiers. Essayer de faire croire autre chose c’est un mensonge. C’est pourquoi nous ne cautionnerons sous aucune manière ceux qui par démagogie, ou autre, s’attaque aux syndicats au lieu de s’en prendre au patronat et à son gouvernement.

Nous portons à votre connaissance le communiqué de l’Union Départemental CGT de Paris.

Union des syndicats CGT de Paris 85 rue Charlot 75140 PARIS cedex 03 Téléphone 01 40 29 14 40 Télécopie 01 48 87 89 97

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le 24 juin 2009, vers 12h30, les organisations syndicales CGT de Paris et l’UD CGT ont effectivement procédé à l’évacuation de la Bourse du Travail.

Nous avons choisi un jour où la CSP 75 était en manifestation, ceci pour éviter au maximum les confrontations et les provocations.

Dès le début, nous avons proposé à la trentaine de sans papiers présents de sortir. Une dizaine d’entre eux l’ont fait de plein gré. Immédiatement, la vingtaine restante s’est emparée de tout ce qu’elle avait sous la main pour le jeter violemment sur les militants de la CGT : tables, chaises, caddies, bacs à ordures, pelles, racloirs balais, gamelles…

Nos militants ont reculé, attendu que les choses se calment et ont refoulé sans violence les sans papiers dans la grande salle ouverte sur le Boulevard du Temple. Dans les minutes qui ont suivi, plusieurs sans papiers ont démonté des bancs sur la voie publique et cassé des vitres du bâtiment. Ce sont ces derniers incidents qui ont déclenché l’intervention des forces de police à l’extérieur de la Bourse sur appel de tierces personnes.

Il n’y a eu aucun blessé et aucune arrestation, il n’y avait aucun enfant dans la Bourse et, seules, 2 femmes y étaient présentes. La police n’est pas intervenue à l’intérieur de la Bourse du travail.

Après 14 mois d’occupation stérile, l’UD CGT 75 a été malheureusement contrainte de prendre cette décision d’évacuation. Lorsque l’on dit combattre des décisions politiques, on cible les adversaires qui en sont les auteurs. En l’occurrence les dirigeants de la CSP 75 ont fait le choix, inexpliqué à ce jour d’investir un lieu de lutte de leurs collègues travailleurs et syndicalistes.

Les plus de 2500 salariés qui se sont mis en grève dans plus de 100 entreprises depuis le 15 avril 2008 ont fait le choix de combattre patronat et gouvernement, de revendiquer sur leur lieu de travail et ont obtenu plus de 2000 régularisations dont 500 pour des travailleurs individuels.

Après plus de 200 heures de réunions unitaires ou bilatérales, la CSP 75 a refusé toutes les propositions qui leur ont été faites. La CGT, en février 2009 leur a soumis un projet de relevé de décision, dans le cadre d’une médiation sous l’égide du Haut Conseil des Maliens de France qui n’a pas ménagé son énergie.

Pourquoi la CSP 75, alors que nous étions proches d’un accord, a-t-elle repoussé toutes les propositions de travail et d’initiatives faites pendant 14 mois par les associations et organisations syndicales ?

Pourquoi le CSP 75, depuis 14 mois, expose t-elle les 1300 adhérents qu’elle revendique sans expliquer sa stratégie et sans prendre pleinement sa place de manière constructive dans l’ensemble des associations et organisations syndicales ?

Nous réaffirmons une fois de plus que l’adversaire c’est le patronat et le gouvernement, pas les autres salariés et leurs représentants.

Maintenant, il est temps de rassembler toutes les énergies disponibles dans leurs diversités, pour continuer à construire, à se rassembler dans le cadre d’un réel rapport de force efficace avec des objectifs clairement identifiés et définis.

Les luttes à mener sont nombreuses sur les salaires, contre les licenciements, contre les précarités, contre les discriminations, pour la régularisation des sans papiers dans et hors des entreprises, pour le développement des services publics, contre les centaines de milliers de licenciements.

La CGT y est prête, y travaille dans l’unité. Les salariés avec papiers ou pas ont besoin de ce rassemblement.

Fait à Paris le 25 juin 2009 à 15 h 45

Donc les axes de la CGT de PSA Aulnay seraient bien ?

Quels sont ces axes ?

Nous, salariés de PSA devons nous unir aux autres salariés des entreprises de l’Automobile qui licencient et ferment comme les sous-traitants ? Non !

Nous, à PSA, nous savons que les plans de licenciements sont liés à ceux dans les banques, à ceux dans tous les autres secteurs comme le Bâtiment ou le nucléaire ? Non !

Nous, salariés de PSA, ne marchons pas dans les mensonges selon lesquels les travailleurs chinois et brésiliens nous prennent nos emplois ? Non !

Les arguments sont :

Rien ne peut justifier un tel choix. PSA est une entreprise qui ne rencontre aucune difficulté financière. Ses ventes sont au plus haut niveau avec son record historique de 3,6 millions de véhicules vendus en 2010. La direction de PSA a déclaré disposer de 11 milliards d’euro de réserve. De plus, PSA reçoit en permanence des aides financières de l’Etat : aides à la recherche, dégrèvement des cotisations sociales, prêt de trois milliards d’€, prime à la casse.

cgt-psa-aulnay.fr/petition/non-la-casse-de-lusine-de-psa-aulnay

Donc si PSA rencontrait des difficultés ? Ce serait alors légitime ?

Si les ventes n’étaient pas au plus haut ?

Si PSA ne disposait pas de milliards ? Alors les petites et moyennes entreprises sous traitantes de l’Automobile, là les licenciements étaient légitimes ?

etc...

Les « solutions » d’extrême gauche pour les travailleurs face à la crise ?

 Face aux fermetures et licenciements, réclamer du travail pour « sa boite » ? « Les travailleurs de PSA-Citroën Aulnay réclament qu’on produise la nouvelle voiture chez eux, ce qui leur donnerait du travail jusqu’en 2016 … » selon la CGT tenue par le groupe d’extrême gauche Lutte Ouvrière. Cette organisation écrit : « Peugeot-Citroën est un des trusts les plus riches du pays. Il n’est pas en difficulté. » Comme si la politique des trusts était seulement une question de « difficultés » économiques. S’attaquer aux travailleurs d’une entreprise importante qui a mené des luttes, c’est un objectif politique de classe pour le patronat et il faut le dire…Lutte ouvrière écrit : « Sa fermeture serait un drame pour les travailleurs qui seront mis dehors. Mais cela sera aussi une catastrophe pour tous les jeunes de ce département sinistré. » au lieu de développer une argumentation montrant que les travailleurs pourraient être une force prenant la tête des chômeurs de la région et des boites moyennes et petites qui y licencient.

 Face à une attaque générale, se battre entreprise par entreprise ? Au même moment où PSA menace l’emploi, des milliers de travailleurs de l’Automobile sont eux-mêmes attaqués : Les salariés de la Fonderie de Bretagne, l’ex-SBFM, à Caudan, de MBF Technologies, à Saint-Claude, de l’usine de connectique automobile Molex de Villemur-sur-tarn (Haute-Garonne), de l’usine Sealynx à Charleval (Eure) sont licenciés ou vont l’être par Renault et PSA. Vont-ils trouver une manière de se battre ensemble avec les salariés de PSA Aulnay sur le slogan : la nouvelle voiture pour Aulnay ?

 Proposer une lutte pays par pays ? « Les grecs ont raison de se battre ». « Les peuples arabes ont raison de se battre », etc…Est-ce que « les Grecs » sont face à la crise grecque qui ne concernerait pas les travailleurs (et les capitalistes) de France ? Non ! Ce sont notamment les capitalistes de France qui attaquent les travailleurs en Grèce ! Et si les travailleurs en Grèce étaient battus, ce serait également une défaite pour les travailleurs en France…

 Quand la classe ouvrière cherche une lutte d’ensemble, suivre les syndicats ? Devons-nous, sous prétexte de « solidarité avec le peuple grec » rester ici sans critique de la stratégie des centrales (journées nationales d’action sans organisation des travailleurs) ?

 Lutte ouvrière explique ainsi la situation actuelle : « Partout en Europe, la classe capitaliste essaie de préserver, voire d’augmenter le profit de ses entreprises en bloquant les salaires, en faisant faire plus de travail par moins de travailleurs, en aggravant l’exploitation. » La crise serait donc un prétexte pour nous faire payer puisque les riches ont de l’argent, nous disent-ils. C’est faux : même riche et plus riche que jamais, le capitalisme est dans une nouvelle phase, nécrophile dans laquelle il s’autodétruit et cela change tout pour la lutte des travailleurs qui ne peut en rester à la défense économique sous peine d’aller à la catastrophe. Lutte Ouvrière écrit dans son éditorial, comme si rien n’était changé et qu’il n’y avait rien de neuf depuis 2008, « c’est bien cela, le mécanisme de l’économie capitaliste. Aux deux bouts de la chaîne, ce sont ceux qui travaillent, produisent et font vivre la société qui sont sacrifiés pour enrichir des parasites. (…) Le but est de prélever sur les classes exploitées ce qui est transféré à la classe capitaliste. » C’est faux : depuis l’effondrement du capitalisme de 2008, les capitalistes mènent une lutte politique pour faire ravaler aux travailleurs leurs perspectives de classe. Faire croire que la situation actuelle, ce sont seulement des riches qui veulent nous faire payer la crise, que c’est seulement une lutte économique entre riches et pauvres, c’est nous faire renoncer à la lutte politique du prolétariat pour donner une nouvelle direction à toute la société.

 Quel combat de classe ? Dire aux travailleurs qu’il faudra lutter sans leur dire pourquoi on nous a battus dans notre dernière lutte des retraites pour ne parler que de celle-là ? L’édito de LO écrit ; « Il faudra des luttes puissantes pour imposer ces deux objectifs. » Mais dites nous plutôt comment faire en sorte qu’une lutte comme celle des retraites ne mène pas à une défaite. Et d’abord ayez le courage de nous dire que nous avons été battus du fait de la politique de l’intersyndicale. Seule la vérité peut nous permettre de nous battre dans les luttes à venir…

 Suivisme vis-à-vis des appareils réformistes syndicaux, n’est-ce pas une accusation grave qui doit être prouvée ?

Lisons ensemble le texte du cercle organisé par Lutte ouvrière tel qu’il est diffusé par son site et intitulé "Les syndicats hier et aujourd’hui" en pleine trahison syndicale du mouvement des retraites :

"Dans le mouvement en cours, ce qui est marquant c’est l’attitude des confédérations syndicales. L’an dernier, en 2009, elles n’avaient proposé aucune stratégie pour donner une suite aux deux journées de mobilisation réussies de janvier et de mars. Elles avaient profité du traditionnel défilé du 1er Mai pour enterrer le mouvement avant de disperser les réactions, catégorie par catégorie, dès la rentrée de septembre.

Depuis le début de la lutte actuelle, en juin, elles se démènent pour mobiliser les travailleurs comme leurs propres militants. Elles n’ont pas cessé leur effort durant les congés d’été et ont appelé à une journée de grève nationale dès la rentrée de septembre. Depuis, elles ont proposé une stratégie et un calendrier d’action pour entraîner, d’une journée de grève sur l’autre, plus de travailleurs dans la rue.

Bernard Thibault a envoyé une lettre à chaque syndiqué dans laquelle il appelait « à généraliser la tenue d’assemblées générales pour définir ensemble et démocratiquement le rythme, la forme et les modalités de la reconduction de la grève à partir du 13 octobre ». La confédération et certaines fédérations ont de leur côté pris des dispositions en vue de reconduire la grève.

Même François Chérèque n’a pas rompu le front uni des organisations, le gouvernement ne lui ayant pas fait, à ce jour, la moindre concession qui justifierait son retrait du front syndical.

Nous ne savons pas jusqu’ou les confédérations sont prêtes à aller. Ce que nous pouvons constater, c’est que quand elles le veulent et dans une situation de mécontentement, elles sont capables de mobiliser les travailleurs.

Elles avaient déjà eu la même attitude en 1995 quand Juppé premier ministre avait attaqué en même temps le mode de financement et de gestion de la Sécurité sociale, le régime de retraites des fonctionnaires et les régimes dits « spéciaux » de la SNCF, de l’EDF et autres entreprises alors encore publiques.

En 1995, c’était déjà les centrales syndicales, en particulier FO et la CGT, qui avaient lancé les grèves et mis toute la force de leurs structures dans la balance pour lancer le mouvement. Comme aujourd’hui, les dirigeants des confédérations l’avaient fait dans l’intérêt des appareils syndicaux, pour la défense de leurs prérogatives.

Pour montrer qu’ils sont indispensables, pour regagner du crédit, les dirigeants syndicaux ont fait le choix de mobiliser les travailleurs.

Le capital des directions syndicales, c’est leur influence auprès de la classe ouvrière, c’est leur capacité à l’encadrer. Depuis des années, du fait justement de leurs atermoiements, de leur politique prônant la « participation » et la « co-gestion », les confédérations syndicales, y compris la plus importante d’entre elles, la CGT, ont perdu de l’influence et même la confiance d’une partie de leurs propres militants. Elles ont besoin aujourd’hui de reconquérir cette influence. Et le mouvement actuel le leur permet."

Le terme de suivisme est-il trop fort ?

 La classe ouvrière n’a pas à faire face à quelques méchants bureaucrates d’un syndicalisme par ailleurs bien sous tout rapport. Non, le réformisme est mort quand le capitalisme s’auto-détruit. C’est différent. Il faut des organisations autonomes des masses en lutte, des comités de grève, des comités de lutte, des comités de quartier, qui se fédèrent, décident de leurs revendications,d e leurs perspectives, deviennent les moyens de transformer la classe exploitée en une classe dominante. c’est cela que l’organisation Lutte Ouvrière ne dit pas et ne dira pas...

Remarquons que si LO n’oublie pas de parler de l’importance du syndicat et du parti, il oublie assez systématiquement l’importance des comités ouvriers. Ainsi, peut-il parler de grèves avec occupation sans souligner la nécessité de comités de grève et de contrôle économique sans parler des comités ouvriers que cela nécessite. Dans ces conditions, le contrôle peut avoir un caractère purement réformiste, qu’il soit exercé par des organismes étatiques, par des groupes syndicaux ou par des organismes de collaboration de classe comme les CE...

Rappelons que Lo croit ou prétend employer ainsi la méthode de Trotsky dans le Programme de transition alors que ce texte écrivait :

"Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitalisme ou les ouvriers. Si la grève avec occupation soulève cette question épisodiquement, le COMITÉ D’USINE donne à cette même question une expression organisée. Élu par tous les ouvriers et employés de l’entreprise, le Comité d’usine crée d’un coup un contrepoids à la volonté de l’administration. A la critique que les réformistes font des patrons de l’ancien type, ceux qu’on appelle les "patrons de droit divin", du genre de Ford, en face des "bons" exploiteurs "démocratiques", nous opposons le mot d’ordre des comités d’usine comme centres de lutte contre les uns et les autres. Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création de comités d’usine, de même qu’ils s’opposeront à tout pas hardi dans la voie de la mobilisation des masses. Il sera, cependant, d’autant plus facile de briser leur opposition que le mouvement aura plus d’ampleur. Là où les ouvriers de l’entreprise, dans les périodes "calmes", appartiennent déjà tous aux syndicats (closed shop), le comité coïncidera formellement avec l’organe du syndicat, mais il en renouvellera la composition et en élargira les fonctions. Cependant, la principale signification des comités est de devenir des états-majors de combat pour les couches ouvrières que le syndicat n’est, en général, pas capable d’atteindre. C’est d’ailleurs précisément de ces couches les plus exploitées que sortiront les détachements les plus dévoués à la révolution. Dès que le comité fait son apparition, il s’établit en fait une DUALITÉ DE POUVOIR dans l’usine. Par son essence même, cette dualité de pouvoir est quelque chose de transitoire, car elle renferme en elle-même deux régimes inconciliables : le régime capitaliste et le régime prolétarien. L’importance principale des comités d’usine consiste précisément en ce qu’ils ouvrent, sinon une période directement révolutionnaire, du moins une période pré-révolutionnaire, entre le régime bourgeois et le régime prolétarien. Que la propagande pour les comités d’usine ne soit ni prématurée ni artificielle, c’est ce que démontrent amplement les vagues d’occupations d’usines qui ont déferlé sur un certain nombre de pays. De nouvelles vagues de ce genre sont inévitables dans un prochain avenir. Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste.

 Le "secret commercial" et le contrôle ouvrier sur l’industrie Le capitalisme libéral, fondé sur la concurrence et la liberté du commerce, a disparu bien loin dans le passé. Le capitalisme monopoliste, qui l’a remplacé sur la scène, non seulement n’a pas réduit l’anarchie du marché, mais lui a donné, au contraire, un caractère particulièrement convulsif. La nécessité d’un "contrôle" sur l’économie, d’une "direction" étatique, d’une "planification" est maintenant reconnue - au moins en paroles - par presque tous les courants de la pensée bourgeoise et petite-bourgeoise, du fascisme à la social-démocratie. Pour les fascistes, il s’agit surtout d’un pillage "planifié" du peuple à des fins militaires. Les sociaux-démocrates cherchent à vider l’océan de l’anarchie avec la cuillère d’une "planification" bureaucratique. Les ingénieurs et les professeurs écrivent des articles sur la "technocratie". Les gouvernements démocratiques se heurtent, dans leurs tentatives poltronnes de "réglementation", au sabotage insurmontable du grand capital. Le véritable rapport entre exploiteurs et "contrôleurs" démocratiques est caractérisé de la meilleure façon par le fait que messieurs les "réformateurs", saisis d’une sainte émotion, s’arrêtent au seuil des trusts, avec leurs "secrets" industriels et commerciaux. Ici règne le principe de la "non-intervention". Les comptes entre le capitaliste isolé et la société constitue un secret du capitaliste : la société n’a rien à y voir. Le "secret" commercial est toujours justifié, comme à l’époque du capitalisme libéral, par les exigences de la "concurrence". En fait, les trusts n’ont pas de secrets l’un pour l’autre. Le secret commercial, à l’époque actuelle, est un complot constant du capital monopoliste contre la société. Les projets de limitation de l’absolutisme de "patrons de droit divin" restent de lamentables farces tant que les propriétaires privés de moyens sociaux de production peuvent cacher aux producteurs et aux consommateurs les machinations de l’exploitation, du pillage, de la tromperie. L’abolition du "secret commercial" est le premier pas vers un véritable contrôle de l’industrie. Les ouvriers n’ont pas moins de droits que les capitalistes à connaître les "secrets" de l’entreprise, du trust, de la branche d’industrie, de l’économie nationale toute entière. Les banques, l’industrie lourde et les transports centralisés doivent être placés les premiers sous la cloche d’observation. Les premières tâches du contrôle ouvrier consistent à éclairer quels sont les revenus et les dépenses de la société, à commencer par l’entreprise isolée ; à déterminer la véritable part du capitaliste individuel et de l’ensemble des exploiteurs dans le revenu national ; à dévoiler les combinaisons de coulisses et les escroqueries des banques et des trusts ; à révéler enfin, devant toute la société, le gaspillage effroyable de travail humain qui est le résultat de l’anarchie capitaliste et de la pure chasse au profit. Aucun fonctionnaire de l’État bourgeois ne peut mener à bien ce travail, quels que soient les pouvoirs dont on veuille l’investir. Le monde entier a observé l’impuissance du président Roosevelt et du président du conseil Léon Blum en face du complot des "60" ou des "200 familles". Pour briser la résistance des exploiteurs, il faut la pression du prolétariat. Les comités d’usine, et seulement eux, peuvent assurer un véritable contrôle sur la production, en faisant appel - en tant que conseillers et non comme "technocrates" - aux spécialistes honnêtes et dévoués au peuple : comptables, statisticiens, ingénieurs, savants, etc. En particulier, la lutte contre le chômage est inconcevable sans une organisation large et hardie de GRANDS TRAVAUX PUBLICS. Mais les grands travaux ne peuvent avoir une importance durable et progressiste, tant pour la société que pour les chômeurs eux-mêmes, que s’ils font partie d’un plan général, conçu pour un certain nombre d’années. Dans le cadre d’un tel plan, les ouvriers revendiqueront la reprise du travail, au compte de la société, dans les entreprises privées fermées par suite de la crise. Le contrôle ouvrier fera place, dans ces cas, à une administration directe par les ouvriers. L’élaboration d’un plan économique, même le plus élémentaire - du point de vue des intérêts des travailleurs, et non de ceux des exploiteurs - est inconcevable sans contrôle ouvrier, sans que les ouvriers plongent leurs regards dans tous les ressorts apparents et cachés de l’économie capitaliste. Les comités des diverses entreprises doivent élire, à des conférences correspondantes, des comités de trusts, de branches d’industrie, de régions économiques, enfin de toute l’industrie nationale dans son ensemble. Ainsi, le contrôle ouvrier deviendra l’ "ECOLE DE L’ÉCONOMIE PLANIFIÉE". Quand l’heure aura sonné, le prolétariat par l’expérience du contrôle se préparera à diriger directement l’industrie nationalisée."

Vals

Répondant à verié2 :

Cela-dit, nous entrons dans une nouvelle période, avec la crise qui s’approfondit, et nous avons besoin d’organisations audacieuses, capables d’initiatives, faisant passer l’intérêt général de la classe avant leur intérêt de boutique, et il est clair que des groupes formés par des dizaines d’années d’action parasyndicale, d’élections et de fêtes, risquent de ne pas être à la hauteur....

Eh bien, raison de plus de vous atteler à la besogne en perdant moins de teùmps à bavarder sur la "boutique LO" et l’air du temps...
Le NPA n’a pas des dizaines d’actions parasyndicales derrière lui, il n’organise pas de Fête comme les rigolos de LO, et il ne pourra même peut-être pas se présenter aux élections : il a donc toutes les qualités requise pour faire "passer l’intérêt de la classe avant ses intérêts de boutique" et devenir l’organisation "audacieuse" dont vous avez besoin...
Quant à LO, eh bien elle fera ce que ses militants estireont juste de faire.....et on verra bien...

Vérié2

Répondant à Robert Paris :

Si PSA ne disposait pas de milliards ? Alors les petites et moyennes entreprises sous traitantes de l’Automobile, là les licenciements étaient légitimes ?

Bien sûr que non ! Mais je ne vois pas pourquoi on se priverait d’utiliser les profits de PSA ou de toute autre entreprise pour dénoncer sa politique de restructuration/licenciements ???

D’une façon générale, nous devons avancer des revendications qui correspondent aux besoins des travailleurs, sans se préoccuper de savoir s’ils sont "intégrables" par les entreprises, "réalistes" dans le cadre du système, car nous estimons qu’il existe aujourd’hui les moyens matériels de les satisfaire... si ces moyens étaient utilisés autrement. Donc, que les capitalistes les satisfassent... ou laissent la place.

Mais, dans une boîte qui fait des profits comme PSA ou comme la BNP, on peut dénoncer tout de même le cynisme patronal, sans laisser croire pour autant que ce sera plus facile de conserver les emplois ou même d’obtenir des indemnités importantes parce que la boîte est riche. Ca, c’est en effet une illusion à dénoncer, qu’on peut peut-être reprocher à la CGT PSA Aulnay de laisser planer en présentant des plans "réalistes" - les patrons n’en ont évidemment rien à cirer de ce réalisme.
Tu remarqueras quand même que, contrairement à nombre de syndicats qui sacrifient 300 emplois pour en "sauver" 1000, puis recommencent l’année suivante, ou à ceux qui acceptent le deal baisse de salaires contre préservation (prétendue) de l’emploi, la CGT PSA Aulnay n’a accepté aucune capitulation de ce genre.

Le problème de l’impossibilité d’empêcher les licenciements par une lutte locale se pose en effet. C’est pourquoi L’Etincelle/Fraction avait tenté de mettre en place le collectif contre les patrons voyous, malgré ses faibles moyens. Mais, quand l’extension s’avère impossible, comme chez Continental et nombre d’autres boîtes, que faire ? Mais, dans l’immédiat, il me semble en effet qu’il faut tout faire pour s’adresser aux salariés des autres boîtes qui licencient et menacent de licencier, en priorité à ceux des autres boîtes de l’automobile. Mais tout ne dépend pas de nous, tu le sais bien...
___

Sur la question des sans papiers, il me semble qu’il y a un fil consacré à ce sujet et à cette intervention musclée de la CGT que LO a soutenue en effet.

Vérié2

A Vals qui disait :

1) raison de plus de vous atteler à la besogne en perdant moins de teùmps à bavarder sur la "boutique LO" et l’air du temps...

2) Le NPA n’a pas des dizaines d’actions parasyndicales derrière lui, il n’organise pas de Fête comme les rigolos de LO, et il ne pourra même peut-être pas se présenter aux élections

1) Nous sommes pas mal de rigolos (comme toi et moi) à bavarder sur ce forum, qui constitue un vecteur comme un autre pour défendre ses idées... et aussi pour prendre en compte l’argumentation des autres.

2)Le NPA compte de nombreux militants syndicalistes dans ses rangs, la LCR dont il est issu organisait elle aussi régulièrement des fêtes, le NPA participe, comme LO, à toutes sortes d’élections...

Robert Paris

Comme chacun sait, l’élection est pour les révolutionnaires un moyen dans le prolongement de l’intervention militante pour élever le niveau de conscience des travailleurs, n’est-ce pas ?

Un exemple, les municipales...

Lutte Ouvrière, vous savez, cette organisation qui avait fait connaître Arlette Laguiller parce qu’elle ne cautionnait jamais la gauche...

Aujourd’hui, voilà ce qu’elle peut écrire :

Jean-Pierre Mercier, 39 ans, militant de Lutte Ouvrière, ouvrier et syndicaliste

Qui je suis

J’ai 39 ans, je suis militant de Lutte Ouvrière depuis plus de 20 ans. Après des années d’intérim, je suis entré comme ouvrier de production à l’usine Citroën d’Aulnay-sous-Bois il y a 12 ans. Depuis, je suis devenu un des responsable de la CGT de l’usine. Je suis aussi délégué syndical Central suppléant CGT du groupe Peugeot-Citroën.

Pourquoi je m’engage aux côtés de Marc EVERBECQ

Je suis très heureux que le Parti Communiste, le MRC et Lutte Ouvrière se présentent ensemble sur une liste d’union conduite par Marc Everbecq.

Nous avons tous en commun d’avoir à cœur que le résultat des élections soit un désaveu clair de la politique du gouvernement tant à Bagnolet qu’au niveau national. Ces derniers mois, avec les franchises médicales, les prix qui augmentent, le nouveau contrat de travail, les attaques se sont multipliées contre le monde du travail. Alors nous avons intérêt que le résultat des élections soit une gifle pour Sarkozy !

Bien sûr les principaux problèmes que rencontre la population : le chômage, les bas salaires ne peuvent pas se régler dans le cadre d’une seule municipalité. On ne peut pas pallier tout ce que l’Etat ne fait pas ou pas assez. Une municipalité de gauche ne peut pas, non plus, corriger tout ce que l’Etat fait contre la population. Mais, pour moi, participer à la vie municipale, c’est participer à tout ce qui, au niveau local, peut améliorer le quotidien de la population et en particulier des catégories les plus défavorisées tout en contribuant à faire de notre ville un espace où il fait bon vivre ensemble.

Pour ma part, en tant que travailleur de Citroën, je tiens à mettre l’accent sur un autre aspect du rôle d’une municipalité. En mars 2007, lorsque nous étions engagés dans notre grève pour les salaires qui a duré 6 semaines avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur la paye, nous étions bien contents de trouver une solidarité certaine auprès des mairies de gauche et plus particulièrement auprès des mairies communistes. Cela a été d’abord une solidarité morale. Et cela compte au cours d’une lutte pour rompre l’isolement, quand la presse est contre vous. Et puis évidemment une solidarité matérielle et financière qui a compté pour beaucoup d’entre nous. Sur ce terrain là, une mairie de gauche doit être un point d’appui pour tous ceux qui luttent.

Voilà pourquoi je m’engage au côté de Marc Everbecq.

Robert Paris

Vérié2 a écrit :

la sclérose théorique peut engendrer des lendemains difficiles.

Donc il ne suffit ni de recruter, ni de s’activer.

Il faut savoir quel type de parti on veut construire.

S’agit-il d’un parti qui dit à ses militants et ses sympathisants ce qu’ils doivent penser et avec qui ils peuvent ou pas discuter...

Le 8 décembre 1923, Trotsky déclare dans une lettre ouverte aux assemblées du Parti bolcheviks :

“ Plus d’obéissance passive, plus de nivellement mécanique de la part des autorités, plus d’écrasement de la personnalité, plus de servilité ni de carriérisme. Un bolchevik n’est pas seulement un homme discipliné : c’est un homme qui, dans chaque cas et sur chaque problème, se forge lui-même sa propre opinion, la défend courageusement et en toute indépendance, non seulement contre ses ennemis, mais aussi à l’intérieur de son propre Parti. ”

Parce que l’élaboration politique ne peut pas se faire sans cette liberté.

Même la bureaucratie stalinienne le savait qui laissait une liberté intellectuelle dans le milieu des chercheurs top en pleine époque dure de Staline...

Mais encore faut-il ne pas regarder l’activité politique de réflexion comme un luxe inutile.

J’en donne un exemple tiré du fameux ouvrage de Hardy :

"Les intellectuels sont précieux si leurs connaissances servent à élever le niveau de culture des autres."

Et le journaliste lui pose une question sur "l’envie de privilégier la formation, la réflexion théorique".

Il répond :

"Recruter des militants ouvriers, cela veut dire les former."

La réflexion théorique du groupe, il n’en dit pas un mot...

Bien sûr, les militants de LO qui participent à ce débat ont la réponse : débrouillez vous dans votre coin et nous dans le nôtre et on verra bien.

C’est ce que l’on appelle participer à une élaboration par la discussion ...

"Aujourd’hui, nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois", a-t-il prévenu. "S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France", a ajouté Jean-Pierre Mercier, représentant central CGT PSA et "accessoirement" porte-parole de LO.

citation de lexpress.fr/actualites/1/actualite/psa-supprime-plusieurs-milliers-de-postes-en-france-la-recherche-tres-touchee_1051055.html

Ces journalistes, comme le relève Vérié2, on n’est jamais sûrs qu’ils n’ont pas transformé la vraie déclaration qui disait sans doute : on n’en a rien à faire de la France et de toute la propagande nationaliste, battons-nous par delà les frontières !!!

Vals

Il ne me parait pas (hélas) inutile de faire remarquer qu’un camarade porte-parole de LO, s’exprime au nom de ....LO ;

Qu’un camarade de LO, élu par les travailleurs comme DP ou par les syndiqués comme DS exprimen le point vue, la volonté de ceux qui l’ont élu ou choisi...

Et il se trouve (je suis désolé de l’apprendre à nos amis Vérié ou Robert, que l’immense majorité des travailleurs ou même des syndiqués, ne sont ni marxistes, ni communistes, ni révolutionnaires, et encore moins trotskistes...

C’est comme ça, c’est désolant, triste, douloureux, mais les marxistes révolutionnaires raisonnent à partir de la réalité, les yeuix ouverts , et pas à partir de leurs rêves ou fantasmes ....

Et il se trouve, grande nouveauté encore, que les révolutionnaires, s’ils ne veulent pas se réfugier confortablement dans des rôles de commentateurs doctes et bouffis de certitudes, tiennent compte de ce que pensent, ressentent et veulent (ou peuvent) les travailleurs et syndiqués dont ils sont proches et qui les choisissent pour parfois parler en leur nom.

Si je veux peinardement parler ce soir, demain, après demain au nom de moi-même, comme Vérié ou Robert, je ne vivrai que peu de contradictions entre mes idées communistes et ce que veulent et peuvent, là, ici, maintenant, les travailleurs qui m’ont accordé leur confiance.... (malgré souvent mon étiquette coco, rouge, révolutionnaire ou trotskiste...).

On peut très facilement oublier la démocratie ouvrière quand on parle de (très) loin aux travailleurs ....

Les phraseurs, commentateurs, ou mini-bureaucrates gauchistes, ne valent pas mieux que leurs grands frères staliniens, réformistes ou bureaucrates syndicaux installés....Leur mépris de la conscience, de la volonté ou de l’expression des travailleurs a moins de poids que celui des vrais bonzes syndicaux qu’ils critiquent mais finalement idealisent en leur prêtant un pouvoir qu’ils n’ont pas sur les luttes du prolétariat qui sait les déborder en certaines occasions (rares au cours des dernières années)....

Pas très excitants les gauchistes de ce temps...!

Eugene Duhring

Vals a écrit:Il ne me parait pas (hélas) inutile de faire remarquer qu’un camarade porte-parole de LO, s’exprime au nom de ....LO ;
Qu’un camarade de LO, élu par les travailleurs comme DP ou par les syndiqués comme DS exprimen le point vue, la volonté de ceux qui l’ont élu ou choisi...

Et il se trouve (je suis désolé de l’apprendre à nos amis Vérié ou Robert, que l’immense majorité des travailleurs ou même des syndiqués, ne sont ni marxistes, ni communistes, ni révolutionnaires, et encore moins trotskistes...

C’est comme ça, c’est désolant, triste, douloureux, mais les marxistes révolutionnaires raisonnent à partir de la réalité, les yeuix ouverts , et pas à partir de leurs rêves ou fantasmes ....

Effectivement, on appelle cela le respect du mandat que les travailleurs ont confié à leurs representants syndicaux ; dans le cas contraire il s’agirait tout simplement d’une atteinte grave à la démocratie ouvrière telle qu’elle s’exprime dans le syndicat avec les travailleurs qu’il regroupe. Quand un travailleur vote pour un représentant syndical ce n’est pas pour l’entendre se faire le porte-parole du parti dans lequel ce représentant milite. C’est là tout l’art de distinguer les deux mandats syndical et politique.
D’accord avec Vals sur ce seul point !

Robert Paris

Ah ! Quel affreux gauchiste suis-je ! Je n’avais pas vu que ce sont les travailleurs qui voulaient qu’on mette en avant le nationalisme ? Je n’avais pas vu que ce sont les travailleurs qui voulaient qu’on fasse croire que les travailleurs chinois et brésiliens nous prennent nos emplois ? Je n’avais pas vu que ce sont les travailleurs qui voulaient qu’on cautionne l’intersyndicale quand elle mettait tout en oeuvre pour promener la volonté de lutte contre la réforme des retraites ?

Par contre, j’ai vu que, du moment que LO a eu un petit pouvoir sur le terrain électoral ou syndical, cela la fait tourner radicalement vers la droite dans son discours. Quand la grand voile est mise, le véhicule va plus vite mais il va aussi plus vite à suivre le vent dominant quand il n’est gouverné que par des dirigeants de pacotille.

Ottokar

4h du matin, ce Robert paris, quel acharnement dans la discussion... à mon avis il ferait mieux de prendre RV avec Vérié 2 et de papoter gentiment ensemble autour d’une petite camomille... c’est quand même plus confortable pour dire du mal de LO sur je ne sais combien de pages (je jette un oeil mais je ne suis pas, c’est pas possible).

Je rectifie juste une chose pour le lecteur de bonne foi de passage.

La déclaration de JP Mercier, moi, je n’y vois rien de mal. Et quand la municipalité n’a pas fait ce qu’il fallait, cela ne l’a pas empêché de le dire et de le dénoncer publiquement. Ce n’est pas le silence des ministres PC au gouvernement. Quant à LO, qui ne ferait jamais de compromis avec la gauche, soi-disant, je rappelle que la première campagne d’Arlette Laguiller en 74 s’est faite sur le mot d’ordre "pas de chèque en blanc à Mitterrand", disant "bien sûr cela va sans dire mais cela va encore mieux en le disant, au 2ème tour..." et en annonçant qu’elle voterait Mitterrand.

Robert Paris

Les matinaux

Le monde appartient à celui qui travaille tôt pour sa classe, merci de le souligner...

Tu nous trouves malhonnêtes et t’adresse seulement au lecteur honnête accidentellement de passage.

Voilà une différence de formation politique entre nous : je suis certain que tu est honnête y compris quand tu dis que tu n’es pas choqué de ces prises de position, ce qui témoigne encore qu’il y a maintenant des militants formés à penser comme cela. Ma tête à couper que cela n’existait pas autrefois à LO !

Quant aux affreux gauchistes que ces camarades croient voir en nous, je cains fort qu’ils aient vu en leur temps Lénine et Trotsky en affreux gauchistes.

Soit dit en passant ces camarades ignorent politiquement ce que voulait dire le terme de gauchiste pour Lénine. Dommage...

Vérié2

Sans doute un élu est mandaté pour appliquer et défendre les décisions adoptées par les syndiqués et les travailleurs. Il n’en reste pas moins qu’il existe - tu le sais - une marge de manoeuvre relativement étendue. De plus, il est clair qu’un militant communiste révolutionnaire ne peut pas, ne doit pas propager certaines idées, même si elles sont partagées par une partie ou la majorité de ses camarades collègues de travail ou de ses camarades syndicalistes.

C’est une chose de dire nous arrêtons la grève parce que la majorité de l’AG l’a décidé
(encore qu’il arrive qu’on continue avec une minorité qui le souhaite), c’en est une autre de défendre des idées corporatistes voire nationalistes. Si la majorité des travailleurs d’une boîte étaient partisans de virer en priorité les immigrés ou de renvoyer les femmes à la maison, ça me semble clair qu’un délégué élu militant révolutionnaire refuserait de défendre ces positions. Il est d’ailleurs parfaitement possible de dire :"Ne comptez pas sur moi pour défendre ceci ou cela. Si vous y tenez, désignez quelqu’un d’autre etc".

Donc, si je suis plus nuancé que Robert Paris sur la critique des propos de JP Mercier, ton argumentation ne tient pas, Vals. La démocratie ouvrière ne peut pas justifier l’alignement sur des positions néfastes aux travailleurs.

Robert Paris

Je rappelle que le début de cette discussion sur l’activité syndicale des révolutionnaires a commencé parce que vos prétendiez que cela ne posait pas de problème puisque LO, justement, était le seul groupe dont l’organisation politique contrôle l’activité syndicale des militants...

Si la direction leur dit que toutes les compromissions sont autorisées quand cela va dans le sens du courant de l’opinion prétendument dominante chez les travailleurs, il y a un problème.

Toute cette discussion ne m’explique nullement pourquoi Mercier a parlé de délocalisations à PSA...

LO a écrit maintes et maintes fois qu’il ne fallait pas mettre ce type d’argument en avant. Alors pourquoi l’a-t-il fait, si ce n’est pour plaire à l’appareil syndical et à... l’Huma qui l’a cité tout de suite...

Dans une période où l’idéologie nationaliste est le principal risque dans la classe ouvrière, comment justifier une telle dérive dans un bastion LO où LO prétend que ses camarades ont été choisis à la direction en connaissance de cause...

lonesloane

j’ai lu les nombreuses interventions des uns et des autres.
et je ne savais que la politique communiste dans les syndicats s’était de se faire élire sur le programme de ce dernier et de propager tout le fatras réactionnaire de ces derniers....

non la politique communiste dans les syndicats n’est certainement pas celle de Mercier qui (honnêtement ou pas) fait le lit de l’extrême droite. les camarades de LO se proclament internationalistes.... mais est une politique internationaliste que celle de Mercier ? Certainement pas.Tenir les propos qu’il tient c’est se mettre sur le terrain du patriotisme économique.... et du patriotisme économique au social chauvinisme il y a peu de distance à franchir....

En tout la politique de lénine et trotsky dans les syndicats réactionnaires n’a rien a voir avec celle que mène actuellement LO.La tâche des militants révolutionnaires dans les syndicats réactionnaires n’est certainement pas de reprendre à leur compte les préjugés étroitement corporatistes, de promouvoir l’apolitisme.... mais de combattre l’emprise des chefs réformistes sur les travailleurs... "cette lutte doit être impitoyable, et il faut absolument la pousser (...) et faire chasser des syndicats tous les incorrigibles leaders de l’opportunisme et du social chauvinisme." (lénine : la maladie infantile du communisme, le gauchisme"

se cacher derrière un mandat.... et rejeter la faute de ses renoncements politiques sur la classe ouvrière ..... vraiment salops d’ouvriers qui ne sont pas révolutionnaires et oblige Mercier a tenir un discours nauséabond.... de gauche

je suis un travailleur, j’ai un mandant syndical.... mais je préfère encore démissionner que tenir de tels propos.... et dire aux travailleurs que je ne défendrais pas une politique qui soit contraire à leurs intérêts meme s’ils ne sont pas d’accord avec moi au début....
défendre un drapeau, ce n’est pas proclamer des phrases révolutionnaires les jours de fetes et mener au quotidien une politique réformiste car les travailleurs le sont.... LO défend aujourd’hui un programme minimum pour le quotidien et un programme maximum en théorie...

mais il n’y a aucun lien entre les deux.... ou est le pont entre le niveau de conscience des travailleurs et la lutte révolutionnaire contre le capital ? il n’y en a pas....

Copas

Hum, sans aller forcement dans toutes les arcanes du débat, je suis assez surpris des fois de voir certains débats.

Le combat des travailleurs dans des secteurs qui sont en butte à de puissantes hiérarchies d’entreprise est impensable au quotidien sans les organisations de travailleurs que sont les syndicats.

Parler de chefs syndicaux est largement sur-noté par le fait que dans ces batailles du quotidien, les bureaucraties n’y sont souvent plus (elles ont des pouvoirs de nuisance en certains moments mais plus trop de capacités larges d’encadrement à l’image de ce qu’elles étaient il y a 40 ans).

L’état du mouvement ouvrier européen, notamment et surtout en France, sanctionne une extrème faiblesse des organisations de résistance de masse que sont les syndicats dans les entreprises. Mais c’est également un affaiblissement notoire du contrôle de la part du réformisme organisé, les nomenclaturas hiérarchisées de professionnels . Ca ne signifie pas qu’on soit plus avancés du point de vue du combat de classe, mais que nous sommes plus confrontés au réformisme habituel et spontané des travailleurs (ou leurs colères bien peu réformistes) bien plus qu’aux nomenclaturas dans bien des cas.

La question de l’auto-organisation est effectivement un thème permanent mais qui ne se décline ni abstraitement ni comme un slogan clivant (car il n’y a rien à cliver la plupart du temps dans les entreprises avec des courants politiques qui ne sont plus là). Il s’articule avec une orientation qui traite de la question des syndicats (il n’y a pas de recette toute dite de l’un à l’autre, ni dans les articulations des uns aux autres).

La question de la surface politique des groupes révolutionnaires dans les entreprises ne peut leur permettre de jouer à plein le rôle de parti dans la classe ouvrière accompagnant suffisemment leurs militants et leurs sympathisants. C’est aussi cela l’aspect de la petite taille des partis de l’émancipation.

L’appréciation d’une politique globale menée par l’un ou l’autre, du NPA ou de LO, parmi les travailleurs ne peut se construire sur ce qu’à fait un militant ou sympathisant dans telle entreprise à tel moment avec un autre mandat que celui de son organisation politique.

Ce qui s’est passé est soumis à débat en tenant compte évidemment qu’une bataille est en cours et qu’il ne s’agit pas là de bureaucrate, mais ne ressort pas d’une orientation politique globale d’un parti.

On ne peut apprécier LO globalement sur ce que dit à un moment donné un de ses militants quand il intervient dans telle lutte à tel moment, etc... Ce qui se passe alors est soumis à débat et discussion (à condition d’y être....dans ces batailles), mais ne ressort pas de l’orientation globale de LO que nous connaissons tous et dont on peut faire quelques critiques sur l’opportunisme (et encore chacun les siens, hein !) mais ne relève ni de près ni de loin d’une quelconque politique nationaliste.

Si nous revenaient de toutes parts des prises de position de militants de LO montrant des propos ambigus sur le nationalisme on conviendrait alors qu’il y a là une inflexion et un fait notable.

Ce n’est pas le cas.

verié2

ottokar a écrit :


4h du matin, ce Robert paris, quel acharnement dans la discussion... à mon avis il ferait mieux de prendre RV avec Vérié 2 et de papoter gentiment ensemble autour d’une petite camomille... c’est quand même plus confortable pour dire du mal de LO

Toujours cette furieuse manie de dénigrer les contradicteurs, qui ne peuvent être que des petits bourgeois bavards, avides de casser du sucre sur le dos des militants prolétariens de LO. Ca rappelle désagréablement le "Fais voir tes mains" des Staliniens jusque dans les années soixante-dix. (1)

Ce fil étant consacré à LO, il est logique que ceux qui y participent donnent leur avis sur LO et sa politique et que tous ne soient pas d’accord. Sinon, ils seraient à LO. Mais, puisqu’on parle de LO, c’est un trait caractéristique de LO d’éluder les critiques en mettant ces critiques sur le compte de la psychologie des contradicteurs - lesquels sont nécessairement des aigris, des gauchistes à côté de leurs pompes ou des gens de mauvaise foi, sinon ils auraient compris depuis longtemps que les positions de LO sont, de A à Z, les seules qui correspondent aux intérêts de la classe ouvrière, vu que LO ne s’est jamais trompée, n’est jamais revenus sur ses positions etc au cours de son demi siècle d’existence...

___

1) Pour ceux qui ne le sauraient pas ou l’auraient oublié, les Staliniens considéraient que tous ceux qui venaient distribuer des tracts critiquant (éventuellement) leur parti ou la CGT, ou avançant des idées qui n’étaient pas les leurs, ne pouvaient être que de petits bourgeois n’ayant pas les mains calleuses des vrais prolétaires...

Vals]

"Robert Paris" a écrit :

Voilà une différence de formation politique entre nous : je suis certain que tu est honnête y compris quand tu dis que tu n’es pas choqué de ces prises de position, ce qui témoigne encore qu’il y a maintenant des militants formés à penser comme cela. Ma tête à couper que cela n’existait pas autrefois à LO

Tu as de la chance, la guillotine est à la retraite...

ulm

Mais ou vois tu de la morale de ma part ? je te dis simplement que tu t’adresse à des militants pas au travaileur lambda.

Je ne critique pas un tel par qu’ il est nul en philosophie ou que la direction de LO est nulle sans courage etc...... que tel ne milite que pendant les presidentielle Non, je ne comporte pas comme toi. Tout est basé dans la morale dans ta posture. Donc me le reprochez c’ est gonlé !

ça c’est un fait pas de la morale.

Que tu estime que LO se trompe c’ est une chose ! tu veux monter un lo bis c’ est ton probleme mais faire croire que des jugements de valeur sur tel ou tel c’ est de la politique laisse moi rire !

Réponse à :

Toujours cette furieuse manie de dénigrer les contradicteurs, qui ne peuvent être que des petits bourgeois bavards, avides de casser du sucre sur le dos des militants prolétariens de LO. Ca rappelle désagréablement le "Fais voir tes mains" des Staliniens jusque dans les années soixante-dix.

C’est gonflé verié tu n’ arrete d’attaquer la direction de LO et tu denie au militant de LO de defendre leur orgas. .

politiquement tu te trompes en tout cas c’ est mon avis et j’ ai le droit de l’ affirmer ! que tu parles d’ audace ou de neuf, je ne vois chez toi que le soutien aux religions reactionnaires voire d’ extreme droite. Bravo pour la fraicheur ! Donc oui, la frustration tient un grand role dans tes critiques et t’emmenes sur des terrrains plus que glissant.

J’ ai le droit de le dire toi tu ne te gene pas !

Tu remarqueras que nous ne critiquons pas l’ etincelle ou matiere et revolution. On vous dis simplement que chacun fasse ses preuves. Encore une fois nous n’avons pas les memes preocupations, vous voulez dirigé "LO" nous nous voulons nous adresser à la classe ouvriere

Vérié2

C’est tout à fait naturel que tu défendes ton parti, et même que tu le fasses de façon virulente. En revanche, c’est une erreur fondamentale de considérer que des divergences avec les positions et/ou analyses de LO ont nécessairement pour origines la psychologie des individus qui les expriment. L’analyse marxiste et la politique ne sont pas des sciences exactes, et il te faut admettre que plusieurs réponses différentes puissent être apportées aux questions que nous nous posons tous - si tu ne te poses plus de questions, c’est grave... Et, même dans les sciences exactes, il arrive que des gens prennent des voies différentes.

Donc, voir systématiquement des aigris ou des individus désabusés et démoralisés, ou pire des rénègats, derrière les critiques, ce n’est rien d’autre qu’une méthode déplaisante pour éluder la discussion sur le fonds, refuser de prendre en compte les arguments des autres. Et cette méthode, si elle a l’avantage de rassurer le militant de LO, en le confortant dans l’idée qu’il a choisi l’organisation qui ne se trompe sinon jamais, très très rarement, présente l’inconvénient de stériliser la réflexion en paralysant toute discussion véritable.

Robert Paris

La question de départ était quelle campagne électorale pour des révolutionnaires ? Et je disais que parler d’interdiction des licenciements et de contrôle ouvrier sans mettre en avant la nécessité de comités de travailleurs était réformiste et pas révolutionnaire.
Où est la réponse de LO dans tout cela ?
A part nous balancer des noms d’oiseaux, ce qui n’a rien de gênant en soi, il faudrait quand même répondre sur le fond de la question posée.

Et parler de comités ouvriers, ce n’est pas seulement parler de comités de grève. C’est donner une perspective aux luttes mais c’est aussi donner une perspective sociale à la société. Donner comme perspective « le communisme » nécessite d’affirmer que la classe ouvrière doit s’organiser politiquement en masse et pas dans des syndicats.

C’est gauchiste ? La période ne s’y prête pas ? Les révolutionnaires ne sont pas assez nombreux ?

Et en 1971 ? La période était révolutionnaire ? Les révolutionnaires étaient plus nombreux ?

Et pourtant dans la campagne de 1971 on l’avançait. J’y étais et je m’en souviens parfaitement.

Pour le rappeler, de courtes citations d’une brochure de Lutte ouvrière, celle du meeting de LO du 3/12/1971 : « le programme de gouvernement du PCF ».

Je cite ces passages :

Les fondements d’un programme des travailleurs

(…) Eh bien voilà la différence entre le programme des révolutionnaires et celui du Parti communiste français. Le Parti communiste français nous dit : pour résoudre la crise du logement, il faut avoir un bon gouvernement qui construise 70.000 logements par an. Nous disons : la solution à la crise du logement commence par des mesures immédiates. Il faut que les mal-logés forment partout des comités, enquêtent sur la situation réelle, s’emparent des logements inoccupés et les réquisitionnent au profit des plus nécessiteux d’entre eux. (…)

Le contrôle ouvrier sur l’entreprise

(…)
La seule manière, c’est d’instituer le contrôle ouvrier sur l’entreprise. C’est que dans chaque usine existe un comité de travailleurs élus par l’ensemble de leurs camarades, rendant des comptes à chaque moment et révocables à tout instant, qui contrôle toute la marche de l’entreprise et veille à ce qu’elle ne se fasse pas aux dépens des travailleurs, qui contrôle l’embauche, les licenciements, les livres de compte, les prix, les cadences, etc…

(…) A cette condition, et à cette seule condition (…) (des mesures comme) « aucune suppression de poste sans création au préalable d’un poste équivalent » pourrait peut-être être imposé aux entreprises. (…) Et finalement ce contrôle des travailleurs sur l’entreprise par leur comité élu et révocable, à un échelon plus large par les représentants élus et aussi révocables de ces comités, c’est bien aussi la seule manière pour que le plan et tous les projets (…) soient au service des travailleurs.

Pour une union et une mobilisation des travailleurs

Mais justement de tels comités de travailleurs appelés à se prononcer sur le programme qu’ils veulent, serait le moyen de mobiliser les masses populaires. Ce serait le moyen de les organiser et de leur permettre ensuite, au cas où le gouvernement qui se réclamerait des travailleurs viendrait au pouvoir, non seulement d’appliquer le programme (…) mais aussi de contrôler (…) »

En somme pas de contrôle sans comités. Pas de programme électoral des révolutionnaires sans comités…

ET AUJOURD’HUI ?

Vals

Eh bien, fais encore un effort et tu comprendras peut-être qu’un PC de centaines de milliers de militants et sympathisants et représentant la grande majorité de l’electorat, c’est un peu différent de la situation actuelle...
Et que s’adresser aux travailleurs qui trois ans avant ont connu une immense grève générale, c’est aussi quelque peu différent ...

alors, si tu veux militer comme en 1971, ne te prive pas et garde ton calendrier arrêté avec une propagande intangible....
Mais d’autres pensent, que stratégie et tactiques se construisent et évoluent en fonction d’un contexte et de la conscience REELLE des travailleurs au moment où on s’adresse à eux...!

Robert Paris

Divergences sur ce qui fonde le parti révolutionnaire

Le parti communiste révolutionnaire suppose une analyse historique de la situation des classes sociales à l’échelle mondiale, puis des grandes régions du monde, puis nationale, puis spécifique à telle zone du pays ou partie de la population. Pas seulement des deux grandes classes historiques, bourgeoisie impérialiste et prolétariat, mais aussi des bourgeoisies nationales, locales, des autres classes et couches dirigeantes, de la moyenne et de la petite bourgeoisie, des autres couches travailleuses ou chômeuses, des autres groupes sociaux opprimés. Cette analyse mène à une vision des conditions objectives de la révolution, telles qu’elles sont vues par la direction politique. Leur expression doit être diffusée le plus largement possible

C’est seulement à partir des conditions objectives que l’on peut en déduire les tâches nécessaires du prolétariat et les perspectives des révolutionnaires.

On ne prend pas le problème en décrétant de manière abstraite qu’on est contre la société bourgeoise, puis qu’on est pour le communisme, puis qu’il faut tenir compte de l’état de l’opinion ouvrière et tenter de la faire progresser au travers des discussions, de la propagande et des événements et luttes. Cette dernière manière de procéder est celle de Lutte Ouvrière. Cette organisation en déduit que quiconque prépare d’avance les prolétaires aux tâches à venir est « gauchiste », prend ses désirs pour des réalités, se moque de l’état réel des préoccupations ouvrières et, du coup, ne jouera jamais aucun rôle de direction de la seule classe révolutionnaire. Quiconque a discuté avec Lutte Ouvrière a entendu ce discours qui sert à justifier l’alignement sur les directions syndicales et l’alignement sur le niveau prétendu de l’opinion ouvrière.

Dans la conception de la propagande publique qui est celle de Lutte Ouvrière, par exemple dans les éditoriaux des bulletins d’entreprise ou dans les campagnes électorales, LO part de la dénonciation de la domination bourgeoise, de la dénonciation des politiciens et des gouvernants, pour en tirer que l’intérêt des travailleurs est ailleurs. Pour finalement sauter à l’époque heureuse où le prolétariat aura un niveau de combativité (plus que de conscience) qui lui permettra de dépasser tout ce foutoir (celui de la société bourgeoise, celui des luttes partielles, celui des tromperies politiciennes). Personne n’a vu comment on passe de l’un à l’autre car il n’y a pas de rapport entre les aspirations actuelles (économiques ou politiques) et les perspectives que des révolutionnaires offriraient en fonction de leur programme communiste !

La révolution prolétarienne, loin d’être comprise comme le développement scientifique des conditions politiques et sociales de la domination de la bourgeoisie à l’échelle mondiale, de ses contradictions irréductibles explosant dans des conditions à préciser, elle devient un horizon qui reste sans cesse … au loin !

Le refus de développer une analyse marxiste du monde actuel peut ne pas apparaitre au militant de LO ou au travailleur sans formation politique. On le comprend quand on constate que le discours de LO sur les perspectives peut, sans changer, être transposé d’une année sur l’autre. Au point que LO estime que son programme est le même que celui de Trotsky dans « Le programme de transition » écrit en 1938. Depuis il y a eu le début et la fin de la deuxième guerre mondiale, la fin du fascisme allemand, l’échec de la vague révolutionnaire de l’après deuxième guerre mondiale, et on en passe… Cela ne change rien ? Tout cela pour en retirer des petits bouts du style du « contrôle ouvrier » ou de « l’expropriation des banques ». Sans se demander si les banques représentent exactement la même chose aujourd’hui et en 2000. Exactement la même chose en 2000 et en 2011 !!!!

Divergences sur la révolution russe

On pourrait penser que les courants se revendiquant entièrement de la politique des bolcheviks en Russie ne sont pas si nombreux et que c’est quand même une convergence fondamentale. Mais se revendiquer ne signifie pas y attribuer la même signification. Par exemple, Lutte Ouvrière a raison de dire que les bolcheviks militaient pour l’extension internationale de la révolution prolétarienne, seule perspective socialiste de cette révolution. Mais ils en profitent pour omettre que la raison fondamentale de ce choix politique et social provenait d’une analyse selon laquelle la révolution prolétarienne devait nécessairement prendre tournure à l’échelle européenne. Voilà bien le type d’analyse objective des conditions de la révolution à une époque donnée qui n’appartient nullement à la tradition de LO.

Citons le Cercle Léon Trotsky de LO intitulé "Le prolétariat international, la seule classe capable de mettre fin au capitalisme et à l’exploitation !" :

"La révolution russe a été le point culminant de l’ascension du mouvement ouvrier commencée en 1848. Elle a renforcé l’idée selon laquelle le prolétariat était la classe révolutionnaire de l’avenir. La révolution russe n’a ressemblé à rien de ce qui s’était fait auparavant, et à rien de ce qui s’est fait après, jusqu’à maintenant tout au moins. Car cette révolution ne s’est pas contentée de renverser un tyran : elle a aussi renversé les républicains bourgeois qui ont succédé au tyran, ce que juin 48 n’avait pas réussi. Elle a placé à la tête d’un pays les ouvriers armés, et entrepris sous leur direction de remodeler totalement la société, sur une autre base que la propriété privée des moyens de production.

Elle s’est donnée, dès le premier jour, l’objectif de gagner à elle les travailleurs du monde entier, de devenir une révolution mondiale, d’extirper le capitalisme de tous les recoins de la planète."

Le texte ne dit pas que le prolétariat a détruit l’Etat bourgeois et pas seulement l’Etat tsariste et construit un Etat d’un type nouveau, celui des soviets, l’Etat en voie de dépérissement....

Lénine déclarait : "La révolution russe n’est qu’un détachement de l’armée socialiste mondiale, et le succès et le triomphe de la révolution que nous avons accomplie dépendent de l’action de cette armée. C’est un fait que personne parmi nous n’oublie (...). Le prolétariat russe a conscience de son isolement révolutionnaire, et il voit clairement que sa victoire a pour condition indispensable et prémisse fondamentale, l’intervention unie des ouvriers du monde entier." ("Rapport à la Conférence des comités d’usines de la province de Moscou", 23 juillet 1918).

Il dit que les bolcheviks se sont donné l’objectif d’étendre la révolution. Pas que la révolution était objectivement internationale et socialiste parce qu’européenne. Et c’est pourquoi les bolcheviks militaient dans cette perspective. lire ici

Lénine se contentait d’autant moins de dire aux autres révolutions en Europe de suivre ce qui s’était passé en Russie qu’il ne considérait pas la révolution russe comme un modèle, mais seulement comme la première des séries de révolutions en Europe arrivée dans la partie la plus faible de l’impérialisme car la plus arriérée. Dans sa dernière intervention, au 4e Congrès de l’Internationale communiste, Lénine avait mis en garde les communistes de tous les pays contre une imitation mécanique et servile des méthodes russes. Il est intervenu plusieurs fois à l’Internationale communiste pour dire que les révolutions en Europe ne devaient pas imiter la Russie et a écrit au moins une fois au nouveau pouvoir soviétique hongrois dans le même sens… C’est le stalinisme qui développera l’idée du modèle de parti et du modèle de révolution...

Dans "la maladie infantile", Lénien écrivait : "On aurait également tort de perdre de vue qu’après la victoire de la révolution prolétarienne, si même elle n’a lieu que dans un seul des pays avancés, il se produira, selon toute probabilité, un brusque changement, à savoir : la Russie redeviendra, bientôt après, un pays, non plus exemplaire, mais retardataire (au point de vue "soviétique" et socialiste)."

Nelum

T’es sur que Lenien a existé. Erreur de frappe , certes mais révélatrice... Tu es plongé dans tes écrits .Tu évoques Lenine, je crois qu’il a "fait" une révolution alors que toi tu "pompes" une phraséologie sorties des "classiques".Tu nous fais le coup du PCR que tu veux construire , tu n’es pas le seul à vouloir le construire dans ton coin . Tu fais des phrases incompressibles avec des mots codés sortis de la prose dite marxiste révolutionnaire au fond cet habillage est un prétexte pour casser du LO.

Je m’interroge : pourquoi tant de haine ,LO est LO ni plus ni moins,ils ont une ligne politique certes parfois electoraliste ( je ne suis pas d’accord) mais ils militent, ils croient dans leur (la leur : la vraie) idéologie communiste , ils défendent des travailleurs .Le débat surréaliste pour savoir si un tel est militant Lo ou syndicaliste , s’il n a pas fait de comité de grève , appeler à la grève générale bref être un vrai militant ouvrier révolutionnaire , quand on voit l ‘état du mvt révolutionnaire/ extrême gauche, je me dis je ne vis pas dans votre monde , au fond comme des milliers de militants d’avant garde ouvrier qui se désespèrent de voir cet éparpillement narcissique du "gauchisme" alors on fuit .

Quant à Barta , il faut relire les lettres envoyées a JPB ,Barta a été "découragé" i la continué à écrire jusqu’à son déces mais il a arrêté de militer activement en 1950 après avoir écrit " L’arbre prolétarien a rejeté la greffe révolutionnaire " et cela continue malgré la crise du capitalisme .Pourquoi ?

Il suffit de lire ce débat .....

Robert Paris

Mon camarade, relis toi : ce n’est pas des fautes de frappe qui t’accablent !!! Je te cite :

Tu évoques Lenine, je crois qu’il a "fait" une révolution alors que toi tu "pompes" une phraséologie sorties des "classiques"

Ne crains tu pas que cette phrase se retourne aussi contre toi ?

Et en quoi elle répond aux arguments évoqués plus haut :

 pourquoi refuser de mettre en avant les comités ouvriers dans la propagande électorale

 pourquoi refuser de mettre en avant les comités ouvriers face aux trahisons syndicales

 pourquoi refuser de mettre en avant la destruction de l’Etat bourgeois au lieu de parler de contrôle de l’Etat

etc, etc...

Robert Paris

Ce que je vais dire n’a rien de personnel : quand on attaque un dirigeant politique ou une personne qui intervient de manière publique en la citant, c’est exactement comme si on reprochait à Lénine ou Rosa Luxemburg sa politique, ce n’est nullement une attaque personnelle.

Ici il s’agit de LO. A LO, personne ne fait rien par initiative personnelle. Je n’ai rien contre Mercier que je ne connais pas. Mais j’estime que ses discours sont reprochables. Libre à Vals d’estimer que par ce fait je suis un sale type avec lequel il ne veut pas discuter. Je lui fait humblement remarquer que cela fait un nombre très suffisant de jours et de lignes qu’il discute avec moi, tout mouton noir qu’il aimerait bien me voir...

Mais tout cela n’est rien.

Revenons au fond.

Comment reconnaitre des capacités à une direction politique pour les jours chauds qui nous attendent vue la crise actuelle mondiale ?

1°) Il va falloir trouver son chemin dans un écheveau compliqué de situation , apprendre à apprécier les avancées ou reculs dans le monde. La première qualité sera de savoir reconnaitre des éventuelles erreurs d’appréciation. Est-ce trop demander à la direction de LO ou du NPA de savoir admettre des erreurs ?

2°) La capacité à défendre des perspectives qui dépassent les seules activités qui se présentent immédiatement aux travailleurs et dans la situation politique pour défendre une perspective révolutionnaire. Exemple mettre en avant l’organisation des travailleurs en comités comme perspective politique et sociale, sans que cela nous gène d’avoir des responsabilités syndicales qui pourraient interagir avec cette défense politique.

3°) La nécessité au travers de événements de combattre toutes les illusions sur l’Etat, sur le nationalisme, sur le réformisme.

4°) Former des militants et des dirigeants qui pensent de manière indépendante, sachent défendre leurs idées à l’intérieur comme à l’extérieur en s’engageant sur ce qu’ils pensent. Les organisations ne pensent pas à la place des militants et aucune organisation révolutionnaire ne doit exiger une confiance aveugle.

5°) Ne jamais faire confiance à une autre force que la classe ouvrière organisée de manière indépendante c’est-à-dire en comités, les syndicats n’ayant jamais été indépendants de la bourgeoisie et le parti n’étant pas une organisation de la masse des travailleurs

Ceux qui estiment être personnellement attaqués par une telle définition d’une direction politique révolutionnaire ... le sont !

Willie Maley

En attendant il y avait 650 personnes (selon tf1.fr) au meeting de LO à St Denis, vendredi dernier :

L’intervention de J.-P. Mercier :

http://www.lutte-ouvriere.org/documents/multimedia/meetings/article/reunion-publique-20274

Celle de N. Arthaud :

http://www.lutte-ouvriere.org/documents/multimedia/meetings/article/reunion-publique-20278

D’ailleurs la vidéo de Mercier réponds bien à tous les délires et faux procès de Robert Paris...
On pourrait aussi bien se référer au "forum de l’automobile" de la fête de LO en juin dernier : http://www.lutte-ouvriere.org/documents/multimedia/fetes/article/la-situation-chez-psa-apres-l

Sur la vidéo de Mercier, voir en particulier à partir de 11:40 et jusqu’à 10:00 (mais pas seulement... voir entre 17:30 et 16:40, par exemple, sur l’internationalisme).

Mercier dit : "C’est uniquement par soucis de rentabilité financière que PSA veut fermer l’usine d’Aulnay. Son plan est très simple, extrêmement simple, fermer Aulnay d’un côté et de l’autre surcharger — saturer comme ils disent — les usines de Poissy et de Mulhouse en les faisant tourner 24h sur 24, 7 jours sur 7. Ce n’est donc pas pour délocaliser la production à l’étranger que PSA voudrait fermer ces trois usines [Sevelnord, Madrid et Aulnay]. De toutes façons, j’ai déjà eu l’occasion de le dire publiquement, pour nous, le problème ce n’est pas que PSA investisse à l’étranger. Les ouvriers Chinois, Slovaques ou Brésiliens sont nos frères et ils ont besoin autant que nous de travailler, d’avoir un emploi et un salaire pour vivre. Ce n’est pas et ce ne sera jamais à eux que nous nous en prendrons. Et vous savez, dans une usine où se côtoient des travailleurs de plus de quarante nationalités, croyez-moi, les ouvriers apprennent tous les jours et apprendront encore ce que signifie la phrase << prolétaires de tous les pays, unissons-nous >>. Ceux contre qui nous nous battons, ce n’est pas les travailleurs d’autres pays, mais nos patrons bien français qui veulent nous jeter à la rue. Ce que nous contestons, ce sont les suppressions d’emplois et les licenciements quel que soit le prétexte invoqué."

Robert Paris

Mercier avait déclaré devant les caméras de télévision qui diffusaient partout son discours ce jour-là lors de la mobilisation à PSA :

« S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France »

"Nous n’avons rien contre le fait que PSA embauche des travailleurs chinois ou brésiliens. Ils ont besoin comme nous de travailler et ce sont des frères de classe, mais cela ne doit pas se faire en supprimant des emplois de travailleurs en France."

Et il rajouté :

"Aujourd’hui nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois".

Donc LO (il n’y a rien de personnel sur Mercier là-dedans) a fait dire le contraire à un de ses militants : un discours politique et un autre syndical.

Rien de pire pour y voir clair politiquement.

Un discours sous-entend que c’est des délocalisations et l’autre dit le contraire.

Un est pour le grand public au vu des bureaucrates CGT aussi et l’autre en petit comité de soutien de LO…

Willie Maley

Tu racontes vraiment n’importe quoi... les contradictions elles sont dans ta tête et dans ta façon de lire et comprendre ce que les autres disent...

Robert Paris

Défense très faible face à des faits et des citations de dirigeant politique parlant à la télévision devant tout le monde...

Bien sûr, les délocalisations existent, mais, contrairement à ce que prétend la propagande nationaliste, elles ne représentent qu’une fraction infime des suppressions de postes et du chômage... Elles ne représentent au plus que 4 à 5% des suppressions d’emplois. En France, par rapport à la moyenne européenne, c’est 20% en moins de délocalisations alors que le chômage et le sous-emploi battent leur plein en France...

En trente ans, environ 2 millions d’emplois industriels ont été détruits en France (1 913 500 entre 1980 et 2007). Cela représente 71 000 emplois détruits en moyenne chaque année, et un total de 36% des effectifs industriels. Eh bien, sur près de deux millions d’emplois détruits en 27 ans, seuls quelques dizaines de milliers peuvent être attribués à des délocalisations. Ce sont des chiffres gouvernementaux, ceux du ministère de l’économie et des finances, qui, pourtant tient à mettre en avant les délocalisations comme une cause principale de chômage en France !!!

La part des délocalisations n’a pas augmenté ces dernières années alors que le chômage de masse s’accroit, même si des exemples particuliers de délocalisations ou de menace de délocalisation sont sans cesse montés en épingle pour faire croire que c’est la concurrence qui détruit les emplois. Tout cela pour dissimuler la réalité de la phase nécrophile actuelle du capitalisme qui n’est plus conquérant et investisseur, ni en France ni ailleurs...

Si délocaliser vers le tiers monde était si rentable, rien n’aurait arrêté les capitalistes et il n’y aurait plus d’emploi du tout en Europe de l’ouest !!!

La réalité, c’est que la France n’est devenue un riche pays capitaliste que grâce à tous les capitaux étrangers qui viennent s’investir en France (troisième rang mondial pour les investissements de capitaux étrangers). Si les investissements en France baissent, ce n’est pas parce que les capitaux vont à l’étranger, mais parce que, dans le monde entier, les investissements productifs sont en chute libre avec l’effondrement du système...

Pourquoi choisir alors de souligner les délocalisations comme le fait Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière, quand elle déclare : " je veux me faire connaître, partager mes idées dans la lutte contre les licenciements, contre les délocalisations, faire partager aux travailleurs les richesses du pays."

On partage au sein du pays ? Et si "le pays" vole les richesses du monde, parce que c’est un pays impérialiste ?

« S’ils veulent investir à l’étranger, qu’ils piochent dans leur caisse, cela ne doit pas se faire au détriment de l’emploi en France », s’est indigné Jean-Pierre Mercier, de la CGT. Sous-entendu : c’est pour délocaliser que le patron supprime des emplois : pour investir "à l’étranger". Et c’est faux. Les patrons suppriment des emplois parce qu’ils ne veulent pas investir dans la production et qu’ils ne veulent plus que spéculer. Le capitalisme est en phase de destruction...

Or Jean-Pierre Mercier est de Lutte Ouvrière, une organisation d’extrême gauche....

Et il rajouté :

"Aujourd’hui nous sommes compétitifs en France et nous allons nous battre pour garder nos emplois".

"Nous" sommes donc en compétition avec les "travailleurs étrangers" !!!

"Nous" sommes des Français et pas des prolétaires du monde !!!

Jean-Pierre Mercier a assuré que le groupe avait d’"autres solutions que de supprimer des emplois pour faire face à des possibles baisses de ventes".

Comme si c’était les baisses des ventes qui nécessitaient des suppressions d’emplois...

L’extrême gauche a des solutions pour les patrons...

Comme si c’était une bonne idée d’entrer dans la logique des "solutions" qui est celle des syndicalistes réformistes !

La CGT PSA se donne des objectifs industriels : " Des garanties sur Aulnay :

C’est-à-dire l’application de la motion signée par 2200 salariés d’Aulnay en juin demandant un engagement par écrit de la Direction dans un accord tripartite (Syndicats, PSA , gouvernement) pour le maintien de la fabrication de la C3 à Aulnay jusqu’à son terme (au minimum décembre 2016) en deux équipes, avec un plan de charge permettant de garantir tous les emplois existant actuellement sur l’usine, intérimaire compris ; et l’attribution à Aulnay d’un futur modèle après la C3." (tract CGT du 8 novembre 2011 - la CGT PSA est tenue par Lutte Ouvrière)

Mais peut-on mener une lutte qui s’élargisse au delà de PSA Aulnay sur de tels objectifs ? Non !

On a pu entendre des militants syndicalistes d’extrême gauche déclarer au rassemblement des salariés de PSA contre les suppressions d’emplois : "Nous n’avons rien contre le fait que PSA embauche des travailleurs chinois ou brésiliens. Ils ont besoin comme nous de travailler et ce sont des frères de classe, mais cela ne doit pas se faire en supprimant des emplois de travailleurs en France." C’est une manière hypocrite de sous-entendre que ce sont les emplois en Chine ou au Brésil qui cassent les emplois en France. C’est faux ! Les emplois baissent partout dans le monde en ce moment, y compris en Chine : la mondialisation n’en est pas la cause, pas plus que les délocalisations. Si le patron veut le faire croire, ce n’est pas un hasard...

Le patronat n’est plus en train de mondialiser l’économie, il est en train de mondialiser la chute irrévocable de son système....

Le raisonnement précédent sous-entend qu’il s’agit simplement de délocalisations en vue d’augmenter les profits et que la racine de cette politique n’a rien à voir avec la crise que connait le système mondial. C’est faux.

Cette manière de raisonner laisse entendre que les suppressions d’emplois ne sont pas liées aux désordres financiers, boursiers, monétaires et économiques du système mondial. Et c’est faux.

C’est une manière de dire que le patron de PSA mène une politique particulière qui est particulièrement hostile aux travailleurs et qu’il suffirait que les travailleurs de PSA se mobilisent contre ce plan pour le faire reculer. Et c’est faux.

C’est faux parce que l’offensive contre les travailleurs n’est nullement cantonnée à PSA. La première des choses à faire pour élever le niveau de conscience et le rapport des forces serait de montrer aux travailleurs de PSA qui veulent se mobiliser que la lutte doit être générale et qu’il est vital de se mobiliser à des niveaux plus important qu’un site comme Citroën Aulnay et même qu’un groupe comme PSA. Il va falloir entraîner toute l’Automobile et même toute la classe ouvrière.

Les licenciements à PSA sont un ballon d’essai qui suit les licenciements et fermetures d’usines chez les sous-traitants de l’Automobile.

Les suppressions d’emplois à PSA ont le même motif que celles à la BNP Paribas, la Société générale et le Crédit agricole, Philips, Areva et Air France, notamment... Au lieu de particulariser PSA, des travailleurs conscients devraient lier les luttes des travailleurs entre elles, dans l’Automobile et au delà.

Les luttes des travailleurs des sous-traitants de Peugeot et Renault ayant été isolées et battues, il devient possible de s’attaquer à PSA d’abord puis, un peu plus tard, à Renault.

Est-ce que ces syndicalistes mènent une propagande active permettant aux salariés du reste de l’Automobile de comprendre et combattre cette manœuvre de division ? Nullement !

Les syndicalistes expliquent au contraire la situation site par site (défendre Aulnay), entreprise par entreprise, pays par pays.

Pour quelle raison, les travailleurs de PSA seraient-ils suivis par ceux de Renault sur l’objectif unique de "sauver l’emploi à PSA" ?

A visualiser sur lutte-ouvriere.org/documents/multimedia/interventions-publiques/article/soutien-aux-grevistes-de-la-surete

Une vidéo qui dur 3 minutes : sur le site même de lutte ouvrière, on peut voir une vidéo datée du 22 décembre. Arthaud se rend pour soutenir les grévistes.

Très bien. Discours économiste et syndicaliste pour l’augmentation. Rien à redire jusque là.

La propagande socialiste aurait pu être défendue, mais ce n’est pas la politique de LO. Le problème arrive dans une phrase exprimant un nationalisme plus que choquant. On trouve cette phrase à la fin de la vidéo de soutien aux grévistes des aéroports :

« Cet argent là ils l’ont cet argent là.

« D’ailleurs ils l’ont pour faire venir des travailleurs des autres pays pour vous remplacer.
(Applaudissement et cris d’enthousiasme)
« Cet argent c’est le vôtre !

« c’est le votre ! »

Un dérapage ? des jaunes ont été embauchés ? pourquoi avoir besoin de préciser qu’ils viennent d’autres pays ?

Il paraît qu’en interne, LO justifie les propos de sa porte-parole en disant que c’est une formulation tout à fait voulue qui viserait à ironiser sur les flics qui font le boulot des grévistes et pas des travailleurs étrangers qui nous prennent notre boulot...

Et la déclaration selon laquelle normalement l’Etat devrait aider les grévistes et pas les combattre, quelle norme de l’Etat bourgeois ces révolutionnaires prétendent-ils expliquer ?

Et les mêmes révolutionnaires qui expliquent à PSA Citroën Aulnay que les emplois des salariés de PSA ne doivent pas être pris par des salariés brésiliens ou chinois, là c’est une plaisanterie aussi ???

Ce que ne dit pas la porte parole de LO dans ce court reportage, c’est pourquoi le gouvernement se sent fort au point de faire venir les force de l’ordre pour faire le travail des agents de la sureté. C’est parce qu’il sait qu’il n’a rien à craindre des confédérations syndicales qui laissent faire. Alors que la crise s’accentue, provoque encore une série d’attaque, au travers de cette lutte, le gouvernement dénonce ces travailleurs comme des privilégiés, et s’en prend au droit de grève

Les confédérations laissent le gouvernement réprimer. Et à aucun moment elle ne dénonce leur politique criminelle.
Comme a aucun moment elle ne fait le lien entre la lutte de ces travailleurs et celles que mènent les travailleurs de citroen face aux licenciements,.... Ce sont les mêmes problèmes... et à aucun moment elle ne met en avant que face à cette crise si on se bat chacun dans notre coin, ici pour les salaires, la contres les licenciements, ici contre les suppression de poste et la privatisation.... on sera défait les uns apres les autres...

Alors qu’elle a l’écoute des travailleurs que L0 a des militants dans de nombreux secteurs, pourquoi ne pas proposer que l’ensemble des secteurs en lutte se coordonne pour débattre de la situation et comment militer en direction de l’ensemble de la classe ouvrière pour défendre la nécessité d’un mouvement de masse, mais cela elle ne le fera pas.... elle est en campagne comme tous les autres. tous les discours de lo aujourd’hui se résume à se faire le journaliste des luttes et appeler à voter pour montrer son mécontentement et certainement pas à défendre auprès des travailleurs que 2012 on s’en fout, il va falloir s’atteler a faire tomber la vieille société .

la suite

Messages

  • "Sur l’interview de J.P. Mercier par L’Huma, si le journaliste n’a pas déformé ses propos, ce "nous sommes compétitifs en France" est pour le moins très malheureux en effet. "

    Vérie.

    Ce qui est malheureux c’est de toujours touver des excuses comme si on parlait de petits garçons dans la cour de récréation.

    Il faut reconnaitre aux militants de LO, la pleine maitrise de leurs idées, de leurs déclarations, de leurs écrits, car justement ils sont plus que formés...

    Leur double langage est calculé et le réformisme dans cet affaire avance masqué sous le prétexte de s’adapter à "l’état d’esprit des travailleurs".

    Fumisterie au nom d’un pseudo réalisme. La direction de LO sait qu’elle traffique les idées qu’elle prétend défendre, mais elle le fait honnêtement au nom d’un réalisme qui s’appuie sur une photographie de l’intérieur du cerveau d’un travailleur.

    Mais depuis quand la politique se fait par rapport à ce qui se passe dans la tête d’une catégorie.

    Depuis quand Lénine ou Trotsky ou Marx ont analysé la situation mondiale avec comme référence le cerveau d’un ouvrier en Angleterre, ou en Russie, ou en Allemagne.

    Et qui plus est LO fait du cerveau ouvrier français, unrésumé de psychologie. "les travailleurs n’ont pas le moral" "ils ne sont pas combattifs".

    Sur quoi se fonde ces affirmations ?

    Qu’est ce que la combativité ?

    Cela semble aussi évident que de se poser la question : qu’est ce qu’une crise ?

  • Rencontre avec Eric Besson
    Autoplus.fr : Envisagez-vous des actions suite aux différentes annonces ?

    Jean-Pierre Mercier : Vendredi, nous allons rencontrer le maire d’Aulnay-sous-Bous, Gérard Ségura (élu PS, ndlr). Jeudi prochain, trois représentants syndicaux de la CGT seront reçus par le ministre de l’Industrie Eric Besson : un représentant de Renault, un de PSA Aulnay et un de la Fonderie du Poitou. Nous allons lui demander de signer un accord écrit, avec également la direction de PSA. Cet accord tripartite est la meilleure garantie contre la fermeture. Vous savez, la bataille contre une fermeture d’usine, c’est un, deux, voire trois marathons

    extrait de l’interview de jp Mercier au journalAutoplus en sept 2011 ;

    Ci git LO , cette organisation qui se reclamait communiste révolutionnaire. Repose en paix.

    Vive le communisme, a bas Arthaud, Mercier et tous les réformistes d’extrême gauche !

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