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Grève générale en Belgique ce lundi

lundi 30 janvier 2012, par Robert Paris

Les syndicats belges veulent donner l’impression de ne pas céder aux injonctions du gouvernement pour que les sacrifices retombent sur les travailleurs, mais, au delà d’une journée, rien n’est prévu et ce n’est pas ce qui peut suffire à faire reculer le gouvernement et les classes dirigeantes plus décidées que jamais à imposer une cure d’austérité.

Transports publics, aéroports, grandes entreprises, commerces, écoles, ... La grève générale de lundi contre les mesures d’austérité du gouvernement fédéral, première grève générale de 24 heures menée en front commun syndical depuis la grève d’octobre 2005 contre le pacte des générations, aura d’importantes répercussions sur de nombreux secteurs du pays. Des actions de sensibilisation, des barrages filtrants et des "piquets volants" sont annoncés. La grève générale de 24 heures qui a lieu ce lundi contre les mesures d’austérité du gouvernement fédéral, devrait avoir d’importantes répercussions.

Transports publics. À la SNCB, on annonce que la circulation des trains sera totalement interrompue à partir du dimanche 22h jusqu’au lundi 22h. Idem pour les Thalys qui seront limités ou supprimés dès dimanche soir. Le trafic reprendra progressivement mardi. Quant aux trains Eurostar, leur circulation sera interrompue de dimanche 22h jusqu’au lundi à 22h au départ et à destination de Bruxelles. Un service restreint de bus sera mis en place entre les gares de Bruxelles-Midi et Lille Europe.

Transport aérien. Du côté de l’aéroport de Bruxelles, le trafic risque d’être très perturbé. Des actions sont à prévoir mais leur ampleur n’est pas encore connue. L’aéroport de Charleroi sera quant à lui fermé. Aucun vol ne sera assuré ce 30janvier.

Circulation des trains totalement interrompue
Les transports en commun connaîtront de "fortes perturbations", aux dires des quatre sociétés de transport public du pays (SNCB, TEC, STIB, De Lijn). A la SNCB, on annonce que la circulation des trains sera totalement interrompue à partir du dimanche 22h00 jusqu’au lundi 22h00. Idem pour les trains internationaux à grande vitesse Thalys. Thalys signale que des trains seront limités et d’autres supprimés dès dimanche soir. Le trafic reprendra mardi mais quelques désagréments pourraient subsister ce jour. Quant aux trains Eurostar, leur circulation sera interrompue de dimanche 22h00 jusqu’au lundi à 22h au départ et à destination de Bruxelles. Un service restreint de bus sera mis en place entre les gares de Bruxelles-Midi et Lille Europe.

Au groupe TEC, on recommande aux voyageurs de prévoir d’autres solutions lundi, la société wallonne de transport en commun étant dans l’impossibilité de garantir le respect des horaires et des services.
Pour connaître avec précision l’ampleur des perturbations, les utilisateurs sont invités à consulter lundi les canaux d’informations habituels de leur société de transport. Sur la route, les militants syndicaux ont prévu des barrages filtrants. Le secteur du transport et de la logistique participera à la grève.

Aucun vol à partir de Charleroi
Le transport aérien sera également chamboulé. L’association des pilotes belges, la Belgian Cockpit Association (BeCA), a appellé les pilotes de ligne à suivre la grève. La BeCA représente environ 800 pilotes de ligne et ingénieurs aéronautiques. Du côté de l’aéroport de Bruxelles, il n’y a pour l’heure pas d’indications qu’il y aura un impact sur la continuité des opérations. Des actions sont à prévoir mais leur ampleur n’est pas encore connue. Quoi qu’il en soit, les importants problèmes attendus dans les transports en commun et sur les routes pèseront sur l’accessibilité de l’aéroport.

L’aéroport de Charleroi (BSCA), deuxième du pays en termes de passagers, sera quant à lui fermé. Aucun vol ne sera assuré ce 30 janvier. Quant à la distribution du courrier, bpost n’est pas en mesure de dire quelles seront l’ampleur des perturbations ni leur localisation. La CSC a déjà annoncé la fermeture du centre de tri de Fleurus (Charleroi X). De nombreuses grandes entreprises, industrielles et de services (commerces, banques, etc.), seront également touchées d’une manière ou d’une autre dans le pays.

Forte mobilisation à Charleroi
A Bruxelles, l’usine Audi sera fermée et des piquets de grève ou d’informations sont annoncés devant plusieurs entreprises (Peugeot Meiser, Carrefour Berchem-Sainte-Agathe, BNB, Dexia Banque, AG Insurance, ...). Des commerces et grandes surface devraient fermer leurs portes. A noter qu’une réunion informelle des membres du Conseil européen est prévue ce lundi dans le centre de la capitale. A Charleroi, où la mobilisation syndicale s’annonce particulièrement importante, on prévoit la fermeture des zonings industriels de Gosselies (Sonaca, Caterpillar, Sabca, ...), de Fleurus (AGC, hélio, etc.) et d’Heppignies. Les banques du centre-ville et les artères commerciales de Charleroi devraient également être fermées, de même que les centres commerciaux City Nord, Ville 2 et Cora Châtelineau.

Toujours dans le Hainaut, de nombreux zonings seront inaccessibles dans les régions de Mons et La Louvière : à Manage, Houdeng (Garocentre), Strépy-Bracquegnies, Soignies, Ghlin-Baudour, Frameries, Dour, Feluy ou encore Chapelle. Le SETCa-Centre annonce également la fermeture de banques et de crèches. Une action "Minorités silencieuses" est prévue, rue du 11 novembre, à 11h00, au domicile d’Elio Di Rupo.

Blocage aux frontières avec l’Allemagne
A Liège et dans sa région, plusieurs grandes entreprises, mais aussi les entreprises de travail adapté, les prisons, des grandes surfaces et galeries (Cora, Belle-Ile, Médiacité, etc.) seront touchées par le mouvement. Un rassemblement est notamment prévu par la CSC, dès 9h30, place du Marché à Liège. Des actions de sensibilisation avec distribution de tracts et des barrages filtrants sont annoncés à Eupen et dans le centre de Verviers. Un blocage des frontières avec l’Allemagne est prévu en collaboration avec le syndicat allemand DGB.

Dans le Brabant wallon, l’accès aux zonings industriels de Nivelles Sud, Wavre Nord, Wauthier-Braine et Sainte sera bloqué.
En province de Namur, le programme syndical prévoit des assemblées générales, des animations syndicales et des distributions de tracts.
Dans le Luxembourg, ce sont les zonings de Virton et Arlon qui seront bloqués. Certains grands magasins seront touchés par la grève à Marche-en-Famenne et à Arlon.

La situation en Flandre ?
Enfin, en Flandre, la grève de membres du personnel de l’agentschap voor Maritieme Dienstverlening en Kust risque d’avoir des conséquences sur la navigation maritime. Des ports, comme Zeebrugge, seront aussi touchés. Les écoles, tous réseaux confondus, en Flandre également, ne seront pas davantage épargnées. Si les écoles ont l’obligation d’accueillir et d’offrir un encadrement minimum aux élèves qui s’y rendront, la présence devant certains établissements scolaires de "piquets volants" issus d’autres secteurs professionnels n’est pas exclue.

Dans divers hôpitaux de Wallonie, des actions de sensibilisation et des arrêts de travail sont prévus. Un service minimum sera de toute façon assuré.

La Fédération des associations sociales et de santé (FASS), qui représente le secteur de la santé extra-hospitalier, a appelé toutes les associations membres à participer à la grève. Enfin, signalons que les métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB (MWB-FGTB) ont d’ores et déjà averti que cette grève générale ne serait pas la dernière si leurs revendications devaient ne pas être entendues. Et les MWB-FGTB d’évoquer d’éventuelles grèves de 48 voire 72 heures.

Examens reportés en Polytech à l’ULB
La grève ne devrait par contre pas perturber les examens dans les universités, ceux-ci étant déjà terminés, à l’exception de l’ULB qui a décidé de reporter les examens prévus le 30 janvier prochain, jour de grève nationale, a-t-elle indiqué jeudi, alors qu’elle avait annoncé un maintien des examens quelques jours plus tôt. Cette disposition concerne le nombre réduit d’examens organisés au niveau du Master au sein de l’Ecole Polytechnique de l’ULB.

Plusieurs examens étaient fixés le 30 janvier en Polytech dans le cadre d’une formation proposée en collaboration avec la Vrije Universiteit Brussel (VUB).

"L’Ecole polytechnique a décidé de reprogrammer les examens et de les reporter à une date ultérieure", explique l’université. "Les étudiants concernés ont été prévenus cet après-midi et ont été invités à prendre contact avec les enseignants pour convenir d’une autre date", ajoute-t-elle.

Messages

  • La Belgique a connu lundi une nouvelle journée de grève qui a très fortement perturbé l’activité économique et les transports, notamment internationaux, dans le cadre d’un mouvement de protestation contre l’austérité qui culminera la semaine prochaine.

    La tension est de plus en plus forte entre le nouveau gouvernement marqué à droite, entré en fonction début octobre, et la gauche politique et syndicale.

    Les syndicats dénoncent un programme de réformes visant à réaliser 11 milliards d’euros d’économies en cinq ans, qui prévoit notamment de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, contre 65 aujourd’hui, à partir de 2030.

    Ils demandent aussi l’abandon du "saut d’index" prévu pour 2015, avec pour conséquence que les salaires ne s’aligneront plus automatiquement sur l’augmentation du coût de la vie.

    Les partis de gauche, Parti socialiste en tête, appuient avec force les revendications syndicales. Ils reprochent en outre à plusieurs ministres membres de la N-VA, le parti nationaliste flamand qui domine la coalition, des liens avec l’extrême droite, ce qui renforce la polarisation droite-gauche dans un pays habitué au consensus.

    La mobilisation avait commencé début novembre par une grande manifestation ayant rassemblé 120.000 personnes à Bruxelles, mais marquée par des incidents au cours desquels une centaine de policiers avaient été blessés.

    Des grèves "tournantes" de 24 heures ont ensuite touché plusieurs provinces. Ce lundi, le mouvement concernait le Brabant flamand et le Brabant wallon, les deux provinces autour de Bruxelles, ainsi que la capitale belge.

    Lundi prochain, c’est l’ensemble du royaume qui devrait tourner au ralenti en raison d’une grève "nationale". Mais de nouvelles actions pourraient être organisées dès janvier "si le gouvernement met les syndicats devant le fait accompli", a prévenu le chef du syndicat socialiste FGTB, Rudy De Leeuw.

    Lundi, près de 300 vols ont été annulés au départ et à l’arrivée de Bruxelles, soit 48% du trafic prévu, en raison notamment d’une grève des bagagistes.

    Le trafic ferroviaire était également extrêmement affecté. Tous les Thalys reliant la France à la Belgique, aux Pays-Bas et à l’Allemagne ont été supprimés. Les Eurostar au départ de Londres s’arrêtaient à Lille.

     ’Concertation’ ou ’leurre’ ? -

    "Je vais avoir quelques problèmes", a expliqué à l’AFP un touriste italien surpris à la gare du Midi à Bruxelles. "Quelqu’un m’a dit ’peut-être que ce serait mieux si vous attendiez demain’, mais demain, je dois travailler et je ne veux pas payer une autre nuit d’hôtel".

    "On peut comprendre que certains touristes soient un peu égarés, mais cela fait des semaines déjà que le calendrier d’action est connu", s’est justifiée une responsable syndicale, Marianne Lerouge.

    Aucun train ne circulait à Bruxelles ni dans les deux provinces. Et le mouvement devrait faire sentir ses effets jusqu’à mardi matin. Dans la capitale, tous les transports publics — métro, tram et bus— étaient à l’arrêt.

    L’action a aussi perturbé la vie économique. Les grévistes avaient installé des "piquets" pour bloquer l’accès aux zones industrielles et organisé des barrages bloquants ou filtrants aux entrées de Bruxelles. Écoles et services publics étaient également affectés.

    "A Bruxelles, on n’a jamais vu une telle mobilisation depuis 20 ans. Des entreprises ont fait grève pour la première fois. Des secteurs qui sont compliqués à mobiliser ont répondu à l’appel, comme les maisons de repos, les hôtels ou les banques", s’est réjoui Nic Görtz, un responsable du syndicat chrétien CSC, le premier syndicat belge.

    La Chambre de commerce de Bruxelles a déploré le blocage de la capitale, estimant à "200 millions d’euros" le coût d’une mise à l’arrêt de l’activité économique pendant une journée.

    Alors que le gouvernement prône la "concertation" entre les partenaires sociaux, les syndicats dénoncent un "leurre". "Dès que l’on aborde un sujet de discussion, que ce soit le saut d’index ou la fiscalité, on nous rétorque que la N-VA refusera toujours d’y toucher", a regretté un dirigeant de la FGTB, Philippe Van Muylder.

  • La Belgique a connu lundi une journée de grève qui a très fortement perturbé les transports internationaux. Un mouvement similaire est déjà prévu lundi prochain, avec une réduction du trafic ferroviaire dès dimanche soir. Les syndicats dénoncent un programme de réformes visant à réaliser 11 milliards d’euros d’économies en cinq ans, qui prévoit notamment de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 67 ans, contre 65 aujourd’hui, à partir de 2030.

    Tous les Thalys reliant la France à la Belgique, aux Pays-Bas et à l’Allemagne avaient été été supprimés. Quelques problèmes subsisteront mardi. Ainsi le train en provenance de Liège, départ prévu 5h51 à et devant arriver à 8h59 à Paris-Nord ne circulera pas mardi . Le Thalys qui devait partir d’Ostende à 06:09 ne circulera pas toutefois la liaison sera assurée de Bruxelles-Midi (7h43) à Paris-Nord (9h05).

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