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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Saint-Antoine

jeudi 2 février 2012, par Robert Paris

Faire grève ensemble

La Pneumo est toujours en grève contre son déménagement à Tenon et ce depuis le 13 décembre. La colère de l’ensemble des personnels du même hôpital est toujours là aussi, faute de personnel et de conditions de travail correctes et parce que les services valsent à droite et à gauche, les uns après les autres et que les personnels ne veulent pas jouer à ce jeu des chaises musicales qui diminue encore les effectifs. De nombreux services de Saint-Antoine avaient fait grève ou manifesté leur colère, mais on leur a fait reprendre le travail et la Pneumo est maintenant seule. Voilà comment les brillantes stratégies syndicales ont isolé une lutte pour qu’elle puisse tranquillement s’user, la direction, elle, jouant le jeu d’assigner au minimum pour que la grève s’use au maximum…

On ferme….

Pendant que les gynécologues se dorent la pilule en Guadeloupe, invités par un congrès, aux frais de la princesse, la Maternité, le CIVG et la PMI ferment. Pour la fermeture, une fête était prévue pour se dire au revoir, mais là, plus question que ce soit payé par les labos : on demande au personnel de ramener à boire et à manger. Beaucoup refusent de participer à cette mascarade pour exprimer leur désaccord avec cette fermeture et avec la pingrerie jusqu’au bout des chefs de service !

Trop, c’est trop !

Un grand nombre de CDD sont remerciés au bout de cinq mois. Ce n’est ni parce que leur travail ne satisfait pas, ni parce que le service n’a plus besoin de personnel. Non, c’est parce qu’ils étaient seulement la variable d’ajustement pour éviter que le manque de personnel entraîne une colère qui explose à nouveau…. Et ça continuera tant que la direction pourra compter sur notre dévouement pour éviter d’embaucher, refuser de remplacer les retraités partants et les malades et nous laisser en nombre très insuffisant dans les services.

Tournant à 180° à la Maternité de Tenon

Tenon, qui devait récupérer une partie importante des accouchements de Saint-Antoine, n’a cessé jusque récemment de refuser des mamans faute de place disait la direction. Puis, d’un seul coup, changement complet : c’est le branle-bas de combat pour inscrire le maximum possible d’accouchements. La direction se serait-elle aperçu que ce n’était pas normal de renvoyer ainsi les mamans ? Pas du tout ! Elle s’est seulement aperçue que Tenon allait se retrouver en dessous de la barre fatidique des 2500 accouchements ! Et maintenant, la direction se rend compte qu’il faudrait que la Maternité de Tenon soit attirante… Mais, pour cela, il faudrait bien plus que prendre des inscriptions : c’est des grands travaux qui seraient nécessaires et pas seulement au bloc opératoire. Et aussi des embauches…

AAAPHP

L’APHP, dans la foulée de l’Etat français, a perdu son AAA. Vous pensez sans doute que cela n’a pas d’importance puisque la Santé n’aurait rien à voir avec la finance et le jeu des crédits sur les marchés financiers ? Erreur. L’APHP est aussi un emprunteur sur les marchés financiers, voyez-vous, et le fait qu’elle perde sa notation AAA prouve qu’on estime qu’elle possède dans son capital trop de titres pourris dont les dettes souveraines. Donc l’APHP a aussi spéculé avec l’argent qui aurait dû être destiné uniquement aux malades et au personnel…

Et nos RTT ?

Les médecins ont signé un accord avec le gouvernement concernant leurs RTT. Ils estiment ainsi avoir soigné leur propre problème, mais celui de l’ensemble de l’hôpital public n’est-il pas aussi le leur ? Ah bon ! Ils peuvent soigner sans infirmières, sans aides-soignantes, sans personnel administratif, sans cuisine, sans personnel d’entretien… Quant au problème des jours à prendre à l’AP qui est une véritable maladie, ces médecins, en accord avec le gouvernement, ont juste mis un pansement dessus…. Inutile de baratiner et de signer un accord à part avec les médecins : la seule manière de soigner la question brûlante des RTT est d’embaucher massivement du personnel !


BTP = je Banque Ton Pognon

L’hôpital Sud Francilien était considéré comme un exemple de partenariat réussi public/privé. Eh bien, c’est un succès effectivement… pour le privé ! L’ouvrage a rapporté trois fois plus que prévu au constructeur et coûté trois fois plus au public. Et malgré un milliard d’euros déboursés, il y avait 800 malfaçons qui ont occasionné autant de retards de construction qu’il a fallu payer aussi à l’organisme gestionnaire de l’hôpital. Et c’est là que cela se corse : c’est la société de BTP Eiffage qui est le constructeur responsable des malfaçons et retards et le gestionnaire c’est aussi Eiffage. Du coup, le public paie pour les retards à… Eiffage ! C’est cela le privé : construire la santé … des profits !

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