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Dans le monde, une classe en lutte...

jeudi 2 février 2012, par Robert Paris

Nous faisons volontiers la publicité ici de textes écrits par des camarades de "Dans le monde, une classe en lutte..."

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LES DIFFÉRENTES FORMES DE LA LUTTE DE CLASSE DANS LE MONDE

La grève et rien d’autre

Zambie – 18/10/2011 – 2 000 mineurs de la com­pa­gnie chi­noise NFC Africa Mining en grève pour les salai­res et contre des condi­tions de tra­vail par­ti­cu­liè­rement dures.

Brésil – 13/10/2001 – Fin d’une grève de 28 jours des pos­tiers suite à une décision du Tribunal du tra­vail ordon­nant le tra­vail du week-end pen­dant 21 jours pour absor­ber les 185 mil­lions d’objets en souf­france. Le syn­di­cat est contraint de se plier au juge­ment sous peine d’une amende de 28 000 $ par jour si la grève se pour­suit. Le tout pour une aug­men­ta­tion de salaire de 6,8 % à partir du 1/08 qui ne com­pense pas l’infla­tion.

France – De nom­breu­ses grèves pour les salai­res (du moins celles dont les médias par­lent un peu).

 SNWM – St Florent (Cher) : 2 journées dis­tinc­tes de grèves de 24 heures don­nent 5 % (au mini­mum 60 euros) et 2,50% sur les primes.

 SNDP – Gacé (Orne) Suite de grève : aug­men­ta­tion dégr­es­sive de 6 % à 3 % sui­vant le salaire, et un 13e mois.

 Schneider – Mâcon (Saône-et-Loire) Maintenance des sites nuclé­aires, 15 chan­tiers en grève pour un salaire mini­mal de 1 700 euros men­suels.

 27/10/2011 – Paris, Hôtel Novotel – 20 jours de grève contre la sous-trai­tance du net­toyage dans les hôtels du groupe Accor. Projet d’un comité de lutte d’occu­pa­tion d’un des hôtels du groupe.

 28/10/2011 – Fonderies du Poitou (culas­ses d’alu­mi­nium, sous-trai­tant de Renault) à Ingrandes-sur-Vienne (Vienne). En grève depuis le 2 sep­tem­bre contre un chan­tage à la fer­me­ture si les 300 ouvriers n’accep­tent pas une réd­uction de leurs salai­res (entre 15 et 23 %). Un pro­to­cole syn­di­cal approuvé à 95 % par les grév­istes entraîne la reprise du tra­vail. La direc­tion renonce à son « plan de compé­ti­tivité » contre des dis­cus­sions en vue d’une reprise et d’un enga­ge­ment à renon­cer à « toute forme d’occu­pa­tion de l’entre­prise ».

Canada – 26/10/2011 – Les chan­tiers de cons­truc­tion étant para­lysés par des grèves sau­va­ges répétées, les 2 syn­di­cats du bâtiment COQMCI et FTQ Construction (110 000 syn­di­qués sur 153 000 tra­vailleurs du sec­teur) n’ont pu qu’appe­ler à la reprise du tra­vail, toute sus­pi­cion d’orga­ni­ser les grèves sau­va­ges expo­sant à des amen­des allant jusqu’à 70 000 $ par journée de débra­yage.

Inde – 14/10/2011 – Adagodi (Bengalore). Depuis deux semai­nes, l’usine Bosch (2 500 tra­vailleurs) est lock-outée (fermée tem­po­rai­re­ment à l’ini­tia­tive de l’employeur) suite à une grève perlée entamée le 29 sep­tem­bre. Ce sous-trai­tant équi­pem­entier (équi­pement de moteurs Diesel) exploite aux Indes 25 000 tra­vailleurs sur d’autres sites et est cou­tu­mier du lock-out en rép­onse aux reven­di­ca­tions ouvrières, comme en 2010 dans 2 de ces usines. Sahaganj dans le West Bengal. Les 900 ouvriers de l’usine Dunlop sont lock-outés parce qu’ils se sont opposés au trans­fert de matières pre­mières vers d’autres usines en pré­vision de la fer­me­ture du site. Les salai­res sont impayés depuis deux mois. La fer­me­ture per­met­trait de juteu­ses spé­cu­lations immo­bi­lières.

Australie – 20/09/2011 – Toyota Australia menace de fermer l’usine d’Altona près de Melbourne alors que 3 grèves dis­tinc­tes d’une journée des 3 000 ouvriers et de cen­tai­nes d’autres chez des sous-trai­tants mar­quent le refus des pro­po­si­tions patro­na­les : baisse des salai­res réels avec pro­po­si­tion d’aug­men­ta­tion sur trois années, lar­ge­ment inféri­eure à une infla­tion de 4,50 % ; le syn­di­cat AMWUest très réticent quant à la pour­suite de la grève (refu­sant par exem­ple l’orga­ni­sa­tion de piquets) alors que Toyota tente de pour­sui­vre ses acti­vités avec l’embau­che de jaunes, tem­po­rai­res et inté­rim­aires.

 23/09/2011 – 300 tra­vailleurs de la firme amé­ric­aine Jeld-Wen (portes et fenêtres) des 4 usines d’Australie (Sydney, Melbourne, Adélaïde et Perth) sont en grève depuis le 6 sep­tem­bre, refu­sant le chan­tage à la fer­me­ture s’ils n’accep­tent pas des réd­uctions de salai­res et la sup­pres­sion des primes. Ils sont en conflit avec le syn­di­cat sur la conduite de la grève.

 30/10/2011 – La com­pa­gnie aéri­enne Qantas a établi un cer­tain nombre de filia­les low cost dans différents pays du Sud-Est asia­ti­que, et Jetstar en Australie, avec des salai­res inférieurs de 20 % à ceux de Qantas. Le 21/09, 4 000 tra­vailleurs au sol (baga­gis­tes, fret entre­tien) ont fait grève contre le trans­fert à la sous-trai­tance avec des pertes de salai­res. Des grèves perlées répétées et le refus des ouvriers d’entre­tien de faire des heures sup­plém­ent­aires entraînant depuis des semai­nes d’impor­tants retards, Qantas décide le 30/10 un lockout inter­rom­pant tota­le­ment tout trafic et blo­quant 70 000 pas­sa­gers.

Allemagne – 7/10/2011 – Une journée de grève est lancée par le syn­di­cat IG Metall dans les usines Airbus de Hambourg (8 000), Brême (2 000), Buxtehude (200), sur les 16 000 tra­vailleurs alle­mands du groupe aux­quels s’ajou­tent 4 800 tem­po­rai­res et ouvriers de la sous-trai­tance dans le cadre de dis­cus­sions pour un contrat qui vou­drait impo­ser une nou­velle orga­ni­sa­tion du tra­vail et l’embau­che de plus de tem­po­rai­res, en vue d’accroître la pro­duc­ti­vité glo­bale de 8 %. Indonésie – 5/10/2011 – Nestlé, usine de Nescafé à Panjang. Le 21/09, grève avec occu­pa­tion après que des négoc­iations avec le syn­di­cat SBNIP ont échoué. Devant les mena­ces, l’usine est évacuée et les grév­istes se replient sur un ter­rain de foot proche. Dans une alter­nance de grèves, de repri­ses et de dis­cus­sions, 53 des 67 syn­di­qués de l’usine sont licen­ciés. Au même moment, Nestlé a des pro­blèmes simi­lai­res au Pakistan (où il exploite la plus grande usine lai­tière du monde), notam­ment pour la régu­la­ri­sation de 250 contrac­tuels ; le pré­sident du syn­di­cat est sus­pendu.

Grève et répression violente

Corée du Sud – 9/10/2011 – Chantiers navals Hanjin Heavy Industries and Construction (HHIC), 4 000 ouvriers mani­fes­tent en soli­da­rité avec une sou­deuse, déléguée du syn­di­cat KCTU, qui occupe le sommet d’une grue à 35 mètres de hau­teur. Ils pro­tes­tent contre le licen­cie­ment de 400 d’entre eux, ce qui pré­sage le trans­fert des chan­tiers aux Philippines où les salai­res sont le dixième de ceux de Corée. Le conflit a débuté en déc­embre der­nier mais alors, après 190 jours de grève, un accord secret entre les diri­geants du KCTU et la direc­tion met fin à la grève ; le tri­bu­nal avait ordonné des pour­par­lers. La mani­fes­ta­tion est atta­quée par les flics : 50 arres­ta­tions. La grév­iste de la grue est fina­le­ment des­cen­due après 390 jours dans le ciel à la suite d’un accord qui prévoit la réemb­auche de 94 licen­ciés et la mise à la retraite des 306 autres. Mais rien n’est vrai­ment réglé car la firme ne renonce pas à la délo­ca­li­sation, n’a pas res­pecté un pré­cédent accord et pour­rait enga­ger des pour­sui­tes contre celle qui est deve­nue une sorte d’héroïne ouvrière pour « vio­la­tion de la pro­priété privée ».

Chili – 6/10/2011 – C’était la 132e mani­fes­ta­tion de 2011 des lycéens, étudiants, profs et parents, pour une édu­cation gra­tuite pour tous et orga­nisée par l’État ; le système hérité de Pinochet était privé, coûteux et sél­ectif socia­le­ment. Les uni­ver­sités sont occupées, des bar­ri­ca­des érigées et la répr­ession par­ti­cu­liè­rement dure : des cen­tai­nes de blessés et 250 arres­ta­tions. D’autres mani­fes­ta­tions tout autant réprimées dans les prin­ci­pa­les villes du pays : Valparaiso (2 500), Valdivia (1 000), Antofagasta… La méd­iocre qua­lité du système édu­catif res­treint les pos­si­bi­lités d’études et influe sur le dével­op­pement éco­no­mique : plus de 60 % de la popu­la­tion est pra­ti­que­ment dans l’impos­si­bi­lité d’accéder aux études au-delà du pri­maire. Un des pro­blèmes cen­traux est que le sec­teur secondaire des écoles d’État est de si méd­iocre qua­lité qu’il rend pres­que obli­ga­toire le recours au privé payant. Mais même ceux qui ont accès aux uni­ver­sités se trou­vent devant la même méd­iocre qua­lité, situa­tion encore accrue par la réd­uction des sub­ven­tions publi­ques. D’où les rév­oltes de tous les acteurs du système édu­catif.

Indonésie – Nouvelle-Guinée – Papouasie – 19/10/2011 – Mine d’or et de cuivre de la com­pa­gnie Freeport Mc MoRan. En juillet der­nier, une grève de 8 jours des 12 000 tra­vailleurs du site s’était ter­minée par des pro­mes­ses de dis­cus­sion sur les salai­res (2 $ de l’heure, les patrons en offrant 3 et la reven­di­ca­tion étant de 14,50). Ces pour­par­lers n’ayant mené nulle part, la grève a repris le 15/09. Une mani­fes­ta­tion au port de Tmiko est atta­quée par l’armée : 1 mort, des dou­zai­nes de blessés. Des cen­tai­nes d’ouvriers blo­quent les entrées de la mine, l’aéroport local, et cou­pent le pipe­line de 110 kilomètres qui évacue le mine­rai. De nou­vel­les atta­ques font 3 tués et des blessés. Au même moment, une autre mine de la société Freeport est en grève au Pérou, aussi pour les salai­res.Inde – 13/10/2011 – Maruti Suzuki India. On en par­lera dans le pro­chain bul­le­tin.
Occupations d’usines, de lieux publics et autres

Uruguay – 20/10/2011 – 5 000 mét­allos syn­di­qués à l’UNTMRA, en grève depuis le 10/10, occu­pent 40 usines pour le renou­vel­le­ment du contrat col­lec­tif, contre des pro­po­si­tions patro­na­les d’une aug­men­ta­tion mini­male des salai­res, et reven­di­quent la semaine de tra­vail à 44 heures (elle est actuel­le­ment de 48 heures) sans réd­uction de salai­res, la fin du système de primes et une trans­for­ma­tion de la clas­si­fi­ca­tion des emplois.Belgique – 4/10/2011 – Les 2 der­niers hauts-four­neaux de l’ex-aciérie Cockerill Ougrée à Seraing, près de Liège, repris par Arcelor Mittal, sont menacés de fer­me­ture. Pendant que les syn­di­cats pala­brent, les tra­vailleurs occu­pent le bâtiment direc­to­rial et séqu­estrent 6 direc­teurs une ving­taine d’heures. Ceux-ci sont délivrés par les flics et après l’inter­ven­tion des délégués syn­di­caux, hués et plus ou moins molestés. Les syn­di­cats ne peu­vent faire autre chose qu’enté­riner l’occu­pa­tion du site (la sidér­urgie wal­lonne n’emploie plus que 3 000 ouvriers contre 17 000 en 1980).


Les dirigeants séquestrés, injuriés,malmenés ou plus

France – 29/06/2011 – Plancy l’Abbaye (Aube). Après une pre­mière séqu­est­ration du direc­teur d’un hôtel de Troyes, alors que s’y tient un comité d’entre­prise, les 38 ouvriers séqu­estrent le patron pour avoir le paie­ment de leurs salai­res. Délivré par pas moins de 40 gen­dar­mes. Un plan social est annulé, de même que la liqui­da­tion judi­ciaire le 25/10.

 MBF Technologies (sous-trai­tant auto­mo­bile, 1 700 tra­vailleurs sur 7 sites), Saint-Claude (Jura). 199 tra­vailleurs sur 450 doi­vent être licen­ciés. Après quatre semai­nes de grève et le blo­cage des chaînes de mon­tage, un cadre est séqu­estré 24 heures.

 16/09/2011 – Constellium (trans­for­ma­tion de l’alu­mi­nium) à Ham (Somme) veut sup­pri­mer 127 postes sur 200. Le ven­dredi, 5 diri­geants sont séqu­estrés mais les ouvriers se font blou­ser comme des bleus : dans la nuit, alors qu’ils dis­cu­tent à la porte avec les flics, d’autres flics font évader les 5 der­rière l’usine après en avoir cisaillé la clôture.

 25/09/2011 – Still à Montataire (Oise, cha­riots élé­vateurs). Fermeture de l’usine envi­sagée dans le cadre d’un regrou­pe­ment, avec 250 ouvriers licen­ciés. Deux diri­geants séqu­estrés et relâchés après six heures. Reprise de dis­cus­sions.

 5/09/2011 – Fin de partie. Criminilisation des luttes. 15 pos­tiers qui avaient bloqué le hall d’entrée de la direc­tion des ser­vi­ces pos­taux des Hauts-de-Seine sont pour­sui­vis pour séqu­est­ration et condamnés à 1 500 euros d’amende avec sursis, et aux frais (le pro­cu­reur avait requis de cinq à dix ans de prison).

Blocage d’usines, routiers ou autres

France – 4/10/2011 – Chacun se sou­vient du bras de fer engagé contre la fer­me­ture de la raf­fi­ne­rie de Dunkerque, et des ten­ta­ti­ves de blo­cage d’un cer­tain nombre de raf­fi­ne­ries lors du mou­ve­ment de l’automne 2010 contre la réf­orme du système de retraite (voir pré­cédents bul­le­tins). LyondellBasell est un com­plexe pét­roc­hi­mique à Berre (Bouches-du-Rhône près de Marseille) com­por­tant une raf­fi­ne­rie (370 tra­vailleurs sur les 1 250 du site). La fer­me­ture de la raf­fi­ne­rie se situe dans le pro­lon­ge­ment d’une poli­ti­que mon­diale visant à transférer les raf­fi­ne­ries à proxi­mité des lieux d’extrac­tion du brut. La grève se décl­enche le 27 sep­tem­bre 2011 à l’annonce de la fer­me­ture, et le blo­cage s’orga­nise pour tout le trafic des ins­tal­la­tions pét­roc­hi­miques de Berre. Le 8 octo­bre, l’inter­syn­di­cale fait approu­ver la levée du blo­cage et le redém­ar­rage de la raf­fi­ne­rie jusqu’à fin déc­embre. À partir de jan­vier 2012, elle sera mise en sécurité pour pou­voir repar­tir, si se prés­ente un repre­neur. Pas de licen­cie­ment jusqu’au 31 mars 2012 mais aucune garan­tie après.

L’émeute

Mayotte – 9/11/2011 – Depuis le 27/09, pra­ti­que­ment toute la popu­la­tion se dresse contre la vie chère, demande une baisse auto­ri­taire des prix des pro­duits de pre­mière néc­essité. Régulièrement, entre 1 000 et 4 000 mani­fes­tants se heur­tent aux gen­dar­mes et CRS envoyés sur place ; bar­ra­ges rou­tiers, pilla­ges, une sorte de guér­illa urbaine qui déb­orde les orga­ni­sa­teurs syn­di­caux et qui fina­le­ment contraint le pou­voir à faire quel­ques conces­sions ; mais aucun des syn­di­cats de l’inter­syn­di­cale n’a signé le projet d’accord présenté. Le mou­ve­ment est tou­te­fois sue­le­ment sus­pendu : les pres­sions de la base ne sont pas étrangères à cette pru­dence, beau­coup jugeant que les avancées sont mineu­res. Birmanie – Octobre 2011 – Un tiers des 50 mil­lions d’habi­tants appar­tien­nent à des mino­rités eth­ni­ques dure­ment com­bat­tues par le pou­voir cen­tral mili­taire. Ces der­niers mois, ces conflits se sont pola­risés avec les Kachin autour de la cons­truc­tion de bar­ra­ges hydroél­ect­riques par les Chinois, dont celui de Myistan dont la pro­duc­tion est des­tinée à la Chine. Suite à de vio­lents com­bats et aux oppo­si­tions poli­ti­ques inter­nes, cette lutte qui était deve­nue un sym­bole de rés­ist­ance a abouti à la sus­pen­sion des tra­vaux.

La récupération

Une enquête menée en 2011 auprès de 10 000 ados a révélé que 9 % d’entre eux considèrent normal le sho­plif­ting. Cela se pra­ti­que par­tout, sur­tout en Inde, au Maroc ou au Brésil, mais à un niveau iden­ti­que au Japon ou en Suisse. C’est une pra­ti­que aussi vieille que le com­merce et il est signalé par sa répr­ession dès le XVIe siècle en Grande-Bretagne. Le « Shopping Act » de 1699 punis­sait de la pen­dai­son tout « vol à l’éta­lage », toute mar­chan­dise d’une valeur supéri­eure à 5 shil­lings.

LES OFFENSIVES DU CAPITAL EXPLOITANT LA CRISE

Turquie – Octobre 2011 – Des tra­vailleurs du cuir voient fermer leur usine de pro­vince et sont transférés d’office dans une autre usine du groupe, dans la capi­tale. Comme ils n’ont pu trou­ver de loge­ment (refus de leur accor­der un jour de congé pour ce faire), ils cou­chent dans l’usine une nuit : 36 licen­ciés pour occu­pa­tion illé­gale.

États-Unis – 23/09/2011 – Dans la nou­velle usine Volkswagen de Chattanooga dans le Tennessee, les 2 000 ouvriers seront à 12 $ de l’heure (8,6 euros). Mais les quel­que 500 tem­po­rai­res et ceux recrutés par le sous-trai­tant Aerotek pour l’entre­tien et autres emplois annexes ne seront qu’à 8 $ de l’heure (5,70 euros), ce qui, pour 40 heures, fait moins que le SMIC de France. Les condi­tions de tra­vail sont à la hau­teur : au second retard de 5 à 6 minu­tes deux semai­nes consé­cu­tives, licen­cie­ment garanti, de même pour un jour d’absence les 6 pre­mières semai­nes de tra­vail. Aucun pro­blème de recru­te­ment dans ces condi­tions : dès la pre­mière annonce de 1500 pro­mes­ses d’embau­che, 35 000 can­di­dats se sont présentés. 13/10/2011 – Honeywell, Kansas City, Missouri, les tra­vailleurs en grève rejet­tent un nou­veau contrat qui prévoit, entre autres conces­sions, une baisse des salai­res pour les entrants qui ne pour­ront voir chan­ger leur statut que dans cinq ans. 9/09/2011 – Effet boo­me­rang – Pour main­te­nir leur compé­ti­tivité mon­diale, les capi­ta­lis­tes US misent non pas sur l’exploi­ta­tion de la force de tra­vail mais sur les inves­tis­se­ments tech­no­lo­gi­ques de pointe. Non seu­le­ment cela ne résout pas le pro­blème du chômage mais cela pose des pro­blèmes de recru­te­ment : impos­si­bi­lité de trou­ver des pro­fes­sion­nels qua­li­fiés à la hau­teur (l’armée a le même pro­blème pour trou­ver des volon­tai­res assez qua­li­fiés pour mani­pu­ler les tech­no­lo­gies avancées des armes moder­nes). Cette dif­fi­culté est aggravée du fait du vieillis­se­ment, qui met à la retraite des pro­fes­sion­nels qua­li­fiés, et par la faillite du système édu­catif qui, avec les coupes dans les bud­gets des États, ne peut plus assu­rer la repro­duc­tion de la force de tra­vail cor­res­pon­dant aux exi­gen­ces prés­entes du capi­tal. Les nou­vel­les recrues éventu­elles ne sont pas formées aux nou­vel­les tech­ni­ques et les coûts de for­ma­tion peu­vent obérer les avan­ta­ges compé­tit­ifs escomptés. D’où des arran­ge­ments avec les retraités pour les inci­ter à repren­dre leur acti­vité.

Italie – 4/10/2011 – Fiat et sa filière Fiat Industriel quit­te­ront le syn­di­cat patro­nal Confindustria. C’est la conclu­sion d’une poli­ti­que per­met­tant à Fiat de passer des accords d’entre­prise direc­te­ment avec cer­tains syn­di­cats, éch­appant ainsi aux contrats col­lec­tifs natio­naux de la mét­all­urgie (voir pré­cédents bul­le­tins). Fiat envi­sage de créer un groupe indus­triel mon­dial avec 181 usines dans 30 pays, et même de sortir tota­le­ment d’Italie.

Allemagne – 1/09/2011 – En quinze années, la part des sala­riés tou­chant de bas-salai­res est passée de 16 % en 1994 à 22 % en 2009, plus de la moitié de ceux-ci œuvrant dans les sec­teurs pro­duc­tifs, la santé, le com­merce et les ser­vi­ces sociaux. Les 10 % les mieux payés gagnent en moyenne 7 545 euros men­suels, 10 % les plus pau­vres gagne 712 euros. États-Unis – 31/08/2011 – Les plus mili­tants des ama­teurs de logi­ciels libres se sont retrouvés à la tête d’un très offi­ciel projet, Commotion, financé par l’Open Technology Initiative, un dép­ar­tement de la New America Foundation,à laquelle par­ti­cipe un des patrons de Google, financée sur le budget US. Ce projet vise à dével­opper la tech­no­lo­gie de réseaux sans fil auto­no­mes (légers et faci­les à ins­tal­ler), pou­vant être déployés en urgence comme « outils de contour­ne­ment » pour aider des dis­si­den­ces à déjouer les sur­veillan­ces poli­cières et la cen­sure. Et tous les autres usages qu’on peut aisément ima­gi­ner.

LES SYNDICATS MESSAGERS DE LA CRISE DU CAPITAL

États-Unis – 7/10/2011 – Le syn­di­cat de l’auto­mo­bile UAW vient de signer un nou­veau contrat pour les tra­vailleurs de Ford. Il prévoit l’embau­che de 5 750 nou­veaux tra­vailleurs qui seront payés 14,15 $ de l’heure (10 euros), la moitié du salaire horaire des ouvriers entrés avant 2007 ; les nou­veaux embau­chés n’auront ni sécurité d’emploi, ni ancien­neté, ni pro­mo­tion. Cet accord doit être soumis aux 40 600 syn­di­qués à l’UAW. Il a été rejeté le 14/10 à 77 % par 2 317 ouvriers de l’usine de Chicago, et aussi par les 3 000 ouvriers de 3 usines de Detroit. 5/10/2011 – Effet per­vers. La com­pa­gnie aéri­enne American Airlines dis­tri­buait à ses pilo­tes par­tant à la retraite, pour com­pen­ser les fai­bles retrai­tes et la chute de leurs reve­nus, un paquet d’actions de la com­pa­gnie. Comme le bruit d’un dépôt de bilan de la com­pa­gnie court, et que la chute des cours s’amorce, une bonne partie des­dits pilo­tes se sont pré­cipités pour vendre leurs actions, ce qui a fait s’effon­drer les cours et ce qui a dimi­nué encore davan­tage leur retraite. CQFD. 20/09/2011 – United States Postal Service (USPS) est une société sous contrôle de l’État fédéral dont l’acti­vité représ­ente 7 % du PIB. Devant la concur­rence des trans­por­teurs privés, la cor­res­pon­dance lettre est pra­ti­que­ment en faillite et le sec­teur doit opérer des restruc­tu­ra­tions dra­co­nien­nes avec des coupes som­bres dans ses effec­tifs (560 000 tra­vailleurs). Réduction de la dis­tri­bu­tion du cour­rier (sup­pres­sion du samedi) et licen­cie­ment du tiers des effec­tifs sont en dis­cus­sion aves les syn­di­cats.France – 7/10/2011 – Suite à un accord patro­nat-syn­di­cats chez Renault, des tra­vailleurs de la firme ont « pro­fité » en 2008-2009 d’un plan de départs volon­tai­res avant l’âge de la retraite : « Projet Renault Volontariat ». Ils se trou­vent coincés par les nou­vel­les règles de l’automne der­nier de la réf­orme des retrai­tes, pas vrai­ment com­bat­tue par les mêmes syn­di­cats au plan natio­nal. Alors qu’ils pen­saient partir en retraite à 60 ans, beau­coup ne pour­ront le faire qu’à 62 alors que leur indem­ni­sa­tion ne les couvre que jusqu’à 60. Leurs droits au chômage étant épuisés, ils se trou­vent dans l’obli­ga­tion de cher­cher un tra­vail ou de vivre de l’air du temps. Des solu­tions boi­teu­ses sont en cours d’étude. 4/10/2011 – Il y a dix ans, Moulinex fer­mait et met­tait à la porte 3 800 tra­vailleurs. Contrairement aux sta­tis­ti­ques offi­ciel­les, une asso­cia­tion d’anciens donne la mesure des dif­fi­cultés de reclas­se­ment : sur 310 ex-Moulinex, 150 sont encore au chômage (la moitié d’entre eux n’a même pas cher­ché un autre emploi) et seul 30 % a retrouvé une acti­vité sala­riée. On peut extra­po­ler à l’éch­elle des 3 800

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