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Quoi de neuf en sciences

jeudi 9 février 2012, par Robert Paris

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  • Faut-il savoir parler pour apprendre à lire ? Non, d’après une expérience menée par des chercheurs marseillais qui ont appris à des babouins à repérer des mots écrits. "En quelques jours, [ils] sont parvenus à distinguer des orthographes pourtant très similaires", soulignent Jonathan Grainger et Joël Fagot, deux des chercheurs du laboratoire de psychologie cognitive à Marseille (Bouches-du-Rhône) qui ont participé à ce travail. Les résultats de cette étude ont été publiés jeudi 12 avril par la revue américaine Science.

    • Quelle méthode a été utilisée par les scientifiques ?

    Des babouins de Guinée (Papio papio) avaient accès, de façon libre et permanente, à de petits bungalows ouverts par une trappe, dans un enclos de 700 m2 situé au sein d’une station de primatologie du CNRS installée près d’Aix-en-Provence.

    Derrière la trappe, les singes pouvaient consulter un écran tactile faisant apparaître, dans une succession très rapide, des mots anglais de quatre lettres. Les primates devaient appuyer sur une forme ovale si le mot était correctement orthographié, sur une croix dans le cas contraire. Et ils recevaient une récompense - un grain de céréale tombant automatiquement d’un distributeur - après chaque bonne réponse.

    Lors d’une première phase d’entraînement, les bons mots étaient présentés plus fréquemment que les mauvais. De 43 000 à plus de 56 000 essais ont été menés pour chaque singe.

    • Pour quels résultats ?

    Après avoir mémorisé l’orthographe de plusieurs dizaines de mots, les babouins se sont mis à faire la différence entre les bons et les mauvais mots , et ce dès leurs premières présentations. Dan, le meilleur élève des six singes ayant participé à l’exercice, a appris à distinguer 308 mots correctement écrits parmi les 8 000 mots qu’on lui a présentés pendant un mois et demi. Il était âgé de trois ans au moment du test.

    "Cela prouve qu’ils ont acquis autre chose que la forme globale des mots : en l’occurrence les bonnes combinaisons de lettres. Les singes sont capables de repérer et de mémoriser des régularités dans l’organisation des mots et de détecter des anomalies", affirment les chercheurs.

    "Rapportés à notre espèce, ces résultats suggèrent que la lecture se base, au moins en partie, sur notre capacité à percevoir et mémoriser les régularités entre les éléments (les lettres) qui composent un objet (le mot écrit)", avancent encore les chercheurs. "Les alphabets ont pu être conçus, à l’origine, pour faciliter leur apprentissage sans le ’b.a.-ba’", concluent-ils.

  • Des astronomes américains ont découvert deux exoplanètes (planètes hors du système solaire) à très courte distance l’une de l’autre, un phénomène jamais vu dans l’Univers.

    Imaginez qu’au lieu de la pleine lune se levant à l’horizon, c’est une planète gazeuse géante qui apparaît trois fois plus grande, expliquent ces chercheurs, dont les travaux sont publiés jeudi aux Etats-Unis dans l’édition en ligne de la revue Science.

    1200 années-lumière de la Terre

    Ce monde existe bel et bien et consiste en un système stellaire doté de deux étoiles dans la constellation du Cygne, à environ 1200 années-lumière de la Terre (une année-lumière correspond à 9460 milliards de km). Il est baptisé Kepler-36, du nom du télescope spatial américain consacré à la recherche des exoplanètes.

    « Ces deux planètes passent très près l’une de l’autre », indique Josh Carter, du Centre d’Astophysique de Harvard-Smithsonian, un des principaux auteurs de ces travaux.

    « Elles sont les plus proches que nous ayons jamais observées dans un système planétaire », ajoute l’astronome Eric Agol, de l’Université de Washington.

    Très très proches

    Les deux planètes se rapprochent au plus près tous les 97 jours en moyenne. Elle sont alors séparées par une distance inférieure à cinq fois la distance de la Terre à la Lune, soit quelque 1,9 million de km.

    Ces astronomes ont déniché ces deux planètes en analysant les données recueillies par le télescope Kepler capable de détecter une exoplanète quand elle passe devant son étoile en diminuant alors brièvement son rayonnement.

    Ce nouveau système planétaire contient seulement ces deux planètes en orbite autour d’une étoile ressemblant à notre soleil mais plus vieux de plusieurs milliards d’années.

  • Un amas d’étoiles fonce vers nous à la vitesse faramineuse de plus de 1 000 kilomètres par seconde. Le temps de dire ouf et il est passé de Londres à Nice ! Ainsi vue, la nouvelle a de faux airs de film catastrophe et on se demande presque quand Bruce Willis va arriver pour sauver le monde... Ce serait oublier que l’astronomie est l’art de jongler avec les très grandes distances : l’amas d’étoiles que vient de découvrir une équipe américano-suisse se situe près de la galaxie elliptique géante M87 (en photo ci-dessus), laquelle se trouve à 54 millions d’années-lumière de nous.

    M87 est un des éléments les plus importants de l’amas (de galaxies, celui-là...) de la Vierge, un grand conglomérat de plus d’un millier de galaxies. Les chercheurs en question s’intéressent aux amas globulaires, des paquets de plusieurs milliers d’étoiles qui, installés en périphérie d’une galaxie, tournent autour de son centre. On en recense actuellement environ 150 dans la banlieue de notre Voie lactée mais M87 est plus richement dotée, qui en compte plus de 12 000. Ces astrophysiciens gèrent donc un programme de détection de ces essaims stellaires, programme installé sur deux observatoires américains, le Keck d’Hawaï et le MMT (Arizona). Et c’est en dépouillant les données recueillies sur 2 500 candidats qu’ils ont repéré un bien curieux objet, dont ils relatent la découverte dans une étude non encore publiée dans une revue mais soumise à The Astrophysical Journal Letters.

    Lorsqu’on étudie le spectre lumineux d’un astre, on peut déterminer si celui-ci s’approche de nous ou s’en éloigne. Tout comme le son d’une sirène de police paraît plus aigu quand la voiture vient vers nous et plus grave quand elle nous a dépassés, le même effet s’applique aux ondes lumineuses. En référence aux couleurs de l’arc-en-ciel, on dit dans le premier cas (rapprochement) que le spectre est décalé vers le bleu (plus petite longueur d’onde de l’arc-en-ciel) et, dans le cas de l’éloignement, qu’il est décalé vers le rouge ("redshift" en anglais). La très grande majorité des objets célestes sont décalés vers le rouge en raison de l’expansion de l’Univers. Mais ce qui est valable à très grande échelle n’est pas une règle absolue au niveau local où des objets relativement proches peuvent se mouvoir dans notre direction : l’exemple le plus célèbre est celui de la galaxie d’Andromède (M31) qui devrait rencontrer la Voie lactée dans 4 milliards d’années environ. Quand on observe M31, on s’aperçoit que son spectre est décalé vers le bleu et qu’elle s’avance vers nous à 300 kilomètres par seconde.

    C’est au même type de conclusion que l’équipe américano-suisse est arrivée avec un amas globulaire voisin de M87. Cet objet possède le plus important décalage vers le bleu jamais observé pour une étoile ou un groupement d’étoiles : il se déplace dans notre direction à 1 026 kilomètres par seconde, soit 3,7 millions de km/h ! Pour donner un ordre de grandeur autre que le Londres-Nice du début, c’est une vitesse suffisante pour parcourir la distance Terre-Lune en 6 minutes ou bien se rendre sur le Soleil en une quarantaine d’heures.

    Tout le problème des auteurs de l’étude a été d’imaginer un mécanisme pour expliquer cette bizarrerie. Comment un amas d’étoiles, censé tourner autour d’une galaxie, en l’occurrence M87, peut-il s’en sauver ainsi ? Pour répondre à la question, les astrophysiciens se sont intéressés à M87 lui-même, qui est probablement le résultat d’une fusion de galaxies plus petites. En son centre trône un trou noir gigantesque dont la masse équivaut à 6 ou 7 milliards de fois celle de notre Soleil. Les chercheurs pensent que ce monstre est double car les galaxies qui ont donné naissance à M87 avaient chacune un trou noir central. Leur scénario imagine que l’amas globulaire est entré en interaction gravitationnelle avec ce duo et qu’il lui a "volé" de l’énergie, au point d’être catapulté, expulsé de M87. Si l’on considère que la galaxie s’éloigne de nous à 1 300 kilomètres par seconde, la vitesse totale de l’amas d’étoiles par rapport à M87 est donc de 2 300 km/s ! C’est si rapide que le groupe d’étoiles a sans doute échappé à l’attraction de sa galaxie (un peu comme une fusée échappe à l’attraction de la Terre) et doit actuellement se trouver dans l’espace intergalactique.

    Reste la question de départ : cet amas fonce-t-il droit vers nous ? En réalité, le décalage vers le bleu n’indique pas la direction précise du mouvement : il dit simplement que l’objet se rapproche. Mais cela peut parfaitement être comme sur une autoroute : toutes les voitures venant d’en face se rapprochent de vous sans jamais vous percuter (sauf si un chauffard a pris l’autoroute à contresens ou sauf si vous êtes à contresens...). Il y a donc toutes les chances pour que cet amas d’étoiles passe à côté de notre galaxie. Et pour ceux qui veulent se rassurer davantage, livrons-nous à un petit calcul. Mettons de côté le fait que nous voyons cet amas tel qu’il était il y a 54 millions d’années : même s’il file à 1 000 km/s, le chemin qu’il a parcouru depuis reste assez négligeable. Comme il se déplace 300 fois moins vite que la lumière, pour franchir les 54 millions d’années-lumière qui nous séparent de lui, il lui faudra... 16 milliards d’années. D’ici là, le Soleil se sera éteint et la Terre aura probablement disparu avec lui. Quant à la Voie lactée, elle aura été profondément remaniée après sa rencontre avec la galaxie d’Andromède. Bruce Willis peut donc partir à la retraite tranquille.

  • Découverte de la 1ère exoplanète habitable de même taille que la Terre
    Publié le 17-04-2014 à 20h31
    Mis à jour le 18-04-2014 à 07h10

    Washington (AFP) - Une équipe internationale d’astronomes a découvert la première planète hors du système solaire d’une taille comparable à la Terre et sur laquelle les températures permettent à l’eau d’exister à l’état liquide et d’être ainsi propice à la vie.

    Cette découverte grâce au télescope spatial américain Kepler, conforte la probabilité de trouver des planètes soeurs de la Terre dans notre galaxie, la Voie Lactée, estiment ces scientifiques dirigés par une astronome de la Nasa et dont les travaux paraissent jeudi dans la revue américaine Science.

    "C’est la première exoplanète de la taille de la Terre trouvée dans la zone habitable d’une autre étoile", souligne Elisa Quintana, astronome du SETI Institute au centre de recherche Ames de la Nasa, qui a mené cette recherche.

    "Ce qui rend cette découverte particulièrement intéressante c’est le fait que cette planète baptisée Kepler-186f est de taille terrestre en orbite autour d’une étoile dite naine rouge, plus petite et moins chaude que le Soleil, dans la zone tempérée où l’eau peut être liquide", précise-t-elle. Ces étoiles sont les plus fréquentes dans la Voie Lactée avec 70% du total.

    Cette zone est dite habitable car la vie telle que nous la connaissons et qui dépend de l’eau, a la plus grande probabilité de s’y développer, relèvent ces chercheurs.

    Pour Fred Adams, astronome à l’Université du Michigan, "il s’agit d’un pas important dans la quête pour découvrir une exoplanète identique à la Terre", l’objectif de la mission Kepler.

    Sur les près de 1.800 exoplanètes détectées depuis 1994 une vingtaine sont en orbite autour de leur étoile dans la zone habitable. Mais ces planètes sont nettement plus grandes que la Terre et de ce fait il est difficile de déterminer si elles sont gazeuses ou rocheuses.

     A 490 années-lumière du Soleil-

    Selon les modèles théoriques sur la formation planétaire, des planètes dont le rayon est inférieur à 1,5 fois celui de la Terre ont peu de chance d’accumuler une atmosphère épaisse comme les planètes gazeuses géantes de notre système solaire.

    "Nous avons appris ces dernières années qu’il y a une nette transition entre les exoplanètes dont le rayon dépasse 1,5 fois celui de la Terre", note Stephen Kane, astronome à l’Université d’Etat de San Francisco, un des co-auteurs de la découverte. "Lorsque leur rayon mesure entre 1,5 et 2 fois le rayon terrestre, les planètes deviennent suffisamment massives pour accumuler une atmosphère épaisse d’hydrogène et d’hélium", dit-il.

    La planète Kepler-186f a un rayon de 1,1 fois celui de la Terre. Elle entre ainsi dans la catégorie des planètes rocheuses de notre système solaire comme la Terre, Mars ou Venus.

    "Vu la petite taille de cette exoplanète, il y a de grandes probabilités qu’elle soit rocheuse et qu’elle ait une atmosphère. Si cette atmosphère offre de bonnes conditions, l’eau peut exister à l’état liquide en surface", explique à l’AFP Emeline Bolmont, chercheuse de l’Université de Bordeaux qui a participé à cette avancée.

    Elle souligne que ces conclusions sont fondées sur des extrapolations car "pour être sûr qu’elle soit rocheuse il faudrait avoir la masse de la planète ce qui n’est pas possible avec les instruments actuels".

    Kepler-186f se trouve dans un système stellaire à 490 années-lumière du Soleil (une année lumière équivaut à 9.460 milliards de kilomètres) comptant cinq planètes toutes de taille proche de celle de la Terre mais seule Kepler-186f est dans la zone habitable.

    Elle orbite son étoile en 130 jours et reçoit un tiers de l’énergie lumineuse que la Terre obtient du soleil.

    "Les futures missions de la Nasa comme le télescope spatial James Webb (qui succédera à Hubble en 2018 et sera plus puissant, ndlr), pourront découvrir les exoplanètes rocheuses les plus proches et déterminer leur composition ainsi que la nature de leur atmosphère", a dit Paul Hertz, directeur de la division d’astrophysique de l’agence spatiale, lors d’une conférence de presse.

    Fin 2013 des astronomes avaient estimé que des milliards de planètes de taille terrestre en orbite autour d’étoiles similaires au Soleil dans notre galaxie seraient potentiellement habitables.

    Les chercheurs s’étaient basés sur les données des trois premières années d’observation de Kepler lancé en 2009 pour scruter plus de 100.000 étoiles ressemblant à notre Soleil situées dans les constellations du Cygne et de la Lyre.

    Sur le web : Le Soir BFM : Kepler-186f : découverte de la première exoplanète habitable de la même taille que la terre - 17/04 1/7

    Le Soir BFM : Kepler-186f :...
    en cours
    Le Soir BFM : Kepler-186f : découverte de la première exoplanète habitable de la même taille que la terre - 17/04 1/7
    Le Soir BFM : Que sait-on...
    Le Soir BFM : Que sait-on réellement sur l’exoplanète Kepler-186f, déclarée habitable par la NASA ? - 17/04 7/7
    Exoplanète : "On a trouvé une...
    Exoplanète : "On a trouvé une cousine à la Terre" - 17/04

    Réactions (3)

    Philippe GRANGIER a posté le 18 avril 2014 à 04h21

    La première ? Sauf que Kepler 62b est habitable et a été découverte en même temps, en tout cas hier il y avait un article dessus hier.

    jo 1934edunom a posté le 17 avril 2014 à 22h32

    ’’—Bonjour , ça va ?
    — Oui,ça va. Vous habitez où ?
    — Sur la terre .On appelle notre étoile le ’Soleil’’. Et on a appelé votre planète ’Kepler- 186f’’. Cela vous convient ?
    — pas de problème. De toutes les façons, ça change pas grand chose pour nous’’.

    Petite conversation imaginaire entre nous et ’’Képler-186f’’ , si par hasard celle-ci est habitée.
    Petite remarque au passage : entre le début de la conversation et la fin, il s’est forcément écoulé 2000 ans !!!

  • Le plus grand accélérateur de particules du monde, le LHC du CERN, a annoncé mardi avoir découvert une catégorie de particules, les pentaquarks, dont l’existence était soupçonnée mais jamais vérifiée par les scientifiques.

    Le pentaquark « est composé de quarks, à savoir les constituants fondamentaux des protons et des neutrons, assemblés selon une configuration qui, en plus de cinquante ans de recherches expérimentales, n’avait encore jamais été observée », a expliqué porte-parole de LHCb, Guy Wilkinson, cité dans un communiqué.

    « L’étude de ses propriétés pourrait nous permettre de mieux comprendre comment est constituée la matière ordinaire, c’est-à-dire les protons et les neutrons dont nous sommes tous composés », a-t-il ajouté.

    Depuis le 3 juin, après deux ans de maintenance et de réparations, le LHC a entamé une nouvelle phase d’expériences inédites avec une énergie presque doublée par rapport à celle atteinte lors de la première période d’exploitation qui avait duré trois et avait permis de confirmer en 2012 l’existence du boson de Higgs, considéré comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière.

    « L’expérience LHCb auprès du Grand collisionneur de hadrons du CERN (l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire) a annoncé aujourd’hui la découverte d’une catégorie de particules appelées pentaquarks », ont indiqué les scientifiques dans un communiqué.

    Enfouies à quelque 100 mètres sous terre, le long de l’anneau du LHC, se trouvent quatre « expériences » - soit quatre détecteurs chargés de scruter les collisions que les scientifiques doivent ensuite analyser.

    L’un d’entre eux, le LHCb cherche à comprendre les différences entre matière et antimatière en analysant certains quarks.

    En 1964, le physicien américain Murray Gell-Mann a révolutionné la compréhension de la structure de la matière en postulant l’existence de particules connues sous le nom de quarks.

    « Le modèle des quarks permet l’existence d’autres états composites de quarks, notamment des pentaquarks composés de quatre quarks et d’un antiquark. Jusqu’ici, cependant, aucune observation concluante de l’existence des pentaquarks n’avait été rapportée », précise le CERN.

    Les expériences précédentes qui ont cherché des pentaquarks n’avaient pas obtenu de résultats probants.

    S’il en va autrement pour LHCb, c’est, selon le CERN, parce que l’expérience « a été en mesure de chercher des pentaquarks à partir de nombreux angles différents ».

    « C’est un peu comme si les études précédentes avaient cherché des silhouettes dans l’obscurité, tandis que LHCb menait ses recherches en plein jour, et sous tous les angles », explique le CERN.

    La prochaine étape de l’analyse consistera à étudier la manière dont les quarks sont liés à l’intérieur des pentaquarks.

    Deux nouvelles particules ont été découvertes au grand collisionneur de hadrons (LHC), a annoncé mercredi le Cern, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire à Genève.

    L’existence de ces particules baptisées Xi_b’- et Xi_b*- est prédite par la théorie, mais jusqu’à présent, elles n’avaient jamais pu être observées.

    Ces nouvelles particules sont des baryons, famille dont les membres les plus célèbres sont le proton et le neutron.

    Les baryons sont constitués de trois quarks, des constituants élémentaires liés entre eux par ce qu’on appelle « la force forte ».

    L’existence de ces deux nouvelles particules a été mise en évidence grâce à des expériences menées en 2011 et 2012 sur le grand accélérateur de particules LHC, situé à la frontière entre la Suisse et la France.

    L’étude a été menée notamment par Matthew Charles, du Laboratoire de physique nucléaire (CNRS/UPMC/Université Paris Diderot), en collaboration avec un chercheur américain.

    La mesure des propriétés des deux nouvelles particules « contribue à une meilleure connaissance de la théorie d’interaction forte dans le cadre du Modèle standard de la physique des particules », souligne le CNRS français (Centre national de la recherche scientifique) dans un communiqué.

    Les interactions fortes sont responsables de la cohésion de la matière nucléaire.

    Pendant longtemps, la description théorique de ces interactions a présenté un défi pour les physiciens.

    Puis, un progrès décisif a été accompli lorsqu’on a compris qu’elles sont toutes liées à un principe géométrique. Autour de 1970, est né le schéma théorique du Modèle standard, qui décrit les particules fondamentales de la matière, la manière dont elles interagissent et les forces qui s’exercent entre elles.

    Une particule de la même famille, Xi_b*0, avait déjà été observée en 2012 grâce au grand collisionneur LHC, le plus grand du monde.

    C’est lui également qui a permis de découvrir le célèbre Boson de Higgs, considéré par les physiciens comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière, la particule élémentaire qui donne leur masse à nombre d’autres, selon la théorie du Modèle standard.

    Le LHC se trouve actuellement en phase de préparation, après un long arrêt, en vue d’un fonctionnement à des énergies plus élevées et avec des faisceaux plus intenses. Son redémarrage est prévu au printemps 2015.

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