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Bulletin La Voix des Travailleurs de la Traction Gare de l’Est

jeudi 5 avril 2012, par Robert Paris

SNCF à tombeau ouvert

D’abord, un accident grave est survenu sur la Région de Gare du Nord. Un camarade a percuté un isolateur en porcelaine alors qu’il conduisait. Gravement blessé.

Depuis, en un mois trois camarades de l’Infra sont morts.

Dans la nuit du 8 au 9 mars, un camarade de 22 ans est percuté par un train. Le chantier de nuit prévu initialement sur trois semaines est passé à deux semaines de six nuits avec peu d’annonceurs. Mort.

Peu de temps avant c’est un autre collègue qui se tue pour se rendre sur un chantier distant de plus de 100 km de chez lui. Mort aussi.

Le 29 février, c’est un cadre de l’équipement de Lyon, parti seul préparer le chantier, qui a été percuté par un train. Mort aussi.

Ces morts ne sont pas une fatalité. Ces décès sont directement liés aux suppressions de postes massives de ces dernières années : plus de 5000 à l’Infra.

La direction de la SNCF nous assassine !

...comme celle de la poste, de Renault, France Telecom, Pôle emploi...

Les mêmes politiques ont les mêmes effets. Seule l’organisation des travailleurs, et l’unité de leurs luttes, par delà les différences de branche et d’entreprise permettra de contrer et d’arrêter ces politiques assassines de la bourgeoisie.


Sur les pré-requis : la direction recalée !

Pour entrer en école de conduite TB il faut, depuis quelques années, passer des pré-requis. Y accéder dépend du bon vouloir du chef et du CUP. Autrement dit si notre tête ne revient pas ou si nous ne nous montrons pas assez dociles, nous avons toutes les chances de nous faire recaler.

La direction en agissant ainsi impose à ceux qui auraient envie de devenir TB, de ne pas s’exprimer.

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Ceux qui sont retenus pour les pré-requis ne sont pas pour autant sûrs d’entrer en école. En effet, la direction ne compte pas prendre tout le monde même si tous ont les capacités. Pourtant ce n’est pas le boulot qui manque que ce soit à l’UP Transilien ou PGE… Vu le manque d’effectifs ce ne sont pas les quelques camarades TA qui suffiront pour faire tout le boulot. Il serait normal que tous ceux qui veulent aller en école puissent le faire. Cela ne dépend que de nous de l’imposer à la direction.

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Si la direction impose aujourd’hui les pré-requis, c’est par soucis de rentabilité. En effet, le temps d’´école pour les TA entrant en école TB a diminué.

Le temps de formation volé par la SNCF peut avoir des conséquences néfastes. En effet, pour passer les pré-requis, les conducteurs TA ou CRTT doivent réviser sur leur temps libre, et continuer en plus à travailler ! Bref, moins de temps de repos c’est plus de fatigue.

Pour un métier de sécurité, ça la fiche mal…

Abolition des pré-requis.

La direction, malgré toutes ses belles paroles, se fiche pas mal de la sécurité des circulations et des camarades. Elle pense plus à ses profits… qui nous tuent !

Pour l’unité avec les travailleurs de la DB

La SNCF et la DB lancent conjointement une liaison TGV entre Marseille et Francfort. La concurrence est toujours mise en avant pour nous faire accepter toutes les remises en causes de nos conditions de travail. Elle sert toujours de prétexte pour réussir à garder des parts de marchés. Pourtant cela n’empêche pas ces deux trusts de s’entendre quand ils le veulent pour exploiter une liaison commerciale.

Ainsi, la seule concurrence qui vaille à leurs yeux c’est celle qu’ils veulent engendrer entre travailleurs pour imposer une baisse des coûts de productions afin de ramasser un pactole toujours plus gros.

1789 : La Bastille prise sans les urnes

Des dizaines de milliers de personnes ont donc « pris la Bastille », dimanche dernier, à l’appel de Jean-Luc Mélenchon. Fort bien. Mais « l’insurrection citoyenne » à laquelle il appelle, reste bien dans les clous du système.

D’un côté la musique qui peut faire rêver, de l’autre les paroles qui ramènent sur la terre capitaliste institutionnelle, à une bonne VI° République française. En clair, tout pour les urnes, les luttes n’étant là au mieux que pour favoriser une victoire électorale. Mais est-ce une majorité parlementaire avec le parti socialiste demain qui pourra faire s’écrouler les bastilles du capital ? C’est là que le leader du Front de gauche reste silencieux ! Par contre, il est avare de louanges sur Mitterrand, dont il se réclame. Mitterrand, cet homme trois fois fasciste. Issu de l’extrême droite sous Vichy, qui déclenché la guerre d’Algérie, qui a détruit la sidérurgie Lorraine et qui a orchestré le génocide au Rwanda !

Mélenchon laisse en suspens la question cruciale, pour nous travailleurs : peut-on s’accommoder du système capitaliste ou pas ? Doit-on laisser notre sort entre les mains de politiciens bourgeois ou pas ?

Comment abolir toutes les bastilles du monde ? En louant un maximum d’autocars ou en préparant sérieusement la révolution prolétarienne dont on ne fera pas l’économie ?


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

DE LA SNCF - TRACTION GARE DE L’EST

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Le 31 mars 2012

Impasse mortelle...

Quand les destinées individuelles comme collectives arrivent en bout de course, ou l’humanité fait collectivement un pas en avant, ou elle fait un bond en arrière et bascule dans l’horreur. Les fascismes et les deux guerres mondiales le démontrent amplement.

L’autre jour, une famille est arrivée en bout de course, ayant épuisé tous les espoirs, toutes les tentatives, toutes les aides, tous les moyens imaginables pour garder une vie décente, un foyer, des revenus, et pouvoir soigner leurs deux enfants. La vie n’étant plus possible, ils se sont fait disparaître.

L’autre jour, des salariés, baladés de mois en mois, de promesse en promesse, de belle déclaration en belle déclaration, de jugement en jugement, de promesse de reprise en promesse de faillite, de mensonges en bobards, ont vu leur entreprise fermer, les jetant à la rue avec, à terme, plus grand chose pour vivre, surtout quand ils étaient deux à travailler dans la même entreprise. Mais cela n’empêchera pas les hommes politiques comme les dirigeants syndicaux qui avaient fait de beaux discours les concernant... de continuer à en faire.

L’autre jour, un salarié de La Poste a mis fin à ses jours, exaspéré des pressions qu’il subissait pour accroître ses résultats et les profits de l’entreprise. Ce n’était pas le premier. Ce ne sera pas le dernier. Et il en va de même dans d’autres entreprises depuis qu’elles pratiquent les pressions individuelles aux résultats.

L’autre jour, un ouvrier du bâtiment qui devait partir en retraite a commencé son dernier jour de travail. Il y avait de quoi être un peu distrait un jour pareil ! Il a chuté de son échafaudage et est mort sur le coup. Comme il était sans papiers et que sa famille tunisienne craignait les ennuis, ils se sont contentés de demander le corps pour le rapatrier et la police n’a pas enquêté. Ce n’est pas le seul ouvrier à n’avoir pas pu profiter de sa retraite...

L’autre jour, les salariés d’un sous-traitant de Renault et PSA ont encore connu un décès pour cause de maladie professionnelle causant le cancer. Le patron ne reconnaît pas sa responsabilité et les salariés sont contraints de se battre avec en perspective d’aller droit dans le mur...

L’autre jour, un soldat américain, remonté à bloc par son État contre les musulmans, contre les Afghans, contre des ennemis étrangers qui menaceraient son pays, a mitraillé des civils afghans. Il n’a fait que prolonger ainsi la politique de terreur de son pays qui a mené tout un pays vers une impasse sanglante.

L’autre jour, un fanatique a assassiné des enfants et des soldats, s’imaginant que la guerre d’Afghanistan que mène la France aux côtés d’autres pays impérialistes allait se prolonger sur le territoire français. Et, bien entendu, personne n’y a vu une conséquence des actes barbares menés au loin ni une raison de les arrêter.

L’autre jour, un militant d’extrême droite, excité par la propagande fasciste contre les musulmans, contre les immigrés, contre les étrangers, contre les juifs, a pris un fusil et assassiné un grand nombre de personnes. Cela n’a pas empêché que continue la propagande xénophobe, raciste, démagogique et fasciste des politiciens d’extrême droite auxquels d’autres hommes politiques courent après par calcul électoral ou pour diviser les classes populaires face à la crise. Et avec la menace qu’un de ces jours, avec la crise capitaliste, un nouvel Hitler ne se contente pas de supprimer la viande hallal mais nous transforme tous en chair à boucherie guerrière comme Hitler l’a fait aussi du peuple allemand.

L’autre jour, on a eu droit au discours de nombreux candidats aux élections présidentielles entendant surfer sur les sentiments d’inquiétude de la population en les orientant vers le protectionnisme anti-étranger, anti-européen éventuellement, parfois anti-musulman, toujours nationaliste. Comme si la crise n’était pas mondiale ! Comme si on allait la régler chacun dans son petit coin en se protégeant.

Comme s’il y avait une frontière contre les effondrements financiers ! La montée des nationalismes, la voilà la pire menace, l’impasse numéro un en période de crise !

L’autre jour, les grandes institutions financières de la planète se sont réunies pour se cautionner mutuellement et s’autoriser à déverser de nouvelles centaines de milliards pour soutenir les dettes des banques et des États, lesquels continuent de jouer en bourse afin de récupérer les autres centaines de milliards perdus précédemment. Or, ces milliards servaient à entretenir les finances en difficulté de leurs sociétés qui avaient déjà trop misé à la hausse sur tous les fonds spéculatifs et notamment les titres des dettes privées et publiques, devenus plus rentables que les investissements productifs. C’est une impasse historique d’un système qui a atteint ses limites et la montée des racismes, des xénophobies violentes, des guerres n’est que le tocsin de ce système social. A nous, travailleurs, de faire en sorte que ce ne soit pas une impasse sanglante pour l’humanité !

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