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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Tenon

dimanche 8 avril 2012, par Robert Paris

Tourner n’est pas jouer

La direction connaît la solution pour faire face au manque criant d’effectifs : faire de nous tous des bouche-trous. Autrefois, c’était les personnels précaires qui jouaient ce rôle : s’il y avait des trous, on embauchait des personnels de remplacement pour de courtes périodes. Avec les vaches maigres actuelles, l’intérim, le précaire et la grande équipe ne suffisent plus : c’est le personnel en fixe qui est précarisé et transformé en personnels de remplacement.

En la matière, le service qui montre l’exemple, c’est la Chir vasculaire et thoracique ! On y fait tourner les personnels sur les trois équipes : matin, après-midi et nuit sans compter le week-end en 12 heures… Ce genre de pratique a été inauguré en province, mais jamais elle n’avait encore été développée sur l’APHP à Paris.
Avec cette manière de travailler, on ne peut pas faire long feu. La direction arrive à imposer cela à quelques jeunes, mais le turnover est tel que l’hyperflexibilité vide en premier les services qui le pratiquent.

Quand le neuf vieillit l’ancien !

Dès qu’il y a des réparations à faire, la direction répond que tout l’argent a été dépensé pour Bucca ! Résultat : dans certains coins, l’hôpital va bientôt ressembler à un bidonville : murs qui s’effritent, peinture craquelée, … Un bon exemple, c’est le nombre de fenêtres qui doivent leur étanchéité à des réparations au … scotch ! Si la direction ne le voit pas, est-ce qu’elle aussi carburerait au scotch ?

La direction cultive le déménagement

On est déjà menacés par les déménagements vers d’autres hôpitaux que la direction en rajoute avec les déménagements en interne. Mais ne croyez pas que ce soit nécessairement plus facile. On vient de le voir dans le secteur financier. D’abord, on apprend par hasard qu’on doit déménager sans savoir quand ni où. Le temps passe, il faut faire les cartons. Mais on ne sait toujours pas quand ni où on déménage. On ne peut plus travailler mais on ne sait pas quand on va pouvoir faire avancer le travail qui s’accumule. Le point de chute change. La date aussi. Les bruits courent et les principaux concernés ne sont informés qu’au dernier moment.
Le stress et l’incertitude, la direction ne cultive que cela, qu’on déménage ou pas…

Les hôpitaux de Marseille montrent la voie

Les personnels des hôpitaux de Marseille en ont ras-le-bol et ils tiennent à le montrer. Le 22 mars, le 29 mars et le 3 avril, ils ont mené des actions collectives en masse et ont montré combien leur colère est profonde. Ils revendiquent le paiement intégral de la prime de service, celui des jours de grève et la suppression de la prime de présentéisme. La revendication essentielle, ce sont les 100€ que la direction veut leur voler sur la prime. La direction a prétendu les rétablir… aux dépens de la prime annuelle ! Résultat : les personnels de santé se sont fâchés et ont bloqué mardi plusieurs services de l’hôpital de la Conception (à Marseille), en proposant des soins gratuits aux patients.

Quatre hôpitaux ensemble

Pourquoi pas tous ?

Démantèlement du siège de l’Hôtel-Dieu, transfert des services de pneumologie de Saint-Antoine (12e) et Béclère (Clamart), grève des urgences à l’hôpital Pompidou (15e), manque de draps, voilà les motivations premières qui ont conduit … près d’un millier de personnels de ces établissements à manifester mardi devant le siège de l’AP-HP de l’avenue Victoria (1er). Avec un mot d’ordre : l’arrêt des restructurations et des suppressions d’emplois.

Mais, comme ce mot d’ordre concerne tous les hôpitaux, on se demande ce qui nous retient de mobiliser ainsi non quatre hôpitaux mais tous ceux de Paris et région parisienne ensemble. Là, on aurait un bon début de lutte qui donnerait à penser à la direction des hôpitaux qu’on n’est plus décidés à se laisser faire ! Ce n’est pas hôpital par hôpital et encore moins service par service ou profession par profession que l’on peut obtenir satisfaction et faire reculer l’APHP.

Le public en voie de destruction

La loi Bachelot continue de détruire l’hôpital public où on a donné les pouvoirs à des gestionnaires comme dans une entreprise privée à but lucratif. On a remplacé les services par des pôles et le directeur est devenu seul patron à bord. Au dessus du directeur ou pour le contrôler, il n’y a plus que des services gouvernementaux qui n’ont en tête que des buts financiers, l’ARS. La généralisation de la T2A fait de la rentabilité l’objectif premier de l’hôpital. C’est l’ « hôpital-entreprise », partiellement déjà privatisé au niveau de la propriété des locaux, des travaux, et dont les activités les plus rentables sont de plus en plus confiées au privé. La chute continuelle des effectifs, les fermetures d’hôpitaux et de lits, la baisse de la couverture médicale amènent l’hôpital à être de plus en plus débordé.


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

DE L’HOPITAL TENON

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Qui sème la guerre de religion en France ?

Le gouvernement nourrit tous les jours la presse d’informations affolantes qui désignent du doigt un danger mortel prétendu qui serait celui des Musulmans !!! On assiste en France à une mobilisation des moyens policiers, administratifs, judiciaires et médiatiques pour donner à penser que le principal problème de la population serait une insécurité causée par une fraction de la population française : celle de confession musulmane accusée de provoquer des violences, des crimes, de soutenir le terrorisme, etc…

Bien avant les meurtres de Toulouse et Montauban, on a vu le ministre de l’intérieur français, appuyé du président de la république, mener toute une campagne ouvertement d’extrême droite sans avoir le moindre prétexte réel de chacune de ses interventions. Par exemple, campagne sur la prétendue multiplication des mosquées en plein air. Ensuite sur la prétendue multiplication des femmes intégralement voilées. Enfin sur la prétendue multiplication des violences encore prétendument due aux étrangers ou aux jeunes de banlieues. En dernier, sur la prétention que l’intégrisme radical utilisant le terrorisme serait en train de se développer en France et serait reçu favorablement par un nombre croissant de Français de confession musulmane et par l’UOIF, organisme pourtant mis en place par Sarkozy lui-même. L’une des dernières campagnes orchestrées par le gouvernement a concerné les viandes hallal et kascher qui étaient soi-disant en train de se multiplier au point d’être prétendument quasi imposées clandestinement à la population.

Pas besoin de demander qui fait campagne pour faire croire que les immigrés doivent être reconduits à la frontière : c’est le ministre de l’Intérieur. Par contre, il devrait sembler étrange que ce soit lui aussi qui ait fait campagne, toujours à la télé, en plein encerclement de Mohamed Merah, pour diffuser à la même télé les thèses de ce Mohamed Merah, affirmant qu’il se revendiquait des Musulmans, de l’oppression des Palestiniens de Gaza, de celle des Afghans, etc... Une manière de pousser les Musulmans à en faire un héros tout en poussant le reste de la population à craindre l’ensemble des Musulmans.

Quand le même ministre de l’Intérieur en fonction affirme devant les média que la République ne peut admettre une religion qui va l’encontre de ses lois, citant ainsi l’Islam, quand une véritable campagne d’arrestation est menée contre les Musulmans sans aucun fait précis à reprocher aux personnes arrêtées, quand on diffuse partout que le gouvernement s’en prend à l’organisation d’une conférence de l’UOIF, quand on en est à désigner l’ensemble des Musulmans comme des terroristes ou soutien potentiels des terroristes. Quand on en arrive là, il est impossible de nier qu’il s’agit de toute une campagne raciste, visant à lancer la guerre de religion.
A-t-on jamais vu un président en exercice semer la discorde raciale et religieuse pour sauver les classes dirigeantes d’une situation sociale explosive ? On peut se rappeler que la France a connu exactement ce type de situation alors que la révolution bourgeoise montait contre la féodalité et que la royauté n’a rien trouvé de mieux pour l’éviter que d’organiser des milices fascistes catholique encadrées par l’armée pour massacrer les protestants. C’est la Saint-Barthélemy. Plus près de nous, on a l’exemple du président Milosevic de l’ancienne Yougoslavie qui a pratiqué méthodiquement exactement la même méthode. La dictature rwandaise a agi de même sur le conseil et avec l’aide de l’Etat français en 1994.

C’est de cette manière que les classes dirigeantes américaines ont profité du 11 septembre qui leur a permis d’occulter leur propre crise économique et sociale et de la retarder en prenant en otage leur propre peuple grâce à l’attaque des tours du World Trade Center. Les analystes prévoyaient un effondrement financier au World trade center dans les quinze jours : il a été opportunément évité par l’attaque des avions attribuée à Ben Laden et qui allait servir à justifier la guerre d’Afghanistan et des efforts militaires qui ont permis de relancer momentanément l’économie US. Mais l’effondrement de 2008 a démontré que cela n’a été que partie remise. Le capitalisme sous perfusion ne peut durer éternellement. Quand le ressort est cassé, on ne peut pas réparer.

Si le capitalisme ne peut plus éviter sa crise systémique, il a cherché depuis 2008 à la retarder en dépensant des centaines de fois plus d’argent qu’il n’en dispose et cela ne lui a même pas permis de relancer la machine. Mais, en retardant l’effondrement, il a préparé des manières de détourner la colère vers des haines raciales, des guerres régionales, toutes sortes de dérivatifs violents et préparant au fascisme.

Voilà le programme. A nous de choisir : ou fascisme ou révolution sociale !

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