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Bulletin de La Voix des Travailleurs de l’hôpital Saint-Antoine

lundi 7 mai 2012, par Robert Paris

Allo, allo, allo…

Depuis la centralisation des standards téléphoniques des hôpitaux du grand groupe hospitalier à Saint-Antoine, un seul standard est contraint d’absorber les appels téléphoniques de ces différents hôpitaux mais sans disposer des mêmes moyens et du personnel adéquat. Et encore, il ne faudrait pas avoir de problème supplémentaire ou urgent. Si un service technique devait être contacté d’urgence, cela pourrait attendre longtemps…

HAS = Hypocrisie, Autoritarisme et Stupidité

Les directions des hôpitaux sont sur le pied de guerre pour ce qu’elles appellent la certification et pour cela la Haute Autorité de Santé enverra ses experts pour « évaluer la capacité du groupe hospitalier à assurer des soins de qualité en toute sécurité », comme ils le formulent dans leur petit journal intitulé « Certification HAS, objectif juin 2013 ». Si c’est de l’humour, on ne trouve pas de quoi rire car, à longueur de jour, de mois et d’année, on subit le manque de personnel, le manque de moyens et la surcharge de travail qui en découle et on n’apprécie pas que ceux qui nous jettent dans ce travail de dingues viennent encore nous dire si ce qu’on fait est ou pas de qualité ! Ils pourront toujours nous demander de participer à leurs simagrées, on saura quoi leur répondre !

Les torchons et les serviettes

A l’hôpital, les chambres individuelles, qui étaient jusqu’à présent des chambres comme les autres attribuées sans distinction aux malades, deviennent aujourd’hui un luxe. Il faut débourser pas moins de 45€ pour y avoir droit. Comment comprendre que l’hôpital public mette en place ainsi des sélections par l’argent pour avoir un minimum de confort.

Le professeur Bernard Debré affirme qu’il serait absolument ridicule que la clientèle riche, aisée, telle que des hommes d’affaire, princes ou présidents, paient 23€ la consultation, on se dit qu’il y a bel et bien deux mondes, deux classes sociales. Celle des exploiteurs pour laquelle 23€ c’est 23€ de trop à payer et qui trouvent des gens de leur classe pour les défendre. Et celle des exploités à qui on demande toujours plus et qui devront commencer vite à comprendre que leur défense ne dépend que d’eux-mêmes….

Insécurité à l’hôpital

L’agression de personnels de santé d’un hôpital de Grenoble a ému tout le monde et ce n’est pas un fait isolé. Les difficultés liées à la dégradation de la situation de santé, à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital, comme à la dégradation sociale, retombent sur les personnels sans que cela émeuve nos « autorités » sanitaires et politiques.

Des regroupements ?

Au printemps 2011, avaient filtré les intentions de transférer les urgences de nuit et de week-end de Max Fourestier (Nanterre) à Louis Mourier (Colombes), établissement déjà saturé. En plus des problèmes de proximité, se rajoutait le fait que Max Fourestier, dépendant de la préfecture de Paris, accueille des personnes en grande difficulté sociale. Ce n’est que l’un des multiples cas de regroupements entraînant des conséquences catastrophiques comme de retirer toute consultation cardiologique à l’hôpital Tenon sous le prétexte de constituer un pôle Cardio-Neuro à Saint Antoine. Ce n’était pas la peine pour cela de les déménager puisque les deux étaient à Tenon !!! Ou encore le déménagement de la Maternité hautement qualifiée de Saint-Antoine à Tenon alors que celle-ci est parfaitement incapable de reprendre une part importante des activités de Saint-Antoine. Et ce ne sont que là quelques exemples... Mais surtout, il ne faut pas cacher que les déménagements visent à terme à des démantèlements d’hôpitaux, des suppressions de services et des réductions d’effectifs et de moyens. C’est le cas pour l’hôpital Béclère de Clamart, l’hôpital Beaujon de Clichy-la-Garenne qui sont prévus en voie de fermeture...

Tous en grève les uns après les autres

Comme d’habitude, un grand nombre d’hôpitaux sont en grève ou en train d’envisager la grève et sont contraints de le faire séparément. On peut citer les hôpitaux d’Evron (Mayenne), de Calais, de Sarlat (Sud-Ouest), de Bastia (Corse), de Chatillon-sur-seine et de Montbard, de Tarascon-sur-Ariège, d’Ajaccio, de Saint-Nazaire ou de Dijon, etc… Pourtant les problèmes qu’ils posent sont tout à fait généraux : manque de personnel, conditions de travail, manque de moyens,...

En Grèce, la santé étant abandonnée par l’Etat...

Les salariés de l’hôpital général de Kilkis ont non seulement occupé leur lieu de travail, mais ont pris la décision d’en contrôler le fonctionnement, annonçant fièrement qu’ils soigneront gratuitement ceux qui ont besoin de soins. Après que plusieurs assemblées générales aient confirmé cette orientation, l’intervention des directions syndicales a divisé les occupants et leur expérience a été suspendue. Mais l’exemple donné par les salariés de Kilkis a déjà inspiré d’autres hôpitaux : à l’hôpital Rethymmo en Crète, à l’hôpital Karystos en île d’Eubée, à l’hôpital de Mitilini à Lesbos, à l’hôpital Nikaria au Pirée...


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

de l’Hôpital Saint-Antoine

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Hollande, et après ?

Hollande étant élu président de la République française, il convient d’examiner la situation sociale et politique qui va en sortir : pour la bourgeoisie, pour les travailleurs, pour les milieux populaires.

Tout d’abord, on sait dores et déjà qu’Hollande n’est nullement l’ennemi de la bourgeoisie capitaliste et qu’il ne remet fondamentalement rien en cause dans sa domination ni dans sa volonté de faire payer les travailleurs. Il n’a d’ailleurs suscité que peu d’illusions sur un véritable changement social positif. Bien des travailleurs ont plutôt tendance à avoir une illusion en négatif du style « ça ne peut pas être pire », qui est cependant une erreur profonde.

En effet, la gauche peut tout à fait être pire pour les travailleurs, comme elle l’a montré en Grèce, en Espagne, au Portugal ou en Allemagne. Elle peut prendre des mesures très impopulaires que la droite n’aurait pas forcément pu prendre, comme Schroeder l’a montré par exemple en Allemagne. Elle peut avoir pour cela un soutien que la droite n’aurait pas pu avoir : celui des directions syndicales. Hollande a déjà montré qu’il comptait gouverner avec les appareils des centrales syndicales, ce qui ne veut pas dire avec les travailleurs…. Une politique anti-ouvrière de la gauche au pouvoir, sous prétexte de partage des sacrifices entre les diverses fractions de la population, peut avoir l’aval des appareils syndicaux en fonctionnant sous la menace des marchés financiers. Hollande peut prétendre "sauver" la France en imposant des sacrifices, et les centrales syndicales mobiliser prétendument la classe ouvrière mais sans menacer nullement le pouvoir et la bourgeoisie, donc sans gagner. Elles ont montré ce savoir-faire dans le dernier mouvement des retraites.

Il y aura aussi le calcul du PCF qui, même s’il ne participe pas immédiatement au gouvernement, reste un « parti de gouvernement » qui a vocation à participer au gouvernement bourgeois impérialiste de la France et qui n’a pas, du fait de son alliance avec Mélenchon, changé sur ce point. Mélenchon lui-même n’a pas rechigné dans le passé à participer au gouvernement de Jospin et ne s’est jamais désolidarisé avec les mesures de celui-ci contre les travailleurs et les peuples, ni alors ni depuis.

Si le Front de gauche s’appuie sur des luttes sociales d’ampleur et sur son poids dans les appareils syndicaux, il peut venir au gouvernement même dans un deuxième temps, avec le parti socialiste, en ayant réussi à imposer un certain rapport de forces politiques. Dans tous les cas, ce sera pour vendre le poids de la classe ouvrière et le monnayer en échange d’un certain poids politique (ministres, députés,…). Les travailleurs n’y auront pas gagné, à part pour se discréditer eux-mêmes à leurs propres yeux et à ceux des couches moyennes paupérisées par la crise ou le craignant. Résultat : la seule opposition deviendra celle du fascisme que la gauche aura contribué à développer en rendant non crédible la classe ouvrière en tant que force pour un changement de fond.

Dans tous les cas, même si les militants de gauche, même si les militants du PCF, même si les militants syndicalistes ne sont pas nos adversaires mais des camarades de classe, ils suivront là des appareils qui, eux, sont des ennemis mortels des intérêts des prolétaires et qui le seront d’autant plus s’il y a une lutte prolétarienne d’ampleur à détourner et à trahir. On n’a aucune raison de penser que le parti communiste suive ses militants, soit prêt à en découdre avec la bourgeoisie, lui qui a même signé du nom de Buffet la caution du génocide organisé au Rwanda par l’impérialisme français sous Mitterrand !

Tant que les luttes ne seront pas organisées par des comités de salariés qui se fédèrent au niveau national, le rapport de forces entre travailleurs et capitalistes n’aura pas fait un pas en avant et ce quelque soit la taille de la mobilisation. La dernière réforme des retraites l’a pleinement démontré.

Contrairement à ce que prétendent les groupes d’extrême gauche et le PCF, qui sont avec les centrales syndicales, la force des travailleurs n’est pas son nombre dans la rue ou en grève, mais dans son auto-organisation, condition indispensable non seulement pour diriger et gagner ses luttes, mais pour développer son propre programme politique, contrer ainsi les forces du fascisme en s’adressant aux couches petites-bourgeoises frappées par la crise.

Les travailleurs ont besoin de s’organiser sur des bases de classe, en comités, en conseils, en coordinations, en fédérations de comités, etc… et de définir eux-mêmes leurs objectifs et moyens d’action. On ne peut parler d’unité de la classe ouvrière que sur la base des partis et syndicats qui soutiennent l’organisation autonome des travailleurs. Toute autre unité est un « front populaire » contre le peuple travailleur mais aux côtés de la bourgeoisie, même s’il s’agit de bourgeoisie de gauche du PS, du PCF, des Verts.

Messages

  • Proçès du Médiator : Servier est juste un" bon" patron et un assassin, il fait des bénéfices en exploitant des travailleurs, en vendant ses marchandises, et utilisant l’Etat et la santé publique comme VRP.

    Comme avec l’amiante,le nucléaire, la vache folle, les OGM, les pesticides, les vaccins avec adjuvants, le sang contaminé, les industries classées "Seveso" ou rien du tout, Les patrons et l’Etat prétendent que les risques sont connus, maîtrisés, calculés ...en tous cas ils le disent quand ils ne le cachent pas.
    C’est à dire avant un scandale et une crise sanitaire publique !

    Servier ne peut pas regarder en face les victimes à son proçès...mais les responsables politiques eux le peuvent ? Eux qui se présentent à la TV, sur les affiches électorales etc..pour nous raconter que l’Etat peut tout ou ne peut rien !

    L’Etat est le gardien de ce système capitaliste criminel. Condamner Servier aujourd hui, ce serait condamner ce système demain , même si nous devons exiger de la justice des compensations financières et une victoire morale contre ce criminel.

    Et pour en terminer vraiment, c’est l’ensemble des responsables d’Etat passé et présent et ainsi les dirigeants de la bourgeoisie patronale publique et privé que nous (exploités) devons mettre
    sous les verrous.

    Des Fabius, Serviers, Pellerins, ils en existent des milliers qui se protègent ou postulent a prendre le pouvoir !

    Et nous les ouvriers, employés, femmes harcelées, travailleurs en état de burn out, chômeurs, sans droits, quand arrêtons nous d’accepter d’être diriger dans les moindres détails de notre vie par ces exploiteurs ! Quand renversons nous la pyramide ?

  • Le proçès du Médiator est reporté pour défaut de procèdure.

    La justice fait bien son travail quand il s’agit de défendre des assassins capitalistes !

    Les juges de ces Etats gouteront un jour eux mêmes à la justice mais celle ci sera celle des ouvriers.

    30 ans derrière les barreaux pour avoir particper au sauvetage de Servier et avoir causé un préjudice moral.

    La même chose pour Servier.

    Vive la révolution, à mort ces Etats de droits pour les profiteurs et les assassins de masse.

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