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Grève à la mine…

mardi 12 juin 2012, par Robert Paris

Grève à la mine…

MALI

Le personnel de la Société d’exploitation des mines d’or de Sadiola (Semos) entame en principe une grève de 48 h aujourd’hui 7 juin 2012. Cette grève vient à la suite d’une première grève qui avait été un succès de l’avis des syndicalistes.

Reparti en deux Syndicats, le personnel de la Semos boude depuis deux semaines la direction, pratiquement pour les mêmes revendications. Les syndicalistes du Comité syndical des travailleurs miniers (CSTM) et ceux de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) se plaignent de la non-application de la nouvelle convention des mines, l’arrivée massive des sociétés ghanéennes de sous-traitance et le refus de la direction de la Semos d’entamer de vraies négociations sur leurs conditions de travail.

Selon nos sources, les syndicalistes de la mine d’or, de la CSTM, avaient observé les 31 mai et le 1er juin 2012 une première grève qui a été une« réussite ». En principe, l’autre syndicat de la société d’exploitation, affilié à l’UNTM, sera en grève ce matin à partir de 8 h. A noter que la grève de 48 h des syndicalistes de l’UNTM survient au lendemain de la signature de l’avenant n° 2 relatif à son projet d’exploitation du sulfuré profond. Le document a été paraphé entre l’Etat malien et la Semos, le 1er juin 2012.

Selon un responsable de la direction du Semos, le projet apportera une contribution directe de près de 200 milliards de F CFA à l’économie malienne. Jusqu’à l’heure du bouclage tout le personnel syndical de la Semos ainsi que la direction étaient en pourparlers à Sadiola afin de trouver une solution à l’amiable.
A suivre !

MAURITANIE

Mauritanie : fin de la grève dans une mine d’or détenue par des Canadiens

Le travail a repris samedi dans la mine d’or de Tasiast (400 km au nord-est de Nouakchott), détenue à 100% par la canadienne Kinross, après la satisfaction des revendications des travailleurs en grève générale depuis quatre jours, a-t-on appris auprès du syndicat de la société.

"Les travailleurs et l’entreprise sont tombés d’accord sur l’ensemble des 20 points de la plate-forme revendicative posée par le personnel de la société", a affirmé à l’AFP Mohamed Vall Ould Merzoug, un responsable syndical.

Parmi les points d’accord, figurent "la suppression dans deux mois de 25% de retenue sur le salaire, une augmentation de 50% des salaires envisagée dans les six mois prochains et la prise en charge totale des soins de santé" des employés.

Les travailleurs ont également obtenu de Kinross "un bonus de plus de deux mois de salaires tous les six mois" et une "harmonisation des catégories" qui se traduira par "une plus grande justice au niveau des traitements", a précisé M. Ould Merzoug.

S’agissant du retour des cinq travailleurs licenciés sans droit, un seul a été d’office réintégré mais les dossiers des quatre autres "seront examinés au cas par cas" et les employés "réintégrés en cas de découverte de licenciement abusif", a-t-il indiqué.

"Ce que nous avons obtenus de plus important, c’est d’amener les administrateurs expatriés à respecter le droit mauritanien et les travailleurs mauritaniens, à favoriser une mauritanisation progressive des emplois, cela s’est produit, nous en sommes contents", a-t-il poursuivi.

La grève, déclenchée mardi, concernait 1500 employés de Tasiast-Mauritanie, filiale à 100% de la société canadienne Kinross.
Selon le site Internet de Tasiast-Mauritanie, la compagnie a débuté ses opérations commerciales en 2008. Kinross a acquis 100% des parts de la mine d’or de Tasiast à l’issue de la finalisation du processus en septembre 2010.

En 2011, la production de la mine a été de près de 200.700 onces d’or, et ses réserves "prouvées et probables" sont estimées à près de 7,5 millions d’onces.

Tasiast : Les employés à la Mine de Tasiast en grève

Les employés de la Mine de Tasiast , dans le nord de la Mauritanie, sont entrés dans une grève ouverte, depuis ce matin, suite au « licenciement abusif » de certains de leurs camarades, ont confié leurs délégués à Alakhbar.

"Une partie de nos camarades ont entamé la grève depuis la veille, mais face au refus de la société de revenir sur sa décision, nous avons tous décidé d’allers en grève ouverte. Actuellement, toutes les activités de la société sont paralysées" témoignent les délégués.

Contacté par Alakhbar, Alpha Ba, membre de la Commission communication de Tasiast, a confirmé qu’un groupe d’employés est entré en grève sans préavis, au niveau de la mine, mais n’a pas du tout paralysé la société.

Toutefois, l’administration de Tasiast est en ce moment en négociations avec les délégués des grévistes pour trouver un terrain d’entente à ajouté Alpha Ba


ESPAGNE

Depuis trois semaines, les mineurs espagnols sont en grève pour dénoncer les coupes drastiques décidées par le gouvernement dans les aides au charbon. Pour faire entendre leur voix, un groupe de 8 puis 7 mineurs de Santa Cruz del Sil, dans la province du Leon, l’une des régions minières du nord du pays, a décidé de s’enfermer au fond d’un puits.

Dans la pénombre d’une galerie à 800 mètres sous terre, dans le nord de l’Espagne, sept mineurs couverts de suie jouent aux cartes et tentent de garder le sourire, malgré déjà 20 jours passés reclus ici, pour crier le désespoir de toute une profession. "Nous resterons jusqu’à ce que l’on trouve une solution", affirme Alfredo Gonzalez, 45 ans, en bleu de travail, casque sur la tête. "Nous sommes décidés à poursuivre la lutte." "Si cela ne s’arrange pas, nous sortirons les pieds devant", insiste José Antonio Perez, 40 ans.

"Un matin ils sont partis, et ils ne sont pas revenus"

Depuis trois semaines, les mineurs espagnols sont en grève pour dénoncer les coupes drastiques décidées par le gouvernement dans les aides au charbon. Pour faire entendre leur voix, un groupe de Santa Cruz del Sil, dans la province du Leon, l’une des régions minières du nord du pays, a décidé de s’enfermer au fond d’un puits. "Un matin, ils sont partis travailler comme d’habitude et ils ne sont pas revenus", raconte Blanca, la femme d’Alfredo qui, comme les autres épouses, vient tous les jours à la mine, sans être autorisée à descendre.

Tout en bas, pour se protéger du froid et de l’humidité, les mineurs ont délimité avec des bâches et du bois un espace de 40 mètres carrés dans la galerie, à trois kilomètres de l’entrée de la mine. C’est là qu’ils dorment, qu’ils mangent, qu’ils tuent le temps. "Le temps passe très lentement", confie Primitivo Basalo, 40 ans.

Le plus difficile : respirer, à cause de l’humidité

Pour Alfredo, "le plus difficile est de respirer, à cause de l’humidité et de la poussière". C’est d’ailleurs une bronchite qui a obligé l’un de ses compagnons, Eduardo, à remonter à la surface plus tôt que prévu. "Maintenant, le médecin vient nous voir plus souvent", ajoute Alfredo. Pour les sept hommes restés sous terre, le temps commence à peser. "Le soleil et l’air libre, c’est ce qui nous manque le plus", avoue Primitivo. "Avec nos familles bien sûr".

A côté des matelas gonflables où ils dorment, les uns contre les autres, ils ont accroché des photos de leurs enfants, placardé des messages de soutien. "Continue à te battre, papa", a écrit l’un des enfants. Pour tenir, ils comptent sur le soutien de leurs familles, de leurs 120 compagnons, tous en grève, des 8.000 mineurs de charbon espagnols.

Le gouvernement a coupé les deux tiers des aides aux bassins maniers en 2012

Leur mascotte : un canari en cage, baptisé "tromperie", clin d’oeil à cette "énorme injustice" qu’ils ressentent, au moment où le gouvernement de droite s’apprête à injecter des dizaines de milliards d’euros dans les banques, quand il coupe les aides aux bassins miniers : celles-ci doivent passer de 301 millions d’euros en 2011 à 111 millions cette année. De quoi porter le coup de grâce, selon les mineurs, à un secteur déjà en déclin : 30.000 emplois seraient en péril, dans des régions où des communes entières vivent de la mine depuis plusieurs générations.

Le combat se poursuit aussi dehors à coup de routes coupées, d’incendies de pneus...

Au fond du puits de Santa Cruz del Sil, ce sont les repas, descendus depuis l’extérieur, qui rythment les journées. "Sinon, nous ne saurions pas si c’est le jour ou la nuit", témoigne José Araujo, 41 ans. Tous les matins, on leur apporte les journaux, où ils suivent le combat de leurs compagnons, qui se poursuit dehors à coup de routes coupées, d’incendies de pneus, de face-à-face avec la police anti-émeutes. Les ’huit de Santa Cruz’, comme ils aiment à se surnommer, sont devenus en vingt jours beaucoup plus que des camarades de travail. "Nous sommes une grande famille", confie Alfredo. "Nous nous donnons de la force. Quand l’un de nous est triste, nous le prenons dans nos bras", ajoute Primitivo.

Au fond de la mine, une peu d’exercice mais aucune distraction
Pour ne pas flancher, ils s’accrochent à la routine. Chaque jour, ils marchent pendant une heure ou deux le long des galeries noires et désertes. Pour se doucher, ils utilisent des bidons d’eau chaude apportés de la surface. Un chalumeau sert à réchauffer la nourriture.
Mais ils ne veulent recevoir aucune visite, s’interdisent toute distraction, musique ou films. "C’est une retraite", explique Alfredo. "Nous ne voulons pas que les gens pensent que nous sommes en vacances". Dehors, les familles retiennent leur souffle."Nous les soutiendrons jusqu’au bout, à 100%, pour le meilleur ou pour le pire", assure Ana Belen, l’épouse de Primitivo. "Nous espérons que ce sera pour le meilleur".

Avec ses mineurs, la petite ville espagnole de Bembibre lutte pour survivre

Derrière ses mineurs en grève depuis trois semaines, la petite ville de Bembibre, dans le nord de l’Espagne, lutte pour sa survie, au coeur de l’un de ces bassins miniers menacés d’asphyxie par la fermeture progressive des puits de charbon.

"Mon père était mineur, mes frères aussi, mon grand-père travaillait dans la mine quand on utilisait encore le piolet. C’était une façon de vivre", confie Paul Martinez, un mineur de 39 ans occupé, avec ses compagnons, à mettre le feu à un tas de pneus barrant une route aux environs de Bembibre.

"C’est le seul moyen pour que quelqu’un se rende compte qu’ici, ce n’est plus seulement un problème d’emploi, mais un problème social, très vaste", ajoute Paul Martinez. Si les mines devaient fermer, "ce serait précipiter la mort de toute la ville".

"C’est comme cela tous les jours", raconte-t-il, en montrant la fumée épaisse et âcre qui s’élève au-dessus des collines verdoyantes.
En pleine restructuration depuis 20 ans, les mines de charbon espagnoles ont progressivement fermé. Une quarantaine sont encore en activité, principalement dans le nord, faisant vivre 8.000 mineurs.
Mais le charbon espagnol, plus cher que le charbon exporté, dépend des subventions de l’Etat, lesquelles sur décision de Bruxelles prendront fin en 2018.

Ajoutant à ce déclin, le gouvernement, engagé dans une rude chasse au déficit, a décidé de réduire de 63%, de 301 millions d’euros en 2011 à 111 millions cette année, les aides au secteur.

De quoi condamner, selon les mineurs, jusqu’à 30.000 emplois directs ou indirects dans des régions dont l’économie bat au rythme de la mine depuis des générations.

A Bembibre, dans cette petite ville de 10.000 habitants nichée dans la province de Leon, la population toute entière s’inquiète.
"S’ils ferment la mine, cela deviendra un désert. Même nous, il se peut que nous devions fermer", confie José Manuel Jañez, patron de bar de 57 ans, derrière son comptoir.

"S’ils ne travaillent plus, ils ne seront plus payés, et nous, nous ne pourrons plus manger. C’est ainsi", commente elle aussi Soraya Moreno, une jeune femme de 33 ans, qui a ouvert il y a deux mois un magasin d’articles sportifs, parce qu’elle ne trouvait pas de travail ailleurs.

Pour défendre leurs puits de charbon contre une fermeture qui paraît inexorable, les mineurs du nord de l’Espagne se mobilisent chaque jour depuis trois semaines, coupant routes et voies ferrées.
Alors les cordons de policiers anti-émeutes, casqués, se mettent en place, et s’engage une nouvelle scène de guérilla champêtre, avec échange de pétards et tirs de balles en caoutchouc.

La mobilisation "se radicalise de jour en jour", affirme Guillermo Sanchez, un responsable du syndicat UGT, qui dénonce "la position intransigeante du gouvernement".

"Ce dont nous parlons, ce sont nos postes de travail, pas de hausses de salaires, et cela il faut le défendre quelles qu’en soient les conséquences", ajoute-t-il.

"De jour en jour, il y a de plus en plus de violences avec la police", raconte Florencio, un homme de 40 ans, visage couvert, à un barrage routier près de Bembibre.

Florencio est mineur depuis trois ans seulement. "Avant, je travaillais comme je pouvais, comme chauffeur d’ambulance ou comme serveur. Dans les bassins miniers, il y a la mine ou les services, sinon rien", assure-t-il.

Depuis le début de la crise économique en 2008, les rares industries de substitution qui avaient vu le jour, par exemple des usines de fabrication d’éoliennes, ont soit licencié, soit fermé.
Il ne reste plus que la mine, l’activité traditionnelle que toute la région se bat pour conserver.

"Ici, quand les mineurs veulent quelque chose, c’est une guerre ouverte", lance Tania Rozados, une jeune femme de 25 ans qui sert le pain dans la boulangerie de son père. "C’est la seule façon pour que quelqu’un fasse attention à eux".

MALAWI

Uranium : Grève dans une mine d’uranium au Malawi

La mine d’uranium de Kayelekera, au Malawi, a dû fermer vendredi 11 mai pour cause de grève. L’activité a pu reprendre partiellement le 12 mai avec les mineurs qui ne se sont pas associés au mouvement, notamment les expatriés.

Selon Paladin Energy, la compagnie australienne qui exploite la mine, les salariés demandent une augmentation immédiate de 66% pour compenser la récente dévaluation de 50% de la monnaie nationale, le kwacha.

La mine de Kayelekera a produit entre le 1er avril 2011 et le 31 mars 2012 1.043 tonnes de « yellow cake » (U3O8), ce qui correspond après traitement à près de 900 tonnes d’uranium métal. Selon Paladine Energy, le conflit social aura un impact sur les résultats de production annuelle, mais celui-ci restera limité si les grévistes reprennent le travail ce mardi 15 mai, comme attendu.


ZIMBABWE

Or : Arrêt de travail à la mine d’or de Modder East, Zimbabwe

Une majorité de mineurs ne se sont pas présentés dimanche soir à la mine d’or de Modder East, et l’équipe de jour était aussi incomplète.
La seconde équipe s’est déclarée en grève, au nom du syndicat Professional Transport Allied Workers Union (PTAWU) le 4 juin, mais l’entreprise ne reconnait pas cette organisation, qui représente moins de 30% des 1800 employés de Modder East.

La grève va à l’encontre des accords signés avec le syndicat principal de la mine, National Union of Mineworkers a souligné la direction, refusant de payer les jours non travaillés.

Gold One, une société australienne, a décidé en mai 2011 d’augmenter sa production avant la prise de contrôle de 89% du capital par un consortium chinois, composé de Baiyin Non-Ferrous Group, China Development Bank, China Africa Development Fund, et Long March Capital Group.

En 2011, Gold One a extrait 123.179 onces d’or du site de Modder East, soit 85% de plus qu’en 2010.

PEROU

Agua, si ! Oro, No ! ("L’eau, oui ! L’or, non !"). Le slogan a de nouveau résonné dans la région de Cajamarca, au nord du Pérou, où, jeudi 31 mai, plusieurs milliers de personnes se sont réunies dans les villes de Bambamarca, Celendin et Cajamarca, pour réaffirmer leur opposition au projet de mine d’or et de cuivre Conga, qui met, selon eux, en danger les ressources hydriques de la région.

Le comité de lutte, soutenu par de nombreuses organisations civiques du reste du pays, a appelé à une grève illimitée. "Le mouvement ne s’arrêtera pas jusqu’à ce que le projet soit annulé", avertit Marco Arana, un membre du parti écologiste Terre et liberté, qui s’est imposé au fil des mois comme l’un des porte-parole des "anti-Conga".

Cette mobilisation marque la reprise d’un conflit qui a débuté en novembre 2011. Inquiets pour l’eau de leur commune, les agriculteurs ont été les premiers à attirer l’attention contre cet immense projet d’exploitation à ciel ouvert, à plus de 4 000 mètres d’altitude. Porté par la compagnie Yanacocha, détenue en majorité par l’américain Newmont, le projet minier, qui représente un investissement de 4,8 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros), prévoit en effet d’assécher quatre lagunes.

Les manifestations en faveur de la sauvegarde des lagunes ont pris rapidement de l’ampleur, finissant par obliger Yanacocha à suspendre le projet en décembre. Une demi-victoire pour les protestataires qui réclament son abandon définitif.

MONTÉE DE LA VIOLENCE

En avril 2012, une expertise internationale commandée par le gouvernement a conclu que le projet réunissait "toutes les conditions techniques exigées pour son approbation". Le rapport précise toutefois que de nombreuses améliorations devraient être apportées pour réduire les impacts environnementaux.

Pour le gouvernement, le projet Conga peut donc être mené à bien si ces modifications sont faites. Mais Yanacocha ne s’est toujours pas prononcée sur ces nouvelles obligations. "Cette expertise a été faite pour permettre au gouvernement de justifier le projet minier", juge Marco Arana qui, comme le reste des manifestants, persiste à exiger l’annulation du projet.

Sans attendre davantage, les opposants à Conga ont donc repris la lutte. Tous craignent cependant une montée de la violence, comme cela a été le cas, en début de semaine, au sud du pays. Le 28 mai, deux personnes sont mortes à Espinar, dans la région andine de Cusco, durant de violents affrontements entre la police et des milliers de manifestants qui protestaient, eux, contre le géant minier suisse Xstrata, qu’ils accusent de polluer les eaux de deux rivières. Une accusation que réfute l’entreprise.

A Espinar, la situation est cependant très différente de celle de Cajamarca. "A la question environnementale s’ajoute celle de la redistribution des richesses par l’entreprise. C’est un conflit typique de l’industrie minière", note l’anthropologue Javier Torres. "Les gens ne sont pas contre la mine, mais ils se sentent maltraités par l’entreprise, avec qui la relation est trop verticale", souligne-t-il.

Dans ce contexte, le rôle de l’Etat, généralement perçu comme un allié des compagnies minières, est au cœur du problème. "Il devrait retrouver son rôle de régulateur et de garant des droits", exhorte M. Torres. Au lieu de quoi le gouvernement a adopté une attitude très controversée à Espinar, en militarisant la zone et en multipliant les arrestations, souvent jugées arbitraires, contre les dirigeants du mouvement protestataire.

Des critiques dont s’est défendu le président Ollanta Humala, jeudi, en affirmant que le rôle du gouvernement était de "protéger les intérêts nationaux" et de faire régner le "principe d’autorité". Il est peu probable que ces déclarations calment la colère des manifestants.

Messages

  • En gilet jaune, casque sur la tête, la centaine de mineurs en grève de la "marche noire", venue à pied du nord de l’Espagne, est entrée mardi dans Madrid, à la veille d’une grande manifestation pour crier le désespoir de toute une profession.
    La colonne d’une soixantaine de mineurs venue d’Aragon, dans le nord-est, a parcouru les derniers kilomètres aux cris de "Les voilà, ce sont les mineurs du charbon !", "Madrid brûle !", avant de rejoindre une autre colonne, arrivée des bassins miniers des Asturies et du Leon, dans le nord-ouest de l’Espagne.

    Tous ensemble, ils doivent participer mardi soir, à la lueur de leurs lampes frontales, à une marche nocturne vers le centre de Madrid, avant la manifestation de mercredi jusque devant le ministère de l’Industrie.
    "Notre lutte est juste, nous venons seulement réclamer ce qui nous appartient", lance Manuel Cinoceda, un mineur en pré-retraite de 55 ans, venu de Teruel, au nord-est de Madrid.
    Visiblement fatigués après deux semaines sur les routes et plus de 400 kilomètres de marche, certains portent des foulards rouges et des chemises noires avec les inscriptions : "Non à la fermeture des mines de charbon".
    En grève depuis deux mois, ils protestent contre la réduction des aides publiques décidée cette année par le gouvernement de droite, engagé dans la chasse au déficit, qui, selon eux, condamne plus vite que prévu toute une profession.

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