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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTL Lardy

mardi 19 juin 2012, par Robert Paris

Quoi de neuf chez Renault ?

Tous pour un, un pour tous !

Les trusts automobiles PSA et Renault menacent à nouveau de fermer des usines. PSA entamerait l’affaire par Aulnay mais ce ne serait, si on les laisse faire, que la porte ouverte à des licenciements massifs dans toute l’industrie et dans toute la société. Si on laisse fermer une seule usine, on les laisse toutes fermer !

Renault appelle à l’aide

Carlos Ghosn, menaçant directement les emplois, a annoncé depuis New York "des années difficiles à venir" pour les salariés Renault en Europe. Et Carlos Tavares est monté au créneau et, prenant le relais de Ghosn, a demandé à l’Etat de soutenir l’activité automobile sur fonds publics. Pourtant les baisses de ventes qui culminent à 5% ne proviennent-elles pas surtout d’un choix du constructeur de diminuer la production, le rendant moins capable de répondre à la demande ? Pourtant ces 5% de baisse ne suffisent pas à justifier l’estimation de 20% de prétendues surcapacités de l’industrie automobile en Europe !

Pourtant, les annonces de bénéfices du trust auraient plutôt laissé penser que les coffres-forts craquent de trop plein. Il faut croire qu’on ment à quelqu’un… Tavares et Ghosn prétendent que la situation en Europe est plus mauvaise que prévu. Ce n’est pas ce que disent les indicateurs des profits. Est-ce que Renault aurait joué son cash-flow au casino des dettes et autres spéculations pourries comme les dettes souveraines ? Pourquoi faudrait-il que l’argent de nos impôts serve à aider ces aigrefins ? L’argent que demandent les patrons de PSA et de Renault est une véritable prime à la casse des emplois !

J’ai cru voir un Gros Minet

Au PIM, un sale matou cherche des noises à tous les "TITI" de son UET, couvert pas son N1 (voir "la quiche aux fraises" d’un précédent bulletin), et pour masquer ses incompétences actuelles et anciennes (il faisait partie des concepteurs du PIM). Malheureusement au PIM, pas de grand-mère pour remettre de l’ordre dans tout ça ! Par contre, une réaction solidaire au niveau de l’UET, du service, du site ferait cesser les agissements de ce type de CUET. Ce genre de greffier détestable, pour peu qu’on rompe la loi du silence qui les protège et les encourage, il retournera dans sa litière.

Cher de pool !

Le retour de la crise, comme tous les 6 mois, donne l’occasion à la direction de sabrer dans tous les budgets utiles aux salariés normaux, (les plus gros salaires sont épargnés, car ce sont eux qui dictent les règles !). Un des plus importants à être touché est celui des voitures de pool, avec 25 voitures en moins, rien que ça ! Cela va être coton, pour les réunions et formations hors site. Comme le quota de formation sera ainsi impossible à atteindre, c’est la prime d’intéressement qui sera encore réduite : c’est la double peine ! Aux dernières nouvelles, nos directeurs aux gros salaires font toujours le plein le lundi au retour de week-end, avec l’essence de l’entreprise, de leur véhicule d’agrément offert par Renault. Il y aura bientôt plus de véhicules de directeurs qu’au pool ! Les coqs ne se servent pas aux poules…


Elle suggère des économies et, nous aussi, on lui en suggère

Odile Desforges nous écrit : « J’attends de chacun qu’il ait pleinement conscience de l’impérieuse nécessité de faire ce que nous avons dit que nous ferions, qu’il s’approprie chacune des mesures du plan « savings » qui a été décidé en OC et qui est en cours de déploiement, qu’il fasse preuve de rigueur dans l’application des règles de dépenses de l’entreprise. Je suis certaine que vous avez tous des idées concrètes d’optimisation dans votre propre entité ; aussi, j’attends de chacun qu’il exploite et aille au bout de toutes les pistes, de toutes les idées, d’économie et de performance. »

On a une suggestion : qu’elle et ses semblables se ramènent à un salaire qu’elle estime correct, le nôtre ! Et si Ghosn s’y mettait, ça ce serait du savings !

La CGC vire au rouge ?

La CFE-CGC, inquiète des menaces du patron, déclare bravement qu’elle « n’acceptera pas un management par le catastrophisme » ! Bigre… Verra-t-on la CGC appeler à la grève ? On y croira quand on le verra… En attendant, on a toujours affaire au syndicat qui a tout signé, y compris les accords qui permettent la politique actuelle du patron, les suppressions d’emplois, des déplacements forcés d’une usine à une autre, les licenciements de précaires et on en passe…

Renault nous déménage

Renault cherche des volontaires pour des « transferts pérennes » de certains sites, en particulier Sandouville et Douai, vers un autre lieu de production, un dispositif qui vient s’ajouter aux 1.000 salariés déjà temporairement détachés de leur site d’origine. Si on va vers des fermetures de sites de Renault, ce serait la préparation psychologique !

Illusionnistes et illusions

La CFDT a estimé que « le déploiement de la GPEC pendant les entretiens annuels 2012 aura été maladroit et contre-productif ». Une fois de plus, tout en protestant modérément la CFDT, signataire de la GPEC, apporte à la direction son aveu d’incompréhension totale des mauvaises intentions du patron. Ce qu’elle appelle maladresse est la politique patronale contre les salariés. Ce qu’elle estime contre-productif provient du fait qu’elle continue à vouloir croire que salariés et patrons sont dans la même galère, voulant entretenir les illusions sociales de certains cadres.


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

DE RENAULT CTL LARDY

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Le « socialiste » Hollande, président normal de l’impérialisme français

Hollande a organisé le 14 juin 2012 une cérémonie dans la cour des Invalides conjointement à Sarkozy, Giscard, Villepin, Fillon, Cresson, Juppé ou Jospin. Il s’agissait de rendre hommage aux soldats morts en Afghanistan. Hollande a déclaré : « Mourir pour la France, c’est vivre à jamais. (…) La France doit à son armée une part éminente de ce qu’elle est aujourd’hui. » Il ne risquait pas de choquer, par son discours, les participants de droite à sa cérémonie !!! Mais, direz-vous, il y a une grande différence puisque Hollande retire les troupes d’Afghanistan ? Pas du tout ! C’est seulement un effet d’annonce, une manière différente de présenter la même politique. La réalité est un peu différente puisque les effectifs actuels de 3 500 hommes seront ramenés à 1 500 à la fin de 2012, le retrait complet des troupes n’étant pas effectif avant juillet 2013, comme l’avait prévu Sarkozy.

Hollande ne remet nullement en cause les buts mensongers de l’intervention internationale armée qui prétendait libérer le pays de la mainmise d’Al Qaïda et combattre le terrorisme. Résultat : le terrorisme se porte mieux que jamais d’être devenu le défenseur nationaliste du pays contre l’intervention militaire étrangère qui assassine des civils et détruit le pays.

Rien en fait ne va changer dans la politique extérieure de l’impérialisme français. Juppé, lui-même, l’a fait remarquer. Même politique pour faire payer les peuples grec ou espagnol. Pas un sou pour la santé, les écoles, les services publics et les emplois dans ces pays. Même politique, par contre, pour trouver immédiatement de l’argent – en centaines de milliards ! - pour aider les banques espagnoles. Principe numéro un de tous les gouvernements, qu’ils soient de gauche ou de droite : on n’aide que le système capitaliste même si on aide ainsi ceux qui ne cessent, par leurs spéculations, d’aggraver la crise du système.

C’est en chef d’un empire post-colonial africain que Hollande, devenu chef d’Etat français, a débuté son action internationale. Ainsi, ses premières actions et déclarations ont concerné les intérêts de la bourgeoisie française au Mali et au Niger. Il est intervenu politiquement dans la crise malienne pour prendre parti en faveur du président malien nommé par l’OUA qu’il considère comme s’il s’agissait d’un chef d’Etat élu et qu’il a estimé beaucoup plus gravement blessé par les manifestants que cela n’avait été dit, prenant ainsi partie contre la révolte.

Hollande prétend pourtant ne pas se mêler directement et militairement dans le bourbier malien car il est conscient qu’il est impossible d’envoyer des forces armées françaises au Mali ou même au nord Mali sans être accusé d’intervention coloniale. Mais Hollande a d’autres idées pour agir… Il a reçu le chef de l’Etat nigérien et il a convenu avec lui d’une intervention française au Niger. L’objectif a été clairement affirmé par Hollande : sécuriser les intérêts du trust nucléaire Areva au Niger et, plus tard, éventuellement au Mali...

C’est tellement clair que Hollande est d’abord au service d’Areva qu’il a demandé au chef d’Etat nigérien d’activer l’exploitation d’une nouvelle mine, de sécuriser l’exploitation du minerai en présentant cette action comme l’intérêt des deux pays, les pays étant bien sûr représentés en l’occurrence par leurs bourgeoisies.

Car l’empire français, c’est d’abord et avant tout l’exploitation de tous les peuples du monde. Ceux qui croient que la France délocalise se trompe : la France bourgeoise relocalise les profits ! Elle n’est un grand pays que parce que Total exploite la Birmanie et le Gabon, que Bolloré exploite la Côte d’Ivoire et Areva le Niger. Pas seulement grâce à l’armée.

La France de Hollande prétend qu’elle agit pour libérer le peuple syrien comme celle de Sarkozy avait prétendu libérer les peuples libyen et ivoirien. En réalité, les deux se sont fait voler leurs révoltes et subissent aujourd’hui de nouvelles dictatures.

Il suffit, pour comprendre la duplicité de la politique française, de voir que Fabius et Hollande si pressés de « libérer le peuple syrien » n’ont pas le même empressement à libérer les peuples qui sont sous le joug des principautés du pétrole et de la principale d’entre elles, l’Arabie saoudite, ni non plus de libérer les peuples du Maghreb des dictatures d’Algérie et du Maroc. Dans le monde dit occidental, les partis qui se prétendent socialistes ne s’opposent en rien aux visées impérialistes.

Il y a belle lurette que l’ « Internationale socialiste » n’est plus rien d’autre qu’une réunion mondiale de chefs d’Etat et d’anciens chefs d’Etat qui ont comme seul CV d’avoir détruit les retraites, les emplois, les services publics et tenté de détruire la confiance des travailleurs en leur propre force. La seule force capable de s’opposer aux bourgeoisies et aux impérialismes, c’est l’alliance mondiale des travailleurs. Et elle n’a rien à avoir avec la gauche, celle du PS ou du PCF ni des centrales syndicales.

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Messages

  • Evoquant la nécessité d’adapter la production à la demande en baisse sur le marché européen, Carlos Tavares, le numéro 2 du constructeur, a indiqué mercredi que l’entreprise allait faire "d’abord fonctionner la solidarité au sein de l’entreprise et au sein du périmètre industriel français".

    C’est de la solidarité patronat/Etat qu’il parle parce que celle patrons/salariés n’existe qu’au niveau des centrales syndicales !

  • Pour justifier des sacrifices

    Le 4 juillet prochain, Renault avait réservé un hall de Palexpo, la salle d’exposition de Genève, et convié 500 journalistes pour assister au lever de rideau sur son modèle-phare, la Clio IV. Les invitations étaient parties. Et puis, Renault a fait part de sa décision de révéler sa nouvelle citadine un jour plus tôt, mais sous forme de photos. Ghosn a cherché à diffuser ainsi son message : je fais des économies, les salariés vont devoir en faire autant. Les salaires, les emplois, les temps de travail, les temps de formation, les pauses, les cadences, les missions, les frais de déplacement, les repas, tout témoigne que ce sont les salariés qui paient directement les « efforts de la direction »… Mais sa vitrine des économies devrait comprendre aussi les revenus faramineux de ce monsieur.

    Illusionnistes et illusions

    La GPEC est encore taxée de « bonne chose pour l’avenir des salariés et des emplois » par la CFDT ! L’entretien individuel est considéré par elle comme un bien pour le salarié alors qu’il n’est nullement là pour aider les salariés contrairement à ce qu’estiment tous les syndicats. C’est un tribunal sans défenseur pour tous ceux sur qui la direction exerce la pression. Une pression qui peut aller loin comme on le sait malheureusement… Enfin, la CFDT se permet d’écrire « les managers doivent être accompagnés et soutenus… que les secteurs soient définis comme stables, critiques ou sensibles ». Non, il est nécessaire d’être clair : ces qualificatifs inadmissibles ne peuvent être acceptés et aucune organisation qui les reconnaît ne mérite le qualificatif de « syndicale ». Nous, salariés, n’avons que trop laissé ces gens-là parler en notre nom !

    Le travail, ils ne l’ont qu’à la bouche

    La CFTC, pour sa part, dans son journal « Travaillons ensemble » révèle un secret : « Qu’est-ce que le travail ? Qu’est-ce qui lui donne un sens ? » On ne peut pas dire que ces gens-là fassent autre chose que d’en parler. Quand on rentre, crevé, à la maison, nous on sait ce que c’est que le travail. Et quand on regarde notre feuille de paie stagner face à l’inflation, on sait pourquoi notre travail perd de la valeur dans le rapport de forces avec les patrons. Et on sait aussi que ces choses là sont vues bien différemment par la CFTC. Pour ce syndicat, il faut combattre une idée selon laquelle « la vie commence après le travail ». Mais il ignore que la vie au travail ce n’est pas seulement bosser et que gagner sa vie au travail commence par la lutte…

    C’est Renault qui licencie sans le dire

    Les salariés de l’usine Sealynx de Chareval, dans l’Eure, sont en lutte. Cette entreprise est en redressement judiciaire depuis fin avril. Les prétendus repreneurs prévoient au moins 400 suppressions de postes sur les 550 de l’entreprise. Ils réclament que Renault, détenteur à 85% de l’entreprise, prenne ses responsabilités en les réembauchant et ils ont raison ! Ils méritent notre soutien.

    Leur conception de l’égalité…

    Renault a signé un accord « égalité professionnelle et mixité », accord, signé par la CFE-CGC, la CFDT et FO. Depuis des années que ces syndicats signent ce type d’accords, rappelons que les emplois féminins chez Renault ne sont nullement à « égalité » mais à 17%. Prétendre que l’on va vers l’égalité alors que les embauches sont en berne suppose que … Renault licencie des milliers d’hommes. Est-ce cela que ces fanatiques de la signature viennent de cautionner ?

  • L’usine Sealynx, qui fabrique des joints d’étanchéité pour l’automobile à Charleval
    (Eure) est paralysée depuis lundi 11 juinpar une grève des salariés qui réclament leur intégration au groupe Renault, principal client du site. Lundi 18 juin, les salariés ont revoté la grève illimitée.

  • Commentaire du journal "socialiste" Marianne :« La rencontre hier entre le PDG du groupe Philippe Varin et Arnaud Montebourg s’est soldée par un effrayant silence. Pas une minute, mais une journée entière de silence pour l’usine d’Aulnay Sous Bois et ses 3000 salariés condamnés. Un silence d’impuissance de la part du Ministère et un silence de validation d’un plan de fermeture entériné depuis longtemps du côté de Peugeot-Citroën. »

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