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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Saint-Antoine

jeudi 5 juillet 2012, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Saint-Antoine

Impensable

Le manque de personnel soignant est criant. Il arrive que, dans les services, plus de la moitié du personnel viennent de l’intérim ou de la suppléance. Et, si en plus il n’y a ni intérim ni suppléance, la panique s’installe et les cadres se mettent à courir après chacun d’entre nous pour nous supplier de rempiler pour la journée entière. Bientôt, ils vont nous demander d’amener nos lits de camps au cas où… L’emploi du temps est extensible mais pas la santé ni la sécurité dans le travail. Qui sera accusé si on fait une erreur ou si on pète un plomb : encore nous ! Alors, ne marchons pas : qu’ils embauchent !


L’été, c’est la chaleur et le bordel

Tous les ans, à la même époque, c’est l’été. Cela peut sembler évident mais pas pour la direction. Elle ignore que c’est la période des chaleurs, des besoins de méthodes rafraîchissantes, des besoins aussi de personnels du fait des congés. Non, tout ce que la direction sait faire, c’est augmenter le turn-over, diminuer l’offre de soins au lieu d’embaucher. Du coup, cela devient la croix et la bannière pour trouver une place en hospitalisation quand il y en a besoin.


La Santé de gauche comme de droite

En gros, la santé va continuer de même avec la gauche qu’avec la droite. Selon Madame Touraine, le nouveau ministre en charge de la santé, il n’y aura pas de grandes réformes : « mieux vaut des aménagements que des lois »…
Le nouveau gouvernement ne compte donc pas revenir sur les dernières lois qui cassent et continueront de casser l’hôpital public. La ministre parle de « bonne gestion » des hôpitaux : « Un hôpital en déficit, c’est un hôpital qui n’investit plus sur l’avenir » dit-elle. Investir ? Cette situation financière des hôpitaux vient notamment des investissements de l’APHP dans des actifs pourris et dettes souveraines. La tarification à l’activité (T2A) mise en place en 2004 a mis le plus à mal l’hôpital en le forçant à tenir un budget intenable. La « réforme » qui est une destruction du public au service du privé a commencé avec la gauche et Claude Evin et cela continuera à nouveau avec Hollande et Touraine. A moins qu’on se fâche…

Médecine du travail ou contre les travailleurs

La maladie n’est pas autorisée pour ceux qui soignent les malades. On s’en rend vite compte si on attrape une maladie au travail. En guise de médecine du travail, on nous envoie vers des professionnels intitulés « médecins statutaires » chargés de nous renvoyer vite fait au boulot et de nous empêcher de d’avoir les droits de personnels en accident du travail ou en en maladie de courte ou de longue durée. Pour eux, il ne s’agit pas de malades à soigner mais de suspects à dévoiler. Interrogatoire sur un ton froid lors des convocations, discussion minimaliste nous amènent à penser qu’on est à la police plutôt qu’à l’hôpital. Il ne s’agit pas de médecins pour soigner mais de chargés de nous renvoyer vite fait au travail.

Un poste sur deux supprimés ou… deux postes sur trois ?

Les conversations allaient bon train à l’annonce de l’austérité du gouvernement Ayrault. Les déclarations contradictoires du porte-parole qui parlait de réductions importantes dans le secteur de Santé, du premier ministre et du président faisaient jaser. Tous les chiffres circulaient : suppression d’un poste sur deux, d’un poste sur trois, de deux postes sur trois. Selon Le Figaro, ce serait bel et bien le non remplacement de deux départs en retraite sur trois ! Et il n’y a eu aucune clarification officielle ! Le président n’a-t-il pas affirmé : « Si c’était vrai, on m’aurait prévenu ! » Encore un qui prétend ne pas être informé des coupes sombres prévues dans les effectifs d’infirmières, d’aides-soignantes, de personnels d’entretien, de maintenance, des bureaux et on en passe. Bien sûr, les caisses soient vides à force d’aider les banques, les trusts, les bourses et les financiers. Certes, l’Etat français a de l’argent à jeter par les fenêtres pour faire des guerres de la Libye à la Côte d’Ivoire et de la Yougoslavie à l’Afghanistan. Alors, avec Hollande ou sans, tant que nous ne serons pas en guerre contre cette politique, la situation ne cessera d’empirer, dans la Santé et dans les autres services publics.

L’ordre infirmier mort ou en réanimation ?

L’ordre infirmier comptait encaisser 900.000 cotisations en mai 2012 et n’en a reçu que 65.000 malgré toutes les pressions. Bien des cotisants sont des jeunes qui ont été forcés ou trompés pour les contraindre à cotiser. Cette institution qui prétend nous donner des ordres, on n’en veut pas !

Heures supplémentaires, c’est pas la solution

La direction continue à jouer les vases communicants entre nos bas salaires et le manque de personnel, se disant que le vide de l’un peut remplir le vide de l’autre… C’est tout simple : il suffit de proposer à ceux qui manquent de finances en fin de mois de faire des heures supplémentaires. Non seulement, ce n’est pas une solution ni pour le premier ni pour le deuxième problème, mais, en plus, la direction se permet de nous payer plus de deux mois après le travail effectué. Cela montre que, plus nous faisons de travail supplémentaire, plus elle nous prend pour des esclaves.


LA VOIX DES TRAVAILLEURS

DE L’HOPITAL SAINT-ANTOINE

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Guerre aux licencieurs !

Comment défendre nos emplois se demandent bien des travailleurs au moment où s’allonge la liste des plans dits "sociaux" qui sont des plans de suppressions d’emplois. Certains se disaient : le gouvernement de gauche va défendre nos emplois, les centrales syndicales vont défendre nos emplois, une loi va défendre nos emplois, les élections vont servir à choisir un camp qui va défendre nos emplois, l’Europe va défendre nos emplois, la France va défendre nos emplois, etc, etc… Et nous, là-dedans, nous travailleurs, en tant que force sociale capable de faire face aux classes dirigeantes, sommes-nous juste les seuls qui ne saurions pas les défendre et qui n’aurions que nos yeux pour pleurer et nos mains pour supplier ? Est-ce qu’on a fini par nous convaincre que les travailleurs ne seraient que des bulletins de vote ? Devons-nous nous accrocher à la confiance dans notre entreprise, dans notre patron, dans notre pays, dans le système économique, comme à une bouée de sauvetage alors que ce sont seulement des Titanic ? Sommes-nous complètement désarmés si des patrons des trusts, des banques, de la finance ou du gouvernement nous disent qu’ils n’ont plus besoin de nous ? Devons-nous fatalement nous taire ou nous aligner sur la politique des centrales syndicales, tout attendre du gouvernement ou désespérer de l’avenir ?

Ceux qui avaient des espoirs fondés sur le nouveau pouvoir "socialiste" vont vite déchanter. Même dans l’Education nationale qu’Hollande avait prétendu défendre contre Sarkozy. Hollande prétend qu’il vient d’y créer six mille emplois. Des 14.000 suppressions d’emplois que Sarkozy y planifiait, il en a supprimé 8.000. C’est ce qu’il appelle des créations de postes ! Et il programme la suppression des emplois des fonctionnaires partant en retraite. Quant à empêcher les trusts de licencier, on vient de voir à propos de PSA Aulnay qu’il est tout juste capable de demander au patron de PSA « de préciser ses intentions » !

Hollande prétend résoudre la crise en faisant de nouveaux types d’emprunts, pour injecter cet argent dans l’économie, c’est-à-dire aider à nouveau les banques, les bourses et les trusts. C’est s’endetter encore plus pour donner aux ceux-là même qui ont spéculé, qui ont causé la crise, qui nuisent à l’économie, aux monnaies, au crédit des Etats ! Voilà toutes les prétendues solutions d’un Hollande : relancer l’économie capitaliste par de nouveaux types d’emprunts, de nouvelles dettes d’Etat sans que les capitalistes ne mettent leurs capitaux privés dans l’économie ! L’Etat, qui n’a pas d’argent pour des emplois d’infirmières, d’aides-soignantes, de postiers, de cheminots et d’enseignants, en a suffisamment pour des guerres en Libye, en Côte d’Ivoire ou en Afghanistan, assez pour aider toutes les banques du monde, toutes les bourses, tous les financiers et trusts !

Ceux qui prétendent qu’il faut compter sur les gouvernants, sur les patrons, sur les centrales syndicales, sur quiconque sauf sur nous-mêmes, pour défendre nos emplois mentent ou se trompent. Bien entendu, ils appuient leur pessimisme sur le fait que tous les Continental, tous les New Fabris, ont été battus en luttant séparément pour leurs emplois. Et ceux-là souhaitent que d’autres, comme les ouvriers de PSA Aulnay, se retrouvent seuls aussi pour se défendre !

Aujourd’hui, ce n’est plus telle ou telle entreprise, tel ou tel secteur, tel ou tel pays qui prend l’eau : c’est toute la société, c’est toute l’économie mondiale. Le système capitaliste n’ira pas plus loin, il a atteint son bout de course et toutes les mesures invraisemblables des gouvernements pour le soutenir ne feront qu’aggraver la situation.

Alors les licenciements, la misère, la chute seraient une fatalité ? Non ! Cessons de croire à tous ceux qui nous proposent de négocier, de réformer, de moraliser, de réguler, d’encadrer, de mener des pourparlers entre syndicats, Etat et classes dirigeantes. Nous ne sommes faibles que de notre refus de nous attaquer au système. Dès lors que nous admettons que le système tout entier est devenu notre ennemi mortel, nous redevenons une force considérable : le prolétariat révolutionnaire.

Guerre aux licencieurs, guerre aux affameurs du peuple travailleur, devrait être le cri des opprimés.

Loin des promenades syndicales, des journées d’action sans lendemain, des luttes isolées, entreprise par entreprise, secteur par secteur, unissons public et privé, travailleurs et chômeurs, avec ou sans papiers, CDI et précaires, menons la lutte des classes. Et frappons : œil pour œil, dent pour dent.

Déclarons la guerre à ceux qui nous déclarent la guerre !

Les banques nous menacent ? Retirons notre argent des banques et menaçons de les couler !

Les trusts nous menacent ? Cessons de défendre l’entreprise ! Bloquons les toutes et menaçons leurs rentrées d’argent ! Occupons les entreprises et contestons au patron sa propriété privée !

Les bulletins La Voix des Travailleurs

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