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Haïti c’est pas fini

mardi 3 juillet 2012, par Robert Paris

Haïti, c’est pas fini

La plus belle baie du monde
Et le pire cancer au monde
Sont encore logés
Dans la même île
Sur la terre rouge
Sous le vent.

L’ouragan passé
La grève cassée
La révolution écrasée
Le tremblement de peuple réprimé
Haïti dévastée, accablée, mais…
La révolution tremblait encore.

Logés sous des tentes
Parqués dans des camps
Frappés de misère
Trempés de malheur
Mais toujours un peuple
Dressé.

Les armées du monde
Les polices internationales
Les forces de répression
Porteuses de mort
Chargées de choléra
Etaient toujours là.

Parce que le volcan d’Haïti
C’est pas la terre
C’est pas la faim
C’est pas la tempête
C’est la révolte
C’est le peuple haïtien lui-même.

Poète haïtien anonyme

Ils sont le choléra du monde

La nuit est mauve dans mon cœur
Les troncs noirs sur le soleil couchant
Il pleut dans mon âme
Les branches mortes gouttent
Sur la terre rouge
L’heure est tendre et triste
Mon corps git au sol
Jeté par les soldats
Des forces internationales
Venues de partout
Pour nous sauver de la vie
Pour nous assassiner
Pas de sépulture
Pas de pitié
Pas de regrets
Ne m’oublie pas mon ami
Mon camarade
Prolétaire du monde
Mais, surtout, n’oublie pas
Que ces soldats sont là aussi
Pour préparer ta mort
Comme ils ont organisé la mienne
Pas de haine, pas de regrets
Mais n’oublie rien
N’aie pas de pitié pour cet ordre inique
Qui opprime et qui tue....

la suite des poésies engagées d’Haïti

Les révoltes d’Haïti

Même dans les camps, il y a encore un poète, encore un révolutionnaire...

Messages

  • cette terre qui saigne de tous ses ruisseaux effilés
    qui rougeoie de tous ses mornes pelés
    qui crie de toutes ses bouches fermées
    cette terre à vif
    que son peuple ne veut plus engrosser.
    (Guy F. Laraque in Les Oiseaux du Temps)

  • le silence
    plus déchirant qu’un simoun de sagaies
    plus rugissant qu’un cyclone de fauves
    et qui hurle
    s’élève
    appelle
    vengeance et châtiment
    un raz de marée de pus et de lave
    Sur la félonie du monde
    et le tympan du ciel crevé sous le poing
    de la justice

  • La fin de l’après-midi du 12 janvier 2010 où ta vie a basculé de l’hiver canadien protecteur des poètes au temps haïtien des catastrophes, on t’a entendu crier aux côtés de Dany Laferrière et Thomas C. Spear : « Pieds, quel repas ai-je pris sans le partager avec vous ? » A ce cri jailli des entrailles nous devons que tu sois en vie pour inviter le peuple haïtien profané « à réapprendre à gouverner la rosée ». Maintenant, face à un tremblement de l’histoire d’une égale puissance d’anéantissement que le tremblement de terre, te voici en mesure d’avancer les paroles de rêve suivantes :

    « Il faut inventer l’espoir à l’horizon. Il faut aussi une colère coup de poing. Des orages pour déficeler toutes les impostures. C’est le chantier à venir... pour les jeunes vitriers, qui gardent leurs rêves au fond de leur cœur. Les jeunes ont besoin d’un manifeste d’espoir. Ils ont besoin des étincelles du jeune poète Depestre.

  • Nous,
    les extravagants, les bohèmes, les fous,
    Nous
    qui aimons les filles,
    les liqueurs fortes,
    la nudité mouvante des tables
    où s’érige, phallus,
    le cornet à dés.

    Nous,
    qui aimons tout,
    tout :
    L’église,
    la taverne,
    l’antique,
    le moderne,
    la théosophie,
    le cubisme.

    Nous
    aux cœurs
    puissants comme des moteurs
    qui aimons
    les combats de coqs
    les soirs élégiaques,
    le vrombissement des abeilles
    dans les matins d’or,
    la mélodie sauvage du tam-tam,
    l’harmonie rauque des klaxons,
    la nostalgie poignante des banjos.

    Nous,
    les fous, les poètes,
    nous
    qui écrivons nos vers les plus tendres dans des bouges
    et qui lisons l’Imitation dans les dancings.

    Nous
    qui n’apportons point la paix,
    mais le poignard triste
    de notre plume
    et l’encre rouge de notre cœur.

    Nous
    qui vivons la révolution
    comme on meurt d’amour
    comme on pleure de bonheur
    mais qui souffrons de la révolution
    comme comme un cœur saigne
    loin de sa bienaimée...

  • Un rapport de mission sur l’épidémie de choléra en Haïti, établi par le professeur Piarroux en novembre 2010, n’a pas connu de diffusion publique large en Haïti « pour ne pas perturber le processus électoral ». Les conclusions de ce rapport font ressortir « le caractère sévère et inhabituel de cette épidémie, démarrée aux abords du camp de la Minustah, propagée de manière explosive du fait de la contamination massive de l’eau de l’Artibonite et de l’un de ses affluents par des matières fécales de patients atteints de choléra ». Ce camp de l’ONU était sous responsabilité du gouvernement français.

    Un bilan officiel, fin décembre, faisait état de 2 591 morts. De cette catastrophe pas du tout naturelle, suite à des dissimulations et mensonges, un poète haïtien anonyme a pu écrire, sur les troupes d’intervention impérialistes sous couvert d’aide humanitaire : « Elles sont le choléra du monde ».
    Aussi nos camarades nous écrivent-ils : nous comptons sur nos propres forces !

  • L’ouragan passé
    La grève cassée
    La révolution écrasée
    Le tremblement de peuple réprimé
    Haïti dévastée, accablée, mais…
    La révolution tremblait encore.

  • La ville de Jacmel c’est réveillée hier lundi sur fond de vive tension suite à une tentative d’assassinat sur Luderson ETIENNE. L’accusation a été portée sur l’ancien Ministre de l’agriculture durant la présidence de René Préval et dirigeant de la Coordination Régionale des Organisations de Sud-Est (CROS), Gérald Mathurin.

    Accompagné de son avocat, Mr Mathurin a été auditionné par la Section Départementale de la Police Judiciaire (SDPJ) pour tentative d’assassinat sur la personne de Luderson ETIENNE. L’agronome a été accusé d’avoir blessé par balle le jeune garçon à la jambe après une échauffourée dans un Resto-Club dans la nuit du 23 au 24 janvier au environ de 2h Am. La victime a été vite amenée à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires.

    Cette situation de tension à presque paralysé les activités de transport et commerciales de la ville. Nos correspondants de Jacmel ont observé des mouvements de protestation qui ont occasionné des affrontements, notamment sur l’avenue BARRANQUILLA, et des barricades de pneus enflammés ont été aussi constatées. Il était environ 11h quand la police a mis la main sur l’ancien Ministre de l’agriculture le samedi 24 janvier, puis placé en garde en vue au commissariat, libéré le même jour, car les regroupements d’organisations et partis liés au secteur populaire condamne cette arrestation illégale et arbitraire de l’agronome.

  • De violents heurts ont opposé quelques centaines d’étudiants et des membres d’organisations politiques à la police lors d’une manifestation jeudi, la deuxième de la semaine à Port-au-Prince, pour exiger une nouvelle baisse du prix du pétrole, a constaté un photographe de l’AFP.

    Au moins un étudiant a été blessé par des balles en caoutchouc tirées par la police, qui a également fait usage de gaz lacrymogène contre des étudiants qui manifestaient dans plusieurs facultés de la capitale haïtienne.

    Le nouveau gouvernement a annoncé récemment une légère baisse de 0,30 dollars sur le gallon d’essence (environ 3,7 litres), qui se vend un peu plus de 4 dollars en Haïti. Cette baisse a été jugée insuffisante par les manifestants au vu de la chute du cours du baril de pétrole sur le marché international.

    Dans le centre de Port-au-Prince, des pierres ont été lancées jeudi contre les policiers qui s’approchaient du bâtiment de la faculté de droit, situé à quelques mètres du palais présidentiel.

    "La police a tiré sur nous, il y a des blessés. Les policiers ont lancé des bombonnes de gaz dans l’enceinte de la faculté de droit. Nous dénonçons le comportement des policiers qui nous empêchent d’exercer notre droit de manifester", a déclaré un étudiant.

  • Sous l’instigation de plusieurs syndicats du secteur de la sous-traitance, des milliers d’ouvriers ont pris part, pour la 3e journée consécutive, à une manifestation pour réclamer 800 gourdes comme salaire minimum. En solidarité, une délégation du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a également pris part à cette marche qui s’est déroulée de manière pacifique.

    La mobilisation des ouvriers exigeant 800 gourdes de salaire minimum dans le secteur textile ne souffre d’aucune anémie. Loin s’en faut. Une résolution du Sénat haïtien, demandant au président de la République de surseoir à la publication des recommandations du Conseil supérieur des salaires (CSS) vient apporter de l’eau à leur moulin. Ce mercredi, ils ont encore manifesté dans les rues de la capitale, pour la 3e journée consécutive.

    Après avoir ciblé tour à tour le Ministère des Affaires sociales et du Travail et le Parlement haïtien, la marche, partie de la Sonapi, s’est dirigée devant le Palais national. Dominique St-Éloi, responsable de la Confédération nationale des ouvriers haïtiens (CNOH), qui participait à la marche, demande au président Jovenel Moïse de prendre en compte la résolution du Sénat de la République. « Les ouvriers réclament 800 gourdes comme salaire minimum. Toutes les actions de l’exécutif doivent aller dans le sens de cette revendication. De plus, nous exigeons des avantages sociaux, notamment dans le transport en commun et la nourriture », a-t-il fait savoir. Plus loin, celui qui a été désigné au CSS par les syndicats des travailleurs et qui n’y a jamais siégé a dénoncé Pierre Joseph Polycarpe et Fritz Charles. Ce sont les 2 autres représentants des travailleurs dans cet organe. St-Éloi les accuse de boycotter les revendications des travailleurs avec la complicité du patronat. Il s’en est pris également à Georges Sassine, président de l’ADIH, qui, au cours d’un entretien accordé à Magik 9, avait demandé au président Jovenel Moïse de le remplacer, car il n’a pas siégé au CSS. « Georges Sassine fait de l’ingérence dans les affaires des syndicats. Je n’ai pas siégé, car les travailleurs me l’ont demandé. Je ne vais pas cautionner un organe qui ne peut rien décider sans l’approbation des patrons », assène-t-il.

    Après cette 3e journée de mobilisation, les organisateurs comptent faire une évaluation ce jeudi, afin de penser aux nouvelles étapes. « Si, entre-temps, les autorités persistent à faire la sourde oreille, nous allons occuper les rues tous les jours au cours de la semaine prochaine », a fait savoir Damas Métellus.

    Alors que les manifestants s’approchaient du Palais national, ils ont été rejoints par une délégation du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Denis Bolduc, vice-président général du syndicat, a exprimé sa solidarité avec les ouvriers de l’industrie textile. « Les travailleurs ont besoin d’un salaire décent pour vivre dans la dignité. Nous étions de passage en Haiti, à l’invitation de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP).Nous devions visiter plusieurs syndicats, nous avions eu bruit de cette mobilisation et nous avons tenu à y prendre part pour supporter les ouvriers haïtiens », a-t-il déclaré. La manifestation des travailleurs s’est terminée sans incident devant les parages du Palais national où un important dispositif de sécurité a été mis en place.

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