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Où va le Mali ?

samedi 14 juillet 2012, par Tiekoura Levi Hamed

Où va le Mali ?

Tout le nord du Mali est donc occupé militairement par une armée terroriste islamiste qui a non seulement viré les troupes maliennes mais aussi battu et balayé les guérillas touarègues du MNLA. Dans ces circonstances dramatiques, où des centaines de milliers de personnes ont dû fuir, notamment dans les pays voisins, les pouvoirs africains, celui du Mali comme les autres pays d’Afrique et du Maghreb démontrent leur totale inutilité pour défendre les populations. le plus frappant est que ce qui les affole le plus n’est pas la situation des populations au nord mais les risques révolutionnaires au sud du Mali ! Ils présentent la situation en exigeant du peuple du sud qu’il reconnaisse un nouveau pouvoir comme condition pour une intervention militaire au nord, mais il est trop évident qu’ils souhaitent d’abord constituer une force internationale d’intervention militaire afin d’intervenir... au sud et d’abord dans la capitale, Bamako...

Alors que des gens désarmés du nord Mali ont manifesté contre les islamistes, le pouvoir militaire du sud ne bouge pas le petit doigt pour eux et tout le peuple malien est là pour constater qu’il a un Etat dont l’armée n’est nullement là pour défendre le peuple.

La situation est le produit des contradictions internes et externes de la bourgeoisie. Et d’abord de la bourgeoisie impérialiste qui a laissé ces troupes islamistes surarmées sortir de Libye et traverser tranquillement toute la région. Et cela alors que de nombreux pays comme les USA, la France ou l’Algérie prétendent surveiller tout mouvement de troupes dans les régions désertiques en question depuis des années ! Le premier pouvoir à être discrédité par la situation est celui de l’impérialisme notamment français. Et d’abord parce que c’est eux qui ont soi-disant libéré la Libye et ont laissé filer ou misé sur des forces armées qui se retrouvent maintenant à menacer l’ensemble de la région d’un pouvoir islamiste. En effet, AQMI ne vise pas seulement le nord du Mali mais aussi le Niger, la Mauritanie et l’Algérie. Une nouvelle "guerre contre le terrorisme" comme celle d’Afghanistan semble donc en train de naître, produit direct de la politique des impérialismes...

L’un des effets de l’occupation militaire du nord sans que le pouvoir malien soit capable d’y faire face a été la révolte des soldats qui amené au pouvoir une junte militaire le 21 mars 2012 écartant tous les hauts gradés de l’armée, un soulèvement des soldats-prolétaires en somme. Le pouvoir d’ATT a été aussi totalement incapable de faire face à cette révolte et s’est complètement effondré... Il en est résulté une situation sans cesse plus confuse dans la capitale malienne, avec des interventions multiples des Etats voisins qui ont consulté toutes les forces en présence pour obtenir un compromis mais sans bien entendu consulter le peuple malien lui-même qui, lui, n’a jamais été consulté sur rien...

Tous les courants politiques, toutes les institutions et prétendues autorités, nationales comme internationales, toutes les prétendues élites qui prétendaient être capables de résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques du peuple malien ont ainsi montré leur vraie nature et le peuple travailleur peut les examiner toutes. Car toutes sont des baratins invraisemblables. Rien n’est fait pour le peuple et aucun de ceux qui se sont prétendus les chefs du pays ne vaut même le clou pour le clouer…

Le dictateur ATT et ses amis, cachés derrière une façade « démocratique » acclamée par la fameuse « communauté internationale », ont plus que démontré dans quel abime ils menaient le peuple. Leur système s’est même effondré de lui-même sans avoir besoin d’une révolution, d’une émeute ni d’un véritable coup d’état pour chuter !

Il convient de rappeler que le pouvoir d’ATT était issu du détournement de la révolution sociale qui avait renversé Moussa Traoré. Détournement car il s’agissait pour ATT de maintenir les chefs de l’armée au pouvoir et de faire comme si toute la dictature résidait dans un homme seul, le dictateur. La société malienne, suite au renversement de Moussa Traoré, a longtemps été obligée de tenir compte d’un climat explosif mais, progressivement, on est revenu dans les mêmes ornières...

La chute brutale de ATT a mis à nu les fondements pourris de la "démocratie malienne" tant chantée à l’extérieur. Les populations maliennes l’avaient compris il y a belle lurette. En témoignent les taux de participation qui dégringolaient d’élection en élection. De 1991 à nos jours, à peine 20% des Maliens participent régulièrement aux élections. Depuis deux décennies, nous avons l’un des taux de participation aux élections les plus bas en Afrique.

Le coup d’Etat du 22 mars 2012 a soulevé un concert de condamnations plus ou moins hypocrites d’institutions et d’Etats qui n’ont rien de démocratiques non plus comme les autres Etats africains ou les impérialismes. A croire que pour eux, la junte des soldats révoltés était moins représentative que le pouvoir congolais ou nigérien !

L’Etat d’ATT et des classes dirigeantes maliennes s’est décomposé, leur économie s’est démantelée et s’ils ont pu être aussi facilement attaqués par des bandes armées se revendiquant de l’islamisme et des touaregs, c’est qu’ils avaient eux-mêmes pourri sur pied… étant devenus un simple organisme de distribution de pots de vin ! Leur système militaire, leur système économique et leur système politique ont été exactement dans le même mur où ils se sont encastrés tous seuls. Inutile d’accuser de cela la révolte des soldats ni même la guérilla islamiste ou touarègue.

Les classes dirigeantes n’avaient rien d’autre que le régime d’ATT à offrir au peuple. Elles étaient arrivées en bout de course. Leur chute n’est pas sans lien avec la crise mondiale. Ce n’est pas un hasard si au même moment bien des régimes s’effondrent alors que les plus grandes métropoles capitalistes sont en pleine crise économique, que l’Europe elle-même s’effondre, que les USA sont même la cause de la crise mondiale depuis 2008 !

L’Etat malien, présenté par les plus hautes autorités mondiales comme l’ « exemple démocratique de l’alternance au pouvoir », s’est donc fait hara kiri. On a rarement vu un Etat se détacher ainsi de l’arbre comme un fruit pourri sans quasiment avoir eu besoin d’être poussé dehors.

On a vu aussi ce que valait l’alliance d’AQMI et des guérillas dites touarègues. Les terroristes islamistes se sont servis de la caution des nationalistes Touarègues avant de les faire virer. Les islamistes se moquent bien des aspirations sociales ou nationales de ce peuple du nord-Mali comme de tous les peuples d’ailleurs et ses ambitions ne se limitent pas au nord-Mali ! Ces gens-là qui fouettent des femmes dans la rue, qui détruisent des édifices anciens, ne sont nullement préoccupés d’améliorer le sort des peuples de la région qui n’étaient victime ni de vieilles pierres ni des mœurs prétendument dissolues. Si des milliers de Maliens ont dû se réfugier dans les pays voisins, c’est que les terroristes islamistes ne venaient nullement les libérer d’une oppression mais en profiter pour s’imposer !

Ce n’est ni la révolte des soldats ni l’attaque conjointe des guérillas touarègue et islamiste qui ont détruit l’Etat malien. Ils ont seulement profité de sa décrépitude ou l’ont exprimée. Et aujourd’hui, ces gros malins des classes dirigeants cherchent encore la clef pour reconstruire un ressort cassé : celui de l’Etat malien….

Les premiers au chevet du Mali sont la Cédéao et les chefs d’Etat africains, qui ne sont pas inquiets pour le sort du peuple malien, mais pour leur dictature sur la région. Ils sont préoccupés d’abord de remettre le couvercle de la dictature, de reconstituer la solidité de l’Etat de répression sur le sud. Ils disent que leur préoccupation pour le nord sera résolue après ! Ils négocient avec les terroristes au nord pour ne pas avoir à discuter avec les travailleurs et les jeunes révoltés au sud !

Ils visent une intervention militaire internationale sous couvert des Etats africains dont le premier objectif ne sera pas contre les terroristes au nord mais contre le peuple travailleur au sud ! Ils comptent pour cela sur l’aide de l’impérialisme français qui ne veut pas agir en première ligne craignant que cela déconsidère l’action et cela aussi les dévoile.

Ils ont ainsi plus de crainte d’une vraie révolution sociale à Bamako que d’une invasion islamiste et terroriste au nord du pays ! Cela suffi à les montrer tels qu’ils sont, ces véritables amis d’ATT et de son régime pourri qu’ils voudraient reconstruire… en appelant cela un « régime constitutionnel » !

Quant au capitaine Sanogo, lui aussi a montré ses limites. Révolutionnaire, le capitaine ? Pas tant que cela et il ne voulait pas tout remettre en question. Il est arrivé à une situation de parfaite impasse dans laquelle le pouvoir est partagé entre bien des acteurs mais n’a plus grand pouvoir sur la situation… Il a certes négocié avec les puissants mais il n’a pas cherché à unir la révolte des soldats et celle du peuple travailleur.

Ni les Modibo Diarra, ni Dioncounda Traoré, ni la junte ne vont reconstruire l’Etat malien, ni son crédit auprès de la population, ni ses capacités militaires. Ils ne sont là que pour faire attendre une intervention militaire extérieure, africaine et impérialiste visant à éviter une révolution sociale à Bamako…

Au moins, une chose est claire : le crédit de tous ces gens-là a considérablement baissé dans la population travailleuse du Mali. Mais cela ne suffit pas. Encore faudrait-il que le peuple travailleur ait gagné en confiance en ses propres forces et c’est loin d’être acquis. Il y a bien des travailleurs qui croient encore en des syndicats pro-ATT et d’autres en des organisations pro-Sanogo, mais on n’a pas encore vu des travailleurs s’assemblant pour former leurs propres comités d’action sans compter sur personne d’autre que le peuple travailleur. Pourtant c’est la seule issue !

« Au Mali, aujourd’hui, nous avons un adversaire de taille qui est la rébellion au Nord du Mali », a déclaré le Dr. Oumar Mariko. Mais ce n’est pas exact : nos adversaires sont partout : au nord comme au sud, aucun pouvoir au brin de pouvoir n’est de notre côté. Le premier pas révolutionnaire consiste à rendre publique cette vérité qui devient criante aujourd’hui. Toutes les forces institutionnelles du Mali comme de l’étranger sont hostiles au peuple malien. Mais, pour le moment, elles sont coincées, discréditées et en partie désarmées.

Il faut que le peuple travailleur du Mali, des ouvriers, des employés, des petits boulots, des chômeurs, des jeunes, des paysans pauvres, en profitent en s’unissant dans des comités d’action pour définir eux-mêmes les urgences pour le Mali des travailleurs, construisant sa révolution sociale avec les exploités du monde, au lieu de reconstruire le Mali des exploiteurs uni à un monde d’exploiteurs ! Telle est l’alternative !

Vive la formation de comités de soldats et de travailleurs bâtissant un régime sous la direction des masses populaires et sans les exploiteurs du peuple ni leurs amis internationaux !

Ne laissons pas les exploiteurs, du Mali, de la Cédéao ou de l’impérialisme français, reconstituer un appareil d’Etat malien contre nous ! Profitons de la déstabilisation du pouvoir pour en finir avec la dictature politique, avec la dictature sociale, avec la dictature des impérialismes qui volent toutes nos richesses (or, pierres précieuses, coton, et autres) et surtout qui volent notre force de travail, qui volent nos vies !

Tous les courants politiques, toutes les institutions et prétendues autorités, nationales comme internationales, toutes les prétendues élites qui prétendaient être capables de résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques du peuple malien ont rendu leur copie et le peuple travailleur peut les examiner toutes. Car toutes sont des baratins invraisemblables. Rien n’est fait pour le peuple et aucun de ceux qui se sont prétendus les chefs du pays ne vaut même le clou pour le clouer…

Le dictateur ATT et ses amis, cachés derrière une façade « démocratique » acclamée par la fameuse « communauté internationale », ont plus que démontré dans quel abime ils menaient le peuple. Leur système s’est même effondré de lui-même sans avoir besoin d’une révolution, d’une émeute ni d’un véritable coup d’état pour chuter ! Leur Etat s’est décomposé, leur économie s’est démantelée et s’ils ont pu être aussi facilement attaqués par des bandes armées se revendiquant de l’islamisme et des touaregs, c’est qu’ils avaient eux-mêmes pourri sur pied… étant devenus un simple organisme de distribution de pots de vin ! Leur système militaire, leur système économique et leur système politique ont été exactement dans le même mur où ils se sont encastrés tous seuls. Inutile d’accuser de cela la révolte des soldats ni même la guérilla islamiste ou touarègue.

Les classes dirigeantes n’avaient rien d’autre que le régime d’ATT à offrir au peuple. Elles étaient arrivées en bout de course. Leur chute n’est pas sans lien avec la crise mondiale. Ce n’est pas un hasard si au même moment bien des régimes s’effondrent alors que les plus grandes métropoles capitalistes sont en pleine crise économique, que l’Europe elle-même s’effondre, que les USA sont même la cause de la crise mondiale depuis 2008 !

L’Etat malien, présenté par les plus hautes autorités mondiales comme l’ « exemple démocratique de l’alternance au pouvoir », s’est donc fait hara kiri. On a rarement vu un Etat se détacher ainsi de l’arbre comme un fruit pourri sans quasiment avoir eu besoin d’être poussé dehors.

On a vu aussi ce que valait l’alliance d’AQMI et des guérillas dites touarègues. Les terroristes islamistes se sont servis de la caution des nationalistes Touarègues avant de les faire virer. Les islamistes se moquent bien des aspirations sociales ou nationales de ce peuple du nord-Mali comme de tous les peuples d’ailleurs et ses ambitions ne se limitent pas au nord-Mali ! Ces gens-là qui fouettent des femmes dans la rue, qui détruisent des édifices anciens, ne sont nullement préoccupés d’améliorer le sort des peuples de la région qui n’étaient victime ni de vieilles pierres ni des mœurs prétendument dissolues. Si des milliers de Maliens ont dû se réfugier dans les pays voisins, c’est que les terroristes islamistes ne venaient nullement les libérer d’une oppression mais en profiter pour s’imposer !

Ce n’est ni la révolte des soldats ni l’attaque conjointe des guérillas touarègue et islamiste qui ont détruit l’Etat malien. Ils ont seulement profité de sa décrépitude ou l’ont exprimée. Et aujourd’hui, ces gros malins des classes dirigeants cherchent encore la clef pour reconstruire un ressort cassé : celui de l’Etat malien….

Les premiers au chevet du Mali sont la Cédéao et les chefs d’Etat africains, qui ne sont pas inquiets pour le sort du peuple malien, mais pour leur dictature sur la région. Ils sont préoccupés d’abord de remettre le couvercle de la dictature, de reconstituer la solidité de l’Etat de répression sur le sud. Ils disent que leur préoccupation pour le nord sera résolue après !

Ils comptent pour cela sur l’aide de l’impérialisme français qui ne veut pas agir en première ligne craignant que cela déconsidère l’action et cela aussi les dévoile.
Ils ont ainsi plus de crainte d’une vraie révolution sociale à Bamako que d’une invasion islamiste et terroriste au nord du pays ! Cela suffi à les montrer tels qu’ils sont, ces véritables amis d’ATT et de son régime pourri qu’ils voudraient reconstruire… en appelant cela un « régime constitutionnel » !

Quant au capitaine Sanogo, lui aussi a montré ses limites. Révolutionnaire, le capitaine ? Pas tant que cela et il ne voulait pas tout remettre en question. Il est arrivé à une situation de parfaite impasse dans laquelle le pouvoir est partagé entre bien des acteurs mais n’a plus grand pouvoir sur la situation… Il a certes négocié avec les puissants mais il n’a pas cherché à unir la révolte des soldats et celle du peuple travailleur.

Au moins, une chose est claire : le crédit de tous ces gens-là a considérablement baissé dans la population travailleuse du Mali. Mais cela ne suffit pas. Encore faudrait-il que le peuple travailleur ait gagné en confiance en ses propres forces et c’est loin d’être acquis. Il y a bien des travailleurs qui croient encore en des syndicats pro-ATT et d’autres en des organisations pro-Sanogo, mais on n’a pas encore vu des travailleurs s’assemblant pour former leurs propres comités d’action sans compter sur personne d’autre que le peuple travailleur. Pourtant c’est la seule issue !

Il faut que le peuple travailleur du Mali, des ouvriers, des employés, des petits boulots, des chômeurs, des jeunes, des paysans pauvres, tous s’unissent dans des comités d’action qui définissent eux-mêmes les urgences pour le Mali des travailleurs, construisant sa révolution sociale avec les exploités du monde, au lieu de reconstruire le Mali des exploiteurs uni à un monde d’exploiteurs ! Telle est l’alternative !

Vive la formation de comités de soldats et de travailleurs bâtissant un régime sous la direction des masses populaires et sans les exploiteurs du peuple ni leurs amis internationaux !

Ne laissons pas les exploiteurs, du Mali, de la Cédéao ou de l’impérialisme français, reconstituer un appareil d’Etat malien contre nous ! Profitons de la déstabilisation du pouvoir pour en finir avec la dictature politique, avec la dictature sociale, avec la dictature des impérialismes qui volent toutes nos richesses (or, pierres précieuses, coton, et autres) !

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  • Ne laissons pas les exploiteurs, du Mali, de la Cédéao ou de l’impérialisme français, reconstituer un appareil d’Etat malien contre nous ! Profitons de la déstabilisation du pouvoir pour en finir avec la dictature politique, avec la dictature sociale, avec la dictature des impérialismes qui volent toutes nos richesses (or, pierres précieuses, coton, et autres) !

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