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Lettre à un syndicaliste français...
mercredi 1er août 2012, par
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1. Lettre à un syndicaliste français..., 2 août 2012, 00:53, par F. Kletz
Cher, ami,
Le caractère politique et la constitution de ses partis vous font douter de la 3e Internationale. Votre crainte est de voir le mouvement syndicaliste français tomber à la remorque d’un parti politique. Laissez-moi vous faire part de mes idées à ce sujet.
Avant tout, je dois vous dire que le mouvement syndicaliste français, dont l’indépendance vous préoccupe, se trouve d’ores et déjà à la remorque d’un parti politique. Certes, ni Jouhaux, ni ses plus proches lieutenants, Dumoulin, Merrheim et autres ne sont encore députés, ils n’appartiennent encore à aucun des partis parlementaires. Mais c’est affaire tout simplement de division du travail. Au fond, Jouhaux mène dans le domaine syndicaliste une politique d’accord avec la bourgeoisie, absolument identique à celle que mène le socialisme français, type Renaudel-Longuet, dans le domaine parlementaire.
Si on exigeait de la direction actuelle du Parti socialiste français qu’elle traçât un programme à la Confédération Générale du Travail et qu’elle nommât son personnel directeur, il n’y a pas l’ombre d’un doute : le Parti socialiste français sanctionnerait le programme actuel de Jouhaux-Dumoulin-Merrheim et laisserait ces messieurs aux postes qu’ils occuppent. Si l’on envoyait Jouhaux et consorts siéger au Parlement et si l’on plaçait Renaudel et Longuet à la tête de la C. G. T., ce déplacement ne modifierait en rien la vie intérieure de la France, ni le sort de la classe ouvrière française. Vous êtes obligé vous-même d’en convenir.