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La crise en Inde

lundi 13 août 2012, par Robert Paris

La crise en Inde

L’Inde était de nouveau frappée la semaine dernière par une panne électrique géante touchant la moitié du pays de 1,2 milliard d’habitants, après l’effondrement presque simultané des réseaux desservant une vingtaine d’États dans le nord, l’est et le nord-est.
« Les réseaux du Nord, du Nord-Est et de l’Est sont à terre, mais nous travaillons à les restaurer rapidement », a déclaré Naresh Kumar, un porte-parole du réseau électrique national, Powergrid Corporation of India. Le ministre fédéral de l’Énergie, Sushilkumar Shinde, a déclaré que cette panne d’une ampleur sans précédent, survenue aux alentours de 13 h (heure locale), était due au fait que des « États avaient dépassé leurs capacités autorisées d’approvisionnement sur leur réseau », provoquant un effet domino.

Une zone s’étendant de la frontière pakistanaise aux confins du nord-est, près de la Chine a été affectée, comprenant New Delhi, la capitale, Calcutta et Lucknow. Au total, 20 États sur 29 étaient touchés, selon un calcul de l’AFP.

« La moitié du pays est sans courant. C’est une situation totalement sans précédent », a commenté Vivek Pandit, un expert en énergie à la Fédération des chambres de commerce et d’industrie.

Environ 400 trains sur l’ensemble du réseau ferroviaire en subissaient les conséquences. À New Delhi, le métro a été immobilisé plusieurs heures et les feux de signalisation ont été coupés, entraînant un vaste chaos dans les rues.

« C’est la plus grave crise énergétique dans la région. Nous étions en train de fournir de l’électricité au réseau du Nord, et cet approvisionnement a conduit à l’effondrement du nôtre », a expliqué le ministre de l’Énergie du gouvernement du Bengale-Occidental, Manish Gupta.

Le même processus semble avoir abouti à l’effondrement du réseau du Nord-Est.

Dans les rues, les habitants se lamentaient de l’absence de climatisation et d’ordinateurs et, pour certains, des retards de livraison. « J’attendais une livraison de marchandise par train et là, on me dit qu’elle est bloquée au milieu de nulle part », s’énervait un homme d’affaires à New Delhi, Anshul Aggarwal.

Des centaines de mineurs étaient pris au piège dans une mine de charbon au Bengale-Occidental après la panne gigantesque, a annoncé la chef du gouvernement local, Mamata Banerjee. L’absence de courant rendait impossible le recours aux élévateurs permettant de les remonter à la surface, a-t-elle précisé. Selon le directeur général du groupe minier Eastern Coalfields Limited, Niladri Roy, quelque 200 mineurs étaient bloqués à environ 180 km de Calcutta. Ils ont reçu la consigne de se déplacer vers un site souterrain doté d’une meilleure ventilation, tandis que les secours tentaient de leur fournir eau et vivres, a-t-il précisé.

Lundi, le nord du pays, où vivent 300 millions d’habitants, a été plongé dans le chaos après la pire panne en Inde depuis 2001. L’ensemble du réseau électrique du nord du pays a lâché peu après 2 h dans la nuit de dimanche à lundi et n’a pu être rétabli totalement qu’à la fin de la journée. Cette panne a perturbé la circulation ferroviaire, le métro à New Delhi, et bloqué les feux de signalisation dans les grandes villes, provoquant d’innombrables embouteillages à l’heure de pointe matinale.

Le ministre de l’Énergie a toutefois rappelé lundi que ce genre de panne n’était pas l’apanage des pays en développement, citant celle de 2003 aux États-Unis qui n’avait pu être résolue qu’au bout de « quatre jours ».

En Inde, un pays émergent en quête de nouvelles sources d’approvisionnement énergétique pour alimenter sa croissance, les coupures de courant sont extrêmement fréquentes, mais elles ne sont en général que d’assez courte durée. L’Inde, qui dépend essentiellement du charbon, voudrait faire passer la part du nucléaire dans la production électrique de 3 % actuellement à 25 % d’ici à 2050.

Fini l’époque où l’Indo-Britannique Lakshmi Mittal mettait la main, en 2006, sur Arcelor, pour 22 milliards de dollars (16 milliards d’euros). Où la France découvrait soudainement les ambitions de la « plus grande démocratie du monde ». Où la planète assistait aux audaces du plus ancien consortium indien, Tata, qui un siècle après la Ford T, prétendait fabriquer la voiture la moins chère du monde.
L’Inde alors revenait de loin, plombée en 1991 par une grave crise économique. Les réserves en dollars de la banque centrale suffisaient à peine à payer une semaine d’importation. Un seul recours : celui du FMI, qui prescrit une ordonnance faite d’ouvertures et de privatisations. A New Delhi, à Bombay, à Madras, les nouveaux gagnants de la Shining India (« Inde brillante ») sont toujours plus nombreux. Et la classe moyenne compte désormais près de 200 millions de personnes.

Mousson. Mais c’était l’époque d’avant le retournement. Certes, l’économie court toujours. Mais plus à la même vitesse. La hausse du PIB ne dépassera pas 6% cette année. Loin des années 2000, lorsque ce taux tutoyait les 10%, et que le pays se rêvait un destin à la chinoise. Un peu partout, l’ambiance est morose.
« L’Inde se croyait à l’abri de la crise financière mondiale. Elle en subit aujourd’hui les chocs, explique Torija Zane Edgardo, de Natixis. Certes, ce pays est réputé pour l’explosion de son industrie de service informatique tournée vers l’extérieur. Mais la crise mondiale à mis en évidence la faiblesse de celle-ci, inférieure à celle de l’Italie ou du Mexique. »

Idem pour l’agriculture, qui reste confrontée à un éternel problème : celui de la mousson. Celle-ci sera-t-elle précoce ou tardive, abondante ou faible, régulière ou brutale ? Ainsi va la filière qui concentre plus de 50% de la population active. « Un secteur qui, à l’instar de l’industrie, a lui aussi loupé le coche de l’investissement, et donc de la modernisation », estiment la plupart des observateurs. Alors même, expliquent les experts, que « le développement économique de l’Inde, et son corollaire, une classe moyenne plus importante, a entraîné une diversification des modes alimentaires ». La demande de produits alimentaires excédant l’offre, les producteurs n’hésitent pas à pousser les prix. Résultat : l’agriculture est aujourd’hui source d’inflation, contribuant à ce que l’indice général atteigne près de 10% dans le pays. « D’ordinaire, une hausse des prix dans un secteur entraîne l’arrivée de nouveaux acteurs, puisque rentable,explique Torija Zane Edgardo. Mais, en Inde, le système de propriété des terres est tel que les nouveaux entrants sont rares. Et les prix agricoles ont toutes les chances de rester élevés. »

Pompiers. L’autre raison qui fait galoper les prix ? « La facture énergétique, selon Kennedy Lorraine, chercheuse à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Un tiers des achats effectués par l’Inde à l’étranger sont des achats d’hydrocarbures. Avec l’envolée du prix du baril, la facture énergétique a explosé. » Car l’Inde compte parmi les pays les plus dépendants au pétrole. En cause : la prépondérance du transport routier, mais aussi le fait que deux industriels sur trois ne sont pas raccordés à des réseaux électriques. Pour se fournir en électricité, ils n’ont d’autres choix que de posséder des centrales au diesel.

La crise a aussi stoppé net l’image des Indiens faisant des acquisitions d’entreprises dans les pays occidentaux. « Et pour cause,estime Jean-Joseph Boillot spécialiste de l’Inde. Avant la crise de 2008, les grands groupes industriels indiens ont pu se gaver des surliquidités mondiales. En clair, ces groupes ont réalisé des acquisitions étrangères grâce aux lignes de crédit qui leurs étaient ouvertes dans les grandes banques de la plupart des pays riches. Aujourd’hui, il faut rembourser. La marée de l’argent facile reflue. »
Chute du commerce extérieur, hausse des prix du pétrole et de l’agriculture, remboursement anticipé des dollars empruntés juste avant la crise… au bout du compte, c’est la monnaie nationale, la roupie, qui s’enfonce. Depuis le début de l’année, elle a perdu près de 15% de sa valeur face au billet vert. Pour tenter d’enrayer ce mouvement, la banque centrale joue les pompiers. Mais elle a beau vendre des dollars contre sa propre monnaie, rien n’y fait. Les réserves de changes diminuent et la roupie continue de plonger. Le mal est d’autant plus préoccupant qu’il pourrait inciter l’Etat à ne plus subventionner l’essence, car en manque de dollars pour régler la facture. Sans parler du déficit public qui atteint 10% du PIB. Quant à une politique d’austérité budgétaire, conclut Boillot, « elle ne manquerait pas de mettre en évidence le fait que la croissance d’hier a certes permis de réduire la pauvreté, mais pas les inégalités ».

Le pays doit faire face au ralentissement économique et à une inflation galopante. Les investisseurs étrangers s’inquiètent des multiples scandales de corruption.

L’Inde semble voir soudain s’estomper un doux rêve de gloire annoncée. Depuis quelques mois, les experts et le milieu des affaires réitèrent leur scepticisme à l’égard de la vitalité économique de la troisième puissance d’Asie. Et prompte à mettre en cause la politique de New Delhi, la série des mauvaises nouvelles s’accélère.

L’agence Standard and Poor’s a récemment menacé de dégrader la note de l’Inde, en soulignant un large déficit public et une fragilisation de l’économie. L’Inde aurait ainsi des résultats plus décevants que le Brésil, la Russie ou la Chine, autres pays émergents des « Brics », au risque de devenir le « premier ange déchu » , souligne l’agence de notation financière.

Le rythme de la croissance ne correspond pas aux attentes : le PIB indien est tombé à 5,3 % au premier trimestre 2012, au plus bas en neuf ans. Et dernière en date à consacrer cette morosité, l’agence Fitch a, elle aussi, abaissé les perspectives du géant asiatique, qui passent de « stables » à « négatives » .

Dans un contexte mondial défavorable, l’Inde doit faire face à la fois à la chute de la roupie et à une hausse de prix de plus de 7 %. Duvvuri Subbarao, le gouverneur de la Banque centrale, juge cette envolée de l’inflation « au-delà du seuil de tolérance » et doit faire des choix cornéliens sur l’ajustement des taux.

Plombé par des comptes qui révèlent un déficit budgétaire et un déficit commercial, le gouvernement essuie une baisse des investissements étrangers et une production qui augmente moins vite que les années précédentes, comme dans l’industrie ou l’agriculture. « C’est une crise économique majeure » , estime l’analyste et écrivain Paranjoy Guha Thakurta. Pour l’économiste Dipankar Sengupta, « ce ralentissement est temporaire, mais il est accentué depuis 2009 par une paralysie gouvernementale et politique ».

« Paralysie » : le mot resurgit dans tous les constats d’experts lorsqu’il s’agit de faire le bilan des réformes attendues. La pression pèse sur la coalition au pouvoir de centre gauche dirigée par Manmohan Singh, confrontée par ailleurs à de gros scandales de corruption.

La critique s’envenime dans le propre camp du premier ministre, parmi ceux qu’il a fait prospérer en Inde : les enfants prodiges de la libéralisation économique lancée en 1991 quand il était au ministère des finances. À commencer par les chefs d’entreprise représentés par la Fédération indienne des chambres de commerce et d’industrie (FICCI), mais aussi Narayana Murthy, le père d’Infosys, un fleuron de la technologie de l’information, et surtout Azim Premji, le patron d’une autre success-story, Wipro. Rompant la lune de miel entre pouvoir et patronat, ce dernier a lancé : « C’est comme s’il n’y avait pas de dirigeant dans ce pays. »

L’équation du pouvoir est certes complexe. Bientôt âgé de 80 ans, Manmohan Singh est le visage du parti du Congrès, dont la présidente, Sonia Gandhi, tient les rênes du pouvoir en coulisse. Leur grand pari électoral était d’abord un projet social : réduire la pauvreté. Mais les années de la croissance n’ont pas atténué les inégalités, en dépit de programmes originaux vite gâchés par la corruption.

« Le gouvernement devait continuer sur la voie de ses prédécesseurs en matière de construction de routes ou de réseaux en électricité, mais il n’a rien fait » , note Dipankar Sengupta. Et la politique socialiste, flattée à coups de subventions, s’est réduite à une politique clientéliste.

Le frein aux réformes vient aussi des forces de gauche au sein de la coalition qui se hérissent à l’idée d’ouvrir, par exemple, la grande distribution aux investissements étrangers. Le pouvoir, à la croisée historique de l’identité libérale et de l’héritage socialiste, de ce fait hésite. Dans un pays où les paysans endettés se suicident et où les aborigènes spoliés de leurs terres prennent les armes, mieux vaut peser l’impact d’une législation agricole ou d’une implantation industrielle. Et, à tort ou à raison, reculer. Pour Paranjoy Guha Thakurta, « l’Inde est confrontée à une division idéologique ».

Le miracle de l’Inde se transforme ainsi en mirage troublé par des législations inadéquates, une bureaucratie tétanisée par les scandales, des projets gelés par les conflits de terres. Les médias ne sont pas loin de donner déjà perdant le parti du Congrès aux élections de 2014. Le milieu des affaires, lui, ne cesse de réclamer plus d’ouverture aux investissements étrangers, plus de souplesse fiscale, et la réduction des aides de l’État.

« Étiqueter l’Inde en ange déchu est typique des agences de notation qui offrent des pronostics à court terme » , tempère Dipankar Sengupta. Bien utile à New Delhi, l’image flatteuse d’une Inde puissante a aussi été portée par un Occident à la fois inquiet, fasciné et intéressé. Au-delà, les atouts de l’Inde sont indéniables, symbolisés par des sociétés d’envergure internationale et l’envie de réussir de millions de jeunes Indiens.

Alors qu’elle jouissait depuis plusieurs années d’un taux de croissance autour de 9 %, à faire pâlir d’envie les pays développés, l’économie indienne n’a progressé "que" de 5,3 % au premier trimestre 2012, enregistrant son plus faible score trimestriel depuis 2002-2003, quand les analystes s’attendaient à une progression de 6,1 %.

Sur la même période, la quatrième puissance économique d’Asie a enregistré une contraction de 0,3 % de la production de son secteur industriel. "L’activité est plombée par les services [qui forment 59 % du PIB indien], qui décélèrent en deça de 8 % [contre 8,9 % précédemment]", selon les économistes de Standard Chartered Bank. "En particulier, le commerce de gros et de détail – qui est un bon indicateur pour la consommation – ralentit fortement", analysent-ils. Quant aux secteurs agricole, de la construction et des mines, ils n’ont progressé que modestement par rapport aux dernières années.

Après avoir connu un "boom" économique entre 2003 et 2008, l’économie indienne doit aujourd’hui faire face à des problèmes structurels, dans un contexte de crise économique mondiale où la méfiance des investisseurs a des conséquences de plus en plus lourdes.

"C’est un ralentissement cyclique, que l’on observe dans l’ensemble des pays émergents. L’Inde est affectée par la crise bancaire et monétaire internationale. Depuis neuf mois, les investisseurs retirent leurs capitaux du pays, et notamment les banques qui ont besoin de liquidités pour augmenter leurs réserves. Ce tarissement de l’investissement est d’autant plus lourd pour l’Inde, dont la balance des paiements est dans le rouge", explique Jean-Joseph Boillot, conseiller au Club du Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste de l’économie indienne.

"Huit à dix milliards de dollars sont retirés chaque mois, affectant en grande partie les prêts aux grandes entreprises indiennes dits ECB (External commercial borrowing)", censés justement faciliter l’accès à l’investissement pour les étrangers, qui représentent la moitié des investisseurs à la Bourse de Bombay, détaille-t-il. Or, l’Inde, contrairement à la Chine, possède des réserves de change limitées : "Elles ont baissé de 30 milliards de dollars ces derniers mois, sur un total de 300 milliards environ", précise M. Boillot.

Outre le prix d’une conjoncture mondiale défavorable, Delhi commence à payer celui de son environnement des affaires "très médiocre, qui tient la 83e du classement de la Banque mondiale [le Doing Business report, qui juge l’attractivité d’un territoire], juge M. Boillot. Quand la croissance de l’Inde était de 8 ou 9 % de 2003 à 2008, ce n’était pas gênant, mais en temps de crise, c’est un critère important pour les investisseurs, qui font la chasse aux actifs de qualité", souligne-t-il. Très touché par ce phénomène, le secteur de l’informatique, qui a enregistré de nombreuses pertes de contrats avec les entreprises étrangères ces derniers mois.

Par ailleurs, les entreprises doivent compter avec une inflation toujours très élevée (7,2 % au mois d’avril), dans un pays où plus de 455 millions personnes vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, selon les données de la Banque mondiale. En octobre, l’envolée des prix alimentaires avait même frôlé les 10 %. "Il y a une incertitude sur la consommation, qui pousse les entreprises à freiner leurs investissements en matière de développement. Par exemple, les ventes de voitures ont fortement décéléré ces derniers mois", indique M. Boillot. A la fuite des capitaux, s’ajoute désormais la faiblesse du marché intérieur.

L’Inde doit également faire face à un déficit budgétaire trop élevé (5,8 % du PIB), alors qu’elle s’était fixé l’objectif de le limiter à 3,9 % du PIB en 2012, précise M. Boillot. Dans un pays où l’économie parallèle est très développée, Delhi a du mal à collecter des impôts. Le gouvernement de centre-gauche de Manmohan Singh a donc décidé de prendre des mesures d’austérité. Jeudi, les compagnies pétrolières publiques ont annoncé la hausse de près de 12 % des prix du pétrole à la pompe, provoquant un appel à la grève générale.

Cette mesure vise, entre autres, à répercuter une dévaluation de la roupie, qui augmente considérablement la facture du pétrole importé (80 % du total), qui pèse à lui seul pour un tiers des achats du pays à l’étranger. La devise indienne est actuellement la monnaie asiatique la plus mal en point, avec la perte d’un quart de sa valeur sur les douze derniers mois.

La banque centrale indienne, sur laquelle pèsent de nombreuses attentes, doit faire face à un véritable dilemme concernant sa politique monétaire : si elle baisse ses taux, elle relance la croissance mais fait chuter le cours de la roupie et augmenter l’inflation – ce qui est très difficile à faire passer politiquement. En revanche, si elle augmente ses taux, elle fera grimper le cours de sa monnaie et diminuer l’inflation, mais également la croissance.

"C’est le gouvernement qui a les cartes en mains, notamment sur deux défis importants : l’acquisition de terres, dont certaines sont occupées, afin que de nouvelles entreprises puissent s’installer et l’augmentation de la capacité du pays à générer de l’énergie, via notamment la construction de centrales nucléaires."

C’est sans compter sur l’inertie de la bureaucratie indienne. "Ces deux dossiers sont victimes d’un imbroglio législatif qui les empêche d’avancer", regrette M. Boillot, pointant la difficulté du gouvernement à faire adopter ses décisions. Derniers exemples en date, l’annulation de l’ouverture de la grande distribution aux multinationales étrangères – dont Carrefour et Wal-Mart – ou la levée des restrictions qu’il avait imposées quelques semaines plus tôt sur les exportations de coton vers l’étranger. Des fluctuations qui risquent, à terme, de faire perdre du terrain à l’Inde, face à sa rivale économique chinoise.

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  • "500 licenciés, reprise de la production chez Maruti le 21 août", annonce le quotidien The Indian Express ce 17 août alors que le constructeur automobile indien Maruti Suzuki fait face à un énorme mouvement social dans son usine de Manesar, en Haryana au nord de l’Inde. 500 travailleurs ont reçu des lettres de licenciement pour avoir participé à une révolte le 18 juillet ayant causé la mort du directeur du personnel du site et blessé près de 100 cadres. L’émeute aurait éclaté après qu’un contremaître ait insulté un ouvrier syndiqué à propos de sa caste. Après être allé en rendre compte à sa direction, ce dernier s’était fait aussitôt renvoyé, sans explication.

    Selon le quotidien de New Delhi, l’Etat d’Haryana a déployé des centaines de militaires aux abords du site ainsi que 100 soldats chargés de surveiller chaque équipe à l’intérieur de l’usine.

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