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La Voix des Travailleurs des Banques

vendredi 31 août 2012, par Robert Paris

Les bulletins La Voix des travailleurs

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

La Voix des Travailleurs des Banques


Les banques licencient

Deutsche Bank va supprimer 1.900 postes afin de réaliser des économies d’environ trois milliards d’euros, dans le cadre d’un plan de refonte stratégique dévoilé mardi par la direction de la banque allemande. HSBC vient d’annoncer dernièrement qu’elle compte supprimer 30.000 postes, soit 10% de la totalité de son personnel, éparpillé à travers le monde. Les grands établissements de Wall Street continuent de tailler dans leurs effectifs. « Un employé sur trois se sent menacé », explique un professionnel d’une banque d’investissement. « Les banques passent en revue bureau après bureau », résume Alan Johnson qui dirige le cabinet Johnson Associates. En 2011, les banques de Wall Street ont déjà éliminé plus de 75 000 emplois. Citigroup serait en train de faire la même chose mais à plus grande échelle. Elle pourrait aller plus loin que les 5 000 licenciements déjà promis en décembre 2011. Bank of America, qui dispose d’un énorme réseau de 5 700 agences, est en train de supprimer 30 000 emplois.

Les banques européennes ne sont pas les dernières à participer à la curée des emplois, à la vague de licenciements que connaît l’Automobile avec PSA, Renault ou General Motors, la métallurgie avec ArcelorMittal notamment, les labos avec Sanofi ou la Téléphonie avec Bouygues. En effet, la liste s’allonge BNP supprime 373 emplois, Crédit Agricole BFI 550, Crédit Agricole FCF (Fortis), 3000, Société Génrale 880, etc, etc…Les banques européennes pourraient supprimer 180.000 emplois d’ici à 2016, un nombre qui est deux fois supérieur au « dégraissage » effectué de 2007 à 2011 (90.000 postes supprimés). Selon les analystes, c’est là l’hypothése de loin la plus favorable : si la croissance économique ne revient pas dans la zone euro au cours des quatre prochaines années, alors les banques européennes pourraient perdre 360.000 emplois sur les plus de 3 millions que compte le secteur. La banque de détail va à son tour faire les frais des plans de rigueur des établissements financiers. Les économistes parient sur 15.000 à 20.000 fermetures d’agences bancaires en Europe, sur un total de 240.000 aujourd’hui, au cours des quatre prochaines années.

"Après les annonces ces derniers jours de Crédit Suisse, ING ou Danske Bank, et en attendant de nouvelles annonces de réductions d’effectif de grandes banques d’investissement comme Deutsche Bank, UBS ou encore BNP Paribas, le compteur des suppressions de postes dans le secteur bancaire mondial atteint déjà plus de 116.000", notent Les Echos. Trois ans après la chute de Lehman Brothers, les grandes banques mondiales entament une nouvelle cure d’amaigrissement qui s’accompagne, cette fois-ci, d’une révision du modèle de banque de financement et d’investissement. Il est temps que les employés de banque réalisent qu’ils ne sont rien d’autre que des prolétaires comme les ouvriers de PSA Aulnay ou de Renault Flins et se battent tous ensemble, avec le reste de la classe ouvrière, contre les patrons licencieurs !

A l’instar de Société Générale et BNP Paribas, Crédit Agricole a engagé une restructuration dans ses activités de banque de financement et d’investissement.
Concernant le volet social, la banque verte a annoncé 1750 suppressions de postes chez CA CIB, dont 550 en France. Ouvert le 2 mai dernier, les syndicats estiment aujourd’hui que 70% du plan de départs a été réalisé. Une deuxième vague de départs doit avoir lieu à partir de la semaine prochaine et concernera les salariés dont les postes ne sont pas supprimés mais qui sont éligibles au plan, par exemple dans le cadre de départs anticipés à la retraite.
Pour les salariés, la période de choix d’une mobilité interne ou externe se terminera le 31 décembre 2012. La filiale de crédit à la consommation de Crédit Agricole, qui regroupe Sofinco et Finaref, a entamé elle aussi un "plan d’adaptation", qui vise 254 postes en France (400 suppressions de postes contre 146 créations de postes) et 300 à l’étranger. Dans le détail, 150 postes sont visés en Ile de France, 64 dans le Nord et 40 dans le réseau.

Ce qui frappe dans tous ces plans sociaux, c’est le silence radio des centrales, c’est l’absence complète des syndicats dans la rue, dans les média, dans l’organisation des mobilisations des salariés des banques et dans la liaison avec les autres salariés menacés de licenciement ou déjà au chômage.

Dans les banques comme dans tous les autres secteurs du monde du travail, la lutte des classes est plus que jamais d’actualité !

Travailleurs des banques comme des autres secteurs, menacés de licenciement ou déjà au chômage, organisons-nous en comités d’action !

Nouvelles fusions à venir des banques françaises ?

Les deux premières banques suisses, la SBS et l’UBS, fusionnent. Que faut-il penser de cette course à la taille qui anime les grandes banques européennes ? La Crise de 2007-2008 a impacté de plein fouet les banques mondiales et l’Europe n’a pas été à l’abri. Depuis, elles ont plusieurs fois plongé et été « sauvées » par les Etats et les institutions centrales. La cause : leurs profits dépendent essentiellement des aléas des jeux boursiers et autres spéculations sur les dettes souveraines. Leur solution : réduire la voilure, restreindre le personnel en concentrant les établissements. En France, au travers des crises locales, les banques s’étaient déjà concentrées : Crédit du Nord avec Société Générale ; Caisse d’Epargne avec Banque populaire, Crédit Mutuel avec CIC ; LCL et BforBanque avec Crédit Agricole ; BNP Paribas qui possède Fortis, Banque de Bretagne, Cortal, Cetelem, BNL et BGL. Mais, en même temps, elles se sont multipliées avec les banques en ligne, l’entrée de Barclays Bank, les banques issues des assurances, la banque de La Poste, les établissements financiers issus des trusts industriels comme ceux de l’Automobile. La concurrence n’a donc jamais été aussi rude et, malgré un soutien de l’Etat que les gouvernements successifs ont dit indéfectible, leçon de la chute de la Lehman Brothers oblige, la crainte monte plus que jamais d’un défaut d’une grande banque, trop grande pour être abandonnée sans risque systémique mais aussi trop coulée pour être sauvée, comme Dexia…

Ces fusions visent particulièrement le secteur clef de la gestion des capitaux qui continue d’augmenter en Europe et pour lequel la clef du succès est dans la taille et l’attraction d’un grand nom.

Du coup, les rumeurs de fusions se développent en France, avec comme ligne de mire l’union BNP/Société Générale qui produirait un géant bancaire français, plus solide pensent les uns, plus dangereux en cas de faillite pensent les autres. Quant aux salariés, ce n’est pas toutes ces magouilles qui les sauveront.
Les fusions sont des occasions de suppressions des « doublons » et de restructurations avec suppressions massives d’emplois… Et rien ne garantit que les banques issues de ces fusions soient plus solides que les précédentes. La crise du Crédit Lyonnais a appris à leurs dépens aux travailleurs qu’on pouvait sauver les banques au prix de surcout des impôts et de sacrifices pour les salariés. Mais quand il s’agit d’une crise d’ensemble, la situation actuelle montre que le relèvement n’est pas au programme et seulement les sacrifices et suppressions d’emplois. Comme PSA, les banques ont commencé par des « départs volontaires », mais PSA nous montre ce qui suit inéluctablement…

Les banques françaises impliquées par la crise en Espagne

Ce qui inquiétait récemment les banques françaises, disaient-elles, c’était les « risques grecs » mais elles affirmaient à qui mieux mieux qu’elles étaient peu exposées à ce risque. En fait, les interventions des dirigeants européens ont surtout eu comme but de sauver leurs avoirs en Grèce. Si la Grèce a plongé, c’est justement parce que les financiers y avaient effectué des investissements douteux massifs, avec des crédits irréguliers invraisemblables. Les sacrifices imposés au peuple grec ont eu comme but de permettre aux banques françaises et européennes de se sortir du guépier qu’elles avaient elles-mêmes construit…

Depuis, la Grèce est apparu comme un tout petit risque car on parle bien plus des risques grandissants de l’Espagne, de l’Italie ou du Portugal. C’est tout le sud de l’Europe où les banques françaises sont encore une fois des acteurs déterminants de la crise et aussi ont pris des risques spéculatifs disproportionnés avec leurs capitaux…

L’Espagne est tout particulièrement devenue une cause d’inquiétude pour son peuple, pour ses propres banques complètement effondrées et aussi… pour toutes les places financières et établissements bancaires, dont ceux de la France qui y est une fois encore très impliquée.

Les mauvaises nouvelles se multiplient : déficits publics et dettes qui dérapent, retour de la récession, chômage le plus élevé de l’UE, marché immobilier en pleine déconfiture, banques en difficulté, etc. Les rendements espagnols continuent sur leur lancée, le taux de la dette à 10 ans se rapprochant ainsi des 6%, un niveau qu’il n’avait pas atteint depuis novembre 2011 !

Mais quel pourrait être l’effet de cette aggravation de la crise espagnole sur le reste de l’Europe, et plus particulièrement sur les banques françaises ? C’est très simple : le secteur bancaire français est parmi les plus exposés à l’économie espagnole.

Les banques françaises sont au deuxième rang européen des banques les plus exposées à l’Espagne.
Selon les données de la Banque internationale des règlements (BRI), publiées en mars dernier, l’exposition directe totale des banques européennes était d’environ 559 milliards d’euros dont 122 milliards d’exposition potentielle (sous forme de produits dérivés, de garanties et de promesses de prêt, généralement hors bilans).
Or, près d’un quart (24%) de ces encours appartient à des banques françaises, soit un total de 132,6 milliards d’euros (voir le tableau ci-dessous).
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Le secteur bancaire français est le deuxième plus vulnérable à l’Espagne, le premier étant le secteur bancaire allemand. A eux deux, les banques de ces deux pays concentrent plus de la moitié de l’exposition du secteur bancaire européen (51%), correspondant à plus de 336 milliards d’euros au total !
Le montant total de que le secteur bancaire français risque correspond à 77% des capitaux propres (selon la mesure utilisée par la BRI pour apprécier la solidité financière d’un établissement financier), appelés dans le jargon “capital Core 1″, des quatre grandes banques françaises : BNP Paribas, Crédit agricole, BPCE et Société Générale (source : EBA).

L’aggravation de la crise en Espagne ne manquera pas d’affecter l’ensemble des créances dans les comptes des banques françaises. Avec 20 milliards d’euros de prêts au secteur public, les banques bleu-blanc-rouge paraissent particulièrement dans le rouge si la crise de la dette souveraine espagnole et européenne s’accélère, emportant avec elle l’ensemble du secteur public de l’Espagne (gouvernement central mais aussi régions, entreprises publiques, etc.).

La récession ainsi que la chute des prix immobiliers font monter en flèche les risques de défaut et de pertes pour les banques françaises, que ce soit directement à cause de leur exposition au secteur privé non-bancaire (81 milliards d’euros) ou indirectement par l’intermédiaire de leur exposition aux banques en Espagne (26,2 milliards d’euros).

Avec un volume de créances “douteuses” estimés à plus de 216 milliards d’euros et devant continuer à croître en 2012, ces dernières sont déjà en difficulté. Elles auront besoin d’être à nouveau recapitalisées : le gouverneur de la Banque d’Espagne, Miguel Fernandez Ordonez, prépare d’ailleurs d’ores et déjà le terrain à cet égard, annonçant le mardi 10 avril dernier, qu’”il faudra continuer à augmenter et à améliorer [leur] capital“.

Le secteur bancaire européen – avec en première ligne les banques françaises – n’est pas tiré d’affaire et il est toujours aussi dangereux d’y investir. Car les gains qu’elles ont pu enregistrer en Bourse depuis décembre dernier — grâce à l’euphorie créée par le mille milliard d’euros injectés par la BCE — sont en train de s’évaporer et, en l’absence de nouvelles manipulations monétaires, les risques de leur exposition à l’Espagne deviendront apparents.

Les banques se prétendent victimes mais il ne faut pas oublier, si elles sont menacées, c’est qu’elles ont participé à la curie, à la course spéculative, ont contribué à faire plonger des pays entiers, des économies et à noyer des peuples dans la catastrophe…

Quant aux employés de banque, ce n’est pas en défendant « leur banque » qu’ils peuvent se sauver mais, au contraire, en défendant leurs propres intérêts de classe contre les établissements capitalistes, qu’ils soient banques, assurances, bourses ou trusts…

Climat dégradé et licenciements prétendument « volontaires »

Depuis la crise de 2007-2008, dans laquelle les banques ont joué un rôle clef (rappelons-nous des banques irlandaises, des banques anglaises comme la Baring et des banques américaines commeLehman Brothers), ainsi que depuis les pertes record attribuées à un trader de la Société Générale, le grand public s’est tourné particulièrement contre les banques. Mais ce sont les employés de banque qui, derrière les guichets, ont subi une énorme pression due à ce discrédit. En plus des remarques ironiques selon lesquelles nous, les employés de banque on craquait l’argent des déposants. Depuis la campagne médiatique sur le trader Kerviel, dont la direction de la Société Générale ainsi que ses gros clients auraient été d’innocentes victimes, on a subi la pression du public qui, en n’ayant plus confiance dans les banques, nous faisaient tous les jours des remarques et nous amenaient aussi à craindre pour nos emplois en cas de retraits massifs. Nos directions ont craint elles aussi une telle perte de confiance massive qui aurait mené à un effondrement comme dans le cas de la banque anglaise Baring.

Entre 2009 et 2010, les actes d’incivilité à l’encontre des employés du secteur bancaire ont bondi de 18%.

Des clients menaçants et agressifs au guichet, des bordées d’injures au téléphone, des gestes d’intimidation et même, parfois, de véritables agressions physiques… ce ne sont pas des choses que les établissements bancaires aiment à mettre en avant, et pourtant… Dans une récente étude de l’Association française des banques (AFB) pour l’année 2010, que nous dévoilons en exclusivité, les chiffres récoltés montrent que les employés du secteur bancaire sont confrontés à l’agressivité croissante de leurs clients : depuis l’insulte « simple » jusqu’aux agressions physiques graves, les « incivilités » enregistrées dans les principaux réseaux bancaires ont bondi de plus de 18% en l’espace d’un an (de 3057 à 3609 tous réseaux confondus). Autre signe d’une nette détérioration du climat entre les banques et leur public : le nombre de plaintes déposées par les employés bancaires a lui aussi explosé, passant de 141 en 2009 à 238 l’an dernier, soit une envolée de… 69% ! Cette dégradation inquiète particulièrement le Syndicat national de la banque et du crédit (SNB), la première organisation syndicale du secteur. « Les banques ne sont pas un monde à part. Si les incivilités augmentent dans la société en général, je ne vois pas pourquoi nos employés seraient épargnés », estime le président du SNB, Régis dos Santos, qui reconnaît néanmoins que « la crise et l’image dégradée des banques aggravent le problème ». Les clients changent très rarement de banque Régis dos Santos dénonce surtout le manque de solidarité des établissements bancaires envers leurs propres salariés : en 2010, seuls 2 dépôts de plainte conjoints ont en effet été enregistrés, alors que cette solidarité devrait selon lui être systématique. Du côté de l’Association française des banques (AFB), en revanche, on tempère la situation. « Cette augmentation statistique est avant tout liée à un effet d’optique : en 2010, notamment, les banques ont mieux répondu à notre enquête », décrypte un porte-parole de l’AFB. Une réunion du groupe technique paritaire portant sur les incivilités aura tout de même lieu aujourd’hui à Paris entre syndicats et directions. Ajoutons, pour conclure, qu’en dépit de cette explosion des incivilités les clients des banques, même très mécontents, restent fidèles à leur établissement. Et pour cause : beaucoup ignorent qu’ils peuvent facilement en changer. A Paris, une récente étude a ainsi montré qu’il était plus fréquent de divorcer pour refaire sa vie… que d’aller roucouler avec une autre banque.

Ensuite, la chute des banques a entraîné une campagne des patrons des banques en vue de prendre la liste des employés « volontaires » pour des départs arrangés…

Les directions se sont ensuite félicitées d’avoir un très grand nombre de « volontaires » au départ. En réalité, toute personne, qui se renseignait sur les plans d’indemnisation en cas de départ, se retrouvait avec des pressions inadmissibles de sa hiérarchie…

Tout cela cache très difficilement qu’il s’agit de plans sociaux qui ne veulent pas dire leur nom…et dans lesquels les employés paient une fois de plus les échecs des politiques financières de leurs directions. Une fois de plus, c’est pile je gagne, face tu perds…mais cette fois, tout ce qu’on nous propose, c’est de nous retrouver à la rue comme on le propose aux salariés de PSA, d’Air France, d’ArcelorMittal ou de Sanofi. Alors, soyons volontaires… pour faire payer les capitalistes et commençons par oublier que nous sommes des employés de banque pour nous rappeler que nous sommes des membres d’une même classe sociale que les ouvriers de Peugeot ou de l’Automobile, que les infirmières, que les postiers, que les dockers, que les éboueurs, de la même classe ouvrière qui, si elle a conscience de ses intérêts de classe, opposés à ceux des capitalistes, a tout l’avenir devant elle…

Des attaques sur nos salaires

La Banque de France a diffusé à l’ensemble du personnel, le détail des mesures qu’elle propose, refusant toute augmentation générale des salaires. Sans revenir sur le détail, ses propositions sont inacceptables pour au moins deux raisons :

1 - aucune augmentation générale des salaires n’est prévue,

2 - le gain pour chaque agent est dérisoire.

Pour la direction 5,65 milliards de bénéfice égalent pour les salariés ... 2 500 suppressions d’emplois et aucune augmentation générale des salaires alors que l’inflation est à son comble !

Société Générale - La Défense : suppression d’emplois

À la Société Générale, le PSE (mal nommé Plan de sauvegarde de l’emploi) lancé en 2011 touche à sa fin. En France, dans la Banque de financement, 880 postes sont supprimés, avec 700 départs effectifs et 180 reclassements dans d’autres secteurs sur des postes vacants.

La direction avait organisé les choses de façon à ce que ce soit aux salariés de manifester leur volonté de partir. L’indemnité de départ était variable, au minimum 30 000 euros mais, pour ceux ayant plus de 15 ans d’ancienneté, cela pouvait atteindre 39 mois de salaire. Cette carotte associée aux mauvaises conditions de travail ont fait qu’il y a eu bien plus de candidats au départ que ce que la direction avait fixé. La direction a ainsi réussi à faire oublier qu’elle supprimait des emplois, puisque c’était les salariés eux-mêmes qui voulaient partir.

Un certain nombre des candidats au départ se sont donc vu refuser leur demande, certains s’entendant même dire qu’ils étaient indispensables. Mais pour plusieurs de ces candidats malheureux, la situation dans l’entreprise a changé : alors que les demandes de départ étaient censées rester confidentielles, elles ont très rapidement été divulguées, et certains se sont du coup trouvés mis à l’écart dans leur travail par leur hiérarchie. Une nouvelle façon de les pousser au départ, sans indemnité cette fois.

Si les postes ont été supprimés, le travail à faire, lui, ne l’a pas été. Pour ceux qui restent, les pressions sont encore accrues. Mais cela ne suffit pas. Dans certains secteurs, la direction a embauché des intérimaires : elle aura donc remplacé des emplois en CDI par des emplois précaires. Dans d’autres secteurs, la direction envisage de rallonger les délais de réponse aux clients (externes ou internes, car nos collègues pour qui on travaille sont aussi appelés des clients). En ralentissant ainsi le travail, la qualité du travail, les conditions de travail se dégraderont d’autant plus.

Partout le mécontentement des employés de banque augmente

Deutsche Bank a annoncé mardi un plan d’économies de 3 milliards d’euros prévoyant la suppression de 1.900 postes, principalement dans sa division de banque d’investissement, et a reconnu une implication de quelques-uns de ses employés dans le scandale du Libor.

Sur les 1.900 postes condamnés, 1.500 le seront dans la banque d’investissement, la principale division du groupe pilotée depuis Londres, qui est aussi la plus sensible aux retournements de conjoncture. Le gros des suppressions de postes devra être réalisé d’ici la fin de l’année.

"Un changement de culture dans la banque d’investissement est impératif", a déclaré Anshu Jain, l’un des deux patrons de la banque, lors d’une conférence téléphonique, évoquant notamment la nécessité de rendre les rémunérations des salariés et des actionnaires "soutenables sur le long terme".
"Nous devons calibrer la taille de notre banque d’investissement en fonction de l’évolution de la situation des marchés", a ajouté l’Anglo-Indien, tout en louant "l’excellence de la plateforme" de banque d’investissement du groupe, qui entend rester l’une des meilleures au monde.
Ces suppressions de postes devront permettre de dégager des économies de coûts de 350 millions d’euros. Et l’intégration de Postbank, déjà en cours, devrait permettre de dégager 500 millions d’euros d’économies sur le total de 3 milliards d’euros.

Au deuxième trimestre les résultats de Deutsche Bank, dont les grandes lignes avaient déjà été dévoilées mardi dernier, ont été décevants avec un bénéfice net de 650 millions d’euros, presque divisé par deux sur un an et encore davantage sur un trimestre.

Le premier groupe bancaire allemand suit ainsi l’exemple de nombre de ses concurrents en Europe, de HSBC à Credit Suisse et UBS en passant par Royal Bank of Scotland, qui prévoient de supprimer des milliers d’emplois dans la banque d’investissement notamment et de réduire encore leurs actifs à risques.
Deutsche Bank prévoit aussi des changements de son modèle d’activité et veut continuer à se séparer d’actifs à risques. Des mesures pour réduire ces derniers de 29 milliards d’euros et pour doper ses capitaux propres sans augmenter son capital sont en cours de préparation, a poursuivi M. Jain, promettant plus de détails en septembre.

Il ne manque plus que de traduire le mécontentement croissant des employés de banque dans un vaste mouvement qui pourrait bien dépasser les frontières…

Des scandales et des hypocrites

Le scandale dit « du Libor » énorme scandale financier qui a touché de plein fouet la banque britannique Barclays mais qui inquiète aussi d’autres grandes banques internationales, est l’objet des plus grandes hypocrisies comme les scandales bancaires précédents, depuis Banco Ambrosiano jusqu’à l’affaire Kerviel en passant par le scandale Appolonia et l’affaire des spéculations en cascade de Madoff.

Comme les dirigeants de la Société Générale dans « l’affaire Kerviel », la directiond de la Deutsche Bank s’est aussi exprimé mardi pour la première fois officiellement sur la manipulation du taux de prêt interbancaire Libor. Le groupe a confirmé que quelques-uns de ses employés "n’ont pas respecté les règles" de la banque et avaient "agi de leur propre chef", selon les premiers éléments d’une enquête interne. "Aucun membre du directoire, ancien ou actuellement en poste" n’est impliqué dans l’affaire, a précisé le président du conseil de surveillance Paul Achleitner dans une lettre au personnel du groupe.

C’est faux ! Les directions des banques savaient parfaitement ce que faisaient leurs employés pour la simple et bonne raison que c’est eux qui le leur avaient commandé ! Toutes les autorités internationales comme toutes les directions des banques et des Etats étaient parfaitement au courant des manipulations du Libor et toutes font semblant de découvrir d’un seul coup le pot aux roses.

Ce sont les directions des banques qui n’ont aucune confiance les unes dans les autres qui ont, de ce fait, plusieurs fois failli bloquer le système en refusant de se prêter de l’argent. Et elles prétendent que nous, travailleurs de la Banque, devrions leur faire confiance !

Le système tout entier est devenu une cavalerie financière à la Madoff dans lequel le crédit remplace la production de richesses en se fondant sur de nouvelles spéculations qui devraient permettre de répondre aux paiements des dettes jusqu’à un nouvel effondrement.

Décidément, c’est un beau panier à crabe qui est à la tête des banques et de toute la société et, quand on fera le ménage en renversant le système, on n’aura viré une sacré bande de bandits !

Les banques françaises replongent

Plus que 4 Françaises parmi les 50 banques les plus sûres au monde. La Caisse des dépôts, le Crédit Mutuel, la Banque Postale et BNP Paribas sont les dernières rescapées françaises du Top 50 publié jeudi par le magazine américain Global Finance. Crédit Agricole, LCL et Société Générale, elles, ne figurent plus dans ce classement. A titre de comparaison, les Etats-Unis ne comptent eux que 5 établissement dans le classement et le Royaume-Uni, deux.

Dexia, plusieurs fois annoncée sauvée, va devoir être recapitalisée ce qui signifie qu’elle plongerait sans des interventions massives des Etats…avec ses 1,2 milliards d’euros de dettes reconnues et en faisant plonger notamment les collectivités locales qui lui avaient confié leurs économies !

Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Luc Coene, indiquait que la banque était "extrêmement vulnérable à tous les mouvements dans les marchés financiers". "Si les conditions de marché ne permettent pas à Dexia de réduire ses pertes, il faudra forcément une recapitalisation et ce, relativement vite", avait ajouté celui qui est aussi membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE).

Dexia a annoncé début août une nouvelle perte abyssale de 1,2 milliard d’euros au premier semestre 2012 de 1,2 milliard d’euros. Et ces pertes engrangées réduisent "forcément les ressources propres en capital de l’institution", avertissait Luc Coene.

Que ce soit Dexia, Société Générale, BNP ou Crédit Agricole, les grandes banques n’ont pas fini de faire le yo-yo entre des déclarations très optimistes et des chutes étonnantes car elles ne peuvent que continuer, dès qu’elles ont de l’argent, d’essayer de le faire fructifier aux investisssements les plus rentables c’est-à-dire le plus risqués…

Espagne : les fonds publics vont payer pour les banques en difficultés

Un projet de loi doit notamment permettre au régulateur de s’emparer d’une banque jugée « non-viable »...

Le gouvernement espagnol prépare une loi qui permettra à la Banque d’Espagne de mettre sous tutelle des banques insuffisamment solvables, ayant recours à l’aide publique, et éventuellement de les mettre en vente dès que leur viabilité apparaît douteuse, selon la presse.

La loi, que le gouvernement approuvera ce vendredi ou dans une semaine, selon les deux journaux, permettra au régulateur de s’emparer d’une banque jugée "non-viable" ou dont il est "prévisible qu’elle le soit dans un futur proche", affirme Expansion.
La zone euro a accordé en juin une ligne de crédit à l’Espagne d’un maximum de 100 milliards d’euros pour renflouer ses banques, fragilisées par leur exposition au secteur immobilier sinistré.

En échange, le pays doit engager une réforme de son secteur financier afin notamment d’en consolider la supervision. Le projet de loi que citent les deux journaux répondrait ainsi à ces consignes.
Il suffira que le régulateur estime qu’il est "prévisible" qu’une banque ne puisse pas renforcer son bilan à court terme, soit "en faisant appel aux marchés" soit grâce à un soutien public, pour qu’elle soit jugée trop fragile, précise El Pais.

Le fonds public d’aide au secteur financier (Frob), crée en 2009 pour accompagner la restructuration des banques, jouira d’un pouvoir renforcé.

Une fois mise sous tutelle, il devrait ainsi "élaborer un plan" d’assainissement de la banque sous deux mois, pouvant mener à son démantèlement et à la vente de ses actifs sains.

Ceux-ci seraient d’abord transférés vers une "banque relais" avant d’être éventuellement séparés, puis vendus.
Les actifs toxiques seraient quant à eux transférés vers une structure de défaisance, ou "bad bank", selon Expansion.
Le ministre de l’Economie avait annoncé que "les lignes générales de fonctionnement" de cette dernière structure seraient annoncées dès vendredi, en Conseil des ministres.

Employé de banque d’Inde en lutte

Les employés des banques du secteur public en Inde, soit environ un million de personnes, ont débuté une grève de deux jours mercredi pour protester contre des réformes qui risquent de conduire selon eux à des fusions et des pertes d’emplois.
Près de 87.000 succursales devaient rester fermées. Selon l’association bancaire indienne (IBA), les banques privées et étrangères devaient continuer à opérer.

"Nous nous opposons à un projet de loi amendant les lois sur les banques", a déclaré Ashwani Rana, le secrétaire général de l’Organisation nationale des employés de banque, l’un des neuf syndicats ayant appelé à la grève.
Le parlement doit examiner prochainement un projet de loi visant notamment à permettre l’augmentation des droits de vote des actionnaires.

"Si le texte est adopté, il sera plus facile aux entreprises du secteur privé de prendre le contrôle de banques publiques", a estimé M. Rana, interrogé par l’AFP.

Les banques publiques emploient en Inde un million de salariés et contrôlent environ 75% du secteur bancaire. Les perturbations dans le fonctionnement des guichets automatiques devaient toutefois être limitées, les machines étant gérées par des groupes privés.

Enquête US sur Goldman Sachs stoppée

Le gouvernement américain a mis fin à une enquête très médiatisée de plus d’un an pour savoir si la banque Goldman Sachs et plusieurs de ses employés, dont le français Fabrice Tourre, avaient trompé des investisseurs en leur vendant des produits financiers avant la crise.

"Nous sommes heureux que ce problème soit derrière nous", a réagi un porte-parole de Goldman Sachs joint aujourd’hui par l’AFP.

"Après un examen attentif des informations fournies" par un rapport parlementaire sur l’affaire, paru en avril 2011, et "après plus d’un an d’enquête fouillée, le ministère de la Justice (DoJ) (...) et plusieurs autres agences gouvernementales dont le FBI ont déterminé qu’il (...) n’y a pas de base viable pour engager des poursuites pénales contre Goldman Sachs ou l’un de ses employés", explique le communiqué.

En avril 2010 la Commission américaine des opérations de Bourse (SEC) avait engagé des poursuites civiles contre Goldman Sachs en l’accusant d’avoir trompé des investisseurs en leur vendant des produits financiers adossés à des prêts immobiliers à risque au moment où le marché immobilier se retournait, tout en pariant sur la chute de ces produits.

Des courriels de dirigeants de Goldman Sachs avaient notamment été révélés et qualifiaient les produits en cause de "contrats de m....".

Cette affaire avait donné lieu à une audition très médiatisée des dirigeants de Goldman Sachs et de Fabrice Tourre devant une commission sénatoriale dirigée par le démocrate Carl Levin et le républicain Tom Coburn.

Goldman Sachs avait accepté de payer la somme record de 550 millions de dollars en juillet 2010 pour mettre fin aux poursuites de la SEC. Quelque mois plus tard, le rapport de la commission Levin-Coburn sur la crise financière avait été très accusateur pour les banques et en particulier Goldman Sachs. Le DoJ avait également ouvert une enquête pénale, mais l’administration a donc finalement classé l’affaire sans suite.

Le sénateur Carl Levin a réagi vertement vendredi : "Que la décision du DoJ soit le résultat de lois ou d’autorités d’application des lois faibles, les actions de Goldman Sachs (liées aux dérivés de crédits immobiliers) étaient trompeuses et immorales" et "ont contribué à la crise financière qui nous a presque plongé dans une deuxième Grande Dépression".

"Le fait que le DoJ abandonne l’enquête enlève une des nombreuses ombres qui continuent de nuire à la réputation de la banque" a commenté Michael Wong, analyste de la maison de courtage Morningstar, interrogé par l’AFP. En mars, un ex-employé accusait notamment les dirigeants de la banque de traiter en privé leurs clients de "pantins".

La banque a aussi été critiquée ces dernières années pour avoir aidé la Grèce à baisser à court terme le niveau de son endettement, dissimulant ainsi la mauvaise santé des finances du pays aujourd’hui au bord de la faillite.

Récemment, Goldman s’est aussi retrouvée montrée du doigt par un juge aux Etats-Unis dénonçant des conflits d’intérêt "dérangeants" dans le cadre du rachat d’une société de transport énergétique américaine, El Paso, par sa concurrente américaine Kinder Morgan l’an dernier.

Hier, Goldman Sachs avait par ailleurs indiqué que la SEC avait abandonné une autre enquête liée à des produits adossés à des titres immobiliers, mais la banque fait toujours l’objet de multiples poursuites et enquêtes liées à ses ventes de dérivés de crédits immobiliers avant la crise.

L’austérité dans les banques n’est pas pour tous…

Les salariés des banques françaises vont se serrer la ceinture en 2012 : les grands réseaux, qui s’adaptent à marche forcée à leurs nouvelles réglementations, leur ont réservé des augmentations minimales.

En 2012, la crise financière ne laissera pas des traces uniquement sur les rémunérations élevées des traders et des patrons de banques. Les salariés des grands réseaux français (Crédit agricole, Banques populaires, Caisses d’épargne, BNP Paribas, Société générale, Crédit mutuel, La Banque postale) seront également touchés.
Selon les accords salariaux établis le mois dernier, ils vont se contenter d’augmentations minimales, comprises entre 0,6% chez BNP Paribas, avec un plancher de 220 euros, et jusqu’à 2% pour La Banque postale. Les employés de la Société générale devront avaler la pilule la plus amère : la direction n’a prévu pour eux aucune augmentation générale cette année.

Des augmentations individuelles pourront bien sûr compenser ces mesures générales très austères. Mais le traitement reste sec alors qu’à fin 2011 l’inflation annuelle atteignait en France 2,5%. L’accord salarial de branche 2011 avait déjà été difficilement négocié. Signé au final par la CFTC, CFDT et FO, il ciblait en priorité les salaires minimum de la profession avec à la clé une augmentation de 4% de leurs rémunérations et des efforts pour la revalorisation des salaires féminins.

Les syndicats ont beaucoup moins apprécié les propositions 2012. Ils ont signé à l’unanimité uniquement la feuille de route de La Banque postale. Mais ils continuent à défendre le syndicalisme de négociation et arrangements avec les patrons des banques et ne prônent pas davantage la lutte des classes alors que les patrons, eux, ne se gênent pas pour la mener.

Harcèlement dans les banques

Dans les banques, un salarié sur cinq est victime de harcèlement, entre autres causes de souffrance au travail.

Une étude inédite menée par trois universitaires pour le Syndicat national de la banque et du crédit CFE-CGC dresse un portrait des conditions de travail dans le secteur bancaire. Un salarié sur cinq estime faire face à des situations de harcèlement moral. Plus de la moitié des sondés disent aussi ne pas pouvoir compter sur le soutien de leur hiérarchie dans les situations difficiles.

Près de huit salariés sur dix estiment qu’on leur demande une quantité excessive de travail, et 58% déclarent ne pas avoir les moyens d’y faire face.

Il est temps de renverser la vapeur et que la pression s’exerce des salariés sur leurs directions. Cela dépend d’abord de nous et rien ne prouve que la crise du capitalisme soit un mauvais moment pour que cela se réalise. Les illusions dans les directions bancaires tombent et il faut en profiter pour reconstruire l’organisation des employés à la base, organisation que les centrales syndicales, avec leur politique de concertation avec les patrons des banques, n’ont nullement favorisée.

Le harcèlement moral

La situation est paradoxale. D’un côté, il y a bien sûr des harceleurs comme partout, des gens qui se comportent mal dès qu’ils gagnent en pouvoir, ou faute de formation. Mais là, la proportion de salariés qui se disent victimes de situations de harcèlement est énorme. C’est deux fois plus que la moyenne en France et le triple des chiffres européens. On observe d’ailleurs que deux tiers des cadres s’estiment dans la même galère que les autres salariés.

Tout est transformé en outil de pression. Par exemple, un logiciel d’agenda qui sert à planifier ses tâches est maintenant utilisé par les hauts managers pour suivre à distance le travail des agences, contrôler leurs rendez-vous, les fliquer en quelque sorte.

Avant un directeur d’agence avait des choix à prendre, des responsabilités. Aujourd’hui, les chefs se contentent d’envoyer un mail en reprochant à l’agence de ne pas prendre assez de rendez-vous commerciaux.

Le rapport aux clients génère-t-il lui aussi du stress. Les employés sont de plus souvent confrontés aux incivilités, notamment depuis la crise de 2008. Si une partie des clients demande à être rassurée, l’autre se montre parfois agressive, grossière et même violente, prenant à partie les employés comme si c’étaient eux qui dirigeaient et profitaient des banques. Mais le fondement de ces dysfonctionnements, c’est surtout que l’on a voulu faire des agents des banques des vendeurs, et non plus des conseillers. Résultat, 90% des salariés estiment exercer un métier utile, mais plus d’un sur deux disent faire face à des cas de conscience, ce qui est une cause de souffrance au travail.

Voir Les banquiers sont-ils des “Banksters"…

Messages

  • Le gouvernement est contraint d’apporter sa garantie au petit prêteur immobilier CIF en difficultés. Son PDG a quitté ses fonctions après un conseil d’administration de crise.

    Encore une crise dont le nouveau gouvernement se serait bien passé. Après la nouvelle dégradation infligée mardi par Moody’s, le sort du Crédit immobilier de France (CIF) était scellé. Dès lors, tout est allé très vite. Selon nos sources, faute d’avoir trouvé une solution d’adossement, le prêteur a appelé l’Etat à la rescousse.

    Les pouvoirs publics ont promis d’apporter leur garantie à l’établissement centenaire, afin d’éviter toute panique sur un gros émetteur français. Car si le CIF est un petit réseau bancaire avec ses 300 agences, plus de 30 milliards d’euros d’emprunts portent sa signature. Or,l’abaissement de la note par Moody’s donnait la faculté aux investisseurs de se faire rembourser certaines lignes obligataires. De ce fait, l’établissement, incapable de se refinancer depuis la première dégradation de sa note en février dernier, s’acheminait à grands pas vers la crise de liquidité. Vendredi soir, un conseil d’administration du CIF en a tiré les conséquences. Selon la presse, le groupe a demandé à l’État d’intervenir.

  • Quatre ans après la chute de Lehman Brothers, les banques américaines continuent de régler les comptes de la crise financière, à l’image de Citigroup qui a accepté mercredi de payer 590 millions de dollars pour solder des poursuites liées aux subprimes.
    Citi a annoncé qu’elle était prête à payer cette somme dans le cadre d’un accord amiable qui, s’il est validé par la justice, mettrait fin à un recours collectif lancé par des actionnaires considérant avoir été trompés sur son exposition à des titres financiers risqués.

  • Citigroup n’est donc pas la première à devoir mettre la main à la poche, même si le montant annoncé mercredi est l’un des plus élevés consenti jusqu’ici.
    Bear Stearns, rachetée dans l’urgence par JPMorgan Chase en 2008 pour éviter une faillite pendant la crise des subprimes, avait ainsi accepté en juin de payer 275 millions de dollars pour mettre fin à une plainte en nom collectif d’investisseurs estimant qu’elle avait menti sur la gravité de sa situation financière.
    L’an dernier, Wells Fargo avait versé 590 millions de dollars pour solder des poursuites lancées pour les mêmes raisons contre sa filiale Wachovia.
    Et concernant la vente de produits risqués, Bank of America avait notamment accepté d’indemniser à hauteur de 315 millions des investisseurs qui estimaient avoir été trompés par sa filiale Merrill Lynch, rachetée durant la crise.
    Citigroup elle-même avait déjà négocié avec la SEC, le gendarme boursier américain, le versement de 285 millions de dollars.

  • La Société générale et le Crédit agricole se démènent pour en finir avec leurs mécomptes grecs. Les deux banques françaises qui, avant l’éclatement de la crise de 2007, avaient pris pied sur le marché hellène alors florissant en prenant le contrôle de deux établissements locaux (Geniki pour la première et Emporiki pour la seconde) font machine arrière toute.

  • Le magazine Global Finance a publié le 22 août 2012 son 21ème classement annuel des 50 banques les plus sûres au monde (« World’s 50 safest banks 2012 »). Les établissements français en prennent pour leur grade, seules la Banque Postale et la Banque Fédérative du Crédit Mutuel tirent leur épingle du jeu.

    De six banques françaises présentes dans le classement en 2011, on passe cette année à seulement quatre établissements classés. Le Crédit Agricole, le LCL et la Société Générale disparaissent purement et simplement du tableau alors qu’ils occupaient respectivement les honorables 21ème, 27ème et 35ème places. BNP Paribas se maintient de justesse : la banque perd 32 places et pointe cette année à la 47ème position.

    Pour établir son « Top 50 », un palmarès qui est devenu en vingt ans d’existence la référence, Global Finance se base sur le montant et la qualité des actifs détenus par les établissements et sur les notes de crédit à long terme attribuées par les agences Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch. Ce « désamour » pour les banques françaises est une conséquence de la crise de la dette souveraine en Europe et d’une moindre croissance.

  • Les banquiers lavent plus blanc

    Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde est un reportage sur Arte. Cette banque qui a 700 milliards d’euros d’actifs (deux fois le budget de la France) est l’une des origines de la crise de 2007-2008 et a subi pour cela une enquête d’Etat américaine mais cette enquête vient d’être interrompue sans avoir donné des conclusions ! Cette banque a une influence considérable sur les politiques des Etats puisqu’elle place ses hommes à tous les postes clefs : Obama aux USA après avoir nommé le secrétaire du Trésor américain Paulson du président Bush, ou Mario Draghi à la tête de l’Italie…

    Eh bien, il convient de rapporter une histoire incroyable aux USA, pays des banquiers rois comme on vient de le montrer !

    Un salarié d’une banque vient d’être licencié cinquante ans après les faits qui lui étaient reprochés par la banque américaine qui l’employait. Richard Eggers, 69 ans, habitant l’Etat de lowa, était employé par la Wells Fargo jusqu’à ce qu’elle le licencie au début de cet été. On se demandera s’il n’avait pas détourné des millions, falsifié des bilans ou dupé la direction pour ne pas dire la direction ? Eh bien non ! Il a commis un crime il y a cinquante neuf ans : avoir remplacé une pièce de dix centimes, qu’il fallait introduire et qu’il n’avait pas, par un morceau de carton dans une laverie automatique. Au nom de la loi qui interdit aux banques d’avoir un personnel qui a été poursuivi par la justice, la direction de la banque vient de le licencier. Dites, après cela, que les banquiers ne s’attaquent pas aux lampistes pour se blanchir…

  • Le tribunal de grande instance de Lyon a interdit mardi à la Caisse d’Epargne Rhône Alpes Sud (CERA) d’avoir une organisation du travail fondée sur le "benchmark", c’est-à-dire la mise en concurrence permanente des salariés, qui compromet "gravement" leur santé, a-t-on appris mercredi.

    La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes a fait appel de cette décision, la qualifiant dans une déclaration à l’AFP de "particulièrement injuste et disproportionnée".

    Fin 2007, la direction de la CERA avait mis en place ce système de gestion des performances des salariés, consistant en une évaluation permanente des uns par rapport aux autres au sein de chaque agence, et aussi des agences entre elles.
    La part variable de la rémunération de chaque salarié dépend directement des résultats du "benchmark" puisqu’elle est fonction des résultats de son agence.

  • Près de 2000 salariés du Crédit Immobilier de France sont attendus par les syndicats pour manifester à Paris jeudi. Tous craignent de perdre leur emploi.

    La pilule a du mal à passer au Crédit Immobilier de France (CIF). C’est un doux euphémisme tant le scénario qui se profile est inquiétant pour les salariés. Il paraît fort probable que le CIF, en déconfiture financière, soit contraint de stopper ses activités de prêts en contrepartie de la garantie de l’Etat français, annoncée samedi 1er septembre. Une condition généralement exigée par la Commission européenne dans ce type de cas en échange de son accord.


    2000 personnes sont attendues dans les rues de Paris jeudi

    Face au désert d’annonce du gouvernement concernant leur avenir, les salariés du CIF vont se rassembler ce jeudi 13 septembre à Paris pour protester contre une telle décision. "Ça ne peut pas se passer comme cela", invective Gérald Parent, délégué syndical UNSA, "si l’on ne produit plus de nouveaux prêts, deux tiers des salariés -qui sont des commerciaux- pourraient se retrouver sur le bord de la route", très rapidement, craint-il. Alors qu’à terme, l’intégralité des salariés du CIF sont menacés. Les syndicats attendent donc, pour manifester dans les rues de Paris donc, 80% des 2500 employés de ce spécialiste du crédit à l’habitat pour les ménages à faibles revenus.

  • la Banque de France (BdF) s’apprête à entamer une nouvelle étape de sa cure d’amaigrissement. Un « projet de modernisation du réseau », à l’horizon 2020 a été présenté hier aux instances du personnel qui en débattront dans le cadre d’un comité central extraordinaire le 21 septembre. L’objectif, pour les huit prochaines années, consiste à réduire le nombre d’implantations de la banque dans l’Hexagone.

  • La grève à la Banque de France pour dénoncer un plan de restructuration, qui prévoit entre 1.700 et 2.100 suppressions de postes, a été "extrêmement" bien suivie, selon les syndicats, notamment en région où la direction reconnaît un taux de grévistes de près de 50%.

    "Dans le réseau de succursales (de province), directement visé par les annonces faites devant le comité central d’entreprise (qui s’est réuni vendredi), des dizaines d’unités sont fermées et le taux de grévistes dépasse 80%", selon un communiqué de l’intersyndicale SNABF, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, CFDT, Unsa et Syndicam qui appelait les 13.000 agents de la Banque de France à la mobilisation.

    "La grève est extrêmement bien suivie", assure à l’AFP Denis Durand, secrétaire général de la CGT, mais pour lui, "la grande surprise" du mouvement, est que "la grève est aussi massivement suivie au siège" (à Paris), ce qui est "vraiment inhabituel".

    Interrogée par l’AFP, la direction de l’institution a estimé le taux de grévistes total à 29%, précisant que le taux était de 11,2% dans les services centraux (à Paris), de 8,2% sur les sites industriels (où se fabrique la monnaie) et de 49,3% sur le réseau en province.

    En Rhône-Alpes, l’opération "banque morte" est un "grand succès" selon le premier syndicat de la Banque, le SNABF : la quasi-totalité des agences normalement ouvertes au public a été fermée (Lyon, Annecy, Chambéry, Cluses, Grenoble, Valence, Privas, Saint-Etienne, Roanne, Bourg-en-Bresse...).

    En Midi-Pyrénées, la CGT fait état de 75% de grévistes parmi les 9 établissements de la Banque de France (Toulouse et les préfectures des sept autres départements de la région, plus une antenne à Castres).

    En Bretagne, "la plupart des unités sont fermées" et "on serait sur l’ensemble à 90% de grévistes", selon Patrick Hubert, délégué CGT qui précise qu’environ 320 salariés travaillent pour la banque dans la région.

    A Nantes, une trentaine de salariés ont manifesté devant les grilles de la Banque de France, demandant "le retrait pur et simple du projet de réforme actuel". Ils dénonçaient "un service public qui va disparaître, notamment vis-à-vis des personnes surendettées".

    A Strasbourg, sur la porte de la succursale de la ville, une affichette indiquait la fermeture "en raison d’un mouvement social".

    Pour l’intersyndicale, "cette puissante mobilisation traduit la colère du personnel devant les menaces contenues dans les projets annoncés qui se traduiraient par 2.000 suppressions d’emplois dans le réseau, sans compter 500 suppressions de postes dans les services centraux et dans les centres industriels".

    L’institution entend réorganiser, à l’horizon de 2020, ses activités tertiaires (services aux entreprises et aux particuliers) autour de 20 succursales régionales, et d’ici là une vingtaine d’implantations doivent disparaître.

    Les effectifs du réseau seraient ramenés d’environ 6.300 équivalents temps pleins (ETP) à un nombre compris entre 4.200 et 4.600 ETP en 2020, et environ 800 agents devraient être recrutés sur la période dans le réseau.

    Dans la filière fiduciaire, 17 services de caisses (chargées notamment d’alimenter les banques en billets) sur 72 devraient fermer d’ici à la fin 2015, selon les syndicats.

    Le mouvement a reçu de nombreux soutiens comme celui de la FSU, deuxième syndicat de la Fonction publique d’Etat qui estime que le plan "met gravement en cause le missions de la Banque de France".

  • Des salariés des 17 Caisses d’Epargne ont manifesté mardi devant le siège parisien du groupe Banque populaire –Caisse d’Epargne (BPCE) à l’occasion de la première réunion de négociations sur les salaires, a indiqué le syndicat SUD du groupe bancaire.

    Les manifestants étaient environ 200.

  • A deux jours de la reprise des négociations sur l’emploi, des salariés de Société Générale tirent la sonnette d’alarme. Les syndicats de la banque, CFDT, CFTC, CGT, FO et SNB CFEC-CGC, ont lancé un appel à la grève ce mardi 8 janvier.

    "Pendant qu’on se mobilise sur 630 emplois industriels dans l’Est de la France (en allusion au site ArcelorMittal de Florange, NDLR), dans les banques et assurances on détruit en silence des milliers d’emplois, de manière opaque parce qu’ils s’arrangent à faire ça sous anesthésie générale en utilisant les départs naturels ou volontaires", indique à l’AFP Thierry Pierret (CFDT),

    Les syndicats craignent également des fermetures d’agence. "On sait que tous les projets sont dans les cartons, ils n’attendent que l’accord sur l’emploi soit signé pour les mettre en musique", a indiqué Maryse Gauzet, déléguée nationale FO.

    L’absence d’augmentation salariale collective pour la deuxième année consécutive est l’autre source de mécontentement des syndicats. Avec 300 euros de prime pour les salaires inférieurs à 36 500 euros annuels, les négociations annuelles obligatoires (NAO) sont "vraiment ridicules", selon Maryse Gauzet.

    Néanmoins, "la grève est inégalement suivie", a commenté Thierry Pierret qui, pas plus que la direction, n’était en mesure de chiffrer le nombre de grévistes.

    Société générale avait annoncé à l’automne 2011 la suppression de 880 postes dans la banque d’investissement.

  • Le LEAP écrit :

    La décimation des effectifs des banques
    Commençons donc par les effectifs ! En la matière le tableau est bien sombre pour les employés du secteur bancaire (et même désormais pour les « stars du système bancaire ») : Wall Street et Londres annoncent sans interruption depuis la mi-2011 des licenciements massifs, relayés par les centres financiers secondaires comme la Suisse et les banques eurolandaises ou japonaises. Ce sont au total plusieurs centaines de milliers d’emplois bancaires qui ont disparu en deux vagues : 2008-2009 d’abord, puis depuis la fin du printemps de cette année. Et cette seconde vague monte en puissance au fur et à mesure des mois qui passent. Avec la récession globale désormais en cours, l’assèchement des flux de capitaux vers les USA et le Royaume-Uni consécutifs aux changements géopolitiques et économiques en cours (16), les immenses pertes financières de ces derniers mois, et les réglementations en tout genre qui progressivement « cassent » le modèle banco-financier ultra-profitable des années 2000, les dirigeants des grandes banques occidentales n’ont plus le choix : il leur faut à tout prix limiter leurs coûts au plus vite et dans des proportions importantes. La solution la plus simple (après celle consistant à surfacturer les clients) est donc de licencier des dizaines de milliers d’employés. Et c’est ce qui se passe. Mais loin d’être un processus maîtrisé, on constate que tous les six mois ou presque, les dirigeants des banques occidentales découvrent qu’ils avaient sous-estimé l’ampleur des problèmes et qu’ils sont donc obligés d’annoncer de nouveaux licenciements massifs. Avec le perfect storm politico-financier qui s’annonce aux Etats-Unis pour Novembre et Décembre prochains (17), LEAP/E2020 anticipe ainsi une nouvelle série d’annonces de ce type dès le début 2012. Les cost-killers du secteur bancaire ont de beaux trimestres devant eux quand on voit que Goldman Sachs, qui est également directement concerné par cette situation, en est réduit à limiter le nombre de plantes vertes dans ses bureaux par souci d’économies (18). Or, après les plantes vertes qu’on éradique, ce sont généralement les pink slips (19) qui fleurissent.

    La décimation du nombre des banques
    D’une certaine manière, le système bancaire occidental ressemble de plus en plus à la sidérurgie occidentale des années 1970. Ainsi les « maîtres des forges » s’étaient crus les maîtres du monde (contribuant d’ailleurs activement au déclenchement des guerres mondiales), tout comme nos « grands banquiers d’affaires » se sont pris pour Dieu (à l’instar du PDG de Goldman Sachs ou au moins pour les maîtres de la planète. Et l’industrie sidérurgique fut le « fer de lance », la « référence économique absolue », de la puissance pendant plusieurs décennies. On comptait la puissance en dizaines de millions de tonnes d’acier comme on a compté ces dernières décennies la puissance en milliards USD de bonus pour dirigeants et traders des banques d’affaires. Et puis, en deux décennies pour la sidérurgie, en deux/trois ans pour la banque (20), l’environnement a changé : concurrence accrue, profits qui s’effondrent, licenciements massifs, perte d’influence politique, fin des subventions massives et in fine nationalisations et/ou restructurations accouchant d’un secteur minuscule par rapport à ce qu’il était à son heure de gloire (21). D’une certaine manière donc, l’analogie vaut pour ce qui attend en 2012/2013 le secteur bancaire occidental.

  • Les salariés de la Banque de France sont appelés mardi 29 janvier à une grève nationale et à une manifestation à Paris devant le siège, pour protester contre une restructuration de l’établissement bancaire prévoyant la suppression de 2.500 postes, selon des sources syndicales.

    Plus d’un millier de manifestants sont attendus à la mi-journée à l’appel de cinq syndicats (Solidaires, CGT, CFDT, CFTC, FO), à l’exception de la CFE-CGC. En décembre 2011, l’institution, qui emploie 14.000 personnes, avait annoncé son intention de supprimer 2.500 postes nets d’ici à 2020 (5.000 départs en retraite non renouvelés, et 2.500 embauches).

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