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La Voix des Travailleurs de Renault CTL (Lardy)

mercredi 10 octobre 2012, par Robert Paris

La Voix des Travailleurs de Renault CTL (Lardy)

On se laisse faire ?

Carlos Tavarès, n’exclut pas la fermeture d’usines Renault. Il vient de le déclarer au journal allemand Automobilwoch : "La tendance à la baisse des ventes en Europe occidentale va se poursuivre pendant plusieurs années… Ce n’est pas une tempête en train de s’apaiser mais une tempête qui va durer plusieurs années. En dernier ressort des fermetures d’usines sont possibles. Nous verrons !"

C’est tout vu ! Il faut une lutte d’ensemble des Renault et des PSA et ce n’est pas les syndicats qui l’organiseront !!! A PSA, même là où ça ferme, même là où il y a des milliers de licenciements, il n’y a même pas le dixième de la lutte menée par les New Fabbris ou les Conti. A croire que plus il y a des syndicats forts, comme à Aulnay, plus les luttes sont canalisées au point d’être éteintes !

Les dirigeants syndicaux d’Aulnay ont prétendu qu’il ne fallait pas mener d’action « à chaud », le 15 juillet, lors de l’annonce des suppressions massives d’emplois dans tous les sites PSA et de la fermeture d’Aulnay. Eh bien, des semaines après la rentrée, il n’y a toujours aucune grève avec occupation, seul moyen pourtant d’entrer véritablement dans la lutte contre les licenciements. Ce n’est pas les négociations autour du tapis vert avec patronat, syndicat et gouvernement qui vont faire reculer les plans antisociaux et pas non plus les gentillettes « actions » aux péages d’autoroute et promenades de protestation dans les rues.

La CGT d’Aulnay apparaît à certains comme plus radicale puisque son leader parlait d’« être le cauchemar du patron » et de « guerre », mais, en réalité, c’est la CGT qui a milité contre une action gréviste avant les vacances, déclarant que c’était une course de fond et pas une course de vitesse et démobilisé ainsi les salariés réduits aux « opérations autoroute » ou salon de l’Automobile.

Le prétexte : les baisses des ventes

Ghosn a averti que Renault risquait de manquer son objectif d’une hausse de ses ventes mondiales cette année en raison de la dégradation continue des marchés européens. Mais ces baisses, ils les avaient déjà programmées eux-mêmes en se désinvestissant de la production puisque les « aides » à la vente ne pouvaient que produire ensuite un gros trou ! Renault a annoncé des bénéfices en hausse tout en vendant moins de voitures dans le monde. Cela s’appelle spéculation et désinvestissement productif. Le résultat net, c’est à dire le bénéfice, du groupe Renault, avec ses trois marques, s’est élevé à 786 millions d’euros pour le premier semestre 2012. Tels sont les chiffres de Renault le 27 juillet 2012.

En effet, le profit issu de la banque RCI s’est élevé à 395 millions d’euros sur les 786 millions ! Renault ne cherche pas à vendre plus de voiture ! C’est devenu une banque !!! Il tient à garder son cash flow pour spéculer avec car cela rapporte bien plus et plus vite !!!

Négociations dans notre dos

Les syndicats négocient avec la direction de Renault et ils discutent de nous enlever des avantages. Allons-nous laisser des syndicats qui prétendent nous représenter signer des accords qui remettent en cause nos salaires, nos conditions de travail et nos contrats, sous le prétexte de préserver les emplois, quitte ensuite à se plaindre amèrement qu’ils ont été trompés par le patron ! Toute collaboration de classe n’est désormais qu’une trahison pure et simple des intérêts des travailleurs.

Totem ou To-t’aime pas

La com se vante sur intranet de sa dernière opération qui consiste à mettre un sarcophage (pour nos emplois ?) avec un écran, ce qu’elle appelle un totem, qui diffuse des images et de la musique en boucle pour marquer l’événement du salon de l’auto. Tu parles d’une com : rien sur les noirs desseins de la direction, suppression des AGS, fermetures (Rueil et autres), licenciements massifs, flexibilité et on en passe des coups bas en réserve. Ce n’est pas de la censure mais tout com.

Ghosn comme Bernard Arnault

Qui conseille de ne plus payer d’impôts en France, c’est la banque SBE ! Elle organisait le 21 septembre une conférence sur les solutions de défiscalisation ! Ne vous faites pas de soucis pour Ghosn : il sait défiscaliser lui aussi ses revenus et pourrait donner des conseils à Bernard Arnault. Quant à nous, on est toujours les cochons le payants et on apprend que l’argent de nos impôts va aller à des plans d’aide au secteur Automobile, plans qui n’imposeront même pas de ne pas licencier !

Souvenons-nous

La direction relaie l’opération covoiturage, mais, il y a quelques années le covoiturage était poussé à l’extrême : on l’appelait… le service des cars !

Simpson, le guignol

La semaine dernière, jeudi matin, il y avait beaucoup de bruit dans le couloir du L25. En effet, des salariés du L41 et du L26 entre autres étaient venus porter une pétition en réunion de DP pour défendre l’emploi et demander les mutations des salariés « prêtés » par des usines. Le problème est venu, comme toujours, du représentant des relations a-sociales de la direction l’ineffable S. qui a refusé même de les recevoir en réunion de DP. A nous de lui faire ravaler son mépris et de remettre ce guignol dans son théâtre de marionnettes.


Après Peugeot, c’est Renault, après Varin c’est Ghosn qui menace les emplois des salariés !

Au salon de l’automobile, les patrons des trusts ont dévoilé leurs batteries et ce sont des batteries de tir contre nos emplois. Comme PSA, General Motors et Ford, Renault licenciera et fermera des sites. Le discours mensonger selon lequel la situation de Peugeot est particulière ne durera que le temps d’en finir avec la réaction des salariés de PSA afin d’éviter une jonction des luttes. C’est en effet l’ensemble du patronat qui mène l’offensive par une vague de suppressions d’emplois d’une ampleur jamais connue. Et, si cette première vague passe, il y a un nombre encore plus grand d’entreprises qui s’apprête à licencier et fermer des usines. Même les entreprises qui en auront pratiqué, ne s’arrêteront pas en si bon chemin.

Ce n’est pas des suppressions d’emplois à motif conjoncturel comme on en a connues dans le passé. Ce n’est pas des suppressions d’emplois d’un secteur économique particulier momentanément sinistré ou battu par la concurrence. Non, c’est une vague massive de désinvestissements de tous les capitalistes qui n’est limitée que par la nécessité de ne pas susciter une réaction convergente des travailleurs de tous les secteurs et de tous les sites. Plus les travailleurs qui seront les premiers attaqués unifieront leurs luttes par delà les sites, les professions et les secteurs, plus le patronat y regardera à deux fois d’étendre les suppressions d’emplois. Le capitalisme n’est plus synonyme de développement des entreprises, de multiplication des investissements productifs et donc d’augmentation des emplois. C’est une tendance de fond et pas un phénomène conjoncturel. Il est donc nécessaire que nous prenions en compte ce changement et cessions de croire que c’est tel ou tel patron qui nous attaque sauvagement alors que c’est toute la classe capitaliste.

Le directeur général de Renault, Carlos Ghosn, a averti vendredi que Renault risquait de disparaître "sous sa forme actuelle" et il a ajouté qu’il prévoyait des suppressions d’emplois en France, mais pas à ce stade. C’est ce qu’on peut appeler une préparation des esprits. Renault se joindra donc à toute la liste des trusts qui licencient mais pas immédiatement pour éviter une jonction des salariés dans la lutte. Loin de préparer cette lutte d’ensemble, les syndicats ne luttent que site par site.

Grâce à Hollande et aux centrales syndicales, loin d’être une lutte d’ensemble qui se profile, c’est une trahison des syndicats qui acceptent de négocier des reculs de grande ampleur. Loin de refuser les chantages patronaux, ils se jettent sur les négociations comme sur du bon pain.

Au Salon de l’Automobile, Carlos Ghosn a appuyé la politique de Varin à PSA et affirmé que Renault était tout aussi concerné par des risques de licenciements et il a estimé qu’une baisse des capacités de production était « inéluctable ». « Un constructeur ne peut pas continuer à maintenir un outil de production pour lequel il n’y a pas de demande ». « Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail », poursuit-il.

« Aujourd’hui, le principal sujet de Renault, notre urgence même, c’est notre compétitivité en France (qui) est un sujet de survie », estime-t-il. « Aucun constructeur n’échappera au renforcement de sa compétitivité dans son pays d’origine », ajoute-t-il. Tout cela est faux : ces sacrifices exigés des salariés ne servent pas à empêcher mais à justifier les licenciements comme on l’a vu à PSA.

"Nous discutons actuellement avec les syndicats et nous leur expliquons nos difficultés de compétitivité".

Le patron de Renault est très clair : les ajustements conjoncturels (chômage partiel, réductions de coûts) ne sont plus suffisants. C’est du chantage en réalité. Ghosn demande tant à l’État - son premier actionnaire avec 15 % du capital - qu’aux « partenaires sociaux » de faire des efforts pour augmenter les profits. Il en va selon lui de la « survie » de l’entreprise, dont la situation financière n’est cependant pas « préoccupante » actuellement, contrairement à celle de PSA. Auprès du gouvernement, il martèle la nécessité de réduire les charges qui pèsent sur le travail. Avec les syndicats, il souhaite négocier une plus grande flexibilité.

Cette démarche est proche de celle adoptée par PSA à Sevelnord où un accord de « compétitivité », ratifié par trois syndicats sur quatre, prévoit un gel des salaires sur deux ans et une gestion plus flexible du travail.

"Si quelqu’un commence à restructurer, cela obligera tout le monde à suivre." Cette petite phrase de Carlos Ghosn, le 6 mars 2012, signifiait : si on laisse les patrons licencier à Peugeot, ils le feront partout ! Alors battons-nous ensemble de Renault à PSA, General Motors, Ford et aussi Sanofi, Doux, Hewlett-Packard, Bouygues, les postiers, les hospitaliers, les cheminots ! Cette lutte, ce ne sont pas les centrales syndicales, engluées dans leur collaboration, qui vont la mener à notre place !

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