Accueil > 10- SYNDICALISME ET AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS - SYNDICALISM AND (...) > Un bureaucrate collaboration de classe succède à un autre à la tête de la (...)

Un bureaucrate collaboration de classe succède à un autre à la tête de la CGT et de manière tout à fait bureaucratique

mardi 16 octobre 2012, par Robert Paris

Un chaudronnier qui prépare une drôle de soupe dans son chaudron

Les anciens de Moulinex organisent de nombreuses réunions et - bizarre, bizarre ! - on n’y voit pas ce fameux Lepaon, présenté par toute la presse comme un ancien de Moulinex quand on ne le décrit pas comme le fer de lance de cette lutte contre les licenciements. Vous comprenez ça vous ? Il aurait même plutôt mauvaise presse auprès des anciens Moulinex y compris leur délégué CGT !

Quand les Moulinex étaient là devant l’usine menacée de fermeture, lui, paradait au conseil d’administration de Moulinex à bavarder avec le patron licencieur qui était un patron de choc et vouait une grande admiration à Lepaon. Le licencieur de Moulinex Pierre Blayau rapporte sur Lepaon, leader CGT qui prétendait le combattre : « Un pragmatique, un syndicaliste de haut vol. » Vous avez dit bizarre ?

Un bureaucrate collaboration de classe succède à un autre à la tête de la CGT et de manière tout à fait bureaucratique

Bernard Thibault a annoncé ce mardi à l’AFP que la commission exécutive de la CGT a choisi, sur sa proposition, Thierry Lepaon, pour lui succéder comme secrétaire général. Désormais adoubé, Thierry Lepaon devrait être élu sans peine les 6 et 7 novembre par le Comité confédéral national (« parlement » de la CGT). Cette instance, qui regroupe les patrons des Fédérations et des unions départementales, avait infligé un camouflet en mai au secrétaire général en rejetant sa candidate Nadine Prigent. Thierry Lepaon, du Conseil économique, social et environnemental, ancien membre du Conseil d’orientation pour l’emploi, a représenté la CGT dans la négociation sur la formation professionnelle, recueille même des louanges d’une personnalité qualifiée, membre de l’UMP. Jean-Marie Geveaux préside le Conseil général de la Sarthe et a rédigé avec Thierry Lepaon le projet d’avis sur l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs, en juin : "Il y a eu quelques sourires quand on a été désignés comme co-rapporteurs, mais j’ai travaillé en bonne intelligence avec lui. Il est plutôt sympa, ce n’est pas un doctrinaire. Il a suffisamment d’envergure pour remplacer Bernard Thibault." Thierry Lepaon participe également aux réunions d’un cercle de réflexion créé par l’ex-journaliste Denis Boissard, aujourd’hui membre de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) : le Quadrilatère. Ce cercle regroupe des chefs d’entreprise, des DRH et des syndicalistes. Une occasion de plus pour débattre et surtout étoffer encore son carnet d’adresses. Souvent considéré comme un interlocuteur aux épaules solides par les autres syndicats ou les organisations patronales, Thierry Lepaon ne participe pourtant pas aux négociations sur l’emploi en cours. Mais avec ses contacts au CESE, de Raymond Soubie, ex conseiller social de Nicolas Sarkozy, aux représentants du Medef, il est désormais doté d’un carnet d’adresses national étoffé. Certains, à la CGT, lui reprochent d’ailleurs d’être proche d’un groupe de réflexion, le Quadrilatère, qui réunit des syndicalistes, des patrons, des journalistes. "Heureusement que des patrons rencontrent des syndicalistes parlent et vice-versa", a-t-il réagi. On prête en outre à cet homme de réseaux le soutien des francs-maçons, dit le journal patronal Les Echos. Parlant du Cese, il a dit : "Arrivé à la présidence du groupe CGT au Cese, j’ai lu une dizaine de livres sur la franc-maçonnerie pour comprendre comment ça marchait" parce que "quand on préside un groupe dans une instance comme celle-ci, il faut savoir comment les réseaux fonctionnent", raconte-t-il. A son arrivée au Cese, la CGt a failli perdre la vice-présidence de l’organisme, et il a fallu l’entregent de Raymond Soubie, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, pour sauver la mise.

Thierry Le Paon, 52 ans, ex-chaudronnier chez Moulinex et l’un des meneurs du mouvement contre la fermeture de l’entreprise bas-normande pour la CGT, n’a pas laissé que des bons souvenirs parmi ses anciens collègues.

Ceux notamment qui se battent encore aujourd’hui, plus de 10 ans après la liquidation du géant de l’électroménager et de ses 3000 emplois, pour faire valoir les droits des anciens salariés.

Pragmatique, il a su l’être, assurément, durant le lourd conflit qui a opposé salariés et direction de Moulinex, de 1996 à 2001. Au point de siéger au conseil d’administration de Moulinex et de forcer le respect du PDG de l’époque, Pierre Blayau, pourtant réputé intraitable, qui le qualifiait de "syndicaliste de haut vol". Au total 3 300 des 5 600 salariés sont restés sur le carreau. Lepaon, lui, en a tiré une montée dans l’appareil CGT…

C’est sur les ruines de la plus grande catastrophe industrielle de la région après la fermeture de la SMN, que Thierry Le Paon a fait sa carrière syndicale, prenant les rênes de la fédération du Calvados dès 2001 avant de diriger la CGT Normandie, jusqu’au poste suprême où il devrait être désigné ce mardi 16 octobre.

Mais aux yeux des autres représentants syndicaux de l’époque, ceux de la CFDT et de SUD, il a failli à sa mission de défense des salariés durant le long combat judiciaire qui a suivi la fin de Moulinex pour obtenir l’indemnisation de tous ces salariés sacrifiés, licenciés en 2001 "sans cause réelle ni sérieuse".

Pour donner une idée du point de vue de Lepaon sur la lutte des salariés contre les licenciements, voilà le point de vue le plus radical qu’il ait commis et c’est parfaitement de la collaboration de classe, un moyen de détourner vers des complications économiques, sociales, légales pour embrouiller les travailleurs :

"M. Thierry LEPAON, cgt : Monsieur le président, il nous semble judicieux d’examiner les possibilités offertes pour la défense de l’emploi dans les entreprises, y compris celles qui sont en difficulté, avant de présenter ce que nous jugeons nécessaire pour mener à bien la réforme des faillites.

Nous pensons avant tout qu’est nécessaire une veille portant sur les éléments économiques de l’entreprise et sur les possibilités d’anticipation, dans le cadre d’une prévention efficace des licenciements.

Étant donné que notre droit divise les entreprises en deux catégories - moins de 50 salariés et plus de 50 salariés -, nous pourrions présenter deux types d’analyses et de propositions.

Pour les entreprises de plus de 50 salariés, le dispositif législatif actuel définissant les prérogatives des représentants du personnel nécessite un renforcement de sa cohérence, pour assurer une veille et une anticipation efficaces. Nous proposons d’organiser cette cohérence autour de trois axes.

D’abord, l’analyse des performances passées de l’entreprise. Ensuite, l’examen des dispositions prises pour la gestion anticipative des emplois. Enfin, l’exigence de leviers d’action afin de remettre éventuellement en question les choix et les projets des directions de l’entreprise ou du groupe en cas de changement d’organisation, de changement important de technologie ou en cas de détérioration de la situation de l’entreprise pouvant avoir un impact important sur l’emploi.

Nous pensons que cette mise en question doit comprendre un droit suspensif des projets de la direction jusqu’à la réponse des organes dirigeants que l’on pourrait éventuellement saisir.

Nous souhaitons que la saisine des organes sociaux soit fortement encouragée, de telle sorte que les représentants du personnel soient en mesure de jouer un rôle efficace et pris en compte dans la gouvernance des entreprises.

Pour cela, nous proposons un premier levier de veille et d’anticipation, que l’on pourrait appeler le « rapport économique ». Nous proposons donc que l’entreprise donne au comité d’établissement, ou à défaut aux délégués du personnel, mais également au comité de groupe quand il existe et au comité d’entreprise européen le cas échéant, une fois par exercice social, avant l’assemblée générale des actionnaires et avec un délai d’examen suffisant, une information qui pourrait faire l’objet d’une analyse indépendante. Celle-ci serait effectuée par un expert-comptable - à la charge de l’entreprise -, doté des prérogatives du commissaire aux comptes sur la situation financière, les choix stratégiques, mais également les performances passées et prévisionnelles de l’entreprise, avec une évaluation des conséquences sur l’organisation et l’emploi.

Nous proposons ensuite un second levier, que nous appellerons levier de veille et d’anticipation, correspondant au « rapport social ». Dans le cadre de la gestion participative des emplois, nous proposons que le ce (comité d’entreprise), ou à défaut les délégués du personnel, soit doté de moyens d’information et d’actions appropriées, qu’il soit l’interlocuteur de la direction pour la gestion anticipative des emplois. À ce titre, nous proposons donc que la direction remette au ce, ou à défaut aux délégués du personnel, en même temps que le rapport économique, un rapport annuel social, dans des délais lui permettant d’interpeller l’assemblée générale des actionnaires qui statue sur les comptes sociaux.

Les ce, ou à défaut les délégués du personnel, disposeront donc de moyens d’expertise qui leur permettront de donner un avis motivé, une fois par an, sur la cohérence de la gestion anticipative des emplois, avec des informations relatives aux performances de l’entreprise et aux comptes, qui ont un impact sur l’emploi.

Nous proposons que cet avis soit communiqué à la direction départementale du Travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.

Enfin, le troisième volet « veille et anticipation » devrait permettre au ce d’exercer son droit d’alerte en cas d’événements ou d’informations de nature à l’inquiéter sur la santé financière ou sur le maintien de l’emploi de l’entreprise, ou encore en cas de révision stratégique de la politique générale d’une entreprise ou d’un groupe.

Si le ce décide de recourir à son droit d’alerte, il aurait alors la possibilité de formuler des propositions alternatives qui devraient faire l’objet d’un avis et d’une réponse motivée.

Enfin, s’agissant des entreprises de moins de 50 salariés, une solution plus simple pourrait consister à ce que le chef d’entreprise fasse annuellement une déclaration écrite sur la situation économique et sociale de l’entreprise. Cette déclaration pourrait être remise aux représentants du personnel.

Si l’entreprise est une filiale ou un sous-traitant d’un groupe, le chef d’entreprise ou les représentants du personnel recevront chaque année les rapports économiques et sociaux du groupe, ce qui permettrait d’instaurer, selon nous, de nouveaux liens, entre les donneurs d’ordres et les sous-traitants.

Dans les entreprises de moins de 50 salariés le droit d’alerte sera assuré par les délégués du personnel - ce qui veut dire que nous proposons de l’instituer puisqu’il n’existe pas aujourd’hui. Il est également indispensable de donner de nouveaux moyens d’action au niveau du territoire ; nous proposons la création d’un observatoire régional économique et social de veille. Il permettrait de centraliser les informations disponibles dans les organismes existants - l’insee, l’afpa, les assedic, les comités économiques et sociaux régionaux (cesr), les chambres de commerce et d’industrie, etc.

Nous proposons également, afin de tisser des liens étroits entre entreprises et territoires, de créer des fonds régionaux mutualisés pour le développement de l’emploi, avec un contrôle régional sur l’utilisation des aides publiques, afin de permettre une meilleure prise en compte de l’intérêt des salariés. Ceux-ci pourront être représentés dans les tribunaux de commerce, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui - et j’en profite pour vous redire qu’une réforme des tribunaux de commerce est nécessaire.

Il est selon nous impossible de continuer, sans que l’État soit représenté dans les tribunaux : la présence du ministère public pourrait être obligatoire, à partir d’un seuil qu’il conviendrait de fixer. Les comités d’entreprise disposeraient d’un droit de veto. Nous précisons d’ailleurs que les charges découlant de ce droit de veto doivent incomber à l’employeur, s’il juge nécessaire de faire appel du droit de veto du comité d’entreprise.

Enfin, nous constatons souvent, en cas de dépôt de bilan, que s’ouvre une zone de non-droit pour les salariés et leurs représentants ; c’est la stratégie du « il faut aller vite, il y a urgence ». C’est notamment pourquoi nous souhaitons un renforcement des obligations des administrateurs judiciaires, avec un devoir de transparence et de communication auprès des personnels et de leurs représentants. Nous souhaitons aussi, à cet égard, que les syndicats aient qualité pour agir dans l’ensemble des procédures portées devant les tribunaux de commerce.

Enfin, une obligation d’avertir les organisations syndicales en cas de faillite, avec pour celles-ci un droit d’intervention et de communication dans les procédures, nous paraîtrait utile."

source

LEPAON et la privatisation de la SNCF : lire ici

Voir les négociations sur la privatisation des TER au CESE le discours de Lepaon :

« J’ai employé à dessein le mot consensus et je souhaite maintenant dissiper toute erreur d’appréciation sur ce terme. Il n’aura échappé à personne dans cette assemblée que la locution « ouverture à la concurrence » appliquée à un noyau dur du service public peut agir immédiatement comme un chiffon rouge. »

Donc son but est de développer la réalité de l’ouverture à la concurrence sans susciter de telles réactions...

Vous voyez qui est Lepaon ? Non ? Eh bien, vous allez voir...

Lire ici

Lepaon dans une assemblée avec les patrons

Lepaon rapporteur sur la privatisation de la SNCF au Conseil économique et social :

« Ce texte présente une grande unité de ton révélatrice d’un consensus assez fort sur le sens que devrait avoir une expérimentation (de privatisation de la SNCF), si l’Etat le décide, et sur les principes que doivent inspirer sa conduite pour concourir à son succès. J’ai employé à dessein le mot consensus et je souhaite maintenant dissiper toute erreur d’appréciation sur ce terme. Il n’aura échappé à personne dans cette assemblée que la locution « ouverture à la concurrence » appliquée à un noyau dur du service public peut agir immédiatement comme un chiffon rouge.
Dans le monde ferroviaire, agiter un chiffon rouge est justement le moyen le plus ancien, mais toujours en vigueur, pour signifier l’arrêt d’urgence notamment lorsqu’il s’agit d’une manœuvre.
« Je dois dire que j’ai personnellement considéré comme un challenge de faire la preuve qu’il était possible, et même utile, de dépasser le stade de la réaction allergique afin de clarifier les idées en affrontant la réalité. Affronter la réalité, c’est toujours confronter les points de vue, polir ses arguents en les frottant, souvent vigoureusement, à ceux des autres. (…)

Le thème de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional de voyageurs s’inscrit dans le cadre d’une rientation prise au niveau européen. Dès lors, la responsabilité d’une telle initiative appartient à l’Etat et à lui seul. Il doit être clair que la question de l’ouverture à la concurrence ne peut pas se résoudre par la voie d’une discussion, d’une négociation, d’une concertation entre la direction et les syndicats de l’entreprise publique auquel ce service est dédié par la loi.

La SNCF appartient à la nation et ce sera donc aux élus de la nation, à l’issue d’un débat public associant les citoyens et les usagers, de prendre leurs responsabilités et de l’assumer, le cas échéant, devant leurs électeurs. (…)

Pour aller à l’essentiel, je voudrais maintenant présenter a méthode et le calendrier législatif et social que nous préconisons.
J’insiste bien sur le fait que nous proposons d’abord une méthode car nous avons voulu mettre l’accent sur le « comment faire » et pas seulement sur le « quoi faire ».

Cette méthode se décline en six recommandations qui tracent un chemin, c’est-à-dire un cap, une succession d’étapes et une méthode permettant de conduire à terme une telle expérimentation (en vue de la privatisation de la SNCF), si elle était décidée, et d’en tirer les enseignements. C’est ensuite à son heure que viendra le moment de la décision. (…)

Le logement de Lepaon

Portfolio

Messages

  • Quand les salariés de Lu-Belin Evry proposent à la CGT de Moulinex une lutte d’ensemble avec toutes les entreprises qui licencient, Lepaon est contre. Ses objectifs sont locaux : proposer une autre politique au patron, une autre planification économique des investissements de Moulinex pour profiter sans licencier. Cela n’a rien à voir avec une lutte d’ensemble contre les patrons comme le proposent les salariés de Lu.

    Thierry Lepaon, délégué CGT, annonce au micro aux salariés de Moulinex que les syndicats proposent « un plan de développement économique, social et industriel contre le plan de repli industriel et de casse de l’emploi de la direction, qui s’appuiera sur les produits nouveaux ». Le délégué CFDT Daniel Jamme prend le micro : « Les fonds prévus pour les licenciements doivent être mobilisés pour relancer la mécanique industrielle de Moulinex et il faut organiser la filière de l’électroménager au niveau national. » Ils seront reçus vendredi au ministère de l’Industrie.

    De son côté, le préfet leur a assuré que « le gouvernement sera très attentif aux engagements pris sur les conditions de reclassement et que les discussions doivent se poursuivre avant le comité central d’entreprise, prévu fin février ». Cela n’a rien de mobilisateur, rien qui puisse faire reculer le patron. Les salariés se sont aussitôt dispersés.

    Chez Moulinex, 3 250 personnes ont perdu leur travail, dont 2 000 dans le Calvados. À ce jour, seulement 812 ont retrouvé un boulot.

  • Raymond Soubie, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, lui donne du "mon ami" et lui a même sauvé la mise lors de son premier discours au Cese, qui a failli coûter à la CGT sa vice-présidence.
    "Il présente bien, sait être distingué et à l’aise avec les grands élus et les flonflons. Lui au moins a 50 000 mots à son vocabulaire et sait bien parler..." confie un haut fonctionnaire qui l’a bien connu chez Moulinex et le présente comme un "homme de réseaux". Il peut compter sur l’"appui des frères" (NDLR : francs-maçons) selon ce grand commis de l’Etat, très étonné de "voir Lepaon arriver bizarrement à la tête de la CGT" et qui tient à rester anonyme, comme la plupart de nos interlocuteurs.

    Selon nos informations, Thierry Lepaon fait aussi parti d’un club très fermé créé par l’UIMM (le patronat de la métallurgie ) appelé Quadrilatère, qui réunit patrons, DRH, syndicalistes, journalistes et experts. Ce que ses détracteurs au sein de la CGT ne manquent pas de dénoncer comme "un problème majeur pour l’indépendance de la CGT".

  • On connaît le Siècle, qui organise la rencontre de tout le gratin socio-économique un soir par mois dans un dîner. Mais qui connaît le Quadrilatère ? La nomination à la tête de la CGT de Thierry Lepaon a mis en lumière ce cercle de réflexion, sans que les journalistes nous expliquent bien de quoi il s’agit. Nous avons voulu creuser la question.

    L’information est lâchée en fin d’article (ici de l’Usine nouvelle), comme si de rien n’était : “Certains, à la CGT, lui reprochent d’ailleurs d’être proche d’un groupe de réflexion, le Quadrilatère, qui réunit des syndicalistes, des patrons, des journalistes. “Heureusement que des patrons rencontrent des syndicalistes parlent et vice-versa”, a-t-il réagi.” On doute que l’extrême-gauche soit d’accord avec Thierry Lepaon sur ce point, elle qui reproche à des ministres, des patrons de grandes entreprises, des DRH, et des journalistes influents notamment de se rencontrer une fois par mois aux dîners du Siècle. On a vu Mélechon feindre la surprise quand le truculent Pierre Carles lui en parle.

  • Il était une fois le congrès d’Amiens de la CGT :

    "Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l’oeuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l’accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d’améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l’augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n’est qu’un côté de l’oeuvre du syndicalisme ; il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste ; il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale. Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d’avenir, découle de la situation des salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d’appartenir au groupement essentiel qu’est le syndicat. Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l’entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu’afin que le syndicalisme atteigne son maximum d’effet, l’action économique doit s’exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n’ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale ".

  • Thierry Le Paon, 52 ans, ex-chaudronnier chez Moulinex et l’un des meneurs du mouvement contre la fermeture de l’entreprise bas-normande pour la CGT, n’a pas laissé que des bons souvenirs parmi ses anciens collègues.

    Ceux notamment qui se battent encore aujourd’hui, plus de 10 ans après la liquidation du géant de l’électroménager et de ses 3000 emplois, pour faire valoir les droits des anciens salariés.

    Ils sont regroupés au sein d’une association, l’Apic Mx, un collectif créé en janvier 2004, dont la véritable dénomination est "Accompagner Professionnaliser Insérer Créer Moulinex". Le leader de la CGT ne s’est jamais investi dans cette aventure-là.

    Thierry le Paon, peu connu du grand public, apparaît comme un homme de consensus et de dialogue, plus pragmatique qu’idéologue. Le mieux placé pour succéder à Bernard Thibault. Une bouée de sauvetage alors que de guerre lasse, cadres et dirigeants souhaitent mettre un terme à la crise qui affaiblit le premier syndicat français au moment où le gouvernement socialiste lance le dialogue social.

    Pragmatique, il a su l’être, assurément, durant le lourd conflit qui a opposé salariés et direction de Moulinex, de 1996 à 2001. Au point de siéger au conseil d’administration de Moulinex et de forcer le respect du PDG de l’époque, Pierre Blayau, pourtant réputé intraitable, qui le qualifiait de "syndicaliste de haut vol".

    C’est sur les ruines de la plus grande catastrophe industrielle de la région après la fermeture de la SMN, que Thierry Le Paon a fait sa carrière syndicale, prenant les rênes de la fédération du Calvados dès 2001 avant de diriger la CGT Normandie, jusqu’au poste suprême où il devrait être désigné ce mardi 16 octobre.

    Mais aux yeux des autres représentants syndicaux de l’époque, ceux de la CFDT et de SUD, il a failli à sa mission de défense des salariés durant le long combat judiciaire qui a suivi la fin de Moulinex pour obtenir l’indemnisation de tous ces salariés sacrifiés, licenciés en 2001 "sans cause réelle ni sérieuse".

    C’est ce que montre le reportage ci-dessous de Rémi Mauger et Cyril Duponchel qui ont interviewé Jean-Louis Jutan, vice-président ApicMx, Lionel Muller, secrétaire Apic Mx militant CGT et Maguy Lalizel, présidente ApicMx :

    voir ici

    http://basse-normandie.france3.fr/2012/10/16/la-probable-nomination-de-thierry-le-paon-la-tete-de-la-cgt-suscite-de-vives-reactions-chez-les-anciens-de-moulinex-121379.html

  • Le licencieur de Moulinex Pierre Blayau rapporte sur Lepaon, leader CGT qui prétendait le combattre : « Un pragmatique, un syndicaliste de haut vol. »

  • Le dernier - et troisième - candidat de Bernard Thibault pour le remplacer à la tête de la CGT a-t-il déjà du plomb dans l’aile ? Sorti du chapeau de l’organisation il y a quelques semaines, afin de contrer la candidature d’Eric Aubin, Thierry Le Paon, responsable de la CGT Calvados, est accusé par certains de ses détracteurs de procéder à des rencontres un peu trop discrètes avec le patronat.

    Cet ancien délégué syndical CGT de Moulinex, que Thibault pourrait soumettre à la prochaine réunion de direction comme candidat « officiel » en vue du congrès de mars 2013, fait ainsi partie, selon nos informations, d’un groupe informel d’échange - dénommé Quadrilatère - regroupant patrons, DRH, syndicalistes, journalistes et experts. Une sorte de mini « Siècle » - ce club décrié de personnes influentes de la société française - créé en 1992 par le groupe de presse Liaisons sociales.

    « Restos ». Membres actuels, entre autres, de ce groupe confidentiel : Jean-François Pilliard, délégué général de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) pour le patronat, Marcel Grignard pour la CFDT, Stéphane Lardy pour Force ouvrière… et donc Thierry Le Paon pour la CGT, qui a succédé il y a quelques mois à Jean-Christophe Le Duigou.

    « L’idée de ce club, c’est que rien ne doit sortir, tout est off, pour faciliter les échanges, explique un membre. Ils débattent entre eux, s’engueulent parfois, et prennent de temps en temps des rendez-vous. » Les rencontres se font dans des bons restos, tous les deux mois en moyenne.

    « S’en aller comme cela, incognito, rencontrer des patrons, sans aucun mandat de l’organisation, ça pose un vrai problème », peste un haut responsable de la CGT. « Ce n’est pas forcément un gros scandale, mais ça peut être emmerdant pour Le Paon, à un moment où l’opposition interne à Thibault l’accuse de ne pas être assez en pointe contre le patronat », ajoute un observateur de la scène sociale.

    Du côté de l’intéressé, on n’y trouve rien à redire : « J’ai été invité deux fois à plancher devant eux sur certaines thématiques, répond ainsi Thierry Le Paon à Libération. Mais heureusement que des patrons rencontrent des syndicalistes, et vice-versa ! »

    Autre dossier brandi par certains opposants à Le Paon : son travail au sein du conseil économique et social (CES). Responsable de la délégation CGT au CES, il a été rapporteur d’un avis sur « l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs ». Un sujet sensible à la CGT, très implantée à la SNCF. « Quelle idée de se mettre sur un tel sujet qui, de fait, laisse penser que l’on approuve le processus de libéralisation », s’étonne un cadre confédéral. « C’est un mauvais procès qui lui a été fait, estime au contraire un autre responsable qui, comme les autres, souhaite rester anonyme. Cet avis évoque seulement le fait qu’en cas d’ouverture à la concurrence, il faut qu’il y ait un minimum de garanties. »

  • Avoirs dirigé en chef la lutte des Moulinex qui a été droit dans le mur, y a-t-il de quoi bâtir une réputation de syndicaliste efficace au service de la classe ouvrière ? Certainement pas !

    Diriger la lutte des Moulinex aurait dû signifier leur éviter les tromperies au lieu de les envoyer en plein dedans !!! Il sait le paon, ce que faire le paon veut dire...

    Quelles tromperies ? Au lieu de s’adresser aux autres entreprises qui licencient, d’abord en fermer la lutte dans le seul cadre de la boite. Ensuite, mener de fausses négociations, faire croire à de fausses solutions.

    Le gouvernement Jospin, par son ministre de l’Industrie, Christian Pierret, avait promis aux ouvriers de Moulinex licenciés un reclassement exemplaire. Mais aujourd’hui, le bilan n’est pas meilleur que pour d’autres plans de licenciements. À l’époque, 3 250 employés, en majorité des femmes, cumulant une trentaine d’années d’ancienneté, sont jetés sur le carreau, après un jugement du tribunal de commerce de Nanterre validant la reprise par SEB, qui ne conserve que quatre usines Moulinex (1 700 salariés). La reprise par SEB a finalement été une belle tromperie. À l’époque, l’optimisme mensonger avait même poussé le délégué interministériel envoyé sur place, M. Bove, à affirmer qu’on pourrait atteindre « sans difficulté » 10 offres par salarié, rappellent les avocats. Or, « des salariés ont été reçus une seule fois par la cellule en un an, pour s’entendre conseiller de lire les petites annonces d’Ouest France et de l’ANPE ». La cellule de reclassement a été du pipeau intégral. Douze anciens Moulinex se sont suicidés...

  • Membre de l’UMP. Jean-Marie Geveaux préside le Conseil général de la Sarthe et a rédigé avec Thierry Lepaon le projet d’avis sur l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs, en juin : "Il y a eu quelques sourires quand on a été désignés comme co-rapporteurs, mais j’ai travaillé en bonne intelligence avec lui. Il est plutôt sympa, ce n’est pas un doctrinaire. Il a suffisamment d’envergure pour remplacer Bernard Thibault."

    L’ouverture à la concurrence, rien que ça !

  • Sorti de Moulinex sans lien avec les licenciés, encarté au PCF sans jamais s’en réclamer, dirigeant CGT loué par les ennemis du syndicalisme, ayant participé à toutes sortes de négocations avec les ennemis de la classe ouvrière, notamment pour privatiser le chemin de fer, du Conseil économique, social et environnemental, ancien membre du Conseil d’orientation pour l’emploi, a représenté la CGT dans la négociation sur la formation professionnelle, recueille même des louanges d’une personnalité qualifiée, membre de l’UMP. Jean-Marie Geveaux préside le Conseil général de la Sarthe et a rédigé avec Thierry Lepaon le projet d’avis sur l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs, loué par le patron licencieur de Moulinex, loué par les membres de l’UIMM qui l’ont fait entrer dans le cercle fermé appelé Le Quadrilatère, où ils relationnent en secret avec des syndicalistes ou supposés tels, loué par les membres de l’UMP, loué par Le Figaro, il est bien le futur remplaçant de Bernard Thibaut !

  • Que dit Le paon du bilan de la lutte des Moulinex ?

    D’avoir refusé de mener un combat d’ensemble avec les Lu, avec les Aom Air Liberté et autres entreprises qui licenciaient à l’époque, d’avoir privilégié la recherche du repreneur, l’action juridique plutôt que l’action de classe ? Rien !

    Voici son discours alors que les salariés ont été massivement licencié et n’ont pas eu de dédommagements à la hauteur...

    "Toutes les procédures prud’homales ont été payantes pour les salariés. Cela ne remplace pas le travail et le salaire mais ça aide, malgré tout ! Le procès pénal est en cours et les banques, les actionnaires, les directions devront bien, un jour, répondre de leurs actes. Alors, seulement, justice sera rendue aux salariés. Ce procès, depuis le 11 septembre 2001, je l’attends, comme des milliers d’autres salariés.

    Je n’oublie pas l’attitude du gouvernement socialiste de l’époque et de son ministre de l’industrie, Christian Pierret, qui, de fait, à la fois prolongeait et devançait la stratégie de la droite, celle du renoncement à une véritable politique industrielle dans notre pays."

  • Voilà le discours diplomatique et mensonger de Lepaon sur l’ouverture à la concurrence - traduisez la casse du service public ferroviaire - en tant que membre du CESE :

    « Le Transport Express Régional de voyageurs (TER) a connu grâce à la régionalisation un essor remarquable. Mais son coût tend à s’accroître et son développement paraît sous contrainte, alors que l’Union européenne a engagé une libéralisation progressive des transports ferroviaires. Dans ce contexte, le Premier ministre a demandé l’avis du CESE sur l’ouverture à la concurrence des transports régionaux de voyageurs, en particulier quant au périmètre géographique, à la propriété du matériel roulant, aux relations contractuelles entre région et exploitant, ainsi qu’à sa dimension sociale.Pour le CESE, la décision d’ouvrir, même à titre expérimental, les TER à la concurrence est politique et relève du gouvernement. Dans cet esprit, l’avis esquisse un chemin de réforme qui permette, via une expérimentation maîtrisée, d’avancer prudemment sur ce dossier sensible, en associant l’ensemble des parties prenantes. L’enjeu est en effet de maintenir, voire d’amplifier le succès de la régionalisation des TER, afin de favoriser la compétitivité et l’accessibilité des territoires, la mobilité des personnes, la préservation de l’environnement et le développement de la filière ferroviaire. »

    Donc il autorise le gouvernement en faisant attention de ne pas froisser des susceptibilités sur ce "dossier sensible"...

  • Cette trajectoire en fait un homme "polémique" chez les anciens Moulinex, qui l’accusent de les avoir lâchés. "Thierry Lepaon, c’est quelqu’un qui aime bien être auprès des gens de pouvoir C’est pour le moins un opportuniste", a accusé sur Europe 1 Lionel Müller, ancien délégué CGT chez Moulinex. Et ce dernier d’ajouter : "je pense qu’il n’a pas la carrure pour un tel mandat, il ne va pas faire trembler le Medef, on va au devant de cruelles désillusions".

  • C’est sur les ruines de la plus grande catastrophe industrielle de la région après la fermeture de la SMN, que Thierry Le Paon a fait sa carrière syndicale, prenant les rênes de la fédération du Calvados dès 2001 avant de diriger la CGT Normandie, jusqu’au poste suprême où il devrait être désigné ce mardi 16 octobre.

    Mais aux yeux des autres représentants syndicaux de l’époque, ceux de la CFDT et de SUD, il a failli à sa mission de défense des salariés durant le long combat judiciaire qui a suivi la fin de Moulinex pour obtenir l’indemnisation de tous ces salariés sacrifiés, licenciés en 2001 "sans cause réelle ni sérieuse".

  • Lepaon ne s’occupe plus depuis belle lurette des anciens de Moulinex et le fait de le mentionner comme un "lutteur et défenseur" des licenciés de Moulinex est mensonger.

    Ils se sont passés de lui depuis longtemps...

    568 anciens salariés ont vu leurs indemnisations confirmées par la Cour de cassation ce mercredi.

    C’est une nouvelle victoire pour ces salariés qui se battent depuis plus de dix ans maintenant, depuis la fermeture des quatre dernières usines Moulinex en 2001 et leur licenciement "sans cause réelle ni sérieuse".
    L’arrêt rendu par la chambre sociale s’inscrit dans la droite ligne de la jurisprudence de la Cour de cassation.

    Le 28 mai 2008, celle-ci avait en effet déjà considéré que les licenciements opérés en 2001 par l’ex-fleuron de l’électroménager étaient "sans cause réelle ni sérieuse", car certaines modalités techniques n’avaient pas été respectées.
    En conséquence de quoi, le 18 décembre 2009, la Cour d’appel de Caen avait alloué aux 568 anciens salariés des indemnités allant de 1 500 à 50 000 €. Les administrateurs judiciaires de Moulinex s’étaient alors pourvus en cassation. Pourvoi que la chambre sociale de la Cour de cassation a rejeté.

    La décision de la Cour d’appel de Caen est donc désormais définitive. Les indemnisations de ces 568 anciens salariés ne peuvent plus être contestées.

    Cette décision n’est pas une surprise puisque le 26 janvier, la Cour avait rendu une décision similaire concernant 190 autres salariés.
    Le dépôt de bilan de Moulinex, partiellement repris par le groupe Seb en octobre 2001, avait conduit à la fermeture de quatre usines employant 3 240 salariés en Basse-Normandie.

    Ce soir, les responsables de l’APIC-MX, l’association des anciens salariés de Moulinex, veut faire savoir aux anciens salariés de Moulinex qui n’ont pas encore déposé de dossier d’indemnisation qu’ils peuvent toujours le faire, il n’est pas trop tard.

    L’étape suivante de ce long et douloureux feuilleton, c’est le procès au pénal, très attendu par les anciens salariés qui attendent toujours qu’on leur explique pourquoi leur entreprise a fait faillite et fermé ses portes.
    Deux informations judiciaires ont été ouvertes pour banqueroute par détournements d’actifs, banqueroute par emploi de moyens ruineux, abus de confiance et de biens sociaux, présentation de faux bilans.
    Cinq personnes ont été mises en examen dans le cadre de cette procédure dont Pierre Blayau et Patrick Puy, les deux derniers PDG de Moulinex.

  • Les anciens Moulinex sont regroupés au sein d’une association, l’Apic Mx, un collectif créé en janvier 2004, dont la véritable dénomination est "Accompagner Professionnaliser Insérer Créer Moulinex". Le leader de la CGT Lepaon ne s’est jamais investi dans cette aventure-là.

  • Les jeunes ouvrières viennent des campagnes et sont amenées dans un rayon de 50 km par les bus de Moulinex. Elles travaillent de 7h à 12h15 et de 13h45 à 17h, soit cinq heures et quart d’affilée, sans pause. Après 1971, une pause de cinq minutes est instaurée. La majorité des salariées sont des ouvrières spécialisées (OS). La production comprend principalement trois types de postes : la chaîne, la presse et l’encollage. Les cadences sont accélérées par la méthode du « nivellement », calculé sur le rendement le plus élevé. Les contremaîtres poussent les ouvrières à se « distinguer individuellement ». Ils contrôlent les compteurs, passent dans les rangs, mesurent les temps de fabrication. Les évanouissements sont fréquents ainsi que les dépressions nerveuses. Le bruit est permanent et l’odeur insupportable.1

    Les ouvrières à la presse doivent porter 60 fois par jour 15 kg de tôle jusqu’à leur machine. Elles travaillent les mains dans l’huile ; les éclaboussures peuvent atteindre le visage. À l’encollage, les contacts avec les produits chimiques provoquent des intoxications. L’amiante est présente dans plusieurs produits. Sa toxicité ne sera reconnue que beaucoup plus tard. Maguy Lalizel2 raconte : « Quand je suis arrivée dans l’atelier presse, j’ai cru que je ne tiendrais pas huit jours ! » Les accidents étaient souvent liés aux cadences. « Ma main était retenue par une courroie. J’ai vite compris pourquoi ! Quand tu ne retires pas assez vite tes mains, une secousse brutale tire tes mains en arrière. Une copine a eu les doigts sectionnés. » Les salaires sont faibles : 500 francs en 1971. L’avancement se fait au mérite. La discipline est policière : interdiction de parler pendant le travail ; le temps passé aux toilettes est contrôlé, ce qui est très pénible pour les femmes à certaines périodes du mois. Quand il dépasse cinq minutes, l’ouvrière est appelée au « pigeonnier » un lieu surélevé et vitré d’où s’exerçait la surveillance des « blouses blanches », surnommées « les mouettes ». Il n’y avait aucune femme dans l’encadrement. Les ouvrières avaient des blouses bleues. En cas d’indiscipline, la direction envoyait une lettre d’avertissement aux parents si l’ouvrière était mineure ou au mari si elle était majeure ! Grâce à une action quotidienne dans les ateliers et à de grandes luttes, la situation change peu à peu. Suivant l’exemple des travailleurs de la Saviem, sept ouvrières appellent à la grève. Elles mettent un vélomoteur devant l’entrée et improvisent un piquet de grève. La moitié du personnel les suit. Il n’existe pas encore vraiment de sections syndicales.

    En mai, les ouvrières participent à la grève générale. Elles s’installent sur des chaises de camping, plantent une tente devant les grilles et font des feux de bois. Elles en sortent renforcées, avec un mouvement syndical structuré. Mai 68 sera suivi de nombreux conflits.

    En 1969, le licenciement de 28 ouvriers des presses déclenche une grève. En 1971 et en 1972, salaires et conditions de travail mobilisent les salariés. En 1974, ce sont trois semaines de grève avec occupation sur les mêmes revendications, auxquelles s’ajoute le droit de s’exprimer : « Nous avions fait des abris de fortune avec des palettes et des bâches plastiques pour nous protéger du froid. Sur les 450 francs que nous demandions nous en avons obtenu 200, avec une revalorisation des primes d’équipe. »

    En 1976, c’est la canicule, avec 40 degrés dans les ateliers. Devant la mobilisation, la direction doit apporter des frigos et accepter un allongement des temps de pause. Mais c’est surtout l’année 1978 qui est marquante. En effet, sur les douze sites existants, sept sont en grève avec occupation, deux autres en grève illimitée et le reste en chômage technique. Les revendications portent sur les salaires, la protection sociale et les conditions de travail : « À Alençon, l’usine était gardée toutes les nuits. Nous avons soudé toutes les portes pour empêcher les sabotages. Nous faisions des braseros et passions des nuits dans le hall de la direction. Nous chantions : nous voulons du pognon, nous voulons de véritables qualifications, nous voulons pouvoir nous exprimer ! »

    Les revendications étaient les suivantes : cinquième semaine de congés payés, paiement des ponts, augmentations uniformes de 400 francs.

    « La direction a employé des vigiles pour casser le mouvement. Une copine de FO, qui était enceinte, a été frappée violemment au ventre, puis poussée dans les escaliers. Les femmes en colère ont alors viré les vigiles ! » Le lendemain, les CRS sont intervenus pour chasser les grévistes. « Nous obtenons un peu. Mais, surtout, nous étions une identité. Nous étions le monde du travail, nous battant pour une juste cause ! »

    La fermeture du groupe a été annoncée le jour de l’attentat du 11 septembre contre Manhattan. « C’est comme si le ciel nous était tombé sur la tête ! Les 3 600 salariés dans les usines sont figés, horrifiés ». Les Moulinex développent alors la mobilisation sur chaque site. Grèves, défilés dans les villes, collectes, actions de popularisation se succèdent avec un soutien massif de la population bas-normande. Des opérations « escargot » ont lieu sur les périphériques. Des pièces de produits électroménagers sont jetées en ville, en particulier à la préfecture. Des
    repas solidaires sont organisés avec un « resto improvisé » surnommé par les grévistes « chez Mimile », autour des feux de la colère.

    Après leur licenciement, les ex-Moulinex se mobilisent, sous l’impulsion de militants, comme Jean-Louis Jutant et Maguy Lalizel, du syndicat Sydis, ou de la CGT, comme Lionel Muller. Ils vont constituer une association : l’Association pour l’insertion des chômeurs de Moulinex (Apic mx). Puis : Accompagner, professionnaliser, insérer, créer. Avec, toujours, MX pour Moulinex ! Elle occupe une partie des anciens locaux de l’usine de Cormelles-le-Royal, le magasin de vente d’appareils, le site où travaillait Maguy avant la fermeture.

    L’association compte 917 adhérents. Ceux qui ont retrouvé du travail continuent à en faire partie. Ils se retrouvent chaque jeudi et prennent des congés, comme au temps de l’usine, tous les mois d’août. Le lieu est devenu le centre de la solidarité ouvrière. Personne ne doit rester isolé. Il faut soutenir ceux qui ont été cassés psychologiquement par la fermeture ou physiquement par le travail à la chaîne et que l’on a jetés après
    30 ans d’usine.

  • A ceux qui, à la CGT, lui reprochent d’ailleurs d’être proche d’un groupe de réflexion, le Quadrilatère, qui réunit des syndicalistes, des patrons, des journalistes, il répond : "Heureusement que des patrons rencontrent des syndicalistes parlent et vice-versa".

    Ce n’est pas une raison pour justifier de faire partie d’un tel groupe clandestin pro-patronal mis en place par l’UIMM, patronat de choc !

  • "Il présente bien, sait être distingué et à l’aise avec les grands élus et les flonflons. Lui au moins a 50 000 mots à son vocabulaire et sait bien parler..." confie un haut fonctionnaire qui l’a bien connu chez Moulinex et le présente comme un "homme de réseaux". Il peut compter sur l’"appui des frères" (NDLR : francs-maçons) selon ce grand commis de l’Etat, très étonné de "voir Lepaon arriver bizarrement à la tête de la CGT" et qui tient à rester anonyme.

  • "C’est un garçon très intelligent, qui possède à la fois le sens de l’exigence et celui du compromis. Avec lui, c’est carré", dit Pierre Blayau, alors patron de l’entreprise d’électroménager Moulinex, aujourd’hui à la tête du transporteur Geodis.

    C’est quand même curieux tous ces patrons, tous ces dirigeants de l’UMP qui disent un bien immodéré de lui, vous ne trouvez pas ?

  • Est-ce gênant pour un dirigeant syndical de participer à une organisation secrète, le Quadrilatère, qui est mise en place par un groupement patronal habitué aux opérations occultes et mettant en cause des fonds secrets, à savoir l’UIMM ?

    voir ici

  • Le journal patronal Les Echos écrit le 21 octobre :

    « Il a de la détermination et des convictions mais ne tombe jamais dans l’opposition frontale et stérile. C’est un pragmatique, pas un idéologue », commente une figure patronale. Autant de traits qui, mariés à sa « capacité à créer de l’empathie » en dépit d’un naturel discret, en font « un négociateur habile et efficace », abonde une autre, louant « sa capacité à passer et respecter des deals ».

    En interne, ses partisans saluent sa « connaissance du terrain » et son « sens de l’écoute ».

    Il a représenté la CGT dans la négociation sur la formation professionnelle en 2008-2009 et a siégé au Conseil d’orientation pour l’emploi, y plaidant notamment pour la lutte contre l’illettrisme. Il a aussi piloté l’an passé la commission d’actualisation des repères revendicatifs de la CGT, un rôle qui lui aura permis de soigner son réseau... et d’affiner une ambition certaine.

    Depuis fin 2010, il a aussi eu loisir d’épaissir son carnet d’adresses « externe » en prenant la présidence du groupe CGT au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Il y a retrouvé Maryse Dumas, ex-numéro deux de la CGT, considérée comme sa mentor. Et Raymond Soubie, ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy, qui lui donne du « mon ami » et lui aura sauvé la mise quand la virulence de son tout premier discours a failli coûter à la CGT sa vice-présidence du Cese.

    On le dit soutenu par les francs maçons et son appartenance à Quadrilatère, un discret « club » d’échanges réunissant des représentants de l’UIMM (patronat de la métallurgie), des DRH, deux autres syndicalistes (de FO et de la CFDT), des hauts fonctionnaires et des journalistes.

  • Le journal Libération écrit :

    Cet ancien délégué syndical CGT de Moulinex, que Thibault pourrait soumettre à la prochaine réunion de direction comme candidat « officiel » en vue du congrès de mars 2013, fait ainsi partie, selon nos informations, d’un groupe informel d’échange - dénommé Quadrilatère - regroupant patrons, DRH, syndicalistes, journalistes et experts. Une sorte de mini « Siècle » - ce club décrié de personnes influentes de la société française - créé en 1992 par le groupe de presse Liaisons sociales.

    « Restos ». Membres actuels, entre autres, de ce groupe confidentiel : Jean-François Pilliard, délégué général de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) pour le patronat, Marcel Grignard pour la CFDT, Stéphane Lardy pour Force ouvrière… et donc Thierry Le Paon pour la CGT, qui a succédé il y a quelques mois à Jean-Christophe Le Duigou.

    « L’idée de ce club, c’est que rien ne doit sortir, tout est off, pour faciliter les échanges, explique un membre. Ils débattent entre eux, s’engueulent parfois, et prennent de temps en temps des rendez-vous. » Les rencontres se font dans des bons restos, tous les deux mois en moyenne.

    « S’en aller comme cela, incognito, rencontrer des patrons, sans aucun mandat de l’organisation, ça pose un vrai problème », peste un haut responsable de la CGT. « Ce n’est pas forcément un gros scandale, mais ça peut être emmerdant pour Le Paon, à un moment où l’opposition interne à Thibault l’accuse de ne pas être assez en pointe contre le patronat », ajoute un observateur de la scène sociale.

    Du côté de l’intéressé, on n’y trouve rien à redire : « J’ai été invité deux fois à plancher devant eux sur certaines thématiques, répond ainsi Thierry Le Paon à Libération. Mais heureusement que des patrons rencontrent des syndicalistes, et vice-versa ! »

    Autre dossier brandi par certains opposants à Le Paon : son travail au sein du conseil économique et social (CES). Responsable de la délégation CGT au CES, il a été rapporteur d’un avis sur « l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs ». Un sujet sensible à la CGT, très implantée à la SNCF. « Quelle idée de se mettre sur un tel sujet qui, de fait, laisse penser que l’on approuve le processus de libéralisation », s’étonne un cadre confédéral. « C’est un mauvais procès qui lui a été fait, estime au contraire un autre responsable qui, comme les autres, souhaite rester anonyme. Cet avis évoque seulement le fait qu’en cas d’ouverture à la concurrence, il faut qu’il y ait un minimum de garanties. »

  • Raymond Soubie : "Il est sérieux, c’est un interlocuteur fiable pour les pouvoirs publics", estime l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée.

  • Le journal bourgeois Le Figaro titre : Thierry Lepaon, un modéré à la tête de la CGT  !

    C’est dire la satisfaction de la bourgeoisie !

    « Thierry Lepaon, qui va prendre les rênes d’une organisation affaiblie, est tout sauf un radical. » écrit ce journal...

    « Il s’est fait beaucoup d’amis dans les rangs patronaux sur les bancs du Conseil économique, social et environnemental, dont il dirige la délégation CGT »

    ou encore : il est « un modéré ayant peu d’appétence pour une ligne radicale ».

  • Vosges matin écrit :

    « dans son syndicat, ses adversaires lui reprochent de ne pas être assez en pointe contre le patronat. C’est ainsi qu’il a co-signé au Cese un rapport sur l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux qui conclut : « Puisque l’ouverture doit intervenir, il faut s’y préparer ».

    Thierry Lepaon appartient aussi à un club où se croisent des syndicalistes de haut rang et des DRH de grandes entreprises. »

  • Lepaon, c’est bien le même qui a vendu les Moulinex aux patrons pour un plat de lentilles ?

    Le Canard enchainé dans sa dernière édition écrit : "Dans le conflit Mouinex, il s’est couché devant les patrons."

    Lui-même ne déclarait-il pas sur son appartenance au PCF : "J’ai payé et c’est tout."

    C’était un droit d’entrée dans l’appareil CGT à l’époque et il l’a conservé car c’est pas cher !

    Mais il a des copains de l’autre côté... Qu’on se le dise !

  • "C’est sur les ruines de la plus grande catastrophe industrielle de la région, après la fermeture de SMN, que Thierry Lepaon a fait sa carrière syndicale" estime Lionel Muller, son collègue cégétiste chez Moulinex, qui pense que ’pour le moins’ il est "un opportuniste" qui "ne va pas faire trembler le Medef.’"

  • "il est plus chaleureux, plus cordial que Bernard Thibault. C’est quelqu’un d’agréable." commente un ponte du Medef, membre du CESE comme Leapon, cité par la presse. Pas étonnant : il s’est dit favorable à la privatisation de la SNCF !!!!

    Dis moi qui sont tes amis et je te dirais qui tu es....

  • Le journal cite aussi les paroles d’un membre de l’UMP (Union pour un mouvement populaire), parti conservateur, Jean-Marie Geveaux : « Il y eu quelques sourires quand on a été désignés comme co-rapporteur, mais je travaille en bonne intelligence avec lui. Il est plutôt sympa, ce n’est pas un doctrinaire, il a suffisamment d’envergure pour remplacer Bernard Thibault ».

    Les rapports que Lepaon entretient avec le CESE, au sein duquel il fait l’unanimité, montre que sa nomination à la tête de la CGT ne changera en rien la politique de l’organisation. Elle continuera son intégration toujours plus étroite dans les rouages de l’Etat et ses négociations toujours plus nocives aux intérêts sociaux fondamentaux de la classe ouvrière.

  • "Thierry Lepaon, c’est quelqu’un qui aime bien être auprès des gens de pouvoir C’est pour le moins un opportuniste", a accusé sur Europe 1 Lionel Müller, ancien délégué CGT chez Moulinex. Et ce dernier d’ajouter : "je pense qu’il n’a pas la carrure pour un tel mandat, il ne va pas faire trembler le Medef, on va au devant de cruelles désillusions".

  • Lepaon comme son prédécesseur sont des produits d’un appareil qui est essentiellement payé par les capitalistes et par l’Etat capitaliste, les cotisations des salariés venant loin derrière. Il n’y a pas à s’étonner de tout ce qui a été dit plus haut.

    Lepaon rapporteur sur la privatisation de la SNCF au Conseil économique et social :

    « Ce texte présente une grande unité de ton révélatrice d’un consensus assez fort sur le sens que devrait avoir une expérimentation (de privatisation de la SNCF), si l’Etat le décide, et sur les principes que doivent inspirer sa conduite pour concourir à son succès. J’ai employé à dessein le mot consensus et je souhaite maintenant dissiper toute erreur d’appréciation sur ce terme. Il n’aura échappé à personne dans cette assemblée que la locution « ouverture à la concurrence » appliquée à un noyau dur du service public peut agir immédiatement comme un chiffon rouge.
    Dans le monde ferroviaire, agiter un chiffon rouge est justement le moyen le plus ancien, mais toujours en vigueur, pour signifier l’arrêt d’urgence notamment lorsqu’il s’agit d’une manœuvre.
    « Je dois dire que j’ai personnellement considéré comme un challenge de faire la preuve qu’il était possible, et même utile, de dépasser le stade de la réaction allergique afin de clarifier les idées en affrontant la réalité. Affronter la réalité, c’est toujours confronter les points de vue, polir ses arguents en les frottant, souvent vigoureusement, à ceux des autres. (…)

    Le thème de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire régional de voyageurs s’inscrit dans le cadre d’une rientation prise au niveau européen. Dès lors, la responsabilité d’une telle initiative appartient à l’Etat et à lui seul. Il doit être clair que la question de l’ouverture à la concurrence ne peut pas se résoudre par la voie d’une discussion, d’une négociation, d’une concertation entre la direction et les syndicats de l’entreprise publique auquel ce service est dédié par la loi.

    La SNCF appartient à la nation et ce sera donc aux élus de la nation, à l’issue d’un débat public associant les citoyens et les usagers, de prendre leurs responsabilités et de l’assumer, le cas échéant, devant leurs électeurs. (…)

    Pour aller à l’essentiel, je voudrais maintenant présenter a méthode et le calendrier législatif et social que nous préconisons.
    J’insiste bien sur le fait que nous proposons d’abord une méthode car nous avons voulu mettre l’accent sur le « comment faire » et pas seulement sur le « quoi faire ».

    Cette méthode se décline en six recommandations qui tracent un chemin, c’est-à-dire un cap, une succession d’étapes et une méthode permettant de conduire à terme une telle expérimentation (en vue de la priviatisation de la SNCF), si elle était décidée, et d’en tirer les enseignements. C’est ensuite à son heure que viendra le moment de la décision. (…)

  • A voir un reportage assassin de France 3 Basse Normandie sur son manque d’implication syndicale chez Moulinex.

  • Le Quadrilatère de l’UIMM ?

    l’Union des Industries des Mines et de la Métallurgie (UIMM – branche la plus réactionnaire du MEDEF) a été fondée par Claude Harmel (pseudonyme de Guy Lemonnier), ancien collabo durant l’Occupation. L’Institut supérieur du travail est bien connu pour avoir employé, dans les années 70, des activistes d’extrême-droite comme l’ancien ministre Hervé Novelli.

    Lepaon estime y avoir parfaitement sa place ?

    Eh bien il a raison !

  • Certes, Lepaon dénonce Hollande qui met ses pieds dans les pas de Sarkozy mais c’est une manière de dire que ce n’est pas le bon président et pas qu’on ne comptera jamais sur les présidents ni sur l’Etat bourgeois, ni sur les négociations qu’il met en place, qu’on rejette la participation des syndicats aux organes de la bourgeoisie comme le Conseil Economique et Social où Lepaon a excellé ... pour la bourgeoisie !

  • B.Thibault et la direction de la CGT se refusent à faire le bilan de leur travail depuis le précédent congrès !

    Sans doute parce que celui-ci est catastrophique et qu’il a fragilisé un peu plus ce qui restait de la crédibilité des dirigeants confédéraux ! Avoir le sens des responsabilités, c’est prévoir et puisque BT doit partir il devrait faire en sorte de laisser la CGT "en ordre de marche" pour ceux qui auront la charge de l’animer dans les années qui viennent ! Ce n’est pas le cas à travers les orientations et les décisions qu’il cherche à imposer y compris au mépris de la démocratie !

    Comme il l’a souvent montré, la démocratie n’a jamais été son point fort, pas plus celle d’ailleurs d’un Bureau confédéral tout au délice de la bataille de succession sans aucune vision en revanche sur l’avenir et la réponse à apporter à la crise du capitalisme en cours. Encore moins celle de la Commission exécutive ! Il est vrai, comme l’admettent nombre de ses membres, que celle-ci a fonctionné plus comme une chambre d’enregistrement, mise souvent devant le fait accompli et tenue dans l’ignorance des secrets de la petite équipe qui fait la politique de la CGT au jour le jour. Une "garde rapprochée”, anciens de cabinets ministériels qui connaissent au fond très peu de la CGT, de la vie des travailleurs, et de leurs luttes. Cette façon de fonctionner est totalement étrangère à l’histoire comme à l’identité de la CGT. Une histoire ou comme l’on dit "pour assumer des responsabilités dans la CGT il fallait d’abord faire ses preuves" !

    Cédant à l’air du temps, Bernard Thibault n’en a eu cure, lui qui en arrivant citait dans une interview aux "Echos" Alexis de Toqueville, ce penseur politique du 19 ème siècle chantre de la démocratie américaine et du libéralisme, dans le seul but d’impressionner son monde ! Mais quel monde ? Le monde du travail ? Posez la question c’est y répondre !

    Pour la direction actuelle de la CGT, ce que l’on appelle les « cadres syndicaux » c’est comme pour le reste, cela doit se fondre dans un modèle de référence. Celui-ci c’est le syndicalisme anglo-saxon, le modèle réformiste qui domine les Confédérations syndicales en Europe avec les « succès » que l’on sait ! Un syndicalisme institutionnalisé qui consacre son énergie et ses moyens à la « magie » de la négociation dont chaque jour permet de vérifier l’efficacité, l’utilité et les conséquences désastreuses pour les travailleurs. Qu’il s’agisse de la CES ou de la CSI, ces organisations qui accompagnent la politique du capital, on sait à quoi s’en tenir ! Leur bilan parle de lui même. Mais pourquoi la CGT devrait-elle suivre cette voie et cette orientation ? « Pour ne pas être le dernier carré », répondait Louis Viannet ! Où en sommes nous après 10 ans de recentrage et d’affiliation à la CES ? Un succès éphémère au prix du renoncement à notre indépendance ? Alors même que l’essor de nouvelles formes de syndicalisme combatif apparaissent partout dans le monde, y compris en Europe. Jean-Pierre Page

  • Qui trompe-t-on quand on a un langage radical vis-à-vis des salariés et l’inverse vis-à-vis des patrons ?

    Lepaon dans le journal patronal Les Échos : "Je ne veux pas d’une CGT qui se contente de dire non (...) La CGT n’est pas et ne sera pas le bras armé du Front de gauche."

  • Le congrès de la CGT a été une fois de plus dans le genre "cause toujours". Des critiques nombreuses et finalement l’alignement à 87%...

    Un militant du Loir-et-Cher s’est prononcé, sous les applaudissements, pour "la socialisation des moyens de production". Une déléguée du Crédit agricole et un syndiqué de Fralib, entreprise toujours en lutte, ont aussi réclamé une telle nationalisation.

    Le "syndicalisme rassemblé" et les rapports avec la CFDT ont aussi été sur la sellette. Lundi 18 mars, Thierry Lepaon, le futur secrétaire général de la CGT, avait redit qu’il n’y avait pas de "rupture" avec la CFDT. Un militant du Val-de-Marne a distingué le "syndicalisme d’affrontement du capital" (CGT) du "syndicalisme d’accompagnement" (CFDT) . Un fonctionnaire a jugé que dans le conflit sur les retraites en 2010, "la nécessité de ne pas rompre le lien avec la CFDT a été une erreur". Encore plus véhément, un cheminot, revenant sur le fait que dans une manifestation contre l’accord sur l’emploi le 5 mars un drapeau de la CFDT avait été brûlé à Lille, a jugé qu’"il vaut mieux brûler un drapeau syndical que de brûler le code du travail". Dans sa réponse, Mohammed Oussedik, membre sortant de la commission exécutive, et par ailleurs encarté au Parti socialiste, a affirmé que "nous ne sommes pas condamnés à la division syndicale".

    Dans l’après-midi, après une allocution du maire de Toulouse, Pierre Cohen, trés applaudi, une déléguée du Crédit agricole a vu dans le "syndicalisme rassemblé", prôné par la direction de la CGT, "un syndicalisme de compromissions dont nous ne voulons pas". Elle a aussi critiqué la réforme de la représentativité syndicale. Une autre déléguée a plaidé pour "un syndicalisme de combat sans compromissions avec le gouvernement et le patronat". Le militant de Fralib qui a réclamé une "coordination des entreprises en lutte" a bénéficié d’une standing ovation aux cris de "tous ensemble". Et la salle a vivement protesté quand le président de séance a voulu l’interrompre parce qu’il avait dépassé le temps de 4 minutes attribué à chaque intervenant.

    Thierry Lepaon ne semblait pas s’émouvoir outre mesure de cette offensive, attendue, de l’extrême gauche. Il relevait que le rapport d’activité a été voté à 87,5%, soit dix points de plus qu’au congrés de Nantes en 2009 (77,3%). Les votes contre sont passés de 22,7% à 12,5%. Le vote sur le rapport d’orientation, qui interviendra jeudi, sera un indicateur important pour la nouvelle direction. En marge de ces débats, l’édition quotidienne du Peuple, rendant compte de l’inauguration d’une esplanade Georges Séguy, lundi 18 mars, a commis un terrible lapsus. L’ancien secrétaire général de la CGT, natif de Toulouse, avait proclamé, dans un émouvant discours prononcé sans notes, qu’"il ne suffit pas de s’indigner, il faut s’engager". Et Le Peuple a titré le lendemain : "Il ne suffit pas de s’aligner, il faut s’engager"...

  • En 1983, Thierry Lepaon crée, à la demande de la direction, qui trouve la CFDT trop remuante, une section CGT à l’usine Moulinex de Cormelles-Le-Royal, en Normandie.

  • "Pour lui, raconte une ancienne collègue de Moulinex, on était des moins que rien." Et son ancien camarade et délégué de la CGT d’ajouter : "Je ne pense pas que Thierry Lepaon était le plus approprié pour exercer cette responsabilité".

    Une section CGT fleurit en 1985, entachée de suspicion. Lepaon, en créant une section CGT qui n’existait pas à la demande du patron, a été l’instrument d’Alfred Sirven, alors DRH de la société, qui voulait faire balance à une CFDT plutôt gauchiste et en tout cas très revendicative et anti-Nicole Notat.

    Claude Renault, l’ancien leader CFDT-Moulinex à Alençon, qui fut délégué central CFDT Moulinex, n’a pas de mots assez durs quand on lui parle de Thierry Lepaon, le nouveau patron de la CGT. « C’est vrai, les relations étaient tendues entre la CGT et la CFDT, mais Lepaon, il n’a jamais rien apporté. »

    Dire que les deux syndicalistes ne s’entendaient guère relève de l’euphémisme. Pendant les années 90 jusqu’en 2001 et la fin de Moulinex, les deux figures de la lutte des Moulinex se sont livrés à une bataille très violente, presque toujours en coulisses.

    En 2001, les deux délégués en viendront même presqu’aux mains lors d’une réunion à la Défense. « Il y a avait eu une suspension de séance. Le temps passait et quand on est revenu, on a retrouvé la CGT et la direction qui discutaient ensemble. Ils avaient trouvé un accord. Il a fallu qu’on nous sépare… Lepaon s’est toujours très bien entendu avec la direction, avec Pierre Blayau (le PDG de l’époque, ndlr) et puis après avec Patrick Puy. En négociation, il ne se mouillait jamais à part faire des ronds de jambes aux patrons. »

    Plus de dix ans après, Claude Renault n’a rien oublié. « À l’époque, c’était dur entre la CGT et la CFDT. Nous, on avait signé l’accord en 1996 pour essayer de sauver des emplois. La CGT n’avait pas signé mais Lepaon a tout fait ensuite pour que cet accord soit maintenu. »

    Aujourd’hui, 12 ans après la fermeture de l’usine d’Alençon et le licenciement de plus de 900 salariés, Claude Renault habite toujours en Sarthe et veille aux destinées de l’association de réinsertion qu’il a lancée au lendemain de la fermeture de l’usine. Une association qui emploie une trentaine de salariés et qui compte quatre permanents. « Nous, on ne passe pas à la télé mais au moins, je fais mon boulot de syndicaliste jusqu’au bout. Je n’laisse tomber personne, moi. »

    En 2001, Moulinex licencie 3 300 personnes en Basse-Normandie. Lui récupère, cette année-là, le poste de secrétaire de l’union départementale du Calvados. Sa réponse aux ex-salariés qui lui reprochent son opportunisme : « Je n’ai pas un tempérament d’amicaliste, et je voulais tourner la page. » L’homme « aux dix-sept plans sociaux en vingt ans », selon la légende, en a fini avec l’usine.

    Ce qui frappe, c’est les éloges énormes du patron licencieur Blayau à l’égard de Lepaon quand on sait que Pierre Blayau quitte l’entreprise au bord du dépôt de bilan, avec une prime de plus de deux millions d’euros qui choque les salariés licenciés ou en sursis. En juillet 2004, il sera mis en examen pour « banqueroute par emploi de moyens ruineux et banqueroute par détournements d’actifs ». La brigade financière, sur commission rogatoire du juge Richard Pallain à Nanterre (Hauts-de-Seine), enquête depuis novembre dernier sur les conditions du dépôt de bilan de Moulinex, le 7 septembre 2001. Elle se demande en particulier si le groupe n’était pas, de fait, en état de faillite virtuelle dès la fin de 1999, juste avant le lancement d’une augmentation de capital de 800 millions de francs destinée à financer un nouveau plan de redressement concocté par Pierre Blayau (« Les Echos » du 17 mai 2004).

  • Alfred Sirven n’a pas aidé la création de la section CGT parce qu’il était plutôt de ce bord là. Béatrice, une autre employée de la société Avon, aujourd’hui âgée de 74 ans, déclare : « J’étais responsable syndicale et Alfred Sirven n’arrêtait pas de m’insulter. Il avait des méthodes assez spéciales. Un fort en gueule mais, pour moi, c’était un véritable tyran, très magouilleur. Lorsqu’il me recevait, c’était toujours les pieds sur le bureau, en fumant un gros cigare et le regard méprisant. Les conflits étaient permanents. Aujourd’hui, ses problèmes ne m’étonnent pas le moins du monde. De son passage chez Avon, j’en garde un très mauvais souvenir. Enfin, son train de vie était déjà bien au-dessus de ce qu’il pouvait toucher en tant que chef du personnel. »

  • Le PAON annonce un caractère particulier pour le premier mai.... il va aller à la pèche ?

    Non il va faire la roue lors de sa promenade printanière !!!!

  • voilà le genre de note interne que reçoivent les syndiqués CGT sur l’appartement de Lepaon...

    Note du Bureau confédéral aux organisations et aux militants de la CGT
    La CGT fait l’objet, depuis hier soir, d’une offensive médiatique sur l’appartement mis à disposition de son Secrétaire général afin qu’il puisse exercer pleinement son mandat.
    Le Bureau confédéral salue les organisations, les militants et les salariés de la Confédération qui, depuis ce matin, font face à cette pression médiatique alors même qu’ils ont comme priorité le développement des mobilisations comme celles du 4 novembre dans les transports et l’énergie et du 18 novembre pour la Fonction publique.

    Ces mises en cause surviennent dans un contexte où depuis maintenant plusieurs mois la CGT s’efforce de mobiliser les salariés contre la politique menée de concert par le Gouvernement et le Patronat. Visiblement elle dérange dans le paysage en portant haut et fort que d’autres solutions sont possibles.

    L’attaque dont elle est la cible aujourd’hui est hors de propos. De quoi est-il question ? Pour la première fois dans l’histoire de la CGT, son Secrétaire général ne réside pas en région parisienne. Le mandat que les syndicats et les organisations lui ont confié lors du dernier congrès confédéral exige une disponibilité et des mesures particulières. Ce mandat de premier dirigeant de la première organisation de ce pays, très exposé médiatiquement, implique des dispositions lui permettant d’assurer en toute sécurité ses responsabilités, sans oublier que, comme tous les salariés, le Secrétaire général a le droit au respect de sa vie privée.

    C’est donc dans ce contexte, avec ces contraintes, qu’il a fallu trouver une solution d’hébergement pour notre Secrétaire général. La Confédération a fait historiquement le choix de ne pas être propriétaire de logements pour ses permanents. Chacun connaît la réalité de l’immobilier en région parisienne, où les loyers atteignent des sommets. La bonne gestion des cotisations des adhérents et plus largement des ressources financières de la CGT au service de l’activité syndicale pour la défense des salariés est une priorité. De ce point de vue, mettre à disposition du Secrétaire général un appartement en bon état et proche de la Confédération n’est pas un scandale.

    Il est en revanche consternant de voir le Premier Ministre de la France réagir dans la presse sur les travaux effectués dans l’appartement du Secrétaire général de la CGT. Néanmoins, cela démontre que la CGT gêne et que tous les prétextes sont bons pour essayer de l’affaiblir.

    Pour autant nous devons rester concentrés et déterminés à nous battre face au recul social sans précédent que les salariés subissent. Le prochain Comité Confédéral National permettra de débattre de notre stratégie revendicative dans la période et fixera les perspectives qui nous permettront de continuer à amplifier la mobilisation des salarié-e-s. "

    Lepaon sur le bec du drôle d’oiseau !

  • Le Canard Enchaîné révèle ce jour que le syndicat a déboursé 62 000 euros pour rénover le bureau de 50 m2 de son secrétaire général , un an après qu’il a succédé à Bernard Thibault. Rien que pour le remplacement du mobilier, 21 000 euros ont été facturé. L’hebdomadaire avait déjà révélé le mois dernier que la CGT avait dépensé 105 000 euros pour rénover l’appartement de fonction du même Thierry Lepaon, aux abords du bois de Vincennes, ce qui avait suscité une vague d’indignation.

  • Interviewé, Thierry Lepaon comprend "que les syndicats de la CGT, que les salariés soient choqués"... Il comprend bien des choses, le secrétaire général !

  • Le 5 décembre dernier, il a lâché devant une dizaine de personnes : « Je gagne 5 000 € par mois et je paie 22 000 € d’impôts par an. Problème : Thierry Lepaon serait alors énormément taxé... plus d’un tiers de son salaire y passerait. Cette déclaration censée lever tous les soupçons a eu l’effet inverse, y compris chez les fidèles de Lepaon, qui désormais s’interrogent. Il a du mal avec les euros, Lepaon ! Un lot de parquet flottant à 11 498 €, la plomberie et le carrelage à 24 067€ ou un lot de mobilier à 28 500 €... Thierry Lepaon a dû s’expliquer sur la prime de départ touchée lorsqu’il est passé de la direction du comité régional CGT de Normandie au poste de secrétaire général de la confédération en mars 2013 : 100 830 € qui a été payée par la CGT de Montreuil au comité régional CGT de Normandie pour solde de tout compte du salarié Lepaon. Pourquoi la CGT de Montreuil a-t-elle dû payer cette somme alors que c’était au comité régional normand de le faire ?

    Mais il n’a pas du mal qu’avec les euros ! Les m² aussi. L’appartement de fonction du secrétaire général de 120 m2 qui, selon Thierry Lepaon, ne mesurait que 79 m2...

    Par contre, enfin un dirigeant qui voit grand... pour lui-même !

  • Mais le plus frappant reste qu’aucun dirigeant syndical, aucun média non plus, ne reproche à Lepaon la politique qu’il a menée, signant un rapport du Conseil Economique et Social en vue de la privatisation de la SNCF et torpillant publiquement et ouvertement la grève au beau milieu de celle-ci en appelant à la reprise du travail contre l’avis des militants cheminots de son syndicat...

  • Le Parisien révèle un nouveau mensonge de Lepaon : en effet, alors qu’il affirmait avoir renoncé, dès mars 2013, au salaire de 5 200 euros qui lui était proposé, le quotidien révèle qu’il n’aurait réduit ses émoluments qu’en décembre 2014, soit plusieurs semaines après le début de la crise.

  • Tout va bien dans la grande et démocratique CGT ! Les opposants qui avaient voté contre Martinez comme successeur de Le Paon car il était dans la même ligne, l’ont accepté du moment qu’il les a introduit pour moitié dans la direction. Comme d’habitude et comme dans tous les syndicats, les syndiqués de base n’ont pas eu leur mot à dire. Le Paon, lui, prend la porte mais ne vous inquiétez pas : il touchera sa paie… à ne rien faire ! Il a su négocier sa sortie…

    Quant à Martinez, on apprend à l’occasion qu’il était toujours payé par Renault… comme technicien alors qu’il n’y travaillait plus depuis belle lurette. Les trusts paient les syndicats et c’est sans doute qu’ils en attendent quelque chose en retour. Allez savoir pourquoi la CGT avait voté la confiance au PDG Ghosn en pleine crise des accusations d’espionnage et avait voté le « contrat social de crise », plan social de la direction !

    Cela va être à Martinez de faire le paon maintenant et il est présenté comme plus radical, un peu comme Le Paon avait été présenté comme « le chaudronnier » !!!

    En fait, un bureaucrate collaboration de classe succède à un autre !!!

  • Rapporté par le journal « Les Echos » :

    Presque aucun des membres du bureau sortant de la fédération de la santé de la CGT, y compris sa numéro un, Nathalie Gamiochipi, n’a été réélu lors du congrès de l’organisation. Une majorité des interventions s’était focalisée sur les méthodes de la direction sortante. Ses soutiens ont tenté de faire de la bataille interne un débat de fond, accusant les opposants à la direction actuelle de la fédération de la santé CGT d’être sur la même ligne que la CFDT. Mais en réalité, ce n’est pas sur la ligne qu’a porté la contestation, le congrès condamnant unanimement la loi FPH comme la loi Santé. Dénonçant le manque de démocratie dans la deuxième fédération de la CGT, avec près de 75.000 adhérents, elles ont souvent porté sur le registre des valeurs du syndicat, en écho à la crise qu’a provoqué le train de vie de Thierry Lepaon à la tête de la confédération. Sur cette affaire, Nathalie Gamiochipi n’avait pas respecté le mandat fermé que lui avait donné sa fédération . Elle avait décidé de soutenir l’équipe qu’avait choisie Thierry Lepaon pour lui succéder alors que son comité national fédéral (parlement de la fédération) avait décidé de voter contre. L’événement a été vécu en interne comme le « déni de démocratie » de trop. « La démocratie syndicale s’arrête aux portes de notre fédération, nos dirigeants sont plus préoccupés par leur devenir que par l’avenir des salariés », « il faut que la fédération n’oublie pas que sans nous elle n’est rien », « on en arrive même à se dire que notre prochaine manif de psychologues, on va la faire à la fédé pour être entendus » : les critiques ont fusé tout au long du congrès… Le rapport d’activité comme le rapport financier ont été rejetés à une large majorité. Si elle affirmait devant la presse être la seule candidate à sa succession mardi dernier, Nathalie Gamiochipi se savait menacée mais pensait avoir circonscrit son opposition : elle pensait réussir à évincer la plupart de ses opposants de la future commission exécutive de la fédération de 50 membres, qui a, ces dernières années, joué au moins partiellement un rôle de contre-pouvoir face au bureau fédéral, la formation plus restreinte qui gouverne avec Nathalie Gamiochipi. En outre, prête à prendre le risque de leur donner les clés de l’organisation, elle avait aussi conclu un accord avec les trotskystes du Parti ouvrier indépendant (POI) à qui elle avait promis des postes dans son équipe rapprochée. On citait le nom de Marc Auray comme possible entrant au bureau fédéral. Il est lui aussi contraint de quitter la commission exécutive dans laquelle le POI aurait cependant encore un représentant en la personne de Rodolphe Berger. Battus, Nathalie Gamiochipi et ses soutiens ont tenté une ultime manoeuvre pour imposer un des leurs au secrétariat général, mais le médecin urgentiste Christophe Prudhomme n’a pas convaincu le congrès qui lui a préféré Mireille Stivala. Celle-ci n’aura pas la tâche facile : elle va trouver une organisation profondément meurtrie par les dissensions internes.

    Si la fédération de la santé CGT est la première à voir son équipe sortante candidate à un nouveau mandat renvoyée à la base, c’est la troisième en un an à changer brutalement de direction lors de son congrès. C’est en effet ce qui est déjà arrivé à celle des banques et assurances en mai 2014 et à celle du commerce, en janvier 2015, où les secrétaires généraux qui étaient partants n’ont pas été remplacés par ceux qu’ils souhaitaient. Dans ces deux cas, il y a aussi eu une rébellion de la base contre des pratiques de direction autoritaires et le nouveau secrétaire général n’a pas été celui attendu. Dans les deux cas, le nouveau numéro un a été élu contre l’avis de la confédération, à l’époque dirigée par Thierry Lepaon.

    Le scénario s’est-il reproduit sur la Santé avec Philippe Martinez, qui lui a succédé en février ? En tout cas, pas officiellement. La situation est compliquée par le fait que – l’information est publique - Nathalie Gamiochipi est la compagne de l’ancien secrétaire général de la Métallurgie CGT. Dans ce contexte, lors de son discours de ce mardi au congrès de la santé CGT, le leader syndical s’est gardé de prendre officiellement position dans la guerre interne, axant son intervention sur la dénonciation - consensuelle - de l’austérité et des réformes en cours du système de protection sociale. Cela n’a échappé à personne. Une autre posture aurait, il est vrai, été très risquée pour Philippe Martinez qui doit encore se faire un nom et une réputation dans la confédération et qui prône partout la nécessité d’écouter la base.

    Il est clair que le basculement de la fédération de la santé va modifier les rapports de force dans la centrale et devrait interroger son numéro un sur sa stratégie. Il s’est beaucoup appuyé sur les appareils pour arriver à sa tête. Il n’est évidement pas pour rien dans le vote positif de Nathalie Gamiochipi en janvier puisque si l’équipe proposée par Thierry Lepaon, avec lui à sa tête, a été retoquée car n’obtenant pas les deux tiers des voix, les voix de la santé lui ont permis d’atteindre 57,5 % donc ont crédibilisé celui qui était alors secrétaire général de la fédération de la métallurgie CGT. D’autant qu’il a publiquement affirmé que la numéro Un d’alors de la santé avait respecté là le mandat que lui avait donné son organisation. Le congrès de cette fédération vient de lui signifier que cela n’a pas été le cas.

  • Selon Lepaon, les salariés de Moulinex acceptaient leur plan social et leur licenciement !!!

    C’était faux !!!

    Lire ici

    Lepaon, instrument du DRH Alfred Sirven ? Lire ici

    Après l’annonce par la société de son insolvabilité il y eut une agitation considérable parmi les ouvriers. Les syndicats organisèrent le blocus de plusieurs usines en Normandie, mais tentèrent principalement d’empêcher l’extension des grèves et autres actions, tandis que les cadres, les créanciers et l’Etat français se mettaient à la recherche d’« acheteurs » qui feraient l’affaire. Les deux candidats finalement choisis furent SEB et la société Fidei, connue seulement pour le fait qu’elle fut engagée dans le rachat de la compagnie aérienne AOM, il y a quelques mois et qui aboutit à de nombreuses suppressions d’emplois.

    Les syndicats déployèrent leur énergie à soutenir l’offre de Fidei, une solution qui, selon eux, sauverait 1.000 emplois de plus que le rachat version SEB. Selon des articles de presse, ce dernier ne fut jamais une option sérieuse, mais les syndicats avancèrent cette option comme « l’alternative » qui sauverait des emplois. Il est utile de noter qu’en 1988 Moulinex avait déjà été racheté par ses employés et fut géré conjointement par les syndicats, la direction et d’autres actionnaires importants.

    Le 23 octobre, le tribunal de Commerce de Nanterre nomma SEB comme il fallait s’y attendre comme le repreneur de Moulinex. Les syndicats prirent alors certaines mesures pour empêcher que des matériels et des machines ne soient déménagés de certaines usines et les piquets de grève qui bloquaient les usines furent renforcés. Alors que les travailleurs s’aperçurent que les emplois étaient perdus et que les usines allaient fermer, les protestations devinrent plus virulentes et plus désespérées. Le 14 novembre, alors que des milliers de personnes défilèrent contre les fermetures à Caen, la plus grande ville de Normandie, des pneus empilés furent mis à feu devant certains bâtiments publics et des oeufs pourris furent lancés contre les voitures de police.

    C’est alors que les syndicats placèrent au centre de leur « lutte » le paiement de l’indemnité de licenciement supplémentaire. Le blocus des usines, comme ils l’appelaient, devint un moyen de faire pression à cet effet sur les nouveaux patrons à la table de négociation, mais SEB, soutenu par le Medef, l’organisation patronale, refusa de payer, expliquant que ceci relevait de la responsabilité du gouvernement.

    Des travailleurs commencèrent à déchirer leurs cartes d’électeurs pour indiquer qu’ils se sentaient abandonnés par les partis politiques et qu’ils ne voteraient plus. Sans stratégie politique indépendante toutefois qui ferait avancer leur lutte, l’opposition aux licenciements ne mena qu’à la frustration. Dans une des usines menacée de fermeture, à Cormelles-le-Royal, près de Caen, des tonneaux remplis de substances explosives furent placés autour des bâtiments en menaçant de les faire sauter.

    La direction et les syndicats voulaient à tout prix faire cesser le mouvement et la semaine dernière toutes les parties négociantes s’entendirent sur les indemnités supplémentaires. Celles- ci s’échelonnaient de 30.000 francs pour ceux qui avaient moins de deux ans d’ancienneté à 80.000 francs pour ceux avec plus de 25 ans d’ancienneté - à peine assez pour survivre pendant un an. Le 23 novembre, les syndicats signèrent l’accord renfermant des arrangements inférieurs aux revendications initiales. Les ouvriers reçurent leurs lettres de licenciement peu après.

  • Qui est le secrétaire général de la CGT, Martinez ? Lutte de classe ou collaboration de classe ?!!!

    Certains média le présentent comme adepte de la lutte des classes !

    En réalité, il a pris la succession de Le Paon dont il était le bras droit ! Or le maître Le Paon était un maître de la collaboration de classe !

  • Martinez a dit qu’il avait été très touché par la lutte pour Vilvoorde, oubliant qu’à cette occasion la CGT était loin d’avoir brillé, surtout inquiète des risques de débordements des ouvriers révoltés de Vilvoorde !!

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.