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Edito - C’est le gouvernement de gauche qui mène l’attaque antisociale la pire…

dimanche 10 mars 2013, par Robert Paris

Edito - C’est le gouvernement de gauche qui mène l’attaque antisociale la pire…

C’est finalement le gouvernement de gauche qui se sera chargé de mener la pire attaque antisociale que l’on ait connu en France, de détruire l’emploi non précaire, de flexibiliser, de détruire le CDI, les services publics et les retraite. Et la gauche de la gauche syndicale et politique, qui l’a fait élire, prétendant que l’essentiel était de « battre Sarkozy », accompagne le mouvement en grommelant et en manifestant… Pas question pour cette dernière de reconnaitre qu’elle a menti en disant qu’il fallait absolument battre Sarkozy et que ce dernier était la cause de l’échec des luttes sociales. Non, la cause des échecs du mouvement des retraites, des échecs des luttes contre les licenciements et de la casse des droits sociaux et services publics n’était pas dans le fait que la droite gouverne mais dans la manière dont les travailleurs laissent d’autre qu’eux diriger leurs luttes et diriger leur politique.

L’attaque anti-sociale de la gauche au pouvoir se poursuit et redouble même : suppressions d’emplois publics, crédits d’impôts aux patrons, jeunes embauchés gratuitement pour les patrons sur fonds d’Etat, nouvelle attaque sur les retraites qui se profile, attaque sur les allocations chômage, réforme ferroviaire, réforme hospitalière avec mise en faillite de ceux-ci, restrictions sur l’université avec mise en faillite progressive, les plans gouvernementaux sont multiples et tous plus antisociaux les uns que les autres. Et surtout le gouvernement accompagne très efficacement les suppressions d’emplois des patrons du privé en encadrant la lutte, en la limitant, en mettant sous sa coupe, par négociations permanentes, les centrales syndicales, au niveau national comme au niveau des trusts.

Le gouvernement s’est bien gardé de mener toutes ces attaques en même temps. Il a imposé aux patrons du privé d’étaler leurs licenciements. La lutte des Peugeot a ainsi été isolée. Il s’agit de démontrer aux salariés de tout les pays et de tous les secteurs que lutter ne sert à rien, qu’on ne combat pas par la lutte sociale les suppressions d’emplois. Quand on aura mis à genoux les Peugeot, on pourra en faire autant des Renault. En attendant, Ghosn, PDG de Renault se contente de « seulement » 8250 suppressions d’emplois… sans officiellement de licenciement ni de fermeture. Avec, en plus, un chantage à la fermeture si les salariés de Renault n’acceptent pas des salaires bloqués, de mutations de sites et bien d’autres sacrifices comme des charges de travail aggravées.

Surtout, le gouvernement a retardé des attaques d’ampleur pour les mener de manière séparée : report de l’âge de la retraite au-delà de 62 ans, casse du service public ferroviaire, diminution des allocations chômage et casse du contrat de travail CDI sous prétexte de compétitivité...

L’attaque contre l’hôpital public est égaiement aggravée. La banque Dexia a volé les hôpitaux publics (comme les collectivités locales) et l’Etat sauve Dexia et organise l’austérité des hôpitaux publics comme des collectivités locales ! Résultat : des diminutions de moyens et d’effectifs massifs dans l’hôpital public...

Plan de soutien pour les banques, plan de rigueur pour l’hôpital, voilà une des marques de la politique gouvernementale ! Quand le gouvernement trouve des trous financiers dans les banques, dans les trusts, il sort son chéquier et quand il crée lui-même des trous dans la gestion des hôpitaux, il les met à la portion congrue ! On avait connu la rigueur à l’hôpital public et la faveur donnée au privé. Mais cette politique est en train de prendre un tour bien plus agressif que sous la droite !!

L’Etat est en faillite mais fait cadeau d’impôts aux patrons ! L’Etat est en faillite mais donne de l’argent aux trust et aux banques ! L’Etat est en faillite mais il lance des guerres aux quatre coins du monde comme le Mali, le Niger, la Centrafrique ou la Syrie !

Dans les attaques patronales et en particulier dans le plan d’attaque par suppressions d’emplois, licenciements et plans sociaux divers, la politique gouvernementale a consisté non seulement à piéger les syndicats dans des négociations sans fin et sans intérêt, à faire croire au grand public que le gouvernement dénonçait les patrons pour finalement les approuver par objectivité, à faire croire aux salariés qu’on allait améliorer les conditions dans lesquelles ils allaient se faire jeter, à faire croire que les entreprises qui fermeraient allaient trouver des repreneurs grâce à l’activité gouvernementale, en somme à affaiblir la révolte des salariés et empêchaient les autres salariés de se solidariser…

Ce n’est pas un hasard si Hollande a le record d’impopularité d’un président auprès des salaries au bout de dix mois de présidence…. Il a en effet pris sur lui de mettre le gouvernement au service de tous les intérêts patronaux et de faire payer les salariés. Les banques et les trusts ont touché des dizaines de milliards de cadeaux, entre aides à la banque PSA, au Crédit Immobilier, au Crédit Agricole notamment. Par contre, il clame sur tous les toits qu’il faut récupérer de l’argent partout, compresse les budgets de la santé comme de l’université ou de la recherche, fait des guerres tous azimuts, fournit de l’argent aux trusts du Bâtiment, pour construire dans tous les hôpitaux, pour construire un nouveau et grand bâtiment du ministère de la Défense, etc, etc…

La gauche s’est servie de sa popularité de départ auprès des salariés, pour mieux la vendre au patronat en tant que moyen de réaliser des attaques que la droite n’aurait pas pu faire avec aussi peu de réaction syndicale.

Certes, les syndicats et la gauche de la gauche protestent mais ils jouent le jeu… Les syndicats participent aux négociations, même la CGT et FO le font. Qu’ils ne signent pas ne les empêche pas de créditer ces négociations par leur présence alors qu’ils savent bien, au niveau national comme à celui de trusts comme Renault ou PSA ou du public, à quelle sauce on prétend les manger ou plutôt manger la classe ouvrière…

La meilleure preuve de la totale inefficacité des syndicats et de la gauche de la gauche, c’est qu’au début patronat et gouvernement étaient relativement inquiets des réactions ouvrières et qu’au fur et à mesure des réactions syndicales, ils prennent de l’assurance et l’offensive antisociale prend de l’ampleur. Ils ne craignent plus maintenant d’annoncer qu’ils vont s’en prendre à l’âge de la retraite, aux pensions, aux cotisations, aux allocations chômage, etc…

La raison en est que les syndicats et la gauche de la gauche sont liés au système, ne veulent pas le frapper, ni même le menacer vraiment dans ses fondements. Ils sont incapables d’exprimer les aspirations populaires en termes de classe, en des termes qui soient insupportables aux classes dirigeantes et qui les fassent devenir craintives. Ils sont donc incapables de faire changer la peur de camp…
Mais nous, salariés, restons parfaitement capables de la faire changer de camp à condition de nous en donner les moyens en cessant de déléguer nos décisions et en les prenant nous-mêmes au travers de comités de salariés !

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