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Les peintures rupestres
jeudi 21 mars 2013, par
Les peintures rupestres
(Textes et films)
Signification de l’art préhistorique
L’art rupestre est caractérisé par l’utilisation de plusieurs techniques :
• la gravure (piquetage et incision) : les artistes martelaient un support rocheux avec une pierre dure. Cette technique était très répandue. Dans ce cas, on parle de pétroglyphe.
• la peinture : les poudres de couleur utilisées étaient des minéraux broyés. Grâce à un roseau ou un os creux, ils soufflaient les poudres de couleur pour représenter les crinières, les poils, les pelages.
Peinture rupestre : magie ou conception du monde différente ?
Les préhistoriens ont longtemps considéré que l’art préhistorique avait un berceau et évolué progressivement pour devenir de plus en plus raffiné (du plus simple au plus compliqué comme la chronologie stylistique en quatre périodes d’André Leroi-Gourhan par exemple, avec « chevauchements » possibles entre les périodes) mais la découverte de la grotte de Chauvet en 1994 a totalement remis en cause cette conception. Différentes théories sur les origines de l’art préhistorique sont proposées pour expliquer le grand boom artistique du Paléolithique :
• L’art pour l’art : l’homme préhistorique qui manifeste un pur plaisir de dessiner et de peindre, a des préoccupations artistiques. Cette théorie, dont un des premiers défenseurs est Gabriel de Mortillet ne fonctionne pas pour l’art pariétal qui est souvent dans des grottes sombres ou inaccessibles.
• L’art comme rituel de la chasse magique. Henri Breuil imagine que les représentations d’animaux ou de scènes de chasse leur donnent le pouvoir magique de possession et de domination sur la bête, leur assurant ainsi une chasse fructueuse. Cette théorie ne fonctionne pas pour les représentations d’animaux ou d’éléments qui n’ont aucun rapport avec la chasse.
• L’art comme témoignage de préoccupations religieuses (proto-religion selon l’archéologue Emmanuel Anati) ou mythologiques : les hommes préhistoriques se réfèrent à une puissance divine représentée par les animaux (dont un cas particulier est le totémisme), les esprits surnaturels (théorie du chamanisme pariétal de Jean Clottes et d’André Glory). Ces représentations sont des récits initiatiques censés provoquer un éveil de la conscience, une autre vision du monde ou la survie du clan. Cette théorie présente une vision très réductrice et extrapolée du chamanisme et ne correspond pas à toute la réalité archéologique, seule une partie des images pouvant être interprétée en ces termes.
• L’art comme une volonté de la part de l’homme moderne d’exprimer une prise de possession de l’espace face aux Néandertaliens en affirmant graphiquement ses sentiments, ses croyances.
• L’art paléolithique non considéré comme de l’art. Cette conception des préhistoriens anglo-saxons suppose que les hommes préhistoriques ont des préoccupations non esthétiques mais fonctionnelles : agir sur les esprits, revivifier les animaux selon les saisons par exemple.
L’approche structuraliste d’André Leroi-Gourhan a de son côté complètement écarté toute volonté d’interprétation.
Certains chercheurs, comme Denis Vialou, insistent sur les différences et les spécificités régionales et locales, en soulignant que chaque grotte correspond d’abord à des systèmes symboliques identitaires qui lui sont propres, et en mettant en évidence de grands centres d’art rupestre préhistorique.
La peinture préhistorique en Espagne
La grotte des rêves perdus de Werner Herzog
Le peuple des chasseurs de la préhistoire
Apparition et disparition de la civilisation du Mont Bégo (vallées des Merveilles et de Fontanalbe)
Peintures dans le Tassili N’Adjjer du Sahara
L’abri Pataud, sous la falaise des Eyzies
Découverte d’une grotte avec des peintures rupestres à vallon-pont-d-arc
De Pech’merle à Rouffignac en passant par Cougnac
Découverte d’une grotte dans les Calanques de Cassis
Le site préhistorique de Laugerie-Basse (Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil, en Dordogne)
Messages
1. Les peintures rupestres, 8 mai 2018, 08:42
Carole Fritz, responsable du Centre de recherche et d’étude pour l’art préhistorique : « Les peintures de la grotte Chauvet racontent des mythes... Les ethnologues ont démontré que les mythes régissent la société, expliquent le passé, organisent le présent et augurent du futur. La particularité de l’art paléolithique en Europe est que les acteurs principaux de ces mythes ne sont pas les hommes mais les animaux. Au travers des images animales, ce sont des histoires d’hommes que l’on nous raconte, un récit pour les autres et pour la communauté globale car ces dessins sont un fait social, tant dans le résultat que dans leur organisation… L’animal est à la base de tout et le vecteur des mythes. Ces mythes ne mourront qu’à la fin du paléolithique quand ce système social va décliner avec l’avènement de l’agriculture et quand l’homme va se resituer au centre de la problématique mythologique. »