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Galilée - Le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde

mardi 19 mars 2013, par Robert Paris

Le Dialogue se déroule à Venise sur quatre journées entre trois interlocuteurs :

Filippo Salviati, un Florentin, porte-parole de Galilée,
Giovan Francesco Sagredo, un Vénitien éclairé mais sans a priori,
et Simplicio, un piètre défenseur de la physique aristotélicienne.

Un extrait du dialogue :

« premier jour

Sagredo : Vouloir faire de la faculté de compréhension humaine la mesure de ce que peut la nature m’a toujours paru être la plus grande présomption, alors qu’au contraire pas un seul des événements, aussi insignifiant soit-il, qui se déroulent dans la nature ne peut être pleinement connu, même par la méditation la plus profonde. La vaine prétention de vouloir tout comprendre provient uniquement du manque total de toute connaissance. Celui qui aurait essayé, ne serait-ce qu’une seule fois, de comprendre parfaitement une chose, et qui aurait goûté à la science véritable, reconnaîtrait qu’il ne comprend aucune des autres vérités innombrables.

Salviati : Ce que vous dites là est irréfutable. L’exemple de ceux qui comprennent ou ont compris une chose nous en fournit la preuve : plus ils sont savants, plus ils reconnaissent et avouent volontiers que leur science est petite. L’homme le plus sage de la Grèce, celui que l’oracle avait désigné comme tel, déclarait ouvertement qu’il avait conscience de ne rien savoir.

Simplicio : Par conséquent, soit l’oracle, soit Socrate a menti, puisque le premier voyait en lui le plus sage des hommes alors que le second se reconnaissait complètement ignorant.

Salviati : Ni l’un ni l’autre n’est nécessairement le cas, puisque les deux jugements peuvent être vrais. L’oracle désigne Socrate comme le plus sage de tous les hommes, dont la science est limitée. Socrate reconnaît son ignorance par rapport à la science, qui est infinie. Etant donné que beaucoup ne représente pas une partie de l’infini plus grande que peu ou rien – par exemple, pour obtenir un nombre infiniment grand, il est aussi utile d’additionner des milliers que des centaines ou des zéros – Socrate avait pleinement conscience que sa science limitée n’était rien en comparaison de celle, infinie, qui lui faisait défaut. Mais comme les hommes possèdent, eux aussi, un certain savoir, qui est inégalement réparti, Socrate pouvait en posséder une part plus grande que les autres et la réponse de l’oracle se trouvait ainsi justifiée.

Sagredo : Je crois comprendre ce point à merveille. Les hommes, signore Simplicio, possèdent le pouvoir d’agir, mais ils ne le possèdent pas tous au même degré. L’influence d’un empereur est certainement bien plus grande que celle du simple citoyen, mais l’une comme l’autre ne sont rien, comparées à la toute-puissance de Dieu. Il y a des hommes qui s’y connaissent mieux en agriculture que d’autres ; mais quel rapport y a-t-il entre l’art de planter un pied de vigne et celui de lui faire prendre racine, de lui amener de la nourriture, d’en choisir une partie pour le développement des feuilles, une autre pour la formation des sarments, une autre encore pour celle des raisins, de leur pulpe et de leur peau ; pourtant la nature fait tout cela. Ce n’est que l’une des innombrables œuvres qu’elle accomplit, et elle révèle à elle seule une sagesse infinie : cela nous donne la mesure de la science de Dieu qui égale à l’infini multiplié par l’infini. (…)

Simplicio : Si je fais partie des hommes qui possèdent du jugement, il y a une contradiction manifeste dans ce que vous dites. Vous considérez l’intelligence comme la principale des qualités que possède l’homme créé par la nature, et pourtant vous venez de dire avec Socrate que son intelligence n’était rien. Il faudrait donc dire que la nature elle-même n’a pas su produire un esprit capable de comprendre.

Salviati : Votre objection est fort perspicace ; pour y répondre, on est obligé d’avoir recours à une distinction philosophique – à savoir que la notion de compréhension peut s’employer de deux manières différentes : du point de vue intensif ou du point de vue extensif. Extensivement, c’est-à-dire par rapport à la quantité des choses à comprendre, dont le nombre est infini, l’intelligence humaine est égale à néant, même si elle connaît mille vérités ; en effet, par rapport à l’infini, mille n’est pas supérieur à zéro. Cependant, si l’on considère la compréhension du point de vue intensif, dans la mesure où cette expression désigne l’intensité, c’est-à-dire la perfection dans la connaissance d’une vérité donnée, j’affirme que l’intellect humain comprend quelques vérités d’une façon aussi parfaite et avec une certitude aussi absolue que peut le faire la nature elle-même. Les connaissances purement mathématiques, en particulier la géométrie et l’arithmétique, appartiennent à cette catégorie. Bien sûr, l’esprit divin connaît un nombre incomparablement plus grand de vérités mathématiques, puisqu’il les connaît toutes. Mais la connaissance du petit nombre d’entre elles que l’esprit humain a comprises égale, à mon avis, la connaissance divine en certitude objective, car elle atteint à l’entendement de leur nécessité et il ne peut sans doute y avoir de degré de certitude supérieur à celui-là.

Simplicio : Voilà ce que j’appelle un propos décidé et audacieux.

Salviati : Ce que je viens de dire est universellement reconnu et échappe à tout soupçon de présomption et de témérité. Ces propos ne portent aucun préjudice à l’omniscience divine, de même que la toute-puissance de Dieu n’est nullement en cause lorsqu’on dit que Dieu ne peut défaire ce qui est fait. Mais je présume, signore Simplicio, que vous concevez quelques soupçons parce que vous avez mal compris une partie de mes paroles. Donc, pour mieux me faire entendre, je déclare qu’en effet la vérité, dont la connaissance est fournie par les preuves mathématiques, est identique à celle que connaît la sagesse divine ; je vous concèderai cependant que la façon dont Dieu connaît les nombreuses vérités, dont nous ne connaissons qu’un petit nombre, est bien supérieure à la nôtre. Nous procédons par débats progressifs et avançons par étapes, de conclusion en conclusion, alors qu’Il comprend par un simple coup d’œil. Ainsi, par exemple, pour acquérir la connaissance de quelques unes des propriétés du cercle, qui sont infiniment nombreuses, nous commençons par l’une des plus simples, la posons comme définition, et passons de là, par déduction, à une deuxième, puis à une troisième et une quatrième propriété, etc. L’intellect divin, au contraire, comprend l’infinie multitude des propriétés du cercle par simple conception de sa nature, sans recourir à un examen temporel. En réalité, ces propriétés sont déjà virtuellement contenues dans les définitions de toutes choses et, bien qu’infinies par leur nombre, elles forment peut-être une unité dans leur substance et dans l’esprit divin. Cela n’est même pas complètement étranger à l’intellect humain, mais bien obscurci par un épais voile de brouillard, qui s’éclaircit quelque peu et devient plus transparent, lorsque nous avons maîtrisé certaines déductions, qui sont rigoureusement démontrées et appartiennent à tel point à notre patrimoine spirituel que nous pouvons rapidement passer de l’une à l’autre. Par exemple, le théorème établissant le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés, n’est-ce pas, au fond, la même chose que de dire : des parallélogrammes ayant une base commune sont égaux ? Et cette dernière proposition ne s’identifie-t-elle pas, en fin de compte, à celle qui veut que deux surfaces soient égales si elles se recouvrent parfaitement lorsqu’elles sont superposées ? Ces transitions pour lesquelles notre esprit a besoin de temps, qu’il accomplit pas à pas, l’intellect divin, telle la lumière, les parcourt en un instant, ou, ce qui revient au même, elles lui sont constamment présentes. (…)

Deuxième jour

Salviati : Hier, nous nous sommes si souvent et si amplement éloignés du droit chemin de nos débats qu’il m’est difficile de retrouver la bonne voie et de poursuivre sans votre secours.

Sagredo : (…) Si la mémoire ne m’abuse pas, le principal objet de nos entretiens d’hier fut d’examiner à fond les deux opinions suivantes, afin de découvrir laquelle était la plus vraisemblable et la mieux fondée : celle qui prétend que la substance des corps célestes est improductible, indestructible, inaltérable, insensible, en un mot qu’elle échappe à tout changement, sauf celui de lieu, et constitue donc un cinquième élément entièrement différent de nos corps élémentaires, productibles, destructibles, altérables ; ou bien l’autre opinion, qui refuse pareille différence de conditions entre les parties de l’univers et considère que la terre jouit des mêmes avantages que les autres corps qui le composent, en d’autres termes que c’est une sphère, se mouvant librement, comme la lune, Jupiter, Vénus ou une autre planète. Enfin nous avons relevé l’existence de nombreux points de détail communs entre la terre et la lune, plus nombreux pour la lune que pour toute autre planète, sans doute parce que nous avons de la lune une connaissance plus précise et mieux perceptible par les sens, en raison de son éloignement moindre. Maintenant que nous sommes enfin arrivés à la conclusion que la seconde opinion possède plus de vraisemblance, la logique me paraît exiger que nous examinions la question du mouvement de la terre : faut-il considérer qu’elle est immobile – comme l’ont cru la plupart des hommes jusqu’à présent – ou bien qu’elle est mobile, comme le pensaient certains philosophes de l’antiquité ainsi que certains contemporains, et si elle se meut, quelle peut bien être la forme de son mouvement ?

Salviati : Maintenant je connais de nouveau la voie à suivre. Avant de continuer, je voudrais cependant le permettre une remarque à propos de vos dernières paroles. Vous disiez que nous étions arrivés à la conclusion suivante : l’opinion qui prétend que la terre est de la même espèce que les autres corps célestes est plus vraisemblable que l’opinion contraire. Je n’ai jamais affirmé cela, pas plus que je ne considérerai aucune autre des doctrines controversées comme étant démontrée. Mon intention était simplement d’exposer les arguments pour et contre chacune des opinions, les objections qu’on pouvait leur opposer et la façon d’y répondre, toutes choses déjà exprimées par d’autres, et d’y ajouter quelques éléments nouveaux que j’ai découverts au terme d’une longue réflexion. Je laisse cependant au jugement d’autrui le soin de trancher la question.

Sagredo : Je me suis laissé emporter par mon propre sentiment. Croyant que les autres devaient penser comme je le faisais, j’ai généralisé ce que j’aurais dû exprimer de façon plus limitée. En vérité, je me suis rendu coupable d’erreur, surtout que j’ignore l’opinion du signore Simplicio, ici présent.

Simplicio : J’avouerai que j’ai passé la nuit dernière à retourner nos discussions d’hier dans ma tête ; je trouve en effet qu’elles contiennent en effet bien des choses belles, nouvelles et justes. Malgré tout cela, je me sens bien mieux convaincu par l’opinion des grands auteurs et en particulier – mais vous hochez la tête, signore Sagredo, et vous souriez comme si je venais de proférer une phrase tout à fait monstrueuse.

Sagredo : Je me contente de sourire, mais croyez-moi, l’envie d’éclater de rire m’étouffe presque. Vous venez de me rappeler une histoire magnifique dont nous fûmes témoins il y a plusieurs années, moi et quelques uns de mes amis dont je pourrais encore vous donner les noms. (...) Je me trouvais un jour dans la maison d’un médecin vénitien fort réputé, où les gens venaient fréquemment, pour des raisons d’étude autant que par curiosité, pour voir comment un anatomiste véritablement savant, soigneux et adroit effectuait une autopsie. Il se trouva ce jour-là qu’on cherchait l’origine et le point de départ du nerf qui est un célèbre sujet de querelle entre les médecins de l’école de Galien et les péripatéticiens. Lorsque l’anatomiste eut montré comment le principal faisceau de nerfs partant du cerveau, descend le long du cou, s’étend à travers la colonne vertébrale et se ramifie dans tout le corps, et comment un mince filet nerveux – pas plus gros qu’un fil – parvient jusqu’au coeur, il se retournera vers un noble spectateur qu’il savait être péripatéticien et en l’honneur de qui il avait dénudé et montré le nerf avec un soin tout particulier, pour lui demander s’il était satisfait et convaincu que les nerfs prenaient leur origine dans le cerveau et non dans le coeur. Sur quoi notre philosophe réfléchit un moment, puis répondit : Vous m’avez montré tout cela d’une façon si claire, si évidente – n’était le texte d’Aristote où il est nettement dit que l’origine des nerfs se trouve dans le coeur, je me verrais contraint d’admettre que vous avez raison.

Salviati : (...) Si vous tenez à poursuivre vos études de cette manière, ne vous intitulez plus philosophes, dites-vous plutôt historiens ou docteurs du par-coeur ; car celui qui ne philosophe jamais n’a pas le droit de prétendre au titre honorifique de philosophe. (...) Aussi, signore Simplicio, soumettez-nous vos raisons et vos preuves, ou celles d’Aristote, mais ne vous appuyez pas uniquement sur des citations ou sur la seule autorité d’un savant ; car nos recherches portent sur le monde des sens et non sur un univers de papier !

(...)

Troisième jour

Salviati : A propos d’un objet très ancien, nous allons développer une science toute nouvelle. Il n’y a peut-être rien de plus ancien dans la nature que le mouvement ; les chercheurs lui ont consacré des volumes nombreux et importants. En dépit de cela, je lu trouve plus d’une propriété digne d’être connue et qui n’a pas été observée, encore moins démontrée, jusqu’à présent. On a coutume de mentionner quelques unes des plus faciles à observer comme, par exemple, le fait que le mouvement des naturels corps pesants se trouvant en état de chute subit une accélération constante. Mais personne n’a encore fait connaître la loi qui régit cette accélération. Car, à ma connaissance, personne n’a démontré que les distances parcourues en temps égal par un corps auparavant immobile et qui s’est mis à tomber, se comporte comme la progression des nombres impairs en commençant par un. On a observé que les projectiles, ou des corps projetés décrivent une trajectoire courbe ; mais personne n’a dit qu’il s’agissait d’une parabole. Je démontrerai qu’il en est ainsi et bien d’autres choses intéressantes encore et, ce que j’estime être plus important, j’ouvrirai l’accès d’une science très étendue et éminente (…)

Salviati : Les particularités du mouvement uniforme ont été discutées et il convient maintenant de nous pencher sur le mouvement accéléré. Il convient, avant toute chose, de rechercher et d’expliquer la définition correspondant exactement au comportement réel de la nature. Car, bien qu’il soit possible d’inventer arbitrairement une quelconque forme de mouvement et de considérer les processus qui en résultent, nous avons préféré, vu que la nature connaît un certain genre d’accélération dans ses mouvements, c’est-à-dire dans la chute des corps pesants, considérer les propriétés de ces mouvements, puisque la définition du mouvement accéléré que nous donnons correspond exactement à la réalité du mouvement accéléré naturel. (…) Donc, si je remarque qu’une pierre, qui se trouvait auparavant au repos et qui tombe de haut, subit par la suite des accélérations de sa vitesse, pourquoi ne croirais-je pas que ces accélérations se produisent de la façon la plus simple et la plus facile à concevoir ?

(...)

Salviati : Moi, je me demande si le Signor Simplicio n’a pas quelque peu altéré le sens des textes d’Aristote et des autres philosophes, lesquels disent que le ciel doit être tenu pour inaltérable et immuable […]

Sagredo : Pour moi, j’en jugeais tout autrement : je croyais que le Signor Simplicio évitait de produire des textes pour ne pas charger le maître (Aristote) et son école d’une faute beaucoup plus lourde encore.

Salviati : Mais pour donner surabondante satisfaction au Signor Simplicio et, s’il se peut, pour le tirer d’erreur, j’ajoute que notre siècle nous apporte des observations nouvelles et des faits nouveaux tels que si Aristote vivait aujourd’hui, je suis certain qu’il changerait d’opinion [...]

Salviati : Il est certes important d’ajouter à la foule des étoiles fixes que les hommes avaient pu, jusqu’à maintenant, observer à l’oeil nu, d’autres étoiles innombrables, et d’offrir au regard leur spectacle, précédemment caché : leur nombre dépasse de plus de dix fois celui des étoiles anciennement connues [...], les étoiles ne se présentent pas comme limitées par des circonférences de cercle, mais comme des noyaux de lumière qui rayonnent et scintillent dans toutes les directions.

Simplicio : … Je considère que la sphère de la lune d’être aussi lisse et polie comme un miroir, tandis que celle de cette terre ... est très rude et robuste.

Salviati : … Si la lune, ou tout autre corps céleste ont été très lisse et poli, il serait invisible dans la lumière réfléchie ! Le fait que toute la surface de la lune est visible ne peut s’expliquer que par celle-ci ayant une surface grossièrement texturé […]. Presque au centre de la Lune se trouve une cavité plus grande que toute autre et parfaitement circulaire (...) : dans son obscurcissement et dans son illumination, elle présenterait le même aspect que celui de la Terre dans une région comparable à la Bohème, si cette région était de tous côtés entourés de hautes montagnes et disposée en cercle parfait.

Simplicio : « N’est-ce pas Aristote dit qu’en raison de la grande distance, les choses célestes ne peuvent être traités très certainement ?

Salviati : … nous tenons un argument excellent et lumineux pour ôter tout scrupule à ceux qui, tout en acceptant tranquillement la révolution des Planètes autour du Soleil dans le Système copernicien, sont tellement perturbés par le tour que fait la seule Lune autour de la Terre – tandis que ces planètes accomplissent toutes deux une révolution annuelle autour du Soleil –, qu’ils jugent que cette organisation du monde doit être rejetée comme une impossibilité. Maintenant, en effet, nous n’avons plus une seule Planète tournant autour d’une autre pendant que deux parcourent un grand orbe autour du Soleil, mais notre perception nous offre quatre étoiles errantes, tandis que toutes poursuivent ensemble avec Jupiter, en l’espace de douze ans, un grand orbe autour du Soleil.

… »

Galilée - Le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde

La première journée du dialogue

Les origines de l’ouvrage

Travaux de Galilée sur la mécanique du solide

La théorie de Galilée

Qui était Galilée

Dans les années 1620, après la censure de ses thèses, Galilée passe un mois à Rome où il est reçu plusieurs fois par le pape Urbain VIII. Ce dernier lui soumet l’idée de son prochain livre Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, ouvrage qui présenterait de façon impartiale à la fois le système aristotélicien et le système copernicien. Il charge Galilée de l’écrire.

Jusqu’en 1631 Galilée consacre son temps à l’écriture du Dialogo et à tenter de le faire admettre par la censure. L’ouvrage est achevé d’imprimer en février 1632. Les yeux de Galilée commencent à le trahir en mars et avril.

Le 21 février 1632, Galilée, protégé par le pape Urbain VIII et le grand-duc de Toscane Ferdinand II de Médicis, petit-fils de Christine de Lorraine, fait paraître à Florence son dialogue des Massimi sistemi (Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, Dialogue sur les deux grands systèmes du monde), où il raille implicitement le géocentrisme de Ptolémée.

Ce Dialogue est à la fois une révolution et un scandale. Le Dialogue se déroule à Venise sur quatre journées entre trois interlocuteurs : Filippo Salviati, un Florentin partisan de Copernic, Giovan Francesco Sagredo, un Vénitien éclairé mais sans a priori, et Simplicio, un piètre défenseur de la physique aristotélicienne, un personnage dans lequel Urbain VIII se serait (peut-être) reconnu. Mais, lorsqu’on lui reprocha le caractère ostensiblement péjoratif du nom, Galilée répondit qu’il s’agissait de Simplicius de Cilicie.

Le pape lui-même se range donc vite à l’avis des adversaires de Galilée : il lui avait demandé une présentation objective des deux théories, pas un plaidoyer en faveur de Copernic.

Galilée est donc à nouveau convoqué par le Saint-Office, le 1er octobre 1632. Ce qui lui est reproché n’est pas sa thèse elle-même, mais de ne pas respecter une décision de justice - ce qui justifie des sanctions pénales (encore de nos jours). Son livre est en effet ouvertement pro-copernicien, bafouant l’interdit de 1616 (la mise à l’index de ces thèses ne sera levée qu’en 1757). Malade, il ne peut se rendre à Rome qu’en février 1633. Les interrogatoires se poursuivent jusqu’au 21 juin où la menace de torture est évoquée sur ordre du pape ; Galilée cède.

Le 22 juin 1633, au couvent dominicain de Santa-Maria, la sentence est rendue :

« Il est paru à Florence un livre intitulé Dialogue des deux systèmes du monde de Ptolémée et de Copernic dans lequel tu défends l’opinion de Copernic. Par sentence, nous déclarons que toi, Galilée, t’es rendu fort suspect d’hérésie, pour avoir tenu cette fausse doctrine du mouvement de la Terre et repos du Soleil. Conséquemment, avec un cœur sincère, il faut que tu abjures et maudisses devant nous ces erreurs et ces hérésies contraires à l’Église. Et afin que ta grande faute ne demeure impunie, nous ordonnons que ce Dialogue soit interdit par édit public, et que tu sois emprisonné dans les prisons du Saint-office. » Sentence du Saint-office, 22 juin 1633.

Il prononce également la formule d’abjuration que le Saint-Office avait préparée :

« Moi, Galiléo, fils de feu Vincenzio Galilei de Florence, âgé de soixante dix ans, ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j’ai toujours tenu pour vrai, et tiens encore pour vrai, et avec l’aide de Dieu tiendrai pour vrai dans le futur, tout ce que la Sainte Église Catholique et Apostolique affirme, présente et enseigne. Cependant, alors que j’avais été condamné par injonction du Saint Office d’abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n’est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit ; et après avoir été averti que cette doctrine n’est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j’ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière ; ce pour quoi j’ai été tenu pour hautement suspect d’hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n’est pas le centre, et se meut. [...] »

Galilée

Et si on parlait maintenant de Giordano Bruno ?

Messages

  • Un extrait du dialogue :

    « …

    Salviati : Moi, je me demande si le Signor Simplicio n’a pas quelque peu altéré le sens des textes d’Aristote et des autres philosophes, lesquels disent que le ciel doit être tenu pour inaltérable et immuable […]

  • Ce que Galilée rapporta surtout de son dernier voyage à Rome, c’est la conviction, cette fois définitive, qu’il ne parviendrait pas à faire réformer la décision qui avait théologiquement condamné le système de Copernic. Mais la faveur dont il avait été personnellement l’objet, et les dispositions qu’il avait cru reconnaître, lui firent espérer quelque tolérance pour la discussion purement scientifique de la question, à la condition de ne pas heurter de front
    le jugement de l’Église.

    C’est dans cet espoir qu’il se décida sans doute à donner au grand ouvrage qu’il préparait depuis si longtemps, la forme d’un dialogue et le caractère d’une confrontation des deux systèmes qui se partageaient le monde savant. Il ne doutait pas que de l’exposition complète des deux systèmes et de la supériorité des raisons qui pouvaient être invoquées en faveur de celui de Copernic, ne dût sortir peu à peu pour tous la démonstration de la vérité.

    Ayant terminé son œuvre en 1630, il se rendit à Rome pour solliciter l’autorisation de la publier.

  • On a accusé Galilée d’avoir en quelque sorte surpris la bonne foi des examinateurs de son livre, et d’avoir eu recours à des détours et à des subterfuges pour obtenir l’autorisation de le publier ; reproduisant ainsi, sous une forme atténuée, l’imputation qui lui a été faite dans la sentence inquisitoriale, d’avoir extorqué cette autorisation par artifice et par ruse.
    L’incrimination de ses juges était motivée sur ce qu’il n’avait pas fait connaître, en demandant cette autorisation, la défense qui lui avait été signifiée de soutenir d’une manière quelconque l’opinion condamnée par l’Église.

    Sans doute, Galilée mit beaucoup d’habileté dans la conduite de cette délicate et difiicile afiaire. Mais son principal artifice, qui consistait à avoir trouvé dans la forme même donnée à son œuvre, le moyen de soutenir par toutes ses preuves la vérité du système
    de Copernic, sans se prononcer ouvertement et positivement en sa faveur, n’avait rien que de très légitime, et lui était d’ailleurs rigoureusement imposé par la situation. Il faHait recourir à cet artifice garder le silence. II appartenait au maître du sacré palais de délivrer la permis d’imprimer. Le poste était occupé par un ancien disciple de Galilée, Niccolo Riccardi, ce père prodige qui dénouait si facilement les difficultés astronomiques par l’intervention des anges,

    Riccardi examina le manuscrit et exigea, avant d’en autoriser l’impression, que la doctrine de Copernic qui y était exposée d’une manière absolue avec les arguments pour et contre, fût explicitement ramenée au caractère de simple hypothèse mathématique au moyen d’un exorde et d’une péroraison. La révision du manuscrit fut confiée au père Raphaël Visconti,
    collègue de Riccardi et professeur de mathématiques.
    Non content de ces précautions, Riccardi voulait encore revoir lui -même le manuscrit ; sur les instances de Galilée, il consentit à revoiries feuilles à mesure qu’elles seraient imprimées, et il rendit le manuscrit revêtu de son approbation .

    La mauvaise saison approchait. Galilée, qui en redoutait l’influence sur sa santé, retourna à Florence.

    Il se proposait, après avoir complété la dédicace et l’index, de renvoyer l’ouvrage à Rome pour l’y faire imprimer sous la surveillance du prince Cesi. Mais ce projet fut déconcerté par la mort qui frappa prématurément, en août 1630, cet éminent personnage, le plus solide et le plus dévoué de ses protecteurs.

    Les ravages d’une maladie contagieuse en Toscane avaient rendu difficiles les communications entre Florence et Rome. Galilée se décida à faire imprimer son
    Dialogue à Florence. Riccardi insista d’abord pour que le manuscrit fût de nouveau soumis à son examen ; puis il se contenta d’en revoir le commencement et la fin.

    En publiant son Dialogue, Galilée savait qu’il s’exposait à la contradiction la plus vive et aux plus violentes attaques ; il était prêt et décidé à la lutte scientifique mais il ne croyait pas courir le danger des censures, ecclésiastiques, et il était loin de prévoir une accusation, surtout une condamnation.

  • Galilée, quoiqu’il ne se doutât point de la surveillance rigoureuse dont il était l’objet de la part de l’inquisition, soupçonnait vaguement l’approche d’un péril. Pour le conjurer, il prit le parti de retourner à Rome en 1615 et de plaider lui-même sa cause là où il lui importait le plus de la gagner. On a quelquefois prétendu qu’il avait été mandé à la barre du saint-office ; ceux qui soutiennent cette opinion se trompent de date, ce ne fut que beaucoup plus tard, au commencement de son second procès, qu’on lui intima l’ordre de se rendre à Rome. Cette fois il s’y rendait volontairement, non plus avec la confiance intrépide du premier voyage, mais avec l’espoir très vif encore de désarmer ses adversaires par la netteté de ses explications. Peut-être comptait-il autant pour les convaincre sur la grâce [651] piquante de son esprit et sur la séduction personnelle qu’il exerçait, partout autour de lui, que sur la force de ses arguments.

    Il avait d’ailleurs préparé le terrain avec plus de précautions encore qu’en 1611, réchauffé par des lettres pressantes le zèle de ses amis, et obtenu pour la seconde fois toutes les marques extérieures de la protection officielle du grand-duc de Toscane. Comme il l’avait déjà fait, il descendit au palais de l’ambassadeur, à la villa de la Trinité-des-Monts, où se trouve aujourd’hui l’Académie de France, et le lendemain de son arrivée il se mit en campagne. Explications détaillées devant de nombreux auditeurs, argumentations vives et fortes par lesquelles il faisait toucher du doigt l’impuissance de ses contradicteurs, visites multipliées chez les plus grands personnages, petits écrits où il démontrait la vérité du système de Copernic, il m’épargna rien pour déterminer en sa faveur un de ses grands courants d’opinion auxquels les juges eux-mêmes ne peuvent résister.

  • En examinant les lettres sur les taches du soleil, ils y avaient découvert deux propositions condamnables ; le 24 février 1616, ils déclaraient à l’unanimité qu’on ne pouvait prétendre sans absurdité et sans hérésie que le soleil est immobile et que la terre tourne. Aussitôt le souverain pontife ordonna au cardinal Bellarmin de faire venir Galilée et de l’engager à ne plus soutenir une opinion condamnée par l’église. « S’il refuse d’obéir, disait la lettre pontificale, le père commissaire, en présence d’un notaire et de témoins, devra lui enjoindre de s’abstenir absolument d’enseigner cette doctrine et cette opinion, de la défendre ou même d’en parler ; s’il ne se soumet pas, il sera mis en prison. » En effet, le 26 février 1616, le cardinal Bellarmin, en présence du commissaire-général du saint-office et de deux témoins, invita Galilée à renoncer aux deux propositions condamnées. Après Bellarmin, le commissaire-général lui intima de nouveau, au nom du pape et de toute la congrégation du saint-office, l’ordre formel de ne plus soutenir, enseigner et défendre cette opinion, soit par écrit, soit de vive voix, ou de quelque manière que ce fût ; s’il y manquait, il serait poursuivi par le saint-office.

  • Une fois Galilée réduit au silence par l’acte de soumission auquel il venait de se résigner, le but de l’inquisition était atteint. Aucune rigueur inutile ne suivit la première procédure. Pourvu que le condamné ne parlât plus du mouvement de la terre, la cour de Rome ne demandait pas mieux que de ménager un grand esprit un instant fourvoyé, mais dont le génie et la gloire scientifique demeuraient intacts. À la suite du procès, Galilée resta à Rome trois mois encore et fut reçu avec bienveillance par le souverain pontife. Le bruit s’étant même répandu qu’il avait été puni par le saint-office, obligé de se rétracter et de faire pénitence, il obtint du cardinal Bellarmin l’attestation du contraire. On s’est borné, disait le cardinal, à lui interdire de défendre et de soutenir le système de Copernic. À quoi eût-il servi de faire déchoir Galilée du rang élevé qu’il occupait dans l’opinion du monde ? Il suffisait aux projets de ses juges de lui fermer la bouche.

  • Deuxième journée de discussions

    En faveur de la rotation de la terre sur elle-même plutôt que la rotation de la sphère céleste :

    Salviati

    Il est donc manifeste que le mouvement commun à plusieurs mobiles est sans effet et comme nul quant à la relation de ces mobiles entre eux, puisque entre eux rien ne change : le mouvement ne s’opère que sur la relation de ces mobiles à d’autres choses qui n’ont choses qui n’ont pas ce mouvement et au milieu desquelles ils changent de situation respective.

    Or, nous avons divisé l’univers en deux parties, l’une étant nécessairement mobile, l’autre immobile ; pour tout ce qui peut dépendre de ce mouvement général, faire bouger la Terre revient au même que faire bouger tout le reste du monde, puisque ce mouvement n’agit que sur la relation entre les corps célestes et la Terre et que seule cette relation change. Or si le seul mouvement de la Terre, tout le reste de l’univers étant au repos, suffit pour arriver exactement au même résultat qu’un mouvement commun à tout l’univers, la Terre étant qu repos, qui voudra croire que la nature (tous s’accordent à penser qu’elle ne met pas en œuvre beaucoup de moyens quand elle peut se contenter de peu) ait choisi de mouvoir à une vitesse inconcevable un nombre immense de très grands corps, pour produire un résultat auquel suffirait le mouvement modéré d’un seul corps tournant autour de son propre centre ? (…)

    Ajoutons une deuxième difficulté, encore plus grande : si on attribue au ciel ce grand mouvement, il doit de toute nécessité aller en sens contraire des mouvements particuliers de tous les orbes des planètes ; or chacun d’eux – sur ce point, il n’est pas de controverse possible – a un mouvement propre d’ouest en est, fort paisible et modéré ; le ciel doit donc aller en sens inverse, d’est en ouest, en un mouvement diurne très rapide ; si, au lieu de cela, on fait se mouvoir la Terre sur elle-même, on supprime la contrariété des mouvements, et il suffit du mouvement d’ouest en est pour être en accord avec toutes les apparences et y satisfaire complètement.

    Simplicio

    Peu importe la contrariété des mouvements, puisque Aristote démontre que les mouvements circulaires ne sont pas contraires entre eux et qu’on ne peut déclarer véritable leur contrariété. (…)

    Salviati

    En ce qui me concerne, je sais que dans les faits, il est bien plus simple et naturel de pouvoir sauver le tout avec un seul mouvement qu’avec deux, disons opposés, si vous ne voulez pas dire contraires ; je ne veux pas vous laisser penser qu’il est impossible d’introduire deux mouvements opposés, pas plus que je ne prétends démontrer la nécessité de ce que j’avance, j’y vois seulement une probabilité plus grande.

    On arrive à une troisième invraisemblance avec le désordre très disproportionné qu’on introduit dans l’ordonnance assurée des corps célestes, dont la rotation d’ensemble est indubitable et absolument certaine. Selon cette ordonnance, plus un orbe est grand, plus il met de temps pour accomplir sa révolution, il en met moins s’il est plus petit… Cet accord très harmonieux ne sera pas altéré si c’est le globe terrestre qui se meut sur lui-même en vingt-quatre heures ; mais, si on veut maintenir la Terre immobile, quand on passe de la période très brève de la Lune aux suivantes, de plus en plus longues, jusqu’à celle de Mars qui est de deux ans, puis à celle de la sphère plus grande de Jupiter qui est de douze ans, puis à la suivante, plus grande encore, de Saturne dont la période est de trente ans, il faut en arriver à une autre sphère incomparablement plus grande et lui faire accomplir une révolution complète en vingt-quatre heures !

    (…)

    Et on réussit ainsi à échapper à une quatrième difficulté, qu’on ne peut éviter si c’est la sphère étoilée qu’on rend mobile ; je veux parler de l’énorme disparité entre les mouvements des étoiles ; suivant leur plus ou moins grande proximité des pôles, les unes doivent se mouvoir extrêmement vite sur des cercles immenses, les autres très lentement sur de tout petits cercles. (…)

    Et non seulement il y aura de grandes variations dans la taille des cercles, et donc dans la vitesse des mouvements de ces étoiles selon les cercles et les mouvements des unes et des autres, mais encore (et c’est la cinquième difficulté) les mêmes étoiles verront varier leurs cercles et leurs vitesses : celles qui, il y a deux mille ans, étaient sur l’équateur, et dont le mouvement décrivait les plus grands cercles, s’en trouvent en effet aujourd’hui éloignées de plusieurs degrés ; leur mouvement a donc dû ralentir et décrire des cercles plus petits. (…)

    L’invraisemblance s’accroît (c’est la sixième difficulté) quand, poussant le raisonnement plus à fond, on en arrive à ne plus pouvoir comprendre ce que peut bien être la solidité de cette sphère très vaste : tant d’étoiles sont si solidement fixées dans sa profondeur que, sans changer de situation entre elles, elles accomplissent toutes ensemble leur tour malgré la grande différence de leurs mouvements circulaires. (…)

    Et finalement (c’est la septième objection), si nous attribuons la rotation diurne au ciel le plus haut, il faut donner à cette rotation une force et une puissance capables d’entraîner avec elle une multitude innombrable des étoiles fixes, qui toutes sont d’immenses corps bien plus grands que la Terre (…)

  • Une émission passionnante : sur Galilée.

    Jean Pierre Luminet, le mathématicien de l’Univers Chiffonné, parle de Galilée. Une émission utile, une narration passionnante.

    Pourtant, sont évacués d’autres noms au moins aussi impotants.

    Giordano Bruno est le grand absent du propos du mathématicien... Et Copernic n’est presque que mentionné.... ce qui est mentionné, c’est l’aspect technique, c’est l’interdiction des écrits de Galilée, mais beaucoup de choses sont passées sous silence : pourquoi Galilée met-il si longtemps à "devenir copernicien" ? comme le dit Luminet ? Luminet ne nous dit jamais en quoi consistent les idées de Copernic, et donc il faut lui faire confiance sur le prétendu copernicianisme de Galilée, fort tardif, alors que Kepler, théoricien et mathématicien, loin du bricolage et de l’expérimentateur Galilée, lui est présenté comme copernicien que personne ne comprend et ça serait pour cela que Kepler ne serait pas inquiété et même autorisé à présenter ses théories et ses idées.

    Ces penseurs ont des pensées différentes, mais tout cela est bien peu expliqué : à part pour parler de leur "génie novateur" : le grand concept vide...

    Bien sûr le rôle de l’Église n’est absolument pas explicité : on ne comprend pas pourquoi le concile de Trente, pourquoi peu à peu l’Église romaine va cantonner Galilée. La révolution monte, et l’Église a besoin de réprimer et d’empêcher de s’exprimer des idées neuves. La réaction monte : or, quand les idées réactionnaires montent, c’est que les idées révolutionnaires montent.
    C’est pourquoi expliquer les vrais enjeux sociaux et politiques des théories scientifiques n’est pas le propos, et ne peut être le propos d’une telle émission.
    Pourtant, cela ne répond pas aux questions fondamentales : que représentaient les idées de Copernic, de Kepler, de Galilée et de Bruno. L’émission ni le mathématiciens ne pose la question, et donc il n’y répondra ni sur les ondes ni dans ses livres.

    Pourtant, elle reste entière, puisque les idées de ces penseurs ne sont pas connues...

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