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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

vendredi 19 avril 2013, par Robert Paris

Quand les postes d’AS s’évaporent

La direction, après avoir rendu des postes et fait croire qu’elle ne pouvait pas embaucher, a trouvé une nouvelle stratégie : faire fonctionner un secteur ou un service carrément sans aide soignant ou avec un seul aide soignant sur les deux prévus, par exemple le week-end en Rhumato. Comme si les patients guérissaient, comme par miracle, le vendredi soir. Dans d’autres services, certains cadres préfèrent jouer les aveugles et faire mine de ne pas avoir vu qu’il manquait un aide soignant sur le planning. Ainsi, la charge de travail repose sur le personnel en place, déjà épuisé. A tirer sur l’élastique, il va finir par casse et revenir à la figure des organisateurs en chef de la dégradation des conditions de travail !

Les chasseurs de prime

La prime semestrielle est menacée. Pour celle de décembre dernier, la direction avait fait machine arrière après la mobilisation du personnel. Elle vient maintenant d’instaurer un « nouveau mode de calcul » qui vise à niveler vers le bas les primes du groupe hospitalier, ce qui en diminue le montant pour un grand nombre. Avec notre paie de juin, on entend bien toucher notre prime comme à l’accoutumée ainsi que toutes les prochaines. Notre prime n’est pas négociable, qu’on se le dise.

Le CET nouveau est arrivé

Nous avons reçu, avec notre fiche de paie, la lettre explicative du CET nouvelle version. Depuis janvier, le CET ouvert avant 2013 est appelé « CET historique ». L’APHP en profite pour changer les règles à son profit. Il faudrait que les agents fassent un choix avant juin 2013 en ce qui concerne leurs jours placés sur le CET. A défaut, ils se verraient imposer la transformation de vingt de leurs jours en points RAFP (retraite additionnelle de la fonction publique) ou alors ces jours leur seraient payés. Et à quel prix ! Par exemple, la catégorie B serait payée 73€ net. Pas folle la guêpe ! Elle ne paie pas cher la journée ! Elle ne tient pas compte de l’échelon. Après nous avoir épuisé à attendre nos RTT sans pouvoir les prendre, on risque d’attendre la retraite sans voir le bénéfice de ces points !

Vite fait, mal fait

Le service de chirurgie thoracique de l’Hôtel-Dieu doit arriver sur Cochin qui accueille ses premiers patients, mais rien n’est prêt. Les réserves de matériel sont installées au fond du service, obligeant les personnels à effectuer des pas nombreux et inutiles, leur faisant perdre temps et énergie. La réserve de pharmacie d’un autre service (chirurgie orthopédique) est installée dans leurs locaux, obligeant encore une fois les personnels à faire des allers-retours d’un étage à l’autre. Mais on sait bien pourquoi une telle précipitation : il faut se dépêcher de fermer l’Hôtel-Dieu pour répondre aux cahiers des charges des fermetures et au plan d’économies de l’APHP.

On n’est pas couchés !

La nouvelle invention de l’APHP : faire un « hôpital debout », c’est-à-dire où il n’y aura plus de malades à coucher dans des lits ! Eh non, ce n’est pas un poisson d’avril à retardement mais bien un Hôtel-Dieu retardataire en matière de soins aux malades. Les 40.000 passages d’urgence par an qui passent à l’Hôtel-Dieu et attendent désespérément sur un brancard un lit dans un service n’en croient pas leurs oreilles !

Tout un art

Le 4 avril, les syndicats appelaient à une journée de manifestations. Eh oui, avec l’arrivée du printemps, le retour des journées de promenades syndicales. Un jour de manifestation tous les mois pour faire croire qu’on s’oppose à la politique du gouvernement alors que ces syndicats sont en bonnes relations avec patronat et gouvernement. Faire semblant, c’est tout un art dans lequel les délégués syndicaux centraux excellent toujours plus d’années en années. Si on décide de se mettre sérieusement en colère, il conviendra de l’organiser nous-mêmes…

Un aveu de…
non-reconnaissance de responsabilité

A la maternité Port Royal, suite au décès d’un enfant in utero et à la mobilisation des personnels, la direction a lâché deux postes supplémentaires aux urgences de la maternité (soit six personnes pour assurer les roulements). C’est un bel aveu de responsabilité de la direction et de reconnaissance que le manque de personnel est bel et bien à l’origine du drame. Pourtant, la commission d’enquête blanchit la responsabilité de la direction et de l’APHP !

Le cas-uzac…

Vous connaissez un spécialiste en chirurgie thoracique du secteur public qui s’est fait passer pour spécialiste de l’implant en cuir chevelu du secteur privé, qui a touché illégalement comme médecin des sommes colossales des labos pharmaceutiques pour cautionner des médicaments ou matériels de soins qui ne le méritaient nullement. L’affaire Cahuzac, présentée comme une simple question de non paiement d’impôts, cache donc une véritable affaire de perception de revenus illicites en tant que médecin où il a donné sa caution aux labos pour des produits indûment catalogués comme favorables à la santé, y compris quand il était conseiller technique chargé du médicament au cabinet Claude Evin, alors ministre de la santé… des trusts pharmaceutiques !


C’est le gouvernement de gauche qui mène l’attaque antisociale la pire…

C’est finalement le gouvernement de gauche qui se sera chargé de mener la pire attaque antisociale que l’on ait connu en France, de détruire l’emploi non précaire, de flexibiliser, de détruire le CDI, les services publics et les retraite. Et la gauche de la gauche syndicale et politique, qui l’a fait élire, prétendant que l’essentiel était de « battre Sarkozy », accompagne le mouvement en grommelant et en manifestant… Pas question pour cette dernière de reconnaître qu’elle a menti en disant qu’il fallait absolument battre Sarkozy. Les échecs du mouvement des retraites, des échecs des luttes contre les licenciements et de la casse des droits sociaux et services publics n’étaient pas dus au fait que la droite gouverne mais à celui que les travailleurs laissent d’autre qu’eux diriger leurs luttes et diriger leur politique.

L’attaque anti-sociale de la gauche au pouvoir se poursuit et redouble même : suppressions d’emplois publics, crédits d’impôts aux patrons, jeunes embauchés gratuitement pour les patrons sur fonds d’Etat, nouvelle attaque sur les retraites qui se profile, attaque sur les allocations chômage, réforme ferroviaire, réforme hospitalière avec mise en faillite de ceux-ci, restrictions sur l’université avec mise en faillite progressive, les plans gouvernementaux sont multiples et tous plus antisociaux les uns que les autres.

Et surtout le gouvernement accompagne très efficacement les suppressions d’emplois des patrons du privé en encadrant la lutte, en la limitant, en mettant sous sa coupe, par négociations permanentes, les centrales syndicales, au niveau national comme au niveau des trusts. En prétendant que les attaques patronales se passent sans réaction des salariés accusés d’être violents et de vouloir l’affrontement !!!

Le gouvernement s’est bien gardé de mener toutes ces attaques en même temps. Il a imposé aux patrons du privé d’étaler leurs licenciements. La lutte des Peugeot a ainsi été isolée. Il s’agit de démontrer aux salariés de tout les pays et de tous les secteurs que lutter ne sert à rien, qu’on ne combat pas par la lutte sociale les suppressions d’emplois. Quand on aura mis à genoux les Peugeot, on pourra en faire autant des Renault. En attendant, Ghosn, PDG de Renault se contente de « seulement » 8250 suppressions d’emplois… sans officiellement de licenciement ni de fermeture. Avec, en plus, un chantage à la fermeture si les salariés de Renault n’acceptent pas des salaires bloqués, de mutations de sites et bien d’autres sacrifices comme des charges de travail aggravées.

La banque Dexia a volé les hôpitaux publics (comme les collectivités locales) et l’Etat sauve Dexia et organise l’austérité des hôpitaux publics comme des collectivités locales ! Résultat : des diminutions de moyens et d’effectifs massifs dans l’hôpital public...

Plan de soutien pour les banques, plan de rigueur pour l’hôpital, voilà une des marques de la politique gouvernementale ! Quand le gouvernement trouve des trous financiers dans les banques, dans les trusts, il sort son chéquier et quand il crée lui-même des trous dans la gestion des hôpitaux, il les met à la portion congrue ! On avait connu la rigueur à l’hôpital public et la faveur donnée au privé. Mais cette politique est en train de prendre un tour bien plus agressif que sous la droite !!

L’Etat est en faillite mais fait cadeau d’impôts aux patrons ! L’Etat est en faillite mais donne de l’argent aux trusts et aux banques ! L’Etat est en faillite mais il lance des guerres aux quatre coins du monde comme le Mali, le Niger, la Centrafrique ou la Syrie !

Certes, les syndicats et la gauche de la gauche protestent mais ils jouent le jeu… Les syndicats participent aux négociations, même la CGT et FO le font. Qu’ils ne signent pas ne les empêche pas de créditer ces négociations par leur présence alors qu’ils savent bien, au niveau national comme à celui de trusts comme Renault ou PSA ou du public, à quelle sauce on prétend les manger ou plutôt manger la classe ouvrière…

La meilleure preuve de la totale inefficacité des syndicats et de la gauche de la gauche, c’est qu’au début patronat et gouvernement étaient relativement inquiets des réactions ouvrières et qu’au fur et à mesure des réactions syndicales, ils prennent de l’assurance et l’offensive antisociale prend de l’ampleur. Ils ne craignent plus maintenant d’annoncer qu’ils vont s’en prendre à l’âge de la retraite, aux pensions, aux cotisations, aux allocations chômage, etc…

La raison en est que les syndicats et la gauche de la gauche sont liés au système, ne veulent pas le frapper, ni même le menacer vraiment dans ses fondements. Ils sont incapables d’exprimer les aspirations populaires en termes de classe, en des termes qui soient insupportables aux classes dirigeantes et qui les fassent devenir craintives. Ils sont donc incapables de faire changer la peur de camp… Nous, salariés, restons encore capables de le faire à condition de nous organiser pour cela !

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