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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

mercredi 1er mai 2013, par Robert Paris

CET = Compte Embrouille Tromperie

Le nombre de jours cumulés sur les CET explosent à cause du refus des cadres de nous les donner quand on les leur demande. Plutôt que d’embaucher du personnel, l’APHP trouve comme solution la liquidation de nos jours. De ce fait, elle crée une nouvelle version du CET, en plus de l’ancienne appelée « historique », et qui est appelée « pérenne ». les cadres nous demandent maintenant de signer un formulaire CET, une façon de nous imposer l’ouverture alors que, jusque là, ce n’était pas obligatoire. Si la direction ne veut pas embaucher pour nous permettre de prendre nos jours, on ne voit pas pourquoi c’est nous qui devrions en faire les frais : faisons en sorte que nos jours soient posés en temps et en heure !

La saison des congés sans … congés !

Les premiers mois de l’année, les cadres nous posent des jours à prendre rapidement, comme si elles nous faisaient un cadeau. Comme ça, arrivés aux beaux jours,… on n’a plus de jours et elles ont moins de mal à gérer les absences durant les vacances. C’est ce qu’elles appellent de la gestion prévisionnelle. Pour nous, cela signifie que c’est en hiver qu’on va bronzer à la maison et qu’avec le beau temps, on viendra bronzer dans la chaleur et la moiteur des services.

Certification, vous avez dit certification

Si on ne le sait pas encore, on ne le saura jamais : il n’y a que pour l’expertise que vit l’hôpital. Jamais autant de mouvements dans les couloirs et les services. Jamais autant de précautions pour que tout soit en règle, pour que chacun sache ce qu’il doit dire et faire s’il tombe sur les experts. C’est le mauvais élève qui ne fait pas ses devoirs toute l’année et se rattrape à la dernière minute en essayant d’en mettre plein la vue de l’examinateur. Le bachotage de la direction nous fait bien rigoler…
Si ces messieurs les experts mandatés par l’HAS (Haute Autorité de la Santé) croient au père Noël, qui jette de la poudre aux yeux et distribue des cadeaux, c’est qu’ils le veulent bien. S’ils distribuent des accréditations alors que rien ne fonctionne correctement, c’est parce qu’ils sont dans la même politique que la direction de l’APHP, celle des économies sur la santé et sur le travail des personnels, comme sur le matériel, comme l’indique d’ailleurs le manuel de la certification : management stratégique, des ressources, etc… Alors nous ne sommes pas dupes du bal des hypocrites.

Partenariat public-privé

A la Pitié-Salpétrière, un nouveau bâtiment certifié de Haute Qualité Environnementale (HQE) est en train d’être construit. Bouygues va le bâtir, le financer et détenir pendant 28 ans ce bâtiment qui accueillera le pôle endocrino-nutrition-diabétologie. En fait, pendant 28 ans, l’AP va payer un loyer au secteur privé pour pouvoir utiliser et travailler dans ce bâtiment. A charge pour le personnel de rentabiliser au max cet investissement (plus d’activité, économies de personnel, de matériel…). C’est le bâtiment au détriment de la Santé !

Ce n’est pas juste de la solidarité : c’est la même lutte

Une rencontre était organisée la semaine dernière à Tenon avec des ouvriers de PSA-Aulnay et une quête pour aider les grévistes. L’idée d’une rencontre est très juste, mais plus que pour simplement aider la caisse de grève, ce qui aurait été un objectif utile et intéressant aurait été que ces délégations d’ouvriers en lutte dans toutes les usines et entreprises aient eu lieu dès le début de l’attaque des patrons pour organiser la riposte en créant des formes d’organisation nouvelles interprofessionnelles. Les différentes centrales n’ont pas fait ce choix et ne nous ont jamais réunis que pour une promenade dans les rues de temps en temps. A l’avenir, ne comptons pas sur elles pour organiser ensemble les travailleurs de toutes les entreprises et comptons sur nous-mêmes pour nous contacter, nous organiser et préparer la riposte.

C’est le salaire qui prime

Les réformes de la prime sont particulièrement incompréhensibles et révoltantes. Cela ne fait que souligner que la prime doit être intégrée au salaire et que, sinon, elle est remettable en cause et sert à nous diviser. La direction prétexte au contraire que c’est pour plus de justice et d’égalité entre les personnels. L’égalité, d’accord ! Entre nos primes et celles de la direction.

Le temps des loisirs

La direction avait décidé vite fait, mal fait, la fermeture du centre de loisirs de l’hôpital Tenon, prétextant la réforme des rythmes scolaires qui aura lieu sur paris l’année prochaine avec école le mercredi matin alors que toutes les écoles de banlieue ont repoussé la réforme. Il y a quelques années, ils avaient déjà essayé de fermer celui d’Henri Mondor et de Saint Antoine. La mobilisation du personnel avait alors permis leur maintien. Une fois encore, la direction a reculé mais la lutte doit se maintenir.

Les urgences vont continuer à urger

Pour tenter de désengorger les urgences, la ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé vendredi un dispositif. Les naïfs auraient pu penser qu’elle allait augmenter le personnel travaillant aux urgences et les lits d’urgence. Pas du tout ! Elle crée quelques postes de gestionnaires. Pour elle, « le problème des urgences, c’est surtout des questions d’organisation ».Révoltant ! Et si on se révoltait vraiment…


L’opération « main propres » du gouvernement pour cacher les vrais scandales des classes dirigeantes

Le dévoilement des patrimoines des ministres a fait causer sur quelques fortunes des ministres, sans permettre d’y voir clair sur le véritable scandale Cahuzac et sur son ampleur, bien au-delà du cas personnel de ce ministre. En effet, ce n’est pas pour cacher ses revenus au fisc que Cahuzac planquait son fric à l’étranger mais parce que cet argent provenait des labos pharmaceutiques, alors que la loi interdit à un médecin dans l’exercice de sa fonction de recevoir de l’argent de ces trusts.

Qu’un médecin ayant participé à des arbitrages concernant des médicaments, ayant signé des certifications de produits pharmaceutiques pour la sécurité sociale, conseiller pour le médicament au ministère de la santé sous Evin-Rocard, ait pu recevoir des sommes considérables par le biais d’une société privée de conseil des trusts pharmaceutiques, c’est bien autre chose qu’une petite dissimulation de fortune au fisc ! Qu’on s’aperçoive ensuite qu’après un diplôme en chirurgie générale, il se prétende à la fois chirurgien spécialiste de la cage thoracique, spécialiste en chirurgie cardiaque dans l’hôpital public, renonce à faire état de sa qualification de chirurgien (pourquoi ?) puis se dise spécialiste en chirurgie esthétique (implants capillaires) dans le privé, alors que l’Ordre des médecins a refusé son inscription comme chirurgien esthétique, plastique et dermatologique (un peu trop de spécialités pour un seul homme !) et dirigeant d’un cabinet de conseil de l’industrie pharmaceutique, a été inscrit comme généraliste secteur un (tarif conventionné, sans dépassement d’honoraires) à la sécu, qu’il soit cependant considéré comme une référence médicale par la Sécu et par le Ministère de la Santé, en voilà un autre ! Mais que de faux médicaments (ou dangereux) soient mis en circulation, administrés aux malades et remboursés pas la sécu du fait de ses avis soi-disant avertis avant d’être retirés de la circulation, c’est autrement grave. Et ce scandale-là ne concerne pas que Cahuzac, aussi menteur et aussi voleur soit-il ! C’est tous les ministères, tous les organismes médicaux et sociaux qui sont arrosés par les méthodes corruptrices des labos pharmaceutiques qui achètent médecins, pharmaciens, vétérinaires, directions hospitalières et pas seulement gouvernants et politiciens. Et, pire, une fois ce scandale dévoilé, les trusts pharmaceutiques ne sont ni poursuivis, ni même désignés du doigt par les média, les partis et les gouvernants !!! Et ce scandale continue bien tranquillement…

En faisant semblant de se dévoiler lui-même par la publication de patrimoine des ministres, le gouvernement Hollande-Ayraut ne fait que couvrir les corrupteurs qui sont les trusts capitalistes. Et son opération mains blanches des hommes politiques n’empêchera pas du tout les trusts pharmaceutiques de continuer à ponctionner la santé publique. Comme la cape sert au torero à détourner l’attention du taureau vers un leurre, le gouvernement sert de leurre au mécontentement populaire. La classe politique sert de couverture à la classe dirigeante qui est capitaliste et possède en patrimoine non des millions mais des milliards….

Si les opposants politiques, de droite et d’extrême droite, qui connaissaient les détournements de Cahuzac ne les ont pas dénoncés alors qu’ils hurlent contre le gouvernement de gauche tant qu’ils peuvent sur tous les thèmes sauf les plans sociaux, c’est qu’ils sont entièrement d’accord pour couvrir eux aussi les sales méthodes des trusts et le détournement de fond fondamental, celui du grand capital privé de toutes les richesses de la société. Dénoncer les méthodes clandestines de lobbys des trusts du Bâtiment, du Nucléaire, de l’Automobile, de la Banque comme du Médicament ou du Matériel médical, ce n’est pas les politiciens d’aucun bord qui le feront… Même les verts, même le PCF, même Mélenchon, tous ceux qui postulent à participer au gouvernement de la bourgeoisie se gardent bien de cracher dans la soupe !

Les travailleurs et les milieux populaires ne peuvent compter, pour savoir la vérité et pour faire cesser de tels scandales en s’attaquant à leurs vrais ennemis, que sur leur propre organisation en tant que classe et pas sur les politiciens bourgeois d’aucun bord politique les élections bourgeoises et sur les institutions mises en place par cette seule classe exploiteuse. Ce n’est pas un Cahuzac qu’il faut écarter du pouvoir, c’est toute la classe capitaliste ! Et quiconque est contre l’organisation politique collective des travailleurs, indépendante de toutes les institutions bourgeoises, de l’Etat, des centrales syndicales et des classes dirigeantes, qu’il soit dirigeant politique, syndical ou associatif, aussi dures soient ses paroles contre certaines injustices ou certains crimes de la société actuelle, n’est pas de notre bord et nous empêche de faire cesser le vrai scandale.

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