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La Voix des Travailleurs sans-papiers

vendredi 10 mai 2013, par Robert Paris

La Voix des Travailleurs sans-papiers

Il est encore plus vert…

Un ministre vert a refusé de monter dans un avion pour Bamako parce qu’un sans-papier malien expulsé par la France s’y trouvait. Il accepte par contre de faire partie du gouvernement qui l’expulse et refuse des papiers aux travailleurs immigrés. Il accepte aussi de cautionner la guerre que mène la France au Mali et c’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il se rendait dans la capitale du Mali. Vert mais vert armée, donc.

La faute des Roms…

Les camps de Roms sont plus que jamais démantelés et même se retrouvent tout à fait par hasard de multiples fois incendiés, plusieurs dans la même semaine, sans que la police y trouve quoique ce soit à redire. Valls ne manque pas une occasion pour se montrer à la tête de ceux qui présentent les Roms comme les boucs émissaires de tous les problèmes. Il les traite publiquement et médiatiquement d’ « incapables de s’intégrer »… Il dit qu’ « ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution ». Si on l’écoutait, on finirait par croire que ce sont les Roms qui licencient à PSA et à Goodyear et que c’est à cause d’eux qu’on casse le code du travail pour le contrat CDI et que demain on va casser à nouveau les retraites… Le Parti socialiste quand il était d’opposition fustigeait la politique de Sarkozy contre les Roms qui était beaucoup moins violente et générale. Martine Aubry dénonçait Sarkozy : « Nous ne laisserons pas stigmatiser les étrangers, pas plus que les Français issus de l’immigration ou les gens du voyage. » Moscovici la jugeait « inacceptable » et le PS déclarait que cela « menait à une société de la haine ». Maintenant le PS fait silence alors que c’est plus vrai que jamais.


Le tout répressif de plus belle

Des militants des réseaux de défense des sans-papiers arrêtés et accusés de diffamation contre les forces de l’ordre, des militants sans-papiers, arrêtés, matraqués, gazés, la police de Valls est un cran plus violente que la police de Guéant. Loin de s’en cacher, Valls s’en glorifie, commençant à se tresser une réputation pour préparer son avenir politique. Il n’y a pas que Sarkozy qui se soit fait une carrière politique en tapant sur les immigrés, les banlieues et les sans-papiers, la gauche a aussi ses démagogues d’extrême droite…

Les nouveaux quotas de Valls

La gauche hollandaise prétendait en finir avec la politique des quota d’immigration de la droite sarkozyste. Mais Valls a seulement modifié l’emballage, annonçant qu’il ne régulariserait pas plus de 30.000 sans-papiers par an. Tant pis si les conernés ont travaillé et résidé sans discontinuer en France. Les préfectures ont ordre de limiter les régularisations. Valls s’est même surpassé en agissant ainsi puisqu’il atteint le record de 36.800 expulsés contre 24.000 en 2006 sous la droite ! Et maintenant, les préfets sont appelés à ne plus compter les « départs volontaires » comme des expulsions pour minimiser la politique de déguerpissements d’immigrés de Valls…

Valls brode

Dans les inventions de Valls en matière d’immigration, il y a la régularisation provisoire. Le régularisé doit montrer dans les mois qui suivent qu’il a obtenu un CDI faute de quoi il perd le bénéfice de la régularisation ! Or, obtenir un CDI, même pour un Français, c’est quasi chose impossible. La régularisation à la mode Valls, c’est vraiment de la loufoquerie…

Circulaire, il y a rien à voir !

Le 28 novembre 2012, le gouvernement Ayraut publiait la circulaire qui fixe actuellement le mode de régularisation des sans-papiers en France. Dorénavant il faut en effet ne pas avoir travaillé au noir. Comme la loi interdit de faire travailler de manière officielle un sans-papier, on peut dire que la boucle est bouclée et que le gouvernement de gauche s’avère, dans la question des papiers, aussi anti-social et anti-ouvrier que les précédents sinon plus…

La réforme du statut de sans-papiers d’Obama

Il avait dit vouloir modifier le sort tragique des sans-papiers aux USA. Voilà ce qu’il en sort : chacun pourra faire une demande ! Il faudra payer les frais de la demande, payer une amende, prouver que vous n’êtes pas à la charge de l’Etat, ne plus avoir droit désormais aux allocations fédérales, et alors… Alors, au bout de dix ans, vous aurez droit de demander une carte verte comme tout le monde à condition… A condition que la frontière soit reconnue comme sécurisée, que le contrôle des entrées et des visas soit considéré comme bien place, à condition que vous ayez trouvé du travail, à condition que les politiciens soient toujours d’accord dans dix ans…

Créteil contre l’expulsion des lycéens

Le lycée Saint Exupéry de Créteil a manifesté en avril dernier pour soutenir Sahak et Levon Tourmanyan, deux frères arméniens scolarisés dans ce lycée et menacés d’expulsion car sans papiers. RESF a animé cette action contre l’OQTF qui menace leur famille.

Les enfants sans papiers de Mayotte

A Mayotte, petite ile de l’archipel des Comores, le sort des sans-papiers est encore bien pire, même si on prétend que Mayotte fait partie intégrante de la France. Près de 35% de la population y est sans-papiers simplement parce que la population des iles voisines est considérée comme plus étrangère que les occupants français et traitée en clandestins pour ne pas dire en criminels. Eh bien, on est au stade où les enfants comoriens sont enlevés dans les écoles et emprisonnés pour obliger les parents à partir… La loi française interdit ce type de pratique puisqu’elle prévoit qu’aucune condition de nationalité et de régularité de séjour n’est exigée pour l’inscription d’un enfant à l’école en France. C’est donc bel et bien une situation de fascisme colonial qui prévaut à Mayotte !

Valls a pris la Bastille !

Pour Valls, il est interdit aux sans-papiers de manifester à la Bastille. Ce n’est pas dit, pas écrit mais c’est la réalité : dès que les associations des sans-papiers sortent du métro, elles se retrouvent face à une armada de flics, de gendarmes mobiles, de CRS chargé de détruire tout rassemblement, toute manifestation même autorisée par la Préfecture. Les manifestants sont matraqués, dispersés, arrêtés. La loi de Valls, cela va au-delà de la loi, en pire…

Exploiteur et assassin

La Grèce a été le théâtre d’une fusillade qui en dit long sur le sort des sans-papiers : un responsable d’exploitation de fraises a tiré sur des ouvriers agricoles sans-papiers qui manifestaient parce qu’on ne les avait pas payés. Bilan : des dizaines de blessés. Ce patron n’en était pas à son coup d’essai : il avait déjà attaché un sans-papier égyptien à sa voiture en le trainant derrière lui pour montrer qui fait la loi… Et la police grecque n’avait rien trouvé à redire…

La CGT défend les sans-papiers ?

Bien sûr, chacun a constaté qu’une fraction de la CGT dirige une partie du mouvement associatif des sans-papiers. Et, à lire la CGT, on pourrait croire qu’elle combat la politique du gouvernement. Mais la réalité nous montre que la direction CGT, y compris Cheauvau, défend la circulaire selon laquelle il est indispensable d’avoir une fiche de paie ou un formulaire cerfa signé du patron. C’est pourtant une manière pire qu’avant d’empêcher les régularisations des sans-papiers.

Valls prétend « réformer le droit d’asile »

Le ministre de l’Intérieur a annoncé que le « droit d’asile français est à bout de souffle et droit être réformé ». Cette « amélioration » signifie-t-elle une amélioration des contraintes, une amélioration des contrôles, des directives, des réglementations pour empêcher la venue des sans-papiers, on a toutes les raisons de le penser. Ce n’est pas parce que Valls prétend qu’il va consulter les associations que l’on doit être rassurés. Cela servira seulement à justifier que tout c’est fait dans les formes. On connait la méthode, elle a servi déjà pour attaquer les retraites, la sécu, le code du travail, etc… On prétendra une fois de plus avoir consulté tout le monde, vouloir moderniser, moraliser, simplifier, rationaliser et on en passe. Et la destruction des droits en résultera comme dans d’autres domaines…

la suite

Messages

  • Valls :

    « notre système d’asile est à bout de souffle, je ne l’accepte pas. Il faut le réformer. Depuis 2007, les demandes d’asile ont augmenté de 70 %. Avec 61 000 demandes en 2012, la France est le deuxième pays européen le plus sollicité... Je vais lancer une grande consultation nationale avec les associations et les élus locaux à partir de juillet. Elle sera animée par un parlementaire et se conclura à l’automne. Il faut en effet tout revoir : la qualité de l’accueil, celle de l’hébergement, l’accessibilité de la procédure... Le problème c’est que, en pratique, peu de déboutés sont éloignés. S’ils restent en France sans titre de séjour, ils dévoient le droit d’asile, et relèvent alors de la lutte contre l’immigration irrégulière. C’est l’objet de la réforme équilibrée que je souhaite : il faut aussi une action déterminée sur les déboutés. Je serai intransigeant sur ce point. »

    En somme, il va négocier un durcissement sévère du droit d’asile....

  • Un ami travaille dans le bâtiment, il est sans papier. Ces derniers temps, il bossait chez un particulier, pour repeindre sa maison (ravalement de façade).

    Il n’avait accès à aucun lieu de pause et pour ses besoins, il n’avait donc pas accès aux toilettes...

    le dernier jour de travail, il a tout de même pu accéder aux toilettes de la riche propriété.

    Et voici ce qu’il a trouvé dans les toilettes, une affichette précisant :

    « WC boulevard des sans papiers. »

    Pour les patrons, les travailleurs c’est aux chiottes... Tant que les travailleurs ne sont pas organisés ces patrons nous mépriseront et nous humilieront.

  • CE QUE NOUS VOULONS :

     Soutenir contre toutes les xénophobies et tous les racismes, contre tous les nationalismes bourgeois et petit bourgeois, que les travailleurs de n’importe quel pays, de n’importe quel statut administratif, avec ou sans papiers, en règle ou pas, sont chez eux sur n’importe quel bout de terre de cette planète même si les classes dirigeantes ont choisi de mettre des barbelés pour enfermer ce bout de terre comme s’il leur appartenait.

     Développer la conscience que les travailleurs, qu’ils soient avec ou sans papiers, sont une même classe ouvrière dont les combats ne doivent pas être divisés et que la lutte pour les papiers n’est pas à séparer de la lutte pour l’emploi, le logement, la santé pour tous, avec ou sans papiers

     Défendre l’idée que l’opposition fondamentale de la société est celle entre travailleurs et exploiteurs et que les papiers comme la précarité, la profession, le secteur d’activité, la nationalité et la religion servent à diviser les travailleurs.

     Affirmer que la classe ouvrière, si elle apprend à agir comme une classe, est la principale force sociale dans le monde capitaliste et doit s’organiser en tant que telle, de manière indépendante en comités locaux de lutte, dans les entreprises et les villes, qu’il s’agisse de travailleurs en fixe, de précaires, de chômeurs ou de sans papiers.

     La classe ouvrière, qu’elle soit avec ou sans papiers, peut utiliser tous les partis, tous les syndicats et toutes les associations pour agir mais elle a essentiellement besoin, pour défendre ses intérêts de classe, d’une organisation autonome : celle de ses comités de travailleurs, fédérés à l’échelle régionale et nationale par l’élection de délégués au cours de la lutte. Partis, associations et syndicats peuvent se présenter comme candidats à la délégation et défendre leurs propositions au sein des comités mais ces derniers sont indépendants et représentent la classe en lutte.

     Rappeler que l’Etat qui nous réprime, en tant que sans papiers, est aussi l’ennemi de tous les travailleurs, qu’ils soient ou pas des nationaux, qu’ils soient ou pas en situation régulière, que la police déloge toujours les grévistes et pas les patrons, même quand ces derniers prétendent fermer l’entreprise et licencier massivement, que l’Etat sert toujours à expulser le locataire, à clôturer le compte bancaire de celui qui a perdu ses revenus et pas à emprisonner le banquier ou le patron qui l’ont ruiné ou jeté à la rue. En nous pourchassant, l’Etat bourgeois ne défend nullement la sécurité des citoyens, ni ne défend la population du pays : il défend exclusivement la loi des classes dirigeantes.

     Exiger la suppression des actes illégaux des préfets, des arrestations au faciès, des contrôles des papiers, des interdits professionnels pour les sans papiers, des mises en situation d’illégalité des travailleurs, des rétentions administratives, de la criminalisation des étrangers et des obligations de quitter le territoire. Droit d’exister pour tous, de se loger pour tous, de travailler pour tous, de la santé pour tous et de vivre où cela nous plait...

  • Quelque 200 policiers procèdent ce matin à l’expulsion d’une soixantaine de Roms d’un terrain appartenant à la ville de Lille. La mairie a invoqué un "danger immédiat" compte-tenu de la situation et du délabrement du camp.

    L’évacuation d’un camp de Roms situé sur un terrain appartenant à la ville de Lille a débuté mercredi, vers 06h00 du matin, a constaté un journaliste de l’AFP. Quelque 200 policiers, dont deux compagnies de CRS, s’étaient déplacés pour évacuer ce camp occupé à l’origine par 200 personnes, mais où il ne restait plus mercredi qu’environ 60 d’entre elles, selon les associations de soutien à la communauté rom.

    Tout est fait, chaque semaine pour mettre en évidence l’action du ministère de l’Intérieur contre les Roms et le faire passer auprès de la population qui s’habitue ainsi à laisser passer de telles actions.

    C’est comme cela qu’on prépare des gouvernements des rafles, des gouvernements des coups de bâtons, des gouvernements des coups de feux.

    Et croyez-vous que ce seront toujours seulement les Roms et les sans papiers qui en seront victimes ? Eh bien, cela voudrait dire que le passé est complètement oublié.

    Les gouvernements qui ont précédé le vychisme en France ont fait exactement pareil et ensuite la rafle des Juifs est passée comme une lettre à la poste...

  • Après avoir envahi les locaux de l’association féministe Ni putes ni soumises (NPNS) pendant 24 heures, les migrants ont pris vendredi soir le chemin de cette annexe du lycée Jean-Quarré dans le XIXe arrondissement, qui ne sert plus que ponctuellement pour des activités extra-scolaires.

    Des chaises et des tables entassées derrière la grille de la porte d’entrée, des banderoles aux fenêtres proclament "ils évacuent des camps, nous ouvrons des écoles", et sur le sol de la cour au pinceau, une inscription de toutes les couleurs "Solidarité avec les réfugiés".

    Sous le préau, une cinquantaine de migrants, en majorité afghans, mais aussi érythréens, soudanais, libyens, tchadiens - tous des hommes - assis en tailleur sur les bancs écoute l’assemblée générale tenue par le comité "La Chapelle en lutte".

    En français ou traduits du persan ou de l’arabe, certains demandent de "tenir le lieu" face à une éventuelle évacuation et rêvent d’en faire un nouveau centre d’accueil pour les migrants.

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