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Face à l’effondrement économique, social et politique du capitalisme, les bourgeoisies européennes font monter le racisme

vendredi 7 juin 2013, par Robert Paris

La bourgeoisie aimerait bien transformer la colère sociale qui monte en Europe en haine entre nationaux et immigrés, et en haine raciale contre les Musulmans accusés de terrorisme et de radicalisme islamique ce qui lui éviterait de payer les coups qu’elle frappe contre l’ensemble des travailleurs (casse des droits sociaux, des services publics, des emplois, des salaires, des retraites, de l’éducation et de la santé), coups qui pourraient amener les travailleurs ensemble à se retourner contre l’Etat et les classes dirigeantes. Cette politique vise à faire passer le fossé entre les travailleurs eux-mêmes en faisant aussi passer l’Etat policier pour le défenseur d’une fraction des travailleurs contre une autre.

Après la France, l’Angleterre, la Grèce, la Suède et bien d’autres pays d’Europe sont le siège de ces politiques racistes visant à détruire l’unité de classe des travailleurs.

La France est un pays où toutes les semaines le ministre de l’Intérieur annonce mener la guerre aux Roms et démanteler un nouveau camp…

Le même Vals, soutenu par le gouvernement de gauche, explique qu’il ne peut pas s’attaquer à un groupuscule d’extrême droite qui a occupé une mosquée mais qu’il doit interdire toute manifestation anti-raciste des Musulmans modérés.

Un article paru dans le Washington Post et basé sur une étude suédoise, classe la France comme le pays le plus raciste d’Europe.
Le CCIF a ainsi recensé 414 actes islamophobes envers des institutions ou individus en 2012, contre 298 en 2011, en progression de 38 %. Elle a aussi répertorié 364 actes visant les individus en 2012, contre 262 en 2011 (+38 %).

« La tendance observée sur les années précédentes n’est pas inversée : les femmes restent les principales victimes d’actes islamophobes. Elles représentent 87,3 % des cas visant des individus », indique le CCIF.

« Après les agressions verbales (menaces, insultes, harcèlement, différentes formes de rejet), le passage à l’acte se libère de manière assez grave. Les agressions ont plus que doublé, avec une progression de 134, 6 % (122 actes en 2012 contre 52 en 2011) », ajoute-t-elle, précisant que ce sont les femmes voilées les plus touchées puisqu’elles comptent pour 76 % des cas d’agression physique ou verbale.

Ces femmes sont aussi les plus marginalisées, leurs exclusions d’entreprises de services (auto-écoles, salles de sport, cabinets médicaux, restaurants, centres de formation…) s’étant multipliées : « le passage à l’acte islamophobe se fait de manière décomplexée ».
L’Etat est une nouvelle fois mis en cause par le CCIF, qui signale 39 % d’actes islamophobes. « Plus perturbant encore, la situation à l’école : plus d’un acte sur deux dans le service public est le fait d’un agent de l’Éducation Nationale », fait savoir l’association, qui observe « une mutation de l’islamophobie qui après avoir été longtemps et majoritairement l’œuvre des services publics, s’étend désormais au monde du travail, dans le secteur privé ». 10,47 % des actes islamophobe au travail ont été recensés en 2012 contre 3,59 % en 2010.

« Nous sommes passés d’une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée médiatiquement et politiquement. Cette évolution est corrélée à un certain nombre de prises de position du HCI contre les libertés individuelles et de débats politiques stigmatisant les musulmans », analyse le CCIF.
Les institutions musulmanes sont toujours plus visées : sur les 50 actes recensés, le CCIF en dénombre 40 actes perpétrés contre les mosquées, soit près d’un par semaine. L’invasion du chantier de la mosquée de Poitiers en octobre 2012 par les Identitaires a été la plus médiatisée mais bien d’autres lieux de cultes sont régulièrement ciblées sans réactions des pouvoirs publics.

La mosquée du Barp, en Gironde, a été dégradée cinq fois depuis juillet 2012, dernièrement en décembre par un cocktail molotov. « La tendance notée en 2011 quant à l’évolution dans le choix des cibles des attaques se confirme en 2012 », poursuit le CCIF, qui s’inquiète de la montée des attaques envers les commerces et les résidences de familles musulmanes.
Certains pourraient se dire que le CCIF n’est pas nécessairement objectif. Soit ! Mais les organismes internationaux indépendants de considérations intérieures à la France disent la même chose.

Très peu de données fiables existent sur le racisme et lorsqu’ enfin des études sont publiées, les variables utilisées pour l’évaluation ne permettent pas de faire des conclusions solides. C’est le cas de cette récente « cartographie du racisme ». Les économistes suédois, Nicolas Berggen et Therese Nilsson ont cherché à savoir s’il y avait une corrélation entre la liberté économique et le niveau de tolérance. Pour ce faire, les habitants de dizaines de pays, sur tous les continents, ont été priés de dire quelles personnes ils ne voudraient pas avoir comme voisins.
Parmi les réponses proposées figuraient « les personnes d’une autre race » (c’est le mot précisément utilisé dans l’étude). La fréquence avec laquelle les habitants d’un pays répondaient qu’ils ne voulaient pas d’un voisin d’une « race » différente a été considérée comme un indicateur de la plus ou moins grande tolérance. A partir des résultats obtenus, Max Fisher, un journaliste du Washington Post a dressé une carte du racisme en fonction des pays.
C’est ainsi qu’est née la cartographie du racisme. Pour l’Europe, les pays de l’Est apparaissent plus tolérants que leurs voisins riches et éduqués d’Europe occidentale, ce qui, d’après le Washington Post, pourrait s’expliquer par l’importance des questions liées à l’immigration et l’identité nationale dans ces derniers pays. La France remporte la triste palme du pays le plus raciste d’Europe avec 22,7% des sondés qui disent ne pas souhaiter avoir un voisin de « race » différente. Ainsi, selon cette étude, la France serait plus raciste que les Etats-Unis, la Russie, le Belarius, la Lettonie, etc.
Presque tous les partis politiciens, à leur manière, cultivent le discours anti-musulmans et anti-immigration, « exacerbés tant par les partis politiques principaux qu’extrémistes » et qui « empêchent les minorités ethniques et religieuses de participer pleinement à la société et à l’économie européennes » en les présentant comme des boucs émissaires « pour masquer un manque de vision et de leadership que l’on pourrait attendre d’eux dans la relance des sociétés européennes », affirment un rapport sur le racisme en Europe… à propos de la France.

Si en République tchèque, « les partis extrémistes sont principalement responsables de l’intolérance exprimée ouvertement vis-à-vis des musulmans dans l’arène politique » pour accroître leur popularité, la situation est bien différente en France, fait remarquer l’ENAR. « L’islamophobie est utilisée par l’ensemble de la classe politique : la gauche taxe l’islam de menace au sacro-saint principe de laïcité » comme en témoigne les propositions de loi visant à l’interdiction des signes religieux pour les nounous tandis que « la droite présente l’islam comme une menace au style de vie français » au vu des discours islamophobes développés au sein de l’UMP. Le Front national n’a pas le monopole du discours anti-musulman dans l’Hexagone.

Quant aux médias, ils ont aussi leur part de responsabilités dans la banalisation de l’islamophobie. « Le terrorisme est quasi systématiquement traité sous l’angle du djihadisme, tandis qu’Europol note dans son rapport de 2010 que les actes terroristes perpétrés par des terroristes islamistes représentent moins d’1% des actes », précise le rapport alternatif sur la France.

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