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Quelles revendications et quelles méthodes d’action et d’organisation doivent être défendues par les militants révolutionnaires dans les luttes actuelles ?

vendredi 5 juillet 2013, par Robert Paris

Quelles revendications et quelles méthodes d’action et d’organisation doivent être défendues par les militants révolutionnaires dans les luttes actuelles ?

Pour répondre à ces questions, il nous faut d’abord caractériser les politiques qui sont proposées à la classe ouvrière : la politique révolutionnaire, la politique dite réformiste et, entre les deux, la politique opportuniste. Nous ne traiterons pas ici d’une autre politique, celle de groupes qui estiment qu’il n’est pas encore temps de militer en direction de la classe ouvrière et se contentent d’étudier, comme si l’étude pouvait être séparée de l’intervention politique dans la classe ouvrière et dans la société.

Comme le disait Friedrich Engels dans « La situation de la classe laborieuse en Angleterre », ce qui doit orienter les luttes ouvrières, c’est qu’elles préparent le prolétariat à son rôle politique et social indispensable pour renverser le pouvoir bourgeois et mettre en place le pouvoir des travailleurs.

Des luttes qui ne préparent en rien ce combat indispensable sont des luttes qui mènent à des reculs. Même des luttes partielles mais qui font avancer la classe ouvrière dans la conscience de son rôle historique sont des victoires même si elles ont été défaites du fait du rapport de forces.

La principale défaite du prolétariat mondial consiste dans le fait que la principale classe exploitée et opprimée n’a pas tiré les leçons de ses luttes passées. La principale de ces leçons doit être conçue et énoncée clairement par les militants ouvriers communistes révolutionnaires : ce qui prépare le plus directement le prolétariat à ses tâches d’avenir, c’est la constitution de comités de salariés sous quelque forme qu’ils se constituent. Il n’existe pas de pouvoir aux travailleurs qui ne soient le pouvoir des comités. Aucun parti ni aucun syndicat ne peut remplacer les comités de travailleurs dans ce rôle indispensable pour aller vers la suppression de l’Etat car l’Etat des comités, ce n’est plus vraiment un Etat, un appareil complètement extérieur à la population civile. Aucun parti ne peut se dire parti (ou groupe ou même militant) ouvrier communiste révolutionnaire s’il ne milite pas dès maintenant pour la constitution de comités de salariés, s’il théorise que la construction du parti et le combat syndicaliste suffisent.

Tous ceux qui prétendent que la situation n’est pas mure pour ce type de propagande oublient ou feignent d’oublier que, lorsque la situation sera mure, il y aura spontanément de tels comités et il faudra alors militer pour autre chose que ce qui est déjà mûr : pour la prise de pouvoir par ces comités et la destruction de l’Etat bourgeois. L’opportuniste est toujours en retard d’un temps sur la politique qui serait nécessaire au prolétariat. Ce que propose l’opportuniste n’est pas faux dans l’abstrait mais est suiviste, non pas par rapport à la conscience des travailleurs, mais par rapport à la situation objective et aux tâches de l’heure. Le pragmatisme dans lequel se drape l’opportuniste consiste à se cacher derrière le niveau de conscience et de combativité des travailleurs et de l’ « opinion » pour camoufler les buts réels qui le guident : les petits calculs mesquins de son groupe et les mensonges que nécessitent les manœuvre de ce groupe par rapport aux appareils syndicaux et à l’Etat.

Le discours de l’opportuniste consiste à affirmer que « nous n’en sommes pas encore là », « vous ne tenez pas compte de la réalité de la classe ouvrière », « vous prenez vos désirs pour des réalités ».

Par exemple, l’opportuniste va affirmer que le mouvement des retraites de 2010 n’a donné lieu à aucune trahison des appareils syndicaux pour la simple et mauvaise raison que « jamais les travailleurs n’y ont dépassé le niveau de combativité qui était proposé par les centrales syndicales ». Cet opportuniste fait partie de l’extrême gauche officielle qui cache sa complicité avec les appareils syndicaux sous ce prétexte. Il suffit, pour comprendre que ce n’est qu’un prétexte, de savoir que le critère qu’il vient d’énoncer pour définir le niveau de la lutte (que les travailleurs débordent les appareils réformistes) n’a jamais été inscrit comme un objectif pour les travailleurs dans les éditoriaux de ce groupe opportuniste durant cette lutte. A aucun moment ce groupe n’a averti les travailleurs des limites que représentaient les centrales syndicales, limites qu’il fallait absolument franchir pour s’attaquer véritablement à l’Etat et aux classes dirigeantes et défendre véritablement les retraites.

L’opportuniste est celui qui refuse d’appeler un chat en tant qu’un chat et un ennemi des travailleurs en tant qu’ennemi, qui camoufle la nature des centrales syndicales en les traitant de réformistes. Mais, si le terme de réformiste pouvait avoir ce sens quand ces centrales syndicales organisaient des luttes pour obtenir des améliorations du sort de la population laborieuse, il n’en a aucun quand les réformes ne sont rien d’autre que des contre-réformes. La complicité devant les attaques, complicité avec la bourgeoisie et son Etat, n’est plus dans le but des réformes mais dans celui de faire semblant de résister à des contre-réformes pour ensuite être l’appareil qui les fait fonctionner, qui les met en route….

L’appareil syndical, pour sa part, tiendra le discours selon lequel la défaite n’est pas une défaite mais « une victoire dans l’opinion » et n’a pas obtenu gain de cause simplement à cause du mauvais chef de l’Etat qu’il suffisait ensuite de remplacer au pouvoir par une bonne élection. Le caractère mensonger de ce discours n’a pas attendu pour être démasqué puisque l’élection a effectivement débarqué le président de droite et mis au pouvoir un président de gauche lequel continue et même accélère les attaques anti-sociales, toujours avec la même caution des appareils syndicaux, juste un peu aggravée parce que ces appareils syndicaux, toutes centrales confondues, sont plus proches et moins gênés de cautionner la gauche même si elle mène une politique encore plus antisociale que la droite.

L’appareil syndical expliquera que la gauche est mieux parce qu’elle fait appel aux syndicats pour négocier, qu’elle donne des moyens aux syndicats pour participer à ces négociations, etc… Il expliquera les défaites par le manque de mobilisation.

C’est un point sur lequel l’opportuniste, même s’il se réclame de la gauche de la gauche ou de l’extrême gauche officielle, se trouvera d’accord puisque les deux affirment qu’« on n’a pas été assez nombreux à suivre les appels aux journées d’action, dans la grève et dans la rue. » Ce sont donc les travailleurs qui n’ont pas été à la hauteur selon tous les appareils politiques et syndicaux qui prétendent s’adresser aux travailleurs !

Toutes les trahisons du mouvement des retraites de 2010 sont ainsi camouflées, depuis les prétendues journées d’action qui appellent à lutter… un dimanche, à faire grève… un jour férié (le premier mai), à soutenir la grève des raffineries (sans surtout s’y joindre) et à faire croire que les raffineries à elles seules peuvent faire plier le gouvernement, à laisser seules les luttes des salariés des entreprises sous-traitantes de l’Automobile en lutte contre des licenciements de manière isolée (tout en prétendant acclamer le courage des travailleurs qui se battent dos au mur), à refuser tout appel à des assemblée de salariés sur les lieux de travail pour discuter et décider des suites à donner au mouvement, à refuser violemment tout appel à la grève générale en discréditant même ceux qui y appelleraient, à refuser toute liaison interprofessionnelle qui permettrait aux salariés de dépasser les cloisonnements et les divisions.

Voilà le genre de trahisons que l’opportuniste (y compris de l’extrême gauche officielle) va couvrir en affirmant que « les syndicats n’ont pas trahi le mouvement puisque ce dernier ne cherchait pas à les déborder ».

N’oublions pas que les appareils syndicaux ont toujours suivi (ou fait semblant de suivre) quand des mouvements y compris révolutionnaires se déroulaient, pour garder la tête des opérations et être mieux à même ensuite de les trahir (et même de les réprimer). Dans les révolutions, les réformistes ou prétendus tels prennent même la tête des luttes et même la tête des comités car ils sont bien plus nombreux que les militants révolutionnaires. Et surtout parce que les travailleurs ne sont pas encore instruits par leur propre expérience de qui sont les amis et qui sont les ennemis ou, pire, les faux amis…

Donc les appareils syndicaux, même s’ils ont amené du monde dans la rue, ont été l’appareil dont l’intervention a convaincu les salariés que ce n’était pas la peine de faire vraiment grève. Leur double discours n’a pas forcément été compris des salariés, même quand ces derniers restent méfiants vis-à-vis des dirigeants des centrales qu’il accusent souvent de « trahir » sans trop savoir comment ni pourquoi.

Toutes ces dernières années, ce sont ces méthodes hostiles à la lutte des classes qui ont gouverné les luttes et c’est cela que l’on paie d’abord et avant tout. L’opportuniste, lui, est en paroles favorable à la lutte des classes et joue à se dire différent des réformistes mais il se garde d’expliquer aux travailleurs de manière publique comment les travailleurs pourraient mener une autre politique dans leurs luttes que celle proposée par les appareils syndicaux. ils se contentent d’affirmer que les actions des centrales pourraient « redonner le moral aux travailleurs », qu’une journée d’action très réussie pourrait lancer un grand mouvement et mener beaucoup plus loin que ne le pensaient les appareils.

Au bout de toute une série d’actions où les travailleurs ont mené des combats qui étaient isolés, trompés, biaisés, arrêtés, divisés, envoyés dans des impasses, saucissonnés, détournés de leurs vrais objectifs, battus parfois avant même d’avoir commencés, enterrés dans des négociations présentées comme un objectif de lutte, bien des travailleurs pensent que lutter ne sert à rien.

Mais cela est faux ! Ce qui ne sert à rien et qui est même nuisible, c’est de placer à la tête de la lutte de vrais adversaires de la lutte des classes, leurs ennemis directs que sont ces appareils de collaboration avec la bourgeoisie et l’Etat bourgeois.

La question que nous voulons poser dans ce texte n’est pas comment convaincre les appareils dits réformistes ni les opportunistes qu’ils se tromperaient de revendications et de méthodes de lutte car ils ne se trompent pas. Ils savent très bien ce qu’ils font. Ce sont des choix sociaux et politiques qui sont profonds.

Non, nous demandons ce que les militants révolutionnaires devraient défendre pour aller dans le sens qu’indiquait Engels comme nous le rappelions au début : préparer le prolétariat à sa tâche d’avenir, devenir la nouvelle classe dirigeante de toute la société. En dehors de ce travail, nous estimons qu’il n’existe pas de politique révolutionnaire dans la classe ouvrière.

Si nous défendons telle ou telle revendication ou tel ou tel mode d’action, il faut le dire clairement, c’est uniquement parce que ces revendications et méthodes d’action nous paraissent préparer le prolétariat à ses tâches d’avenir, c’est-à-dire prendre la tête de toutes les couches sociales que l’effondrement capitaliste révolte ou va révolter.

Les deux philosophies opposées (celle des opportuniste n’est qu’une tromperie pour cacher l’une d’entre elles) concernant les luttes sociales, les revendications comme les méthodes d’action sont celle des appareils dits réformistes (qu’on peut plus valablement appeler appareils contre-révolutionnaires au sein de la classe ouvrière) et celle des militants communistes révolutionnaires (ceux qui interviennent politiquement au sein de la classe ouvrière et y défendent la nécessité de l’auto-organisation des travailleurs). En dehors de ces deux conceptions, il n’y a que des mensonges, des truquages, du blabla soi-disant politique servant à ne pas appeler un chat comme un chat et une trahison pour une trahison, ou appeler une défaite ouvrière par son nom. Il n’y a pas moyen de se situer autrement que dans deux attitudes : aider la bourgeoisie dans son œuvre destructrice de toute la population ou aider le prolétariat à assumer à l’avenir l’intégralité du pouvoir.

Les revendications et les méthodes d’action, y compris dans les luttes partielles, y compris dans des luttes minoritaires, y compris dans des luttes peu importantes, sont également déterminées en fonction de ces deux philosophies.

Il y a les revendications mises en avant par les révolutionnaires et celles que nous taxeront (pour aller plus vite) de réformistes.

Les revendications mises en avant par les révolutionnaires ne sont pas chargées d’un rôle mythique, comme celui de déclencher des révolutions, de transformer automatiquement une classe de moutons en classe de lions, de revendiquer des choses particulières qui seraient directement positives pour la classe exploitée ou pour les masses populaires alors que les revendications mises en avant par les réformistes ne le seraient pas.

Non, ce qui distingue les deux sortes de revendications c’est que les revendications de réformistes visent ouvertement aider les classes dirigeantes à mieux gérer la société et celles mises en avant par les révolutionnaires visent à affirmer que la bourgeoisie (et son Etat) ne va pas résoudre les problèmes qui se posent aux travailleurs et aux masses populaires. Les objectifs sont donc directement opposés et entre réformistes et révolutionnaires, l’opposition n’est pas cachée et n’a aucune raison de l’être. Ce sont les opportunistes qui essaient de cacher cette opposition diamétrale d’objectifs derrière des considérations spécieuses de calculs d’organisation et de prétentions stratégiques complètement creuses. Tout point de vue révolutionnaire doit s’appuyer sur le fait que l’objectif numéro un étant la conscience des travailleurs des enjeux de la lutte, liés d’abord aux véritables objectifs des classes dirigeantes, il est indispensable d’abandonner les stratégies cachées et de développer au grand jour tout ce qui concerne la lutte des travailleurs, ses amis et ses ennemis. Donc aucune diplomatie secrète par rapport aux appareils syndicaux qui font partie intégrante des institutions de la bourgeoisie, donc des ennemis, quelque soient les avantages prétendus en termes de postes syndicaux par exemple.

Bien entendu, il n’existe pas de revendication (qu’elle soit économique, sociale ou politique) qui soit révolutionnaire en soi. La révolution sociale, quand elle démarre, ne doit pas s’arrêter à aucun objectif immédiat, pas même le pouvoir aux travailleurs car il doit aller jusqu’à la destruction de toute forme d’exploitation et d’oppression, et donc de toute forme d’Etat. Elle ne peut s’arrêter à des objectifs locaux ni nationaux, ni même à des objectifs d’une seule classe puisqu’il faut aller jusqu’à la suppression des classes sociales. Toute manière de poser, par avance, une limite aux objectifs de la révolution sociale est du réformisme (traduisez est contre-révolutionnaire).

Quelles sont les revendications qui sont plus justes du point de vue des révolutionnaires et quelles sont celles qui sont plus fausses ?

Les plus justes sont celles qui vont des aspirations des travailleurs à la conscience révolutionnaire de classe. Les plus fausses sont celles qui vont des aspirations des travailleurs à l’union entre les classes.

Par exemple, une usine, un secteur d’activité licencie. Les revendications formulées en termes de défense de l’activité d’une entreprise, d’une industrie, de l’économie d’une région, d’un pays, au lieu d’être formulée en terme de défense de l’ensemble des travailleurs, au-delà de l’entreprise, de l’activité et du pays est une manière réformiste de piéger la lutte.

Ainsi, la même lutte des travailleurs de PSA Aulnay aurait aussi bien pu être menée au nom de « non aux licenciements à PSA comme ailleurs ! » que « non à la fermeture de PSA Aulnay » sans que cela nécessite pour cela une plus grande combativité des travailleurs. Par contre, cela n’était pas possible à des dirigeants syndicalistes de l’extrême gauche parce qu’ils ne voulaient pas rompre avec l’appareil syndical sur cette question afin de garder leur petite mainmise sur un petit bout de l’appareil syndical. Et il n’était pas question pour cet appareil syndical d’enclencher une véritable lutte sur l’ensemble du trust PSA contre les licenciements, ni même de tenter de le proposer aux salariés. Les militants opportunistes de l’extrême gauche se sont bien gardés d’expliquer aux travailleurs ce que l’appareil syndical interdisait de faire, y compris et d’abord l’appareil CGT aux militants CGT. Ils ont fait croire partout dans tout le pays que la CGT avait fait tout ce qu’elle pouvait pour les travailleurs de PSA Aulnay et de tout PSA, laissant entendre que la grève était minoritaire parce que les autres syndicats que CGT n’avaient pas suivi et que les salariés, hormis une minorité, n’avaient pas suivi….

Il ne s’agit bien entendu pas de dire que, si la CGT d’Aulnay avait lancé le mot d’ordre « non aux licenciements dans tout le trust PSA », cela aurait automatiquement élargi la grève d’Aulnay à tout le trust. Cela aurait seulement automatiquement enclenché une répression par l’appareil CGT de la section syndicale d’Aulnay ! Par contre, cela aurait évité que les travailleurs de tout le pays en concluent : ils ont lutté et cela n’a servi à rien, sans même savoir ce qui avait manqué.

Cela aurait montré que des minorités proposaient une lutte d’ensemble et que les appareils n’en voulaient pas, ne l’organiseraient pas et que c’est cela qui faisait défaut pour augmenter le rapport de forces des travailleurs. Cela aurait permis de s’adresser aux travailleurs des autres sites de PSA, de l’Automobile et d’ailleurs, par-dessus les appareils syndicaux. Cela aurait permis d’expliquer la nécessité de s’organiser en comités se liant d’un site à un autre, de PSA et hors de PSA. Bien entendu, les opportunistes n’ont rien fait de tout cela…

La revendication « du travail pour Aulnay », « rapatrier de la production à Aulnay », « non à la fermeture d’Aulnay » avaient surtout pour effet de démontrer aux salariés PSA hors d’Aulnay que chaque site n’avait qu’à revendiquer pour lui-même, la CGT d’Aulnay ayant accepté, comme les autres syndicats, de négocier avec la direction site par site….

Le caractère des revendications soutenues par les militants révolutionnaire doit permettre de lutter contre les illusions trompeuses défendues par les réformistes.

L’une de ces illusions consiste à prétendre que l’Etat bourgeois devrait « normalement » intervenir aux côtés des travailleurs contre les patrons. Donc à revendiquer des négociations dans lesquelles le gouvernement prenne partie, sous le prétexte qu’il faudrait les mouiller et que si le gouvernement se mouille, cela devrait être aux côtés des travailleurs. Et, bien entendu, c’est le contraire qui est vrai !

Quelles que soient les comédies jouées par le gouvernement (ici une apparence de révolte jouée par le président et les ministres contre les patrons de PSA dans un premier temps), il doit être dit clairement que le rôle d’un gouvernement bourgeois est d’aider les classes dirigeantes et que nous ne faisons pas appel à l’Etat bourgeois. Il doit être dit clairement qu’il n’y a rien à négocier et qu’on n’attend rien de l’intervention du gouvernement bourgeois sauf des attaques, des répressions, des condamnations et des manœuvres pour isoler et discréditer la lutte, quel que ce soit la couleur du parti qui gouverne dans cet Etat bourgeois.

Tout réformiste ou opportuniste, même s’il se dit par ailleurs radical ou révolutionnaire, qui prétend, par son appel à l’intervention de l’Etat, mettre l’Etat ou un parti « au pied du mur » ne fait que créditer l’idée mensongère que « normalement » l’Etat devrait agir impartialement, défendre la justice sociale, défendre les emplois, défendre « l’économie », « la production », « le pays », « le peuple » et autres balivernes…

Quiconque prétend « exiger que le gouvernement défende les travailleurs, défende les emplois, défende les salaires, défende les retraites, défende les services publics » n’est rien d’autre qu’un menteur impénitent. Bien des travailleurs croient honnêtement à ces balivernes mais les dirigeants politiques et syndicaux qui défendent ces choses là savent très bien à quoi s’en tenir. Ce genre de positions des dirigeants réformistes sert seulement à justifier leur présence dans les réunions qui vont décider la destruction des emplois, des services publics, des salaires et des retraites !

Toute manière de revendiquer qui fait croire que les travailleurs doivent défendre l’Etat national, la production nationale, l’intérêt national, les travailleurs nationaux et autres balivernes est une revendication piège. De même toute revendication qui défend l’entreprise, le site d’une entreprise, la production d’un site, le développement économique d’une firme, d’un secteur de production, d’une économie n’est que le développement d’une arme idéologique opposée aux intérêts de classe des travailleurs.

Tout programme revendicatif qui prétend éviter au système de s’effondrer, qui affirme ainsi sauver toute l’ancienne société d’exploitation actuellement aux abois, qui propose des manières d’arranger les choses, d’obliger le capitalisme à se réformer, de contraindre l’Etat bourgeois à devenir équilibré entre capitalistes et prolétaires, qui affirment vouloir un partage équilibré des richesses sont des faiseurs de miracles à coups de baguette magique transformant des loups sanguinaires en patients et gentils moutons.

Les réformistes sont les défenseurs de ces miracles mensongers et les opportunistes leur servent de draperie de camouflage.

Comment une revendication (ou un programme de revendication) peut permettre aux travailleurs de commencer à défendre (et à se convaincre) un programme qui prenne un tour offensif socialement et devienne un drapeau de classe, affichant de plus en plus les buts de transformation sociale propre au prolétariat ?

Il faut d’abord que ce programme ou ces revendications se distinguent en le disant de tous les programmes qui veulent sauver la domination bourgeoise et qui prétendent que l’Etat sera au service de toute la population ou qui prétendent que l’on doit lutter pour un seul pays.

Il faut ensuite que ces revendications soient une contestation radicale de l’inclinaison lamentable à idéaliser l’exploitation capitaliste. Par exemple, nous ne réclamons pas du travail ! Nous ne réclamons pas d’être exploités ! Nous ne recherchons pas de patron repreneur de l’entreprise et de ses esclaves salariés ! Nous ne voulons pas travailler et mourir sur le même site ! Nous n’affirmons pas que nous sommes scandaleusement licenciés alors que nous étions rentables, exploitables, prêts à nous jeter à la tâche et que ces méchants capitalistes ne veulent même pas de nous comme gentils esclaves que nous ne demandons qu’à redevenir !

Ensuite, nous ne sommes pas de malheureux travailleurs qui pleurons misère, qui dénonçons plaintivement d’affreux capitalistes qui nous font du mal par méchanceté. Nous ne tendons pas la sébille du mendiant. Nous ne sommes pas des victimes innocentes qui nous scandalisons d’être frappés quand nous nous battons, d’être volés par la classe capitaliste comme si on s’était attendus à autre chose de sa part, comme si on avait cru leurs discours selon lesquels nous étions tous égaux comme citoyens.

Nos revendications doivent sonner comme le glas de l’exploitation, le glas de la domination de classe, le glas des mensonges de collaboration de classe, des prétentions réformistes et impérialistes.

Nous ne demandons pas à l’Etat bourgeois de défendre les services publics. Nous ne demandons pas à l’Etat bourgeois de défendre les retraites. Nous ne lui demandons pas non plus de défendre les emplois et les salaires, ni les salariés face aux patrons licencieurs. Pourquoi ne demanderait-on pas aussi au proxénète de protéger la prostituée, au gros revendeur de drogue de défendre ses acheteurs, au bandit de défendre ses victimes ?

Nous ne nous plaignons pas que la gauche nous ait menti en prétendant nous défendre quand elle serait au pouvoir mais nous nous revendiquons d’avoir payé un petit peu pour comprendre, enfin mais pas trop tard, qu’aucun gouvernement de la bourgeoisie ne sera jamais à notre service, qu’aucune élection dans le cadre des institutions bourgeoise ne donnera autre chose que le pouvoir de l’infime minorité de possesseurs de capitaux.

Certains nous disent de nous méfier et qu’aucune revendication n’est en soi unificatrice d’une part et d’autre part, personne ne peut avancer aujourd’hui « la revendication miracle » qui jouera un rôle unificateur demain. C’est pourfendre là des arguments que nous n’avons jamais avancés et qui ne nous sont prêtés que pour mieux les ridiculiser. Nous savons bien que les grands mouvements sociaux démarrent de façon imprédictible et pour des raisons tout aussi imprédictibles et nous sommes les premiers à le souligner en faisant remarquer que personne n’avait deviné que la destruction des arbres d’une place de la capitale turque allait mettre le feu aux poudres !

Nous savons aussi parfaitement que « la revendication unificatrice » n’existe pas davantage que « la revendication mobilisatrice » ou « la revendication révolutionnaire ».

Ces revendications sont une manière pour nous de développer un drapeau du prolétariat au travers des luttes partielles du prolétariat parce que les situations explosent en un jour mais la prise de conscience, l’organisation, le développement d’une politique ne se font pas en un jour et il ne faut pas que les militants révolutionnaires se contentent de se former en attendant le grand jour. Il faut qu’ils interviennent en donnant leur avis dans les combats actuels. Même s’ils ne sont pas suivis dans l’immédiat, cela ne signifie pas que les travailleurs ne les lisent pas, ne réfléchissent pas, n’accumulent pas une expérience en partie à la lueur de leurs arguments.

Bien sûr, tous les combats ont lieu entreprise par entreprise, secteur par secteur, corporation par corporation, problème par problème : on défend un jour les retraites, un autre jour la santé, un troisième jour les emplois dans un entreprise, un quatrième dans une autre. Et nous répétons inlassablement que c’est une seule et même attaque d’ensemble de la bourgeoisie et qu’il faut unir le combat des précaires avec celui des retraites, celui des sans papiers, celui des chômeurs et celui des sans logis. Nous ne modifions pas ainsi la forme des luttes qui continuent, aux mains des bureaucraties syndicales, à diviser la riposte mais les travailleurs enregistrent tout cela. Tant qu’ils ne prennent pas eux-mêmes le taureau par les cornes, nul ne peut dire s’ils ont tiré des leçons de tout cela et lesquelles. Il n’y a pas d’autre solution pour les révolutionnaires que de compter sur la prise de conscience des travailleurs.

Tous ceux qui ne comptent pas dessus misent seulement sur les astuces soi-disant malignes des chefs de groupes opportunistes ou réformistes, les stratégies cachées qui soi-disant vont contourner l’adversaire ou les faux amis. Tous ceux là mentent aux travailleurs, avec de plus ou moins bonnes intentions. Nous en restons à l’idée que seule la vérité est révolutionnaire et les travailleurs sont ceux à qui nous ne voulons cacher aucune vérité !

La force du programme revendicatif n’est pas que dans les mots qu’il contient (ou ne contient pas), des aspirations qu’il exprime (ou de celles trompeuses qu’il se refuse à exprimer) mais dans le nombre de travailleurs qui en discutent. Des millions de travailleurs sont parfois en promenade dans les rues derrière les centrales syndicales mais, avant l’action, quasiment personne n’a discuté les revendications qui sont mises en avant dans le mouvement, même pas les militants syndicalistes !

Le but du programme revendicatif des révolutionnaires est au contraire de circuler parmi les travailleurs pour être mis en discussion, amendé, critiqué, rerédigé par les travailleurs eux-mêmes !

Le but de ce programme est de donner envie aux travailleurs de s’assembler pour en débattre, pour échanger leurs arguments et contre-arguments, non seulement dans une entreprise, dans un secteur d’activité mais avec d’autres secteurs d’activité, parmi les salariés du public et du privé, des précaires comme des CDI, des travailleurs avec ou sans papiers. Nous refusons l’idée que les travailleurs du public doivent se battre pour le secteur public, les cheminots pour les chemins de fer, les infirmières pour la santé et les sans papiers pour des papiers ! Nous sommes une seule et même classe ouvrière ! Certains soulignent que ce sont des discours et que ce n’est pas cela qui va modifier la réalité de ce que pensent les travailleurs. Ils sont bien plus réalistes que nous ! Tant mieux pour eux s’ils pensent devoir s’adapter aux reculs de la conscience des travailleurs, cela ne nous convainc en rien !

Nous ne cédons pas non plus au soi disant pragmatisme qui amène des dirigeants des lutte à prétendre que telle ou telle lutte aurait été une victoire relative alors qu’elle est, pour le combat nécessaire du prolétariat, une défaite car elle a fait reculer la conscience du combat nécessaire.

Ainsi, se fondant sur des revendications réformistes et leur satisfaction partielle, on nous a fait croire que le mouvement de 1936 avait été une victoire de la classe ouvrière. Cela consistait à faire de ce mouvement un mouvement purement économique en vue d’améliorations momentanées alors que c’était une réaction prolétarienne face à l’offensive bourgeoise menant au fascisme et à la guerre mondiale. L’offensive prolétarienne, une fois détournée et calmée, a cédé la place à l’offensive bourgeoise et le fascisme et la guerre ont triomphé !

Le pragmatisme prétendu des réformistes et de leurs avocats opportunistes nous mènera toujours à la défaite, même si ces faux dirigeants prétendent agir dans l’intérêt des luttes et mépriser les perspectives dressées par les révolutionnaires ! Ce n’est nullement un problème : nous ne prétendons pas du tout agir pour réformer les bureaucraties syndicales, pas plus qu’aucune institution de la société bourgeoise. Leur haine ou leur hostilité à notre égard est légitime et fondée. Ils défendent la conciliation avec la société bourgeoise que nous voulons renverser.

Les fausses victoires revendicatives des luttes n’ont fait que reculer la classe ouvrière alors que des combats de classe, même s’ils n’ont amené la satisfaction d’aucune revendication, ont fait avancer historiquement le prolétariat mondial. La défaite de la Commune de 1871 a fait bien plus en faveur du prolétariat que la « victoire du front populaire » qui n’est qu’une défaite et ne parlons pas des soi-disant victoires syndicales quand les centrales négocient un repreneur ou une somme pour les travailleurs qui accepteraient de démissionner avant même d’être licenciés comme à PSA Aulnay…

Aujourd’hui, les buts revendicatifs du prolétariat doivent absolument non seulement relier entre eux les différents combats sociaux, relier les diverses parties du prolétariat qu’on entend diviser, mais aussi relier le prolétariat aux autres couches qui risquent d’être paupérisées par la crise, aux paysans pauvres, aux petits artisans, aux petits pêcheurs, aux petits commerçants car il faut saper la base de la grande bourgeoisie au sein de la petite !

Les revendications politiques doivent être reliées au programme politique du prolétariat, contre les guerres du grand capital, contre la division du monde en Musulmans et ani-Musulmans, en nouveaux pays riches (les BRICS) et anciens pays impérialistes, entre Nord et Sud. Le prolétariat doit revendiquer les combats de sa classe dans le monde entier et faire sien leurs leçons.

Tous nos développements programmatiques doivent amener les prolétaires à penser que le programme politique du prolétariat est bien plus intéressant, grandiose et enthousiasmant que celui de toutes les autres couches de la société.

Etre fiers d’être des prolétaires, amenés dans les années à venir à jouer un rôle historique grandiose, au lieu de jouer les victimes préparées pour le sacrifice et commençant à lutter avant même d’être découpées, voilà l’un des principaux buts des militants révolutionnaires et notamment de leurs programmes de revendications transitoires (c’est-à-dire contraire aux revendications réformistes).

La différence entre les formulations des revendications est aussi grande qu’entre « nous sommes exploitables et rentables » et « si les patrons ne nous estiment pas assez rentables, nous allons cesser de les laisser entrer dans l’entreprise ». Ou encore entre « nous recherchons un patron » et « les travailleurs peuvent se passer des patrons mais pas les patrons des travailleurs ». Les uns affirment que « l’entreprise est rentable » et les autres que « si les patrons veulent retirer leurs capitaux, nous allons leur retirer des mains l’usine ». Les uns prétendent que l’ « entreprise devrait recevoir des investissements » et les autres que « si les investissements se détournent, les usines reviennent aux salariés ». Les uns supplient au profit de continuer à exploiter le travail et les autres déclarent qu’il nous allons décider de choisir entre tuer le Capital ou tuer le Travail. Les uns affirment que nous ne voulons pas être les seuls à payer les dettes et les autres que, si on nous parle seulement du passif, nous prendrons immédiatement possession des actifs. Les uns déclarent que nous voulons que l’Etat reste dominant dans le service public et les autres que qu’il n’y a pas de service public sans que les comités d’agents et d’usagers le contrôlent.

Les revendications des réformistes visent au renforcement de l’Etat, au redressement du capitalisme, à l’aide au secteur d’activité, au soutien de la société à l’entreprise, même s’il s’agit d’un trust multinational, les autres affirment que notre objectif est de nous battre contre le système et son Etat.

Les revendications que l’on appelle transitoire par opposition aux revendications réformistes sont celles qui amènent la conscience et l’organisation des travailleurs à la transition vers la nécessité de la prise de pouvoir par les comités d’exploités et d’opprimés.

Ce qui manque à la classe ouvrière, c’est de cesser de raisonner comme un groupe social dépendant, aidé, soutenu, qui se plaint, qui souffre, qui n’a pas la force, qui est affaibli, qui est isolé, de cesser de se mettre sur la défensive, de cesser de s’excuser de se battre, de cesser de renforcer les arguments de ses adversaires, de cesser de se plaindre de son sort, d’avoir honte d’être une classe de travailleurs, d’afficher sans cesse la faiblesse, le respect de l’ordre, des critères moraux hypocrites de l’adversaire, des lois de la société d’exploitation, du respect de la propriété privée des moyens de production, des droits prétendus des possesseurs de capitaux, de la légalité bourgeoise et de cesser de s’incliner devant le pouvoir d’Etat ou de faire appel à lui comme s’il était un arbitre ou un défenseur de la justice.

Les revendications ouvrières doivent claquer comme une insulte aux classes dirigeantes, comme une affirmation du type « nous n’étions rien, nous serons tout ».

En tout cas, c’est cela le type de revendications que doivent proposer les révolutionnaires dans les entreprises et si les travailleurs ont besoin de nos militants pour aller pleurnicher, nous devons leur dire de le faire sans nous ! Ce n’est pas se désolidariser : c’est simplement parce que nous ne savons pas bien nous incliner à terre respectueusement et que nous n’allons pas apprendre maintenant !

Nous n’allons pas négocier avec nos ennemis, nous n’allons pas prétendre que les patrons et le gouvernement doivent nous entendre. Nous n’allons pas réclamer des patrons repreneurs des entreprises ni dire que l’Etat doit lutter contre le chômage en embauchant. C’est un peu comme si nous demandions aux armées de lutter contre les guerres et aux proxénètes de lutter contre l’exploitation des femmes !

Les revendications portées par les révolutionnaires soutiennent un contenu de classe qui est offensif, qui donne un son combatif, permettant à la classe ouvrière, non de négocier mais d’affirmer sa fierté d’appartenance à une classe de combat, à une classe d’avenir, à une classe qui prétend demain se passer des exploiteurs. Si les travailleurs ne nous veulent pas encore pour porter leurs revendications, cela ne nous empêchera pas de participer aux luttes mais sans en prendre la tête et sans donner raison à de tels choix.

Loin de quémander que les capitalistes continuent à nous exploiter, nous devons afficher que la classe ouvrière postule à la direction de toute la société, qu’elle a ses propres solutions non pour redresser le capitalisme mais pour l’enterrer.

Ceux qui se laissent convaincre que les travailleurs sont très loin de se lancer dans un tel sens se trompent lourdement. Ils nous le laissent entendre pour l’instant mais personne ne peut prévoir à quel moment l’opinion ouvrière peut se retourner et dans quelles circonstances. L’Histoire est pleine de tels retournements, quasiment du jour au lendemain et les dernières révolutions nous en ont donné maints exemples. Il ne faut pas attendre que la situation soit là pour faire savoir aux travailleurs que les révolutionnaires seront là aussi ce jour-là et qu’ils ont des perspectives à proposer.

Et l’état actuel du prolétariat ne nous fera pas oublier qu’il est une classe d’une force sociale internationale sans pareille dans l’Histoire, une classe capable d’une initiative et d’une audace sans égal, même si tous les réformistes et tous les opportunistes répètent que ce ne sont que des malheureuses victimes sans moyens de réagir et sans conscience de leur situation, incapables de se diriger eux-mêmes et autres balivernes.

Cette force prolétarienne a déjà renversé des murailles, inventé des mondes nouveaux, émerveillé plusieurs fois l’Humanité. Ce n’est pas parce qu’on la traîne dans la boue, lui fait dire qu’il n’y a plus d’alternative au capitalisme au moment même où celui-ci s’effondre que les travailleurs vont eux-mêmes nous convaincre qu’ils ne seraient plus la classe révolutionnaire d’avenir. Montrons seulement que nous ne sommes pas dupes sans pour autant insulter les travailleurs qui profèrent ces absurdités.

Le but premier de nos revendications doit être de ne pas cacher que le capitalisme n’a plus d’avenir et que le prolétariat est l’avenir de l’humanité.

C’est sur ce thème de discussion que nous organiserons une réunion publique ouverte avec les groupes révolutionnaires qui le souhaitent en septembre prochain et nous vous en tiendrons informés en souhaitant que tous ceux que cela intéresse nous contactent d’ici là pour l’organiser avec nous...

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