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Les Roms, nouveaux Juifs de l’Europe !

mardi 23 juillet 2013, par Robert Paris

Les Roms, nouveaux Juifs de l’Europe !

En déplacement sur un campement de Roms, le député-maire UDI de Cholet, Gilles Bourdouleix, a laissé échapper : « Hitler n’en a peut-être pas tué assez ».

Ce n’est pas un militant nazi mais un centriste !

Un ministre de l’Intérieur socialiste lance lui aussi la campagne anti-roms en multipliant les interventions policières musclées (des enfants aux gaz lacrymogènes) très médiatisées contre les camps Roms.

« Les Roms vivant dans des campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution », a estimé le ministre français de l’Intérieur Valls dans un entretien publié vendredi dans "Le Figaro" du 15 mars dernier.

À Marseille, une sénatrice, Samia Ghali, a commencé par ne pas condamner les riverains qui ont expulsé manu militari les Roms fin 2012, avant de se lâcher lors d’une visite de quartier : « quand les Roms s’installent on a une recrudescence de cambriolages », a tranquillement asséné l’élue de la République.

Toujours à Marseille, un conseiller municipal, Didier Réault, a tapoté un tweet incendiaire, invitant à balancer des cocktails Molotov sur les campements roms de la Capelette. Son chef de file, le député-maire Guy Teissier, s’est quant à lui permis d’assurer que « 2000 Roms » présents à Marseille, c’était « trop ». Avant de préciser que « même s’ils étaient dix ce serait trop » car le problème est selon lui « notre capacité à intégrer ».

Trois jours avant, dans la municipalité PS de Lille, 200 policiers évacuaient un terrain occupé par 200 Roms.

Le maire de Colombier-Saugnieu, une petite commune de l’Est lyonnais, a adressé sa démission au préfet du Rhône afin de protester contre le cadre réglementaire relatif à l’accueil des gens du voyage qu’il juge inadapté. Pierre Marmonier, le maire sans étiquette de ce village de 2 500 habitants, a adressé sa missive vendredi, après que quelque 400 caravanes et véhicules se furent installés, le 7 juillet dernier, sur un terrain privé, jouxtant un étang.

Le Pen affirme qu’à "partir du 1er janvier 2014, les 12 millions de Roms situés en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s’établir dans tous les pays d’Europe".

« De nouvelles évacuations de bidonvilles vont bientôt avoir lieu, sans solution alternative, pour 800 Roms de Marseille. Et le préfet Alain Régnier [délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement] s’attend à d’autres expulsions de campements cet été. »
Le préfet Régnier appuie son action sur la circulaire interministérielle du 26 août 2012, qui prévoit l’anticipation et l’accompagnement des évacuations de campements illicites. Mais les représentants de l’État dans les départements continuent d’évacuer les terrains « sans véritable diagnostic ni proposition de relogement », note le rapport du Collectif Romeurope.

Dans les départements, les préfets sont sous la pression des élus locaux et parfois de la population elle-même. « Et ils ne croient pas à l’insertion des Roms », observe Claire Sabah.

Estrosi, maire de Nice : "J’en ai maté d’autres, je vous materai"
Assurant avoir présenté une facture de 500 000 euros, le maire de Nice affirme avoir dit : "Non seulement vous allez partir, mais avant, vous allez payer. Si vous ne payez pas, ok : saisie des véhicules pour pouvoir rembourser ce que les contribuables de Nice n’ont pas à payer."

"Je vais envoyer mon mode d’emploi à tous les maires de France pour qu’ils sachent pendant tout l’été quels moyens utiliser face à un pouvoir socialiste qui ne les accompagne pas", a enfin annoncé Christian Estrosi. Interrogé pour savoir s’il considère les gens du voyage et les Roms comme des délinquants, il a répondu : "Quand on entre par effraction quelque part, on est un délinquant."
Un Rom est mort dans un incendie criminel à Paris, le 25 octobre dernier. Celui-ci s’ajoute à une longue liste depuis le début de cette année. À Ivry-sur-Seine, Orly, Bobigny ou encore à la Porte de la Villette, déjà 7 incendies criminels ont été commis contre des campements roms.

Amnesty international déclare : Les expulsions forcées mettent à la rue des familles entières, souvent sans qu’aucune solution de logement pérenne ne leur soit proposée. Ni informées ni consultées, ces personnes se retrouvent dans une précarité encore plus grande que celle qu’elles connaissaient sur leurs campements généralement eux-mêmes dépourvus des services élémentaires (eau courante, électricité, collecte des ordures…).

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls (PS), mène la campagne de démantèlement des campements des Roms. Le 31 juillet, il a dit sur Europe1 : « Les préfets ont pour mission de démanteler les camps de Roms quand il y a eu une décision de justice. Les choses sont simples. Oui, quand il y aura une décision de justice, il y aura démantèlement de ces campements. »

Parallèlement à la préparation des mesures pour l’expulsion des Roms, il existe aussi des projets visant à les placer dans des soi-disant « villages d’insertion ». Là, les Roms seraient obligés de vivre dans des logements préfabriqués extrêmement bon marché et surveillés par des agents de l’État et des forces de sécurité.

D’après Le Monde, il y a cinq villages et trois autres en construction à Lille, la ville de Martine Aubry, première secrétaire du PS et mairesse de Lille. Sous le prétexte d’assurer un soutien social aux Roms, l’objectif de ces « villages d’insertion » est d’enfermer la population rom dans un ghetto.

La gauche gouvernementale n’a pas seulement pris la suite de Sarkozy-Guéant mais sciemment aggravé le racisme anti-Roms pour détourner la colère sociale.

Pourchassés de Hongrie

277 femmes et enfants Roms ont fui vendredi le village de Gyöngyöspata (nord-est) avant le retour d’une milice d’extrême-droite pour un « camp d’entraînement », a indiqué à l’AFP le chef de cette communauté de Roms.

Après l’interdiction de ses patrouilles, organisées le mois dernier, la milice Vedero tient pendant le week-end de Pâques « un camp d’entraînement » de trois jours dans cette localité de 2.800 habitants, dont 450 Roms, située à 81 km de Budapest.

Tandis que les hommes de la communauté vont rester dans le village, les femmes et enfants sont montés à bord de cinq autocars mis à disposition par des groupes de défense des droits de l’Homme.
« Ils ont peur et nous pensons qu’ils seront plus en sécurité s’ils partent », a déclaré à l’AFP le responsable de la communauté Roms Janos Farkas.

La milice Vedero, proche du parti d’extrême droite Jobbik et dont les membres revêtent des uniformes para-militaires, a effectué des patrouilles dans les rues de Gyöngyöspata le mois dernier « pour restaurer l’ordre » selon ses responsables.

La police locale a refusé d’intervenir, malgré les protestations de la communauté rom dénonçant une atmosphère d’intimidation.
Le ministre de l’Intérieur Sandor Pinter avait assuré la semaine dernière que ces patrouilles interdites allaient cesser.

Pour cette nouvelle opération d’intimidation, la milice Vedero va ériger son camp à une centaine de mètres du quartier Roms de Gyöngyöspata. Une contre-manifestation est prévue pour soutenir les Roms.

Pourchassés en Slovénie

Le 29 octobre, un groupe d’environ 30 Roms, parmi lesquels des enfants, du lotissement de Decja vas, près du village d’Ambrus, dans la commune de Vancna Gorica, ont été évacués vers le centre de réfugiés de Postojna, une ancienne caserne, pour les protéger de la colère des autres villageois.

Cette décision a été prise apparemment à la suite d’un incident survenu une semaine plus tôt, au cours duquel un homme a été attaqué par les habitants du camp. Il a dû être hospitalisé et recevoir des soins d’urgence.

À la suite de cette attaque, le 23 octobre, les villageois se sont réunis et ont appelé à des actes violents contre les Roms. La police présente à la réunion, qui fut retransmise à la TV, n’est pas intervenue à ce moment.

À la suite de cette réunion, toute la communauté rom a quitté ses maisons et a fui dans les bois environnants. Elle a passé plusieurs nuits dans les bois, de crainte de représailles de la part des villageois qui les ont menacés d’actes violents, jusqu’à des menaces de mort.

Le 28 octobre, les Roms ont essayé de retourner chez eux sous la protection de la police. Mais environ 200 personnes se sont opposées au retour des Roms et, sous la menace de violence, ont exigé des autorités que la communauté rom sont relogée dans un endroit plus convenable « pour des raisons de sécurité et de défense de l’environnement ». Plusieurs de ces villageois ont déclaré : « les Roms ne reviendront jamais ici ». À cause des menaces et des dangers évidents de cette foule en colère, la police slovène a bloqué les accès au camp des Roms et des renforts de police ont été envoyés.

Le soir du 28 octobre, on arriva à un accord entre toutes les parties, selon lequel les Roms seraient temporairement installés dans le centre de réfugiés de Postojna. Dans ce centre, il y a l’eau courante et des sanitaires, mais pas d’eau chaude ni de chauffage. Mr Jurij Zaletel, responsable du secteur pour l’intégration des réfugiés et étrangers, a alors décidé que les Roms pourraient aller dans un centre de détention pour les étrangers, tout proche et actuellement fermé, deux à trois fois par semaine pour prendre une douche.

Le médiateur slovène pour les droits de la personne, Matjaz Hansek, a déclaré que le respect de la loi était dangereusement mis à mal « si une foule en colère qui profèrent des menaces de mort peut décider de l’endroit où chacun doit vivre ». Il a aussi mis en garde sur le fait que cela puisse servir de signal pour la répétition de tels actes à l’avenir.

ERRC et Amnesty International reconnaissent dans leur lettre que la police a protégé la communauté rom de ceux qui les menaçaient, que le relogement temporaire dans le centre de Postojna pouvait être une mesure légitime pour assurer leur sécurité, mais ces organisations sont préoccupées par le fait que la présence permanente de la communauté à Posjtona n’est plus souhaitable et n’est pas une réponse appropriée à la menace initiale. Les organisations observent aussi que ces limites imposées au droit à la vie privée et à un logement décent ne peuvent être que temporaires. Les actes de violence doivent faire l’objet d’une enquête approfondie.

De plus, il apparaît que la police n’a commencé à prendre vraiment au sérieux la gravité des menaces que le 28 octobre, soit plusieurs jours après le début des événements.

Dans la lettre envoyée au Premier ministre, les signataires expriment leur inquiétude devant la lenteur des autorités à prendre des mesures pour condamner et mener une enquête sur ces attaques à caractère raciste et faire comparaître les coupables devant la justice

Les signataires se disent préoccupés de projets pour reloger d’une manière permanente ces Roms dans d’autres lieux. Le Comité des Nations unies pour les droits sociaux, économiques et culturels stipule à l’article 11 de sa convention que les déplacements forcés sont incompatibles avec le respect de ces droits et que chacun doit avoir un minimum de sécurité quel que soit le mode de propriété de son lieu de résidence. Toute proposition de relogement doit se faire en consultation avec ceux qui vont être déplacés, ils doivent être avertis à l’avance, la procédure doit être en stricte conformité avec les lois internationales des droits de la personne. Aucune forme de discrimination, en particulier la discrimination raciale ne peut être tolérée quand il s’agit de déplacer des personnes de chez elles par la force.

Dans le cas présent, il apparaît qu’un grand nombre de ces droits fondamentaux de la protection de la personne ont été bafoués. La communauté est en grand danger d’être déplacée de force, ce qui est une violation flagrante des droits de la personne. Les solutions proposées n’ont pas été élaborées selon une véritable consultation avec la communauté et celle-ci n’a pas eut de possibilité de s’opposer à ces solutions devant un tribunal adéquat. De plus, en cédant devant l’attitude intolérante de la majorité, les autorités courent le risque de renforcer la discrimination raciale.

En conclusion, les signataires demandent instamment au Premier ministre Janez Jansa de prendre des mesures pour que les droits de cette communauté touchée par ces attaques soient respectés, qu’elle soit protégée comme l’exige le droit international.

Et en Roumanie

La pauvreté des roms en Roumanie est à multifacettes : Les roms sont souvent privés des ressources nécessaires à des conditions de vie adéquates, mais surtout ils n’ont pas accès à l’éducation, à certains postes de travail, aux services sanitaires et sociaux et aux canaux pour être actifs dans la société.

La population rom est sans cesse discriminée :

• violences physiques, morales,
•injustices juridiques,
•discrimination raciste de la part des autorités,
•crimes racistes impunis,
•discrimination pour l’accès aux services sociaux, comprenant la discrimination dans l’allocation des fonds publics municipaux pour la réalisation des infrastructures de base (eau, electricité, gaz...), •utilisation systématique de propos racistes par les média ce qui perpétue les stéreotypes et atitudes racistes,
•nombreux accès limités à une éducation normal pour les enfants roms, discrimination raciste dans les institutions scolaires

Le 24 décembre 1989, dans le village de Virghie, des villageois assassinent deux Roms et brûlent leur maison. A Turulung, 36 maisons appartenant à des Roms sont incendiées le 11 janvier 1990. Le 29 janvier, ce sont cinq maisons qui sont incendiées à Reghin, quatre Roms sont assassinés et six maisons incendiées à Lunga le 5 février, etc.

Du 13 au 15 juin, des mineurs ont été amenés en train à Bucarest par le gouvernement pour réprimer des manifestations anti-Illescu (alors chef du gouvernement). Encadrés par des officiers de police, ces mineurs se sont aussi dirigés vers les campements roms de la banlieue de Bucarest : des campements ont été détruits, des hommes battus jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance et des femmes violées. De nombreux Roms ont alors été emprisonnés et relâchés seulement quelques semaines plus tard, sans qu’aucune charge ne puisse être retenue contre eux. A Cuza Voda, 34 maisons appartenant à des roms sont incendiées et 29 à Catinul Nou le 12 août, etc. De telles violences, quasiment quotidiennes, ont lieu, parfois accompagnés de lynchages. Il arrive que la cause officielle de ces flambées de violences racistes soit une simple rixe à une sortie de bal entre gadjé et roms. Dans ce cas la police intervient, après les pogroms, pour arrêter les roms qui avaient participés à la rixe. Après un tel pogrom dans la nuit du 12 au 13 octobre 1993, une commission gouvernementale publie un rapport où l’on peut lire que « les évènements n’ont pas motivations ethniques« , puis expliquent que la communauté romani a sa part de responsabilité puisque :

 » – Elle est un danger pour la stabilité ethnique du village puisqu’ils ont entre cinq et dix enfants par famille ;

Ils ne sont pas natifs du village et ne s’y sont installé qu’après 1977.

Ils ne possèdent pas de terre, et donc » certains vivent du vol « .

Le niveau culturel est très bas et nombreux sont ceux qui sont illettrés « .

Ils appartiennent à la religion orthodoxe mais n’observent pas les rites et cérémonies traditionnels de cette religion.

Contrairement aux Roumains et aux Hongrois, ils n’ont pas formé de société agraire.

Ils perturbent l’ordre par des violences verbales, des discussions obscènes, un langage trivial, volent le bien d’autrui et commettent parfois des coups et blessures. »

Ce rapport, véritable synthèse des préjugés racistes dont sont victimes les Roms, est significatif de la façon dont la police et la justice roumaines traitent alors ces pogroms meurtriers.

Ce genre de violences de grandes envergures à l’encontre des Roms a perduré pendant toutes les années 90. Depuis, si on en croit le rapport de la Commission Européenne contre le Racisme et l’Intolérance (rendu public le 23 avril 2002), « les affrontements violents, comme ceux qui se sont produits durant les années 90 entre les groupes majoritaires et minoritaires de la population, notamment avec la communauté rom/tsigane, se sont apaisés« . Pourtant, les discriminations subsistent à tous les niveaux : violences policières régulières, politiques municipales dont le but est de chasser les Roms de la ville, ségrégation dans les écoles, discriminations à l’embauche (même dans les ANPE, il arrive que des annonces d’offres d’emplois précisent clairement qu’elles ne s’adressent pas aux roms), discriminations quant à l’accès aux soins ou à certaines aides sociales, articles de presse et reportages télévisés présentant régulièrement les roms comme un peuple de délinquants, etc. A cela s’ajoute les partis d’extrême droite raciste, essentiellement le Parti Romania Mare (Parti de la Grande Roumanie) et leur propagande anti-roms (et aussi antisémite et anti-magyars). La Nouvelle Droite colle régulièrement des affiches avec pour slogans « Mort aux tsiganes ! » ou « Les roms hors de Roumanie ! ».

Dans cette situation, comment s’étonner que les Roms de Roumanie restent toujours victimes de violences racistes. C’est ainsi que le 13 mars, une quinzaine d’hommes armés de battes de base-ball ont attaqué un quartier romani dans le village de Sabolciu, le 8 mai 2002, environ 200 supporters de foot ont attaqué un quartier rom à Bucarest. Tout en criant « les tsiganes hors de Roumanie » , les agresseurs tabassaient des Roms, cassaient les carreaux des maisons et détruisaient les portes pour entrer dans les habitations.
Chassés d’Ukraine

De toutes les minorités qui vivent en Ukraine, les roms sont sans doute les moins bien lotis. Beaucoup d’entre eux ont été chassés de leurs campements à la veille de l’Euro 2012 et la plupart vivent dans des taudis en marge des grandes villes, dans la misère et l’indifférence des autorités et des autres habitants. Reportage.

À Berehove, ville de Transcarpatie située à la lisière de l’Union européenne [à la frontière de la Hongrie], des centaines de Roms vivent derrière un mur de béton. Dans des baraques en bois et en terre, au milieu d’une indicible misère.
Ici, des familles nombreuses habitent dans des pièces à l’odeur pestilentielle. Les murs moisis et éventrés sont colmatés au moyen de haillons et de cartons. Les plafonds sont troués, le plancher est en terre battue et des morceaux de plastique font office de fenêtres. Cette communauté, selon les organisations des droits de l’Homme ukrainiennes, n’est pour tout le monde qu’une source d’embarras.
Juste avant le début de l’Euro 2012, un campement Rom a été brûlé dans le quartier HLM de Bereznaky, à Kiev. Probablement parce que les habitants avaient construit leurs baraques à proximité des voies de chemin de fer où devaient passer des milliers de supporters.

Mais même dans les ghettos fermés, où ils sont “entre eux”, les Roms ukrainiens n’ont pas la vie facile. Ceux qui habitent à Berehove dorment sur des lits superposés, constitués de foin, de cartons et de vieilles guenilles. Dans les cours jonchées d’ordures et d’un invraisemblable bric-à-brac, on fait bouillir une infâme potée à même le sol, dans de grands chaudrons suspendus au-dessus du feu.
Les chiens errants viennent librement renifler les galettes de pommes de terre étalées sur le sol. On lave le linge dans des eaux souillées. “Mais au moins, ici, personne ne vient s’en prendre à nous”, disent les habitants.

Le seul signe de civilisation, ce sont les téléphones mobiles et les antennes paraboliques sur les toits déchirés.“Nous cuisinons dans une eau sale et puante. Tous les enfants ont la diarrhée. Nous prions pour que soit au moins installée une pompe”, dit Aranka, qui vit dans la “réserve” de Berehove avec ses huit enfants. Les adultes et les enfants sont atteints de dysenterie et de tuberculose.

Les baraques sont envahies par les rats, que les habitants s’efforcent de chasser en envoyant des chats faméliques qu’ils tiennent souvent en laisse. Tous, les jeunes comme les ancêtres, combattent les poux en se teignant les cheveux d’un rouge brillant.

Selon les statistiques des organisations rom, près de 400 000 Roms vivent en Ukraine. Mais selon Rudolf Papp, conseiller municipal de Berehove, il est même difficile de déterminer le nombre exact d’habitants de ce petit hameau. Car dans leur quête d’une vie meilleure, les familles vont et viennent constamment.

Pour beaucoup d’entre elles, les seules sources de revenus sont les prestations sociales, comme la prime à la naissance, les allocations parentales et les retraites des membres plus âgés de la famille. Mais en Ukraine, beaucoup de Roms ne possèdent pas de documents d’identité. Ils ne peuvent donc pas bénéficier des allocations.
Les Roms ne se plaignent pas de cette vie “derrière le mur”. Selon Papp, le fait que le hameau soit isolé par un mur est une bonne chose, à la fois pour la communauté rom et pour la population locale. Personne ne les contraint à rester là-bas, ils peuvent circuler librement.

“Nous avons les mêmes droits que les Ukrainiens et les Hongrois. Nos enfants peuvent aller à l’école et les femmes accoucher dans les hôpitaux”, affirme Papp. Il admet toutefois que rares sont ceux qui profitent de ces avantages.

Pour lui, le fait que les hommes n’arrivent pas à trouver un travail en raison de leur ethnie est la principale difficulté. Ce sont donc souvent les enfants mendiants et les vieilles femmes qui “travaillent” dans les marchés ou dans les gares qui nourrissent les familles. Une partie des Roms vit du commerce de la drogue. Leurs camps à eux rivalisent de luxe. Ils habitent des maisons crénelées et conduisent des limousines.

Pour Vitali Kulik, le directeur du Centre de recherche pour la société civile, l’intégration des Roms dans la société est un problème majeur. “À l’époque soviétique, les autorités essayaient d’agir auprès d’eux en passant par ceux que l’on appelait alors les barons. Mais ces procédures informelles ont échoué et cela a ouvert l’espace à une criminalisation encore plus grande de cette communauté”, explique-t-il.

Selon les défenseurs des droits de l’homme, les Roms en Ukraine constituent une communauté totalement laissée pour compte, dont personne ne se soucie. Comme le dit Volodymyr Batchayev, de l’Observatoire ukrainien des droits de l’homme, cité par Radio Liberty, “c’est un peuple que l’on a oublié. Le gouvernement ne veut pas s’occuper d’eux, parce que la solution qu’il faudrait mettre en œuvre aurait un coût trop élevé. Ils sont considérés comme un groupe ethnique marginal”.

A l’époque soviétique, les autorités ont tenté d’intégrer de force les Roms à la société. Le nomadisme a été interdit, les enfants ont été obligés d’aller à l’école et les hommes ont reçu un travail, principalement dans l’agriculture.

Il y a eu des actions de promotion de la culture rom. Le film du réalisateur moldave Emil Lotianu, Les tsiganes montent au ciel, tourné précisément dans ces villages de la Transcarpatie, est même devenu culte.

Mais le romantisme cinématographique a quitté depuis longtemps déjà les campements rom. C’est la criminalité et la misère qui y règne aujourd’hui. Comme dans les autres pays européens, la société ukrainienne méprise les Roms. Aujourd’hui, seuls les groupes de musique traditionnels tsiganes qui jouent dans les restaurants attirent la sympathie.

Persécutés en République tchèque

En République tchèque, à l’été 2011, des manifestations de Tchèques nationalistes et racistes ont tenté d’attaquer à plusieurs reprises des lieux où vivent des Roms dans les villes de Varnsdorf, Rumburk et Novy Bor au mois d’Août et de septembre au prétexte d’une prétendue « hausse de crimes perpétrées par les Roms dans la région des contreforts de Sluknov », à la frontière de l’ancienne Allemagne de l’Est. Ces manifestations haineuses se sont répétées chaque fin de semaine pendant les mois d’Août et septembre.

A 500 mètres de la frontière allemande, Varnsdorf est depuis plusieurs semaines le théâtre de manifestations de l’extrême droite contre la minorité rom — 500 personnes sur les 16 000 habitants de la ville. Elles cristallisent les tensions entre ces derniers et une communauté dont l’intégration pose encore des problèmes.

Dans une chambre, située au rez-de-chaussée du centre d’hébergement T. G. Masaryk, une trentaine d’enfants se sont blottis sur des lits superposés. Ondřej travaille pour l’ONG Nenávist není řešení [La haine n’est pas une solution]. Il leur a distribué des journaux datant d’une semaine et remplis de photos de la dernière manifestation à laquelle ont participé les habitants de la ville avec des dizaines de crânes rasés. "On va parler maintenant de ce qu’il y a sur ces photos", propose Ondřej aux enfants. "C’est la manifestation contre nous", dit une petite fille âgée de 10 ans. "Et qu’est-ce que tu en penses ?", demande Ondřej. "Ce sont des idiots", répond un garçon âgé de 9 ans. Dehors, une cinquantaine de policiers lourdement équipés se préparent à intervenir. "Je suis ici déjà pour la quatrième fois et je pense que je serai là encore la semaine prochaine", dit l’un d’eux. Ces policiers ont pour mission d’empêcher la foule de pénétrer à l’intérieur du centre d’hébergement. Depuis quelque temps, tous les week-ends, Varnsdorf est le théâtre de manifestations contre les habitants Roms de la ville. La dernière a été organisée à l’initiative de Lukáš Kohout. Il s’est fait connaître en accompagnant les responsables politiques lors de leurs déplacements en se faisant passer pour leur assistant. Le matin, un débat a eu lieu dans le cinéma de la ville avec des représentants de la mairie. Les habitants ont été chauffés à blanc avant la manifestation de l’après-midi. "J’en peux plus de ces Tziganes. Rendez-vous à deux heures sur la place. On va s’occuper d’eux", s’entendent deux hommes dans le hall du cinéma.

Miroslav Brož, porte-parole de Nenávist není řešení, accompagne les reporters de Hospodářské noviny dans le centre d’hébergement à trois étages. Ses occupants n’ont pas suffisamment d’argent pour payer les loyers des appartements dans lesquels vivent la plupart des habitants. La ville reçoit 3 000 couronnes [environ 104 euros] par adulte et 2 000 couronnes [environ 70 euros] pour chaque enfant. "Nous sommes là aujourd’hui pour rassurer les gens et pour divertir les enfants. Nous veillons à ce qu’ils ne sortent pas, à ce que rien ne leur arrive", explique Brož. "La mairie engage bien des travailleurs sociaux, mais aujourd’hui, ils ne sont pas là", dit-il en soupirant. Quelques têtes d’enfants et d’adultes émergent des chambres. "Madame, savez-vous quand ce sera fini ? On veut sortir", interroge, la mine fâchée, une femme d’un certain âge. Elle n’est pas Rom. Elle est arrivée dans ce centre d’hébergement après s’être retrouvée dans l’incapacité de payer un loyer à prix normal. "Oui, je comprends pourquoi les gens sont en colère contre les Tziganes qui volent et sèment la pagaille. Et qui parfois tabassent des gens. Mais ils ne sont pas tous comme ça. Sur chaque pièce, il y a toujours deux faces", avance-t-elle. "J’avais un travail, une famille et aujourd’hui je n’ai plus rien", dit-elle pour expliquer sa présence dans le centre d’hébergement, sans donner plus de détails sur ses mésaventures.

Un policier de la brigade anti-conflits explique ainsi le problème de Varnsdorf : "Ça ne m’étonne pas vraiment que les habitants de Varnsdorf aient des problèmes avec la communauté rom. Ce n’est pas facile de vivre avec eux dans une même ville. Ils sont de plus en plus nombreux à venir habiter ici à cause des centres d’hébergement que les entrepreneurs se sont mis à créer à grande échelle".
Beaucoup d’entrepreneurs de la région ont en effet fondé leur activité sur le regroupement des personnes en situation de détresse sociale. Ils gagnent de l’argent grâce aux subventions versées aux centres d’hébergement, à l’instar de la ville qui possède également quelques-unes de ces structures. Près d’une centaine de personnes vivent à T. G. Masaryk. C’est ainsi qu’on appelle ce centre d’hébergement. La plupart de ses occupants sont en colère de devoir rester enfermé un samedi ensoleillé à l’intérieur du centre, pour ne pas risquer de provoquer un conflit.

Mais quelques-uns parmi eux ont également peur. C’est pour cela qu’ils ne sont pas allés discuter le matin au cinéma avec le reste de la population. "La prochaine fois, on doit aller parler à ces gens. Nous ne sommes pas qu’une bande de voleurs et de tire-au-flanc", affirme Vyskočil en poussant František Godl devant l’objectif. "Franta a suivi un cours de requalification d’apprentissage des bases de l’informatique. Personne n’a voulu l’embaucher. Il voulait devenir travailleur social, mais là aussi ça n’a pas marché. Alors il moisit ici", dit en colère Vyskočil. Un peu moins de trois heures plus tard, la foule abandonne. Les policiers lui a refusé l’accès au logement social. Chacun part vaquer à ses affaires. "Je vais maintenant sortir les enfants, ils sont restés enfermés toute la journée, il faut qu’ils aillent s’aérer un peu dehors", dit en prenant congé Kumar Vishwanathan, un travailleur social indien qui a acquis une riche expérience avec la communauté rom de la région d’Ostrava. Il a reçu le prix František Kriegl pour son travail avec l’association Vzájemné soužití [Vivre ensemble] et il a été décoré par l’ambassade des Etats-Unis pour son action en faveur de l’amélioration des relations entre Roms et non-Roms tchèques.

Victimes de l’extrême droite en Hongrie

Encadrée par le parti Jobbik (entré au Parlement avec 16,8 % des voix, en avril 2010, mais en chute dans les sondages), l’extrême droite a fait de Gyöngyöspata un laboratoire contre la "criminalité tzigane", patrouillant jour et nuit avec l’appui de nombreux villageois, qui ont logé et nourri pendant plus de deux semaines les miliciens.

Le 6 mars, le dirigeant national du Jobbik, le député Gabor Vona, y a parlé devant 1 500 paramilitaires. La plupart portaient l’uniforme noir de Szebb Jövoert ("Pour un plus bel avenir"), une organisation placée sous le parapluie légal des milices villageoises d’autodéfense. On voyait aussi des individus agressifs, treillis et crâne rasé, brandissant des haches ou des fouets, flanqués de pitbulls. Les premiers jours, les familles roms n’osaient même plus envoyer leurs enfants à l’école.

La police locale n’est pas intervenue, malgré la ressemblance de Szebb Jövoert avec la Garde hongroise, une milice proche du Jobbik qui s’était livrée aux mêmes manoeuvres d’intimidation de la minorité tzigane, avant d’être dissoute par la Cour constitutionnelle en juillet 2009. Il a fallu attendre que les miliciens aient quitté les lieux de leur propre gré, le 16 mars, pour que le gouvernement du premier ministre conservateur, Viktor Orbán, commence à réagir. Le 15 mars, pour la fête nationale hongroise, M. Orbán a prononcé à Budapest un discours dans lequel il a exalté le courage magyar face aux diktats des puissances étrangères, y compris l’Union européenne (UE), dont il assume ce semestre la présidence tournante. Il n’a pas soufflé mot de Gyöngyöspata. Ce jour-là pourtant, une poignée de contre-manifestants, conduits par Aladar Horvath, du Mouvement pour les droits civiques des Roms, s’étaient rendus sur place. Parmi eux, le pasteur Gabor Ivanyi et deux députés du LMP, le petit parti Vert libéral (qui n’a obtenu aux législatives de 2010 que 314 voix malgré 6000 électeurs roms potentiels).

"Ici, nous avons voté massivement Fidesz (le parti de M. Orbán, qui jouit d’une majorité des deux tiers au Parlement), rappelle Janos Farkas, le chef de la communauté tzigane de Gyöngyöspata, soit 500 personnes. Parce qu’il nous avait promis du travail." Un an après, le taux de chômage en Hongrie n’a pas baissé, sauf que l’on ne touche plus qu’une allocation par famille. Et le gouvernement a réduit le budget accordé aux "administrations autonomes" des minorités.

Depuis la reprivatisation des forêts, en 1992, les Tziganes n’ont plus le droit d’y cueillir les champignons ni de ramasser le bois pour se chauffer. "Nous avons offert, en échange de ce paiement en nature, d’assurer le nettoyage des domaines forestiers. Les propriétaires ont refusé, constate M. Farkas. Mais nous vivons ici depuis cinq siècles, nos ancêtres ont défendu ce beau pays contre les Turcs, nous sommes Hongrois avant d’être tziganes !" La délinquance augmente dans les campagnes, dont les habitants se sentent abandonnés. Certains meurtres ont profondément choqué l’opinion, tel celui d’un enseignant, lynché fin 2006 à Olaszliszka (nord-est) sous les yeux de ses enfants, parce qu’il avait effleuré avec son véhicule une petite fille rom. Le Jobbik lui a érigé un monument. A l’inverse, la série d’attaques meurtrières contre des Roms, menées en 2009 par un groupe de néonazis actuellement jugé à Budapest, n’a guère ému la population. A Gyöngyöspata, la source du conflit semble avoir été l’achat, par la Croix-Rouge hongroise, de maisons pour reloger des familles de Roms sinistrées lors des inondations de 2010. La perspective de les voir s’installer au coeur du village a suscité de vives résistances. Des habitants ont écrit à Gabor Vona, explique Oszkar Juhasz, le président de la section locale du Jobbik (26 % aux législatives de 2010).

M. Juhasz est viticulteur, descendant d’une de ces familles de petits nobles qui vivaient jadis à peine mieux que les serfs mais croyaient être la chair et le sang de la Hongrie millénaire. Il affiche, dans l’entrée de sa maison, la carte du pays avec les frontières d’avant 1920.
Pour l’extrême droite, obsédée par la perte historique de deux tiers des territoires nationaux, la natalité des Tziganes est une menace : "Depuis 1898, leur nombre a été multiplié par plus de cent, dit-il. Nous ne sommes pas racistes, mais la politique d’intégration des Roms signifie, trop souvent, baisser le niveau de vie des non-Roms." Samedi 2 avril, vêtu de son uniforme noir, Oszkar Juhasz a défilé dans les rues de Hejöszalonta (nord-est), 900 habitants, aux côtés d’autres "patriotes hongrois". La veille, le chef de la fraction parlementaire du Fidesz, Janos Lazar, avait évoqué devant des journalistes la possibilité d’assouplir la législation sur les armes, au bénéfice de l’autodéfense. Une revendication du Jobbik.

Persécutés en Bulgarie

Les émeutes qui ont secoué le village de Katounitsa et plusieurs villes du pays ne sont pas qu’une poussée de fièvre anti-Roms. Elles sont le symptôme d’une société malade, soumise au clientélisme, constate une anthropologue bulgare.

Ce qui est arrivé à Katounitsa est tout sauf un incident [voir encadré ci-dessous]. Ce n’est pas non plus un cas isolé, mais une tendance destructrice qui se développe de manière endémique à cause de la passivité institutionnelle de ces dernières années. Ce conflit ne doit pas être vu en dehors du contexte politique global en Bulgarie. Nous n’avons pas de leaders de la nation mais des parapolitiques. Cela change la nature de nos attentes et fausse les espoirs de la société civile. Depuis plusieurs mois que nous sommes en campagne électorale [des élections présidentielle et municipales auront lieu le 23 octobre prochain], nous n’avons pas entendu un seul échange d’idées intéressant sur l’économie, la politique étrangère ou la société. En revanche, les petites intrigues et les coups bas sont foison. La politique bulgare est une émanation des journaux à scandales, et ils se nourrissent mutuellement.

Le dialogue politique est au plus bas. C’est à ce niveau que se trouve également l’exploitation sans vergogne des relations interethniques et interreligieuses dans ce pays. Ces dernières années, aucun des hommes politiques n’a jugé nécessaire de mettre de l’ordre dans les relations entre chrétiens et musulmans, entre les Roms et toutes les autres communautés, ni de proposer des stratégies efficaces pour une intégration réelle des minorités. Parce que l’ensemble de cette élite autoproclamée trouve son compte dans ce statu-quo humiliant qui leur permet de mieux s’accrocher au pouvoir. Ces tensions sont toujours motivées par des intérêts politiques, surtout en période préélectorale. En Bulgarie, il existe des milliers de raisons de perdre espoir en la justice sociale. Et ce désespoir atteint toutes les couches de la société, des médecins aux poètes en passant pas les paysans. Sont exlus, bien évidemment, les bandits nouveaux riches, les escrocs en gros, les politiciens corrompus et les hauts magistrats. Dans un tel cas de figure, et c’est l’historienne et anthropologue sociale que je suis qui parle, il n’y a rien de plus efficace que de rediriger sa colère vers les minorités, les religions différentes et, tout simplement, ceux qui sont différents. Bref, en substituant les faux problèmes aux vrais. Les frontières deviennent floues, et il facile de faire passer des erreurs politiques ou des faits de droit commun pour des conflits interethniques, avec des conséquences parfois dramatiques.

Les barils de poudre comme Katounitsa, il y en a un peu partout en Bulgarie. Chez les Roms, on en est déjà à la troisième ou quatrième génération sans éducation et sans aucune chance sur le marché du travail, et la criminalité grimpe en flèche. De l’autre côté, les sentiments anti-roms dans la société n’ont jamais été aussi virulents ! Les partis politiques, eux, ont perverti les plus pauvres et les marginaux dans la société en les initiant au commerce de voix électorales. C’est ce qui a donné naissance à ces “rois” roms autoproclamés, leaders corrompus des ghettos, s’enrichissant sur le dos de leurs coreligionnaires et vendant leur voix au plus offrant. Ils sont les maîtres absolus de quartiers, villages ou villes sur tout le territoire de la Bulgarie. Le soit disant “Roi Kiro”, comme une grande partie de sa famille, devrait depuis longtemps croupir en prison pour des crimes allant de la fabrication d’alcool frelaté jusqu’à la traite de femmes et d’enfants. Mais ce n’est pas le cas, parce qu’ils disposent de ressources considérables, de l’argent pour payer en cash les policiers, hommes politiques et magistrats, mais aussi d’un capital de voix de plusieurs milliers d’âmes. Ce problème n’est pas qu’ethnique, il s’agit d’une maladie nationale. Que dire des toutes ces villes et région “gérées” de facto par des boss mafieux qui tiennent la population en distribuant des privilèges ou en semant la peur ? Une politique adéquate consisterait tout simplement à faire appliquer la loi : abolir les privilèges de féodaux locaux ; condamner les criminels afin de permettre aux citoyens de s’émanciper, voter, vivre et travailler librement. Mais à l’heure actuelle, cela semble impossible en Bulgarie.

Depuis le 24 septembre, une vague d’émeutes anti-roms submerge les grandes villes bulgares. Des manifestants, souvent très jeunes, s’insurgent contre l’impunité dont bénéficieraient les Roms tout en s’érigeant en "défenseurs de la nation bulgare"...

Tout a commencé par ce que les autorités ont d’abord qualifié de "tragique accident de la route" : un homme de 24 ans est renversé par un mini-bus conduit par des Roms se rendant chez Kiril Rachkov, patriarche rom à la réputation sulfureuse à Katounitsa, village de 3 000 habitants près de Plovdiv dans le sud du pays.

Selon le père de la victime, il s’agit d’un meurtre prémédité. Les occupants du véhicule se réfugient dans la maison du "roi Kiro" avant de forcer un barrage improvisé par les habitants, blessant d’autres villageois. Rejoints par des ultras du club de foot de Plovdiv, des habitants de Katounitsa incendient et pillent les maisons appartenant au clan des Rachkov. Le lendemain, un jeune de 16 ans, atteint d’une maladie cardiaque chronique, décède lors d’échauffourées dans le village.

Le conducteur du mini-bus s’est rapidement livré à la police et a affirmé avoir renversé accidentellement le jeune homme après un esclandre sur la voie. Le 28 septembre, le ministère de l’Intérieur a annoncé l’arrestation de Kiril Rachkov. Il sera poursuivi pour "menaces de mort" et évasion fiscale à grande échelle.

L’Europe hypocrite

"L’intégration des Roms dans les pays membres sera supervisée par la Commission européenne" : Hospodářské noviny résume ainsi la feuille de route pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les Roms présentée le 4 avril par la commissaire à la Justice et aux droits fondamentaux Viviane Reding. La Commission souhaite que chaque pays adopte une nouvelle stratégie d’intégration, qui tienne compte des spécificités de chaque communauté rom. Par la même occasion, Mme Reding a reconnu que les Etats membres traînent des pieds pour dépenser les ressources disponibles : sur les 2,6 milliards d’euros alloués à des projets pour l’intégration des Roms, seuls 100 millions ont été dépensés. La plupart des 12 millions de Roms qui vivent dans l’UE sont victimes de discriminations – notamment en Roumanie et en Bulgarie – , constate une étude récente menée dans six pays de l’UE (Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Roumanie et Slovaquie), selon laquelle 42 % des enfants rom achèvent l’école primaire contre 97,5 % en moyenne pour les autres enfants européens. Selon la communication de la Commission, l’intégration des Roms dans chaque pays devrait concerner l’éducation avant tout, mais aussi le logement, le santé et l’emploi, explique encore -, qui cite une étude de la Banque mondiale selon laquelle "la pleine intégration pourrait rapporter près de 500 millions d’euros par an aux pays concernés, grâce à des gains de productivité, à la réduction des dépenses sociales et à l’augmentation des recettes fiscales". C’est en revanche la déception du côté des associations qui travaillent pour l’intégration des Roms : interrogé par EUobserver, un représentant du réseau ERGO qualifie de "décevante" la communication de la Commission car, explique le site bruxellois, "elle confie à chaque Etat membre le soin de gérer les discriminations à l’encontre de cette minorité – ce que certains gouvernements comme celui de Budapest n’ont pas vraiment envie d’assurer".

Le 9 septembre 2010, le Parlement européen adopte une résolution dans laquelle il presse la France de « suspendre sur le champ » les expulsions de Roms. Le texte, déposé par les groups S&D, ALDE, Verts/ALE et GUE/NGL, demande à la France et aux autres États membres de « suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms ». Les députés prétendent également que le relevé des empreintes digitales des Roms expulsés est illégal et contraire à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Résultat ; néant !

Messages

  • Mardi 16 juillet 2013, le camp de Roms implanté depuis 9 mois dans le quartier de l’Eure, rue du Général Hoche au Havre, a été évacué. Dès six heures du matin, les forces de l’ordre venues en nombre organisaient un large périmètre de sécurité pour empêcher l’accès au terrain sur lequel les familles étaient installées.

    Une fois mises à la porte, les 80 personnes concernées, dont 46 enfants, ont été accueillies par diverses associations dont le Samu Social et l’Armée du Salut. Trois appartements devaient être ouverts au Phare, foyer d’hébergement de l’Armée du Salut. Deux autres logements devaient être disponibles en ville grâce au bailleur Alcéane. L’association Femmes et familles en difficultés promettait aussi « de pousser les murs » pour héberger deux à trois familles de plus.

    Seulement, cinq jours plus tard, seulement 23 personnes sur 80 ont bénéficié d’un logement d’urgence. Amnesty International – Le Havre dénonce l’attitude des autorités dans un communiqué diffusé vendredi 19 juillet 2013.

  • Depuis quelques semaines, mélangeant parfois "Roms" et "gens du voyage" dans leurs déclarations, des maires multiplient les coups d’éclat. A la limite de la provocation, parfois au-delà, ces édiles prennent leurs administrés et les médias à témoin pour faire entendre leur intransigeance et parfois leur impuissance à l’égard de ceux qui occupent indûment un terrain.

  • Jean-Marie Le Pen, qui avait suscité un tollé en juillet pour ses sorties sur les Roms, a récidivé mardi à Nice en se demandant si la célèbre Promenade des Anglais serait un jour rebaptisée "Romenade".

    Nice n’est pas hasard : pour des raisons politiciennes, il lui faut faire plus qu’Estrosi !

  • A l’appel, notamment, du Relais étrangers de l’Indre, de la CGT BSmat, de la CGT Educ’Action 36, du NPA, du PCF, du Front de gauche, d’Europe Écologie Les Verts, du Planning familial, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées, hier soir, près du rond-point Deschizaux, à Châteauroux. Ils étaient là pour soutenir une famille roumaine qui loge avec d’autres compatriotes dans l’ancienne clinique Montaigne. Les membres de cette famille de trois enfants qui vivent en France depuis 2005, ont effectué une démarche de régularisation à la préfecture. Ils ont reçu ensuite un arrêté portant obligation de quitter le territoire et le collectif vient de déposer un recours gracieux auprès du tribunal administratif. Hier, les manifestants ont distribué des tracts aux automobilistes après le refus du préfet de recevoir une délégation.

  • "Il est plus facile aujourd’hui d’enlever une voiture à Paris ça prend 15 minutes. J’en ai fait l’expérience. 15 minutes entre le moment où vous vous garez et le moment où on enlève la voiture", a déclaré le député UMP Pierre Lellouche, numéro 2 sur la liste de la candidate UMP dans le VIII arrondissement de la capitale. Et le député d’ajouter : "Il peut se passer des mois, des années avant que l’on bouge un mendiant rom qui est là, à l’année, tous les matins, qui revient, qui repart. C’est insensé !".

    C’est comme cela qu’on banalise le fascisme...

  • Cosmin, 23 ans, travaille pour l’association Les Enfants du Canal à Paris et habitait jusqu’à ces derniers jours dans un bidonville de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne). Il affirme ne pas avoir été autorisé fin janvier à monter dans le bus 213 à cause de son origine, confirmant une information de Mediapart. "Les Roumains ils vont à pied, pas dans le bus", lui aurait déclaré le chauffeur, selon la plainte contre X qu’il a déposée dans un commissariat parisien pour "provocation à la discrimination raciale".

    Lorsque Cosmin, accompagné de deux autres Roumains, a expliqué avoir une carte de transports, le chauffeur lui aurait répliqué "Je m’en fous, tu peux avoir deux passes Navigo, tu monteras pas dans mon bus", avant de traiter les Roumains de "chiens", selon cette plainte.

  • Après Valls, c’est Valls et Cazeneuve !!!

    Et toujours mobilisés anti-Roms...

    Plusieurs policiers sous couvert d’anonymat ont indiqué ce mardi que tous les jours des consignes étaient données par la hiérarchie pour déplacer les Roms de la voie publique. Selon eux, la note interne au commissariat du 6e arrondissement de Paris qui préconise d’"évincer systématiquement" les Roms dans le quartier "n’a rien de surprenant".

    Bastille, Beaumarchais, Pont au Double devant Notre-Dame mais aussi avenue des Ternes, au métro Saint Paul ou encore place de la République. Selon plusieurs fonctionnaires de police joints par metronews ce mardi, c’est au quotidien que "les consignes seraient données" pour déplacer les Roms de la voie publique.

    Interrogés sur les note interne au commissariat du 6e arrondissement de Paris qui préconise d’"évincer systématiquement" les Roms dans le quartier publiée ce mardi dans Le Parisien, ces policiers qui ont tous souhaité garder l’anonymat indiquent que celle-ci " officialise tout simplement ce qui est officieux". "Tous les jours, les Roms sont évincés du Luxembourg, de la place Saint-Michel, des abords de l’Hôtel de Ville par les forces de l’ordre ... tout le monde le sait" indiquait ce mardi un fonctionnaire.

    Selon les témoignages des policiers, cet épisode fâcheux n’est pas sans rappeler celui sur la politique du chiffre. "Officiellement, on a toujours dit qu’il n’y avait pas de rendement sur les procès-verbaux. Oralement, tout le monde sait que cela existait... Et de temps en temps, comme pour cette note sur les Roms, il y avait des instructions écrites... Des écrits certes malencontreux mais qui officialisaient ce qui se faisait chaque jour de la semaine" précisait l’un d’eux à metronews. "Cette note est une maladresse mais elle n’a rien de surprenant même si elle est illégale, ajoutait un de ses collègues. La direction donne des ordres, et nous devons les respecter même si nous ne sommes pas d’accord avec elle. D’ailleurs, certains policiers ont déjà été réprimandés. Et en cas de non-respect, ils pourraient être sanctionnés... Mais je ne vous ai rien dit".

    Mardi, Laurent Nunez, directeur de cabinet du Préfet de police de Paris Bernard Boucault, a confirmé l’existence de la note écrite. "Cette main courante informatisée vise à relayer les instructions données aux effectifs de police par la hiérarchie" a-t-il dit. Selon lui, "on ne peut pas parler d’éviction systématique". "Les forces de l’ordre agissent dans un cadre légal, il n’y a aucune stigmatisation des populations concernées, aucune nationalité est visée en particulier". Et de conclure : "le terme évincer peut être mis sur le compte d’une maladresse, mais je rappelle que les forces de l’ordre agissent dans le cadre légal".

    Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, a réagi lui en début d’après-midi. Dans un communiqué, il faisait ainsi savoir que la "la consigne interne au commissariat du 6ème arrondissement de Paris" avait été "rectifiée". Il a par ailleurs rappelé "le principe selon lequel aucun contrôle de police ne peut être effectué en ciblant une personne en fonction d’une nationalité réelle ou supposée".

  • Un adolescent rom a été lynché vendredi 13 juin par une douzaine de personnes qui le soupçonnaient de cambriolage dans une cité de Seine-Saint-Denis. Le jeune âgé de 16 ans, qui vivait dans un bidonville de la commune de Pierrefitte-sur-Seine, a ensuite été laissé pour mort dans un chariot de supermarché.

    Il a été victime des campagnes racistes du gouvernement Hollande-Valls...

  • A nouveau l’Etat contre les Roms !!!

    Les familles Roms installées sur un terrain le long de l’avenue de la République, à Nanterre (Hauts-de-Seine), vont-elles être expulsées ? La décision de justice, qui devait être rendue ce mardi matin par le tribunal de Nanterre, a été une nouvelle fois reportée pour des raisons de procédure, cette fois au 3 juillet.

    Le terrain occupé appartient à l’Epadesa, l’Etablissement public d’aménagement de la Défense.

    La prochaine audience qui « selon le juge, ne sera pas ajournée, explique-t-on à l’Epadesa, devrait aboutir à un jugement concernant l’occupation illégale » de ce terrain. Un terrain « situé sur le toit de l’autoroute A14 qui, dans cette partie, précise l’établissement, est en tunnel », et comporte « plusieurs issues de secours (...). Un risque pour ces équipements, et pour les usagers de l’autoroute ».

    Beau prétexte ! C’est comme la gale pour les sans papiers de Calais.

  • On a laissé maltraiter les Juifs et les Roms par les nazis. Résultat : tous les peuples ont été maltraités.

    Aujourd’hui, on laisse traiter les Roms pire que des chiens. Méfiez-vous, ce n’est qu’un avant-goût là aussi de ce que nous réservent les classes dirigeantes...

  • La France a expulsé un camp de Roms tous les 3 jours en 2014...

    En France, le génocide des Juifs est protégé contre le négationnisme, pas le génocide des Roms ! Un maire peut dire qu’il regrette qu’Hitler n’aie pas assassiné tous les Roms sans aller en prison !!!

    Pour les Roms, 2014 aura cruellement ressemblé à 2013. L’année s’est soldée par au moins 13 483 expulsions de personnes vivant dans des camps, selon le European Roma Rights Centre (ERRC) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Ce qui signifie un rythme de près de 3 expulsions de lieux de vie par semaine.

    Si ce nombre est difficile à interpréter de façon brute, il prend tout son sens lorsque Philippe Goossens, rapporteur à la LDH, le confronte à la population vivant en bidonvilles. Pour lui, « on a évacué en 2014, 80 % de la population vivant dans les bidonvilles en France ». Son calcul s’appuie sur l’évaluation de la Délégation interministérielle à l’habitation et au logement (la DIHAL) qui a établi à 17 457 le nombre de personnes vivant dans un bidonville au 17 novembre 2014. Comme 13 483 personnes ont été délogées, le calcul est simple.

    La France est un des pays d’Europe qui expulse le plus les précaires, ensuite parce que ces méthodes vont à l’encontre des promesses électorales de 2012.

    « En Italie, alors qu’on estime à 40 000 personnes la population vivant dans les bidonvilles, 56 campements ont été évacués, comptant chacun 25 à 30 personnes ; en Espagne on ne pratique par vraiment d’évacuation… », rappelle Manon Fillonneau déléguée de ERRC.

    Les évacuations réalisées suite à des arrêtés municipaux sont celles qui respectent le moins le droit des victimes et aussi celles qui augmentent le plus rapidement. En 2013, 20 % des évacuations de camps ont eu lieu suite à un arrêté. Elles sont 25 % en 2014.

  • Soixante-dix Roms ont été expulsés par arrêté municipal à Noisiel (Seine-et-Marne), mardi 27 janvier. Contrairement aux promesses de la préfecture, aucun relogement n’a été prévu. « Certaines régions ont un programme d’insertion et d’intégration plus développé que d’autres », explique Philippe Goossens, militant de la Ligue des droits de l’homme (LDH) lors d’une conférence de presse organisée hier à Paris sur les évacuations forcées recensés en 2014. À l’inverse, dans de nombreuses communes, « on constate une recrudescence d’arrêtés municipaux », affirme Manon Fillonneau, membre de l’European Roma Rights Centre (EERC) lors de la conférence. « Ils permettent d’appliquer des expulsions dans un délai de 48 heures, sans aucun recours suspensif à la disposition des habitants visés par la mesure », ajoute-t-elle.

    Philippe Goossens ironise : « C’est une recette magique. » En effet, il est difficile de les contrer juridiquement. Ces arrêtés représentent un tiers des motifs et se manifestent comme un détournement de la justice et des droits. Par l’usage de prétextes comme le caractère dangereux des campements, les risques d’incendies ou les risques d’accidents sur les voiries, certaines communes effectuent des expulsions répétées et faussement justifiées.

  • 966 personnes se sont retrouvées en situation de sans-abri après 17 incendies, ajoute le rapport, qui élabore son rapport sur la base de données recueillies dans les médias et auprès des associations.

    "En d’autres termes, les autorités françaises ont expulsé près de 3 lieux de vie par semaine", ajoutent les associations, selon lesquelles "cette politique illégale et coûteuse viole le droit international et le droit de l’Union européenne réglementant les évacuations forcées".
    Les associations soulignent que le bilan de 2014 est inférieur à celui de 2013, qui s’était soldé par 19.380 évacuations. Ce total représente toutefois "près de 80% de la population totale vivant dans des bidonvilles".

    "En d’autres termes, quatre personnes vivant dans un bidonville sur cinq ont été expulsées en 2014. Cette proportion est inacceptable", estime le rapport.
    Les associations soulignent aussi le "traitement inégal des bidonvilles sur le territoire", certaines régions expulsant "massivement les personnes vivant dans des bidonvilles tandis que d’autres offrent un climat plus apaisé".

    Jugeant que "la politique d’expulsion entrave tous les efforts d’intégration, accroît la vulnérabilité des Roms et les marginalise toujours plus", la LDH et l’ERRC appellent le gouvernement "à cesser toutes les expulsions puis à fournir des solutions alternatives de relogement sérieuses et durables".

  • LES MIGRANTS ROMS SONT SOUMIS À DES TRAITEMENTS INHUMAINS ETDÉGRADANTS

    C.S., 24 ans, est une rom de Roumanie. A l’âge de douze ans, elle est venue en France demander l’asile politique avec sa mère, son père et ses trois soeurs. Au début, la famille était accueillie dans un centre de réception de demandeurs d’asile à Franconville en ban­lieue parisienne. On donnait de la nourriture à la famille et les enfants allaient à l’école dans le centre de réception. Toutefois, d’après C.S., un jour, après que la famille ait passé environ six mois dans le centre de réception, un employé leur a dit : « On ne veut pas de roms ici. On vous a gardé pour l’hiver. Maintenant vous devez partir. » Depuis ce jour, C.S. a vécu dans une vieille caravane, allant constamment d’un endroit à l’autre, chaque fois que la famille était expulsée par les autorités locales. Elle a vécu dans 90 campements non autorisés depuis qu’elle est en France, à chaque fois dans des conditions digne des bidonvilles, sans eau, sans électricité, ni toilettes ou ramassage des ordures. Du fait de leurs conditions de vie précaires, elle n’a pu retourner à l’école.

    Comme la famille n’a reçu aucune aide de l’Etat depuis le jour où ils ont quitté le centre de réception et n’avait pas le droit de travailler, C.S, a passé son enfance à mendier dans les rues de Paris. Elle a dit à l’ERRC qu’elle avait vécu une période particulière­ment difficile vers 14 ans. Son père était parti et elle vivait avec sa mère, T.S., ses deux jeunes soeurs (A.S. 10 ans et I.S. 8 ans) et son jeune frère, V.S. (alors bébé) sur un site de Pontoise, là ou environ 60 autres familles vivaient aussi.554 Un jour, à 6h du matin, la police a fait une descente dans le site. Ils ont tapé sur les caravanes avec leurs poings et leurs matraques, et, si les familles ne sortaient pas, ils cassaient les portes. Ils sont entrés dans toutes les caravanes. Les policiers ont vu que C.S. parlait bien français (qu’elle avait appris par elle-même). Ils lui ont dit de venir avec eux pour remplir les papiers de tout le monde. Ils ont emmené au moins 40 autres personnes au commissariat. Elle a demandé ce qu’elle y gagnerait et on lui a dit qu’elle serait ensuite autorisée à repartir librement. Après avoir fait les traductions pour tout le monde, ils l’ont laissée repartir, elle et sa soeur âgée de dix ans. Mais ils ont renvoyé sa mère et son petit frère en Roumanie. Elle a dit aux policiers : « C’est ma mère ». Ils ont dit que ça ne les intéressait pas de savoir si c’était ou non sa mère. Elle a dit qu’elle voulait partir avec sa mère, mais ils lui ont dit de s’en aller et l’ont mise dehors par la force. Son autre petite soeur était encore dans la caravane. C.S. s’est retrouvée toute seule dans Paris, avec ses deux soeurs.

    La plus âgée de ses soeurs était partie en Espagne.

  • Vous n’avez pas compris comment la France qui sortait à peine du Front Populaire s’est tourné vers Vichy et l’antisémitisme et, sous vos yeux, la France « socialiste » de Hollande-Valls suscite la haine violente contre les Roms !!!

  • L’UMP a investi aux départementales le maire d’une commune du Haut-Rhin condamné en 2006 pour avoir incendié des caravanes de nomades !!!

  • Les propos fascistes anti-Roms se banalisent en France :

    la chanteuse Hélène Ségara a déclaré sur RFM que « C’est des gens du voyage qui, souvent, ont des Mercedes » !!!

  • Un mur va bientôt séparer la France et la Belgique. Un mur... anti-Roms. La commune de Wattrelos, dans le Nord, a décidé d’ériger une barrière le long de la future aire d’accueil pour gens du voyage qu’elle projette en effet d’aménager face à la frontière belge. La demande viendrait du côté belge et du village de Marteaux-pilons, dépendant de la municipalité de Mouscron. Son bourgmestre (maire), Alfred Gadenne, a précisé au site DH.be qu’"ainsi, les gens ne pourront pas avoir d’accès immédiat avec la Belgique. Ils devront faire le tour et ne viendront donc pas systématiquement. Le but n’est pas de cacher ces gens, mais bien de mettre en place un dispositif plus sécurisant."

    Pas sécurisant contre le racisme contre le fascisme !!!

  • Un enfant roumain meurt à Paris en courant pour fuir une intervention policière !

  • Le gouvernement Hollande-Valls a attaqué dix fois plus de camps roms que Sarkozy-Guéant !

    A bas les racistes !

    Evacuation du bidonville rom du Samaritain à La Courneuve, le plus vieux camp rom de France !

  • Les Roms commencent à se révolter...

    Des gens du voyage ont commencé jeudi soir à bloquer la Route Centre-Europe Atlantique, (RCEA) à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), en brûlant sur place des palettes et des pneus, a constaté un correspondant de l’AFP. La circulation était coupée sur la RN 70, cette route faisant partie de la RCEA qui permet de circuler en France d’est en ouest.

  • À la demande de Gilles Poux, maire communiste de La Courneuve, dans la banlieue nord de Paris, les CRS ont attaqué et démantelé un campement habité par environ 300 Roms la semaine dernière.

    Le campement Samaritain, situé près de l’autoroute A86 dans une zone industrielle de La Courneuve, est l’un des plus grands bidonvilles de France. Il date de 2007. La municipalité PCF (Parti communiste français) de La Courneuve a demandé l’expulsion du campement en 2013, afin de préparer la conférence internationale sur le climat qui se tiendra au Centre des Expositions du Bourget du 30 novembre au 11 décembre.

    Suite à l’ordonnance d’évacuation du tribunal du 15 août, deux unités de la police antiémeute ont expulsé les Roms le 27 août et détruit les abris de fortune, sans aucun avertissement préalable. Sous une pluie battante, les Roms ont été sommés de quitter le campement en une heure. Ils ont dû laisser leurs affaires, y compris des documents essentiels tels que des contrats de travail et des certificats de scolarité des enfants.

    Un homme de 33 ans qui habitait le campement a dit à France-Télévisions : « J’étais au travail et j’ai reçu un coup de téléphone de ma femme. Elle m’a appris que la police était là et qu’elle devait quitter le camp immédiatement. Dans un sac, elle n’a pu prendre que des affaires pour notre fille, qui a 20 mois, et nos papiers ».

  • Le campement Rom, installé depuis plusieurs mois le long de une ancienne voie ferrée en partie désaffectée de la Petite Ceinture située à proximité de la porte des Poissonniers est menacé d’expulsion. Le jugement a été mis en délibéré au 30 septembre. Pour la néième fois le gouvernement va certainement expulser les roms, leurs enfants, leurs familles dans la rue…

  • La police a profité d’un incendie dans un camp rom pour le faire évacuer sous prétexte de sécurité. C’est bien connu : c’est à la rue et sans rien pour dormir que les roms sont le plus en sécurité !!!

    Un incendie s’est déclaré ce jeudi midi dans un camp rom situé, porte de la Chapelle (XVIIIe), à Paris, sous le boulevard périphérique. Une trentaine de pompiers de Paris et huit engins ont été mobilisés et sont parvenus à maîtriser le sinistre.

    Il n’y aurait pas de victimes à déplorer.

    Les cabanes et les tentes ont brûlé sur ce campement de fortune qui s’étend sur environ 500 m2. La centaine de personnes qui visaient dans ce camp ont été évacuées.

  • Les écoles françaises refusent les enfants roumains à l’école alors que la loi les oblige théoriquement à les recevoir.

    Une circulaire de 2012 aborde le cas "des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs", qu’ils soient français ou étrangers : " Le droit commun s’applique en tous points à ces élèves : ils ont droit à la scolarisation et à une scolarité dans les mêmes conditions que les autres, quelles que soient la durée et les modalités du stationnement et de l’habitat, et dans le respect des mêmes règles".

  • En Ukraine, les nazis assassinent des Roms dans le plus grand silence de l’Europe !!!

  • C’est le gouvernement français qui a semé la haine contre les Roms qui explose maintenant avec des pogromes fondés sur des faux bruits comme il y en avait en Europe contre les Juifs, comme c’est le cas en ce moment à Bobigny.

  • Deux nuits de suite des groupes armés ayant lancé des faux bruits d’enlèvements d’enfants par des Roms ont mené des chasses à l’homme anti-Roms à Clichy sous bois et Bobigny. Comme par hasard, ce climat de pogrome raciste vient suppléer à l’incapacité du pouvoir d’arrêter le mouvement de contestation sociale.

  • Les faux bruits à l’origine de ces poussées de violences fascistes sont complètement bidon puisqu’aucune plainte pour enlèvement d’enfants n’a eu lieu !!!

  • Et ce n’est pas tout ! Des faits similaires ont été signalés au cours de la nuit à Aubervilliers, à Bondy et Noisy-le-Sec.

  • Et les pogromes continuent... par exemple à Aulnay sous bois.

    Ils ont semé la haine parce qu’ils veulent détourner la colère !!!

  • Les violences contre les Roms se multiplient !

    « On a déjà quitté la Roumanie à cause de ça » disent les Roms...

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