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Mali : la présidentielle qui ne résout rien

dimanche 28 juillet 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Mali : la présidentielle qui ne résout rien

Une chose est manifeste : tous les ennemis du peuple malien sont très intéressés à l’élection et la population très peu. Et plus les populations ont subi et subissent misère, exploitation et exactions, moins elles s’y intéressent. Et il y a une bonne raison : les politiciens sont aussi discrédités que les classes dirigeantes, le pouvoir d’Etat et l’armée. Et ceux qui se présentent à l’élection sont pour l’essentiel des vieux roublards de la politique politicienne, roués et corrompus à souhait.

Des élections, il n’y a à attendre qu’une légitimation d’un pouvoir qui n’est pas illégitime seulement à cause du manque d’élections. ATT était régulièrement élu…

Ce n’est pas une élection qui va supprimer les clans militaires. Ce n’est pas une élection qui va diminuer le poids des mafias capitalistes. Ce n’est pas une élection qui va changer le rapport de forces entre riches et pauvres. Ce n’est pas une élection qui va supprimer les problèmes nord/sud, agriculteurs/éleveurs, entre ethnies, entre régions, entre travailleurs et exploiteurs, entre population et dictature militaire et bourgeoise... Ce n’est pas une élection qui va supprimer les attaques terroristes. Ce n’est pas une élection qui supprimer les multiples occupations militaires : française, américaine, africaine et autres... Ce n’est pas une élection qui va redonner une maison à tous ceux qui ont eu leur maison bombardée au nord, ni un emploi à tous ceux qui l’ont perdu au nord comme au sud, ni la santé, l’enseignement et les autres services publics pour tous ceux qui n’en bénéficient nullement. Tout ce qui préoccupe réellement la population n’a aucune solution dans les élections.

La population du nord Mali a été le prétexte de tout ce cinéma mais c’est elle qui est la moins mobilisée par cette élection ! Et elle d’autres chats à fouetter : rentrer dans ses foyers, avoir à manger, un revenu, un toit, une sécurité, tout ce qu’une élection ne donnera pas...

En tout cas pas cette élection là, dans le cadre bourgeois, voulu justement par tous les ennemis du peuple travailleur, des bourgeois maliens, français, africains, ou américains.

Ce qu’il faut au peuple malien, c’est d’élire sa propre direction au sein de comités populaires, de travailleurs, de chômeurs, de jeunes, de femmes, d’ouvriers ; d’employés, de paysans, de nomades,… Ce qu’il faut aussi, c’est que le peuple travailleur apprenne à décider lui-même au sein de ces comités. Et cette élection est justement faite pour que le peuple n’en prenne pas l’envie…

Voici comment la presse française commente la présidentielle malienne et comment elle montre son côté bâclé et caricatural :

Presque tout le monde s’accorde à dire que l’élection présidentielle qui aura lieu dimanche 28 juillet au Mali, la première depuis le coup d’Etat de mars 2012, est précoce et imparfaite. Pressées par la France et l’ensemble de la communauté internationale, les autorités maliennes ont voulu organiser coûte que coûte des élections. Un scrutin censé leur rendre une certaine crédibilité, et voulues pour élire un président légitime afin de remplacer Dioucounda Traoré, président de transition depuis avril 2012.

Sur le terrain, responsables politiques et population savent que la journée de dimanche sera importante en termes de symbole. Et chacun essaye de se convaincre du bien-fondé de cette élection. "Je crois que le gouvernement fait ce qu’il peut pour faire accepter l’idée qu’il faut aller aux urnes, l’administration fait ce qu’elle peut", juge Modibo Tandina, journaliste à Gao, grande ville du Nord.

Un président vraiment légitime ?

Il y a les problèmes logistiques d’abord. 7 millions d’électeurs ont été identifiés par la délégation générale aux élections du Mali. Mais sur la base d’un recensement qui date de 2009. De nombreuses personnes ne sont donc pas inscrites. En France, par exemple, seuls 81.000 Maliens ont été enregistrés sur les listes sur 200.000 Maliens résidant en France. Et seules 29.000 cartes ont été distribuées...

La distribution des cartes d’électeurs a été compliquée au Mali. Le même problème s’est reproduit en France, auprès des électeurs maliens. Mercredi, seulement 70 % des cartes avaient été retirées par les populations, et en majorité au Sud. "A Gao, les cartes sont encore dans les bureaux de distribution", confie Modibo Tandina. "Il y a aussi des problèmes d’impression. Certaines cartes ont été imprimées sans empreinte digitale ou sans mention du bureau de vote où il faut se rendre". Le journaliste, interrogé mercredi, rapporte que dans sa ville, c’est plutôt la torpeur qui règne. "Il n’y a pas eu de grand engouement pour la campagne. Mais peu à peu, les gens vont récupérer leur carte, surtout parce que c’est un document qui a une valeur administrative importante".

Autre souci majeur, la possibilité pour les réfugiés à l’extérieur (au Niger, au Burkina Faso, en Mauritanie), comme à l’intérieur du pays, de pouvoir voter. Environ 350.000 déplacés internes et 170.000 Maliens réfugiés à l’étranger ne sont pas rentrés chez eux, dimanche.
La maire de Goundam, Oummou Sall Seck, dit faire tout ce qu’elle peut pour aller chercher les populations. "80 % des personnes qui étaient parties, qui faisaient notamment partie de la communauté des Tamachek (Touaregs), sont revenues. Et nous apprenons de nouveau à vivre ensemble".

Autre obstacle logistique que rencontrent les populations : les difficultés climatiques. Les déplacements en pleine saison des pluies dans le sud, avec des vents forts et des tempêtes de sable dans le Nord, sont rendus compliqués. "Une partie de la population de Goundam est nomade et vit à quelques kilomètres de la ville, autour du lac et autour des zones de pâturages", raconte Oummou Sall Seck. "C’est difficile pour eux de venir retirer leur carte d’électeur" avant d’ajouter, optimiste : "Mais l’engouement est là, malgré les difficultés, les gens font des efforts."

A Tombouctou, les élus locaux rencontrent le même type de difficultés. "Malheureusement, nous n’avons pas de route bitumée comme à Gao, et nos déplacés ont du mal à revenir chez eux", raconte Elhadj Baba Haïdara, député de Tombouctou. Lui, se dit rassuré par les garanties données par les autorités maliennes concernant la bonne tenue du scrutin. "Il y a beaucoup de rumeurs sur les fraudes, sur des cartes d’électeurs vierges qui courent dans la nature..., mais les mandataires des candidats nous ont donné l’assurance que tout cela était faux".

L’éternel problème de Kidal

Mais les regards sont surtout tournés vers Kidal, depuis toujours. Avec seulement 37.000 électeurs, la région ne peut faire basculer l’élection mais l’enjeu est bien sûr politique. Nombreux sont ceux qui craignent une journée sous tension, dans une région où les affrontements inter-ethniques sont toujours aussi vivaces, alors que l’administration malienne y a fait son entrée non sans heurts il y a quelques semaines.

"Les tensions et des violences étaient sans doute inévitables à Kidal, la signature d’un accord entre les dirigeants des groupes armés et Bamako ne mettant pas fin à la réalité des antagonismes et à l’existence de radicaux d’un côté comme de l’autre", a déclaré à l’AFP Gilles Yabi, analyste à International Crisis Group (ICG). "Dans la mesure où il ne s’agit que d’un accord intérimaire (l’accord de Ouagadougou) avant l’ouverture d’un processus de dialogue plus important après l’élection présidentielle, le jeu qui consiste à faire monter les enchères ne va pas cesser", selon Gilles Yabi qui ajoute : "L’impact sur l’élection et sur sa crédibilité dépendra de ce qu’il se passera le jour du vote à Kidal".

A Tessalit, aussi, les observateurs craignent une flambée de violence : quatre responsables et un maire adjoint ont été enlevés le 20 juillet avant d’être récupérés par l’armée française.

Mais l’optimisme veut se faire aussi entendre et certains comme Elhadj Baba Haïdara veut mettre ses ressentiments de côté. "Si on me dit d’aller voter ce soir, j’irai et je n’attendrai pas le 28 juillet", assure-t-il. "Nous cherchons à être un Etat normal, il nous faut sortir de cette situation transitoire qui ne nous donne aucune crédibilité, aucune liberté de manœuvre pour avoir la confiance de la communauté internationale. Si on veut être parfait, on ne sera jamais prêts. Il faut qu’on se contente de cela et que les candidats l’acceptent."
Oummou Sall Seck ne dit pas mieux : "Ce ne sera pas parfait, mais les Maliens feront le meilleur choix et le reste va venir. Nous aurons le temps ensuite de corriger tout cela. On est inquiets, on a peur des soulèvements, mais il faut bien brûler certains étapes pour s’attaquer aux vrais problèmes que sont la réconciliation et la reconstruction."
Des agents électoraux retenus pendant plusieurs heures : l’incident fait tâche à moins d’une semaine du scrutin présidentiel. Il étonne GuinéeConakry.info : « Comme dans une opérette mal ficelée, les cinq agents électoraux et un élu de Tessalit (...) ont été aussi bizarrement libérés ». Le journal guinéen explique que cet évènement incarne toute la difficulté, pour le gouvernorat de Kidal, de mettre en place « l’accord du 18 juin 2013, signé entre les autorités maliennes, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et un autre groupe armé touareg ».

D’autant plus que ce n’est pas le premier exemple en date, indique Le Républicain, au Mali. D’autres agents de la Commission électorale auraient été enlevés par le MNLA à Ménaka, dans la région de Gao, selon le journal. Et cela hypothèque gravement les élections pour le quotidien de Bamako.

A qui profite cette prise d’otage express ? C’est la question posée par la presse aujourd’hui. Pour Guinéeconakry.info, « l’enlèvement puis la libération aussi rapide des agents électoraux montrent bien d’une part que le MLNA, même s’il ne le reconnaît pas, a encore dans ses rangs des hommes ’fâchés’ avec l’accord (...) ; et d’autre part que le Mouvement veut encore garder intactes ses capacités de nuisance et de manipulation ». Pour le journal en ligne guinéen, le MNLA est à la manœuvre sur le terrain. Il « agit par populations interposées, pour mettre autant de grains de sable dans la machine électorale ».
« Mais qu’a-t-il à y gagner ? » se demande toutefois Le Pays. Le journal burkinabè se demande si on ne met pas trop vite le mouvement en cause. En tout cas, « force est de constater, écrit Afrik.com, que les craintes de Tiébilé Dramé se sont confirmées ». Tiébilé Dramé, c’est cet ancien candidat à la présidentielle qui a fait le choix de se retirer la semaine dernière car selon lui les conditions pour la tenue d’un scrutin juste et transparent n’étaient pas réunies. « Avait-il tort de retirer sa candidature ? » se demande Le Pays. « Sans doute non » au vu de la situation actuelle.

La date du scrutin est pourtant maintenue : ce sera le 28 juillet martèle Bamako. Et une partie de la presse estime que c’est une bonne chose. « Même si ça tangue, le tango continue », écrit L’Observateur au Burkina Faso.

L’élection sera imparfaite, mais elle est urgente : d’abord il faut, selon le journal, restaurer au Mali des autorités issues du suffrage universel. Et puis, « sauver l’esprit et la lettre de l’accord de Ouaga. Kidal, avec 60 000 inscrits selon la liste électorale de 2009, va enregistrer un taux de participation particulièrement faible, consent L’Observateur. Mais au-delà du nombre, il y a le symbole ». Kidal, rappelle le quotidien, c’est la pierre angulaire de cet accord. Ce pourquoi on a « pinaillé sur des paragraphes, des bouts de phrases et des virgules. (...) Tout est parti de Kidal et tout y revient ». Alors justement, pour le journal burkinabè, Tiebilé Dramé aurait du poursuivre sa course à la présidentielle, lui qui fut « l’un des acteurs du difficile accouchement de l’Accord de Ouaga ». Il aurait du continuer, conclut le quotidien, « ne serait-ce que pour aider le bébé, dont il est l’un des géniteurs, à sortir des sables mouvants ».

Le premier volet du pari de l’Élysée au Mali, celui qui consistait à chasser les djihadistes du nord du pays où ils étaient installés depuis janvier 2012, a été gagné. Cette première partie du "job" français était presque la plus facile. Bamako a retrouvé sa souveraineté sur quasiment toute l’étendue de son immense territoire, même s’il reste encore beaucoup de problèmes à Kidal (extrême nord du Mali), fief des Touareg des Ifoghas et de la rébellion du Mouvement de libération nationale de l’Azawad (MNLA). L’intervention française, le 11 janvier, a évité que le pays tombe entièrement aux mains des groupes armés. Ceux-ci étaient alors à deux heures de route asphaltée de Bamako, dans un Mali dont l’armée s’était débandée un an auparavant.

En chassant les djihadistes du nord du Mali, la France et ses alliés africains (le Tchad, le Niger...) les ont repoussés vers le Sud libyen où ils entretiennent des liens avec des groupes locaux. C’est de là qu’ils ont lancé, à deux reprises, des attaques sur le Niger, dont l’une sur Arlit, siège des mines d’uranium exploitées par le français Areva. On estime que les djihadistes seraient encore au nombre de 600. Certains, les seconds couteaux, sont probablement restés au nord du Mali. D’autres, des Algériens, sont rentrés chez eux, ce qui explique peut-être les attaques spectaculaires de ces dernières semaines dans les environs d’Alger.

Une élection à la va-vite

Le second objectif de François Hollande était de redonner une légitimité aux institutions maliennes. Et donc d’organiser, à grande vitesse, des élections présidentielles pour sortir du vide politique existant depuis le coup d’État militaire de mars 2012. Cela devait permettre ensuite aux 3 300 soldats français de l’opération Serval d’entamer leur retrait partiel, pour ne laisser que 1 000 hommes fin 2013. 6 000 Casques bleus africains de la Minusma sont déjà sur place.

L’Élysée a donc imposé la date du 28 juillet pour des élections qui semblaient impossibles à organiser. Au grand dam de la classe politique malienne, y compris du président Dioncouda Traoré qui aurait préféré repousser le scrutin au 28 octobre. Peine perdue. Cette décision imposée par la France a fait grincer des dents au Mali, chez les responsables comme dans la rue, d’autant plus qu’avec les Africains, qu’il connaît mal, François Hollande n’a guère la manière.
Mais il ne suffit pas d’organiser une élection à la va-vite, encore faut-il qu’elle soit crédible. Pays sous perfusion, le Mali, à peine sorti de la guerre, est encore divisé dans les esprits et compte beaucoup de réfugiés dans les pays voisins. Le pari de Hollande sera gagné si ce premier tour de scrutin se passe dans le calme, sans attentat djihadiste. Et si les Maliens se déplacent pour aller voter. Officiellement, 80 % des cartes d’électeur ont été distribuées, y compris chez des Maliens encore à l’étranger. Auront-ils tous des bureaux de vote ?

Le symbole de Kidal

Dans le nord du pays, occupé jusqu’à janvier par les groupes armés, nombre de Maliens ne se sentent pas représentés dans ces élections qui voient se disputer les mêmes candidats que ceux qui étaient au pouvoir avant la crise. À Kidal en particulier. La ville libérée par les soldats français et tchadiens a refusé, jusqu’à ces dernières semaines, le retour de l’administration et de l’armée maliennes. Tenue par le MNLA, avec la bénédiction des Français qui pensaient, à l’origine, les utiliser pour récupérer les otages, la cité vit toujours dans un calme précaire. La faiblesse de la population, 35 000 habitants, parmi lesquels il y aura peu de votants, ne changera pas le scrutin. Kidal sera le symbole de la réconciliation du pays ou de la poursuite de sa désunion.

Le plus grand problème est peut-être moins dans une transparence du scrutin plus ou moins respectée que dans le fait que la classe politique n’a, évidemment, pas changé. Or si la corruption, les liens de certains avec les narcotrafiquants du Nord demeurent à l’ordre du jour, le Mali nouveau n’est pas pour demain. Élections ou pas.

Un scrutin censé ramener paix et stabilité. Six mois après le début de l’intervention armée de la France pour chasser les jihadistes qui occupaient le Nord du Mali, la présidentielle de dimanche doit mettre fin à la plus grave crise de l’histoire récente du pays. Si aucun candidat n’obtient la majorité absolue, un second tour aura lieu le 11 août. Le vote sera surveillé par de nombreux observateurs internationaux, dont 90 de l’Union européenne (UE). L’éclairage de Francis Simonis, historien spécialiste de l’Afrique de l’Ouest.

Le chef des observateurs de l’UE a estimé vendredi que l’élection peut "se dérouler dans un contexte et des conditions acceptables" : partagez-vous ce diagnostic ?

L’Union européenne veut que ces élections aient lieu, donc on nous expliquera bien sûr que, hormis quelques couacs, tout se sera bien passé. Mais dans la réalité, les conditions sont loin d’être idéales. Les listes d’électeurs ont été établies sur la base d’un recensement vieux de trois ans, qui exclura donc de nombreux jeunes. Une partie des cartes d’électeurs n’ont pas pu être été distribuées, et la plupart des déplacés (environ 500.000) ne pourront pas voter.

Autour de Kidal (nord), la situation n’est toujours pas réglée non plus : les touareg ont accepté que l’armée malienne y entre et que les élections soient organisées mais dans la région, les listes électorales sont périmées et de nombreux électeurs ne pourront pas voter. C’est enfin la pagaille dans les ambassades à l’étranger, ce qui fait que bon nombres d’expatriés seront exclus du scrutin, comme c’est le cas en France.

La campagne s’est toutefois bien déroulée ?

Globalement oui, c’était une campagne normale et tout s’est bien passé. Mais le scrutin c’est autre chose. Il dépendra d’ailleurs aussi d’aléas que personne ne peut maîtriser, comme les conditions météo : le Mali est en pleine saison des pluies...

Les candidats vous paraissent-ils à la hauteur des enjeux ?

Les deux favoris, Ibrahim Boubacar Keita (dit "IBK") et Soumaila Cissé, sont clairement des hommes politiques compétents, qui ont par le passé exercé des hautes responsabilités dans leur pays. Le premier a été Premier ministre et il passe pour un homme à poigne. Le second a plus un profil d’économiste, libéral, qui se présente comme capable de redresser l’économie. Leur problème à tous les deux, c’est qu’ils sont coresponsables de la situation actuelle du Mali, résultat de 20 ans de mauvaise gouvernance à laquelle ils ont participé. La question est donc : comment faire un Mali nouveau avec de vieux renards ?

Quels seront les principaux défis du président élu ?

Le premier, de loin le plus gros, sera la réconciliation avec le Nord. Les accords de Ouagadougou prévoient soixante jours à partir de l’élection pour arriver à un accord de paix. On n’a aucune chance d’y arriver : le MNLA (groupement de rebelles touareg, ndlr) ne cessera pas sa politique de double jeu. Il a été obligé d’accepter que l’élection se tienne à Kidal, mais il n’hésitera pas ensuite à pointer les irrégularités du scrutin pour dénoncer l’illégitimité du président. Il y a aura aussi l’économie bien sûr, qu’il faut relancer.

Ces conditions que vous décrivez sont-elle susceptibles d’aboutir à une grave contestation des résultats du scrutin ?

Tout va dépendre de l’écart qui séparera les finalistes au second tour. Si le gagnant est largement élu, ça se passera bien. Mais si l’écart est faible, comment réagira le perdant ? Il pourrait dénoncer une élection imposée par la France, comme l’a fait Tiébilé Dramé en retirant sa candidature, qui a dit que Laurent Fabius était le réel responsable des élections au Mali. Objectivement, c’est vrai. Et si c’est IBK qui est élu dans ces conditions, lui qui appartient à l’Internationale socialiste et qui passe pour le candidat officiel de la France, on dira que c’est Paris qui l’a mis là. En cas de résultats serrés, on va droit vers une contestation massive du résultat.

Les électeurs se rendent aux urnes dimanche au Mali, après un an et demi de crise politique et militaire. 27 candidats ont sillonné la plupart des grandes villes du pays, attirant de nombreux partisans dans le Sud, beaucoup moins dans le Nord, secoué en 2012 par l’occupation de groupes rebelles touareg, et djihadistes, avant d’être libéré début 2013 par une intervention militaire menée par la France. De nombreux observateurs jugeaient précipitée la tenue d’une élection ce 28 juillet. L’analyse de Roland Marchal, chercheur au CNRS/CERI-Sciences-Po.

Une élection présidentielle dans la situation d’instabilité que connait le Mali actuellement a-t-elle du sens ?

Elle en a visiblement pour la France, les Etats-Unis et l’Union européenne. Le point de vue malien est plus partagé. S’il y a un relatif consensus sur le fait qu’il faut clore la période de transition commencée en avril 2012, beaucoup s’interrogent : une refondation de l’état malien qui est au coeur d’une solution de la crise est-elle crédible si une partie de la jeunesse (environ 300 000), la diaspora (les listes électorales sont en déshérence dans nombre de pays, sans évoquer le sort fait aux réfugiés) et des villages entiers (au moins 400 fin juin) sont exclus du vote pour des raisons techniques ? Certains s’interrogent aussi sur les conditions de vote dans le Nord. Bref, c’est d’abord un pari imposé par la communauté internationale, surtout la France.


Pourquoi cette précipitation ?

Paris a quelques bons arguments. Il faut une clarification au sommet de l’état, un dirigeant qui soit capable de trancher et non de retarder les choix, et d’achever en fait toute une série de tâches de la transition, ouvrir également le processus de dialogue avec les insurgés admissibles du Nord, etc. Si le nouveau Président malien n’est pas vu comme légitime, Paris devra gérer le fait qu’il sera perçu comme l’homme des Français par une population qui s’interroge de plus en plus sur la présence de milliers de soldats étrangers sur son sol. Si l’opération Serval est un succès, elle n’est que l’instrument d’une solution politique que les Français ont très maladroitement esquissée et qui ne fait pas l’unanimité. Pris dans son déploiement militaire, les lenteurs de la communauté internationale, les contradictions maliennes, les militaires français vont devoir rester. Depuis janvier, toutes les promesses faites par François Hollande ont dû être revues à la baisse. Cela va durer.

Comment ce scrutin s’inscrit-il dans le contexte des tensions nord-sud au Mali ?

Trop tôt et trop vite. L’histoire électorale dans le nord du Mali depuis vingt ans correspond bien mal aux conditions d’un vote démocratique. Ces élections ne trancheront pas avec le passé. Je doute que leurs résultats soient acceptés dans une bonne partie de la population dans le nord. Paris sera tenu responsable des fraudes réelles ou imaginaires.

Un nouveau président pourra-t-il s’imposer face aux ex-putschistes ?
Les putschistes sont mal nommés car ils ne sont que la composante militaire d’un courant social très fort hostile au système politique qui vit pour lui-même.

Le problème sera donc moins les putschistes que les élites politiques. Les premiers sont affaiblis à cause de départs à l’étranger et de promotions dans l’appareil d’état qui les a isolés politiquement depuis l’intervention française. Il faudrait beaucoup de maladresse du côté de la communauté internationale et un grand aveuglement des principaux partis maliens ainsi que du nouveau président pour les remettre en selle. Cependant, cela n’est pas complètement impossible surtout si la critique des élections mobilise la jeunesse et une frange significative de la population urbaine.

La capitale des rebelles du MNLA prépare le premier tour de la présidentielle prévu dimanche dans un climat de tension.

« Nous sommes en train de former les présidents des bureaux de vote et d’acheminer le matériel électoral, par la route et par avion. Je n’ai aucune crainte pour la tenue du scrutin. » Le gouverneur de Kidal, Adama Kamissoko, se veut enthousiaste et confiant. Depuis deux semaines environ qu’il a pu s’installer, de manière très précaire, à Kidal, il ne ménage pas ses efforts pour organiser le scrutin présidentiel qui doit avoir lieu ce dimanche. Les accords d’Ouagadougou, signés il y a tout juste un mois par Bamako et par les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ont permis le retour de l’armée et de l’administration malienne dans la ville, qui était demeurée jusque-là sous le contrôle du MNLA. Depuis, l’organisation du scrutin est devenue un défi technique et sécuritaire, ainsi qu’un enjeu politique et symbolique de taille pour les autorités maliennes. « Tout se passe très bien », répète encore le gouverneur avec conviction.

Pourtant, les conditions sont loin d’être réjouissantes. Le fichier électoral, révisé à Kidal en seulement quelques heures afin de permettre de lancer le processus électoral, dénombre 35.000 électeurs dans la région, 10.000 dans la ville même. Mais à quelques jours du scrutin, seules 9000 personnes ont récupéré leur carte de vote. « On espère atteindre les 12.000 d’ici à dimanche », précise le gouverneur Kamissoko. Six communes, au maximum, devraient être équipées de bureau de vote sur l’ensemble de la région. Problèmes logistiques, problèmes surtout de sécurité : « On ne peut pas avoir accès partout, se désole le gouverneur, il y a des zones minées. Mais tout le monde veut voter, veut-il croire. On a fait de la sensibilisation sur les radios locales pour dire aux gens de se déplacer. »
Intimidations

« Je ne sais pas encore si je vais voter, tranche Abdul Hamid, un habitant de Kidal joint au téléphone. J’ai retiré ma carte, mais il y a beaucoup de problèmes. » Comme la plupart des habitants de Kidal, Hamid craint surtout pour sa sécurité. La force française Serval, les troupes onusiennes de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali) et l’armée malienne ont mis en place un dispositif censé protéger les populations. Mais le risque demeure important, dans les faits et dans les têtes. « Il y a des groupes armés qui se préparent, croit savoir Abdul Hamid, faisant allusion aux islamistes d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) ou du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) qui ont occupé le nord du pays pendant près d’un an, jusqu’à l’intervention militaire de janvier dernier. Et surtout il y a de l’intimidation de la part des groupes pro-MNLA. Ils menacent de s’en prendre à ceux qui vont aller voter. »

Depuis plusieurs semaines, les tensions sont extrêmement fortes dans la ville. Les combattants du MNLA ont accepté d’être cantonnés avec leurs armes, et placés sous la surveillance des militaires français et onusiens, mais des affrontements entre populations civiles favorables à l’État malien et partisans des rebelles touaregs ont eu lieu à plusieurs reprises. « Nous ne souhaitons pas nuire à la tenue du scrutin, explique pourtant Moussa Ag Acharatoumane, un cadre du MNLA. Nous avons donné des consignes à nos populations pour que le processus se déroule normalement, nous espérons qu’elles seront suivies. » Les accords d’Ouagadougou passés avec Bamako prévoient l’ouverture de négociations sur le statut territorial du territoire nord-malien soixante jours après l’installation du gouvernement issu de l’élection. Le groupe rebelle souhaite donc aujourd’hui que le scrutin se tienne afin d’engager les discussions au plus vite. « Mais je ne garantis pas que tout va bien se passer, prévient pourtant Moussa Ag Acharatoumane. Il y a beaucoup de tensions, et les élections ne sont pas la priorité des populations. »

« Tous les pro-Mali vont voter », affirme avec une exagération assumée Malko, un autre habitant de Kidal. Touareg et favorable à l’État malien, il est réfugié dans un camp militaire de Kidal, car il craint pour sa sécurité. « Il y en a qui ont peur, admet-il, mais il faut que chacun assume ses responsabilités pour son pays. Qu’il y ait des agressions ou pas, je suis décidé à aller voter le 28. » Le week-end dernier, une équipe en charge de la distribution des cartes de vote a été enlevée puis relâchée à Tessalit, dans le nord de la région de Kidal. Depuis quelques jours, la situation s’est apaisée, notamment dans la ville de Kidal elle-même. Ce qui n’aide pas Abdul Hamid à se décider. « Qu’ils soient pro-Mali ou pro-MNLA, beaucoup ne voteront pas parce qu’ils estiment que ça ne va rien leur apporter. Moi-même, j’hésite aussi pour ça : le président malien élu, qu’est-ce qu’il va faire pour Kidal ? Ils parlent, ils ont des projets, mais au final il n’y a rien pour les gens d’ici. C’est toujours comme ça. »

Messages

  • « Nouveau look, même goût unique. » Quelque peu remaniée, cette pub pour une bière locale ferait un parfait slogan pour certains des 27 candidats à la présidentielle malienne d’aujourd’hui. Les discours et les promesses ont été actualisés mais les mêmes vieux routiers de la politique frappent encore à la porte de Koulouba, la colline du palais présidentiel.

  • Les Maliens installés en France ont bien du mal à accomplir leur devoir électoral en ce dimanche d’élection présidentielle. En fin de matinée, des centaines de personnes se pressent au consulat du Mali à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) où règnent l’incompréhension, le dépit et la confusion. Beaucoup n’ont pas reçu leur nouvelle carte électorale (la carte modèle Nina). Au foyer Bara de Montreuil, par exemple, 10 % des résidents seulement l’avaient en main vendredi. Le foyer a d’ailleurs décidé, au dernier moment, de ne pas abriter de bureau de vote ce dimanche pour des raisons de sécurité.

    Même pour ceux qui ont réussi à obtenir la fameuse carte, parfois en venant faire la queue plusieurs jours d’affilée au consulat, il n’est pas toujours possible de voter. Plusieurs Maliens ont été refoulés ce matin à Bagnolet car leurs noms et leurs photos n’apparaissaient pas sur les listes électorales. On les renvoie vers d’autres bureaux de vote, en leur demandant d’aller voir à Paris ou ailleurs… Des employés du consulat ont installé un ordinateur dans la rue, connecté par wi-fi, pour tenter de mieux renseigner les électeurs.

  • D’ailleurs le gouvernement n’attend pas les élections pour vendre le pays en coupe réglée aux trusts !!!

    voici comment cela est gentiment présenté :

    Plus de 52,5 milliards de Fcfa, tel est le montant qu’entend investir dans notre pays, un groupement d’entreprises minières, pétrolières et d’affaires marocaines et britanniques dans le domaine de la santé et des infrastructures de transport. Le Centre international des affaires stratégiques (ICSA), les sociétés Al Bab et Khadija SARL, la compagnie Investor Resources PLC et le groupe Drapor/Satram qui font leur entrée dans le secteur minier proposent de construire une clinique, une usine pharmaceutique et un port sec à travers un vaste programme de compensation sociale. La convention, objet du protocole d’accord, a été paraphée hier, par le ministre des Mines, le Dr Amadou Baba Sy, et le président directeur général de l’ICSA, Lahcen Jakhouk.

    La cérémonie de signature s’est déroulée en présence des ministres de la Santé, le Dr Soumana Makadji, et de l’Equipement et des Transports, le colonel Abdoulaye Coumaré, du Dr Mustapha Aziz et Michale J. Cunningham, respectivement PDG de Al Bab et Khadija SARL et d’Investor Resources PLC. La mise en œuvre de cette convention permettra de promouvoir et intensifier les secteurs des mines, de la santé, de l’équipement et des transports dans notre pays à travers l’impulsion d’un partenariat de type nouveau dans le secteur des mines. Le résultat attendu est la création de 400 emplois directs. La future usine pharmaceutique produira de l’artimesinine (anti-paludique) à partir d’artemisia cultivé localement. Le présent accord engage les différentes parties à promouvoir la confiance, mais aussi et surtout l’entraide dans un partenariat gagnant-gagnant.

    Ainsi, côté malien, le ministère des Mines s’engage à l’octroi de permis de recherche, d’exploitation de substances minérales et de concessions pétrolières au profit des sociétés signataires de la présente convention et de créer également les conditions propices pour leur établissement. Quant au département de la Santé, il s’investit auprès des sociétés pour les autorisations et autres facilités administratives pour la mise en œuvre d’une industrie pharmaceutique et d’une clinique au Mali, tandis que le département des Transports sera chargé d’octroyer l’autorisation de construction d’un port sec et l’acquisition de parcelles à cet effet.

    Par ailleurs, l’ICSA fournira des conseils stratégiques aux entreprises et au gouvernement, afin d’assurer l’exploitation ordonnée et bénéfique des ressources et des opportunités du pays. Les sociétés Albab et Khadija SARL, en tant que sociétés enregistrées dans notre pays participeront à la consolidation du secteur minier. La compagnie Investor Resources PLC, société publique britannique, s’occupe d’explorer, de développer et d’exploiter les substances minérales, tandis que Drapor/Satram mettra tout en œuvre pour la réalisation du port sec.

    La signature de cet accord traduit la foi des sociétés contractantes en l’avenir de notre pays, a souligné Lahcen Jakhouk, PDG de Drapor/Satram. L’initiative d’une usine pharmaceutique vise à renforcer les moyens de lutte du gouvernement contre le paludisme qui constitue la première cause de la mortalité dans notre pays. « Je sais qu’au Mali, nous serons toujours chez nous. Car mon pays, le Maroc et le Mali sont liés par des liens séculaires. En venant ici, nous sommes animés de la volonté de participer au développement d’un pays frère et d’apporter du coup notre contribution au bien-être de ses populations », a indiqué Lahcen Jakhouk.
    Le ministre des Mines a remercié les responsables des différentes sociétés pour le choix porté sur notre pays. Le Dr Amadou Baba Sy s’est félicité de l’initiative des entreprises qui s’inscrit en droite ligne de la Feuille de route assignée au gouvernement de transition dont la mission essentielle est de veiller au bien-être des populations. « Cette initiative est à saluer. Les sociétés n’ont pas attendu de faire des bénéfices pour s’engager auprès du gouvernement en matière de développement.

    Ce qui est une première chez nous dans le domaine minier. Car si certaines d’entre elles sont à la phase de recherche de permis, d’autres par contre sont encore au bas de l’échelle des procédures d’installation », a souligné Amadou Baba Sy, tout en assurant de l’accompagnement constant des plus hautes autorités pour la mise en œuvre du programme.

  • Alors que près de 29000 personnes sont inscrites sur les listes électorales (sur les 200000 Maliens de France), moins d’une centaine a pu voter au consulat à la mi-journée. « Je tiens le bureau de vote sans être électeur, se désole Lassana Niakaté, qui n’a pu obtenir sa carte d’identification biométrique, j’ai pourtant été recensé en 2010. »

    Président de l’association des Maliens de Montreuil, il devait tenir le bureau de vote du Foyer Bara, près de chez lui. « On m’a dit là-bas qu’il n’y avait pas assez de cartes d’électeurs distribuées et qu’ils refusaient d’accueillir les isoloirs », regrette-t-il. La plupart des bureaux de vote de Montreuil ont ainsi été déplacés au dernier moment à Bagnolet, sans que les électeurs en soient avertis. « J’ai orienté des dizaines de personnes qui ne savaient pas où voter », poursuit-il, alors que la confusion gagne un peu plus les abords du consulat.

  • Ibrahim Boubacar Keita président du Mali, vous parlez d’un changement !!!

    Ancien premier ministre et ancien à presque tous les rateliers politiciens !

    L’impérialisme n’a pas à craindre le résultat d’un vote qu’il a planifié et organisé de bout en bout !

  • Loin d’attendre le résultat des élections, le personnel des hôpitaux du Mali est en grève générale illimitée...

  • Le pro français IBK sort en tête du premier tour de la présidentielle. Nombreux gardent le souvenir de la répression qui s’est abattue sur des étudiants en grève alors qu’IBK était Premier ministre. Les écoles seront alors fermées, et l’année 1993-1994 sera décrétée "année blanche" (invalidée). En 1997, il envoie de nombreux opposants en prison.

    • *Pour l’espoir du Mali*
      AVIS DE DECES
       Madame ADEMA association et famille, mère du défunt,
       Monsieur PASJ et famille, père du défunt,
       Messieurs FDR et familles, amis du défunt,
       Messieurs FARE et familles, amis du défunt,
       Madame UMAM et famille, amie du défunt,
       Monsieur MIRIA et famille, frère du défunt,
       Madame URD et famille, sœur du défunt,
       Monsieur Mouvement Citoyen et famille, complice du défunt,
       Monsieur PDES et famille, complice du défunt,
       Monsieur PCR et famille, complice du défunt,
       Madame UNTM et famille, complice du défunt,
       Madame APDF et famille, complice du défunt,
       Tous les partis politiques membres d’alliance avec l’ADEMA, le PDES etc.,
       Tous les partis qui ont soutenu le candidat URD,
       Tous les partis qui ont soutenu le candidat FARE,
       Tous les partis qui ont soutenu le candidat ADEMA,
      ont la profonde douleur de vous annoncer le décès du régime corrompu de l’ADEMA par suite de piqures d’abeilles et du Régime Très Consensuel d’ATT pour la Trahison du Peuple Malien par suite d’un coup de force obligeant le chef à descendre la colline à pieds et du régime de transition par suite de la victoire éclatante d’IBK aux élections du 28 juillet 2013 ; décès survenu le jour de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la cour constitutionnelle. L’enterrement aura lieu le jour de l’investiture de Monsieur IBK comme Président de la République du Mali dans l’une des grandes salles du CICB à Bamako au Mali. Que la terre soit plus pesante sur les défunts afin qu’ils restent absentes ou minoritaires dans la prochaine Assemblée Nationale du Mali. Les pays frontaliers, les pays amis, les bailleurs de fonds et les nations unies sont priés d’applaudir la démocratie malienne tout en étant rassurés que les prêts, les dons et autres soutiens au Mali seront désormais bien gérés.
      Que Dieu sauve le Mali.

    • C’est sûr que les partis des politiciens bourgeois ne vont pas sauver le Mali et que l’enterrement programmé va continuer...

      Et que le peuple travailleur sauve le Mali des travailleurs !

      Car le Mali tout court n’existe pas : il y a le Mali des riches et le Mali des pauvres...

  • Une nouvelle preuve que la présidentielle n’a rien résolu et que l’accord avec le MNLA juste avant était purement formel :

    Moussa Ag Assarid, représentant en Europe du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui regroupe des rebelles laïcs touareg du nord du Mali, a annoncé qu’il proposerait un statut d’autonomie au gouvernement malien après le second tour de l’élection présidentielle.

    Le MNLA soumettra son projet au nouveau gouvernement issu des urnes après une période de soixante jours de négociation. En cas d’échec de ce "combat démocratique", Moussa Ag Assarid a évoqué la possibilité que son mouvement reprenne les armes.

    Il a également estimé que son mouvement a "quelque chose à négocier avec la France sur la base de l’expérience de ceux qui ont été sur le terrain", tout en déplorant que l’armée française, "qui a fait revenir l’armée malienne sur notre territoire, n’ait pas empêché les massacres de populations civiles".

    "Si les Français veulent la paix, ils auront la paix. S’ils veulent autre chose que la paix, ils auront autre chose. La seule certitude, c’est que la lutte du MNLA continuera", a-t-il conclu. Le représentant du MNLA s’exprimait à Corte, en Corse, dans le cadre d’un débat public organisé par le parti nationaliste Corsica libera.

    Chassés du nord du Mali par les islamistes, les rebelles du MNLA en ont repris le contrôle à l’occasion de la guerre, en janvier. Depuis, le gouvernement central de Bamako, soutenu par la France, tente d’asseoir son autorité sur la région, ce qui entraîne des affrontements réguliers. Le 20 juin, les deux parties sont parvenues à s’entendre pour organiser le scrutin présidentiel dans la ville de Kidal, scrutin pour lequel le MNLA n’a présenté aucun candidat.

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