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Attaque sur la retraite, l’emploi et les services publics : les syndicats veulent-ils la faire reculer ou seulement se manifester gentiment ?

vendredi 6 septembre 2013, par Robert Paris

Attaque sur la retraite, l’emploi et les services publics : les syndicats veulent-ils la faire reculer ou seulement se manifester gentiment ?

Ni dans les média, ni dans le contenu de leurs tracts dans les entreprises, les syndicats n’ont entamé une sérieuse campagne contre les projets antisociaux gouvernementaux. Ils ne dénoncent le gouvernement Hollande que très mollement, réticents même à citer son nom dans leurs tracts et continuent de faire croire que ce gouvernement de gauche serait meilleur que celui de Sarkozy en termes de négociations avec les syndicats ! Et donc que la mobilisation qu’ils ont maintenu pour la forme le 10 septembre est juste là comme piqûre de rappel plus que pour faire reculer le gouvernement…

Pourtant, le simple fait que la gauche gouvernementale décide d’attaquer les retraites, pour en rajouter aux attaques déjà réalisées par la droite au lieu de jeter celles-ci à la poubelle, a de quoi révolter. De même que le fait que le gouvernement s’engage dans la privatisation de la SNCF et d’EDF de manière masquée et en faisant mine de négocier avec les syndicats, cela aussi est une sale hypocrisie de cette gauche qui ressemble à s’y méprendre à la droite. Cela n’empêche pas les dirigeants syndicaux non seulement de refuser d’élever le ton mais de continuer à prétendre qu’ils ont bien fait d’appeler à voter pour cette gauche et qu’elle détient la bonne manière de négocier. L’art et la manière, c’est ce qui permet de faire passer les attaques !

Mieux en effet puisque la droite n’a jamais osé privatiser la SNCF et EDF, que la droite n’a pas été capable de mettre entièrement les hôpitaux sous la coupe des intérêts privés comme est en train de faire la gauche en faisant payer à l’hôpital les travaux des chantiers développés dans tous les hôpitaux. C’est la santé des malades qui va payer les trusts du bâtiment ! Et ce n’est que l’une des multiples attaques que le gouvernement affuble du nom trompeur de « réforme ».

Il est par contre remarquable qu’à chaque fois que le gouvernement aide les grands patrons, les trusts, les banques, les assurances, les bourses et les spéculateurs, il n’a nullement besoin du quitus des centrales syndicales et celles-ci ne protestent nullement de ne pas être consultées ! Et pas non plus quand il s’agit d’envoyer l’armée française aux quatre coins de la planète, du Mali à la Côte d’Ivoire, de la Libye à l’Afghanistan et du Niger au Tchad en passant demain par la Syrie…

Or, si l’Etat n’a plus assez d’argent pour assurer des trains à l’heure et sans accident, des hôpitaux sans danger pour les malades et les personnels de santé, des postes qui ne soient pas d’abord des banques, de l’énergie à bon marché, c’est parce que tout son argent est consacré, avec la gauche comme avec la droite, à pallier à l’effondrement du système qui ne peut qu’être retardé depuis 2007-2008.

Bien sûr, les gouvernants disent autre chose et prétendent que c’est reparti pour un tour ! Sauf que la prétendue reprise a des chiffres très inférieurs aux sommes colossales que tous les Etats et banques centrales de la planète déversent d’argent bidon tous les jours, prétendument pour sauver le système !

Tout gouvernement qui veut défendre le système ne peut qu’attaquer de plus en plus les retraites et les services publics. Quant à l’emploi, on l’a bien vu, le gouvernement de gauche n’a aucune action réelle pour empêcher les plans sociaux des trusts. Bien au contraire, son intervention vise à démobiliser les travailleurs et tromper l’opinion. La gauche continue à faire croire que les travailleurs seraient des privilégiés, comme il vient de le prétendre pour les salariés de la SNCF, d’EDF ou d’Air France alors que, dans ces trois entreprises, le travail est de plus en plus rude et mal payé !

Inversement, toute organisation qui prétend défendre les travailleurs et les milieux populaires ne peut seulement chercher à maintenir les retraites et les services publics sans s’attaquer au système capitaliste. Les gauches réformistes du monde entier comme les centrales syndicales réformistes ont renoncé depuis belle lurette à s’attaquer au système.

Il est grand temps de comprendre que ce n’est pas les institutions politiques et syndicales, liées aux classes dirigeantes, qui vont nous sauver mais l’action directe, notre intervention et notre organisation en vue d’imposer nos propres volontés face à tous les lobbys patronaux !

La classe ouvrière, les retraités, les jeunes, les femmes, les sans logis, les chômeurs, les sans papiers, tous ceux qu’on exploite et humilie actuellement ont besoin de s’organiser ensemble dans des comités de défense des retraites, des emplois et des services publics. C’est une lutte sociale d’ensemble du même type que celle qui avait débuté par la grève générale de 1936 ou de 1968 qui est nécessaire, mais, cette fois, avec une organisation à la base de comités pour éviter la trahison classique des réformistes.

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