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Le président français soutient la guerre des Etats-Unis contre la Syrie

mardi 3 septembre 2013, par Robert Paris

Le président français soutient la guerre des Etats-Unis contre la Syrie

Par Alex Lantier

Au lendemain de la décision du parlement britannique de voter contre une intervention militaire en Syrie, le président français, François Hollande du Parti socialiste (PS), s’est engagé à poursuivre son soutien à la politique belliqueuse américaine contre la Syrie, une ancienne colonie française. Vendredi, dans un entretien au Monde, il a répété, tel un robot, les mensonges qui ont été concoctés pour justifier une politique guerrière bien que ceux-ci aient été anéantis par la défaite humiliante subie par le premier ministre britannique, David Cameron.

Cameron a reconnu qu’il n’y avait pas « 100 pour cent de certitude » quant à savoir qui avait commis la présumée attaque chimique à Ghouta, pour laquelle Washington, Londres et Paris ont tenté d’imputer la responsabilité au président syrien, Bachar al-Assad afin de justifier une intervention en Syrie et de soutenir leurs forces islamistes intermédiaires. Dans la panique qui régnait au sein du régime de Cameron concernant l’opposition populaire et la discussion sur le risque d’une guerre mondiale avec les alliés de la Syrie, l’Iran et la Russie, la motion en faveur de la guerre a été rejetée.

Tandis que le gouvernement Obama poursuit ses projets de guerre, Hollande cherche à mobiliser un soutien international pour l’agression criminelle de Washington. Si les Etats-Unis partaient en guerre sur la base de mensonges publiquement discrédités, il s’agirait d’un acte de gangstérisme international sans précédent depuis l’époque de Hitler et, le soutien de la classe dirigeante française serait un acte lâche de recherche d’intérêt personnel sans précédent depuis l’époque où François Mitterrand, mentor politique de Hollande, avait porté l’uniforme du régime fasciste de Vichy qui collaborait avec Hitler.

Dans son entretien au Monde, Hollande a tout bonnement rejeté la signification du vote du parlement britannique en disant : « Chaque pays est souverain pour participer ou non à une opération. Cela vaut pour le Royaume-Uni comme pour la France. »

Hollande a affirmé que la « France dispose d’un faisceau d’indices qui vont dans le sens de la responsabilité du régime, » en prétendant que l’opposition soutenue par les Etats-Unis ne contrôle pas de telles armes, et que « tous les stocks sont contrôlés par Bachar al-Assad. »

Ce sont là des mensonges éhontés. L’échec de Cameron montre clairement que ni Londres ni ses alliés n’ont aucune preuve pour étayer leurs accusations contre Assad. Quant à leurs affirmations selon lesquelles l’opposition qui est appuyée par les Etats-Unis ne possède pas d’armes chimiques, elles ont été réfutées par les observations des responsables de l’ONU en Syrie et par les forces de sécurité turques qui en mai avaient trouvé du gaz sarin dans les maisons de combattants de l’opposition syrienne à Adana, en Turquie.

En toute mauvaise foi et conscient de la vaste hostilité populaire à l’encontre d’une nouvelle guerre, Hollande cherche à minimiser l’action militaire que Washington et Paris sont sur le point de déclencher. Suite à l’invasion du Mali par la France en janvier dernier et à son rôle de premier plan joué dans la décision de lancer la guerre en Libye en 2011, une récente enquête indique que 59 pour cent des personnes interrogées en France sont opposées à une attaque contre la Syrie.

Bien que sur le point d’ordonner des frappes de missiles et de débuter une guerre contre la Syrie, Hollande a dit stupidement au journal Le Monde qu’il veillerait à ce que la réponse de la communauté internationale mette fin à la spirale de la violence.

Il a déclaré que, vu le caractère de l’opération, « Je ne parlerais pas d’une guerre, » pour ensuite menacer quelques instants plus tard que « toutes les options sont sur la table » pour attaquer la Syrie.

Un lanceur de missiles de croisière français et une frégate porte-hélicoptères ont quitté hier le port de Toulon en Méditerranée à destination de l’est de la Syrie tandis que des avions de combat français basés en France et aux Emirats arabes unis se préparent à frapper la Syrie.

Hollande a prévu pour mercredi une séance extraordinaire commune de l’Assemblée nationale et du Sénat. En vertu de la Constitution française de 1958, cette séance n’est toutefois que consultative : le président garde les pleins pouvoir pour prendre la décision de lancer une guerre et n’a qu’un devoir d’« informer » le parlement de sa décision. L’unique autorité effective du parlement découle d’une disposition stipulant qu’il doit donner son accord à toute guerre excédant quatre mois.

Le soutien de la France à la décision américaine de faire la guerre, décision qui a même été abandonnée par la Grande-Bretagne qui est traditionnellement considérée être l’alliée la plus proche de Washington, est un revirement stupéfiant signalant une forte intensification au cours de ces dernières décennies des conflits de classe en France et en Europe.

En 2003, le président conservateur, Jacques Chirac, avait refusé de s’associer à l’invasion américaine en Irak, lancée, tout comme la guerre actuelle contre la Syrie, sur la base de mensonges concernant de soi-disant armes de destruction massive. En engageant les forces britanniques dans l’invasion, le premier ministre, Tony Blair, avait mérité à juste titre le mépris de l’opinion publique et la réputation d’être le caniche de Washington.

Mais quand jeudi, la bourgeoisie britannique a momentanément décidé de s’écarter de son rôle, le Parti socialiste (PS) de Hollande s’est immédiatement engouffré dans la brèche, avec le soutien de vastes sections des conservateurs gaullistes. Ils misent tout sur une guerre irresponsable qui risque de s’intensifier en un conflit militaire régional, voire même mondial.

Ceci n’implique pas seulement le PS, le parti de gouvernement bourgeois français de « gauche », mais aussi ses divers satellites staliniens et de pseudo-gauche, comme le Parti communiste français (PCF) et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Non seulement ces derniers ont soutenu avec enthousiasme Hollande l’année dernière lors de l’élection présidentielle, mais ils ont eux-mêmes présenté les forces intermédiaires de l’impérialisme, à savoir les milices réactionnaires islamistes de l’opposition, comme des révolutionnaires. (Voir : « Gilbert Achcar cherche à dissimuler son soutien pour les guerres au Moyen-Orient »).

Etant donné que ces forces réactionnaires ont étouffé l’opposition de la classe ouvrière à l’impérialisme français, le principal bénéficiaire en a été le Front national néo-fasciste de Marine Le Pen qui a été en mesure de se présenter comme l’unique adversaire de l’élite dirigeante. Dans un récent communiqué de presse, elle a critiqué les projets de guerre de Hollande en Syrie, disant qu’ils ne profitent qu’aux forces islamistes, faisant ainsi la promotion de l’islamophobie de son parti tout en adoptant l’attitude d’une adversaire populiste à la guerre.

Le ralliement de la quasi-totalité de l’establishment politique derrière une guerre désastreuse au Moyen-Orient et la montée du néofascisme soulignent le fait que les guerres ne sont pas une question de mauvaise politique pratiquée par les politiciens bourgeois quels qu’ils soient. Cela reflète le mouvement de puissantes forces de classe et l’émergence d’une crise révolutionnaire dans laquelle la classe ouvrière se trouve confrontée à un conflit fondamental et insoluble avec toutes les institutions de l’élite dirigeante.

La politique de l’ensemble de la classe capitaliste et des sections de pseudo-gauche de la classe moyenne aisée qui lui sont les plus proches, a pris un fort virage à droite. Elles considèrent actuellement les guerres de pillage impérialistes comme le moyen le plus sûr pour elles de conserver leur position sociale.

C’est ce qui sous-tendait le soutien de la bourgeoisie française et des forces telles que le NPA à la guerre en Libye en 2011, durant laquelle les champs pétroliers libyens furent confisqués et les banques internationales saisirent des dizaines de milliards de revenus issus du pétrole libyen.

L’élite dirigeante considère aussi que la guerre est une diversion utile qui fait oublier les problèmes socio-économiques pour lesquels elle n’a pas de solution. Comme l’économiste Jean-Paul Fitoussi l’a dit dernièrement dans Libération, « L’Europe est, elle, en train de plonger dans cette spirale sans fin. Avec un chômage explosif en Grèce, en Espagne et même en Italie. La démocratie peut-elle survivre quand 60 pour cent de jeunes sont sans emploi ? La probabilité d’explosion sociale augmente chaque mois. »

Messages

  • Armes chimiques, une spécialité française.

    L’histoire secrète des guerres biologiques : mensonges et crimes d’Etat

    Les armes biologiques, particulièrement dangereuses, exigent des Etats qui les produisent la plus grande discrétion - pour ne pas dire le mensonge et la désinformation. Le secret qui les entoure permet tout : l’éthique est bafouée au nom de l’efficacité, des expérimentations humaines sont réalisées sous couvert de raison d’Etat. Des premiers pas de la recherche biologique française pendant la Première Guerre mondiale aux attaques à l’anthrax de 2001, du « cocktail diabolique » américain en pleine Guerre froide aux armes biolétales soviétiques, des cobayes humains du Dr Ishii dans les années 1930 aux armes « ethniques » visant spécifiquement les populations noires d’Afrique du Sud durant l’apartheid, L’Histoire secrète des guerres biologiques brosse de notre siècle une fresque d’épouvante. Savants fous, médecins tortionnaires ou chefs militaires mégalomanes sont les personnages de ce récit horrifiant... dans lequel tout est vrai. Patrick Berche, membre du Conseil scientifique de défense, révèle des scandales que politiques et militaires ont soigneusement enfouis. -4e de couverture-
    (date de publication : Février 2009)

    Les Français utilisaient déjà, depuis le début de la guerre 14/18, des projectiles chargés de produits lacrymogènes et suffocants, des grenades et des projectiles lancés par un pistolet, chargés d’éther bromacétique. Après plusieurs mois d’utilisation, cette substance fut remplacée par de la chloracétone et un deuxième type de grenade suffocante apparaît en avril 1915[1.

    Le gaz moutarde est un composé chimique cytotoxique et vésicant qui a la capacité de former de grandes vésicules sur la peau exposée.

    Il a été particulièrement utilisé comme arme chimique visant à infliger de graves brûlures chimiques des yeux, de la peau et des muqueuses, y compris à travers les vêtements et à travers le caoutchouc naturel des bottes et masques, durant la Première Guerre mondiale et lors de plusieurs conflits coloniaux, puis, plus récemment, lors de la guerre Iran-Irak.

    Sous sa forme pure et à température ambiante, c’est un liquide visqueux incolore et sans odeur qui provoque, après un certain temps (de quelques minutes à quelques heures), des cloques sur la peau. Il attaque également les yeux et les poumons.

    Son nom vient d’une forme impure du gaz moutarde dont l’odeur ressemblait à celle de la moutarde, de l’ail ou du raifort. Il est aussi nommé parfois ypérite (dérivé du nom de la ville d’Ypres (Ieper) en Belgique où il fut pour la première fois utilisé au combat le 11 juillet 1917[4]), moutarde au soufre, Kampfstoff LOST, ou gaz LOST. Il peut être létal mais sa première fonction est d’être très fortement incapacitant.

    Après analyses des échantillons prélevés sur les champs de bataille en juillet 1917, les français André Job et Gabriel Bertrand proposèrent en octobre 1917 un nouveau procédé impliquant le barbotage d’éthylène sous pression dans du chlorure de soufre. Ce nouveau mode opératoire permettait une fabrication trente fois plus rapide que celle du procédé allemand. Ce aurait été un facteur essentiel pour gagner la seconde bataille de la Marne.
    Quand et qui utilisa ce gaz après la 1er guerre modiale :

    •1925, par l’Espagne et la France pendant la guerre du Rif[8],[7],[9]
    •1928 par la Grande-Bretagne en Palestine dans les années 1920[réf. nécessaire]
    •1934-35, par l’Italie en Libye et durant l’invasion de l’Éthiopie[7] ; Hailé Sélassié le dénonce devant la Société des Nations le 30 juin 1936[10]
    •1937-45, par le Japon contre la Chine
    •1963-67, par l’Égypte contre la république arabe du Yémen[7]
    •1983-1988, par le régime de Saddam Hussein contre les populations kurdes au nord de l’Irak. Le gaz a également été déployé durant la guerre entre l’Irak et l’Iran [11].

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