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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

mardi 10 septembre 2013, par Robert Paris

Cela fait quand même une infirmière en moins

Suite aux protestations multiples et diverses réunions, les personnels de l’Ortho ont décidé de mettre par écrit leurs revendications, constant la surdité volontaire de la direction. Pour régler les problèmes, les infirmières sont obligées de courir après les chir et se font souvent envoyer promener. Ayant protesté contre le manque d’effectifs, les personnels se sont vus répondre par la proposition d’une infirmière volante. Il ne s’agit pas d’une création de poste mais de prendre une infirmière au poste-op en réduisant l’offre de soins : en supprimant des lits au poste-op. Et l’infirmière volante se retrouve à jouer les bouche-trous dès qu’il manque quelqu’un. Ce n’est nullement une solution mais la boucle et bouclée pour la direction. Mais nous n’avons nullement l’intention de la boucler !


Contre la canicule, on a eu la note

A Saint-Antoine, la direction a eu une initiative pour combattre la canicule : elle a pondu une note rafraîchissante. A part cette impression de fraîcheur en la lisant, on n’a pas vu changer quoique ce soit.

Embauche des contractuels !

Nombre d’AS sont toujours en CDD alors que le manque de personnel en AS est permanent. Vu les déficits en effectifs, la moindre des choses serait que l’APHP embauche massivement ces personnels précaires. D’autant qu’il est drôlement difficile de vivre quand on n’a que des emplois précaires : impossible de se loger, d’obtenir des prêts, de prendre des vacances, de faire vivre une famille avec l’épée de Damoclès de la perte d’emploi suspendue sur sa tête !

Elle ne prend pas de gants avec nos salaires

Madame Gans a ordre de trouver des moyens d’économiser sur les salaires et, comme il ne leur suffit pas de bloquer ceux-ci depuis des années, ils ont trouvé une idée : si nous remettons un arrêt-maladie directement à la gestion, désormais nous serons en absence irrégulière avec perte de salaire et non prise en compte sur la retraite ! On nous oblige ainsi à acheter à chaque fois un timbre pour l’envoyer. Il suffirait que la gestion mette un tampon avec la date et l’affaire serait réglée !

Stratégies électorales et riposte des personnels

La fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu, initialement prévue pour le 4 novembre, a été repoussée à une date indéterminée. Après cette annonce de Marisol Touraine, ministre de la Santé, on se dit que la tenue des élections municipales de mars 2014 en est la cause et s’il s’agit de ne pas mécontenter le public avant l’élection, il en sera différemment après… Les syndicats ont décidé de ne pas attendre et occupent une salle. C’est symbolique. De nombreuses personnes, usagers comme personnels médicaux et paramédicaux ont manifesté contre cette fermeture mais ce n’est pas leur avis dont on a tenu compte. Fermer ainsi un ancien hôpital qui donnait entièrement satisfaction, supprimer des urgences parisiennes alors qu’on en manque, tout cela compte bien moins que des objectifs électoraux ! La seule santé qui les préoccupe est celle de leurs postes d’élus…

Les robots, échauffés, se rebiffent

En plein mois d’août, il y a eu un bug sur l’informatique des logiciels des infirmières : bonjour pour les prescriptions médicales, la gestion administrative et les étiquettes Il n’y a pas que les machines qui disjonctent quand il fait trop chaud pour travailler : les patients et les personnels aussi !

L’hôpital public se dégrade

La climatisation de l’hôpital Bichat a profité de l’épisode de canicule à Paris pour sauter. Un témoignage de plus que le mauvais état du matériel de climatisation des hôpitaux n’a pas été reconsidéré depuis la catastrophe de la grande canicule précédente qui avait fait tant de victimes parmi les personnes âgées.

Le syndrome des économies et des fermetures

Vous ne vous souvenez sans doute pas d’avoir entendu parler du syndrome d’Ehlers-Danlos mais la direction de l’APHP non plus puisqu’elle avait rayé d’un trait de plume le service de l’Hôtel-Dieu du professeur Hamonet chargé de cette maladie. Il a fallu des protestations et trois semaines pour que la direction s’avise qu’elle ne pouvait pas le fermer….

Il est interdit de contester

Le responsable du Urgences, Gérald Kierzek, a été démis de ses responsabilités à l’Assistance Publique pour avoir contesté le bien fondé de la décision de fermeture pour le 4 novembre 2013 des urgences de l’Hôtel-Dieu. Marisol Touraine a décidé de reculer la date de fermeture qui gêne le PS à proximité des municipales sans pour autant renoncer à cette fermeture. Par contre, elle n’a pas accepté d’être contestée publiquement. L’AP est devenue la grande muette : qu’on se le dise !

Histoire de trous

Le plus connu des trous financiers est celui de la Sécu : on en reparle à chaque fois qu’il est question d’augmenter les cotisations, de diminuer les prestations, de cesser de rembourser les médicaments. Eh bien, quel est le budget qui a vu ses rentrées augmenter de 5% en un an : justement la Sécu ! Or les remboursements ont baissé et le trou de la Sécu s’est aggravé. Faut croire que les labos pharmaceutiques et autres trusts du matériel médical sont de plus en plus gourmands !


Attaque sur la retraite, l’emploi et les services publics :

Les syndicats veulent-ils la faire reculer ou seulement se manifester gentiment ?

Ni dans les média, ni dans le contenu de leurs tracts dans les entreprises, les syndicats n’ont entamé une sérieuse campagne contre les projets antisociaux gouvernementaux. Ils ne dénoncent le gouvernement Hollande que très mollement, réticents même à citer son nom dans leurs tracts et continuent de faire croire que ce gouvernement de gauche serait meilleur que celui de Sarkozy en termes de négociations avec les syndicats ! Et donc que la mobilisation qu’ils ont maintenu pour la forme le 10 septembre est juste là comme piqûre de rappel plus que pour faire reculer le gouvernement…

Pourtant, le simple fait que la gauche gouvernementale décide d’attaquer les retraites, pour en rajouter aux attaques déjà réalisées par la droite au lieu de jeter celles-ci à la poubelle, a de quoi révolter. De même que le fait que le gouvernement s’engage dans la privatisation de la SNCF et d’EDF de manière masquée et en faisant mine de négocier avec les syndicats, cela aussi est une sale hypocrisie de cette gauche qui ressemble à s’y méprendre à la droite. Cela n’empêche pas les dirigeants syndicaux non seulement de refuser d’élever le ton mais de continuer à prétendre qu’ils ont bien fait d’appeler à voter pour cette gauche et qu’elle détient la bonne manière de négocier. L’art et la manière, c’est ce qui permet de faire passer les attaques !

Mieux en effet puisque la droite n’a jamais osé privatiser la SNCF et EDF, que la droite n’a pas été capable de mettre entièrement les hôpitaux sous la coupe des intérêts privés comme est en train de faire la gauche en faisant payer à l’hôpital les travaux des chantiers développés dans tous les hôpitaux. C’est la santé des malades qui va payer les trusts du bâtiment ! Et ce n’est que l’une des multiples attaques que le gouvernement affuble du nom trompeur de « réforme ».

Il est par contre remarquable qu’à chaque fois que le gouvernement aide les grands patrons, les trusts, les banques, les assurances, les bourses et les spéculateurs, il n’a nullement besoin du quitus des centrales syndicales et celles-ci ne protestent nullement de ne pas être consultées ! Et pas non plus quand il s’agit d’envoyer l’armée française aux quatre coins de la planète, du Mali à la Côte d’Ivoire, de la Libye à l’Afghanistan et du Niger au Tchad en passant demain par la Syrie…

Or, si l’Etat n’a plus assez d’argent pour assurer des trains à l’heure et sans accident, des hôpitaux sans danger pour les malades et les personnels de santé, des postes qui ne soient pas d’abord des banques, de l’énergie à bon marché, c’est parce que tout son argent est consacré, avec la gauche comme avec la droite, à pallier à l’effondrement du système qui ne peut qu’être retardé depuis 2007-2008.

Bien sûr, les gouvernants disent autre chose et prétendent que c’est reparti pour un tour ! Sauf que la prétendue reprise a des chiffres très inférieurs aux sommes colossales que tous les Etats et banques centrales de la planète déversent d’argent bidon tous les jours, prétendument pour sauver le système !

Tout gouvernement qui veut défendre le système ne peut qu’attaquer de plus en plus les retraites et les services publics. Quant à l’emploi, on l’a bien vu, le gouvernement de gauche n’a aucune action réelle pour empêcher les plans sociaux des trusts. Bien au contraire, son intervention vise à démobiliser les travailleurs et tromper l’opinion. La gauche continue à faire croire que les travailleurs seraient des privilégiés, comme il vient de le prétendre pour les salariés de la SNCF, d’EDF ou d’Air France alors que, dans ces trois entreprises, le travail est de plus en plus rude et mal payé !

Inversement, toute organisation qui prétend défendre les travailleurs et les milieux populaires ne peut seulement chercher à maintenir les retraites et les services publics sans s’attaquer au système capitaliste. Les gauches réformistes du monde entier comme les centrales syndicales réformistes ont renoncé depuis belle lurette à s’attaquer au système.

Il est grand temps de comprendre que ce n’est pas les institutions politiques et syndicales, liées aux classes dirigeantes, qui vont nous sauver mais l’action directe, notre intervention et notre organisation en vue d’imposer nos propres volontés face à tous les lobbys patronaux !

La classe ouvrière, les retraités, les jeunes, les femmes, les sans logis, les chômeurs, les sans papiers, tous ceux qu’on exploite et humilie actuellement ont besoin de s’organiser ensemble dans des comités de défense des retraites, des emplois et des services publics. C’est une lutte sociale d’ensemble du même type que celle qui avait débuté par la grève générale de 1936 ou de 1968 qui est nécessaire, mais, cette fois, avec une organisation à la base de comités pour éviter la trahison classique des réformistes.

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