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Bulletin La Voix des Travailleurs de la Traction SNCF (Gare de de l’Est)

jeudi 12 septembre 2013, par Robert Paris

Attaque sur la retraite, l’emploi et les services publics :

Les syndicats veulent-ils la faire reculer ou seulement se manifester gentiment ?

Ni dans les média, ni dans le contenu de leurs tracts dans les entreprises, les syndicats n’ont entamé une sérieuse campagne contre les projets antisociaux gouvernementaux. Ils ne dénoncent le gouvernement Hollande que très mollement, réticents même à citer son nom dans leurs tracts et continuent de faire croire que ce gouvernement de gauche serait meilleur que celui de Sarkozy en termes de négociations avec les syndicats ! Et donc que la mobilisation qu’ils ont maintenu pour la forme le 10 septembre est juste là comme piqûre de rappel plus que pour faire reculer le gouvernement…

Pourtant, le simple fait que la gauche gouvernementale décide d’attaquer les retraites, pour en rajouter aux attaques déjà réalisées par la droite au lieu de jeter celles-ci à la poubelle, a de quoi révolter. De même que le fait que le gouvernement s’engage dans la privatisation de la SNCF et d’EDF de manière masquée et en faisant mine de négocier avec les syndicats, cela aussi est une sale hypocrisie de cette gauche qui ressemble à s’y méprendre à la droite. Cela n’empêche pas les dirigeants syndicaux non seulement de refuser d’élever le ton mais de continuer à prétendre qu’ils ont bien fait d’appeler à voter pour cette gauche et qu’elle détient la bonne manière de négocier. L’art et la manière, c’est ce qui permet de faire passer les attaques !

Mieux en effet puisque la droite n’a jamais osé privatiser la SNCF et EDF, que la droite n’a pas été capable de mettre entièrement les hôpitaux sous la coupe des intérêts privés comme est en train de faire la gauche en faisant payer à l’hôpital les travaux des chantiers développés dans tous les hôpitaux. C’est la santé des malades qui va payer les trusts du bâtiment ! Et ce n’est que l’une des multiples attaques que le gouvernement affuble du nom trompeur de « réforme ».

Il est par contre remarquable qu’à chaque fois que le gouvernement aide les grands patrons, les trusts, les banques, les assurances, les bourses et les spéculateurs, il n’a nullement besoin du quitus des centrales syndicales et celles-ci ne protestent nullement de ne pas être consultées ! Et pas non plus quand il s’agit d’envoyer l’armée française aux quatre coins de la planète, du Mali à la Côte d’Ivoire, de la Libye à l’Afghanistan et du Niger au Tchad en passant demain par la Syrie…

Or, si l’Etat n’a plus assez d’argent pour assurer des trains à l’heure et sans accident, des hôpitaux sans danger pour les malades et les personnels de santé, des postes qui ne soient pas d’abord des banques, de l’énergie à bon marché, c’est parce que tout son argent est consacré, avec la gauche comme avec la droite, à pallier à l’effondrement du système qui ne peut qu’être retardé depuis 2007-2008.

Bien sûr, les gouvernants disent autre chose et prétendent que c’est reparti pour un tour ! Sauf que la prétendue reprise a des chiffres très inférieurs aux sommes colossales que tous les Etats et banques centrales de la planète déversent d’argent bidon tous les jours, prétendument pour sauver le système !

Tout gouvernement qui veut défendre le système ne peut qu’attaquer de plus en plus les retraites et les services publics. Quant à l’emploi, on l’a bien vu, le gouvernement de gauche n’a aucune action réelle pour empêcher les plans sociaux des trusts. Bien au contraire, son intervention vise à démobiliser les travailleurs et tromper l’opinion. La gauche continue à faire croire que les travailleurs seraient des privilégiés, comme il vient de le prétendre pour les salariés de la SNCF, d’EDF ou d’Air France alors que, dans ces trois entreprises, le travail est de plus en plus rude et mal payé !

Inversement, toute organisation qui prétend défendre les travailleurs et les milieux populaires ne peut seulement chercher à maintenir les retraites et les services publics sans s’attaquer au système capitaliste. Les gauches réformistes du monde entier comme les centrales syndicales réformistes ont renoncé depuis belle lurette à s’attaquer au système.

Il est grand temps de comprendre que ce n’est pas les institutions politiques et syndicales, liées aux classes dirigeantes, qui vont nous sauver mais l’action directe, notre intervention et notre organisation en vue d’imposer nos propres volontés face à tous les lobbys patronaux !

La classe ouvrière, les retraités, les jeunes, les femmes, les sans logis, les chômeurs, les sans papiers, tous ceux qu’on exploite et humilie actuellement ont besoin de s’organiser ensemble dans des comités de défense des retraites, des emplois et des services publics.
C’est une lutte sociale d’ensemble du même type que celle qui avait débuté par la grève générale de 1936 ou de 1968 qui est nécessaire, mais, cette fois, avec une organisation à la base de comités pour éviter la trahison classique des réformistes.


Brétigny : quoi de neuf ? Question interdite !

Il y a eu trois commissions d’enquête constituées pour déterminer les causes de l’accident ferroviaire de Brétigny et aucune d’entre elle ne dit un mot, ne communique la moindre information. Les responsables comme le ministre Cuvilliers ou Pépy, qui ont mené une opération de communication très efficace pour qu’on n’accuse par leur réforme de la dégradation de la SNCF, se taisent maintenant.

Mieux, la direction de la SNCF a écrit une note qui exige de manière menaçante que les cheminots se taisent eux aussi et cessent d’exprimer leur opinion dans les média. Ils appellent cela le « devoir de loyauté » en affirmant que « La transmission d’informations sensibles à l’extérieur de l’entreprise peut entraîner des conséquences importantes pour les activités de la SNCF, sa réputation et son image. ». On pourrait croire que ce sont les politiques de la direction qui entraînent des conséquences graves pour le service et son image.

En tout cas, le silence radio est donc un ordre d’en haut. Il est reçu cinq sur cinq par les syndicats qui s’autocensurent.

Les questions sur les causes de l’accident, sur les déficits de rénovations du matériel et des trains, elles, ne sont nullement éclaircies et on ne sait exactement ce que la SNCF et le gouvernement veulent cacher dans cette affaire. Rien ne prouve qu’une seule enquête indépendante sera jamais menée sur cet accident. Si Pépy a déclaré assumer en totalité la responsabilité de l’accident, il n’a pas l’intention d’en rendre compte ni aux agents, ni aux familles, ni au grand public.

Les technicentres en ont ras-le-bol

Les conditions de travail s’aggravent tous les jours dans les technicentres qui sont contraints de travailler en flux tendu, rénovent de vieux matériels qui devraient être au rencart depuis longtemps, sont contraints par l’encadrement à laisser partir des matériels ne répondant pas aux normes, etc… On fait ainsi rouler des trains HS qui ont tout juste subi un ravalement d’apparence. Pas étonnant que nombre de conducteurs se retrouvent en rade en plein parcours !

Les subprimes de la SNCF

Avez-vous jamais rêvé de titiriser vos dettes, en les jouant à la spéculation des marchés ? De telles procédures sur les dettes immobilières aux USA ont mené à la crise de 2007. Eh bien, les services publics endettés ont choisi d’en faire autant. Ainsi, la SNCF titrise pour un milliard d’euros de sa dette auprès des marchés ce qui revient à cacher ses dettes qui reviendront, beaucoup plus importantes mais plus tard ! EDF se lance sur la même voie… sans issue et les hôpitaux devraient en faire autant. Ainsi, les marchés financiers ont leur propre manière de privatiser les services publics de manière discrète et sans le dire à personne. La direction se garde de communiquer sur ce thème et les syndicats font la sourde oreille. Les marchés financiers frétillent d’avoir de telles propositions alléchantes et les effets sur le service publics étant à long terme, personne ne s’en émeut. Quelle erreur !

Elle essaie de rouler la justice

La SNCF vient de perdre son procès contre nos collègues de Marseille en Prud’hommes. Motif : la direction persiste à refuser de respecter le nombre de repos doubles réglementaires. Ce n’est ni la première fois que cela lui est reproché ni la dernière. La SNCF s’imagine toujours être au dessus de la loi, ce qui étonne même les juges eux-mêmes.

Elle ne respecte pas ses propres règles

Normalement, la direction doit respecter les temps de repos des agents de conduite et elle prévoit cela précisément dans ses règlements. Mais, sous prétexte des travaux et de la non formation des agents de conduite pour certains matériels, elle fait comme si de rien n’était et modifie les plannings de manière que ses remplacements cassent les temps de repos pourtant obligatoires. Elle se garde bien de rappeler qu’elle commet ainsi une infraction à ses propres règles et que les personnels n’ont nulle obligation d’accepter….

Le gouvernement de gauche ne change rien

Une campagne médiatique a ciblé à nouveau les cheminots, les personnels de l’EDF et d’Air France en annonçant que le gouvernement Hollande-Ayrault allait leur retirer des avantages maison et prétendant que ces personnels avaient des privilèges qui plombaient les trois sociétés ! Les facilités de circulation des cheminots faisaient partie des prétendus privilèges des salariés. Ils oubliaient aussi de citer, comme privilèges, les salaires bloqués, les conditions de travail, la responsabilité des personnels et leur permanence dans le maintien du service public. Cela, ce n’est pas des privilèges ! On constate que la démagogie contre les salariés continue de frapper les salariés des secteurs que l’on entend faire passer à la moulinette des réformes, des suppressions d’emploi, de la rentabilisation et finalement de la privatisation. Ce n’est nullement un hasard : si on proteste contre ces « réformes », on rappellera que nous défendons des privilèges pour faire croire que nous ne défendons pas le service public ! Ceux qui nous disaient que tout allait changer, en changeant de président, ont menti !

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