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Les mille et un mensonges de la guerre civile en Syrie

lundi 23 septembre 2013, par Robert Paris

Les mille et un mensonges de la guerre civile en Syrie

Pendant des semaines, les capitales occidentales ont frémi à l’idée que leurs armées risquaient d’intervenir dans le conflit syrien qui oppose, paraît-il, le dictateur et l’insurrection des révoltés syriens. Manque de chance : il y a belle lurette que la réalité de la guerre civile syrienne n’a plus du tout ce caractère. En effet, la révolte populaire contre la dictature qui était du même type que la révolution du monde arabe et du Maghreb, comme en Tunisie ou en Egypte, a été depuis longtemps détournée par d’autres forces sociales et politiques.

Cela fait des mois que la Turquie, l’Iran, le Qatar, la Libye, l’Arabie Saoudite, Israël, le Liban y interviennent, ainsi que la Russie et la Chine, mais aussi la France, l’Angleterre, les USA, par leurs forces spéciales ou par des forces locales qu’ils contrôlent.

Il y a deux camps en présence dont aucun n’est moins dictatorial ni moins criminel que l’autre. D’un côté le dictateur Bachar el Assad, de l’autre les extrémistes islamistes dont Al Qaïda. D’un côté les puissances occidentales et de l’autre les nouvelles puissances qui montent comme la Russie et la Chine. Ces dernières ont compris qu’elles avaient été manipulées dans le conflit libyen où une révolte populaire avait déjà été transformée en guerre contre les civils et où les puissances occidentales avaient déjà appuyé le camp islamiste radical. Elles ne se laissent plus faire…

C’est un affrontement inter-impérialiste qui est donc en préparation et la Syrie est loin d’être le seul enjeu : il y a l’Iran, le Liban, la Corée du nord, etc, etc…

Sur place, il n’y a pas d’un côté des barbares et de l’autre des petits saints. Même les armes chimiques de Assad lui ont été vendues par des trusts anglais et américains. Et ces derniers trusts en ont aussi vendu à ce qu’ils appellent la rébellion.

Cette dernière n’a rien à voir avec le peuple révolté de Syrie. Ce sont des bandes armées soutenues par de multiples dictatures dont celle du Qatar. Car les principautés du pétrole, à commencer par l’Arabie saoudite, sont toujours soutenues par les puissances occidentales, bien que de féroces dictatures et s’appuyant sur l’Islam radical…

Il n’y a donc que des mensonges, que ce soit du côté des « bonnes raisons » de Hollande, du PS et des Verts, d’être entrés en guerre ou du côté de la droite la plus à droite ou à l’extrême droite de s’y refuser. Jusqu’à Fillon qui soutient le dictateur Poutine !

Des deux côtés, il y a des massacreurs !

Des deux côtés, il y a des grandes bourgeoisies qui visent la conquête du monde !

Ne soyons pas dupes de ces bandits !

Le peuple syrien ne doit compter que sur lui-même pour en finir avec le dictateur Assad mais surtout pour en finir avec la dictature des classes dirigeantes locales comme internationales !

Aucun de ces camps en guerre n’est du côté des peuples, des travailleurs, des exploités et des opprimés. Tous ne se gênent pas pour massacrer les populations civiles.

Des armes chimiques, ils en détiennent tous et ils sont tous aussi dangereux si ce n’est plus qu’Assad ! Qui va désarmer Assad ? Les grandes puissances qui toutes, y compris la France, sont producteurs et même exportateurs d’armes chimiques !!!

Non, il n’y a pas d’un côté les défenseurs de la démocratie et des droits du peuple syrien ! Il n’y a que des gouvernements assassins qui visent à accroître le poids du terrorisme pour prendre en otage les peuples et détourner ainsi la colère des révolutions qui montent face à un système capitaliste en déroute qui a atteint ses propres limites.

Ne nous y trompons pas : ce n’est pas le seul peuple syrien dont la vie et la sécurité sont menacés : c’est la planète tout entière.

S’ils n’ont pas choisi encore de se confronter directement et ouvertement, les grandes puissances le réservent pour le moment où elles ne contrôleront plus le mécanisme économique, quand les mises de fonds astronomiques pour maintenir la fiction du fonctionnement économique se tourneront en effondrement généralisé...

La guerre n’est pas que syrienne, pas plus qu’elle n’était qu’afghane, qu’irakienne, palestinienne ou malienne. Elle est déjà mondiale...

Si nous n’entrons pas en guerre contre les classes dirigeantes qui nous exploitent ou nous licencient, ce sont elles qui entreront en guerre contre nous

Messages

  • La Commission d’enquête sur les crimes contre les droits de l’homme accuse le régime de « crimes contre l’humanité » et la rébellion de « crimes de guerre ».

    Drôle de décompte macabre.

    les média français, soutenant l’Etat, se gardent même de diffuser ce point de vue "équilibré"...

  • « Les forces du gouvernement et de ses partisans ont continué de lancer des attaques généralisées contre la population civile, commettant meurtres, tortures, viols et disparitions forcées constitutifs de crimes contre l’humanité », souligne ce rapport rendu public mercredi à Genève.

    Il dénonce également « les groupes armés antigouvernementaux [qui] ont commis des crimes de guerre, notamment des meurtres, des exécutions sans procédure régulière, des actes de torture, des prises d’otages et des attaques contre des objets protégés ». Elle mentionne aussi l’utilisation d’enfants-soldats par les groupes de l’opposition armée et par les Kurdes.

  • Les rebelles syriens, notamment des combattants djihadistes venus de l’étranger, multiplient les crimes et les violations des droits de l’homme dans le nord de la Syrie, selon des enquêteurs des Nations unies. "Dans le nord de la Syrie, il y a eu une augmentation des crimes et des violations des droits de l’homme commis par des groupes extrémistes armés antigouvernementaux qui opèrent aux côtés de combattants étrangers", a déclaré Paulo Pinheiro, qui dirige l’équipe de l’Onu, lundi devant le Conseil des droits de l’homme de l’Onu à Genève.

    "Des brigades entières (de la rébellion) sont aujourd’hui formées de combattants qui sont venus en Syrie, Al Mouhadjirine étant l’une des plus actives", a-t-il ajouté. Selon un précédent rapport des enquêteurs de l’Onu, des djihadistes venus d’une dizaine de pays, notamment d’Afghanistan et de Tchétchénie, combattent aux côtés des insurgés syriens. "Aujourd’hui c’est probablement plus. Le fait est que ces éléments extrémistes ont leur propre programme, qu’ils veulent imposer et qui n’a certainement rien de démocratique", a déclaré l’un des membres de la commission d’enquête, le Thaïlandais Vitit Muntarbhorn.

  • Des comités locaux, des groupes d’habitants, ont essayé de faire signer des sortes de "chartes de bonne conduite" aux insurgés, sans se faire d’illusions. Ces tentatives se sont en effet révélées infructueuses auprès des éléments les plus cruels de la rébellion.

    Qui est responsable des meurtres de sang-froid, des enlèvements, des pillages ?

    Depuis le début du conflit, des vidéos circulent sur internet, montrant des rebelles décapitant, violant, tuant. Le New York Times s’est fait le relais de l’une d’entre elles sur laquelle on voit des insurgés abattre sommairement des soldats loyalistes. Difficile d’en retracer l’origine. Les prises de vue amateures sont parfois remises en cause. Des rebelles accusent des militaires du régime de se faire passer pour des islamistes barbares afin de décrédibiliser leur mouvement, sans que cela puisse être affirmé indubitablement.

    Nora Benkorich rappelle aussi qu’au début de la révolution, en 2011, Bachar Al-Assad a ouvert les portes des prisons, laissant s’échapper des détenus peu dangereux, mais aussi des grandes figures de l’islamisme et des meurtriers, qui ont depuis opéré une reconversion dans la rébellion laïque et islamiste. Quirico assure, lui, avoir été enlevé par "des gens du coin, plus bandits qu’islamistes ou révolutionnaires".

    Depuis quelques mois, le constat est clair : les islamistes infiltrent de plus en plus la rébellion syrienne. Certains sont affiliés à Al-Qaïda. Aron Lund, un expert suédois de l’islamisme en Syrie, explique dans un rapport que les "groupes jihadistes jouent un rôle en Syrie - limité, certes, mais en expansion rapide". "Même des rebelles sans véritable idéologie adoptent la rhétorique islamiste", continue-t-il.

    Anciens soldats du régime qui ont déserté, musulmans radicaux, combattants venus de l’étranger... les rebelles ne sont pas un groupe uni, homogène. The Independent (en anglais) résume l’étude d’Aron Lund, qui décrit trois ensembles distincts de rebelles, islamistes ou non, et des dizaines de sous-ensembles, bataillons de quelques centaines d’hommes, ou brigades plus grandes. Chaque brigade, chaque groupe d’hommes a sa propre idéologie, plus ou moins proche de l’islam. Contrairement aux islamistes, les "laïcs", musulmans, ne souhaitent pas instaurer un Etat dont leur religion serait le moteur.
    Pourquoi rejoignent-ils les jihadistes s’ils n’adhèrent pas à leurs idées ?

    La raison est simple : pour l’argent. "Une brigade entière s’est laissée pousser la barbe parce que le seul argent qu’ils pouvaient avoir pour se faire payer venait de réseaux religieux", raconte Nora Benkorich. "Mais des rebelles assurent que si demain, une autre source de financement, non-islamiste, se présente, ils tombent la barbe."

    Peut-on pour autant parler d’opportunisme ? "Non, il s’agit d’une question de survie", insiste la chercheuse, alors que les conditions de vie en Syrie sont de plus en plus précaires, selon un communiqué de Médecins sans frontières remontant à mars.

    Malgré toutes leurs différences, les rebelles ont un point commun : ils veulent faire tomber Bachar Al-Assad. Et pour cela, il faut parfois s’allier pour être plus puissant contre le régime.

    La guerre en Syrie se joue surtout à l’échelle des villes, des régions. Chaque petite avancée compte, et les grandes branches rebelles ne maîtrisent pas forcément les hommes qui se battent en leur nom. Chaque chef noue donc les alliances qui l’avantagent localement, rappelle Nora Benkorich. Chaque petit bataillon louvoie au gré de ses besoins financiers et stratégiques. Ainsi, l’Armée syrienne libre (ASL), laïque, le Front Al-Nosra et l’Etat islamique d’Irak et du Levant, des islamistes, s’entendent pour gérer Raqqa, dans le nord, et s’écharpent ailleurs dans le pays.

    Chaque groupe a son propre agenda politique, sa propre vision de la révolution et cela mène à des tensions. Jeudi 11 juillet, un convoi de l’ASL, la branche de la rébellion la plus proche des Occidentaux, trouve sur sa route un barrage tenu par l’Etat islamique d’Irak et du Levant. Le chef de l’ASL, connu et craint dans la région, veut savoir qui tient ce barrage et sous quel prétexte. La conversation s’échauffe avec l’émir islamiste et se solde par une balle dans la tête de l’officier de l’ASL. Cette dernière, sous-équipée et pauvre, ne peut répliquer contre les dollars des associations religieuses du Golfe, qui arrosent certains groupes islamistes, selon Nora Benkorich.

    Cet épisode montre que les accrochages entre "laïcs" et islamistes existent. Mais les relations ne sont pas au beau fixe non plus à l’intérieur du clan des islamistes, eux aussi divisés. Récemment, le chef d’Al-Qaïda en Irak a unilatéralement décidé de fédérer le Front Al-Nosra, un des groupes islamistes les plus radicaux. Certains, au Front, ont fait sécession : les idées d’Al-Qaïda, qui dépassent les frontières syriennes, sont peu au goût de ces nationalistes, comme le rappelle Libération.

  • Le groupe EI d’aujourd’hui a pris forme dans le contexte des guerres américaines d’abord en Libye contre Mouammar Kadhafi, sous la forme d’une campagne aérienne des États-Unis et de l’OTAN, puis en Syrie, avec la guerre par procuration pour renverser le président Bachar al-Assad. Dans les deux cas, les États-Unis et leurs alliés ont beaucoup compté sur les forces islamistes composées de l’EI et de milices sunnites du même genre.

    Longtemps après que Washington ait pris conscience du fait que les « rebelles » syriens étaient majoritairement constitués de l’EI et d’éléments d’Al-Qaïda (comme le démontre le rapport secret du renseignement américain d’août 2012, récemment déclassifié), la CIA a continué à coordonner l’acheminement d’armes et de fonds, provenant également des monarchies pétrolières du Golfe, vers ces groupes.

    En soutenant les islamistes en Syrie, les États-Unis cherchaient à renverser Assad afin d’affaiblir les alliés les plus proches du régime de Damas, l’Iran et la Russie. Maintenant, en Irak, ils s’appuient sur les milices chiites soutenues par l’Iran pour mener l’essentiel des combats contre l’EI, tout en déplorant verbalement leur rôle.

  • après avoir soutenu des terroristes sous prétexte d’abattre le régime d’Assad, les puissances occidentales négocient avec Assad sous prétexte de lutter contre des terroristes !!!

  • L’ONU dit que 27 personnes meurent chaque jour dans le siège de Raqqa dirigé par les États-Unis :

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  • La coalition impérialiste dite occidentale tue les civils :

    Lire ici

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    Déjà, le 14 juin 2017, la commission d’enquête de l’ONU dénonce des « frappes aériennes excessives » et affirme que 300 civils ont été tués par ces bombardements depuis le 1er mars dans l’ensemble du gouvernorat de Raqqa — dont 200 pour la seule ville d’al-Mansoura...

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