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Kenya : mobilisation massive contre un viol

mardi 29 octobre 2013, par Robert Paris

Violée, puis jetée dans une fosse septique, Liz, une adolescente kényane, a vu ses agresseurs ressortir du poste de police avec, comme peine, l’obligation de débroussailler les abords du commissariat. Coupables d’avoir violé une adolescente de 16 ans dans l’ouest du Kenya en juin dernier, les six individus ont été condamnés à tondre la pelouse du commissariat avant de repartir libres. Depuis, plus d’un million de personnes la soutiennent à travers une pétition réclamant justice. Son cas est devenu le symbole de la lutte contre l’impunité et les violences sexuelles au Kenya.

La peine proclamée à l’encontre de six violeurs par un tribunal kenyan a fait bondir les militants des droits des femmes.

Pour dénoncer ce crime et faire condamner les violeurs de la jeune fille identifiée sous le pseudonyme de Liz, une pétition a été lancée par une militante kenyane des droits des femmes, Nebila Abdulmelik. Ce lundi, plus d’un million de personnes ont déjà signé le texte intitulé " La pire condamnation pour des violeurs ? ". " Liz, 16 ans, rentrait des funérailles de son grand-père quand six hommes l’ont piégée et violée l’un après l’autre avant de la jeter inconsciente dans des latrines, une fosse profonde de 6 mètres. Leur peine ? Ils ont dû tondre la pelouse du commissariat avant de retrouver la liberté ", peut-on lire sur le site Avaaz.org. "

Le calvaire de Liz a causé un séisme qui a fait trembler tout le Kenya et les responsables politiques (...) Mais les groupes de défense des droits des femmes au Kenya estiment que rien ne changera si le gouvernement n’est pas mis sous pression de la part du monde entier. Ces femmes font appel à nous pour que justice soit faite et pour que le cauchemar de Liz marque un véritable tournant dans l’épidémie de viols qui touche le Kenya ", poursuit la pétition." Demander des comptes à la police "Lors de l’agression, la jeune fille a eu la colonne vertébrale blessée…

Alors qu’elle vient d’assister, en juin, aux funérailles de son grand-père, dans le nord-ouest du Kenya, Liz distingue, dans l’obscurité, des visages. Certains sont connus. Pourtant, celle-ci comprend instantanément que les six hommes, vraisemblablement âgés de 16 à 20 ans environ, lui veulent du mal. Elle tente alors de s’enfuir. Sans succès. Rattrapée, elle se débat mais ne peut résister bien longtemps.

Après l’avoir violée, ses agresseurs finissent par la jeter non loin de là. Dans une fosse septique, profonde de plusieurs mètres. Blessée, elle parvient à se hisser au dehors, jusqu’à ce que des villageois, alertés par ses pleurs, la retrouvent. La victime ayant reconnu certains de ses agresseurs, elle divulgue leur nom et les villageois finissent par retrouver trois d’entre eux, qu’ils amènent au poste de police voisin. Les officiers promettent alors à la jeune fille que ceux-ci seront punis sévèrement.

Il n’en sera rien. Le soir-même, les jeunes hommes sont remis en liberté et, après avoir été contraints de débroussailler les abords du commissariat, renvoyés chez eux. Clémente punition alors que leur victime se bat pour soigner ses blessures dans une clinique de la ville la plus proche, Kakamega. L’affaire prend alors une toute autre tournure, grâce au directeur de la clinique, Jared Momanyi, qui la signale au quotidien Daily Nation et à la journaliste Njeri Rugene, qui rend visite à Liz.

Trois mois après son viol, fin septembre, celle-ci est alors toujours traumatisée, en chaise roulante, la colonne vertébrale endommagée et souffrant d’une fistule obstétricale nécessitant une opération, que l’article du Daily Nation contribuera à financer. "Elle ne pouvait pas comprendre pourquoi ses agresseurs étaient encore libres", raconte alors la journaliste.

Au Kenya, une étude menée en 2009 par le gouvernement lui-même a montré qu’une femme ou une fille sur cinq était victime de violences sexuelles. Et d’autres études ont débouché sur des taux plus élevés, jusqu’à huit sur dix. Dans beaucoup de dossiers, la police est accusée de ne pas prendre le problème au sérieux.

De fait, au cours du week-end, le chef de la police kényane, David Kimaiyo, a affirmé que les forces de l’ordre avaient mené "une enquête complète" et qu’elles attendaient désormais les instructions du bureau du procureur. Cependant, selon The Guardian, dans le même temps, le Procureur général affirmait avoir ordonné l’arrestation des six suspects. Et cette fois, c’est l’officier en charge de l’enquête sur place qui assurait ne pas avoir reçu de tels ordres.

Messages

  • DEBROUSSAILLONS LA JUSTICE LA POLICE LES ETATS : faisons crever la mauvaise herbe ensemble : nous les esclaves d’un système pourri qui fait la gloire des bourgeois et laissent les violeurs courir dans les rues.

    Renversons le capitalisme une bonne fois en nous organisant quartier par quartier, usine par usine, continent par continent !

    Socialisme ou barbarie, pouvoir des travailleurs ou fascisme .

    Les femmes & hommes organisés contre l’Etat qu’il soit dirigé par des sociaux démocrates ou des Lepen.

    Les milices d’auto défense de femmes sont la base et les soviets la clef de voute, pour diriger nous même la société.

  • En Inde les femmes s’organisent : sari rose, baton, et surtout elles ne sont plus isolées, elles discutent entre elles.

    Un cas concret : quand il est question de différends ou de violences entre un mari et sa femme, le Gulabi Gang va voir le mari pour débattre de la situation. S’il refuse de coopérer, les femmes du gang lui infligent soit une humiliation publique, en se répandant dans le village sur ce qu’il a fait à sa femme, soit des coups de bâton ! « Les hommes ont tellement peur de voir une femme en position offensive et sortant son bâton qu’ils acceptent de coopérer tout de suite ! », commente Kowsalya, membre du groupe depuis deux ans. En agissant de la sorte, le gang a réussi à restituer à leurs maris respectifs onze femmes qui avaient été jetées dehors par leur belle-mère en raison de dots insuffisantes.

    Autre exemple : quand le gang combat la corruption de l’administration, il n’hésite pas à aller à l’encontre des lois établies. En 2008, il a pris d’assaut une usine d’approvisionnement d’électricité pour obliger les fonctionnaires à remettre le courant dans des foyers, courant qui avait été coupé dans le but de soutirer pots-de-vin et faveurs sexuelles ! Une heure plus tard, l’électricité était revenue dans le village…

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