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Catastrophe humanitaire aux Philippines mais pas une catastrophe si naturelle que cela !

lundi 11 novembre 2013, par Robert Paris

Riches et pauvres à Manille

Une manifestation contre les classes dirigeantes corrompues des Philippines. La presse locale avait révélé que l’argent du Fonds d’assistance de développement prioritaire (PDAF) servait notamment à alimenter la corruption.

Catastrophe humanitaire aux Philippines mais pas une catastrophe si naturelle que cela !

La préparation du gouvernement pour faire face au cyclone a été nulle alors que l’on savait depuis longtemps que celui-ci battrait des records de violence. A part un message d’avertissement de la présidente Aquino, il n’y a eu ni mise en place d’abris, ni évacuation organisée ni rien !!!!

"Ce sont des destructions massives. (...) La dernière fois que j’ai vu quelque chose de cette ampleur, c’était à la suite du tsunami dans l’océan Indien", qui avait fait 220 000 morts en 2004, avait affirmé samedi soir Sebastian Rhodes Stampa, le chef de l’équipe de l’ONU chargée de la gestion des désastres. "Les destructions sont énormes", a renchéri le secrétaire aux affaires intérieures philippin, Manuel Roxas. "Imaginez une bande d’un kilomètre le long de la côte : toutes les maisons, tout est détruit. Pour aider la population, il n’y a aucun service de l’Etat, ni militaire ni membre des forces de l’ordre. L’Etat philippin n’a jamais servi qu’à réprimer mais pas à aider la population face à de multiples catastrophes de tous ordres…

Chaque année, les Philippines sont frappées par une vingtaine de grosses tempêtes ou de typhons, entre juin et octobre. L’archipel est la première terre sur la trajectoire de ces phénomènes météorologiques qui se forment au-dessus du Pacifique. Typhons, séismes, éruptions volcaniques..., le pays subit régulièrement les foudres de la nature, avec presque à chaque fois un bilan d’autant plus meurtrier que la nation est pauvre et gangrénée par la corruption. Si le bilan de plus de 10 000 morts se vérifie, Haiyan sera la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire récente des Philippines. La précédente date de 1976, lorsqu’un séisme et un tsunami avaient causé la mort de 5 000 à 8 000 personnes sur Mindanao, une île du Sud. Et, à chaque fois, la population n’a rien eu de bon à attendre des autorités, à part être traités de voleurs, de bandits, de tous les noms, à chaque fois que la survie nécessite de piocher dans des magasins éventrés par une catastrophe…

La catastrophe était prévue d’avance. On savait que ce serait le cyclone le plus grave de l’histoire. Rien n’a été prévu…

Le bilan du cyclone aux Philippines n’est pas prêt d’être connu : entre 50.000 et 200.000 morts !!! Les populations les plus frappées sont celles qui étaient déjà abandonnées à la misère sur la côte comme au centre du pays. Il faut savoir que les Philippines sont de longue date frappées par la misère. Tout d’abord, aux Philippines, on constate l’un des plus gros écarts au monde entre les revenus des plus riches et ceux des plus pauvres. La pauvreté s’est aggravée aux Philippines et en 2009, plus d’un quart des habitants vivaient avec un dollar par jour ou moins, malgré une croissance économique élevée, selon des chiffres publiés mardi.

Un total de 23,14 millions de Philippins vivent avec 46,14 pesos ou moins par jour (1,06 dollar), a indiqué le Bureau national des statistiques, qui s’appuie sur une étude nationale de 2009.

Cela représente 26,5% de la population en 2009, contre 26,4% en 2006 et 24,9% en 2003, a précisé cette agence gouvernementale.

Cette augmentation du nombre de pauvres s’est produite alors que le Produit intérieur brut (PIB) s’est accru en moyenne de 4,7% par an au cours des dix dernières années.

Tous les efforts économiques ont été faits pour accroître la richesse des plus riches… Les cyclones n’ont pas été les seuls à frapper la population : s’y rajoutent les séismes et les tsunamis…

Si la population philippine est habituée au passage de tempêtes, des vents atteignant les 315 km/heure et des vagues de trois mètres de haut ont fait de ce typhon le plus puissant de l’année 2013 et le plus violent depuis des décennies.

Haiyan se trouvait au-dessus de l’île de Samar, à environ 600 km au sud-est de Manille, après avoir touché la ville côtière de Guiuan à 4H40 (20H40 GMT jeudi), a indiqué à l’AFP le météorologue Romeo Cajulis.

Les dégâts, à Guiuan, un port de pêche de 40.000 âmes, pourraient être "catastrophiques", a prévenu le météorologue américain Jeff Masters sur le site www.wunderground.com.

"Peut-être les plus gros dégâts causés par un cyclone tropical sur une ville depuis un siècle", selon lui. Les communications avec la ville ont été immédiatement coupées à l’arrivé du typhon.

La chaîne de télévision ABS CBN diffusait des images de rues submergées, de toits en tôle ondulée arrachés et de bâtiments mis à terre à Tacloban, une ville de 200.000 habitants sur le littoral.
"On nous a rapporté des arbres déracinés, des vents très violents (...) et des habitations en matériaux légers endommagés", a déclaré à l’AFP le chef de la Croix-Rouge nationale, Gwendolyn Pang.
Le typhon a fait trois morts et un disparu, selon le premier bilan provisoire officiel qui devrait très rapidement s’aggraver avant le départ de Haiyan prévu dans la soirée.

Les autorités s’efforçaient d’obtenir des informations sur les conséquences du typhon mais plusieurs localités étaient totalement coupées du monde.

Le président philippin Benigno Aquino a averti la population jeudi de se prémunir au maximum contre cette tempête géante qui a fait des pointes à 380 km/h en approchant des Philippines : "A l’attention de nos responsables locaux, vos résidents sont confrontés à un grave péril. Faisons tout ce que nous pouvons tant que (Haiyan) n’a pas encore frappé le pays".

Le président a averti que certaines zones côtières exposées au front de 600 km du typhon pourraient être submergées par des vagues de six mètres de haut.

"Les vents étaient si forts qu’ils ont couché toutes les bananeraies autour de la maison", a témoigné Jessa Aljibe, une étudiante de 19 ans, jointe au téléphone par l’AFP à Borongan, sur l’île de Samar.
Plus de 125.000 personnes dans les zones les plus vulnérables ont été évacuées avant l’arrivée du typhon, selon la défense civile, et des millions d’autres se sont calfeutrées dans leurs maisons.
Les écoles ont été fermées sur le passage du typhon, les services de ferrys suspendus, et les pêcheurs ont reçu l’ordre de sécuriser leurs embarcations.

A Manille, qui n’est pas directement sur le passage de typhon mais pourrait en ressentir des effets, de nombreuses écoles ont été fermées.

Philippine Airlines, Cebu Pacific et d’autres compagnies aériennes ont annoncé la suspension de centaines de vols, pour la plupart intérieurs.

Près de 16 millions de personnes, dont 12 au Philippines, se trouvent sur sa trajectoire. Le Vietnam et le Laos seront traversés par la tempête dimanche.

"C’est un typhon très dangereux. Les responsables locaux (aux Philippines) savent quelles sont les zones les plus vulnérables et ont demandé qu’elles soient évacuées", a déclaré à l’AFP Glaiza Escullar (Agence nationale de météorologie). En outre, il n’y a quasiment pas de montagnes sur sa trajectoire, qui auraient permis d’atténuer sa force rapidement.

Selon Jeff Masters, Haiyan, classé en catégorie 5, la plus élevée, est "le plus puissant cyclone à toucher terre de l’Histoire".
Le précédent record remonte à 1969, lorsque l’ouragan Camille avait touché le Mississipi.

Chaque année, les Philippines sont balayées par une vingtaine de grosses tempêtes ou typhons, entre juin et octobre. Les scientifiques craignent une intensification de ce phénomène avec le réchauffement climatique.

Haiyan devrait notamment traverser des régions encore convalescentes après le passage de tempêtes meurtrières et un séisme de 7,1 survenu en octobre sur l’île de Bohol (222 morts).

L’île méridionale de Mindanao est, elle aussi, très vulnérable. La tempête Washi y avait fait plus de mille morts en décembre 2011 et le typhon Bopha près de 2.000 morts et disparus un an plus tard.
Le typhon Haiyan, l’un des plus puissants jamais enregistrés, a fait au moins 10.000 morts et 2000 disparusdans le centre des Philippines, a déclaré dimanche un responsable de la police, tandis que des villages, noyés sous les vagues, étaient rayés de la carte.

Le cyclone a détruit 70 à 80% des zones qu’il a balayées vendredi et samedi dans la province de Leyte, indique le commissaire Elmer Soria. Les secours ont du mal à atteindre les villages ravagés le long de la côte. Les habitants hébétés sont à la recherche de leurs proches disparus ou en quête de vivres.

Selon les ONG humanitaires, les services de secours sont déjà débordés aux Philippines car le pays a subi un séisme meurtrier, de magnitude 7,2, le 15 octobre dans la province de Bohol (centre), et aussi en raison du nombre important de déplacés par le conflit avec les rebelles musulmans dans la province méridionale de Zamboanga.
Le Programme alimentaire mondial (Pam) a annoncé l’envoi par avion de 40 tonnes de biscuits énergétiques, assez pour nourrir 120.000 personnes pour une journée, ainsi que des fournitures d’urgence et des équipements de télécommunications.

La Commission européenne a fait savoir qu’elle débloquait trois millions d’euros pour venir en aide aux victimes de la catastrophe. L’ambassade des Etats-Unis à Manille a annoncé un don de 100.000 dollars sous forme d’aide médicale et de livraisons d’eau. De son côté, l’Australie donne 15,5 millions de pesos (359.000 dollars US) sous forme de fournitures.

La plupart des morts semblent avoir été causées par la montée des eaux charriant des débris décrite par plusieurs personnes comme ressemblant à un tsunami, avec des maisons rasées et des milliers de personnes noyées.

Des vents atteignant 313 km/h, avec des pointes à 378 km/h, ont été enregistrés et la montée des eaux a englouti des localités situées jusqu’à un kilomètre à l’intérieur des terres.

Chaque année, les Philippines sont frappées par une vingtaine de grosses tempêtes ou de typhons, entre juin et octobre. L’archipel est la première terre sur la trajectoire de ces phénomènes météorologiques qui se forment au-dessus du Pacifique.

Typhons, séismes, éruptions volcaniques... le pays subit régulièrement les foudres de la nature, avec presque à chaque fois un bilan d’autant plus meurtrier que la nation est pauvre et gangrénée par la corruption.
Si le bilan des plus de 10.000 morts se vérifie, Haiyan sera la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire récente des Philippines. La précédente date de 1976, lorsqu’un séisme et un tsunami avaient causé la mort d’entre 5.000 et 8.000 personnes sur Mindanao, une île du sud.

Les secours peinent encore à rejoindre, lundi 11 novembre, les villes et villages du centre des Philippines dévastés et inondés après le passage du supertyphon Haiyan, qui aurait fait plus de 10 000 morts. Des soldats ont été déployés pour prévenir les pillages à Tacloban, ville de 220 000 habitants qui a subi les plus gros dégâts.
Trois jours après le passage dévastateur du typhon, les rescapés n’ont plus eau, ni nourriture, ni médicaments, et les opérations des sauveteurs sont rendues d’autant plus difficiles que les routes, les aéroports et les ponts ont été détruits par la tempête ou sont recouverts de débris.

Le journaliste d’Al-Jazira Wayne Hay a été l’un des premiers à se rendre sur place. Il a raconté que "les gens cherchent inlassablement leurs proches disparus et se mettent en quête de nourriture et d’eau, difficiles à trouver". L’envoyé spécial de France Info rapporte qu’il "n’y a plus de toits, chaque maison un peu volumineuse a implosé de l’intérieur, il n’y a plus un arbre". Celui de la BBC parle "d’un nombre très important de morts un peu partout, beaucoup de destruction".

La ville est livrée aux "pillards de la faim" qui ont dévalisé les magasins d’alimentation et attaqué un convoi de la Croix-Rouge. Des rescapés ont également vu des bandes piller des boutiques d’électroménager. Un journaliste de Reuters a pu recueillir des témoignages d’habitants, dimanche. "Les gens marchent comme des zombies à la recherche de nourriture", explique Jenny Chu, un étudiant en médecine, "c’est comme dans un film".

Le porte-parole de la défense civile, Reynaldo Balido, a indiqué à la chaîne de télévision ABS-CBN que la restauration de l’ordre à Tacloban était "l’une des priorités" des autorités. 469 policiers ont été dépêchés sur place et le porte-parole de l’armée, Ramon Zagala, a confirmé l’envoi de 100 soldats pour des missions de maintien de l’ordre à Tacloban.

Confronté à l’une des ses plus graves crises depuis son arrivée au pouvoir, il y a trois ans, le président philippin Benigno Aquino a exprimé "l’inquiétude majeure" de son gouvernement face à ces pillages alors que seuls 20 des 390 membres de la police de la ville avaient pu prendre leur service. "Les policiers locaux font partie des victimes, a expliqué le porte-parole de la police nationale, Reuben Sindac. Certains d’entre eux ont aussi des familles affectées [par la catastrophe]. Nous ne savons même pas combien [de policiers] sont morts", a-t-il souligné.

Pour leur part, les humanitaires espèrent une meilleure coopération que lors du tsunami en 2004. Plusieurs ONG, comme la Croix-Rouge britannique, avaient alors déploré la concurrence entre agences ou ONG, l’acheminement d’équipement ou de denrées inutiles et la difficulté à gérer les dotations financières.

Plusieurs ONG, comme la Croix-Rouge britannique, avaient alors déploré la concurrence entre agences ou ONG, l’acheminement d’équipement ou de denrées inutiles et la difficulté à gérer les dotations financières. Une partie du financement promis pour la reconstruction des régions dévastées n’a par ailleurs jamais été livrée, tandis que corruption et mauvaise gestion engloutissaient des sommes importantes.

Les véritables pillards des Philippines se sont toujours trouvé être les classes dirigeantes, capables de détourner même des secours d’urgence...

Messages

  • Il y a un énorme mouvement de solidarité des habitants mais pas des autorités ni des classes dirigeantes !

  • On peut également dire sans aucun doute qu’il s’agit de l’un des typhons les plus violents depuis qu’on est en mesure d’estimer la puissance des cyclones en mer, c’est-à-dire depuis les années 1970.

    Mais on le savait d’avance et les autorités n’ont rien prévu pour y faire face...

  • Le Figaro du 11 novembre écrit :

    « Des centaines de militaires et policiers ont été dépêchées sur place pour rétablir l’ordre. »

    Il n’écrit pas : pour leur porter secours !

    Et cela ne choque nullement ce journal...

  • Jean-Marc Ayrault, vient d’y effectuer un séjour de trois jours : « son premier voyage hors d’Europe en tant que Premier ministre ». Du 18 au 21 octobre. Il dit qu’il s’agit de « pays de grande vitalité économique sur lesquels la France veut s’appuyer pour combler l’important déficit de son commerce extérieur ». Avec pour symbole, la signature d’un contrat de vente du consortium européen Airbus de 10 avions à la compagni nationale Philippines Airlines (PAL), pour un montant de 2,5 milliards d’euros. Alors que les Philippines figurent parmi les pays les plus corrompus de la planète, aux mains d’une caste au pouvoir d’une poignée de familles, aussi richissimes que féodales, se déchirant dans des coups d’Etat , des vendettas (les ridos en dialecte local), ou se cooptant dans des élections truquées. Depuis des décennies, si ce n’est des siècles. Parmi les plus violents, en termes d’injustice sociale, maintenant dans une misère abjecte des dizaines de millions d’habitants.

    La pauvreté n’y cesse de croître malgré le développement du PIB (3 à 4 % en moyenne), la richesse nationale étant confisquée par les dynasties familiales au service des intérêts "multinationaux" . Les plus connues étant celles qui se passent à tour de rôle le fauteuil de la présidence, "un coup c’est toi - un coup c’est moi" : Marcos, Estrada, Arroyo, Aquino, et consorts.

    Les Philippines sont considérées par tous les instituts et observatoires, spécialisés en ce domaine d’études et de recherches, comme le pays d’Asie le plus corrompu, spolié par un pouvoir structuré en clans mafieux. Colossal impact pour les populations contraintes d’endurer depuis des décades un ravage d’une telle ampleur. (10)

    Tous les pays asiatiques, en particulier les plus dynamiques (Chine, Vietnam, Indonésie, Malaisie, Thaïlande) ont enregistré une diminution permanente de la pauvreté. Sauf les Philippines, qui s’y enfoncent davantage. Les taux de pauvreté exprimés dans les dernière études du genre, malgré tous les efforts pour les édulcorer, affichent des augmentations continues : 24,9 % en 2003, 26,4 % en 2006, 26,5 % en 2009. (11)

    Même la Banque Mondiale, réputée pour la prudence coutumière de ses analyses ménageant la susceptibilité des puissants et de leurs réseaux, stigmatise la corruption comme premier obstacle au développement du pays. Tout particulièrement, dans ses rapports 2008 et 2009. (12)

    Enormes inégalités de revenus, vertigineuses iniquités sociales, accentuées par un enseignement catastrophique : primaire, secondaire, technique. Principalement dans les zones rurales. Les riches se réservant les meilleures institutions privées pour leurs enfants et les universités les plus chères ou prestigieuses de Singapour, Taïwan ou des USA. Bien sûr, système de santé quasi-inexistant pour les pauvres qui constituent la majorité de la population.

    Infrastructures déplorables à part les principaux ports ou aéroports de l’archipel, et les installations nécessaires à l’oligarchie et ses protecteurs étrangers : accès aux bases militaires, aux exploitations minières, aux immenses propriétés familiales, aux lieux de villégiatures de la nomenklatura.

    Le pays bénéficie, néanmoins, du transfert en devises des dizaines de milliers de Philippins qui s’expatrient à l’étranger pour soutenir leurs familles. Les hommes, essentiellement comme marins sous-payés sur les navires marchands ou de croisière sillonnant les océans, sous tous les pavillons. Les femmes, comme employées de maison, aux USA, au Japon, en Corée, à Taïwan, à Singapour, en Arabie saoudite et dans les pétromonarchies. On en trouve même au Liban et en Jordanie.

    Et, aussi, comme prostituées. Le transfert des revenus des prostituées Philippines, rien qu’à partir du Japon, formerait un flux de devises évalué à 200 millions de US$ en 2011.

    La prostitution représente, en effet, une des calamités du pays et une de ses principales ressources… La misère incitant les jeunes femmes à trouver une échappatoire dans ce métier, dont le développement faramineux est un "dégât collatéral" de la guerre du Vietnam. Lors de la guerre du Vietnam, Manille était avec Bangkok, en dehors de Saigon au Vietnam, un des plus grands "centres récréatifs" du contingent militaire américain.

    Depuis, ce secteur d’activité n’a cessé de progresser parallèlement à l’appauvrissement du pays. En 2009, leur nombre était estimé à 800.000. En réalité, ce serait le double. Des rues entières de Manille, mégalopole de 15 millions d’habitants aux immenses bidonvilles, sont spécialisées dans ce business : rabatteurs, salons de massages, bars, hôtels, karaokés, discothèques avec exposition des jeunes femmes affublées d’un numéro, etc. Telle, la célèbre rue Burgos.

    Des jeunes femmes, adolescentes pour la plupart, produisant de faux certificats de naissance pour dissimuler le fait qu’elles sont mineures,venant des campagnes dévastées par la misère et la malnutrition, se vendent à toute une clientèle venue de l’étranger : USA, Australie, Nouvelle-Zélande, Europe, Japon, Corée, Taïwan, Singapour. Exploitées comme du bétail, avec son cortège inévitable de maladies et de drogues, par des mafias d’une extrême brutalité compte tenu des sommes colossales en jeu (13).

    Le plus préoccupant est la prostitution des enfants.

    Enfants, souvent abandonnés par des parents qui ne peuvent pas les élever, ou des mères célibataires survivant à peine dans la misère, orphelins. Proie des trafiquants qui les livrent aux pédophiles du monde entier. Manille est connue pour être un des hypermarchés mondiaux de la prostitution des jeunes adolescents et des enfants, garçons et filles.

    On estime qu’au minimum 100.000 enfants sont, chaque année , livrés à la prostitution aux Philippines. (14)

    Avec la complicité de tous les gouvernements et de l’ONU. Là : pas de « ligne rouge », ni de schéma à la Tribune de l’ONU. Pas de sanction, ni de grandes déclarations de l’UE sur les droits de l’Enfant. Motus !

    Pourquoi ?... Nos « élites » seraient-elles consommatrices ?...

    Complicité étrange. S’élargissant même dans des campagnes, matraquages, médiatiques d’une rare hypocrisie. Les spécialistes de la protectionde l’enfance sont particulièrement inquiets de voir se multiplier, dans les pays occidentaux, la légalisation de l’adoption d’enfants par des homosexuels.

    Compte tenu du fait que, dans tous les pays occidentaux, le délai d’attente pour adopter est de 7 ans en moyenne (cas de France et Grande-Bretagne), ils anticipent une demande massive, tout autant "légale" que suspecte, de ce type d’adoption aux Philippines, ainsi que dans d’autres pays aux législations et contrôles laxistes du fait de la corruption endémique (Cambodge, par exemple).

    A la grande satisfaction des trafiquants, y compris les avocats véreux spécialisés dans l’habillage juridique de ce genre de "transactions"…

  • Le peuple philippin a longtemps souffert d’une histoire de répression et d’exploitation. Il a traversé plus de trois siècles de domination coloniale par l’Espagne, du 16e au 19e siècle. Après qu’il ait gagné l’indépendance nationale en 1898, les États-Unis ont déclenché une guerre d’agression impérialiste pour la conquête des Philippines. Ils ont imposé une domination coloniale et planifié une économie semi-féodale. En 1946, ils ont instauré un État fantoche pour gouverner le système semi-colonial et semi-féodal actuel.

    Ceux qui ont exercé le pouvoir politique aux différentes périodes de l’histoire des Philippines ont réprimé le peuple philippin non pas simplement pour le plaisir d’intimider, d’emprisonner, de torturer et tuer des gens, mais pour des raisons aussi froide et cynique que l’accumulation de la richesse privée à travers l’exploitation et toutes les satisfactions sociales et culturelles que la richesse apporte.

  • "Où est la nourriture, où est l’eau ?" clame le peuple philippin !

    "Il n’y plus rien pour nous ici", témoigne Carol Mampas, 48 ans et un enfant de trois ans. "Nous n’avons plus de maison, plus d’argent, plus de papiers. S’il vous plaît, dites aux autorités de nous aider ! Où est la nourriture, où est l’eau ?" Comme des centaines d’autres personnes, elle a passé la nuit dans l’aéroport de Tacloban et attend de prendre un vol pour fuir.

    Dans les ruines, des cadavres. Dans les bâtiments encore debout, des survivants armés qui pillent ce qu’ils peuvent y trouver. Pour les décourager, les autorités ont donc annoncé le déploiement de véhicules blindés et ont imposé un couvre-feu.

    Le président philippin, Benigno Aquino, a déclaré lundi l’état de catastrophe nationale. "Dans les jours qui viennent, soyez-en certains, l’aide va vous arriver de plus en plus vite", a-t-il indiqué.

    Mais rien ne vient et peut-être que rien ne viendra vu la carence totale des autorités dès qu’il s’agit de satisfaire les besoins vitaux du peuple....

  • Des Philippins joints dans les secteurs les plus sinistrés évoquaient hier une situation hors de tout contrôle, alors que les secours étaient encore absents à de nombreux endroits totalement ravagés. Les forces de l’ordre sont quasiment absentes. Il n’y a aucune aide gouvernementale...

    Dans un décor de fin du monde, des files d’hommes, de femmes et d’enfants avancent le long des routes, le nez recouvert d’un tissu pour masquer l’odeur des cadavres.

  • Haiyan est officieusement considéré comme le cyclone tropical le plus violent de l’histoire... et la passivité du pouvoir prompt à réprimer mais pas à sauver est l’une des pires de l’histoire !

  • La chef des opérations humanitaires de l’ONU a reconnu jeudi que l’aide aux innombrables survivants du typhon Haiyan qui a ravagé les Philippines était trop lente, déplorant qu’ils aient été "abandonnés" dans une situation désespérée.

    "Je pense que nous sommes tous extrêmement bouleversés d’être au sixième jour et de n’avoir pas pu atteindre tout le monde", a déclaré Valerie Amos à Manille, reconnaissant que l’aide n’avait pas atteint des zones où "les gens ont un besoin désespéré d’aide".

    Il parle de l’aide internationale et même pas de l’aide de l’Etat et des classes dirigeantes des Philippines car personne n’en attend rien....

  • Six jours après le passage du super typhon Haiyan, dont le dernier bilan officiel dépasse les 2.350 morts, la grogne monte aux Philippines face à la paralysie des autorités et la lenteur de la distribution de l’aide aux rescapés.

    Dans la province de Leyte, la plus touchée, le déploiement de soldats ne sert qu’à maintenir l’ordre et pas du tout à sauver les habitants, ramasser les corps, amener de l’eau et de la nourriture.

    Cet Etat ne sait que réprimer mais pas aider la population comme il l’a déjà montré lors de catastrophes précédentes. L’ampleur de celle-ci ne change pas sa nature.

  • Le président des Philippines Benigno Aquino a expliqué lundi la lenteur des secours aux rescapés du typhon Haiyan sur le centre de l’archipel par les pertes et les dégâts subis par les autorités locales, qui auraient dû se trouver au premier rang de l’aide. « Le système a failli », a déclaré le chef de l’Etat, qui avait annoncé dimanche prendre ses quartiers dans la région sinistrée jusqu’à ce qu’il soit « satisfait » du dispositif destiné à venir en aide aux victimes du typhon meurtrier.

    « Nous avons eu une énorme panne de courant, une énorme panne des communications (...), une énorme panne dans pratiquement tous les domaines », a ajouté Benigno Aquino, très critiqué pour la lenteur des secours. Il a expliqué cette lenteur par les graves dégâts enregistrés par les autorités locales, lors du passage le 8 novembre de Haiyan, un des typhons les plus violents à jamais avoir touché terre.

    « La force destructrice de ce typhon était telle que le personnel (des autorités locales) faisait partie des victimes », a déclaré le président devant la presse, rappelant que seuls 20 policiers de Tacloban - une des plus meurtries par la tempête - ont été capables de prendre leurs fonctions au lendemain de la catastrophe, dans une ville de plus de 220 000 habitants.

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