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Réforme fiscale, encore un dérivatif des vrais problèmes

mercredi 27 novembre 2013, par Robert Paris

Réforme fiscale, encore un dérivatif des vrais problèmes

A entendre toute les organisations patronales, politiques, syndicales, tous les média et le gouvernement, on pourrait croire que tous les problèmes sociaux en France, le chômage, la crise économique, les bas salaires, la casse des services publics, les menaces sur la santé, la sécu, l’éducation, la recherche et la remise en cause du code du travail, tout cela proviendrait d’une mauvaise organisation de la collecte des impôts. Tous prétendent avoir senti dans la population un discrédit de l’impôt et ils prétendent y répondre. Chacun y va de sa petite phrase et de sa proposition. C’est une belle comédie que le gouvernement a choisi de mettre en musique pour que la colère sociale s’en prenne au pouvoir politique plutôt qu’aux classes dirigeantes, aux trusts, aux banquiers, aux financiers, aux bourses et aux assurances, tout le grand capital qui est le responsable plein et entier de la crise actuelle.

Mettre en avant les impôts, c’est une manière de faire croire que les travailleurs et les petites gens sont comme les capitalistes et essaient d’échapper au fisc ! Les salariés, eux, ne peuvent nullement y échapper et les petits paysans, les petits commerçants, les petits artisans, les tout petits entrepreneurs, eux non plus ne peuvent échapper au fisc. C’est les Total, les Bettencourt et autres Sanofi qui y parviennent sous tous les prétextes : les uns sous prétexte d’aide à l’emploi alors qu’ils sont des trust qui licencient, les autres sous prétexte d’aide à la recherche comme les bio-industries, les suivants sous prétexte d’aide à l’export, d’autres encore sous prétexte d’aide à la formation ou à l’investissement ou encore d’aide aux technologies innovantes ou encore au capitalisme dit vert ou écolo… Ce n’est plus des niches dans lequel se cacherait le grand capital car c’est des trusts aussi riches que Total qui n’ont jamais payé d’impôts !!!

Mais l’essentiel n’est pas là car cela ne fait que rappeler que l’Etat est au service des trusts et pas des couches moyennes ni des travailleurs, même si à eux deux ils constituent l’immense majorité de la population.

L’essentiel, c’est qu’une fois l’impôt prélevé, il ne sert qu’à distribuer encore des dizaines et des centaines de milliards à PSA, Renault, Sanofi et autres trusts du Bâtiment, de l’Armement, du Médicament, etc…, aux bourses, aux banques, aux financiers….

L’essentiel, c’est que ces aides aux grands capitalistes ne servent nullement à sauver les emplois, à aider la société dans la crise qu’elle traverse mais seulement à retarder l’effondrement pour éviter un soulèvement général contre la dictature du capital.

Pour détourner le mécontentement général qui monte, les classes dirigeantes tâchent de monter les petits patrons contre les salariés et inversement, et les deux contre les étrangers et les trois contre les Roms et ainsi de suite…

En somme, le temps gagné par les classes dirigeantes en détournant les salariés et les couches moyennes du véritable problème, l’effondrement du capitalisme, sert à semer la haine, la guerre, le racisme, tous les ferments de guerre entre les victimes pour éviter que celles-ci s’unissent contre le grand capital.

L’impôt est impopulaire : on s’en sert pour diviser classes moyennes et salariés. Le chômage est menaçant pour toute la population : on oppose les manifestations des petits patrons et celles des salariés. La misère menace la France comme elle menace le reste du monde : on oppose la population française à celle des autres pays en faisant monter le nationalisme.

Créer des divisions entre ses victimes est la seule politique possible du grand capital et donc la seule possible aussi pour la gauche gouvernementale dût-elle le payer de sa popularité, dût-elle le payer de la monter de l’extrême droite, dût-elle le payer de la montée de violences inter-ethniques, raciales, inter-religieuses, etc…

Tous ceux qui défendent le système capitaliste ne peuvent qu’aider les tentatives de détournement de la colère des milieux populaires contre des boucs émissaires, préoccupés qu’ils sont de sauver le pouvoir des classes dirigeantes. Quant à sauver l’ensemble du système, ils n’en ont nullement les moyens et d’abord ce n’est pas en France prise de son côté qu’on peut prétendre avoir la maîtrise d’une crise mondiale ni de ses conséquences mondiales.

Quant à l’impression que donne le gouvernement de gauche que tout ce qui va mal est de sa faute, et qu’il compte aggraver avec la prétendue réforme des impôts, c’est son boulot d’Etat bourgeois au service des capitalistes de détourner les mouvements de colère contre l’équipe gouvernementale pour qu’elle ne retombe pas sur les vrais responsables du grand capital !

Quant à l’impôt, nous n’avons ni à le défendre ni à espérer qu’il soit calculer d’une manière qui nous soit plus favorable, car croire que l’Etat, gouverné par quiconque, pourrait agir dans le sens des intérêts des travailleurs et des milieux populaires, c’est se tromper lourdement ou c’est les tromper volontairement.

L’impôt est comme l’Etat qui le collecte : au service exclusif du grand capital. L’Etat bourgeois ne défendra jamais les travailleurs ni ne défendra jamais la petite entreprise.

Seule un pouvoir des travailleurs pourrait agir ainsi mais les organisations réformistes qui se revendiquent des travailleurs ou de la gauche n’ont nullement comme programme d’aller vers un pouvoir aux travailleurs s’appuyant sur les couches populaires. Le débat sur les impôts comme les autres prétendues réformes consiste seulement à retarder les luttes, à retarder l’explosion sociale générale, à retarder la conscience ouvrière du rôle indispensable des travailleurs face à un capitalisme définitivement sans perspective.

Il ne nous faut pas seulement « faire payer » aux capitalistes ni leurs impôts ni les frais de leur crise comme le disent les réformistes : il nous faut leur ôter définitivement le pouvoir et à l’échelle mondiale !!!

Le seul Etat à bon marché sera le pouvoir aux travailleurs et c’est le seul qui aura à coeur non seulement l’intérêt des salariés mais de tous ceux qui vivent de leur travail : petits paysans, petits pêcheurs, petits artisans, petits entrepreneurs...

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