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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

lundi 31 mars 2014, par Robert Paris

Saint-Antoine, mieux qu’à Sotchi !

A Saint-Antoine, on est dans la grande descente des jeux olympiques d’hiver. Chaque fraction de seconde compte et est comptée et, pour cela, on a sorti les chronomètres. C’est en orthopédie et ce n’est pas par hasard : si t’as pas les mains, t’as les jambes ! Ils prétendent que c’est pour obtenir plus de personnel. Mais, prends garde à ce qu’ils ne nous la fassent pas à l’envers !

A tour de rôle ou tous ensemble ?

L’un après l’autre, les services signalent des situations insupportables avec le manque d’effectifs, le manque de matériel et les conditions de travail inacceptables. La coupe déborde et elle le fait un peu partout mais chacun de son côté. Un secteur est en colère parce qu’il manque du personnel et des moyens, parle de grève, proteste, se signale à la direction, et exerce quelques pressions sur l’encadrement. Les syndicats suivent le mouvement en laissant chaque secteur protester de son côté et agir service par service au lieu de proposer de se préparer d’abord pour mieux organiser un mouvement d’ensemble. Résultat : les revendications ne sont pas satisfaites et il n’y a que de tout petits aménagements, souvent en prenant sur le service d’à côté. Chacun a joué son rôle : la direction, l’encadrement et les syndicats pour qu’on en reste là, à lâcher la vapeur quand ça explose afin d’éviter que ce soit tous ensemble qu’on revendique, avec cette fois des chances de succès. Et quand la grève explose quand même dans l’hôpital, on nous enferme dans notre hôpital pour éviter la contagion. Pour rendre efficaces leurs luttes, les salariés ont besoin de s’organiser eux-mêmes en formant comités, assemblées, coordinations et liens avec les autres hôpitaux. Personne ne le fera à notre place.

Drame aux urgences

La mort d’une patiente de 61 ans aux urgences de Cochin, alors qu’elle n’avait pas encore pu y être examinée par un médecin, a créé une importante émotion dans les personnels des hôpitaux comme dans le grand public. Elle a été l’occasion de décrier l’hôpital public et aussi ses personnels. Le gouvernement a fait semblant de nous défendre mais il n’a fait que défendre sa propre politique de réduction des effectifs et de fermetures, qui suit celle des précédents gouvernements. En l’occurrence, tout le monde aura remarqué que cela intervient juste après que le gouvernement ait été prévenu par les personnels que la fermeture des urgences de l’Hôtel Dieu allait entraîner un surcroit de charge de travail pour Cochin sans augmentation de moyens. Bien sûr, soi-disant pour défendre l’hôpital public, le gouvernement a affirmé qu’il ne manquait pas d’effectifs ce jour-là aux urgences de Cochin. Mais ce que le gouvernement appelle un effectif normal, c’est ce que nous appelons des effectifs très insuffisants comme une personne pour 15 patients !

Bien sûr que les personnels de Cochin ne sont pas en cause puisque c’est l’organisation mise en place par l’Etat qui l’est. Comment incriminer l’infirmière de l’accueil des urgences quand ce n’est nullement dans ses qualifications d’estimer justement l’urgence de l’état d’un malade. Or, recevoir rapidement les malades dont l’état nécessite un traitement d’urgence devrait être le but même de l’organisation hospitalière dans ce secteur. Il faudrait pour cela un tri effectué dès l’entrée aux urgences par un médecin de service. Directions et ministères le savent et c’est consciemment qu’ils ont fait le choix de ne jamais placer un médecin à l’accueil des urgences. Comment s’étonner alors que l’infirmière de service recevant une patiente atteinte d’une simple plaie au pied suite à une chute sans gravité se soit contentée de la faire entrer en zone de surveillance, où elle est décédée à 23 heures sans que personne n’ait pu imaginer une telle fin ! En refusant la mise en place d’un sas-médecin à l’accueil des urgences, les responsables laissent consciemment se dégrader l’hôpital public et leur objectif est clair : casser l’image du public pour offrir l’affaire sur un plateau d’argent au privé.

Des voyages qui diminuent les bagages

Les déménagements de service continuent, un par un. Une fois la Neurologie, une autre la Stomatologie, les deux allant à Saint Antoine et demandez qui sont les suivants, on ne vous le dira pas. L’hôpital ne cesse de faire partir des secteurs et d’en recevoir d’autre et, bien entendu, le but est la perte d’emplois et la réduction de l’offre de soins. Ainsi, dans le cas de la Stomato, c’est une perte de 2 postes qui ne seront pas repris. Déménager l’hôpital, c’est le faire maigrir…

Droit au logement !
De plus en plus de collègues ont des difficultés pour se loger. Certains dorment même dans leur voiture. Pas étonnant quand on connaît le prix exorbitant des loyers à Paris et en proche banlieue. D’autant que nos salaires n’ont pas été revalorisés depuis plusieurs années et que le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Il faut parfois attendre plusieurs années pour bénéficier d’un logement et, une fois celui-ci obtenu, il s’agit d’un contrat renouvelable sur un ou deux ans. L’APHP dispose pourtant de nombreux logements vides mais, depuis plusieurs années, elle vend une partie de son parc immobilier à prix d’or pour renflouer ses caisses plombées par les emprunts toxiques à la banque Dexia en faillite depuis 2008 !


Les enjeux de l’affrontement en Ukraine

L’ambiance de guerre monte en Ukraine et autour de l’Ukraine et la Russie est loin d’être la seule à la faire monter. Europe et USA donnent un bon coup de main et d’abord elles ont poussé à faire basculer le régime ukrainien pro-russe qui avait choisi l’accord commercial avec la Russie plutôt qu’avec l’Europe. La propagande médiatique occidentale est déjà celle d’une guerre, dans laquelle tous les mensonges sont permis, dans laquelle une seule présentation des événements a droit de cité, dans laquelle les tons indignés sont d’une hypocrisie encore plus criante que d’habitude. Les peuples sont pris à témoins des agissements soi-disant scandaleux du camp d’en face.

Mais, les grandes puissances l’affirment par la voix d’Obama, elles seraient du côté de la vérité, du côté de la démocratie, du côté du droit des peuples… L’Ukraine a opté pour la démocratie, nous dit ce discours officiel relayé par les média, et la Russie essaie de lui imposer son dictateur, sa dictature violant les droits nationaux et la volonté du peuple entier, sauf une poignée de vendus au pouvoir. Le discours, aussi grossier que mensonger, est massivement répandu dans les pays occidentaux, sans aucune nuance, sans aucun bémol et il est soutenu par tous les partis politiques de la bourgeoisie. Selon cette thèse, les manifestants de la place Maïdan sont les démocrates alors que leurs chefs de file sont xénophobes, fascistes et antisémites. L’opinion publique est massivement sollicitée pour dénoncer le monstre Poutine et ses attaques agressives et guerrières. Il est mis en cause dans la perfidité avec laquelle il s’est permis d’entrer scandaleusement dans un pays étranger avec ses forces armées… Les bourgeoisies occidentales clament qu’il est inadmissible d’entrer comme cela dans un pays étranger avec des forces armées ! Trop drôle ! Après les guerres menées aux quatre coins du monde par le bloc dit occidental, il se permet de décréter qu’on n’a pas le droit d’entrer avec des forces armées !!! Et l’Irak ? Et l’Afghanistan ? Hollande a oublié le Mali, le Niger, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, la Libye ? La liste est longue et ce n’est pas les impérialismes occidentaux qui auraient des leçons de pacifisme à donner !

La classe ouvrière est inondée par les dénonciations du dictateur Poutine et de ses copains oligarques (que l’on n’entendait pas autant lors des guerres et massacres de Tchétchénie ou quand les oligarques détruisaient l’URSS !) et des discours de soutien et de sympathie pour la « révolution ukrainienne », pour la « démocratie de la place Maïdan », de son conseil populaire et on en passe. Notons à cette occasion que les directions syndicales estiment nécessaire de faire silence sur le fond de l’affaire et de se garder de toute prise de position qui pourrait nuire à la propagande de la bourgeoisie. Pourtant, la classe ouvrière a son mot à dire dans tout cela. Si le monde tourne à la guerre, ce n’est pas sans relation avec la crise du système capitaliste : c’est directement connecté à l’incapacité des classes dirigeantes bourgeoises à conserver leur mainmise sur le monde et il est indispensable que les travailleurs affirment leur séparation avec les buts de guerre (économique seulement dans un premier temps) de leur classe dirigeante.

Il suffit de poser quelques questions simples pour voir toute la grossièreté des mensonges de ces classes dirigeantes dans la question ukrainienne.

Quels sont les buts de l’Europe en Ukraine ? Vise-t-elle seulement à tirer le peuple ukrainien de la crise économique et financière causée par ses classes dirigeantes et par le système mondial ? Si elles donnent quelques milliards d’aide à ce pays et à ses banques, en quoi cette aide aura-t-elle un caractère différent de la manière dont l’Europe aide la Grèce ? En rien ! La facture sera payée par le peuple, exactement comme elle l’est aussi si c’est la Russie qui signe un accord commercial avec l’Ukraine. Il n’y a pas d’un côté les bons, les pacifiques, les démocrates et les désintéressés et de l’autre les dictateurs, les guerriers, les agressifs, les profiteurs.

L’Europe va sauver l’Ukraine de la crise ? Mais elle fait partie de ceux qui l’y ont plongé. La crise ukrainienne est une partie de la crise mondiale de 2007-2008 et ce n’est pas une crise russe ou causée par la dépendance russe !

L’Europe veut débarrasser l’Ukraine de la mainmise russe mais c’est pour imposer sa propre mainmise bien évidemment et pour cantonner de plus en plus la Russie dans des limites plus étroites dans le cadre de la préparation d’un affrontement plus général auquel le monde entier, et pas seulement Poutine, se prépare sans le dire.

Nous n’avons pas à choisir entre les deux camps impérialistes car il n’y a pas de camp de la paix, pas de camp de la démocratie, pas de camp de la vérité et nous ne voulons pas mourir demain pour la Crimée comme hier pour l’Alsace et la Lorraine !

Messages

  • le professeur Bertrand Chevallier, pédiatre et chef du pôle pédiatrique hôpitaux de Paris et d’Ile-de-France-Ouest, a confirmé que le service d’oncologie pédiatrique de Garches sera transféré à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt : « L’équipe médicale de Garches n’est pas suffisante et nous n’avons pas trouvé assez de candidats pour conserver le service. »

    Il veut néanmoins rassurer : « Je comprends la crainte des parents et la peur de l’inconnu. Mais nous nous engageons à ce que les enfants qui ont commencé le traitement avec le docteur Delépine le poursuivent de la même manière à Boulogne et que les médecins qui le souhaitent puissent continuer d’appliquer ces méthodes. Quant à ceux qui désirent être soignés dans d’autres hôpitaux, nous les aiderons, avec les agences régionales de santé, à trouver des services qui acceptent de traiter les jeunes patients avec des méthodes alternatives aux protocoles européens. »

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