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Edito : Des travailleurs du textile morts au Rana Plaza au Bangladesh à ceux réprimés dans le sang au Cambodge, le prolétariat international se bat…

samedi 26 avril 2014, par Robert Paris

Edito : Des travailleurs du textile morts au Rana Plaza au Bangladesh à ceux réprimés dans le sang au Cambodge, le prolétariat international se bat…

L’anniversaire de la catastrophe industrielle (il faudrait plutôt dire crime capitaliste) du Rana Plaza au Bangladesh dans lequel il y eu plus de mille morts a été l’occasion de nombreux rappels médiatiques. Ils ont montré l’insécurité dans laquelle ces salariés travaillent et montré aussi à quel point les firmes occidentales (dont françaises) se moquent de ces travailleurs et ne s’intéressent qu’au bas coût qu’elles y obtiennent. La catastrophe n’a rien changé à ces conditions de travail désastreuses. Certains investisseurs se sont contentés de retirer leurs capitaux du Bangladesh pour aller exploiter d’autres salariés au Cambodge ou au Vietnam dans des conditions même pas meilleures, en tout cas en termes de salaires. On compte en effet parmi ces travailleurs d’Asie les plus bas salaires du textile du monde. Un tee shirt qui s’achètera 30€, par exemple, représente en moyenne 18 centimes d’euros pour les salaires !!!

Les victimes du Rana Plaza et leurs familles n’ont pas été indemnisées contrairement à ce que prétendent patrons locaux, trusts occidentaux et gouvernants. Les salaires ont à peine été augmentés mais les conditions de travail n’ont pas progressé. Elles ont parfois même empiré, les trusts occidentaux ne visitant plus que des usines modèles et pas les ateliers pourris d’où sort l’essentiel de la production sous d’autres noms de firmes sous-traitantes. Les autorités locales ne sont là que pour aider les patrons à réprimer les mouvements de révolte ouvrière.

Il en va de même au Cambodge qui a récupéré une partie de la production textile partie du Bangladesh suite à la révolte ouvrière causée par le Rana Plaza. Les salariés, révoltés par les bas salaires, sont descendus dans la rue et ont mené trois mois de grève du textile qui ont été cassées par une répression particulièrement violente des forces armées cambodgiennes tirant directement dans la foule des manifestants ouvriers. La grève a été arrêtée dans le sang et les ouvriers grévistes pourrissent toujours en prison sans que les firmes occidentales du textile s’en préoccupent nullement. Tous les Auchan, les Benetton et autres C et A ne se préoccupent de leurs marges qui nécessitent ces répressions violentes des révoltes ouvrières.

Que ce soit au Bangladesh, au Cambodge, au Vietnam, en Inde ou en Chine, les travailleurs se sont vaillamment battus, menant des révoltes d’ampleur face aux Etats à la botte des patrons locaux comme étrangers qui leur interdisent tout droit de grève, tout droit syndical, tout droit de protester librement contre des conditions de travail dégradantes et dangereuses, y compris mortelles.

Ici, dans les pays riches où se trouvent ces firmes capitalistes occidentales, les travailleurs d’Asie nous sont présentés comme des concurrents qui menacent nos emplois pendant que les firmes capitalistes qui les exploitent nous sont présentés comme des sociétés du textile bon marché ou ayant des prix accessibles.

En fait, les capitalistes occidentaux qui ont des dents longues en Asie sont aussi nos adversaires. Bien sûr, nos conditions de travail et nos salaires sont bien plus enviables que ceux des travailleurs d’Asie mais cela ne signifie que demain, avec la crise mondiale du capitalisme, ces mêmes patrons n’aient envie de nous exploiter dans des conditions qui se rapprochent de celles des travailleurs d’Asie.

On voit bien déjà combien les entreprises d’Occident sont attirées vers la suppression du salaire minimum, vers la fin des retraites, des taxes patronales, des lois sur les conditions de travail et sur la sécurité des salaires. Ce sont les mêmes patrons qui exploitent des salariés aux quatre coins du monde qui aimeraient bien nous opposer aux travailleurs étrangers, présentés comme nos ennemis.

Les travailleurs tués ou blessés au Rana Plaza ou au Cambodge sont nos frères et leurs patrons sont les mêmes que les nôtres. C’est notre intérêt de le comprendre et de refuser de nous joindre aux discours nationalistes qui visent à nous opposer à eux.

Les niveaux de surexploitation des salariés d’Asie démontrent qu’il n’y a pas d’autre limite à l’exploitation des capitalistes que celles que permettent les luttes des salariés, leur conscience et leur organisation collective. Si, pendant de longues années, les patrons ont accepté dans les pays riches que les conditions de travail et les salaires s’améliorent, ils sont les mêmes loups aux dents longues ici qu’en Asie et il se pourrait bien qu’ils veuillent nous imposer la même exploitation.

Travailleurs de tous les pays, unissons-nous contre nos ennemis communs !

La suite sur le Rana Plaza

La suite sur les travailleurs du textile au Cambodge

La suite sur les grèves au Vietnam

La suite sur les grèves en Inde

La suite sur les grèves en Chine

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