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Manuel Valls, réformiste ou fasciste ?

dimanche 13 juillet 2014, par Robert Paris

Manuel Valls, réformiste ou fasciste ?

Le premier ministre Valls affirme à qui veut l’entendre qu’il est un grand réformiste. Il appelle ainsi un homme politique prêt à casser les anciens droits sociaux des retraités, des salariés, des intermittents et des chômeurs, les services publics, le code du travail, les caisses sociales, les quelques avantages catégoriels et prêt à créer de nouveaux avantages pour les capitalistes sous tous les prétextes : compétitivité, concurrence, recherche, exportations ou emplois. Voilà défini le réformisme. C’est le même que celui d’Ayrault, d’Hollande ou de Sarkozy. Mais rien ne prouve que Valls ne se cache pas derrière ce drapeau, déjà peu glorieux, pour tenter de mener une politique beaucoup plus ambitieuse du point de vue du patronat, c’est-à-dire tailler des croupières aux syndicats en France, les amener à la portion congrue, en faire de simples courroies de transmission du pouvoir bourgeois ou même, plus tard, s’en passer pour gérer une société bourgeoise beaucoup plus dure aux salariés et aux plus démunis, vue l’effondrement mondial du système en 2007-2008 et ses conséquences actuelles…

Je ferai passer mes réformes de grè ou de force, avec ou sans concertation, avec ou sans l’accord des syndicats, a-t-il déclaré après que quatre syndicats, dont la CGT et FO aient refusé de participer à la « conférence sociale » au-delà la première journée.

Il s’agissait du feuilleton au cours duquel les fédérations patronales avaient menacé de se retirer et où, prétendument pour les aguicher, Valls avait répondu par plusieurs reculs sur des engagements sociaux passés, notamment concernant la prise en compte de la pénibilité.

Ce n’était là que la suite d’une série de négociations sociales au cours desquelles des reculs sociaux d’ampleur avaient été discutés gentiment par tous les syndicats, aucun ne claquant la porte, et avaient abouti sur des signatures par les syndicats les plus proches du patronat : nouveau recul des retraites, reculs sur les droits au chômage, recul sur le code du travail (accord ANI), recul sur le code du travail (accord compétitivité-emploi), recul sur les impôts et les taxes sociales payés par les patrons (pacte de responsabilité), loi de gestion ferroviaire préparant la privatisation, pour ne citer que les plus importants reculs sociaux programmés par les deux gouvernements Hollande…

Dans tous ces cas, les syndicats ont participé à des mois de discussion durant lesquelles ils avaient parfaitement le temps de comprendre les enjeux et les buts, c’est-à-dire une attaque en règle, parfaitement le temps de comprendre qu’ils cautionnaient ainsi une politique ouvertement pro-patronale et anti-ouvrière, antisociale même. Cela ne les avait pas empêché de participer à toutes ces négociations sans avertir les salariés des enjeux, sans dénoncer ce qui se préparait. Certains syndicats comme CFDT, CFTC et CGC ont signé ces accords. En ce qui concerne « la réforme » ferroviaire, la CGT avait également signé, mais la direction de ce syndicat a été contraint de faire semblant de se solidariser avec les cheminots, en appelant à une grève de quelques jours contre le projet qu’elle venait d’appuyer par son vote et qui suivait un rapport écrit par le secrétaire général de la CGT, Lepaon, au Conseil Economique, Social et Environnemental. La duplicité est passée assez facilement du fait de la grève dans laquelle la CGT-cheminots semblait radicale pendant que Lepaon semblait plus modéré. Un simple partage des tâches, de la carotte et du bâton, faisant croire que la CGT ne s’était pas alignée sur la position gouvernementale, ce qui est un simple mensonge. Les militants politiques radicaux de la CGT, de la gauche social-démocrate, du PCF, du PG ou de l’extrême gauche officielle, ont seulement servi à couvrir les reculs de la direction syndicale et à les faire passer en douce auprès des salariés et des militants. Ils n’ont à aucun moment cherché à déborder l’appareil syndical, à organiser les travailleurs à la base ni même à prévenir les travailleurs de ce qui les attendait.

On constate donc des trahisons en rase campagne, en plein combat, et pas seulement des syndicats anti-grèves et propatronaux comme CFDT (dont deux responsables participent au gouvernement), de la CFTC et de la CGC qui sont aussi proches des patrons que le MEDEF.

Même les syndicats qui, comme la CGT et FO, n’ont pas participé à la deuxième partie de la « conférence sociale » de Hollande-Valls avec le MEDEF et les autres syndicats patronaux, ont tenu à participer à la première journée pour réaffirmer qu’ils étaient « pour le principe de la concertation sociale », affirmant qu’ils ne renonçaient surtout pas à la collaboration de classe au moment où elle montrait le plus à quelles catastrophes elle menait pour les salariés !

Une fois de plus les syndicats affirment que tel ou tel politicien les a trompés. Hollande les a trompés. Mais Sarkozy les avait, lui aussi, trompés, disaient-ils…

Trompés dans les fermetures d’usines, dans les négociations sur la compétitivité, sur la défense des services publics et sur sa privatisation, trompés sur la défense de la SNCF mais aussi de la SNCM !

Balivernes ! Les dirigeants de toutes les fédérations syndicales font partie des trompeurs et pas seulement des trompés !

Cependant, il y a quand même un point sur lequel ils se trompent eux-mêmes : il ne suffira pas toujours qu’ils trahissent les intérêts prolétariens pour tirer l’épingle du jeu de leurs intérêts de boutique. Certes, pour le moment, les patrons et l’Etat bourgeois continuent à dépenser des sommes considérables à entretenir cet appareil syndical et à se réunir avec lui pour mener dans le mur toutes les luttes sociales.

Mais, avec l’avancée de la crise du système capitaliste, on approche d’un moment où les patrons et le gouvernement ne joueront plus du tout à la négociation et estimeront la classe ouvrière suffisamment affaiblie et désorientée pour attaquer directement les travailleurs en se passant totalement de négocier avec les syndicats et commenceront alors à attaquer de plein fouet les appareils syndicaux, les militants, les travailleurs grévistes. On entrera dans la phase fasciste et on en connaît un qui se prépare de longue date à cette échéance, qui y a est préparé par tout un staff de grands patrons : c’est le premier ministre Valls, qui espère bien tromper suffisamment cette gauche pleutre en se faisant élire président sous son égide !...

Chaque lutte trahie par les appareils syndicaux nous rapproche de ce moment où les fascistes se sentiront assez forts pour s’attaquer physiquement au droit syndical des salariés.

Il est vital pour la classe ouvrière de se démarquer, bien avant de telles échéances, de cette gauche patronale et de se démarquer aussi des appareils syndicaux attachés à elle, pour défendre ses intérêts de classe et pour s’auto-organiser. S’il est certain que la classe ouvrière devra défendre les syndicats s’ils sont attaqués par la police, les patrons et les fascistes, ce serait une défense dos au mur et il serait bien plus favorable de constituer ses propres conseils, ses propres comités et coordination avant que la bourgeoisie se lance dans son offensive anti-ouvrière d’ampleur.

Oui, l’homme politique, même d’origine social-démocrate, qui surfe sur les expulsions massives et violentes de Roms, sur les campagnes sécuritaires anti-Roms, anti-sans papiers, anti-immigrés, soi-disant anti-terroristes, en réalité anti-maghrébines, anti-jeunes de banlieue, anti-ouvrières, anti-fonctionnaires, anti-cheminots, est un démagogue dangereux d’extrême droite. C’est lui quia débuté comme maire d’Evry en déclarant qu’il voulait y voir « plus de blancs blancos » et moins d’arabes et de noirs !!!!

Sa popularité prétendue, soutenue par campagne de presse, est fondée sur des soutiens de droite et d’extrême droite !

Les déclarations de Manuel Valls affirmant qu’ « il y a des réseaux dans nos banlieues » qu’il « va éradiquer le mal à la racine », que « la population de France est prise pour cible par des terroristes musulmans », que c’est « le motif de l’intervention militaire française dans le Sahel » sont autant de véritables bombes visant à provoquer l’affrontement entre les communautés, pour diviser la classe travailleuse dans un moment où la situation sociale se radicalise face aux licenciements, à la hausse du chômage et de la misère.

Le ministre de l’Intérieur Valls affirmait : « Il faut dire la vérité aux Français. Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation » avec les populations locales. » « C’est illusoire de penser qu’on réglera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion, a affirmé Manuel Valls. Il faut trouver des communes qui peuvent accueillir ces villages d’insertion et de toute façon, ils ne concernent que quelques familles. » « Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ». « Les Roms ne veulent pas s’intégrer en France ». « Les Roms sont cause d’une grande partie de l’insécurité. »

Mettez « juifs » à la place de « Roms » et vous voyez clairement que c’est un discours fasciste… Les Roms n’ont-ils pas été persécutés par le fascisme allemand autant que les Juifs ? Aujourd’hui, un Valls prétend défendre les Juifs contre les Musulmans mais il défend surtout le grand Capital en se jouant des deux populations pour mieux les diviser...

La propagande fasciste n’a plus besoin du Front National...

Valls, nouveau premier ministre, a développé dans son discours à l’assemblée nationale, en vue d’obtenir la confiance, un programme qui s’intègre parfaitement dans les buts actuels de la grande bourgeoisie. Au point que la droite elle-même ne peut pas dire autre chose que de souhaiter plein succès à Valls. Au point que Pierre Gattaz, dirigeant du syndicat du grand patronat MEDEF, se doit de déclarer : « Je salue ce discours ! »
« Diminuer le coût du travail, diminuer les dépenses d’Etat, diminuer les impôts et taxes patronales, développer la privatisation des services publics, augmenter les aides aux entreprises », voilà les principaux objectifs économiques du nouveau gouvernement et ce n’est pas pour déplaire aux capitalistes, banquiers, financiers et autres spéculateurs.

Et maintenant il rajoute : je peux parfaitement me passer de la collaboration des syndicats !

Ce n’est pas un discours réformiste mais fasciste !

Dans "Où va la France ?" publié fin octobre 1934, Trotsky, qui comprenait que la France évoluait vers une situation révolutionnaire, explique que dans tous les pays opèrent les mêmes lois historiques, les lois du déclin capitaliste :

« Si les moyens de production continuent à rester dans les mains d’un petit nombre de capitalistes, il n’y a pas de salut pour la société. Elle est condamnée à aller de crise en crise, de misère en misère, de mal en pis. […] La bourgeoisie a mené sa société à une banqueroute complète. Elle n’est capable d’assurer au peuple ni le pain ni la paix. C’est précisément pourquoi elle ne peut supporter plus longtemps l’ordre démocratique. Elle est contrainte d’écraser les ouvriers à l’aide de la violence physique. Mais on ne peut pas venir à bout du mécontentement des ouvriers et des paysans par la police seule. Faire marcher l’armée contre le peuple, c’est trop souvent impossible ; elle commence par se décomposer et cela s’achève par le passage d’une grande partie des soldats du côté du peuple. C’est pourquoi le grand capital est contraint de créer des bandes armées particulières, spécialement dressées contre les ouvriers, comme certaines races de chiens sont dressées contre le gibier. La signification historique du fascisme est d’écraser la classe ouvrière, de détruire ses organisations, d’étouffer la liberté politique à l’heure où les capitalistes s’avèrent déjà incapables de diriger et de dominer à l’aide de la mécanique démocratique. »

Messages

  • Manuel Valls a prononcé dimanche 6 juillet un plaidoyer pour la réforme et le mouvement et revendiqué un « réformisme assumé », afin de « remettre en marche » une France « bloquée », « coincée dans ses postures partisanes » et « tétanisée » par la peur de l’avenir.

    Les gouvernements français successifs ont « fait semblant » de réformer pendant trop longtemps et repoussé le « moment de vérité », a-t-il dit. « Ce moment est arrivé. C’est vrai pour notre pays. C’est vrai également pour notre parti et pour la gauche », a poursuivi Manuel Valls, qui lançait il y a deux semaines au conseil national du PS cet avertissement : « Oui, la gauche peut mourir. »

    Et le fasciste Valls peut naître...

  • Valls :

    « Avec le Président de la République, nous entendons assumer pleinement cette volonté de réforme. Il faut avancer. Je le dis au patronat, aux organisations syndicales, aux élus, aux administrations de l’Etat… « 

    "Je veux avancer. La société française a beaucoup d’énergie. Face aux blocages, il faut libérer ces énergies", revendique-t-il. Lui qui est toujours dans le contrôle, qui ne dit jamais rien par hasard, utilise un vocabulaire connoté mais feint l’étonnement : "C’est un pays qui adore le langage révolutionnaire pour ne pas avancer", reconnaît-il ensuite. Et lui veut incarner le "mouvement", il le martèle comme un mantra : "Je veux avancer, aller vite." En ce premier jour du Tour de France, Manuel Valls ose : "Il faut pédaler en permanence, sinon on tombe."
    "Il ne faut pas être dans la menace quand on vient dialoguer", avait réagi le ministre du Travail, François Rebsamen, dénonçant les syndicats qui ont quitté la « conférence sociale ».

    Valls sur RMC 2 juillet 2014 :

    « Les chefs d’entreprises me disent : « Baissez le coût du travail, continuez sur la voie qui est la vôtre, celle que le président de la République a souhaitée », avec le crédit impôt compétitivité qui est très important puisque ça représente 20 milliards pour les entreprises, plus les 20 milliards de charges en moins pour les entreprises. 6,5 milliards en moins en 2015, 8 milliards en 2016, 5,5 milliards en 2017. »

    Valls : "La réforme (ferroviaire) est indispensable et se fera."

    Le même avait déclaré le 7 juin 2009 à Evry, ville dont il était maire, « j’aimerait y trouver aussi quelques blancs, quelques white, quelques blancos » au cours d’une brocante de la ville …

    Rappelons, pour la justesse du propos, qu’il ne s’appelle pas Valls mais Valls i Galfetti et pas Valse et confettis !!!

  • 8 000 personnes ont manifesté samedi dans la capitale contre le chômage et la précarité à l’appel de plusieurs organisations syndicales. Les manifestants ont ciblé le patronat et le gouvernement dans leurs protestations.

    Soixante personnes qui participaient à la manifestation contre la précarité et le chômage à Paris ont été interpellées samedi 6 décembre après avoir tenté de pénétrer de force dans l’enceinte où se tenaient les Etats généraux du Parti socialiste.

  • La bourgeoisie reconnaît Valls. The Economist rendait toutefois hommage au travail de Manuel Valls et de ses ministres en estimant que le premier ministre était « à la tête du gouvernement le plus réformiste que la France ait vu depuis longtemps ».

  • Manuel Valls a promis lundi, devant de jeunes élèves qui l’interrogeaient, de "tout faire" pour "casser les ghettos" en France, sans quoi "on sent bien que tout va exploser".

    "Tout faire pour casser ces ghettos, ces murs, qui sont souvent dans les têtes, c’est une priorité. Cela fait 30 ans qu’on fait ça, tous les gouvernements l’ont fait avec la même bonne volonté. Mais on sent bien maintenant qu’il faut passer à un autre stade, sinon tout va exploser, notamment dans ces quartiers populaires", a dit Manuel Valls.

    Comme ce sont les banlieues qui sont des ghettos de la misère et du chômage et que le gouvernement bourgeois n’entend nullement casser le chômage et la misère, c’est qu’il entend faire la guerre aux banlieues !!

    Valls est bel et bien fasciste !

  • Une petite révision des leçons de géographie semble s’imposer pour le premier sinistre du gouvernement Hollande. Au détour d’un entretien accordé à Réunion 1ère jeudi 11 juin, le Premier ministre Manuel Valls a situé l’île de La Réunion dans l’océan Pacifique alors que celle-ci se trouve dans l’océan Indien. Mais, vu le niveau d’études, ce n’est déjà pas si mal qu’il se rappelle que c’est un territoire colonial français !!!

  • Valls demande au PS de faire une standing ovation au mafieux Pasqua dans l’assemblée nationale !!!

  • L’extrême droite vient aussi du PS. Voir les propos du ministre Patrick Kanner :

    « Il y a aujourd’hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s’est passé à Molenbeek. »

  • Menteur ! Fasciste !

    Manuel Valls a déclaré hier :

    « Il y a une forme de minorité agissante, des groupes (salafistes) qui sont en train de gagner la bataille idéologique et culturelle…. Il n’y a qu’eux finalement qu’on entend. »

    On croirait vraiment entendre Marine Le Pen. Quand est-ce qu’il adhère au parti FN et part avec l’argent de ce parti de démagos à Panama !

  • En Espagne, Manuel Valls manifeste avec la droite et l’extrême-droite contre le parti socialiste !!

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