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Le scandale de la destruction de l’adoption sous prétexte… de la défense des enfants !!!

dimanche 27 juillet 2014, par Robert Paris

Enfants abandonnés de Manille

Le scandale de la destruction de l’adoption sous prétexte… de la défense des enfants !!!

Il fut un temps où… l’adoption se faisait par simple agrément entre des familles, où des femmes qui avaient beaucoup d’enfants donnaient à la naissance un enfant à une femme proche qui n’avait pas pu en avoir. Il y a eu une époque où des familles adoptaient un petit qui était à la rue. Il y a eu une époque où les grandes maisons paysannes adoptaient des enfants sans famille.

Bien sûr, le monde n’était pas idyllique non plus. L’argent et l’exploitation des enfants existaient déjà. Les Thénardiers aussi…

Ce qui change surtout, c’est que les Etats n’avaient pas encore mis leur nez dans l’adoption, n’avaient pas rajouté aux difficultés de la vie, celles de la bureaucratie et de l’hypocrisie d’Etat…

Alors que de plus en plus de pays tombent dans la crise économique, dans la guerre, dans la guerre civile, vivent dans des bidonvilles, dans la rue, il en résulte aussi que de plus en plus d’enfants sont abandonnés, livrés aux mafias de la drogue, du sexe, du commerce d’enfants, aux guerres civiles, enfermés dans des orphelinats qui sont parfois des bagnes ou livrés aux violences de la rue ou des polices et des polices parallèles…

C’est dans un tel contexte que l’on remarque avec étonnement un effondrement global de l’adoption (nationale comme internationale) et à un degré très important. Au moment où de plus en plus d’enfants auraient besoin d’une famille qui remplace celle qu’ils ont perdue ou n’ont jamais eu, les Etats se débrouillent pour tarir à la source les possibilités d’adoption en édictant des règles qui rendent cette adoption de plus en plus difficile et même quasi impossible.

Le plus extraordinaire est que le motif invoqué de ces politiques qui cassent l’adoption est la « défense des intérêts de l’enfant » !

L’adoption nationale est quasi impossible, même pour des enfants en réalité tout à fait abandonnés. Le droit français est clair. Tant qu’il y a filiation, un enfant ne peut être adopté. Il suffit qu’il reçoive une carte postale de temps en temps et on considère qu’il a des parents. L’immense majorité est simplement en carence affective, 15 % sont victimes de violences.

Officiellement, près de 20 000 enfants sont signalés en moyenne chaque année pour des cas de maltraitance présumés (physique, psychologique, sexuelle...). Dans la réalité, ils sont sans doute beaucoup plus mais les médecins, pourtant en première ligne, hésitent à faire de tels signalements : 3% seulement d’entre eux émanent effectivement du corps médical.

L’Académie de médecine regrette, à ce propos, qu’un tel signalement ne soit toujours pas rendu obligatoire et que les praticiens s’abritent derrière le code de déontologie qui stipule que "le secret concerne tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l’exercice de ses fonctions, c’est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais ce qu’il a vu, entendu et compris". Rappelons pourtant que le Code pénal considère qu’il n’y a pas violation du secret professionnel lorsqu’il s’agit de sévices avérés commis sur un mineur.

"L’intérêt supérieur de l’enfant", prôné par la Convention internationale des Droits de l’enfant et par la Convention européeenne des Droits de l’Homme est systématiquement invoqué en cas de décision de justice. Mais, en pratique, la plupart des juges l’interprètent de façon univoque, c’est-à-dire en s’appuyant sur ce que l’Académie de médecine appelle "le sacro-saint lien biologique". Dans une directive du Code civil en effet est mentionné que "chaque fois qu’il est possible, le mineur doit être maintenu dans son milieu actuel". Pour l’Académie, on pourrait tout aussi bien considérer que cet "intérêt supérieur" serait de remplacer au plus vite une famille insuffisante, voire pathologique pour cet enfant, par une famille accueillante, responsable et généreuse. Quant aux enfants dont "les parents se sont manifestement désintéressés pendant l’année" (article 325 du Code Civil), et qui ont donc vocation à devenir Pupilles de l’Etat et, par là-même, adoptables, leur nombre a chuté de 70% entre 1989 et 2008. Là encore, la plupart des décisions qui sont prises valorisent le maintien de l’enfant dans sa famille. L’Académie de médecine dit qu’elle se prononce donc en faveur de la création d’une filière de familles d’accueil bénévoles (et non rémunérées), ce qui permettrait aux candidats de "monter la priorité qu’ils accordent au bonheur de l’enfant et donnerait à l’adoption son véritable sens : une famille à l’enfant, et non l’inverse". Mais ce ne sont que des mots…

Le caractère très réactionnaire, très limité par des idéologies religieuses, de ces institutions d’Etat concernant la famille est évident en France. Les personnels qui sont responsables des secteurs famille en France sont bien plus liés à la hiérarchie religieuse que partout ailleurs et les toiles d’araignées y règnent en maîtresses !

C’est en 1939 - le fascisme pointait déjà - que le premier Secrétaire d’Etat à la famille est nommé au sein du gouvernement Daladier. Le même Daladier avait promulgué le décret-loi du 12 novembre 1938 prévoyant l’internement des « indésirables étrangers » ; il est élargi par la loi du 18 novembre 1939 qui permet l’internement « de tout individu, Français ou étranger, considéré comme dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ». Ainsi, dès 1939, il avait mis en place les camps d’internement français emprisonnant les réfugiés de la Guerre civile espagnole… C’est lui qui fera la déclaration d’entrée de la France dans la guerre mondiale. C’est le même politicien bourgeois qui tenait que l’Etat se mêle de la famille….

Il existe de multiples institutions étatiques ou semi-étatiques de la famille, plus réactionnaires les unes que les autres : Haut Conseil de la population et de la famille (HCPF), Défenseur des Enfants (sous-tâche du Défenseur des Droits : c’est Toubon qui y succède à Baudis, deux très réactionnaires !), Institut National d’Etudes Démographiques, Réseau français des villes éducatrices (RFVE), union interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (UNIOPSS), Direction générale de la cohésion sociale, Inspection générale des affaires sociales (IGAS), Conseils généraux, Union Nationale des Associations Familiales (UNAF), Ministère de la solidarité nationale et de la famille, Délégation interministérielle à la Famille, Caisse Nationale des Allocations familiales (CNAF), Branche Famille de la Sécurité Sociale, Conférence de la Famille, Aide Sociale à l’Enfance, etc… Pour l’adoption, se rajoutent à toutes ces institutions le Ministère des Affaires Etrangères, le Conseil de famille des pupilles de l’État, la Mission de l’Adoption Internationale (MAI), l’Agence Française de l’Adoption (AFA), le Conseil Supérieur de l’Adoption (CSA), le Conseil Nationale pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP), etc …

En somme, la « défense de l’enfance et de la famille » fait vivre toute une bureaucratie d’Etat… Et nombre de ses participants sont des gens très réactionnaires. Les mêmes qui vont affirmer qu’en France on a le droit de ne pas se marier ou de se pacser mais, alors, on n’a plus le droit d’adopter un enfant, pour ne prendre qu’un exemple… Les mêmes n’interdisent pas l’adoption par des célibataires mais l’empêchent en fait… L’hypocrisie règne dans ce monde institutionnel…

Les institutions se moquent autant des enfants que des familles. « Dans un monde idéal, il n’y aurait plus d’adoption internationale, dit-on au ministère des affaires étrangères. L’objectif du système est de trouver une famille pour chaque enfant, pas un enfant pour chaque famille. »

« On n’est pas là pour résoudre les problèmes des parents sans enfants mais seulement pour défendre l’intérêt de l’enfant » affirment fièrement toutes les institutions de l’adoption qui précisent qu’un couple candidat à l’adoption ne doit pas le faire pour des raisons personnelles ni par charité. Opposer l’intérêt de l’enfant et celui de sa famille d’adoption, c’est mal commencer les démarches ! Donc on va défendre l’intérêt de l’enfant adopté sans défendre celui de sa future famille d’adoption et on va demander aux familles d’accepter un véritable parcours du combattant avec de multiples interrogatoires par des spécialistes de la famille et des personnels médicaux, tout cela pour rien, parce que, des années après, on apprend que la source est tarie…

Le résultat de cet amoncellement d’institutions, c’est qu’au nom des droits de l’enfant, on fait traîner des enfants (et des parents adoptifs potentiels) pendant des années, les décourageant ainsi, imposant aux enfants plus de durée de souffrances dans des orphelinats et autres institutions d’enfermement, créant ainsi une plus difficulté psychologique supplémentaire, du coup, pour être en état d’être adoptés.

En France, la loi prévoit que peuvent adopter soit deux époux mariés depuis plus de deux ans ou âgés l’un et l’autre de plus de 28 ans…La loi n’a pas prévu de limite supérieure d’âge pour adopter, mais les conseils de famille, les OAA (organismes autorisés pour l’adoption) et de nombreux pays étrangers refusent de confier un nourrisson à des parents ayant plus de quarante ans. Les très jeunes couples risquent d’avoir du mal à faire accepter leur projet par le Conseil de famille des pupilles de l’État ou un OAA (organisme autorisé pour l’adoption), qui ne peuvent plus exclure les candidats du seul fait de leur jeune âge, dans la limite légale, mais peuvent toujours arguer qu’elles ont trop de demandes pour pouvoir les satisfaire toutes. De plus en plus de couples non mariés forment le projet d’adopter un enfant. Or l’article 346 du Code civil, applicable à toutes les adoptions, simples et plénières, françaises et internationales, n’autorise l’adoption par des couples que lorsqu’ils sont mariés.

En fait, la grande majorité des enfants adoptés proviennent de l’adoption internationale…

L’adoption internationale, après un sommet en 2005, continue de chuter de manière régulière, à la fois du fait de conditions nationales de plus en plus dures (contrôle approfondi des dossiers en Éthiopie, restriction des conditions en Colombie, fermeture des adoptions individuelles en Russie, arrêt des adoptions au Mali, contexte difficile dans d’autres pays d’Afrique) et de conditions des pays d’origine des parents adoptifs tout aussi dures (notamment la France). Un des moyens de faire renoncer les adoptions est le rallongement invraisemblable des délais… Il faut déjà plus de neuf mois pour obtenir un simple agrément de la France ! Quand on devient parent, l’Etat ne vérifie pas autant de choses sur l’avenir de l’enfant ! L’agrément est en fait donné facilement au bout de toute cette attente mais cela n’est rien car le rapport peut être défavorable malgré tout et empêcher l’adoption car le pays d’origine reçoit le rapport. Les conseillers généraux qui prennent la décision d’agrément n’ont pas envie de passer en procès pour refus d’agrément ! On trouve déjà à ce stade une extraordinaire hypocrisie ! Il y a 10.000 agréments et 2000 adoptions !

Les interrogations montent sur le gouffre entre les 25 000 agréments en cours de validité et le nombre d’adoptions. D’autant que les agréments sont délivrés par les présidents élus des conseils généraux, qui peuvent passer outre l’avis des services spécialisés. Mais cet avis des services spécialisés suit le dossier d’adoption et bloque celle-ci s’il est trop défavorable… De nombreux couples se lancent donc dans le parcours du combattant avec un agrément mais sans savoir qu’ils ont déjà une casserole attachée qui va les bloquer à l’arrivée dans le pays d’origine des enfants…

Autre exemple d’hypocrisie : les célibataires sont officiellement acceptés mais en réalité récusés par les organismes agréés pour l’adoption de France avant même de l’être par des organismes étrangers.

Et du côté des pays d’origine des enfants à adopter, ce n’est pas mieux ! Partout, les religieux les hommes politiques, les institutions d’Etat s’emparent de la question de la famille et de l’enfance, et cela ne va pas souvent dans le sens de l’améliorer ! On laisse des enfants dans des orphelinats, dans la misère, dans la rue, on les condamne à la prison, à la pauvreté, à l’abandon au nom du fait que l’enfant serait dépaysé en allant à l’étranger, au nom du fait que les parents adoptifs sont trop jeunes ou trop âgés ! Les pays musulmans et juifs interdisent quasiment l’adoption ! Un très grand nombre de pays qui ont des millions d’enfants abandonnés ne font aucune adoption !

Un grand nombre de pays commencent à diffuser une propagande nationaliste selon laquelle l’adoption, c’est du colonialisme et les politiciens de tous bords sont sensibles à ce discours. Ils préfèrent suspendre les adoptions dans ces conditions plutôt que d’être accusés de dépendance vis-à-vis de pays étrangers….

Au moindre incident, toute adoption est suspendue. Tant du côté des pays d’origine que des pays des adoptants. Du côté de la France, par exemple, il suffit qu’un pays connaisse un début de troubles, de crise, de guerre ou de guerre civile pour que les adoptions dans ce pays soient brutalement arrêtées. Il a suffi du tremblement de terre en Haîti pour que la France suspende toute adoption en provenance de ce pays ! Les enfants sont abandonnés quand ils auraient le plus besoin d’être aidés ! Au nom du fait que l’accord des autorités pourrait être contestable !

La première cause de chute est un accord international pour la défense des droits de l’enfance, l’accord de La Haye !!!

La Convention de la Haye stipule expressément que les enfants doivent être en priorité élevés dans leur famille ou adoptés dans leur propre pays. Très beau en théorie mais la réalité pratique et la défense réelle des enfants n’intéressent pas plus les bureaucrates de ces institutions internationales que ceux des institutions nationales.

L’adoption internationale est régie par la Convention de La Haye de 1993, sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale.

Les pays qui l’ont signé arrêtent progressivement les adoptions : 41% des adoptions en 2013, 46% en 2012, 53% en 2011. Du coup, la proportion des adoptions par des pays non signataires augmente et les 7 premiers pays d’origine des adoptions internationales sont la Russie, l’Éthiopie, la RDC et la RCA qui n’ont pas ratifié la Convention de La Haye. Ces sept pays représentant 34 % des adoptions internationales.

Pour pouvoir adopter un enfant, il faut à la fois que la loi du pays de l’enfant et la loi du pays des parents adoptants le permettent.

Si un texte international régit l’adoption (Convention de la Haye), chaque Gouvernement peut ajouter ses clauses : certains pays sont attentifs à la religion, d’autres obligent d’être marié depuis plus de dix ans… On sent de grandes barrières pour les célibataires ou les pacsés. La situation est encore plus complexe, car le Pacs apparaît sur votre extrait de naissance, ce qui signifie qu’aux yeux de nombreux pays, vous n’êtes ni célibataires, ni mariés : cela vous exclut, sur le plan légal, de l’adoption dans presque tous les pays.

Se rajoute encore à cet imbroglio la nécessité d’accords bilatéraux entre le pays d’origine et le pays des candidats parents pour l’adoption… Ces accords viennent encore limiter les possibilités. L’absence d’accord empêche toute adoption reconnue par la France !

En 2005, quelque 4 000 enfants de toutes nationalités étaient adoptés par des Français. En 2012, ils devraient être 1 500, selon les projections du ministère des affaires étrangères (pour, en moyenne, 600 enfants français). Tous les pays d’accueil sont touchés dans les mêmes proportions (– 60% aux Etats-Unis). La tendance devrait se poursuivre. "Il faut réagir si nous voulons qu’il y ait encore des adoptions internationales en France dans dix ans", affirme Nathalie Parent, la présidente de Enfance et familles d’adoption, principale association de parents adoptifs.
Les raisons se trouvent dans les pays de naissance des enfants. Tout d’abord, ils sont de plus en plus nombreux à ratifier la convention de La Haye de 1993. Le texte établit le principe de subsidiarité : l’enfant délaissé par ses parents doit être maintenu dans sa famille élargie, ou à défaut être adopté dans son pays. Car être élevé loin de sa culture d’origine peut être un traumatisme supplémentaire pour un enfant abandonné. "L’adoption internationale est le dernier recours", résume Mme Parent. La convention proscrit aussi les adoptions individuelles, et oblige à passer par des organismes agréés, afin de lutter contre la corruption et les trafics d’enfants. Cela ralentit le rythme des adoptions, voire les stoppe complètement, le temps pour certains pays de se mettre en conformité.

La situation de l’adoption internationale n’a jamais été aussi négative. Les derniers chiffres publiés par le Quai d’Orsay montrent une baisse de plus de 50 % du nombre d’enfants adoptés à l’étranger, entre 2002 et 2012. Parallèlement, le profil des enfants a changé : plus grands, avec des histoires difficiles, en fratrie ou encore avec un problème de santé. Sur le premier semestre 2012, plus de 30 % des enfants adoptés en France avaient plus de 5 ans, seuls 9% moins de 1 an. Les candidats se voient proposer de plus en plus de fratries et d’enfants atteints de pathologies (problèmes orthopédiques, cardiopathies, hépatites B et C, VIH).

Ils étaient 3551 en 2002 et ils ne sont plus que 1569 en 2012. Le nombre d’enfants adoptés à l’étranger a encore baissé en 2012, selon les derniers chiffres du Quai d’Orsay. Après le Cambodge, le Laos, un nouveau pays, le Mali a décidé fin 2012 de bloquer les adoptions internationales, plongeant les familles dont les demandes étaient en cours dans un profond désarroi. Les conflits armés, l’instabilité politique mais aussi les catastrophes naturelles, comme en Haïti en 2010, ont entraîné la suspension des adoptions dans de nombreux pays.
Alors que 2 000 enfants venant de l’étranger avaient été adoptés par des familles françaises en 2011, seulement 1 569 l’ont été en 2012, selon les dernières statistiques, qui viennent d’être publiées ministère des affaires étrangères. Les enfants sont venus d’abord de Russie (235), puis d’Éthiopie (220) et de Colombie (159). Le continent africain représentant presque la moitié des adoptions (701).

En Chine, les adoptants doivent justifier d’un diplôme de niveau 4 (Bac). Les autorités refusent également de confier un enfant à des parents qui ont un revenu insuffisant, des problèmes de santé ou même un surpoids. Depuis septembre 2012, les personnes souhaitant adopter en Russie ont pour obligation de suivre une formation de 80 h. Enfin, certains pays comme le Burkina Faso ou le Cambodge imposent tout simplement des quotas.

Parallèlement à l’allongement des procédures, le profil des enfants confiés à l’adoption internationale a changé. Les pays privilégient désormais l’adoption au niveau national, notamment ceux qui ont ratifié la Convention de la Haye. En toute logique, les ressortissants adoptent les enfants petits et en bonne santé. Les enfants proposés à l’adoption sont alors ceux qui ne sont pas adoptés dans leur propre pays. Ils sont « à besoins spécifiques ». Autrement dit, la plupart du temps, ils sont grands ou ce sont des fratries. Ils peuvent avoir un handicap, des problèmes psychologiques ou des histoires difficiles. « Il y a 10 ans, quand on rencontrait des postulants, on leur disait que ça peut prendre du temps mais qu’il y a de grande chance que leur projet se concrétise, explique Nathalie Parent, Présidente d’Enfance et Familles d’adoption (EFA). Aujourd’hui ce n’est plus le cas, il n’y a plus d’enfants en bas âge et en bonne santé, les adoptants doivent le savoir. »

La chute des adoptions n’est pas due à l’amélioration de leur sort dans les pays d’origine.

Voilà ce qu’en dit un rapport de l’UNICEF dans une conférence de presse :

Les centaines de millions d’enfants, exploités et victimes de discriminations graves, sont devenus pratiquement invisibles aux yeux de la communauté internationale, a déclaré aujourd’hui l’UNICEF dans un important rapport qui examine les causes de l’exclusion et de ces mauvais traitements.
L’institution affirme que des millions d’enfants disparaissent lorsqu’ils sont vendus ou forcés de travailler comme domestiques. D’autres, comme les enfants des rues, sont parfaitement visibles, mais exclus des services de base et de la protection la plus élémentaire. Non seulement ces enfants subissent des mauvais traitements, ils sont aussi pour la plupart privés d’éducation, de soins de santé et des services essentiels dont ils ont besoin pour grandir et s’épanouir.
Ces enfants grandissent sans bénéficier des programmes de développement et sont souvent invisibles dans leur société, absents qu’ils sont des débats publics, de la législation, des statistiques ou des journaux.
Si l’on ne se mobilise pas pour eux, des millions d’enfants seront oubliés, prisonniers d’une enfance marquée par la négligence et la maltraitance, ce qui aura des conséquences désastreuses sur leur bien-être à long terme et sur le progrès des nations. Aucune société soucieuse du bien-être de ses enfants, et de son propre avenir, ne peut le tolérer, soutient le rapport.
Le rapport conclut que les enfants privés de ces services vitaux risquent plus de se faire exploiter parce qu’ils n’ont pas suffisamment d’informations sur les moyens de se protéger, et parce que leurs options économiques sont limitées. Les enfants pris dans un conflit armé, par exemple, sont souvent victimes de viol et d’autres formes de violence sexuelle. Ce sont ces enfants – seuls et sans défense – que l’on abandonne.

Enfermés à l’abri des regards par les personnes qui profitent d’eux, exclus de l’école et des services essentiels, les enfants victimes de l’exploitation sont certainement parmi les plus invisibles. Leur situation et leur nombre sont pratiquement impossibles à évaluer.
• Quelque 8,4 millions de jeunes se livrent aux pires formes du travail des enfants, y compris la prostitution. De nombreux sont asservis : obligés de travailler pour rembourser une dette, ils vivent dans une situation proche de l’esclavage.
• Près de 2 millions d’enfants sont exploités dans l’industrie du sexe à des fins commerciales, et ils y sont régulièrement exposés à la violence sexuelle et physique.
• Chaque année, on estime que des millions d’enfants sont vendus dans des cercles clandestins et illicites où ils sont forcés de se livrer à des activités dangereuses et dégradantes, y compris la prostitution.
• Des enfants en nombre considérable, mais difficile à cerner avec précision, sont exploités lorsqu’ils entrent comme domestiques dans des résidences privées. La plupart ne sont pas autorisés à aller à l’école, sont maltraités physiquement, ne reçoivent pas assez à manger ou sont accablés de travail.
Le rapport estime également que les enfants vivant dans des « États fragiles » – des pays qui n’ont pas les moyens ou la volonté de fournir des services de base à leurs jeunes citoyens – sont aussi quasiment invisibles. La discrimination, qu’elle soit fondée sur le sexe, l’appartenance ethnique ou l’invalidité, est aussi un facteur d’exclusion. Par exemple, la discrimination empêche des millions de filles d’aller à l’école et bloque la fourniture de services cruciaux aux enfants des minorités ethniques et des groupes autochtones. On estime à 150 millions le nombre d’enfants handicapés dans le monde, dont beaucoup sont privés d’éducation, de soins de santé et d’un soutien affectif en raison d’une discrimination systématique.
Pour l’Unicef, c’est plus de huit millions d’enfants qui sont actuellement abandonnés seuls dans les rues, dans le monde mais 150 millions d’entre eux vivent dans des conditions inacceptables pour un enfant.
85 millions d’enfants sont encore abandonnés en Chine alors que les autorités commencent à fermer toute adoption à l’étranger…

Des millions d’enfants ne peuvent pas être adoptés car ils n’existent même pas officiellement : 230 millions d’enfants de moins de cinq ans n’ont jamais été déclarés à leur naissance. Cela concerne un enfant de moins de cinq ans sur 3 dans le monde…

On estime que 143 millions d’enfants du monde en développement – 1 sur 13 – ont vu mourir au moins un de leurs parents et leurs conditions d’existence s’effondrer du coup.
Des millions d’enfants disparaissent lorsqu’ils sont vendus ou forcés de travailler comme domestiques. D’autres, comme les enfants des rues, sont parfaitement visibles, mais exclus des services de base et de la protection la plus élémentaire. Non seulement ces enfants subissent des mauvais traitements mais ils sont aussi pour la plupart privés d’éducation, de soins de santé et des services essentiels dont ils ont besoin pour grandir et s’épanouir.
Aujourd’hui, plus de 200 millions d’enfants travaillent dans le monde, exerçant des activités qui nuisent à leur développement mental, physique et émotionnel. Les enfants sont contraints de travailler parce que leur survie et celle de leur famille en dépendent. Le travail des enfants perdure, même là où il a été déclaré illégal.

Les rapports de l’UNICEF se suivent et se ressemblent. Et les Etats font des déclarations de plus en plus vertueuses…. Ces Etats peaufinent de plus en plus de lois, de décrets, construisent des organismes, des procédures, etc, etc…

Et la situation de l’enfance ne cesse d’empirer….
Tant que la bourgeoisie mondiale gouverne, et d’autant plus qu’elle dirige un capitalisme en fin de vie, il n’y aura pas de diminution des souffrances des enfants dans le monde mais au contraire une augmentation importante de celles-ci…

Messages

  • L’adoption d’enfants étrangers en baisse de 22 % en 2014 ...

    À peine plus d’un millier d’enfants étrangers auraient été adoptés en 2014 par des parents français, soit quatre fois moins qu’il y a dix ans et 22 % de moins qu’en 2013, a estimé samedi le Quai d’Orsay.

    Pour la France comme pour les autres grands pays européens et les États-Unis, "le nombre d’adoptions baisse régulièrement, car les pays d’où sont originaires ces enfants privilégient d’autres façons d’adopter, y compris dans leur propre pays, et cela réduit mécaniquement le nombre d’enfants disponibles à une adoption internationale", a expliqué un porte-parole du ministère. Mais la France reste le quatrième pays en matière d’adoption internationale, a-t-il souligné.

    Le déclin devrait en toute logique se poursuivre, car la Russie, premier pays d’origine des enfants adoptés à égalité avec le Vietnam, s’apprête à mettre un terme aux demandes individuelles d’adoption pour n’accepter que les dossiers présentés par les organismes agréés pour l’adoption ou l’AFA, chargés d’accompagner les parents dans leurs démarches et de sécuriser les processus.

    En Afrique, le nombre d’enfants recueillis par des étrangers devrait également chuter, alors que le Mali ferme ses portes à l’adoption internationale ou que nombre de pays, comme l’Éthiopie, durcissent leurs contrôles. Si l’adoption n’était pas bloquée en République démocratique du Congo, 50 à 80 adoptions de plus auraient été réalisées en 2014, estime le Quai d’Orsay.

    Quelque 20 000 candidats à l’adoption disposent d’un agrément en cours de validité, document indispensable pour recueillir un enfant. Après la Russie et le Vietnam, d’où arrivent 12 % des enfants, les autres pays d’origine sont la Chine (7 %) puis à égalité (5 %) la Thaïlande, l’Éthiopie, la Colombie et la Côte d’Ivoire, précise le quotidien. Lorsqu’ils sont accueillis, seulement 7 % des enfants adoptés ont moins de 12 mois et plus de la moitié ont dépassé l’âge de trois ans.

    En somme, il n’y a quasiment plus d’adoption internationale alors que le nombre d’enfants abandonnés dans le monde grandit irrémédiablement.

    Dans certains pays, il y a tous les jours des enfants abandonnés en nombre. Par exemple, on trouve sans cesse des enfants abandonnés sur la porte des pagodes du Vietnam mais il n’y a pas d’adoption pour ces enfants-là.

    Par contre, les organismes internationaux, comme l’AFA en France, considèrent que l’adoption est mieux réglementée puisqu’ils l’ont quasiment éteinte !

  • "Pourquoi Dieu permet-il que des enfants soient abandonnés ?" demande une enfant au Pape qui est "sans réponse"....

  • Le nombre d’adoptions internationales de mineurs a chuté de deux tiers entre 2004 et 2013, et est ainsi retombé au niveau enregistré au début des années 1980.

    Les adoptions d’enfants à l’international ont enregistré ces dernières années une chute vertigineuse. Entre 2004 et 2013, ces dernières sont, en effet, passées de 42 194 à 15 188 dans les dix pays adoptant le plus à l’étranger (notamment les Etats-Unis, la France, l’Espagne, l’Italie, ou encore l’Allemagne), soit un seuil similaire à celui observé au début des années 1980.

    Si selon le recensement publié ce mercredi par l’Institut national d’études démographiques (Ined), la baisse des adoptions internationales sur cette période n’a été « que » de 17% en Italie et de 36% au Canada, elle a atteint 67% en France, 79% en Espagne, et même 80% en Norvège. Les adoptions sont même principalement devenues nationales dans des pays comme le Portugal et le Royaume-Uni.

    Ainsi, en France, le nombre des adoptions à l’étranger a augmenté dans les années 1970 jusqu’au milieu des années 2000 (4 136 en 2005), avant de chuter à 1 343 en 2013, là encore le plus bas niveau depuis le début des années 1980. Les derniers chiffres du ministère des Affaires étrangères confirment également cette tendance, avec une nouvelle baisse de 20% enregistrée en 2014, à 1 069 adoptions.

    Les principaux pays d’origine des enfants adoptés demeurent la Chine et la Russie, mais le nombre de leurs mineurs ayant été adoptés à l’international a tout de même diminué des trois quarts. Ce net recul s’explique, avant tout et c’est une bonne chose, par le déclin du nombre de mineurs orphelins ou abandonnés. Mais aussi par le durcissement des conditions d’adoption observé dans certains pays. La Roumanie, la Bulgarie, le Guatemala et le Vietnam imposent, d’ailleurs aujourd’hui, un moratoire sur les adoptions internationales, le temps de mettre en place des mesures de contrôle plus efficaces dans la lutte contre le trafic d’enfants.

    Aujourd’hui donc, la plupart des mineurs adoptés à l’international (soit 63 % d’entre eux) sont désormais des enfants dits « à besoins spécifiques », à savoir des jeunes relativement âgés (plus de cinq ans), en fratrie, ou handicapés. Un tiers des adoptés internationaux a ainsi plus de 5 ans, et un quart présente une pathologie.

  • Une émission télévisée nous a appris hier soir que l’enlèvement des enfants de pauvres est organisé méthodiquement par l’Etat anglais depuis Thatcher, mesures qui ont connu des changements mais une confirmation sur le fond aussi avec la gauche gouvernementale puis de nouveau la droite. Les gouvernants ont en effet maintenu les quota d’enfants enlevés aux familles considérées comme « à risque » essentiellement parce qu’elles sont pauvres, enfants qui sont confiés à des familles plus riches. Si les régions ne respectent pas le quota d’enfants adoptés, elles sont plus taxées ! Les familles dont on enlève les enfants ne sont pas des familles qui les maltraitent mais seulement celles dont on estime qu’elles pourraient ne pas être favorables pour un enfant ! Le reportage itrait à juste titre « les enfants volés d’Angleterre » et le bouquet, c’est que les média n’ont pas le droit d’enquêter sur ce sujet et tout cela au nom des intérêts de l’enfant !!!

  • Scandale de la destruction mais aussi scandale de la construction...

    Au Canada, l’opinion est choquée par un scandale public d’adoptions forcées qui éclate seulement maintenant...

    Des centaines de milliers de jeunes mères célibataires ont été contraintes d’abandonner leur enfant jusque dans les années 7

    À l’origine de ces investigations, l’ONG Origins, qui a déjà dénoncé de pareils agissements en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Plusieurs victimes, âgées d’une vingtaine d’années au moment de la naissance de leur enfant, ont témoigné devant les membres de la commission sénatoriale. « On m’a affirmé qu’il était préférable pour mon enfant d’avoir une mère et un père, explique Sandra Jarvie, enceinte à la fin des années 60. Je ne serais pas en mesure de lui payer des études. Il serait considéré comme illégitime, ridiculisé à l’école, ce qui revenait à insinuer que mon bébé serait bien mieux sans moi. Nous faisions preuve d’égoïsme à vouloir garder notre enfant ; il méritait une meilleure vie. »

    Les jeunes femmes étaient incitées à accoucher dans un relatif anonymat, dans des foyers de maternité financés par le gouvernement fédéral. Financés donc par l’État, mais gérés par les principales Églises du pays (anglicane, catholique, presbytérienne…). La chaîne des responsabilités est en réalité immense. Comme l’a noté le quotidien, seule l’Église unie du Canada, protestante, a enquêté en son sein sur cette question, dès 2013.

    S’il est compliqué d’estimer précisément le nombre de jeunes femmes fortement incitées à abandonner leur enfant, les sénateurs avancent le nombre de 600 000 « naissances illégitimes supposées » de 1945 à 1971. Un scandale qui a poussé le Sénat à demander au Parlement des excuses officielles et l’adoption dans la foulée de mesures concrètes de réparation pour les victimes de ces abandons institutionnalisés.

  • En cinq ans, les adoptions internationales ont dégringolé de près de 50%. « Des chiffres qui vont dans le bon sens » déclare le Ministère des affaires étrangères qui gère la diminution systématique de l’adoption internationale au nom de la défense des enfants pour qui « les enfants ne sont pas là pour répondre au désir des parents ».

    Pendant ce temps, le nombre d’enfants abandonnés croit dans le monde !!!

  • La pénétration des institutions de l’adoption par les fascistes-intégristes catholiques, du type manif pour tous, a été une des causes de la suppression de l’adoption internationale, les fascistes estimant que la pureté de la race était mise en cause !!!

  • Selon les chiffres rendus publics jeudi 12 janvier, 725 enfants étrangers ont été accueillis par des familles françaises en 2016 (en dehors des adoptions en République démocratique du Congo, qui constituent un cas particulier). Un chiffre en baisse continue depuis six ans. Le recul est un peu moindre que les années précédentes (11 %), mais la tendance est nette et ne devrait pas s’inverser.

    Cette baisse résulte d’une évolution qualifiée de « vertueuse » par le Quai d’Orsay. De plus en plus d’Etats ratifient la convention internationale de La Haye, dont l’objectif est de garantir que les adoptions ont lieu dans l’intérêt de l’enfant et de lutter contre les trafics. Le texte instaure un principe de subsidiarité : une solution locale doit d’abord être recherchée pour l’enfant abandonné par ses parents, soit dans sa famille élargie, soit par une adoption nationale. L’adoption internationale est le dernier recours.

    Cela c’est la théorie mais la réalité, c’est que partout dans le monde, le nombre d’enfants abandonnés grandit exponentiellement !!! voir ici

  • Chaque année 10.000 couples autorisés à adopter mais seulement un peu plus de 400 enfants sont adoptés en France et un peu plus de 400 en provenance de l’étranger donc 9000 couples sans enfants alors qu’il y a plein d’enfants oprhelins abandonnés en France comme dans le monde !

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