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Quelle est l’origine des interdits alimentaires

mardi 2 septembre 2014, par Robert Paris

Quelle est l’origine des interdits alimentaires

Certains interdits alimentaires sont bien connus comme le Hallal musulman ou le Casher juif qui interdisent notamment le cochon ou les Hindous qui interdisent la consommation de vache. Mais ces interdits alimentaires se sont parfois complexifiés, plus récemment qu’à la naissance de ces religions et de manière folle. Par exemple, la religion juive interdit de consommer dans le même repas viande et fromage, sauf si on consomme d’abord le fromage ou s’il y a suffisamment d’heures entre les deux (avec des polémiques interminables sur le temps entre fromage et viande) ! Les invertébrés sont interdits et les poissons doivent avoir nageoires et des écailles pour pouvoir être consommés…. Les volontés de dieux sont donc d’une complexité principalement alimentaire puisque les interdits les plus développés et explicités concernent la nourriture.

Impossible de se dire Juif sans manger Casher ni Musulman sans faire le Ramadan de manière stricte ni Hindou en mangeant de la vache… On se serait attendus qu’une religion se démarque plutôt sur la morale dans les relations humaines mais on remarque que les Musulmans se démarquent surtout par le jeûne du Ramadan et les Juifs par la nourriture Casher…

Les interdits alimentaires et leur rôle important au sein d’un système social sont très anciens, bien plus anciens que les religions monothéistes et plus anciens même que l’agriculture et que l’élevage.

Le premier interdit alimentaire d’origine sociale que nous connaissions est celui des peuples de chasseurs-cueilleurs qui interdisaient de tuer et de manger l’animal fétiche de la tribu, celui qui était l’emblème du peuple lui-même, l’homme considérant à l’époque chaque tribu comme un peuple animal d’une espèce bien particulière. La tribu de la tortue, par exemple, ne pouvait pas tuer ni manger son propre animal fétiche, la tortue, qui était souvent tatouée sur la peau des membres de la tribu. Cet interdit pouvait s’élargir aux animaux des tribus alliées, car tuer l’animal sacré d’une tribu était considéré comme tuer des membres de cette tribu.

Les peuples indiens de la plaine américaine nous ont donné de multiples exemples de tels interdits alimentaires.

D’autres interdits ont pu être établis par ces mêmes peuples chasseurs-cuilleurs comme celui de tuer un trop grand nombre d’animaux de même espèce ou de les tuer trop jeunes, ou à une époque précédant la reproduction.

Des cérémonies servant à excuser les chasseurs auprès de la famille animale de prendre des vies animales ont pu produire de nouvelles périodes d’interdits de chasse et d’interdits de se nourrir de ces animaux. N’oublions pas que les êtres humains considéraient alors que l’on devait pratiquer des cérémonies à l’égard des populations animales et des offrandes de la même manière que si on devait s’excuser d’avoir pris une vie à la population humaine voisine.

Se priver plus ou moins de nourriture avait déjà commencé à avoir une autre signification : celle de provoquer des états de délire dans lesquels on pensait que les esprits animaux s’exprimaient au sein du cerveau humain. Les personnes spécialisées dans les contacts avec les esprits animaux étaient chargés d’expliquer à la tribu si on pouvait ou non chasser tel ou tel animal et si c’était le bon moment. Ces derniers se mettaient en transe notamment par le manque de nourriture.

Une autre raison de ces interdits et de ces règlements alimentaires est la médecine, la diététique et les règles de vie de chaque tribu, les hommes attribuant à l’époque des vertus curatives, sexuelles, énergisantes à telle ou telle nourriture, d’une manière que nous avons parfois tendance à retrouver à notre époque….

L’époque des chasseurs-cueilleurs voit dans les pratiques de nourriture un lien avec le monde animal et végétal, lien quasiment d’ordre magique, lien également avec la persistance de la nourriture et la préservation de la tribu. Un interdit est quelque chose qui structure la tribu, qui l’organise autour d’un ordre, qui lui permet de trouver une raison d’espérer en l’avenir…

Les interdits alimentaires jouent donc alors un rôle fondamental pour la construction d’une conscience sociale, d’un ordre collectif, d’un mode de vie qui ne soit pas imposé par la nature mais voulu par l’homme. S’interdire de manger est une manière d’accéder à l’humanité, de sortir de l’animalité. Encore faut-il le faire de manière mesurée, calculée, étudiée…

Le but peut être divers. Il peut s’agir d’acquérir une maîtrise de soi ou, au contraire, affaiblir sa maîtrise de soi pour accéder à des pensées subliminales ou se droguer par manque de nourriture afin d’être pénétré de pensées que l’on estime spirituelles ou magiques.

Il peut s’agir d’un but social : fonder durablement le groupe humain et le distinguer des autres par des pratiques obligatoires très contraignantes laissant entendre que tout groupe humain qui ne fait pas de tels sacrifices doit rester à distance, ne pas relationner de manière proche, ne pas se marier avec des membres du groupe social, ne pas échanger trop d’informations ou de relations de sympathie.

En développant une opposition diamétrale du pur et de l’impur, l’interdit alimentaire ou la pratique alimentaire obligatoire (manger telle chose à tel moment), la société se structure de manière figée et définitive et s’oppose durablement et fondamentalement à toute société qui ne pratique pas ces interdits ou ses obligations alimentaires.

Les monothéismes ont développé leurs règles en ce domaine (hallal, cachère, poisson ou laitage le vendredi, etc…). D’autres religions ont interdit toute consommation de viande (ou le simple fait de tuer un animal pour s’en nourrir) comme en Inde ou dans d’autres pays d’Asie.
« La mort, sans l’espérance d’une récompense, pour les brahmanes et les vaches, ou dans la défense de femmes et d’enfants, garantit la béatitude à ceux ne faisant pas partie de la communauté Ârya (les Vahya). L’Ahimsâ (respect impérieux de la Vie, non-violence), la véracité, l’abstention de s’approprier les biens des autres, la pureté et le contrôle des sens, Manu a ainsi déclaré que tout cela peut être considéré comme le résumé du Dharma pour les quatre varna d’ Ârya (« Nobles » en sanskrit : brahmanes, kshatriya, vaïshya, shudra). »

— Mânavadharmashâstra, livre 10, sûtra 62 et 63.

L’hindouisme étant une civilisation, et non une religion au sens strict et occidental du terme, le végétarisme n’a rien d’obligatoire pour être « hindou » et s’affirmer en tant que tel (quoique le terme hindou n’est sanctionné par aucun texte sacré « hindou » : il est issu des invasions islamiques pour nommer la population non musulmane de l’Inde).

Néanmoins, cette pratique alimentaire est indissociable d’une réelle observance de l’Ahimsâ, la non-violence hindoue, et est une des caractéristiques des Ârya (« Noble » en sanskrit), – communauté « pure » (au niveau des pratiques, il ne s’agit pas d’un « peuple » défini par un territoire ou d’une « nation »), « pure » par rapport aux Dasyu (« démons »), les Ârya, selon le Manusmṛti (les sûtra du Dharma), pratiquant en effet comme premier credo l’Ahimsâ, la « volonté (non-volonté) de faire souffrir la moindre créature », qu’ils soient Brâhmanes (lettrés), Kshatriya (guerrier), Vaïshya (agriculteurs, artisans et commerçants), ou Shûdra (serviteurs).
Voici des citations de textes sacrés hindous sur l’ahimsâ et le végétarisme :

« Y a-t-il besoin de dire que ces créatures innocentes et en bonne santé sont faites pour l’amour de la vie, alors qu’elles sont recherchées pour être tuées par de misérables pécheurs vivant dans les boucheries ? Pour cette raison, ô monarque, ô Yudhishthir, sache que le refus de la viande est le plus grand refuge de la religion, du ciel, et du bonheur. S’abstenir de blesser est le plus grand des principes. Il est, là encore, la plus grande des pénitences. Il est également la plus grande des vérités parmi toutes les preuves d’affection. La viande ne peut pas être retirée de l’herbe ou du bois ou de la pierre. À moins qu’une créature vivante soit tuée, cela ne peut être réalisé. Donc, tu es dans la faute en mangeant de la chair. ... Cet homme, qui s’abstient de la viande, n’est jamais mis dans la crainte, ô roi, par aucune créature. Toutes les créatures demandent sa protection. Il ne provoque jamais aucune inquiétude pour les autres, et lui-même n’a jamais à devenir anxieux. Si personne ne mange de la chair, il n’y a alors plus personne pour tuer des êtres vivants. L’homme qui tue des êtres vivants les assassine pour le bien de la personne qui mange de la chair. Si la chair est considérée comme non comestible, il n’y a alors plus d’abattage d’êtres vivants. C’est dans l’intérêt du mangeur de viande que le massacre des êtres vivants se réalise dans le monde. Depuis, ô toi de grande splendeur, la durée de vie est raccourcie pour les personnes qui abattent les créatures vivantes ou sont les causes de leur abattage ; il est clair que la personne qui désire son bien doit abandonner la consommation de viande entièrement. ... L’acheteur de la chair réalise l’himsâ [violence] par sa richesse : celui qui mange la chair le fait en appréciant sa saveur, le tueur réalise l’himsâ en attachant et en tuant l’animal. Ainsi, il existe trois formes de mise à mort. Celui qui apporte la chair ou l’apporte pour elle-même, celui qui coupe les membres d’un animal, et celui qui l’achète, la vend, ou les cuisiniers de la viande et celui qui la mange – tous ces éléments sont à considérer comme des mangeurs de viande. » (Mahâbhârata 13,115).

« Les personnes coupables qui sont ignorantes des principes religieux, mais se considérant comme totalement pieuses, sans remords, commettent des violences contre les animaux innocents pleinement confiants en leur personne. Dans leur vie prochaine, ces personnes coupables seront mangées par ces créatures qu’ils ont tuées dans ce monde. » (Bhâgavata Purâna 11.5.14)

« Une personne bien au courant des principes religieux ne doit jamais offrir quelque chose comme de la viande, des œufs ou du poisson dans les cérémonies de Shrâddha, et même si l’on est Ksatriya (guerrier), on ne doit pas manger de telles choses. » (Bhâgavata Purana 7.15.7)

Bien des sociétés antiques délivraient un message religieux fondé notamment sur des interdits alimentaires. Dans l’antique société grecque, Apollonius de Tyane, préconisait le végétarisme considérant la viande comme impure.

Ils sont loin d’avoir inventé l’interdit alimentaire à but religieux. La chasse et la consommation de lièvre, de poule ou d’oie étaient proscrites par les collèges druidiques. Le lièvre, non pas le lapin, était un animal sacré lié à la divinité Lug, surnommé Gwion, et au culte de la lune, comparée à un œuf pondu par la déesse Corre, représenté par une poule. Les deux divinités étaient au cœur des mythes du cycle des saisons et des rites de fertilité (tout le monde connait, au moins par Disney, le combat de Merlin et de la Sorcière qui se transforment successivement et respectivement, en lièvre et en hase, en saumon et en loutre, en colombe et en faucon, et finalement en grain blé et en poule noire). En outre, la dédicace du nom d’un animal à un guerrier, tel Cuchulainn ("chien de Culan"), ou à un clan rendait pour ce seul guerrier ou les seuls membres de ce clan le sacrifice, la chasse ou la consommation de cet animal interdit.

Ce n’est pas un interdit particulier d’une seule population. Chez tous les peuples chasseurs-cueilleurs, chaque tribu a un animal fétiche qu’elle n’a pas le droit de chasser.

Le jeûne peut avoir un but de sacrifice de l’individu pour se laver de ses pêchers, comme c’est le cas des religions dérivées du judaïsme (christianisme ou islam). Il peut avoir un but de purification, de fortification, d’évocation de sacrifices passés du peuple, de mise en état de transe, etc…

Tous les cultes d’Abraham ont été marqués par la question du sang versé lorsque l’on tue une bête. Le fait de verser le sang a alors été réservé à la volonté divine et, par extension, aux religieux. L’homme ne peut pas tuer d’être vivant sans être sous le commandement de dieu et le faire dans le respect des règles qu’il édicte.

« Tout homme de la maison d’Israël qui égorgera un membre de gros bétail, ou une bête à laine ou une chèvre, dans le camp, ou qui l’égorgera hors du camp, sans l’avoir amené à l’entrée de la Tente d’assignation pour en faire une offrande à l’Éternel, devant son tabernacle, il sera réputé meurtrier, cet homme, il a répandu le sang ; et cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. (...) Car le principe vital de toute créature, c’est son sang qui est dans son corps, aussi ai-je dit aux enfants d’Israël : Ne mangez le sang d’aucune créature. Car la vie de toute créature c’est son sang : quiconque en mangera sera retranché. »

— Lévitique, XVII, 1-14.

Les prescriptions alimentaires juives sont définies par les règles de la cacherout.

Il s’agit d’un corpus de lois permettant de déterminer si un aliment est ou non permis à la consommation, en fonction de sa provenance et de sa préparation.

Les aliments en conformité à ces lois sont dits kascher (hébreu : כשר - se prononce kosheure), c’est-à-dire « convenables » ou « aptes » à la consommation. La Bible hébraïque interdit formellement aux Juifs de consommer des aliments impropres. Par contre l’utilisation de produits non-kasher dans un but non-alimentaire, par exemple l’utilisation de cornées ou d’insuline porcines, est tout à fait autorisé.
La cacheroute concerne essentiellement, encore que non exclusivement, les aliments d’origine animale, et implique le respect d’un rite d’abattage. Ce rite est évoqué dans le Lévitique, XI.1-9 et le Deutéronome, XIV, 3-20, mais sans y être décrit. De même, la plupart des lois sur lesquelles se fonde la Halakha (loi religieuse juive) se trouvent dans le Livre du Lévitique, mais avec pas ou peu de détails. Les modalités pratiques ont été longtemps orales5, avant d’être couchées au début de l’ère chrétienne par écrit dans la Mishna et le Talmud, puis codifiées de façon plus fines dans le Choulhan Aroukh et par les autorités rabbiniques ultérieures.

Du fait de leur origine juive, les premiers chrétiens ont dès l’origine été confrontés à la question de la cacherouth et du respect des interdits de Lévitique.

Certains croient que Paul de Tarse aurait été partisan très tôt d’un abandon de la cacherouth, pratique par trop juive, afin de favoriser l’expansion de la nouvelle religion chez les païens, ce qui aurait été entériné par Pierre et Jacques lors du concile de Jérusalem : « Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant : Si vous n’êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion. [...] Alors quelques-uns [...], se levèrent, en disant qu’il fallait circoncire les païens et exiger l’observation de la loi de Moïse. [...] Une grande discussion s’étant engagée, Pierre se leva, et leur dit : [...] pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ? [...] Lorsqu’ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : [...] je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang ». Ces interdictions seraient un rappel des lois noahides : « vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang ». L’interdiction des animaux étouffés va dans le même sens que l’interdiction du sang : un animal étouffé (non égorgé) reste remplis de son sang, et la consommation du sang est un interdit important du lévitique.
De fait, les courants majoritaires du christianisme ont considéré rapidement qu’ils représentaient une « nouvelle alliance », laquelle dépassait et rendait inutile les prescriptions de l’ancienne alliance, passée avec le peuple d’Israël. La conversion au judaïsme, et donc le respect des interdits du lévitique, ainsi que leurs interprétations rabbiniques (lesquels forment la cacheroute au sens strict) ont été considérés comme inutiles. Même le « compromis » institué par les actes des Apôtres (l’interdiction du sang) est tombé en désuétude.
À l’inverse, certains courants sont restés longtemps très attachés à la pratique de la cacheroute, comme les Nazôréens ou Judéo-nazaréens ou les ébionites, aujourd’hui disparus, et qui en avait leur propre version, refusant la consommation de viande.
Avec la réforme protestante, au XVIe siècle, le respect strict du texte biblique a de nouveau été mis en avant. Les protestants ont par exemple favorisé la version hébraïque de la Bible (le tanakh), au détriment de la vulgate des catholiques. Globalement, les protestants sont cependant restés fidèles à la vision de la « nouvelle alliance » rendant caduc les prescriptions alimentaires du lévitique et des actes des Apôtres, mais quelques courants très minoritaires ont cependant décidé d’y revenir. Si la cacheroute elle-même (prescription du lévitique plus règles rabbiniques) n’est pas pratiquée chez les chrétiens, les règles du lévitique, ou au moins inspirées de celles-ci, sont redevenues pratiquées par certains.

Au XXIe siècle, les courants chrétiens suivant au moins certaines des règles du lévitique se répartissent entre des courants remontant aux premiers temps de l’église, et qui ne les ont jamais abandonnés, et quelques courants issus du protestantisme qui y sont redevenus fidèles. Le plus souvent, il s’agit de courants sabbatistes également
Dans le second groupe, on trouve les mouvements protestants souhaitant respecter à la lettre la Torah. Ils ne retiennent cependant pas les modalités d’application de la cacheroute, comme l’abstention de mélanges, estimant qu’il s’agit d’innovations rabbiniques ultérieures non prescrites par le lévitique12. L’Église de Dieu (Septième Jour) respecte l’ensemble des interdictions alimentaires tel que données en Lévitique. Quant à eux, les Adventistes du Septième Jour condamnent la consommation de viande de porc et conseillent même le végétarisme, mais sans l’imposer. Les Témoins de Jéhovah reprennent l’interdiction du sang, en l’appliquant non seulement à sa consommation, mais aussi aux transfusions sanguines.
Quelques groupes judéo-chrétiens respectent la totalité de la cacherouth. Il s’agit de certains sous-ensembles (mais pas forcément tous) dit du Judaïsme messianique, une nébuleuse de courants essentiellement nord-américains qui entendent se définir comme à la fois pleinement Juifs et pleinement chrétiens, Jésus étant ici vu comme le messie annoncé par le Judaïsme, et toute référence à la théologie de la « nouvelle alliance » étant clairement écartée.
Il est certain que le Nouveau Testament interdit certaines nourritures (Actes 15 : 28-29) et que le christianisme des premiers siècles préconisait de s’abstenir de viandes sacrifiées en l’honneur des dieux païens ; cette interdiction s’explique facilement : manger l’animal offert en sacrifice à des faux dieux revient selon le Nouveau Testament à participer au sacrifice.

Les premiers chrétiens s’abstenaient souvent de toute viande. Certains moines ont conservé cette pratique jusqu’à nos jours. Certains peuples chrétiens ont gardé l’habitude de s’abstenir du sang des animaux et ne consomment de viandes que bien cuites.
Plus tard, dans le catholicisme, il s’agit surtout de refréner les instincts de gourmandise. Nous parlerions plutôt aujourd’hui de « gloutonnerie », une traduction plus juste du mot grec serait "beuverie" qui correspond mieux à la notion exprimée dans la Bible. Quel que soit le mot retenu, l’excès qu’il désigne est l’un des sept péchés capitaux. Ce n’est pas le fait en soi d’apprécier la bonne chère (la bonne nourriture) qui est répréhensible mais celui de manger plus que de besoin, sans mesure : "Tout m’est permis, mais tout ne m’est pas utile" (Lettre de saint Paul).

Messages

  • Une fois de plus, le pèlerinage à la Mecque entraîne des centaines de morts dans une panique !!!“”

  • Manger des plats non contrôlés par les religieux n’est pas kasher mais massacrer le peuple palestinien l’est !

  • Je n’ai pas compris quelle explication matérialiste donner aux interdits alimentaires, par exemple au rejet de la viande de cochon dans l’alimentation dans les religions juive et musulmane, en dehors d’interprétations religieuses des commandements de dieu…

  • En fait, l’interdit du cochon est remarquable car il concerne toute une période historique, toute une région et toute une série de religions et de coutumes non religieuses qui y sont attachées. Il n’est pas seulement juif ou arabe, mais aussi sunnite et chiite, et même sumérien et assyrien.

    A quel fait réel, matériel, un tel interdit peut-il se rattacher ?

    Wilfred Thesiger, décrivant, dans « Les Arabes des marais », les populations des marais des confluents du Tigre et de l’Euphrate, montre que les seuls cochons y sont des espèces de sangliers extrêmement violents et destructeurs des récoltes que les populations ne songent nullement à manger mais seulement à exterminer tant ils font des dégâts dans les cultures et tuent même les habitants, alors que ceux-ci ne parviennent pas à les atteindre. La présence d’une agriculture permet à ces sangliers de prospérer en ayant de nombreux enfants et ils sont absolument non domesticables.

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