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Bulletins La Voix des Travailleurs de l’hôpital public - A bas la stratégie de destruction de l’hôpital public !

jeudi 25 septembre 2014, par Robert Paris

Bulletins La Voix des Travailleurs de l’hôpital public - A bas la stratégie de destruction de l’hôpital public !


Saint-Antoine déménage

On apprend dans le nouveau « plan stratégique 2015-2019 » que « la greffe hépatique ferme à Saint-Antoine » au nom du « regroupement des centres lourds ». Bien entendu, ce n’est pas les responsables qui se sont chargés de nous en informer et encore moins de nous consulter… On entend par « centres lourds » la cardiologie, la polytraumatologie, l’ophtalmologie ou les transplan-tations d’organes. La direction des hôpitaux a commencé à s’attaquer à des services qui fonctionnaient bien, qui étaient reconnus, qui avaient un bilan plus que positif comme la Maternité, la Pneumologie, la transplantation hépatique. Le motif n’est nullement un meilleur fonctionnement comme l’a clairement montré le regroupement de maternités qui a suivi la suppression de la maternité à Saint-Antoine. Par contre, tous ces déménagements ont un point commun : des suppressions de postes et une diminution de l’offre de soins de l’hôpital public. Et ça continue avec la gauche au gouvernement comme avec la droite. Ce ne sont pas les gouvernements qui vont arrêter l’hémorragie mais les agents de l’hôpital public eux-mêmes, à condition de ne pas se laisser diviser, secteur par secteur et de se défendre tous ensemble sans attendre que notre secteur soit fermé, déménagé ou subisse des réductions d’effectifs. Nous n’avons pas attendre les bruits de couloirs pour apprendre si des secteurs du digestif, le l’ortho, etc…ferment. Nous n’avons pas à accepter d’être les derniers informés de ces changements qui impactent directement nos existences ! Nous ne sommes pas des pions qu’on déplace comme on veut au sein d’un échiquier !

Alité, pas question !

Il n’y a pas que les services qui déménagent pour diminuer l’offre de soins. Il y a un autre moyen qui est systématiquement employé : la diminution du nombre de lits. On le constate à Saint-Antoine : par exemple la fermeture du post op en ortho et un peu partout… Les lits qui disparaissent, ce n’est pas par miracle. Un document du « plan stratégique 2015-2019 » nous affirme qu’il faut supprimer 800 à 1000 lits d’HC en prétendant faire passer, à la place, la chirurgie ambulatoire (sans lits bien entendu) de 26% à 45% d’ici 2019 ! On peut lire ainsi dans cette « stratégie » : « L’enjeu commun de toutes les spécialités cliniques est d’accroître le transfert d’activité vers l’ambulatoire, ce qui amène à réduire proportionnellement le nombre de lits d’Hospitalisation Complète (HC). » Du côté des responsables de la Santé qui ont planifié cette stratégie, on traduira plutôt HC par Hors Circuit et ambulatoire par l’APHP gravement malade, en ambulance !

La Chir, c’est l’usine !

Il faut que ça aille vite, plus vite, encore plus vite, tel est le leitmotiv des responsables en Chir de Saint-Antoine. Dès qu’un patient arrive en Chir en semaine, c’est la course. Toute la pression est mise sur le personnel pour que tout aille très vite jusqu’au départ du patient le plus vite possible pour faire de la place aux suivants… On ne sait plus si c’est de la chirurgie pour des patients humains ou une usine robotisée pour opérer sur du matériel. Même le personnel est traité comme du matériel humain !

Une mesure qui ne serait pas admissible

Le service des Admissions de Charcot, à Tenon, a fermé pendant les vacances, en étant regroupé avec les Admissions de Buca, et on s’est ensuite aperçus qu’il ne réouvrait pas. Il a finalement été annoncé qu’il n’allait pas rouvrir avant octobre et on se demande même si la direction ne va pas en profiter pour supprimer en douce un service…

Archives ou antiquités ?

A la Maternité de Tenon, il y avait des archives dignes du Moyen Age avec des pièces poussiéreuses, des documents classés de manière antédiluvienne, des paquets d’archives difficilement attrapables et un travail invraisemblable. Cela devrait changer avec les nouveaux travaux aux archives. En attendant, c’est la galère pour retrouver des dossiers et on ne sera sûrs que ça change vraiment que lorsqu’il y aura eu de l’embauche d’archivistes en fixe. Les archives ne se travaillent pas toutes seules !!

De l’amiante dans les poumons… en Pneumo !

Le bâtiment Pneumo de Tenon est en train d’être désamianté petit bout par petit bout. La direction fait comme si l’ensemble ne posait pas de problème d’amiante mais seulement quelques points particuliers qu’elle traite les uns après les autres. En attendant, on travaille toujours dans le bâtiment en plein désamiantage sous prétexte que les travaux seraient hyperétanches. En attendant, en nous faisant travailler dans de la poussière d’amiante avec des malades des poumons, c’est la direction qui est vraiment étanche !

L’hôpital public, vaste spéculation immobilière

Les ventes de terrains et d’immeubles par l’APHP se multiplient sous prétexte de faire rentrer des sous, argent qui est en grande partie dépensé pour payer les trusts du Bâtiment avec des constructions tous azimuts, les trusts du Médicament, les trusts du Matériel médical, etc… On apprend tous les jours de nouvelles ventes par l’hôpital public depuis des secteurs entiers de la Pitié-Salpétrière jusqu’à 27.000 m² d’Albert Chénier à Créteil qui seraient vendus par le GH Mondor. Les biens de l’APHP à Marseille sont également à mettre en vente comme l’actuelle maternité de la Conception… Bien entendu, ces ventes signifient des fermetures de services et d’hôpitaux et une nouvelle réduction de l’offre de soins, un bradage de la santé publique qui profite au développement de la santé privée…

Manifestation clandestine des agents de l’hôpital public

Une manifestation va être organisée devant le ministère le 23 septembre pour faire converger toutes les luttes et revendications de l’hôpital public. On pourrait se dire : enfin une action tous ensemble après toutes ces luttes isolées mais les centrales syndicales qui prévoient ce type d’action se gardent bien d’en faire une large publicité et la plupart des hôpitaux n’ont même reçu aucune information sur cette manifestation. C’est comme cela que les appareils syndicaux font croire qu’ils agissent et se contentent d’amuser la galerie. Pourtant, la liste des luttes isolées ne diminue pas : Paul Guiraud de Villejuif, EPSM de Caen, Vitry-le-François, de Brest, de Chaumont, de Langres, d’Aurillac, de Bailleul dans le Nord, de Garches, de Carcassonne, d’Alençon, de Rennes, de Toulouse, de Sarlat…Le syndicat SUD lui-même écrit que les fédérations syndicales sont des bureaucratie qui se moquent des intérêts du personnel. Conclusion : organisons nous-mêmes nos comités de lutte et fédérons-les nationalement au lieu de se faire battre séparément, les uns après les autres !

Plan stratégique de destruction programmée du service public de santé

Tous les services publics sont en voie de destruction massive, les transports, la poste, les communications, l’énergie, la recherche, l’enseignement, … On vend, on ferme, on réduit, on supprime des postes… La santé ne fait pas exception et le nouveau « plan stratégique » suit les précédents dans leur but de destruction organisée. On y retrouve tous les objectifs de l’ère Sarkozy : collaborations privé-public, diminution de l’offre de soins, mutualisation des activités pour réduire les moyens et les effectifs, suppressions de lits, de services et d’hôpitaux, regroupements avec « suppression des doublons », incitations à toutes les sortes de regroupements (de laboratoires, de services, de consultations, de moyens et de personnels), etc… On ne peut mieux faire que de citer le rapport officiel : « L’obtention de gains d’efficience suppose la fermeture de groupes de lits de taille significative : demi-unité de soins, unité de soins, étage, bâtiment, site… La fermeture de 2/3 lits dans une unité de 25 lits ne permet pas de réduire les moyens en personnels alors qu’en comparaison, la fermeture d’une unité de 25 à 30 lits mobilisant 2 agents par lit permet une économie de 2,5 à 3 millions d’euros… Telle sera l’adaptation capacitaire du prochain plan stratégique. » C’est la direction de l’APHP et le gouvernement qui s’expriment ainsi. Pas d’illusion à se faire sur l’objectif de ces gens-là : c’est la santé de l’argent et pas la santé des patients ni le soutien aux efforts du personnel pour assurer des soins de qualité dans les meilleures conditions pour les agents et les malades ! « Lutter contre les temps inutiles dans le séjour hospitalier » devient le nouvel adage de l’hôpital mais les « temps inutiles » en question ne sont inutiles que pour les gestionnaires, pas pour des personnels soucieux de soigner des malades !

Les regroupements repartent de plus belle !

Le « plan stratégique » multiplie les exemples de regroupements programmés : l’ « hôpital Nord » qui doit regrouper Beaujon, Bichat, en liaison avec Lariboisière et Saint Louis, Charles Richet avec Gonesse et Aulnay, le CASH de Nanterre avec Louis Mourier de Colombes ou encore Avicenne, Jean Verdier et René Muret ou Montreuil Aulnay et Montfermeil. C’est un peu comme si on disait aux ministères que désormais on allait regrouper le ministère de l’agriculture avec celui des anciens combattants et aussi le ministère des armées dans un deuxième temps et la pharmacie avec les produits agricoles bio ainsi que les tracteurs….

La Timone de Marseille ne manque pas de timoniers mais bien de matelots !

L’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (APHM), qui compte 50 directeurs et 12 000 agents, va pourtant devoir encore supprimer 250 postes d’agents d’ici à la fin de l’année pour arriver à l’équilibre comptable recherché par la direction. Alors que des services manquent cruellement de personnel, cette dernière comble les trous en déplaçant les infirmières, les aides-soignantes ou les auxiliaires puéricultrices de services en services en fonction des urgences, dans l’attente de la création d’un pool de « soignants volants », dont la fonction sera de tenter de boucher les trous. Vu la situation catastrophique et les conditions de travail effroyables, 17 anesthésistes expérimentées ont posé leur démission et l’absentéisme atteint le record de 10% !

La nouvelle gestion de l’hôpital public singe la gestion des entreprises privées

Désormais, on appelle cela du « management » : diriger un hôpital n’est plus du domaine de la médecine mais de celui de la gestion économique. Il ne s’agit plus de se tenir au courant des progrès médicaux et de la progression des maladies mais de suivre les découvertes de pointe… sur les économies financières ! L’objectif est tracé : « économiser dix milliard » ! Ils appellent ça le « lean management » et organisent des stages pour y préparer les responsables… On manquait de personnel mais, eux, ont même créé un nouveau métier, celui de gestionnaire de lits (ou « bed manager »). Bientôt il n’y aura plus de médecins, d’infirmières, ni d’aides soignantes, mais des managers de soins chargés de dégager les malades au lieu de les soigner…

Paul Guiraud en grève

Depuis le 2 juin dernier, l’hôpital Paul Guiraud était en grève contre la réduction du temps de travail avec suppression imposée des RTT que veut imposer la direction. Pour temporiser, face à la détermination des personnels, la direction a choisi de remettre sa décision à plus tard et de « consulter des experts chargés d’établir un rapport indépendant » mais elle se réserve de décider seule ! Elle n’a reculé que la date d’entrée en vigueur de son diktat !

Les IRM deviennent inaccessibles dans certaines régions

Les délais d’attente pour passer un examen d’IRM (imagerie par résonance magnétique) s’allongent encore en France, marquant "la pire année depuis 11 ans", avec des inégalités régionales toujours aussi marquées. Et aucune des régions à forte mortalité par cancer ne passe sous la barre des 30 jours d’attente à part le Nord-Pas-de-Calais (26,3 jours).
Les délais dépassent les 50 jours dans certaines régions comme la Bretagne, l’Alsace, la Lorraine, l’Auvergne, les Pays de la Loire, et même les 64 jours en Basse Normandie. Il faudrait maintenant s’inscrire avant d’être tombé malade !

Messages

  • Le Parisien du 12 juillet 2014 écrit :

    « Curieuses pratiques à l’hôpital

    « L’hôpital est-il devenu une gondole promotionnelle des médicaments ? Oui, si l’on en croit une étude confidentielle de la Drees (direction publique spécialisée dans la santé). Elle s’est intéressée aux vrais prix facturés aux hôpitaux et sur les conséquences des remises incroyables qui leur sont accordées. La Drees s’est concentrée sur la classe dite des statines (réducteurs de cholestérol), en particulier à deux produits parmi les plus vendus en France : le Tahor (Pfizer) et le Crestor (AstraZeneca), des médicaments délivrés sur ordonnance et remboursés à 65%.

    Première énorme surprise : le prix de vente aux hôpitaux par les laboratoires. « En moyenne, les établissements achètent les statines à 6% de leur prix en ville » (en pharmacie), rapporte le Drees. Mais il y a mieux : pour le Crestor, c’est « 3% en moyenne du prix de ville » et pour le Tahor c’est même « 1% en moyenne » ! Ainsi la boîte de de 30 comprimés de Tahor 10 mg, vendue en pharmacie 25,08 €, est facturée aux hôpitaux… 0,25 €. Et encore s’agit-il de moyenne. A côté, les statines génériques sont vendues à l’hôpital avec une remise d’à peine plus de 30% par rapport aux tarifs en pharmacie.

    Logiquement, les établissements (sous pression pour faire des économies) se ruent sur le Tahor et le Crestor. En 2011, le Tahor représentait à lui seul 66 % des volumes de statines achetées par les hôpitaux. Si les établissements n’avaient acheté que des génériques, la facture globale pour ces médicaments aurait été de 2 millions d’euros. En choisissant les moins chers, ils n’ont finalement déboursé que 180.000 €. Soit une économie de 2,82 millions d’euros. Sauf que, lorsque les patients sortent d’un établissement avec une prescription de Tahor ou de Crestor, ils paient le plein tarif dans les pharmacies. Le Drees a ainsi calculé que si tous les patients avaient consommé un générique plutôt qu’une de ces deux marques prescrites, l’économie pour l’assurance maladie aurait atteint… « 60 à 120 millions d’euros ». On comprend mieux la politique des remises importantes accordées par Pfizer et AstraZeneca, les deux grands gagnants de cette subtile stratégie commerciale. »

  • On ferme !

    Les jours passent et les fermetures de services de santé publique s’égrènent régulièrement : fermeture de l’hôpital du Val-de-Grâce, menace de fermeture à l’Hôpital d’Orgelet (Jura), fermeture de l’hôpital d’Avranches-Granville (Normandie), menaces sur la réanimation à Draguignan, fermeture de la maternité de Criquebeuf (Honfleur), fermeture d’une aile de l’hôpital d’Angoulême, l’unité oncologique de Garches, la maternité de l’hôpital de Vitry, ainsi que des fermetures de lits un peu partout comme en pneumologie au CH de Dreux, etc, etc… Partout, des personnels et des patients vont être victimes de ces fermetures qui remettent en question la santé de proximité. La politique de diminution de l’offre de soins suit son cours, aux dépens de la santé publique. L’Etat prétend vouloir diminuer ses dépenses et il continue de distribuer des dizaines de milliards d’aides aux trusts, aux banques, aux financiers des bourses et qui est-ce qui les paie sinon la santé, la sécu, les retraites, les transports et l’éducation !

  • Le Centre national de ressources de lutte contre la douleur (CNRD), qui cible la douleur provoquée par les soins, s’inquiète d’une décision du ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes d’arrêter son financement, ce qui conduirait à sa fermeture à la fin de l’année, s’alarme l’équipe du CNRD dans un communiqué en date du 21 novembre 2014.

    Le ministère a annoncé "par voie téléphonique son souhait d’arrêter le financement en 2015, soit un arrêt programmé dans les huit semaines", indique le CNRD dans son communiqué, après une courte intervention le même jour de son fondateur, le Dr Daniel Annequin de l’hôpital Trousseau à Paris (AP-HP), devant les professionnels impliqués dans la prise en charge de la douleur réunis au congrès de la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) à Toulouse.

    "Nous avons eu cette information de manière fortuite. Nous avions présenté un projet sur le Meopa (mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote) à domicile, qui a été bien accueilli, et dans un email, on nous dit en PS qu’il faut prendre un rendez-vous téléphonique pour parler du CNRD. Et lundi dernier, la DGOS (direction générale de l’offre de soins) nous annonce que le ministère veut stopper le financement, sans concertation !", a rapporté lundi le Dr Annequin à l’APM. Dans le cadre de l’élaboration du quatrième programme contre la douleur - qui semble "enterré", selon le président de la SFETD, Didier Bouhassira -, un rapport d’évaluation du CNRD avait été demandé, aboutissant en juin 2013 avec des conclusions préalables majoritairement négatives. Un mois plus tard, le CNRD et l’AP-HP avait répondu "point par point aux nombreuses contradictions et exactitudes" et "durant 15 mois, jusqu’à lundi dernier, nous n’avons eu aucun retour".

  • L’Agence européenne du médicament (EMA) a demandé vendredi la «  suspension  » de commercialisation de plusieurs dizaines de médicaments génériques en Europe à la suite de «  manipulations  » de données par une société indienne chargée d’en certifier la qualité.

  • En quinze ans, un tiers des maternités ont été fermées pour des raisons d’économies budgétaires en France. Avec pour conséquences un risque accru sur le bon déroulement des accouchements à cause de la distance de plus en plus élevée pour s’y rendre, des frais de déplacement et de logement, un stress supplémentaire pour les parents. Lire ici

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