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La Voix des Travailleurs de Renault CTL (Lardy)

mardi 4 novembre 2014, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS DE RENAULT LARDY

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


La valse des prestas

Après TFN, ISS et bien d’autres, c’est au tour de SAMSIC de perdre son contrat. Le problème, c’est qu’à chaque changement, ce sont les salariés qui trinquent, car Renault donne toujours le contrat au moins cher donc à celui qui exploite le plus ses salariés et les fait travailler avec une charge de travail sans cesse accrue. Sans vergogne, les sociétés ne rognent pas sur leurs marges mais sur les conditions de travail : polyvalence, plus de site attitré, suppression des acquis précédents. Mais, bien entendu, officiellement, la sécurité des salariés reste la priorité Renault !

A la masse…

« Notre » PDG Carlos faisait le beau au Salon mondial, aux côtés de Julie Gayet qui vantait les mérites de la Zoé Electrique, préférant que le véhicule soit photographié avec elle qu’avec son conjoint ! Mais quand on compare les chiffres des ventes des hybrides dont Carlos n’a jamais voulu et ceux des électriques, il y a de quoi perdre son sourire. Par contre, c’est vrai, là où Ghosn est à son sommet, c’est pour son salaire !!!

Défendons notre camarade

Si Ghosn ne peut pas perdre son emploi pour de multiples fautes professionnelles, même si ses lubies plombent son trust, s’il a été jusqu’à inventer des espionnages dans son haut encadrement, s’il a fait payer au trust ses accusations mensongères contre plusieurs cadres, et bien d’autres frasques encore, s’il lui fait payer ses lubies technologiques, financières et autres, la moindre petite faiblesse d’un salarié peut lui valoir la porte, comme on vient encore de le constater à Lardy où un salarié est licencié alors que sur le plan technique, il ne lui est fait aucun reproche et seulement parce qu’il ne serait pas bon sur le plan de la paperasserie. Dans ce cas là, on ne s’inquiète pas de jeter à la rue un salarié, de le détruire, et c’est même le président du CHSCT, chargé soi-disant de s’assurer des risques pour les salariés qui lui jette la dernière pierre ! La direction fait courir le bruit que son cas ne serait « pas défendable ». Mais, on l’a bien vu, les cas de nos PDG et de nos gouvernants sont toujours considérés comme défendables par la bourgeoisie. Aux travailleurs d’en faire autant : les salariés sont toujours défendables ! Exigeons la réintégration de notre camarade !

Ghosn tient salon

Carlos Ghosn était invité d’Europe1, juste avant le salon de l’Automobile. Il a déclaré : « Aujourd’hui, on est en train de sortir de la crise. » Et bien d’autres petites phrases du genre : « Le réveil a eu lieu » ou « Ça va mieux » Bonne nouvelle, on va pouvoir revendiquer des embauches et des augmentations de salaires ! Parce que, de ce côté-là, le réveil n’a pas eu lieu, ça ne va pas mieux et on n’est pas en train de sortir du blocage !
Il n’est pas peu fier des « bons résultats de Renault-Nissan » le PDG Ghosn. Mais, s’il y a de quoi être fier pour les revenus des gros actionnaires, on n’en dira pas autant pour les salaires et les emplois. Pour les salaires, il suffit de comparer la paie et la valeur d’un véhicule sur les vingt dernières années, ou de comparer la part des salaires dans le chiffre d’affaire de Renault pour comprendre d’où le trust a tiré les moyens de s’enrichir… Pour les emplois, il suffit de rappeler que le trust a divisé par trois les emplois en 30 ans. On pourrait se dire qu’il va embaucher maintenant que Ghosn affirme que les perspectives sont positives. Pensez donc ! On est arrivés à moins d’une embauche pour cinq départs.
Interviewé par « Le Parisien » le 6 octobre à l’occasion du salon de l’automobile sur les embauches, Ghosn répond à la question « Cela va-t-il se traduire par des embauches ? » : « Oui. Nous sommes sur une bonne tendance. Nous redémarrons et commençons par recruter des intérimaires. A terme, nous souhaitons transformer un certain nombre de ces postes en CDI. Mais c’est le patron de l’usine qui décidera. Lui seul peut dire quand il aura une production assez stable pour augmenter ses effectifs. »

Le cancer de l’amiante est un crime patronal

Malade en 2008, à 51 ans, d’un cancer broncho-pulmonaire dû à l’inhalation d’amiante suite à des usinages de pièces amiantées, Monsieur Cavé, salarié du CTR de Rueil, est décédé le 3 août 2010. La cour des affaires sociales de Nanterre a jugé que Renault avait commis une faute inexcusable à son égard en l’exposant ainsi sans protection, sans formation particulière, sans examens de santé particuliers, sans aucun respect de la législation sur l’amiante en cours à l’époque des faits. Le tribunal a reconnu que Renault était coupable et alloué les indemnités demandées par sa veuve, soit 90.000 euros pour le dommage physique et moral. Il faut remarquer que la direction de Renault a prétendu, une fois de plus, être totalement blanche de toute accusation affirmant que monsieur Cavé ne « travaillait pas sur l’amiante », qu’il n’y avait donc aucune raison que la direction applique à son égard la législation sur l’amiante. Ces arguments ont été rejetés en totalité par le tribunal qui a estimé que « La victime exerçait des fonctions d’électricien et d’électromécanicien sur les bancs moteurs de prototypes automobiles et a été régulièrement amené à manipuler des pièces automobiles contenant de l’amiante (joints de culasse, joints de collecteurs d’admission, joints d’échappements,…), ces travaux étant directement associés à la pose et dépose de matériaux contenant de l’amiante et, d’autre part, qu’elle a travaillé dans différents bâtiments du site Renault de Rueil-Malmaison qui comportaient des surfaces amiantées (flocage dans les faux plafonds), précisant que le bâtiment B4 dans lequel elle travaillait a été fermé en 2004 pour cause de bribes d’amiante dans l’air et que, de 1984 à 2000, alors qu’elle travaillait dans le bâtiment B6, elle a été exposée à l’inhalation de poussières d’amiante. »

Le tribunal a rajouté que « Sur la faute inexcusable, la société contestait avoir eu connaissance du danger, faisait tout d’abord valoir que le salarié ne rapportait pas la preuve que les réglementations successives depuis 1913 n’auraient pas été respectées… En tout état de cause, elle (la direction de Renault) arguait de ce que le salarié n’intervenant pas directement sur l’amiante, elle n’avait pas et ne pouvait pas avoir eu connaissance du danger auquel elle exposait ses salariés, dans la mesure où seul le travail sur l’amiante faisait l’objet d’une réglementation. » A quoi le tribunal a répondu : « La société aurait dû avoir conscience du danger auquel ses salariés étaient exposés… La conscience du danger doit être reconnue, non seulement à l’égard de l’employeur qui produit ou fabrique de l’amiante, mais également à l’égard de celui qui utilise de l’amiante ou des produits à base d’amiante dans le cadre de son activité, dès lors qu’il apparaissait que l’entreprise seulement utilisatrice d’amiante avait, ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé son salarié… Il est établi, notamment à travers les différents témoignages d’anciens salariés produits, qu’aucune mesure de protection mise en œuvre par l’employeur, qu’elle soit individuelle (masques, tenues spéciales) ou collectives (aération inexistante des ateliers confinés). Par ailleurs, l’employeur ne rapporte pas la preuve que les salariés avaient été informés du danger encouru. »

Comme le rappelle pour le journal Le Parisien, André Lancteau du Collectif de Défense des Victimes de l’Amiante à Renault : « Dans le secteur B, nous avions pour mission de tester les moteurs. Lors des essais, nous changions l’embrayage, les joints de collecteurs d’admission et de culasse. Des pièces contenant toutes de l’amiante… Nous avions déjà vu plusieurs collègues mourir de cancers liés à l’amiante. Les salariés doivent être prévenus du danger encouru et passer un scanner, examens qui doivent être pris en charge par Renault. C’est bien la minimum que le patron qui est responsable des risques encourus permette aux salariés d’en être informés et de s’assurer s’ils ne sont pas atteints. La reconnaissance à temps d’un cancer broncho-pulmonaire permet un traitement alors que, sinon, le malade en meurt ! »

La liste des victimes de l’amiante à Renault serait encore bien plus longue si les salariés qui meurent du cancer étaient examinés, si la reconnaissance du caractère de leur maladie était explorée, ce qui n’est généralement pas le cas, les salariés ayant été maintenus jusqu’au bout dans l’ignorance des risques encourus. Et il faudrait y rajouter encore les sous-traitants et les précaires qui n’osent même pas faire mentionner qu’ils ont travaillé en étant exposés à l’amiante, ne serait-ce que parce qu’alors ils ne pourraient plus bénéficier des prêts bancaires !!!

Aujourd’hui encore, la plupart des salariés qui ont été exposés, y compris ceux de bâtiments qui ont été évacués pour cause d’amiante dans l’air, n’ont pas été contactés par la direction de Renault et n’ont pas bénéficié d’un scanner pour voir s’ils avaient un risque de cancer lié à l’amiante. La direction, qui tient à repousser sa responsabilité, préfère prendre le risque qu’ils en meurent plutôt que leur donner la possibilité d’être traités en acceptant qu’elle n’a pas pris les précautions légales et indispensables. C’est bel et bien un crime patronal !

La direction fait le ménage

La fermeture de Rueil a livré ses fruits… amers. Si elle n’a pas spécialement fait rentrer le moindre argent dans les caisses (au contraire même), elle a permis à la direction de « convaincre » nombre de salariés de partir prématurément en DA à 57 ans. Diminuer les effectifs, voilà l’objectif ! Mais, du côté des salariés du ménage, justement, c’est encore pire puisque des salariés du ménage de Rueil ont été informés deux jours avant qu’ils allaient devoir travailler au TCR de Guyancourt, avec pour certains deux heures de transport et pas de transport pour le quitter. Clairement, le but est de les dégoutter et de les pousser à partir ailleurs. Des déménagements du jour au lendemain, on n’avait pas encore vu !

Après l’essence, on supprime le conducteur ?

Après l’électrique, Ghosn pense que la prochaine étape de la voiture du futur est le véhicule sans conducteur, la voiture qui roule toute seule. Il a ainsi déclaré au déjeuner très sélect de l’Automobile Club de France que « Nous allons évoluer sur le modèle de l’aéronautique en adoptant les mêmes systèmes de satellites qui permettent aux avions d’éviter les collisions. » Trop drôle : il n’y a plus qu’à maintenir entre deux voitures les distances imposées entre deux avions et ça va être comique… Mais le mieux serait qu’il applique sa thèse à Renault : pas besoin de conducteur. On peut conduire Renault sans le PDG. Vu le niveau élevé de sa paie, comme conduite économique d’entreprise on ne fait pas mieux !


« C’était un grand patron » a déclaré le dirigeant de la CGT de Total, participant ainsi au concert général des pleureuses hypocrites !!!

Totalement pourri, voilà ce qu’était le PDG de Total qui vient de décéder d’un accident d’avion en Russie, après avoir visité les dirigeants russes qui étaient ses amis personnels tout comme les dictateurs des pays pétrolier d’Afrique. Il ne manquait jamais une occasion de passer ses vacances avec l’un des pires criminels des Etats africains, qu’il s’agisse du dictateur du Gabon, de celui de l’Angola, de celui de la Guinée, de celui du Nigeria ou de celui du Tchad. Certains d’entre eux étaient des amis personnels du PDG.

Et particulièrement les chefs d’Etat français puisque grâce à eux, le trust n’était pas imposé… Le PDG savait défendre les intérêts de son trust face au fisc français : Total = zéro impôts ! Total est la plus grande entreprise de France mais ne paie pas d’impôts en France grâce à des investissements étrangers et elle est particulièrement remarquable par son absence totale de transparence de ses fonds et de ses investissements. Elle représente un véritable Etat dans l’Etat en France, toujours protégée quels que soient ses crimes.

L’ancien ministre de l’Industrie, Christian Estrosi (UMP), avait déclaré qu’il allait demander une commission d’enquête à l’Assemblée sur les grandes entreprises qui ne paient pas d’impôt sur les sociétés. "Comment, au moment où Total dégage 10,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010 (NDLR : il s’agit de 10milliards d’euros de profits et non de chiffre d’affaires), n’est-il pas possible d’exiger - alors qu’il ne paie pas d’impôt sur les sociétés dans notre pays -qu’il contribue à la baisse du prix à la pompe ?", s’est-il indigné. Mais, bien entendu, cela n’avait nullement été suivi dans les faits...

Le PDG avait également défendu le trust pétrolier face aux victimes de la marée noire de l’Erika mais la compagnie pétrolière avait été reconnue coupable de tous les crimes dont il prétendait la blanchir. Total était reconnue par la justice comme l’"affréteur véritable" de l’Erika et devait assumer la responsabilité civile de l’accident. Malgré ses tentatives d’annulation du jugement, en septembre 2012, la Cour de cassation avait confirmé la condamnation de Total prononcée en 2010 dans l’affaire du naufrage de l’Erika, le groupe ayant écopé de l’amende maximale de 375 000 euros. Sur le plan civil, la Cour de cassation avait donné une satisfaction supplémentaire aux victimes de la marée noire, en jugeant que Total avait commis une faute de « témérité » et devait bien « réparer les conséquences du dommage solidairement avec ses coprévenus déjà condamnés » à verser des dommages et intérêts. En 2010, Il avait bien cru avoir réussi à éviter au trust de payer ses crimes, la justice avait en effet alors porté à 200,6 millions d’euros les indemnisations dues aux parties civiles par les condamnés, mais avait considéré que Total en était exonéré.

Le patron de Total s’était également mobilisé pour éviter au trust de payer sa responsabilité dans l’accident catastrophique de Toulouse. La Cour d’appel de Toulouse avait déclaré, en septembre 2012, l’exploitant de l’usine AZF Grande Paroisse, et son ex-directeur Serge Biechlin coupables d’homicides involontaires « par négligence ou imprudence » dans l’affaire de l’explosion de l’usine AZF. La compagnie Total elle-même – propriétaire de Grande Paroisse – et son ancien PDG, Thierry Desmarest, avaient été mis hors de cause. Les juges d’instruction avaient d’ailleurs écarté à plusieurs reprises les demandes de mises en examen les visant. La catastrophe avait fait trente et un morts et deux mille cinq cents blessés le 21 septembre 2001. Elle a été attribuée à un accident chimique dû au mélange de deux produits incompatibles. Tout en saluant « une grande victoire », l’Association de familles endeuillées avait déploré que sa plainte pour entrave à la justice « n’ait pas été suivie » et avait pointé du doigt « la volonté du groupe Total de (…) troubler la manifestation de la vérité. » « Total s’est épuisé à camoufler la vérité », avait-elle déclaré.

Les copinages de Margerie dépassaient l’Afrique et la Russie et concernaient aussi l’Irak. Le groupe Total était accusé d’avoir contribué au détournement de l’embargo en payant des surcharges à des intermédiaires sur le pétrole brut irakien. Il était, à ce titre, renvoyé devant le tribunal pour corruption et son PDG, Christophe de Margerie, pour complicité d’abus de biens sociaux. Dix-huit personnes comparaissaient dans ce dossier, principalement sous l’accusation de trafic d’influence passif et corruption d’agents publics étrangers. Il leur était reproché d’avoir bénéficié d’allocations de barils de pétrole par le régime de Saddam Hussein en échange de l’influence qu’ils étaient susceptibles d’exercer en faveur de la levée des sanctions imposées par l’ONU à l’Irak. À l’époque du programme « pétrole contre nourriture », M. de Margerie était directeur Moyen-Orient au sein de la branche Exploration-Production du groupe. Il lui était reproché d’avoir mis le trading de Total en contact avec un intermédiaire impliqué dans la commercialisation de cargaisons illégales. M. de Margerie avait toujours assuré qu’il n’était pas au courant du système des allocataires.

En 2002, huit travailleurs birmans avaient porté plainte en France contre le groupe, lui reprochant d’avoir dû travailler sans rémunération à la construction du gazoduc de Yadana, sous la contrainte de l’armée birmane. En 2006, malgré les démentis du groupe, la justice avait reconnu la réalité du travail forcé qu’imposait le trust Total en Birmanie. Total entretenait en Birmanie une véritable armée pour aider la dictature birmane et profitait en échange de main d’œuvre gratuite et forcée !!! En septembre 2012, le groupe français avait ainsi annoncé l’acquisition de 40 % d’un permis d’exploration au large de la Birmanie auprès du groupe pétrolier thaïlandais PTTEP, réalisant ainsi son premier investissement d’envergure dans le pays depuis 1998. En mars cette année, en échange de ses bons et loyaux services à la dictature militaire, le pétrolier a été retenu en Birmanie dans le cadre d’un appel d’offres pour explorer vingt blocs d’hydrocarbures offshore.

L’exploitation des gaz de schistes par Total un peu partout dans le monde (Canada, Argentine, Grande Bretagne, Pologne, etc…) pour un trust français n’est pas interdite disait son PDG De Margerie malgré la législation française, puisque le trust respecte la législation de chaque pays où il intervient. En somme, si dans un pays, le travail forcé est autorisé, De Margerie s’en sert, si la destruction de l’environnement est autorisée par le pays, Total s’y emploie, si la surexploitation violente, sans aucun droit des salariés est autorisée par le pays, Total n’en est pas gêné, etc…

En France, Total fait de la pub pour le durable, l’écologique, le démocratique, le respectueux de l’environnement et ailleurs, il fait ce qui est profitable quitte à détruire des régions entières ! Et c’est cela qui est encensé en ce moment par tous ceux qui se glorifient que Total soit parvenu en haut de l’échelle des bandits du pétrole mondiaux !

Ce n’est pas une seule minute de silence qui a été réalisée pour son PDG : c’est toute une vie de silence qu’ont pratiqué média et gouvernements, ainsi que les partis politiques et les syndicats sur toutes les actions, licite et illicites, crimes et détournements, du trust Total.

Chez Total, on ne fait pas les choses à moitié ! 900 salariés de la raffinerie de Lindsey, en Grande-Bretagne ont été licenciés en 2009. Motif ? Ils se sont mis en grève de manière non officielle (non reconnue par les syndicats tenus par la social-démocratie au pouvoir) depuis le 11 juin, car ils soutenaient 51 de leurs collègues déjà licenciés. Total avait décidé de donner un contrat à une entreprise italienne qui n’allait pas recruter des anglais. Environ 1.200 employés d’une raffinerie de l’est de l’Angleterre avaient entamé une grève sauvage le 11 juin pour soutenir 51 de leurs collègues licenciés. Ils estimaient qu’un accord de non suppression d’emplois avait été violé par la direction.

Les salariés de Total sont présentés aujourd’hui comme un soutien inconditionnel du PDG alors qu’en 1995 on oublierait presque que la lutte des retraites était marquée par une seule grande grève : celle des raffineries du trust Total, que la CGT avait laissée isolée, Bernard Thibaut refusant de généraliser la grève !

Peu avant son décès, De Margerie avait encore affirmé que « le secteur du raffinage était toujours en surcapacité en Europe », ce qui laissait entendre de nouveaux plans de licenciements massifs, ce qui n’empêchait pas les syndicats de ne réagir toujours que site par site !

Le soutien de syndicats comme la CGT de Total, qui s’est exprimée dans les média en regrettant « ce grand patron », ne signifie pas le soutien de la classe ouvrière !!! Le responsable CGT de Total, interviewé à la radio, déclarait également que De Margerie, c’était un homme de parole, que s’il s’était engagé, il n’y avait pas à y revenir, que, face à lui, c’était difficile d’être à la hauteur, et papati et patata. Les salariés de la raffinerie SRD de Dunkerque, en lutte contre 177 suppressions d’emplois, lutte qui, comme toutes les autres, est menée isolément par la CGT, apprécieront un tel discours double face…

Gérard Filoche, pourtant nullement radical et social-démocrate comme il l’exprime, a choqué les hypocrites en déclarant : "De Margerie est mort. Famille Taittinger en deuil. Les grands féodaux sont touchés. Ils sont fragiles. Le successeur nous volera-t-il moins ?"
Eh bien, cela a suffi à Manuel Valls pour exiger son exclusion du PS, un parti dont Valls propose paraît-il de changer de nom.

Comme Manuel Valls vise la suppression du CDI, la suppression des tribunaux de prud’hommes, la réduction des allocations chômage et des durées d’indemnisation, la réduction des pensions de retraite, de nouvelles attaques contre le code du travail, contre la sécu, contre le financement des municipalités, contre de multiples droits des salariés, comme il n’est acclamé que par les assemblées du MEDEF, on comprend qu’il préfère appeler son parti, « le parti de l’entreprise », ou encore « le parti des industriels et des banquiers » !

Mais, pour nous, le simple fait de glorifier le patron de la richesse d’une entreprise fondée sur l’exploitation, les licenciements, des conditions de travail très dures, c’est un choix de classe, un choix capitaliste et le gouvernement « socialiste » de Hollande-Valls, amoureux de tous les De Margerie est celui des patrons !

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